L’accaparement des mers menace les pêcheries artisanales et les communautés de pêcheurs...

« L’accaparement des mers est une menace aussi sérieuse que l’accaparement des terres, » a déclaré Olivier De Schutter, Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation.

Accaparement des mers = Privatisation des stocks de poisson + Extraction des granulats marins + Tourisme et nautisme de masse + Parc éolien offshore + Aires marines protégées + Aquaculture industrielle + Destruction des habitats côtiers + Pollutions agricoles, industrielles et urbaines....

Le Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, met en garde contre la menace que l’accaparement des mers fait planer sur la sécurité alimentaire, et recommande vivement aux gouvernements du monde entier et aux organes internationaux de mettre le holà à l’épuisement des stocks halieutiques, et de prendre des mesures urgentes afin de protéger, de soutenir et de partager les bénéfices retirés des pêches et des environnements marins.

« L’accaparement des mers – sous la forme d’accords d’accès déséquilibrés qui nuisent aux pêcheurs artisanaux, de prises non signalées, d’incursions en eaux protégées et de détournement des ressources au détriment des populations locales – peut s’avérer une menace aussi sérieuse que l’accaparement des terres, » a déclaré M. De Schutter au moment de dévoiler un nouveau rapport sur la pêche et le droit à l’alimentation.

« Sans une action rapide pour sauver les eaux de pratiques intenables, les pêches ne pourront plus jouer leur rôle capital dans la garantie du droit à l’alimentation de millions de personnes, » a annoncé l’expert, avant de remarquer que « les systèmes agricoles étant soumis à une pression croissante, bon nombre de personnes se tournent aujourd’hui vers les rivières, les lacs et les océans pour se procurer une part grandissante de nos protéines alimentaires. »


Les estimations relatives aux prises illégales font état de 10 à 28 millions de tonnes, tandis que quelque 7,3 millions de tonnes – 10% des prises mondiales – sont rejetées chaque année. « Il est évident qu’à mesure que le poisson se fait plus rare, les navires de pêche sont tentés de contourner les règles et les stratégies de conservation, » a ajouté le Rapporteur spécial.

Bon nombre des eaux du monde sont pêchées par des flottes de pêche lointaine, a fait remarquer M. De Schutter, appelant à une révision urgente des Accords de Licence et d’Accès (ALA) qui régissent leurs activités. Il a appelé à ce que les ALA incluent des mécanismes de contrôle plus stricts afin de parer aux prises illégales et non signalées ; qu’ils tiennent pleinement compte du rôle des pêches et des pêcheurs artisanaux dans la satisfaction des besoins alimentaires locaux ; qu’ils renforcent les droits des travailleurs sur les navires de pêche ; et qu’ils soient exclusivement conclus sur la base des évaluations de l’impact sur les droits de l’homme, qui doivent être préparées avec l’aide des États du pavillon.

L’expert de l’ONU a demandé aux gouvernements de repenser les modèles de pêches qu’ils soutiennent, en soulignant que les pêcheurs artisanaux pêchent en fait plus de poissons par gallon de carburant que les flottes industrielles, et rejettent moins de poissons. « La pêche industrielle dans les eaux très étendues peut sembler la bonne option économique, mais seulement parce que les flottes peuvent empocher d’importantes subventions tout en en extériorisant les coûts de la surpêche et de la dégradation des ressources. Ce sont les générations futures qui paieront le prix quand les océans seront vides, » a-t-il déclaré.

Le principal défi, a indiqué M. De Schutter, est d’assurer la coexistence entre la pêche industrielle et les droits des pêcheurs artisanaux et des communautés côtières – pour qui même une pêche occasionnelle peut s’avérer un filet de sécurité capital en temps de crise. Il avance donc les cinq recommandations suivantes : 
  1. Créer des zones de pêche exclusivement artisanales pour les petits pêcheurs et instaurer des mesures répressives contre les incursions des flottes industrielles ; 
  2. Soutenir les coopératives de pêcheurs artisanaux et les aider à s’élever dans la chaîne de valeur ;
  3. Mettre en place des plans de cogestion afin de gérer localement les ressources halieutiques ; 
  4. S’abstenir d’entreprendre des projets de développement à grande échelle, comme l’extraction de sable, qui ont un impact défavorable sur les moyens de subsistance des pêcheurs artisanaux ; et 
  5. Intégrer à part entière les pêches et les pêcheurs artisanaux dans le droit national aux stratégies alimentaires. 
L’expert indépendant a attiré l’attention sur des exemples positifs, comme la décision d’accorder des droits d’usage communautaires aux pêcheurs artisanaux sur le plus grand lac d’eau douce en Asie du Sud-Est (Tonlé Sap, Cambodge), et la décision d’interdire la pêche thonière industrielle en faveur des pêcheurs ‘à la canne’ locaux dans les Maldives.

« Il est possible et nécessaire de sauver ces ressources de la surexploitation et d’en faire profiter les communautés locales, » a souligné le Rapporteur spécial. Source : Olivier De Schutter

 Lire le rapport : La Pêche et le Droit à l’Alimentation

Aller au dossier : Blue Charity Business

Autres articles :

Pour aller plus loin....

