Thon rouge : Le retour !

Le thon rouge pêché à la ligne revient sur les étals...

Campagne 2015 : Ici
Campagne 2014 : Pêche industrielle (thonier senneur) autorisée du 26 mai au 24 juin...
Les thoniers-senneurs ont débuté le lundi 26 mai... L'ensemble de la flottille française avait atteint les quotas de pêche les 11/12 juin 2014... Temps record aux Baléares. Les sétois étaient de retour en fin de matinée le jeudi 29 mai !!!  Le 18 juin 2014 : L'ensemble de la flottille était de retour... Revoir en temps réel les flottilles françaises en pêche aux Baléares et à Malte avec MarineTraffic... Cliquer Ici

Depuis le 15 juin 2012 en Languedoc-Roussillon et le 1er juillet en Aquitaine jusqu’à fin septembre, les amateurs de thon rouge peuvent redécouvrir sa saveur inimitable chez les poissonniers ou dans les restaurants.

Pour la campagne de Thon rouge de l'année 2013 : Thon rouge : Frénésie autour de la campagne 2013

Mais comment reconnaitre ce fameux thon rouge ?

Boycotté, le thon rouge n’avait plus droit de cité sur les étals des poissonneries et les cartes des restaurants (1). Prohibé, le thon rouge a alimenté la chronique de faits divers : Du faux thon rouge sur les étals ? (« Midi Libre ») ou Saint-Jean-de-Luz : huit pêcheurs de thon rouge condamnés pour fraude. Histoires de faux thon rouge et de faux vrai thon rouge. Albacore maquillé à la bétadine. Vrai thon rouge avec de faux papiers (au nom de Patudo)…

En liberté, le thon rouge est facilement reconnaissable... C'est l’espèce la plus grosse, plus de 2 mètres et jusqu’à 600kg…
Le label « Thon rouge de ligne, pêche artisanale »

Pour reconnaître facilement les produits, fiez-vous au label "Thon rouge de ligne, pêche artisanale" présent dans l’ensemble des poissonneries régionales participant à la campagne de promotion du thon rouge. Il est un signe distinctif de qualité et illustre la charte d’engagement des deux organisations de producteurs (SA.THO.AN et Capsud) pour les régions Languedoc-Roussillon et Aquitaine. (2)

Vent favorable pour le thon rouge (3)

Les chercheurs sont formels : le thon rouge est bel et bien présent en nombre dans nos eaux de pêche et le stock est actuellement en bonne voie de récupération ! La forte surexploitation des années 1990 et 2000 et les dangers de sa possible extinction ont laissé place depuis 2009 à une pêche contrôlée et raisonnée qui permet d’être optimiste sur l’avenir du stock.

Jusqu’en 2007, on capturait jusqu’à 60.000 tonnes de thon rouge par an. Depuis 2009, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) a fixé un quota de 13.500 tonnes. Cette prise de conscience a donné naissance à des règles strictes et des quotas biologiquement prudents pour la pêche au thon rouge qui limitent efficacement les captures de ce poisson à de faibles niveaux.

"Nous estimons aujourd’hui la biomasse du stock de reproducteur à environ 200.000 tonnes", précise Alain Fonteneau, Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). "Dans 10 ans, grâce à une pêche durable, le stock a des chances de remonter au niveau de production biologique maximale de la ressource."

De quoi réconcilier amoureux de la nature et gourmets inconditionnels de ce poisson exquis !

Philippe Favrelière (à partir d’un article du Ministère du Développement Durable : Le thon rouge pêché à la ligne revient sur les étals) publié le 9 / 8 / 2012 (13289)

(1) Thon rouge de Méditerranée et de l'Atlantique Est « Thunnus thynnus »
(2) Charte d'engagement des artisans pêcheurs sur Facebook, cliquer Ici
(3) Vent favorable pour le thon rouge, cliquer Ici

Autres articles :

Pour aller plus loin....

Le 12 Août 2014

Méditerranée. Les petits métiers au thon rouge apprécieront !

On pourra dire que pendant tout son mandat, Maria Damanaki aura suivi les instructions des ONGE anti-pêche...

A quelques semaines de son départ de Bruxelles (1), la commissaire européenne à la pêche le démontre une nouvelle fois en publiant sur son blog des conseils de pêche durable tendancieux : « Pocket guide to your beach holidays ».

Des recommandations relevées par le marin du 8 août 2014 dans sa rubrique « ça ne manque pas de sel »

Extrait de « Pocket guide to your beach holidays » : « si vous passez quelques jours de vacances dans la région (Méditerranéenne ndlr), essayez par exemple d’éviter de manger du thon rouge alors que la saison de pêche est déjà terminée... » Ce qui est faux : les petits métiers disposent encore de quotas de pêche en Méditerranée !

Des recommandations pour les consommateurs qui « relèvent plus d'un représentant d'ONG environnementale extrémiste que d'un commissaire à la pêche de l'UE, » selon les organisations professionnelles qui ont vivement réagi, notamment en Espagne :

(1) Commission européenne : la presse relève que le ministre grec de la défense, M. Dimitris Avramopoulos, a été désigné dimanche candidat de la Grèce à un poste de commissaire européen. Selon la presse, le nouveau président de la Commission européenne, M. Jean-Claude Juncker, qui connaît le ministre grec de la défense depuis plusieurs années, serait intervenu de façon décisive dans ce choix. Source : Ambassade de France en Grèce (28 juillet 2014)

Pour suivre l'actualité de la pêcherie de Thon rouge (petits métiers) : Facebook Thon rouge de Ligne

https://fr-fr.facebook.com/thonrougedeligne

Beaucoup d'informations actualisées (régulièrement) et des vidéos....

Le thon rouge suivi par satellites



CNES

Ajoutée le 24 juil. 2014

Des scientifiques de l'IFREMER tentent de mieux comprendre les déplacements du thon rouge à la surface de globe, une espace menacée dont les stocks sont en nette amélioration. Ils utilisent pour cela les fameuses balises Argos.

