Images chocs de la surpêche : Fallait-il les diffuser ?



 Les ONG Environnementales avaient annoncé une mer sans poisson en 2048...

Elles se sont trompées, la mer est déjà vide dans les eaux britanniques !!!

Pour ne pas tomber dans le panneau, cliquer : The Net (Cefas)

Autres articles :

Photographies Defra / Cefas

Pour aller plus loin...

Effondrement des stocks de morue Atlantique au large des côtes Est de l’île de Terre-Neuve en 1992

Cet effondrement a forcé à l’arrêt de la pêche après des centaines d'années d'exploitation. Jusque dans les dernières années de la décennie 50, la pêche était pratiquée par des flottes saisonnières migratoires et de petits pêcheurs résidents de l’île.

Depuis la fin des années 50, des chalutiers des eaux profondes commencèrent à exploiter la ressource dans sa partie profonde, occasionnant une augmentation drastique des prises et un déclin rapide de la biomasse qui les alimentait. Les quotas fixés sur le plan international au début des années 70 d’une part, et des systèmes de quota nationaux faisant suite à la déclaration par Canada de l’érection d’une  zone de pêche exclusive en 1977 d’autre part, échouèrent dans leur tentative d’arrêter et d’inverser le déclin. Les stocks se sont effondrés, atteignant des niveaux extrêmement bas vers la fin des années 80 et le début des années 90, et un moratoire relatif à la pêche commerciale fut déclaré en juin de 1992. Une petite pêche côtière commerciale fut réintroduite en 1998, mais les taux de capture déclinèrent et la pêche fut fermée définitivement en 2003.

Source : Rapport de synthèse de l’Évaluation des Écosystèmes pour le Millénaire (version provisoire finale  -  gelée jusqu’au 30 Mars 2005)

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Le 21 mars 2013

"Gestion des pêches maritimes : l'avis scientifique dans la tempête"

Conférence

"Pêches maritimes : l'avis scientifique dans la tempête"

Espace des sciences du Pays de Morlaix

Chambre de commerce et d'industrie de Morlaix

Vendredi 22 mars 2013

"Gestion des pêches maritimes : l’avis scientifique dans la tempête" par Didier Gascuel, écologue marin, Agrocampus Ouest, membre du conseil scientifique des pêches de l’Union Européenne Vendredi 22 mars 2013 à 20h à la Chambre de Commerces et d’Industrie de Morlaix.

Partout dans le monde et singulièrement en Europe, la pêche a modifié en profondeur le fonctionnement des écosystèmes marins.

A l’expansion vertigineuse des moyens de capture intervenue depuis un siècle ont répondu la quasi-disparition des espèces nobles, la raréfaction de nombreuses ressources, la baisse de la biodiversité et l’instabilité croissante des écosystèmes productifs.

D’autres impacts aggravants se sont rajoutés à cette surexploitation. La mer est malade et les premières victimes en sont les hommes eux-mêmes. Nul besoin d’attendre ici les générations futures : les pêcheurs d’aujourd’hui paient déjà très cher les erreurs d’hier et celles que nous continuons à commettre.

Dès lors, assurer un avenir aux pêches maritimes suppose une remise en cause très profonde des objectifs et des modes de gestion. Les scientifiques, qui établissent des diagnostics (généralement assez sombres) et essaient d’identifier ou d’analyser des solutions (souvent douloureuses), sont au coeur de la tourmente. La conférence montrera les enjeux et perspectives des changements, notamment dans le cadre de la réforme de la politique commune des pêches et précisera le rôle que peuvent y jouer les scientifiques.

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Morlaix : L'avenir de la pêche maritime à l'honneur 

Source : Ouest France
Trois questions à...Didier Gascuel, professeur en écologie halieutique et directeur du Pôle halieutique Agrocampus Ouest

Quel est l'objectif de cette conférence ?
Après avoir expliqué ce que les scientifiques savent de l'impact de la pêche maritime, j'aimerais insister sur le rôle que la recherche peut jouer pour changer les choses. La pêche a une importance cruciale en Europe, en France, et plus localement en Bretagne. Elle est aujourd'hui confrontée à plusieurs problèmes, que ce soit l'augmentation du prix du carburant, ou bien le phénomène de mondialisation, qui la met en concurrence directe avec les filières chinoise et chilienne notamment. Mais je reste persuadé que pour assurer un avenir à la pêche maritime, il faut avant tout restaurer le capital écologique.

Quel est le public visé ?
C'est une conférence tout public. Elle s'adresse avant tout aux personnes curieuses des questions de sciences bien sûr, mais aussi plus largement à tous les amoureux de la mer. Le but n'est pas d'assommer les gens de termes scientifiques, mais bien de s'attarder sur la question de développement durable qui entoure le sujet. Et dans ce domaine, on est plutôt en avance puisqu'en ce qui concerne la pêche, nul besoin d'attendre les générations futures : les pêcheurs d'aujourd'hui paient déjà très cher les erreurs d'hier.

