Elles se sont trompées, la mer est déjà vide dans les eaux britanniques !!!
Pour ne pas tomber dans le panneau, cliquer : The Net (Cefas)
Autres articles :
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- Ocean 2012 : "Une ONG, çà trompe énormément !"
Photographies Defra / Cefas
Pour aller plus loin...
Effondrement des stocks de morue Atlantique au large des
côtes Est de l’île de Terre-Neuve en 1992
Cet effondrement a forcé à l’arrêt de la pêche après des
centaines d'années d'exploitation. Jusque dans les dernières années de la
décennie 50, la pêche était pratiquée par des flottes saisonnières migratoires et
de petits pêcheurs résidents de l’île.
Depuis la fin des années 50, des chalutiers des eaux
profondes commencèrent à exploiter la ressource dans sa partie profonde,
occasionnant une augmentation drastique des prises et un déclin rapide de la
biomasse qui les alimentait. Les quotas fixés sur le plan international au début
des années 70 d’une part, et des systèmes de quota nationaux faisant suite à la
déclaration par Canada de l’érection d’une
zone de pêche exclusive en 1977 d’autre part, échouèrent dans leur
tentative d’arrêter et d’inverser le déclin. Les stocks se sont effondrés, atteignant
des niveaux extrêmement bas vers la fin des années 80 et le début des années
90, et un moratoire relatif à la pêche commerciale fut déclaré en juin de 1992.
Une petite pêche côtière commerciale fut réintroduite en 1998, mais les taux de
capture déclinèrent et la pêche fut fermée définitivement en 2003.
Source : Rapport
de synthèse de l’Évaluation des Écosystèmes pour le Millénaire (version
provisoire finale - gelée jusqu’au 30 Mars 2005)
Le 21 mars 2013
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Le 21 mars 2013
"Gestion des pêches maritimes : l'avis scientifique dans la tempête"
Espace des sciences du Pays de Morlaix
Chambre de commerce et d'industrie de Morlaix
Vendredi 22 mars 2013
"Gestion
des pêches maritimes : l’avis scientifique dans la tempête" par Didier
Gascuel, écologue marin, Agrocampus Ouest, membre du conseil
scientifique des pêches de l’Union Européenne Vendredi 22 mars 2013 à
20h à la Chambre de Commerces et d’Industrie de Morlaix.
Partout dans le monde et singulièrement en Europe, la pêche a modifié en profondeur le fonctionnement des écosystèmes marins.
A
l’expansion vertigineuse des moyens de capture intervenue depuis un
siècle ont répondu la quasi-disparition des espèces nobles, la
raréfaction de nombreuses ressources, la baisse de la biodiversité et
l’instabilité croissante des écosystèmes productifs.
D’autres
impacts aggravants se sont rajoutés à cette surexploitation. La mer est
malade et les premières victimes en sont les hommes eux-mêmes. Nul
besoin d’attendre ici les générations futures : les pêcheurs
d’aujourd’hui paient déjà très cher les erreurs d’hier et celles que
nous continuons à commettre.
Dès
lors, assurer un avenir aux pêches maritimes suppose une remise en
cause très profonde des objectifs et des modes de gestion. Les
scientifiques, qui établissent des diagnostics (généralement assez
sombres) et essaient d’identifier ou d’analyser des solutions (souvent
douloureuses), sont au coeur de la tourmente. La conférence montrera les
enjeux et perspectives des changements, notamment dans le cadre de la
réforme de la politique commune des pêches et précisera le rôle que
peuvent y jouer les scientifiques.
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Trois questions à...Didier Gascuel, professeur en écologie halieutique et directeur du Pôle halieutique Agrocampus Ouest
Quel est l'objectif de cette conférence ?
Après
avoir expliqué ce que les scientifiques savent de l'impact de la pêche
maritime, j'aimerais insister sur le rôle que la recherche peut jouer
pour changer les choses. La pêche a une importance cruciale en Europe,
en France, et plus localement en Bretagne. Elle est aujourd'hui
confrontée à plusieurs problèmes, que ce soit l'augmentation du prix du
carburant, ou bien le phénomène de mondialisation, qui la met en
concurrence directe avec les filières chinoise et chilienne notamment.
Mais je reste persuadé que pour assurer un avenir à la pêche maritime,
il faut avant tout restaurer le capital écologique.
Quel est le public visé ?
C'est
une conférence tout public. Elle s'adresse avant tout aux personnes
curieuses des questions de sciences bien sûr, mais aussi plus largement à
tous les amoureux de la mer. Le but n'est pas d'assommer les gens de
termes scientifiques, mais bien de s'attarder sur la question de
développement durable qui entoure le sujet. Et dans ce domaine, on est
plutôt en avance puisqu'en ce qui concerne la pêche, nul besoin
d'attendre les générations futures : les pêcheurs d'aujourd'hui paient
déjà très cher les erreurs d'hier.
À titre personnel, êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste sur la question ?