Crédits : CNES. http://www.cnes.fr

Promotion en Poissonneries et Grandes Surfaces

 

Les plus belles recettes


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Octobre 2012. Rapport du Comité permanent pour la recherche et les statistiques (SCRS)

Cicta : Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique

Iccat : International commission for the conservation of atlantic tunas

(Madrid, Espagne, 1 – 5 octobre 2012)

Actuellement, le SCRS postule que le thon rouge de l’Atlantique Est et de la Méditerranée devient mature à environ 25 kg (4 ans) et que le thon rouge de l’Atlantique Ouest à environ 145 kg (9 ans). Des informations récentes reçues par le SCRS indiquaient que certains spécimens capturés dans l’Atlantique Ouest de 47 kg seulement (âge 5) étaient arrivés à maturité. Les thons rouges juvéniles et adultes s’alimentent de façon opportuniste (comme le font la plupart des prédateurs). En général, les juvéniles s’alimentent surtout de crustacés, de poissons et de céphalopodes, tandis que les adultes se nourrissent principalement de poisson, surtout de hareng, anchois, lançons, sardine, sprat, tassergal et maquereau. La croissance des juvéniles est rapide pour un poisson téléostéen (environ 30 cm/an), mais plus lente que celle d’autres thonidés et istiophoridés. Les poissons nés en juin atteignent une taille de près de 30-40 cm et un poids de 1 kg environ en octobre. Un an plus tard, ils atteignent près de 4 kg et 60 cm. La croissance en taille tend à être plus faible chez les adultes que chez les juvéniles, tandis que la croissance en poids augmente. Un thon rouge atteint près de 200 cm et 170 kg à l’âge de 10 ans et environ 270 cm et 400 kg à 20 ans. Le thon rouge est une espèce d’une grande longévité, dont la durée de vie s’étend sur près de 40 ans, comme l’ont indiqué de récentes études par application du carbone radioactif....

Une étude actuelle contenant des informations plus complètes s'est penchée sur l'origine natale du thon rouge capturé dans le golfe de Gascogne entre 2009 et 2011 et est arrivée à la conclusion qu'une grande partie (95-100%) de la prise provenait de la Méditerranée. Le Groupe a également examiné la preuve de la forte classe d'âge récente de 2003 dans les pêcheries de l'Est comme de l'Ouest. Dans la partie occidentale, les résultats de la microchimie des otolithes donnent à penser que l'origine natale de la classe d'âge de 2003 dans les prises récentes des États-Unis présente des proportions équitables entre les spécimens de l'Est et de l'Ouest. La force de la classe d'âge occidentale de 2003 n'apparaît toutefois pas clairement, en raison de changements récents de la localisation de la pêche japonaise et du mélange de stocks....

Pour télécharger le rapport, cliquer Cicta

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Paris. Manifestation des pêcheurs artisans de thon rouge

Pêche au thon rouge en Méditerranée française. La pêche artisanale demande une ouverture significative de ses droits d’accès pour la campagne 2013

Manifestation à Paris le lundi 24 septembre 2012

A partir de 11h

Lieu : Ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du Développement Durable & Ministère délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche

Hôtel de Roquelaure – 246 Boulevard St Germain – PARIS 7ème

La pêche au thon rouge en Méditerranée (90% des captures mondiales) représente une activité halieutique très convoitée, mais aussi très controversée. En raison de sa très haute valeur commerciale et des enjeux de protection/reconstitution durable du stock, le thon rouge est devenu une espèce particulièrement symbolique, objet d’intenses combats politiques, scientifiques et lobbyistes.

La surexploitation industrielle de cette espèce pendant plusieurs décennies a conduit à la fragilisation des stocks et à la nécessité d’adopter à l’échelle régionale une politique commune de gestion. Ainsi, chaque année en novembre, les Etats pêcheurs (dont la France au sein de l’Union Européenne) négocient pour l’année à venir, sur la base d’avis scientifiques, les modalités de répartition d’un volume global d’exploitation (quota). Ce quota, décliné ensuite au plan national, est assorti de règles draconiennes de limitation de l’effort de pêche (permis de pêche individuels obligatoires) et de contrôle des conditions de capture/débarquement.

Dans ce contexte, en France, les droits d’accès attribués à la pêche artisanale sont en constante régression. La raison principale réside dans plusieurs facteurs :
  • Interdiction des filets maillants dérivants (thonaille) au cours des années 2000 et utilisés traditionnellement par les pêcheurs artisans polyvalents. 
  • Prés de 90% du quota national attribué à l’industrie des pêches (capture à la senne tournante coulissante), principalement dans des eaux extérieures (Libye, Baléares, etc.). 
  • Depuis 3 ans, un processus de pay-back (remboursement) est imposé à la France du fait de dépassements antérieurs de quotas par l’industrie des pêches, mais qui est supporté par l’ensemble des segments professionnels, dont la pêche artisanale. Le pay-back se traduit par le gel de 1500 tonnes du quota français, jusqu’en 2012 inclus.
Ainsi, dès 2013, la fin du pay-back verra le retour de 1500 tonnes dans le giron français, en supplément aux 800 tonnes de quota attribuées en 2012 en Méditerranée française. C’est dans cette perspective qu’un syndicat professionnel de pêcheurs artisans (SPMLR – 400 adhérents), qualifiés en Méditerranée de « petits métiers », demande une ouverture de ses droits d’accès afin de rééquilibrer le ratio actuel de partage du quota à environ 10% minimum du pay-back, soit 160 tonnes supplémentaires. Suite sur Encre de Mer

Les clés de répartition de ce pay-back ne sont pas encore arrêtées par le Ministère en charge des pêches. Plusieurs scénarios sont envisageables, dont un qui prévoit l’attribution de seulement 17 tonnes supplémentaires au profit des pêcheurs artisans… Si ce choix était retenu, la part du petit métier en Méditerranée passerait de 12% actuellement à moins de 5% du quota méditerranéen en 2013 !! Cette perspective est totalement inacceptable et le SPMLR souhaite alerter les médias sur cette situation et sur le risque encouru.

Le thon rouge reste une ressource publique qui n’appartient pas à ceux qui l’exploitent. L’Etat doit garantir des droits d’accès justes et suffisants pour l’ensemble des professionnels. La pêche artisanale en Méditerranée française représente près de 85% des unités de pêche et son activité se caractérise par une très grande polyvalence (techniques, espèces, lieux, saisons). La pêche au thon rouge n’étant qu’un des éléments de cette polyvalence, cela amène le SPMLR à formuler une demande tout à fait mesurée et autolimitée (en moyenne 2 tonnes/navire). Les techniques de pêche utilisées sont en outre beaucoup plus sélectives et moins impactantes que celles utilisées par l’industrie, car seules les captures à l’hameçon sont autorisées (palangre, canne et ligne) pour la pêche artisanale. Enfin, les pêcheurs petits métiers opèrent exclusivement dans la zone côtière du Golfe du Lion. Ce secteur n’est pas identifié comme une aire de reproduction du thon rouge, mais comme une zone de nourriture/grossissement dont les effectifs sont en augmentation régulière depuis 3 ans (voir résultats des suivis IFREMER présentés le 14 avril 2012 à Sète).