À titre personnel, êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste sur la question ?
J'ai beaucoup évolué et je suis désormais résolument optimiste. Des changements radicaux sont nécessaires, mais il existe un avenir pour la pêche. Des solutions sont actuellement testées par les scientifiques. Les espoirs sont encore fragiles, mais il faut maintenant que des mesures réelles soient prises.

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Le 21 Mai 2014

USA. Avec la fin de la surpêche, les stocks ne sont plus surpêchés, mais épuisés ou réduits...


En 2011, un éminent spécialiste étatsunien a annoncé la fin de la surpêche dans les eaux de son pays. On comprendra qu'un parlementaire veut maintenant remplacer « overfished » (surpêché) par « depleted » (épuisé, réduit). Derrière la bataille des mots se joue en fait la révision de l’approche scientifique et politique de la gestion des pêches. L’utilisation du terme surpêché pour qualifier un stock en mauvais état induit une explication unique et la responsabilité des pêcheurs dans la situation. Elle implique donc des mesures de contraintes seulement pour les pêcheurs. Mais dans les faits, un stock en mauvais état peut être lié à des modifications environnementales, une variabilité naturelle, un accroissement de la prédation naturelle, une pollution. Il ne s’agit pas de nier la surpêche mais de rechercher la multiplicité des causes possibles, ce qui implique des mesures bien plus complexes qui ne concernent plus seulement les pêcheurs.

Pour la première fois la fin de la surpêche aux Etats-Unis

Source : BE USA (2012)

Un éminent scientifique en halieutique a déclaré en début d'année la fin officielle de la surpêche dans les eaux américaines. Steve Murawski, qui occupait jusqu'à récemment le poste de directeur des programmes scientifiques au sein du département de la pêche de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), affirme que plus aucune espèce de poisson vivant dans les eaux territoriales américaines n'est surexploitée cette année, contre 37 espèces l'année dernière. D'après lui, il s'agit d'une première depuis 1900, date à laquelle remontent les archives. "Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes revenus à des niveaux acceptables, il s'agit d'une étape [importante]," déclare Murawski.

La surpêche ne permet pas aux stocks de se reconstituer et de rester sains. L'espèce surexploitée voit le nombre de ses représentants diminuer jusqu'à son éventuelle disparition. Mettre un terme à la surpêche ne signifie cependant pas que tous les stocks de poisson soient sains, mais les scientifiques pensent qu'il s'agit d'une condition primordiale pour y parvenir. D'après Murawski, une règle d'or en matière de gestion des ressources halieutiques dit qu'une espèce est bien plus abondante lorsqu'elle est pêchée à un niveau adéquat. Ce niveau est évalué en prenant en compte plusieurs facteurs, tel que le cycle de vie d'une espèce, le rythme de reproduction ou le taux de mortalité au sein d'un environnement.

La loi établissant les quotas de pêche aux Etats-Unis, nommée Magnuson-Stevens Act [1], existe depuis 1976 ; cependant, c'est la loi de réattribution des crédits, signée en 2007 par le président Bush, qui ajoute une obligation de mettre un terme à la surpêche à la fin de la saison de pêche 2010 - laquelle se termine en 2011, à des dates différentes selon les régions. Murawski affirme que les Etats-Unis sont le seul pays au monde qui dispose d'une loi définissant la surpêche et exigeant des pêcheurs d'y mettre un terme. "Si l'on compare les Etats-Unis avec l'Union Européenne [ou] avec les pays asiatiques, nous sommes le seul pays pêcheur industrialisé qui ait réussi à mettre un terme à la surpêche." déclare-t'il.

Ces bons résultats viennent après que la Nouvelle-Angleterre ait mis en place un nouveau système de gestion qui répartit les pêcheurs par secteurs, en leur attribuant un quota annuel de pêche pour les poissons de fond comme la morue, le haddock ou le flet. Si les pêcheurs dépassent la limite autorisée pour une espèce, ils n'ont plus le droit de pêcher les autres espèces. Murawski souligne que la mise en place d'un système qui introduit des quotas de pêche stricts a eu un réel impact. Les changements introduits par la Nouvelle-Angleterre ont d'autant plus d'effet que près d'un tiers des espèces précédemment surexploitées vivent au large de ses côtes.

Cependant, l'impact économique des restrictions de la pêche est discuté, et ne fait pas l'unanimité. Murawski avance que la fin de la surpêche aura pour résultat des bancs de poissons en meilleure santé et une reconstitution des stocks, et donc un bénéfice à terme pour la communauté des pêcheurs de Nouvelle-Angleterre. D'autres estiment qu'il s'agit d'un coup dur pour ces pêcheurs qui souffrent déjà - la flotte de pêche, qui comptait encore 1200 navires au milieu des années 1990 n'en compte plus que 580 aujourd'hui. Pour Brian Rothschild, professeur en science et technologie maritime à l'Université du Massachussets à Dartmouth, il s'agit d'une "victoire à la Pyrrhus", alors que les autorités auraient pu rendre la loi plus flexible afin d'autoriser plus de pêche sans pour autant mettre en danger les stocks. En refusant de le faire, elles auraient alors inutilement empêché les pêcheurs de profiter des bancs sains. " [Le nouveau système de gestion des quotas] m'a ruiné" déplore Dave Marciano, 45 ans, pêcheur pendant trois décennies au large de Gloucester (Massachussets). "On aurait pu mettre fin à la surpêche en ayant plus de considération pour l'aspect humain de la pêche."