Analyse de Chandrika Sharma d'ICSF 

Le rapport présente des arguments très forts en défense de la pêche artisanale, avec d'excellentes recommandations. Je vous fournis une sélection ci-dessous :

a) Respecter les droits acquis des pêcheurs qui pratiquent la pêche artisanale et des petites communautés de pêcheurs, conformément à l’article 5 i) de l’Accord sur les stocks de poissons de 1995, à l’article 6.18 du Code de conduite pour une pêche responsable et aux Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale;

b) Associer les pêcheurs locaux  à l’élaboration, l’application et l’évaluation des politiques et initiatives relatives aux pêches qui les concernent, conformément aux normes et règles relatives aux droits de l’homme et à l’article 10.1.2 du Code de conduite pour une pêche responsable, et établir des mécanismes de réclamation destinés à protéger leurs droits face à ces politiques et à ces initiatives;

c) S’abstenir de prendre des mesures, notamment de mener des projets de développement à grande échelle, qui risquent de porter atteinte aux moyens d’existence des pêcheurs pratiquant la pêche continentale et la pêche en mer, à leurs territoires ou à leurs droits d’accès, sauf si les pêcheurs ont donné leur consentement préalable libre et éclairé, et veiller à ce que les juridictions protègent ces droits; procéder à des évaluations  ex ante  des projets d’extraction, de sable notamment, menés par des entités privées afin d’évaluer les effets négatifs que ces projets pourraient avoir sur les droits fondamentaux des collectivités locales de pêcheurs;

Il y en a plusieurs autres très bonnes recommandations. Le rapport soutient fortement le développement de directives internationales sur la pêche artisanale (DV PA) et la participation active des communautés de pêcheurs dans le processus.

Comme mentionné précédemment, le rapport sera présenté le 30 Octobre. Il sera peut-être utile pour toutes les organisations de la pêche artisanale à faire usage de cette occasion pour mettre en évidence le rapport et ses recommandations au gouvernement, les médias locaux, etc

Chandrika Sharma
 
International Collective in Support of Fishworkers (ICSF)
27 College Road
Chennai 600 006
India
Tel: 91-44-28275303
Fax: 91-44-28254457
www.icsf.net
 
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Des propositions pour lutter contre l’accaparement des terres et des ressources naturelles

Source : Agter

Lors des rencontres internationales Gardarem la Terre et la Mer, qui se sont déroulées sur le Larzac du 14 au 17 Juillet 2011, un séminaire de réflexion ouvert au public a occupé toute la journée du samedi.

Pour les personnes intéressées par la question des accaparements des terres et des ressources naturelles qui n’ont pas pu y participer, nous reprenons ci-dessous 2 des 4 interventions de la session plénière...

Intervention de Michel Merlet (Agter)




Intervention de Margaret Nakato
(Forum mondial des pêcheurs et des travailleurs de la pêche)



Pour l’accès à l’intégralité des interventions et des documents, cliquer Agter
 
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Le 14 novembre 2012

Des Eurodéputés contre les CPT dans les Organisations Régionales de gestion des Pêches (ORGP)

La commission du développement du Parlement Européen vote contre les concessions de pêche transférables CPT au sein des ORGP, et salue la transparence dans les APP


La commission du développement du Parlement européen s’est prononcée sur un rapport sur la « cohérence des politiques pour le développement », qui inclut certains aspects afférents aux pêcheries, en ce qui concerne l’accès au marché, les concessions de pêche transférables (CPT) et la transparence dans les APP.

S’agissant de l’accès au marché, la commission du développement considère que l’UE devrait veiller à ce que les activités de pêche des flottes de l’UE répondent aux mêmes normes de durabilité écologique et sociale et de transparence, qu'elles aient lieu dans ses eaux ou hors de celles-ci, et que cette cohérence exigera une coordination au sein de la CE, ainsi qu’entre la CE et les États membres.

S’agissant des CPT, la commission considère que l’UE devrait s’opposer à l’introduction de CPT au sein des ORGP, car elles mettraient « en péril les moyens de subsistance et le bien-être des communautés des pays en développement qui en dépendent ».

Dans le rapport, la commission se félicite également de « l’exemple de transparence que l'Union a donné dans le monde en publiant les conditions de ses APP », et exhorte la CE à veiller à ce que les évaluations de ces accords soient également rendues publiques, « dans le respect des principes de la convention d'Aarhus, à l'intention des parlements locaux, de la société civile et d'autres parties prenantes afin qu'ils puissent véritablement examiner dans les détails l'application et l'impact de ces accords ».

La commission a également souligné dans le rapport que l’UE doit veiller à ce que la réforme actuelle de la politique commune de la pêche accorde une place importante à l'engagement qu'elle a pris à l'égard des pays en développement de favoriser la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et le droit fondamental de toute personne à l'alimentation, proclamé par la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Sources
Commission du développement du PE, « Rapport sur la cohérence des politiques pour le développement », 22 juin 2012
Commission du développement du PE, « Amendements: rapport de l’Union 2011 sur la cohérence des politiques pour le développement », 28 août 2012

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Le 14 mars 2013

L’accaparement des mers, un nouveau danger pour l’Afrique 


Accords d’accès déséquilibrés, prises non signalées, incursions en eaux protégées, détournement des ressources au détriment des populations locales, l’accaparement des mers – dans ses différentes formes – constitue la deuxième plus grande menace à la sécurité alimentaire de l’Afrique après l’accaparement des terres arables.