Pour structurer leur action et leur demande, les membres du SPMLR se sont constitués en groupement de navire de pêche leur permettant de se voir confier la gestion d’un quota pour 2013. Ce groupement se fonde sur un cahier des charges rigoureux afin d’encadrer, limiter et contrôler l’effort de pêche de leurs adhérents (voir journal le Marin du 27 juillet, p 15). Afin de défendre leur position devant les plus hautes autorités et dans l’espoir d’être reçu par leurs représentants, une cinquantaine de pêcheurs professionnels se déplaceront à Paris, soutenus dans leur action par les institutions représentatives ci-dessous, ainsi que plusieurs ONG.

- La Plate-forme Méditerranéenne des Pêcheurs Artisans (Espagne, Italie, Grèce, France),

Pour tous renseignements complémentaires et détails logistiques, merci de contacter :
- M. Frédérick RESTE, Président SPMLR : 06 04 15 59 17
- M. Bertrand CAZALET, Secrétaire – Conseiller juridique : 06 13 29 51 40

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Les Valrassiens auront le droit de pêcher du thon rouge.

Après de nombreuses manifestations, les "petits métiers" de la pêche ont obtenu satisfaction. Les quotas ainsi que les permis pour le thon rouge sont augmentés.

Les pêcheurs exerçant le “petit métier” retrouvent peu à peu le sourire. Après des mois de tractations, de manifestations, de coups de gueule incessants, de voyages à la capitale, au ministère ou à Bruxelles, au parlement européen pour défendre leur cause, ils ont été entendus.

Leur dernière virée à Paris, conclue par une ultime négociation de plusieurs heures avec le conseiller du ministre de l’Écologie et de la Pêche, s’est soldée par un accord qui fera date en terme de pêche du thon rouge : "Les quotas passent de 117 tonnes à 230 tonnes et nous disposeront de trente permis de pêche spéciaux pour le thon", explique Jimmy Rodriguez, premier Prud’homme de Valras-Plage, président de la commission thon rouge du Languedoc-Roussillon et vice-président du syndicat des petits métiers.

"Cinquante pêcheurs avaient le droit de pêcher le thon jusqu’à présent, ils seront désormais 87 en Méditerranée. Au niveau du syndicat des petits métiers du Languedoc-Roussillon, nous disposerons de 70 tonnes, c’est-à-dire environ 2 tonnes par bateau, sachant que nous sommes une trentaine."

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Le pêcheur valrassien et ses pairs vivent des moments difficiles depuis 3-4 ans.

Les petits métiers retrouvent le sourire. Même si ce n’est certes pas encore la liesse générale. Le poisson manque toujours et, pour beaucoup de pêcheurs, les fins de mois sont encore très difficiles : "Certains gagnent le smic et ce en travaillant tous les jours pendant quatorze heures , relève Jimmy Rodriguez, premier prud’homme de Valras. Mais aujourd’hui, je sais que nous sommes entendus et c’est très important."

Le Valrassien rentre de Bruxelles, où il a été reçu au Parlement européen, en compagnie de pêcheurs venus de toute la côte atlantique. Il y portait plusieurs casquettes : il représentait le syndicat des petits métiers du Languedoc-Roussillon, mais aussi l’association des pêcheurs artisans de Méditerranée (16 000 navires en Europe), dont il est vice-président et le comité régional des pêches maritime et des élevages marins....

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Le 12 octobre 2012

Le retour du thon rouge inquiète Le Monde des ONGE

A en perdre la raison !!!

Les populations de thon rouge semblent amorcer un redressement. Telle est – assortie de moult mises en garde sur les incertitudes quant à l'état réel de cette espèce emblématique – la conclusion du comité scientifique qui conseille la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta). Une bonne nouvelle... qui inquiète les organisations écologistes, hostiles à un éventuel relèvement des quotas de pêche.....

Plusieurs indices indiquent des "tendances à la hausse", écrivent les scientifiques, mais ils sont démunis pour en évaluer la vitesse et l'ampleur. Trop de questions demeurent : trop d'imprécisions dans les statistiques fournies par les Etats sur la quantité et la taille des prises – en Méditerranée en particulier –, trop de déclarations manifestement sous-évaluées.

Trop d'incertitudes aussi sur l'animal lui-même : de récentes études ont montré que des thons nés en Méditerranée parcourent de longues distances vers l'ouest pour se nourrir. Ils se confondent avec leurs cousins américains, ce qui fausse à la hausse les estimations.

Les défenseurs des océans déplorent, eux, l'absence de prise en compte de la pêche illégale par les experts de la Cicta. Selon l'ONG Pew, ce problème reste omniprésent. Après deux décennies d'expansion incontrôlée des flottes de senneurs industriels, le commerce du thon rouge continue d'être florissant grâce au marché japonais qui attire 80 % des captures.

En recoupant les tonnages de pêche déclarés avec les données du commerce international, trois chercheurs de l'université autonome de Barcelone et de l'université de Colombie-Britannique viennent de calculer qu'entre 2008 et 2011, les limites autorisées avaient été dépassées de 62 % à 77 %, soit 112 000 tonnes en sept ans. Pew demande que l'on ne se contente plus de recueillir les déclarations sur papier, mais qu'on trace les captures jusqu'à leur commercialisation grâce à un dispositif électronique apposé sur les poissons. D'après Le Monde : Les scientifiques notent un rétablissement inattendu despopulations de thon rouge


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Par Yves Miserey

Les stocks se reconstituent mais les scientifiques recommandent le maintien des quotas de 2012.

On va reparler de la pêche au thon rouge. En effet, l'Iccat (acronyme anglais de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) doit se réunir du 12 au 13 novembre à Agadir, au Maroc.

Le contexte a beaucoup changé par rapport aux dernières années. On n'est plus en 1998, quand le conseil scientifique de l'Iccat lançait un cri d'alarme, affirmant que la surpêche menaçait la survie de ce gros poisson prédateur dont les populations de l'Atlantique du nord-est se reproduisent au printemps en Méditerranée. En 2010, l'Union européenne avait même demandé, sans succès, que l'espèce soit inscrite sur la liste rouge de Convention internationale sur le commerce des espèces menacées (Cites) ce qui aurait interdit sa commercialisation.