J'ai
beaucoup évolué et je suis désormais résolument optimiste. Des
changements radicaux sont nécessaires, mais il existe un avenir pour la
pêche. Des solutions sont actuellement testées par les scientifiques.
Les espoirs sont encore fragiles, mais il faut maintenant que des
mesures réelles soient prises.
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Le 21 Mai 2014
USA. Avec la fin de la surpêche, les stocks ne sont plus surpêchés, mais épuisés ou réduits...
En
2011, un éminent spécialiste étatsunien a annoncé la fin de la surpêche
dans les eaux de son pays. On comprendra qu'un parlementaire veut
maintenant remplacer
« overfished » (surpêché) par « depleted » (épuisé, réduit). Derrière la
bataille des mots se joue en fait la révision de l’approche scientifique
et
politique de la gestion des pêches. L’utilisation du terme surpêché pour
qualifier un stock en mauvais état induit une explication unique et la
responsabilité des pêcheurs dans la situation. Elle implique donc des
mesures
de contraintes seulement pour les pêcheurs. Mais dans les faits, un
stock en
mauvais état peut être lié à des modifications environnementales, une
variabilité naturelle, un accroissement de la prédation naturelle, une
pollution. Il ne s’agit pas de nier la surpêche mais de rechercher la
multiplicité des causes possibles, ce qui implique des mesures bien plus
complexes qui ne concernent plus seulement les pêcheurs.
Pour la première fois la fin de la surpêche aux Etats-Unis
Source : BE USA (2012)
Un éminent scientifique en halieutique a déclaré en début
d'année la fin officielle de la surpêche dans les eaux américaines. Steve
Murawski, qui occupait jusqu'à récemment le poste de directeur des programmes
scientifiques au sein du département de la pêche de la National Oceanic and
Atmospheric Administration (NOAA), affirme que plus aucune espèce de poisson
vivant dans les eaux territoriales américaines n'est surexploitée cette année,
contre 37 espèces l'année dernière. D'après lui, il s'agit d'une première
depuis 1900, date à laquelle remontent les archives. "Jusqu'à preuve du
contraire, nous sommes revenus à des niveaux acceptables, il s'agit d'une étape
[importante]," déclare Murawski.
La surpêche ne permet pas aux stocks de se reconstituer et
de rester sains. L'espèce surexploitée voit le nombre de ses représentants
diminuer jusqu'à son éventuelle disparition. Mettre un terme à la surpêche ne
signifie cependant pas que tous les stocks de poisson soient sains, mais les
scientifiques pensent qu'il s'agit d'une condition primordiale pour y parvenir.
D'après Murawski, une règle d'or en matière de gestion des ressources
halieutiques dit qu'une espèce est bien plus abondante lorsqu'elle est pêchée à
un niveau adéquat. Ce niveau est évalué en prenant en compte plusieurs facteurs,
tel que le cycle de vie d'une espèce, le rythme de reproduction ou le taux de
mortalité au sein d'un environnement.
La loi établissant les quotas de pêche aux Etats-Unis,
nommée Magnuson-Stevens Act [1], existe depuis 1976 ; cependant, c'est la loi de
réattribution des crédits, signée en 2007 par le président Bush, qui ajoute une
obligation de mettre un terme à la surpêche à la fin de la saison de pêche 2010
- laquelle se termine en 2011, à des dates différentes selon les régions.
Murawski affirme que les Etats-Unis sont le seul pays au monde qui dispose
d'une loi définissant la surpêche et exigeant des pêcheurs d'y mettre un terme.
"Si l'on compare les Etats-Unis avec l'Union Européenne [ou] avec les pays
asiatiques, nous sommes le seul pays pêcheur industrialisé qui ait réussi à
mettre un terme à la surpêche." déclare-t'il.
Ces bons résultats viennent après que la Nouvelle-Angleterre
ait mis en place un nouveau système de gestion qui répartit les pêcheurs par
secteurs, en leur attribuant un quota annuel de pêche pour les poissons de fond
comme la morue, le haddock ou le flet. Si les pêcheurs dépassent la limite
autorisée pour une espèce, ils n'ont plus le droit de pêcher les autres
espèces. Murawski souligne que la mise en place d'un système qui introduit des
quotas de pêche stricts a eu un réel impact. Les changements introduits par la
Nouvelle-Angleterre ont d'autant plus d'effet que près d'un tiers des espèces
précédemment surexploitées vivent au large de ses côtes.