Depuis plusieurs années, Africa Diligence attire l’attention des décideurs et de l’opinion publique sur les dangers de l’accaparement des terres arables en Afrique. Le 30 octobre 2012, c’était au tour d’Olivier de Schutter, Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, de mettre en garde contre la menace que l’accaparement des mers fait planer sur la sécurité alimentaire. Un nouveau front de combat pour l’Afrique.

L’accaparement des mers est une menace aussi grave que l’accaparement des terres, estime le rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, De Schutter, qui interpelle les autorités des pays du monde à revisiter de manière urgente les Accords de licence et d’accès (ALA) qui régissent leurs activités. «Sans une action rapide pour sauver les eaux de pratiques intenables, les pêches ne pourront plus jouer leur rôle capital dans la garantie du droit à l’alimentation de millions de personnes», a annoncé l’expert avant de remarquer que «les systèmes agricoles étant soumis à une pression croissante, bon nombre de personnes se tournent aujourd’hui vers les rivières, les lacs et les océans pour se procurer une part grandissante de nos protéines alimentaires».

Ces pratiques de l’accaparement des mers sous la forme d’accords d’accès déséquilibrés qui prennent de l’ampleur, nuisent aux pêcheurs artisanaux. Constitués de prises non signalées, d’incursions en eaux protégées et de détournement des ressources au détriment des populations locales, elles peuvent s’avérer une menace aussi sérieuse que celle des terres car elles favorisent la diminution de l’offre de poisson par habitant dans les pays pauvres et en premier lieu, en Afrique.

«La consommation de poisson en Afrique a beau être la plus faible en quantité par habitant (9 kg contre une trentaine de kilos dans les pays industrialisés), elle constitue, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, la moitié des apports en protéine, un record. Mauvaise nouvelle, l’offre de produits de la mer par habitant a baissé en Afrique. C’est le seul continent touché pour l’heure, mais les îles du Pacifique pourraient bientôt lui emboîter le pas», souligne le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, relayé par Claire Fages dans son émission «Chronique des matières premières» sur RFI.

«Les ressources locales de poisson échappent de plus en plus à la pêche traditionnelle, elles sont accaparées par les flottes industrielles lointaines, dont la capacité serait déjà deux fois supérieure à la limite d’une exploitation viable des océans… Ces chalutiers géants, qui emploient 500 000 personnes dans le monde, capturent à présent autant de poisson que les 12 millions de pêcheurs artisanaux de la planète, soit 30 millions de tonnes, et avec une consommation de mazout quatre fois plus importante», précise Olivier De Schutter.

«Les pays exportateurs devraient, selon le rapporteur de l’ONU, au nom du devoir alimentaire et de l’emploi, assurer la pérennité la pêche traditionnelle, même s’ils vendent des licences de pêche à l’étranger. Et ils doivent veiller à ce que les retombées financières de ces accords soient suffisantes et profitent à leur population. La Guinée-Bissau, par exemple, reçoit 2% de la valeur finale des prises. Le Mozambique, lui, vend ses crevettes à l’étranger, pour importer des poissons plus bas de gamme de Namibie ou d’Afrique du Sud pour sa population, mais les termes de l’échange se sont dégradés»....Suite Africa Diligence

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Accaparement des mers : le saccage d'un bien commun

Les océans, mers et littoraux ont toujours été les lieux privilégiés de notre imaginaire, de nos cultures et de nos coutumes, de nos économies et de nos styles de vie. Depuis des millénaires, des communautés humaines s'établissent le long des côtes pour exploiter leurs ressources et cette tradition est loin d'être révolue : plus de 60% de la population mondiale vit aujourd'hui dans une zone côtière. De ce fait, la pression exercée sur les ressources naturelles par la pêche, la pollution, le tourisme, l'extraction de ressources et l'exploitation des mers dans son ensemble, augmente elle aussi de manière proportionnelle.

Source : Slow Fish le 26/04/13

De nombreuses communautés côtières du monde entier se retrouvent ainsi prises au piège entre les pressions exercées par les terres et une raréfaction progressive des ressources marines. Face à un contexte mêlant appauvrissement des ressources, demande croissante, conscience environnementale et dynamiques spéculatives autour du bien commun, il est nécessaire de s'interroger sur nos ressources marines et sur les différentes formes d'accaparement qu'elles subissent. Non seulement l'accaparement des mers compromet la sécurité alimentaire des pays en développement, mais la privatisation des ressources marines (une autre forme d'accaparement, malgré son étiquette écologique) nuit à son tour aux petits pêcheurs, aux communautés côtières et à l'écosystème.

Accaparement des mers et sécurité alimentaire

L'accaparement des mers entraine un problème direct de sécurité alimentaire. De vastes flottes étrangères, récoltant massivement les produits de la mer des pays du sud avant de les exporter, ne laissent pas suffisamment de ressources aux petites flottes de pêche locales pour nourrir les populations autochtones, pour qui le poisson est souvent l'une des principales sources de protéines. Selon les mots d'Olivier de Schutter, Rapporteur Spécial des Nations Unies pour le Droit à l'Alimentation, « L'accaparement des mers - sous la forme d'accords d'accès déséquilibrés qui nuisent aux pêcheurs artisanaux, de prises non signalées, d'incursions en eaux protégées et de détournement des ressources au détriment des populations locales - peut s'avérer une menace aussi sérieuse que l'accaparement des terres. » En Afrique, ce détournement de ressources est surtout le fait d'énormes navires battant pavillon européen, chinois ou russe. Même dans le cadre d'activités légales et autorisées, les flottes jouissent de subventions généreuses sans subir directement les coûts engendrés par la surpêche et la dégradation des ressources halieutiques. Dans ces conditions, la pêche prend la forme d'une industrie hautement lucrative menaçant le droit à l'alimentation de millions d'individus.