«Ils sautent de la mer»

Aujourd'hui, la réduction des quotas de pêche et la mise en place de contrôles plus sévères en 2010 ont permis d'améliorer la situation. Le retournement est spectaculaire. «Toutes les analyses montrent que la biomasse augmente et que le stock devrait être reconstitué en 2022», assure Jean-Marc Fromentin, de l'Ifremer (Sète), qui siège au comité scientifique. C'est ce que souligne dans son rapport le comité scientifique et statistique de l'Iccat qui s'est réuni au début du mois d'octobre à Madrid. Le rapport est aussi consacré aux autres thonidés: albacore, espadon, germon et thon obèse.

Le rapport suscite des interprétations très divergentes. Pour les patrons des thoniers senneurs, qui peuvent capturer un banc entier d'un seul coup de filet et à qui presque tous les quotas sont attribués, cela veut dire que les thons rouges sont de retour. Un patron pêcheur espagnol affirme au quotidien El Pais qu'il y en a tant qu'ils «sautent de la mer».

Les pêcheurs vont faire pression


Ces clichés ne date pas d'aujourd'hui. Alexandre Dumas écrivait que les poissons pondent tellement d'œufs que s'il n'y avait pas la pêche, ils rempliraient l'Atlantique et on pourrait aller en Amérique à pied, en marchant sur leur dos. On sait aujourd'hui qu'il n'en est rien car en mer, même les œufs et les larves des plus gros poissons prédateurs sont mangés par leurs plus petites proies.

À Agadir comme à chaque réunion de l'Iccat depuis 1999, les pêcheurs vont donc faire pression sur les 48 états membres pour que les quotas soient révisés à la hausse. De 1999 à 2008, ils ont été fixés globalement autour de 30 000 tonnes. En 2009 - la situation était catastrophique - ils sont descendus à 22 000 t., 13 500 t. en 2010 et 12 900 t. en 2011 et 2012.

Pêche illicite

«Le stock n'est pas reconstitué, avertit Jean-Marc Fromentin. On a de fortes incertitudes sur l'amplitude et la vitesse de sa reconstitution. Le plan de gestion actuel (quotas, taille maximale de capture fixée à 30 kg, contrôles) et les mesures de contrôle doivent être maintenus pour les années à venir.»

Il ne faut pas croire que la pêche peut reprendre comme avant. «Une augmentation d'abondance n'est pas un recouvrement. Il y a deux ans, on a cru que la morue était revenue à Terre-Neuve mais aujourd'hui le stock s'est effondré», souligne Philippe Cury, directeur du centre de recherche halieutique méditerranéenne et tropicale, à Sète (Hérault).

«Des écarts entre les quotas et les tonnages mis sur le marché»

Les ONG sont très réservées. «On va dans la bonne direction, à condition que la pêche illicite soit éliminée», explique Rémi Parmentier, de la Fondation américaine Pew qui œuvre pour la préservation des océans. Cette dernière a financé une étude révélant qu'entre 2005 et 2011, il y a eu des gros écarts entre les quotas et les tonnages mis réellement sur le marché (77 % entre 2008 et 2011, quand les contrôles ont été renforcés par l'Iccat).

La méthode de calcul utilisée par Antonius Garden, de l'université de Barcelone, n'a pas convaincu le comité scientifique de l'Iccat qui va mettre en place une nouvelle méthodologie. Les calculs sont très complexes car beaucoup de thons sont engraissés dans des fermes aquacoles et peuvent passer dans plusieurs pays avant d'être écoulés sur le marché japonais à prix d'or. Les déclarations électroniques de captures pourraient apporter des améliorations dans ce domaine.

«Les senneurs en Méditerranée sont parmi les bateaux de pêche les plus surveillés», affirme Jean-Noël Druon, du centre de recherche de la Commission européenne (JCR). À bord de chacun d'entre eux, il y a un représentant de l'Iccat, les navires sont surveillés par radar et des contrôles inopinés sont régulièrement effectués. La pêche durable interdit la fraude.


Iccat : International commission for the conservation of atlantic tunas

Cicta : Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique

Rapport du Comité permanent pour la recherche et les statistiques (SCRS)

(Madrid, Espagne, 1 – 5 octobre 2012)

Actuellement, le SCRS postule que le thon rouge de l’Atlantique Est et de la Méditerranée devient mature à environ 25 kg (4 ans) et que le thon rouge de l’Atlantique Ouest à environ 145 kg (9 ans). Des informations récentes reçues par le SCRS indiquaient que certains spécimens capturés dans l’Atlantique Ouest de 47 kg seulement (âge 5) étaient arrivés à maturité. Les thons rouges juvéniles et adultes s’alimentent de façon opportuniste (comme le font la plupart des prédateurs). En général, les juvéniles s’alimentent surtout de crustacés, de poissons et de céphalopodes, tandis que les adultes se nourrissent principalement de poisson, surtout de hareng, anchois, lançons, sardine, sprat, tassergal et maquereau. La croissance des juvéniles est rapide pour un poisson téléostéen (environ 30 cm/an), mais plus lente que celle d’autres thonidés et istiophoridés. Les poissons nés en juin atteignent une taille de près de 30-40 cm et un poids de 1 kg environ en octobre. Un an plus tard, ils atteignent près de 4 kg et 60 cm. La croissance en taille tend à être plus faible chez les adultes que chez les juvéniles, tandis que la croissance en poids augmente. Un thon rouge atteint près de 200 cm et 170 kg à l’âge de 10 ans et environ 270 cm et 400 kg à 20 ans. Le thon rouge est une espèce d’une grande longévité, dont la durée de vie s’étend sur près de 40 ans, comme l’ont indiqué de récentes études par application du carbone radioactif....

Une étude actuelle contenant des informations plus complètes s'est penchée sur l'origine natale du thon rouge capturé dans le golfe de Gascogne entre 2009 et 2011 et est arrivée à la conclusion qu'une grande partie (95-100%) de la prise provenait de la Méditerranée. Le Groupe a également examiné la preuve de la forte classe d'âge récente de 2003 dans les pêcheries de l'Est comme de l'Ouest. Dans la partie occidentale, les résultats de la microchimie des otolithes donnent à penser que l'origine natale de la classe d'âge de 2003 dans les prises récentes des États-Unis présente des proportions équitables entre les spécimens de l'Est et de l'Ouest. La force de la classe d'âge occidentale de 2003 n'apparaît toutefois pas clairement, en raison de changements récents de la localisation de la pêche japonaise et du mélange de stocks....