Cependant, l'impact économique des restrictions de la pêche
est discuté, et ne fait pas l'unanimité. Murawski avance que la fin de la
surpêche aura pour résultat des bancs de poissons en meilleure santé et une
reconstitution des stocks, et donc un bénéfice à terme pour la communauté des pêcheurs
de Nouvelle-Angleterre. D'autres estiment qu'il s'agit d'un coup dur pour ces
pêcheurs qui souffrent déjà - la flotte de pêche, qui comptait encore 1200
navires au milieu des années 1990 n'en compte plus que 580 aujourd'hui. Pour
Brian Rothschild, professeur en science et technologie maritime à l'Université
du Massachussets à Dartmouth, il s'agit d'une "victoire à la
Pyrrhus", alors que les autorités auraient pu rendre la loi plus flexible
afin d'autoriser plus de pêche sans pour autant mettre en danger les stocks. En
refusant de le faire, elles auraient alors inutilement empêché les pêcheurs de
profiter des bancs sains. " [Le nouveau système de gestion des quotas] m'a
ruiné" déplore Dave Marciano, 45 ans, pêcheur pendant trois décennies au
large de Gloucester (Massachussets). "On aurait pu mettre fin à la
surpêche en ayant plus de considération pour l'aspect humain de la pêche."
Pour Peter Shelley, avocat conseil à la Conservation Law
Foundation, un groupe environnemental, les problèmes de l'industrie
poissonnière sont à chercher du côté des années de surpêche, en particulier au
cours des années 1980, et pas du côté de la loi. "C'était une bulle. Les
pêcheurs ont vécu dans un monde déconnecté de la réalité, et [la surpêche]
n'est pas quelque chose de durable." déclare-t'il. "La fin de la
surpêche est un événement majeur [...] Je pense que nous allons commencer à
voir apparaître les signes d'un futur prometteur."
Pour en savoir plus : BE USA (2012)
Surpêché ou épuisé ? Petits mots, grands effets !
En Avril 2014, dans sa chronique de World Fishing, le
scientifique israélien, Menakhem BenYami, un dissident de la science
halieutique dominante se félicite de la bataille qui se déroule au Congrès des
Etats-Unis sur le changement d’un mot dans le Magnuson Act, qui définit la
politique de gestion des pêches du pays. Un parlementaire veut remplacer
«overfished » (surpêché) par « depleted » (épuisé, réduit). Derrière la
bataille des mots se joue en fait la révision de l’approche scientifique et
politique de la gestion des pêches. L’utilisation du terme surpêché pour
qualifier un stock en mauvais état induit une explication unique et la
responsabilité des pêcheurs dans la situation. Elle implique donc des mesures
de contraintes seulement pour les pêcheurs. Mais dans les faits, un stock en
mauvais état peut être lié à des modifications environnementales, une
variabilité naturelle, un accroissement de la prédation naturelle, une
pollution. Il ne s’agit pas de nier la surpêche mais de rechercher la
multiplicité des causes possibles, ce qui implique des mesures bien plus
complexes qui ne concernent plus seulement les pêcheurs.
Au-delà de la gestion d’un stock particulier avec les
approches classiques de RMD, de Tac et Quotas par espèces, il faut engager une
approche scientifique de l’écosystème beaucoup plus complexe et prendre en
compte les incertitudes, la variabilité naturelle dans le temps et l’espace, le
rôle des éléments extérieurs à la pêche, celui du climat, etc… Pour Menakhem
Ben-Yami, qui plaide depuis longtemps pour une révision radicale des approches
classiques de gestion fondées sur les modèles mathématiques, aussi bien aux
Etats-Unis (à la NOAA) qu’en Europe, au CIEM, les scientifiques ont pris
conscience de la nécessité de modifier leurs approches. La politique de gestion
basée sur la seule estimation de la mortalité par pêche mène à des impasses.
Les ONGE ont concentré leurs critiques sur la surpêche et les responsabilités
des pêcheurs, en minimisant les autres facteurs, pour imposer leur pouvoir,
avec l’appui de Jane Lubchenco (issue d’une ONGE ultra-libérale, Environmental
Defense Fund). Elles vont devoir changer de discours, si elles veulent continuer
à prétendre s’appuyer sur les analyses des scientifiques. Menahkem Ben-Yami
cite un récent rapport de la NOAA qui présente les principaux facteurs
affectant l’habitat, dans l’ordre suivant :
- Pollution et qualité des eaux,
- Modification et dégradation des fleuves et routes migratoires,
- Fragmentation et pertes des habitats estuariens et des eaux peu profondes,
- Impact de la pêche sur les habitats,
- Variabilité et changement climatique,
- Espèces invasives et déchets en mer,
- Le bruit et le trafic maritime.
Pour la NOAA, l’approche écosystémique et environnementale
va donc bien au-delà de la pêche. Dans cette approche, les pêcheurs peuvent
jouer un rôle positif de sentinelles de la mer pour surveiller au jour le jour
l’évolution du milieu, en lien avec les scientifiques. Les ONGE peuvent jouer
un rôle d’alerte sans prétendre mettre les pêcheurs sous leur tutelle.
Source : L'Encre de Mer par Alain Le Sann – Mai
2014
Commentaires
Ce que je lis me donne l'impression que l'auteur de ces messages, Rob, est jusqu'ici pleinement satisfait des premiers essais effectués et que la capture d'un maximum de poissons n'est pas le but recherché pour le moment.
De toutes façons, dans son "survey blog" hébergé par le site du CEFAS, notre ami Rob a promis de nous tenir au courant de la suite des évènements.
Cordialement