Les nouvelles règlementations européennes exigeront que les flottes des états membres appliquent à l'étranger les normes prévalant dans les eaux européennes. Par conséquent, celles-ci ne devront pas dépasser les limites du Rendement maximal durable (RMD). La principale difficulté d'application de ces nouvelles règles réside dans l'insuffisance des données nécessaires au calcul du RMD d'un même type de poisson. Et quand bien même ces données seraient disponibles, elles n'empêcheraient pas les grandes flottes de pêcher dans limite du RMD tout en privant les flottes artisanales des prises dont elles ont besoin.

Parallèlement, même si quelques accords commerciaux bilatéraux prévoient l'attribution d'une partie des compensations économiques au développement des infrastructures côtières, et donc au profit des flottes locales, la majorité des accords font l'impasse sur ce point. Il arrive également que les infrastructures mises en place ne servent que les grandes pêcheries industrielles, rendant encore plus difficile l'accès des petits bateaux aux ressources océaniques. « En Mauritanie, les usines chinoises produisant des farines de poisson poussent comme des champignons à un rythme alarmant, » déclare Nedwa Moctar Nech, coordinatrice de la Sentinelle Slow Food de la poutargue de mulet des femmes imraguens. « Ces usines transformeront des tonnes de poissons de tout genre, y compris les juvéniles, pillés dans l'océan.»

Privatisation de la pêche

Si la privatisation de la pêche n'est pas une nouveauté, cette forme d'accaparement des mers demeure la moins connue du grand public. Depuis plus de quarante ans, les théories économiques dominantes ont encouragé la privatisation de l'accès aux ressources halieutiques dans une optique de maximisation des profits, comme elles l'ont fait pour l'agriculture. La privatisation entraîne une redéfinition des droits d'accès ou des concessions d'exploitation aux pêcheries libres, communes ou étatiques, en augmentant le degré d'attribution de ces ressources publiques à des personnes ou organismes privés. Récemment, cette tendance a été présentée comme une réponse aux préoccupations environnementales concernant les mers et a ainsi obtenu le soutien d'une partie du public. Souvent appelé rationalisation, plutôt que privatisation, ce phénomène domine aujourd'hui les discussions politiques du secteur de la pêche au niveau mondial.

Cette logique s'appuie sur le discours de la "tragédie des biens communs" qui soutient que si la mer appartient à tout le monde, alors elle n'appartient à personne ; les pêcheurs sont dont les acteurs d'un système concurrentiel impitoyable, voués è agir exclusivement par intérêt individuel, et de ce fait, contraints à batailler pour l'exploitation de ressources dont ils entraînent inévitablement la dégradation. Ce raisonnement semble fluide et sensé, tout comme le semble aussi la solution "rationnelle" envisagée, à savoir la privatisation. Un plafond maximal de pêche appelé TAC (Total admissible des captures) est établi pour chaque pêcherie et divisé par le nombre de bateaux de la flotte, selon le rendement "historique" de chaque embarcation, généralement sur les cinq dernières années (au cours desquelles les pêcheurs les mieux informés se seront adonnés à une véritable "course aux quotas", en pêchant un maximum de poissons et en ciblant des espèces stratégiques). Les droits d'accès à cette ressource commune sont donc simplement donnés, gratuitement, et se transforment ainsi en droits de propriété privée, appelés entre autres Quotas individuels transférables (QIT) ou Concessions de pêche transférables (CPT), et deviennent des biens commercialisables.

Cette double rhétorique (économique et environnementale) de la privatisation, largement relayée par médias et lobbies, a trouvé de puissants défenseurs, et promeut de fait une situation dans laquelle le poisson devient la propriété de quelques individus aisés, qui pour la majorité se sont limités à pêcher au bon endroit au bon moment.

Le dernier épisode de cette saga se joue avec la création du Global Partnership for Oceans (Partenariat mondial pour les océans). Mis en place par la Banque mondiale lors du sommet Rio +20, ce partenariat vise à fédérer les états, les entreprises, les instituts de recherche, les fondations et les organisations environnementales pour la protection des océans, sans même consulter les organisations liées à la pêche, et tout en promouvant un vaste programme de privatisation. L'efficace Appel aux gouvernements, lancé par le Forum Mondial des Populations de Pêcheurs et le Forum Mondial des Pêcheurs et Travailleurs de la Pêche, a dénoncé la tendance mondiale à l'utilisation des droits de propriété privée comme instrument de gestion des ressources halieutiques de la planète. Les deux organisations ont au contraire invité les gouvernements à privilégier une approche s'inspirant davantage des droits de l'homme.

La rhétorique de la privatisation ignore le fait que la surpêche est davantage le résultat d'une stratégie d'industrialisation (qui a modernisé et développé les flottes et le marketing au cours des dernières décennies), que d'une propension innée de l'être humain à l'avidité. De plus, le lien entre privatisation et protection de l'environnement reste encore à démontrer. En réalité, la privatisation favorise une logique spéculative qui récompense les investissements financiers dans les pêcheries, plutôt que le travail. Cela a entraîné une migration des droits de propriété du monde rural vers les centres urbains, ainsi qu'une recrudescence des pratiques de location ou de sous-traitance, à tel point que celui qui pêche n'est plus le titulaire des droits. Nous n'abordons ici que deux exemples d'un phénomène qui tend à favoriser l'accumulation de richesse à travers des processus d'expropriation.