Pour télécharger le rapport, cliquer Cicta

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Retour sur la saison de pêche à la senne....

Pour les thoniers-senneurs, la pêche au thon rouge était autorisée un mois (à partir du 15 mai 2012). Ayant rapidement atteint leur quota de pêche, les senneurs français sont rentrés au port dès le 31 mai 2012...

Une fois n’est pas coutume, c’est une météo au beau fixe qui a accompagné, quinze jours durant, les thoniers sétois. Pour cette “saison 2012”, qui devait durer au maximum un mois, huit des neuf senneurs autorisés en Méditerranée française, flanqués de l’immatriculation “ST”, avaient mis le cap le 15 mai sur les Baléares, sur Malte et Chypre pour les navires de l’armement Avallone.

Et la campagne s’est apparemment bien déroulée, si l’on en croit Nicolas Giordano, dont le thonier (en fait celui de son frère François, le Saint Sophie-François III) a touché le port de Sète vendredi (ndlr 1 juin), après avoir pêché 66 tonnes de thon (le quota global pour neuf senneurs était de 600 tonnes). Midi Libre du 3 juin 2012 : Sète : les thoniers de retour au bercail

Le thon rouge n'est plus en voie de disparition

L'espèce n'étant plus en voie de disparition, certains se demandent si les quotas, très bas, sont encore nécessaires. D'autant que ces mesures de restrictions s'avèrent compliquées...

Des quotas réduits à minimum ! Pendant un mois, les prises autorisées de thon rouge ont été réduites au minimum selon les recommandations de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta). « Les quotas n’ont jamais été aussi bas », précise Julien Pfyffer, auteur d’une enquête sur la pêche du thon rouge en Méditerranée (Trésor Rouge, aux Editions Dialogues.fr).



Bien que les premiers quotas soient apparus dans les années 90, les thoniers sous-déclaraient leurs prises jusqu’en 2007. «Il y a eu des abus clairs, même certains pêcheurs le pensaient ! Plus de la moitié d’entre eux pêchaient sans autorisation en Méditerranée. Près de 700 bateaux avaient compris que le Japon était friand de thon», poursuit-il. Résultat: l’espèce a manqué de disparaître.

L’espèce sauvée par la Cicta

Mais la rigidité des quotas est-elle légitime cette année ? En effet, la science estime que l’espèce n’est plus en voie de disparition. Beaucoup de jeunes thons ont été comptabilisés, particulièrement dans l’Adriatique ou le Golfe du Lion, véritables «nurseries».

Ces résultats ont pu être obtenus grâce au rôle impliqué qu’a tenu la Cicta dans cette affaire. Dans le cadre d’un plan de reconstitution de 2007 recensant plus d’une cinquantaine de mesures, l’organisation a interdit la capture des spécimens de moins de 30 kg, instauré une période de fermeture de pêche de six mois, et mis en place un document de suivi des captures. «En ce qui concerne les stocks de poissons, les signaux sont positifs. L’espèce est surpêchée mais elle ne décline plus», précise l’auteur.

Des mesures compliquées

L’année dernière, la Cicta renforçait déjà les contrôles. «Ses mesures, bonnes en théorie, étaient irréalisables. Selon elle, une fiche de suivie de la chaîne industrielle devait être mise en place ; une fiche à remplir à la main, qui devait passer entre plus de cinq protagonistes, dont la douane japonaise ou la préfecture française. Ce processus ne prenait absolument pas en compte les contraintes de la mer», démêle Julien Pfyffer. «Plusieurs pêcheurs estiment que les contrôles sont nécessaires, mais qu’ils ont besoin de cohérence.»... (20 minutes : Thon rouge : Des quotas légitimes ?)

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Pêcherie de thon rouge. Ne pas confondre surpêche et compassion...

« The End of the Line - L'océan en voie d'épuisement », suit un journaliste du Sunday Times, dans une enquête qui révèle l'impact dévastateur de la surpêche sur la biodiversité de nos océans.

Une scène d'horreur : la victime se fait encercler par une vingtaine d'hommes. Au bout d'un moment, l'un d'entre eux s'approche puis la saisit. Elle se débat avec force mais l'homme empoigne une sorte de hache et lui déchire le torse. Encore saignant, le corps est balancé par ses complices dans un bateau. La victime, un Thon rouge, demeure couchée sur un lit de cadavres, ses congénères. Plus tard, elle atterrira dans un quelconque restaurant au Japon.

La scène est extraite du film «The End of the Line - L'océan en voie d'épuisement», un documentaire qui pointe du doigt les méfaits de la pêche industrielle sur nos océans. Basé sur le best-seller homonyme de Charles Clover, le film suit ce journaliste à travers ses rencontres avec des hommes politiques et des restaurateurs qui semblent être loin de comprendre la gravité de la situation.

Le tournage du film a duré deux ans. Le réalisateur Ruper Murray et le journaliste ont sillonné le monde, du Détroit de Gibraltar aux côtes Japonaises. Il s'agit d'une enquête passionnante qui s'appuie sur des témoignages scientifiques.

Entre la dégradation de la biodiversité et les atteintes à notre propre chaine alimentaire, le film dévoile l'inquiétude croissante au sein de la communauté scientifique, des pêcheurs locaux et des autorités de pêche. Si la donne reste inchangée et que la pêche industrielle demeure aussi peu surveillée, d'ici 2048, les réserves de poissons atteindront un seuil critique. Les mers et océans risquent d'être dépeuplés.... Source : Mélanie Laurent prête sa voix à un film choc sur la surpêche (Le Figaro)



La Madrague, une pêcherie ancestrale de thon rouge en Méditerranée

La scène décrite dans l’article du Figaro (en tant que scène d’horreur) concerne la Madrague, une technique de pêche ancestrale en Méditerranée.... Il ne s’agit pas d’une capture de type industriel, comme le peut être la pêche à la senne tournante l’une des causes de la surpêche du thon rouge....

Il ne faut pas confondre compassion et surpêche !!!

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Petit détour en 2010 : Quel avenir pour le thon rouge ?