Pour Peter Shelley, avocat conseil à la Conservation Law Foundation, un groupe environnemental, les problèmes de l'industrie poissonnière sont à chercher du côté des années de surpêche, en particulier au cours des années 1980, et pas du côté de la loi. "C'était une bulle. Les pêcheurs ont vécu dans un monde déconnecté de la réalité, et [la surpêche] n'est pas quelque chose de durable." déclare-t'il. "La fin de la surpêche est un événement majeur [...] Je pense que nous allons commencer à voir apparaître les signes d'un futur prometteur."

Pour en savoir plus : BE USA (2012)

Surpêché ou épuisé ? Petits mots, grands effets !


En Avril 2014, dans sa chronique de World Fishing, le scientifique israélien, Menakhem BenYami, un dissident de la science halieutique dominante se félicite de la bataille qui se déroule au Congrès des Etats-Unis sur le changement d’un mot dans le Magnuson Act, qui définit la politique de gestion des pêches du pays. Un parlementaire veut remplacer «overfished » (surpêché) par « depleted » (épuisé, réduit). Derrière la bataille des mots se joue en fait la révision de l’approche scientifique et politique de la gestion des pêches. L’utilisation du terme surpêché pour qualifier un stock en mauvais état induit une explication unique et la responsabilité des pêcheurs dans la situation. Elle implique donc des mesures de contraintes seulement pour les pêcheurs. Mais dans les faits, un stock en mauvais état peut être lié à des modifications environnementales, une variabilité naturelle, un accroissement de la prédation naturelle, une pollution. Il ne s’agit pas de nier la surpêche mais de rechercher la multiplicité des causes possibles, ce qui implique des mesures bien plus complexes qui ne concernent plus seulement les pêcheurs.

Au-delà de la gestion d’un stock particulier avec les approches classiques de RMD, de Tac et Quotas par espèces, il faut engager une approche scientifique de l’écosystème beaucoup plus complexe et prendre en compte les incertitudes, la variabilité naturelle dans le temps et l’espace, le rôle des éléments extérieurs à la pêche, celui du climat, etc… Pour Menakhem Ben-Yami, qui plaide depuis longtemps pour une révision radicale des approches classiques de gestion fondées sur les modèles mathématiques, aussi bien aux Etats-Unis (à la NOAA) qu’en Europe, au CIEM, les scientifiques ont pris conscience de la nécessité de modifier leurs approches. La politique de gestion basée sur la seule estimation de la mortalité par pêche mène à des impasses. Les ONGE ont concentré leurs critiques sur la surpêche et les responsabilités des pêcheurs, en minimisant les autres facteurs, pour imposer leur pouvoir, avec l’appui de Jane Lubchenco (issue d’une ONGE ultra-libérale, Environmental Defense Fund). Elles vont devoir changer de discours, si elles veulent continuer à prétendre s’appuyer sur les analyses des scientifiques. Menahkem Ben-Yami cite un récent rapport de la NOAA qui présente les principaux facteurs affectant l’habitat, dans l’ordre suivant :
  • Pollution et qualité des eaux,
  • Modification et dégradation des fleuves et routes migratoires,
  • Fragmentation et pertes des habitats estuariens et des eaux peu profondes,
  • Impact de la pêche sur les habitats,
  • Variabilité et changement climatique,
  • Espèces invasives et déchets en mer,
  • Le bruit et le trafic maritime.

Pour la NOAA, l’approche écosystémique et environnementale va donc bien au-delà de la pêche. Dans cette approche, les pêcheurs peuvent jouer un rôle positif de sentinelles de la mer pour surveiller au jour le jour l’évolution du milieu, en lien avec les scientifiques. Les ONGE peuvent jouer un rôle d’alerte sans prétendre mettre les pêcheurs sous leur tutelle.

Source : L'Encre de Mer par Alain Le Sann – Mai 2014

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Commentaires

Hippolyte a dit…
Peut-être que ma médiocre connaissance de la langue anglaise me rend inapte à saisir une certaine forme d'humour britannique mais, à la lecture des messages postés dans le site du CEFAS par celui qui y a publié ces photos, il me semble qu'on est simplement en présence d'une série d'essais destinés à étudier le comportement d'un nouveau type de chalut et à régler un système de détection électroacoustique qui y est annexé.

Ce que je lis me donne l'impression que l'auteur de ces messages, Rob, est jusqu'ici pleinement satisfait des premiers essais effectués et que la capture d'un maximum de poissons n'est pas le but recherché pour le moment.

De toutes façons, dans son "survey blog" hébergé par le site du CEFAS, notre ami Rob a promis de nous tenir au courant de la suite des évènements.

Cordialement