« La location du droit de pêche peut représenter jusqu'à 80% de la valeur de mon poisson une fois à quai,» explique Dan Edwards, pêcheur de l'île de Vancouver, où la "rationalisation" des quotas de pêche est imposée depuis plus de dix ans. « Tout le monde se voile la face, » poursuit-il, « nous sommes dans une situation désespérée où la moindre difficulté peut entraîner notre ruine, sans compter qu'il ne reste aucune marge pour réinvestir dans la modernisation de ses propres bateaux, ni des infrastructures locales. L'argent part dans la poche de quelqu'un qui ne pêche même plus et qui pourrait vivre de l'autre côté de la planète. »

À ce jour, 35 nations ont restructuré leurs principales pêcheries en lançant plus de 400 programmes d'accès à la privatisation gérant la pêche de plus de 850 espèces. Dans la majeure partie des cas, le nombre de flottes locales a diminué et s'est concentré. Dans la mer de Béring, le nombre de flottes locales a diminué de 30% et en Nouvelle-Zélande, plus de 80% des droits de pêche sont monopolisés par une douzaine de sociétés. « Sur les 1400 bateaux que nous possédions en Islande, la moitié d'entre eux ont été détruits par les bulldozers à peine 44 mois après l'introduction des programmes de rationalisation des quotas de pêche, » témoigne Arthur Bogason, co-président du Forum Mondial des Pêcheurs.

Ces problèmes sont toujours présentés de manière à faire apparaître toute résistance à la privatisation comme de l'obstruction contre une gestion plus efficace des environnements marins et des ressources, alors qu'en réalité il s'agit de faire obstacle à une logique économique dominante qui promeut la marchandisation des droits de pêche dans une optique de maximisation des profits.

La logique de la privatisation veut également cacher que, dans de nombreuses régions du monde, les ressources communes peuvent être gérées collectivement de manière efficace, selon une véritable « stratégie des bien communs ». Etudiées par Elinor Ostrom, Prix Nobel d'économie travaillant sur la gestion des biens communs, certaines communautés de pêcheurs ont pris les mesures nécessaires pour créer leurs propres instances d'autogestion destinées au partage et à la gestion des ressources locales, y compris dans des contextes marqués par une évolution technologique et culturelle. C'est par exemple le cas des prud'homies de pêcheurs françaises, une institution locale riche de plusieurs siècles d'histoire.

Les implications à grande échelle de la privatisation....

Vers un modèle différent

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29 Novembre 2013

Les subventions européennes favorisent l'industrie de la pêche et désavantagent les pays du Sud


Une étude internationale, conduite par l'Université de Colombie-Britannique et à laquelle ont participé des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), révèle que les subventions de l'Union européenne allouées à la pêche favorisent l'industrie des pays du Nord et encouragent la surpêche en Afrique et dans le Pacifique Sud. Ces résultats sont publiés dans la revue PLOS ONE le 27 novembre 2013.

75 % des frais d'accès à la pêche financés par l'Union européenne

Les chercheurs ont analysé les accords conclus par l'Union européenne (UE) avec les pays en voie de développement entre 1980 et 2012, permettant à l'industrie des pays du Nord de pêcher dans les eaux des pays du Sud (en Afrique et dans le Pacifique Sud). L'étude de ces accords (compris entre 400 000 euros et 230 millions d'euros par an et par pays) a montré que sur la période, l'UE a versé un total de 5 milliards d'euros aux pays du Sud pour accéder à leurs eaux (soit 75 % des frais d'accès). L'industrie européenne a, quant à elle, contribué à hauteur d'1,7 milliard d'euros aux frais d'accès (soit 25 %) sur la même période.

Les chercheurs ont ensuite comparé le montant de la contribution financière de l'industrie pour accéder aux ressources halieutiques aux revenus qu'elle tire de la vente de la pêche. Pour cela, ils ont utilisé une base de données centralisant les prix mondiaux de vente de poissons sur la même période.

Ces calculs, principalement restreints aux accords concernant le thon, ont révélé que l'industrie a généré près de 96 milliards d'euros de revenus issus de la vente de la pêche entre 1980 et 2012. Ainsi, l'accès aux eaux des pays du Sud ne représente pour l'industrie que 2 % des revenus qu'elle en tire.

Ajuster les subventions pour lutter contre la surpêche....

Cette étude pointe du doigt le risque d'aggravation de la surpêche induit par des subventions élevées. En effet, ayant peu à investir dans l'accès aux ressources (2 % de leurs revenus), les flottes européennes peuvent consacrer une part plus importante de leurs bénéfices à l'accroissement des capacités de pêche. Ce phénomène est susceptible d'accentuer la surexploitation des ressources halieutiques, notamment les populations de thon, particulièrement touchées.