Interview Isabelle Autissier, Rémi Parmentier et Roberto Mielgo Bregazzli

Quel avenir pour le thon rouge ? Interview Isabelle Autissier, Rémi Parmentier et Roberto Mielgo Bregazzli from Iddri on Vimeo.

Interview réalisées dans le cadre du colloque organisé par le Groupe Pew Environnement et l’Iddri-SciencesPo le 16 novembre 2010, à la veille de l'ouverture de la 17e réunion extraordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta), et au cours de laquelle ses 48 États membres doivent décider de l'avenir de la pêche du thon rouge de Méditerranée.

Retrouvez le programme du séminaire sur le site de l'Iddri

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Mai 2012. Dossier de CDurable avec des Vidéos

Trésor rouge : les mensonges sur le thon rouge


Dans moins d’une semaine débutera une nouvelle campagne de pêche du thon rouge en Méditerranée. Un mois de pêche autorisée (du 15 mai au 15 juin) pour capturer ce poisson tant convoité. La pêche du thon rouge alimente les débats depuis plusieurs années, mais qu’en est-il vraiment ? Le thon rouge, en Méditerranée, est-il réellement menacé d’extinction ?

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Le 1 septembre 2012 : Retour des quotas en 2013

D'où provient ce quota supplémentaire de 1 500 tonnes de thons rouges pour les pêcheurs français ? Surtout pas d'une subite ouverture des vannes, premiers pas d'une possible déréglementation. Ce quota est en fait un 'pay-back', une sorte de remboursement. En fait, la France avait dépassé ses quotas de pêche lors des années 2008 et 2009 de 3 000 tonnes. L'Icat, l'organisme mondial qui gère ces quotas, décida alors de retirer 1 500 tonnes aux quotas français de 2011 et 2012. Pendant ces deux dernières campagnes, la France respectant les règles, elle récupère pour les deux prochaines campagnes 1 500 tonnes. Au total, pour 2013, les quotas français devraient se situer juste sous la barre des 3 000 tonnes. De quoi enfin baisser le prix du thon pour les consommateurs ?

Retour sur la répartition des quotas de thon rouge

Thon rouge : Quotas 2011 (suite à la réunion de l'Iccat fin 2010 à Paris)

Pour l’Atlantique Ouest, les quotas de pêche du thon rouge s’élèvent à 1.750 tonnes pour 2011 et 2012, dont environ 949 tonnes pour les Etats-Unis, 397 t pour le Canada, 301 t pour le Japon, 4 t pour le Royaume-Uni (Bermudes), 4 t pour la France (Saint-Pierre et Miquelon) et 95 tonnes pour le Mexique.

En Atlantique Est et en Méditerranée, les quotas s’élèvent à 12.900 tonnes dont 56,3% pour l’UE (soit 5.750 tonnes). Les Etats membres de l'Iccat ont notamment décidé de baisser les taux admissibles de 9,5% pour le Maroc, 8,5% pour le Japon, 7,9% pour la Tunisie, 7% pour la Libye, 4,1% pour la Turquie, 2,9% pour la Croatie, 1% pour l’Algérie. Le reste étant partagé entre la Corée (0,6%), l’Egypte (0,5%), Taïwan (0,3%), la Chine (0,28%), l’Albanie et la Syrie (0,25% chacune), et l’Islande et la Norvège (0,23% chacun).

Remarques :
  • L'UE dispose en 2011 d'un quota de 5.750 tonnes de thon rouge, sur un quota total de 12.900 tonnes. Plus de 400 navires européens sont concernés. Côté européen, l'Espagne, la France, l'Italie, la Grèce, Portugal, Malte et Chypre pêchent le thon rouge.
  • Il faut rappeler que l’Algérie a perdu une partie de son quota de pêche au thon rouge qui était de 680 tonnes en 2010, et réduit à 138 tonnes à peine pour l’année 2011.
  • En Atlantique Est et en Méditerranée, le quota a été ramené à 12.900 tonnes en 2011 contre 13.500 en 2010 et 28.500 en 2008. Pour la France, le quota est passé à 2.378 tonnes pour 2011, contre 5.306 en 2008. Mais les pêcheurs français sont contraints de rembourser une dette de thon de quelque 5.000 tonnes. Une dette qui équivaut au dépassement de leur quota 2007 et qu'ils remboursent progressivement depuis 2009. En 2011, ils doivent se priver de 1.444 tonnes (Reste pour la France : 934 tonnes). Résultat : selon les chiffres transmis à l'AFP par la SaThoan, une organisation représentant les intérêts de thoniers sètois, il reste aux thoniers-senneurs de Méditerranée 683 tonnes.
  • Plongée dans le chaos, la Libye avait annoncé qu'elle se retirait de la pêche au thon rouge. Le chef de la délégation libyenne de l'Iccat, Hussin A. Zaroug a écrit au président de l'Iccat (commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) pour lui dire qu'aucun thonier libyen ne jettera ses filets dans le golfe de Syrte. Il a obtenu en outre qu'aucun pavillon ne profite de cette riche zone de Méditerranée et de son quota de 900 tonnes. (Source : Midi libre)
Dans l'attente d'avoir plus de précisions notamment en Europe entre Espagne, Italie, Malte et France (côté Atlantique)...

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IFREMER : Le thon rouge Atlantique

Le thon rouge Atlantique
Dossier de presse actualisé
Ifremer – avril 2011

Le thon rouge Atlantique est une espèce fascinante et assez mystérieuse dont la compréhension constitue un véritable défi pour la recherche scientifique !

Le thon rouge est également une ressource hautement partagée et exploitée à l’échelle d’un océan par une vingtaine de pays.

Zoom sur une espèce vulnérable à haute valeur marchande…

Biologie - écologie

Histoire de la pêche au thon rouge

Dans le bassin méditerranéen, le thon rouge est exploité par les hommes depuis le néolithique comme l’attestent des fouilles archéologiques. Les civilisations phénicienne et romaine qui pratiquaient la pêche à la ligne ou à la senne de plage ont ensuite établi une centaine sites en Méditerranée pour exploiter les migrations saisonnières du thon rouge. A partir du 16ème, ces techniques ancestrales furent progressivement remplacées par des engins fixes placés le long des côtes : les madragues. Ces engins qui étaient associés à de véritables manufactures pour le conditionnement du poisson capturaient en moyenne 15 000 tonnes de thon rouge par an…

Une surexploitation avérée

Depuis 1981, la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA) qui a en charge le diagnostic scientifique et la gestion de toutes les espèces de thons, de poissons porte-épée et de requins pélagiques de l’Atlantique depuis 1967, considère deux entités de gestion pour le thon rouge : le «stock de l’Atlantique est et de Méditerranée» et le «stock de l’Atlantique ouest», séparées par le méridien 45°W. Nous nous intéressons ici au diagnostic du premier qui comprend plus de 90% des effectifs totaux du thon rouge Atlantique. Le diagnostic de surexploitation a été établi par le SCRS (le comité scientifique de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés Atlantique, CICTA) en 1996 et confirmé en 1998 et 2002.