...et favoriser un meilleur accès des pays du Sud aux ressources halieutiques

Modifier le système de subventions à la pêche dans les pays du Nord permettrait de promouvoir une pêche plus durable écologiquement et plus équitable pour les pays du Sud, où le poisson représente parfois la principale source de protéines animales (jusqu'à 50 % dans certains pays insulaires ou côtiers à forte densité de population comme le Ghana, le Sénégal ou encore l'Indonésie). Par ailleurs, l'effondrement des stocks met en péril le développement économique de certains pays du Sud, où la pêche est une importante source de revenus. Ces résultats participent ainsi à la sensibilisation des instances décisionnelles aux risques de surexploitation des ressources halieutiques.

Cliquer Ici pour accéder à l'étude "European Union’s Public Fishing Access Agreements in Developing Countries / Frédéric Le Manach mail, Christian Chaboud, Duncan Copeland, Philippe Cury, Didier Gascuel, Kristin M. Kleisner, André Standing, U. Rashid Sumaila, Dirk Zeller, Daniel Pauly"

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    Poissons d’Afrique et peuples de l’eau

    Ed. : IRD, 2011

    Didier Paugy (chercheur à l’IRD, écologue, spécialiste des poissons d’eau douce d’Afrique)

    Christian Lévêque (chercheur à l’IRD, écologue, spécialiste des écosystèmes aquatiques africains)

    Isabelle Mouas (documentaliste iconographe à l’IRD)

    L’Afrique a toujours nourri nos rêves d’aventure et de nature sauvage. Si les grands mammifères africains sont connus de tous, la faune aquatique reste, en revanche, fort méconnue. Pourtant, les hommes installés au bord des fleuves vivent de la pêche et entretiennent des relations ancestrales avec ce monde aquatique qui participe à un très riche patrimoine culturel.

    De l’origine des espèces et des premiers inventaires naturalistes aux pratiques de pêche traditionnelles et actuelles, en passant par la systématique et l’écologie des principales familles, ce livre dresse un panorama complet et richement illustré des poissons d’eaux douces africains. Les représentations symboliques et artistiques ancestrales, ainsi que de nombreux témoignages actuels, invitent le lecteur à découvrir comment la pêche et les poissons continuent d’imprégner profondément les sociétés africaines. La domestication des espèces, à travers la pisciculture et l’aquariophilie, est également abordée.

    Un ouvrage documenté et passionnant sur les relations étroites entre les peuples de l’eau et leur environnement naturel en Afrique. Source : Ird

    Poissons d’Afrique et peuples de l’eau

    Film publicitaire pour le lancement de l’ouvrage.

    De l’origine des espèces et des premiers inventaires naturalistes aux pratiques de pêche traditionnelles et actuelles, en passant par la systématique et l’écologie des principales familles, ce livre dresse un panorama complet et richement illustré des poissons d’eau douce africains...

    Avec les contributions de :

    Jean-François Agnèse, Viviane Baeke, Edmond Dounias, Fabrice Duponchelle, Yves Fermon, Michel Hignette, Philippe Lalèyé, Sébastien Lavoué, François Malaisse, Olga Otero, Elisabeth den Otter, Louis Perrois, François Soleilhavoup

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    Le 9 avril 2014

    Quatrième sommet UE-Afrique : feuille de route 2014-2017

    La feuille de route 2014-2017 du quatrième sommet UE-Afrique établit les domaines prioritaires pour la coopération: les sciences, les technologies et l'innovation ; l'enseignement supérieur ; la migration, la mobilité et l’emploi ; le développement et la croissance durables et inclusifs et l’intégration continentale et, enfin, les questions globales et émergentes.

    Source : CTA

    En ce qui concerne les sciences, les technologies et l'innovation, les délégations africaines et européennes se sont engagées à renforcer leur coopération par la mise en place de communautés de chercheurs et à la création de programmes de recherche académique communs. De plus, un partenariat à long terme sera développé en matière de recherche et d'innovation, financé et géré en commun, en particulier dans les secteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de l’agriculture durable.

    Pour améliorer l’éducation supérieur, les programmes Erasmus+, Marie Skłodowska-Curie Actions and Nyerere favoriseront la mobilité des étudiants, académiques et chercheurs d’Europe et d’Afrique. L'Initiative pilote "Tuning Africa" pour l'harmonisation de l'enseignement supérieur en Afrique sera étendue.

    Le Sommet de Bruxelles a également adopté une déclaration sur la migration et la mobilité et a accepté de mettre en œuvre un plan d’action pour la période 2014-2017. Conformément à cette déclaration, les synergies entre la migration et le développement seront favorisés.

    La promotion d’un développement durable et inclusif , de la croissance et de l’intégration régionale aura pour objectifs centraux de stimuler la croissance économique qui réduit la pauvreté, crée des emplois décents et mobilise le potentiel entrepreneurial des populations, notamment des jeunes et des femmes, de manière durable; de soutenir le développement du secteur privé et des PMEs; d’appuyer l'intégration continentale, notamment à travers l'accélération du développement des infrastructures, l'énergie, l'industrialisation et l'investissement. Une attention particulière sera accordée à l’investissement privé, aux infrastructures et à l’intégration continentale ainsi que à l’agriculture, la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments.

    Pour faire face aux questions globales et émergentes, l’UE et l’Afrique développeront une position commune dans le cadre des enceintes et des négociations internationales et répondront conjointement aux défis mondiaux. Les défis identifiés dans cette feuille de route sont le changement climatique et l’environnement mais aussi l’agenda de développement post-2015.

    Source: Conseil de l’UE

    En savoir plus :
    • Cliquer Ici pour télécharger la feuille de route 2014-2017
    • Cliquer Ici pour accéder à la page de la page "Sommet UE-Afrique 2014"

    Feuille de route 2014-2017 (Extrait)

    Pour la période 2014-2017, le Sommet est convenu que la mise en oeuvre de la Stratégie conjointe devra être axée sur les domaines prioritaires ci-après :
    1. Paix et sécurité
    2. Démocratie, bonne gouvernance et droits de l'homme
    3. Développement humain
    4. Développement et croissance durables et inclusifs et intégration continentale
    5. Questions globales et émergentes

    Domaine prioritaire 4 : Développement et croissance durables et inclusifs et intégration continentale

    38. Objectif stratégique : Stimuler la croissance économique qui réduit la pauvreté, crée des emplois décents et mobilise le potentiel entrepreneurial des populations, notamment des jeunes et des femmes, de manière durable; soutenir le développement du secteur privé et des PMEs; appuyer l'intégration continentale, notamment à travers l'accélération du développement des infrastructures, l'énergie, l'industrialisation et l'investissement.

    Principaux domaines de coopération :
    • Investissement privé, infrastructures et intégration continentale
    • Agriculture, sécurité alimentaire et sécurité sanitaire des aliments

    Une toute petite place à la pêche et au poisson dans la feuille de route

    57. Nous soutiendrons la mise en œuvre du cadre pour une politique de pêche panafricaine et une stratégie de réforme afin de libérer tout le potentiel que comportent les ressources marines vivantes et l'aquaculture en matière de sécurité alimentaire, de moyens de subsistance et de création de richesse.


    Agriculture, sécurité alimentaire et sécurité sanitaire des aliments

    51. Notre travail sur l'agriculture, la sécurité et la sûreté alimentaires sera mis en œuvre dans le cadre du Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA). L'année 2014 est l'Année Africaine de l'Agriculture et de la Sécurité Alimentaire ainsi que l'Année Internationale de l'Agriculture Familiale. Cette question occupe une place prioritaire dans le cadre de l'assistance de l'UE pour la période 2014-2020. L'agriculture nourrît les populations, mais elle génère aussi une croissance durable et inclusive et des emplois. Nous nous efforcerons de faire converger nos politiques vers un nombre limité d'indicateurs essentiels afin de promouvoir un développement durable de l'agriculture. Nous transformerons et développerons les zones rurales et l'agriculture pour créer des perspectives, des emplois et des revenus en particulier pour les femmes et la jeunesse rurale. Nous nous attaquerons aux défis considérables qui se posent à l'agriculture africaine d'une manière qui permette de conserver la productivité future des ressources naturelles. Notre coopération dans ce domaine interviendra en particulier i) au sein du groupe de contact mis en place entre les deux commissions et ii) le partenariat du CAADP.


    52. Nous élaborerons des approches conjointes effectives concernant les objectifs de nutrition comme composantes majeures de la résilience en renforçant les systèmes d'information et les outils analytiques qui soutiennent le processus décisionnel des politiques nationales (Classification intégrée des phases de la nutrition, indice de résilience, etc.). Les entités et initiatives régionales, telles que l'Alliance globale pour l'initiative résilience (AGIR), constitueront un cadre privilégié pour promouvoir des solutions innovantes telles que les réserves alimentaires régionales d'urgence, ou la gestion des risques en agriculture.

    53. Nous préconiserons une agriculture axée sur la nutrition afin de contribuer aux objectifs adoptés au niveau international en matière de réduction du rachitisme. Nous améliorerons l'accès et la disponibilité continue à une nourriture riche en nutritifs, nous renforcerons la capacité des femmes à assurer la sécurité alimentaire, la santé et la nutrition de leur famille ainsi qu'à améliorer la connaissance nutritive pour améliorer la diversité de leur alimentation. Pour assurer le suivi des progrès, des objectifs et des indicateurs explicites sont inclus dans la conception des projets et de la politique agricole.


    54. Nous poursuivrons notre collaboration sur la mise en œuvre de la déclaration sur les Problèmes et enjeux fonciers en Afrique, 2009, utilisant le Cadre et lignes directrices sur les politiques foncières en Afrique conformément aux Directives Volontaires pour une Gouvernance Responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts (DVGR). Nous soutiendrons l'Initiative sur les Politiques Foncières de l'UA en vue de promouvoir une gouvernance foncière efficace, équitable et soutenable.

    55. Nous développerons les activités à valeur ajoutée et l'agro-industrie en augmentant les possibilités de revenus des petits exploitants, en particulier les femmes, grâce à la création d'emplois tout au long des chaînes de valeur agricoles, d'une manière inclusive et durable. Nous aurons à cœur de promouvoir l'investissement agricole responsable qui est essentiel pour la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire. Nous encourageons dans cette optique le processus en cours qui prépare les principes pour un investissement agricole responsable dans le cadre du Comité sur la Sécurité alimentaire mondiale. Nous soutiendrons la création de nouvelles chaînes à valeur ajoutée, ainsi que le développement des chaînes existantes, pour la commercialisation des produits agricoles. Nous mènerons une coopération renforcée entre l'UE et le secteur privé et les organisations d'agriculteurs recherchant des partenariats innovants et ouverts à tous.