En 1998, la commission thonière mettait en place un quota qui fut fixé aux alentours de 30.000 tonnes/an entre 1998 et 2007 (figure ci-dessus), alors que l’avis scientifique préconisait un quota bien plus bas. De plus, le quota était peu ou pas respecté par bon nombre de pays jusqu’en 2007, faute de contrôle et de volonté politique. Du coup, les captures sont restées très élevées sur cette période, probablement aux alentours de 50 000 tonnes/an, soit environ 20 000 tonnes/an de sous-déclarations…
Pour plus de renseignements et télécharger le document, cliquer Ici

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Le 1 septembre 2012
“Ce qui se passe actuellement, ce n’est vraiment pas normal.” Jean-Michel Lacaze ne décolère pas. Dans la poissonnerie Chez Maité des halles de Bayonne, le commerçant enrage contre l’important déficit de thon rouge en vente à la criée.

Les pêcheurs du Gipuzkoa ont en effet vendu, avant le début de la saison, 73 % de leurs quotas annuels de thon rouge à un grand mareyeur méditerranéen. Un scandale éthique pour les uns, un acte militant pour une meilleure répartition des quotas pour les autres : l’opération – juteuse pour les thoniers gipuzkoar – divise sur les ports de la côte basque.

“Nous avons cédé 330 dès 450 tonnes des quotas de thon rouge que nous pouvons pêcher à l’entreprise Fuentes.” Leandro Azkue, directeur de la Fédération des corporations de pêcheurs du Gipuzkoa, confirme sans détour la rumeur qui navigue, depuis plusieurs semaines, sur les quais du Pays Basque. Au mois d’avril, les 41 bateaux qui se partagent les quotas de thon rouge en Gipuzkoa ont ainsi collectivement décidé de les vendre à ce grand mareyeur, l’un des leaders de la filière, qui pourra les pêcher en Méditerranée.
Contestable pour d’aucuns, l’acte de vendre ses quotas dans l’Etat espagnol n’en est pas pour autant illégal – contrairement à la réglementation en vigueur dans l’Hexagone qui l’interdit. En effet, alors que c’est une commission internationale, l’Iccat, qui répartit les quotas – le “total autorisé de capture” (TAC) – par zone, les Etats pêcheurs sont finalement responsables de la gestion de ceux-ci sur leur territoire.

“Une très belle offre”

La transaction avec le mareyeur Fuentes s’est faite au prix de 10,25 euros le kilogramme. Une “très bonne offre” pour Leandro Azkue, là où l’année dernière, le thon rouge se négociait entre 6,75 et 8 euros du kilo.

Le président du Comité local des pêches maritimes de Bayonne, Serge Larzabal, s’interroge, lui, sur l’attribution de l’argent issu de la vente des quotas : “Si les bateaux n’ont pas pêché le thon rouge, comment s’est faite la répartition des sommes versées par Fuentes entre les membres des équipages ?”
Si la vente des quotas est une opération qui rapporte, la décision n’a pourtant pas fait l’unanimité dans les ports gipuzkoar et notamment celui de Hondarribia, le plus gros. “Il y a eu de vives discussions entre nous”, glisse Leandro Azkue, mais, assure-t-il, la décision a été prise avec l’aval de “95 % des bateaux concernés”.
“Ce n’est vraiment pas une bonne démarche commerciale pour nous.” A l’image de Jean-Michel Lacaze, chez les autres professionnels de la pêche, des voix s’élèvent aussi contre des méthodes qui “décrédibilisent le marché”. Et puis, explique le poissonnier, cette décision est responsable d’une hausse des prix dans un marché largement dépendant des bateaux gipuzkoar : “Il y a beaucoup moins de quantité donc forcément les prix montent en flèche”. De 15 euros le kilogramme sur les étalages l’an dernier, le thon rouge se vendait, vendredi, à 29,50 euros le kilogramme. Une hausse des prix de pratiquement 100 % sur an.

Un coup-de-poing sur la table

“Il est surprenant que les pêcheurs du Gipuzkoa aient vendu à ce mareyeur espagnol.” Serge Larzabal pointe aussi des contradictions éthiques. Fuentes, c’est en effet ce thonier senneur – technique de pêche qui consiste à encercler les poissons à l’aide d’un filet – plus proche de la pêche industrielle que des préoccupations éthiques ou environnementales. C’est ce mareyeur responsable d’un “massacre” en Méditerranée, selon la propre formule employée par Leandro Azkue. C’est, enfin, cet entrepreneur qui utilise le procédé des “fermes marines”. Des “cages” dans lesquelles les thons sont engraissés avant d’être vendus, une méthode fermement combattue par les pêcheurs basques. Mais, à l’image du président de la Fédération, les confréries du Gipuzkoa assument la contradiction : “On nous a reproché d’avoir privilégié Fuentes à un autre mareyeur du Sud de l’Espagne, qui soutient une pêche plus tolérable, mais ce dernier aussi a fait la demande d’exploiter des fermes marines. Au final, ils font la même chose.” Et puis, explique Leandro Azkue : “Notre opération est une action choc pour interpeller le gouvernement à Madrid sur les déséquilibres dans la répartition des quotas entre l’Atlantique et la Méditerranée ; pour que notre pourcentage soit plus grand.”

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Le 4 septembre 2012

Contrairement aux 28 grands senneurs français qui disposent d’un quota de 1 000 tonnes, les 70 "petits métiers" de la Méditerranée ne peuvent prélever que 98 tonnes mais ils ont jusqu’en décembre pour y parvenir.