    56. Nous favoriserons l'augmentation du commerce équitable des produits agricoles au niveau intra régional, inter-régional et mondial. Nous travaillerons pour que les marchés des produits agricoles fonctionnent de manière transparente et ouverte, et nous renforcerons les capacités à servir les marchés respectifs en respectant les normes de sécurité et de qualité, la certification de la durabilité, en améliorant les systèmes d'information de marché et en mettant en œuvre des mesures de facilitation des échanges afin de renforcer le commerce transfrontalier. Nous renforcerons les systèmes africains de gestion de la santé végétale et animale ainsi que le respect des normes internationales, y compris en ouvrant la voie à la conception d'un mécanisme de coordination de la gestion de la sécurité alimentaire de l'UA ainsi qu'un système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux.


    57. Nous soutiendrons la mise en œuvre du cadre pour une politique de pêche panafricaine et une stratégie de réforme afin de libérer tout le potentiel que comportent les ressources marines vivantes et l'aquaculture en matière de sécurité alimentaire, de moyens de subsistance et de création de richesse.

    58. Nous renforcerons notre recherche sur la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments ainsi que sur l'agriculture durable. Nous soutiendrons notamment la mise en œuvre des plans opérationnels à moyen terme des organisations africaines régionales de recherche et de vulgarisation et mettrons à profit l'expertise des initiatives mondiales de recherche agricole pour contribuer aux priorités africaines en matière de recherche conformément au PDDAA, à l'Agenda scientifique pour l'agriculture en Afrique et à la plateforme technologique pour l'agriculture africaine.

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    Le 30 avril 2014

    OMD : Augmenter la couverture des zones marines protégées...

    OMD comme Objectifs du millénaire pour le développement

    "Assurer un environnement durable" est l'un des huit objectifs que s'est fixé le programme onusien de lutte contre la pauvreté : Objectifs du millénaire pour le développement

    Réduction de la perte de biodiversité comme moyen de lutte contre la pauvreté !!!

    La surexploitation des stocks de poissons conduit à une diminution des rendements

    En 2009, 30 % des stocks de poissons étaient surexploités et en danger pour des raisons biologiques, à comparer à 10 % en 1974. Cela signifie que les stocks mondiaux de poissons sont actuellement en dessous du niveau auquel ils peuvent produire des rendements maximaux durables. Durant les 40 dernières années, la condition globale des pêcheries mondiales a décliné en dépit des actions entreprises par les états côtiers en termes de développement de politiques et de gestion de la pêche. De plus en plus de stocks sont surexploités du fait de l’expansion continue de l’industrie de la pêche dans de nombreux pays.

    La plus grande proportion de stocks surexploités est enregistrée dans les principales régions de l’océan Atlantique, de la Méditerranée et de la mer noire, où 50 % ou plus des stocks de poissons sont en dehors de leurs limites biologiques de sécurité. La plus petite proportion (10 % environ) de stocks surexploités setrouve dans les parties centre-est, nord-est et sud-est de l’océan Pacifique.

    La surexploitation réduit la productivité des stocks de poissons. En conséquence, le total des prises en mer débarquées à terre (connu sous l’expression « prises débarquées ») a diminué dans le monde depuis son pic de 87,7 millions de tonnes en 1996. La reconstitution des stocks de poissons par des plans stricts de gestion rétablira leur productivité. En même temps, cela améliorera l’efficacité économique du secteur de la pêche, ainsi que la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes marins.

    Des progrès significatifs ont été réalisés depuis 1990 pour augmenter la couverture des zones protégées. Ces zones sont dédiées à la sauvegarde et au maintien de la diversité biologique et des ressources naturelles ainsi qu’à la valeur culturelle qui leur est associée. De 1990 à 2012, les zones terrestres protégées ont augmenté, passant de 8,9 % à 14,6 % de la surface terrestre mondiale. Sur la même période, la protection marine a plus que doublé dans les eaux côtières, jusqu’à 12 milles nautiques, de 4,6 % à 9,7 %. La protection des zones marines de juridictions nationales potentielles (allant de la côte jusqu’à 200 milles nautiques) a augmenté, passant de 1,2 % à 5,3 %. Les zones protégées ont pour but de conserver et d’encourager la diversité biologique. Elles produisent aussi d’importants biens et services fournis par les écosystèmes dont bénéficient les économies locales, nationales et mondiales. En fait, une part importante de la population mondiale dépend des zones protégées pour ses moyens d’existence. Ayant reconnu l’importance de la biodiversité et des services écosystémiques, la convention sur la diversité biologique cherche à conserver au moins 17 % des zones terrestres du monde et 10% des zones côtières et marines d’ici à 2020 à travers un réseau mondial de zones protégées qui soit géré efficacement et équitablement, et qui soit écologiquement représentatif des ressources naturelles de la terre.

    L’Amérique latine montre la voie dans la conservation de ses terres et de ses côtes, avec 21,3% de ses zones terrestres et 15,4 % de ses zones marines qui sont protégées. Les autres régions sont bien loin derrière. Des efforts continus sont nécessaires pour améliorer la couverture et, en particulier, l’efficacité du réseau mondial de zones protégées.

    Source :
    Objectifs du millénaire pour le développement : rapport de 2013
    Objectif 7 : Assurer un environnement durable
    Intégrer les principes du développement durable dans les politiques et programmes nationaux et inverser la tendance à la déperdition des ressources environnementales

    Cliquer Ici pour télécharger le rapport

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