C’est l’instinct qui m’a poussé à venir ici..." Il ne s’est pas trompé Renaud Frejafond. Autour du Panthère 3, un catamaran de moins de dix mètres, les thons sont partout. Gerbes d’écume, éclats dans la lumière du couchant, mouettes au ras des flots pour participer au banquet : les poissons font bombance... "Ici", on est à un peu plus de vingt milles au sud de Sète sur des fonds de 90 mètres. Renaud et Gilbert, son coéquipier, viennent de larguer le dernier signal : une bouée surmontée d’une lampe à éclats.
"On crève la faim sur les senneurs"

Il marque l’extrémité de la ligne : 4 milles marins de gros fil nylon avec, chaque 25 mètres, un bas-de-ligne terminé par un hameçon et son appât. Le tout est maintenu à flot par des dizaines de ballons de gosses multicolores. C’est la palangre. "Je ne connaissais pas cet outil quand j’ai commencé il y a quatre ans, se souvient Renaud. D’ailleurs personne ici ne l’utilisait. On s’y est mis quand l’Europe a interdit les filets maillants dérivants comme la thonaille."

Avant de disparaître, le soleil vient d’embraser le Carroux. Renaud a coupé les moteurs. Le souffle chaud du labech fait lentement dériver Panthère 3. De la palangre, on ne distingue plus que l’intermittence lumineuse du signal. Il fait nuit. "Je me suis endetté pour acheter le bateau parce que ce n’était plus possible de vivre de la grande pêche, se livre Renaud.

Avec la réduction des quotas et la limitation à un mois de la campagne, on crève la faim sur les senneurs." Renaud et Gilbert continuent tout de même d’embarquer à bord des grands bateaux qui capturent les thons au filet tournant. Cette année, ils sont allés aux Baléares avec le même armateur. "En quinze jours et trois coups de senne, le quota était plié", affirment-ils.

"Si on en sort trop, le prix baisse. C’est pas notre intérêt"
Renaud Frejafond

Grâce au petit catamaran, les deux hommes gagnent de quoi tenir le reste du temps. Les pièces à soles d’octobre à décembre avant que ces poissons ne s’éloignent trop des côtes, la palangre quelques semaines dès le renouvellement du permis spécial au thon en avril, puis la grande pêche à la senne et à nouveau la palangre jusqu’au début de l’hiver : ainsi va leur vie.

Ce soir, Renaud a calé 250 hameçons, pas un de plus : "Mon but, c’est six ou sept thons pour répondre à la demande de mon mareyeur. J’aurais pu en mettre plus mais à quoi bon ? Si on sort trop de poissons d’un coup, les prix baissent. C’est pas notre intérêt."

Contrairement aux 28 grands senneurs français qui disposent d’un quota de 1 000 tonnes, les 70 "petits métiers" de la Méditerranée ne peuvent prélever que 98 tonnes mais ils ont jusqu’en décembre pour y parvenir. "Ce sont les organisations de producteurs qui sont dépositaires de notre quota. Elles le répartissent entre les bateaux. Moi, j’ai droit à un peu plus de quatre tonnes. C’est pas suffisant pour bien vivre", regrette le “patron” du Panthère 3.

Depuis 2007 et le strict encadrement de leur pêche, les grands senneurs ne viennent plus dans le golfe du Lion où ils prélevaient chaque année 150 000 têtes. Ils se précipitent sur les zones de fraie des Baléares ou du sud de Malte pour approvisionner les fermes d’engraissement où les Japonais achètent les gros poissons à prix d’or. Du coup, les marchés de proximité ne sont plus alimentés que par de petits pêcheurs comme Renaud et Gilbert alors que le thon revient en nombre.

21 h 30, la lune se lève sur l’horizon. Le treuil commence à relever la palangre. L’heure de vérité a sonné... Pour l’instant, ce sont des tchoutches que les hameçons ramènent. Pour de mystérieuses raisons, les raies pastenagues pullulent en ce moment dans le golfe. Elles sont systématiquement remises à l’eau.

Trois quarts d’heures après le début du relevage, vient enfin le moment de la délivrance : un thon, puis un autre et un autre enfin. Moins de 30 kg mais un peu plus de 115 centimètres chaque fois : la maille est dépassée. Les poissons sont saignés d’un coup de couteau précis sous la nageoire pectorale avant d’être mis dans un bain de glace : "Nous voulons faire de la qualité. Pas question d’avoir du sang dans les chairs. Pêché à la ligne, le poisson ne stresse pas comme lorsqu’il est pris avec des centaines d’autres dans la senne. Dans quelques heures, il sera sur le marché ou dans le frigo d’un restaurant."

Il est bientôt minuit. Le Panthère 3 fonce maintenant vers Sète qui brille de mille feux dans la touffeur de l’été. Renaud a contacté par radio le Cross-Med à Toulon pour déclarer ses prises. Elles seront contrôlées demain par les agents des Affaires maritimes. Huit heures en mer s’achèvent avec trois poissons... Suffisamment pour éclairer de larges sourires les visages fatigués.

La confiance revient

Les poissons de Renaud ont été expédiés, le matin même, vers une poissonnerie d’Albi. Payé 12 € le kilo au bateau, ils seront affichés sur l’étal entre 27 et 30 €. « En 2007 quand les médias ont dénoncé la surpêche, la demande a baissé. Auchan et Carrefour ont cessé de vendre du thon rouge.

Aujourd’hui, les consommateurs reviennent vers nous mais pas les deux enseignes », explique le mareyeur Didier Favolini. Pour accélérer le mouvement, deux organisations professionnelles, la Sa. Tho. An à Sète et Capsud à Saint-Jean-de-Luz ont lancé une campagne de promotion du thon de ligne. Elle informe sur les mesures prises pour préserver la ressource et promouvoir une pêche durable.
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Le 3 octobre 2012

Une pêche artisanale plus soucieuse des ressources exploitables

Les Amis de la Terre de l’Hérault et des Bouches-du-Rhône comprennent et appuient une plus juste répartition des quotas de pêche du thon rouge en Méditerranée française telle que la revendique le Syndicat professionnel des pêcheurs petits métiers du Languedoc-Roussillon (SPMLR).

Les Amis de la Terre souhaitent néanmoins attirer l’attention des secteurs professionnels concernés sur la fragilisation des stocks due, non seulement à la pêche semi-industrielle intensive, mais aussi aux graves pollutions marines passées et présentes sur les côtes méditerranéennes françaises....

Les boues rouges, une menace pour la pêche côtière

La pêche intensive n’est pas la seule menace qui pèse sur les ressources halieutiques en Méditerranée française. Les Amis de la Terre de l’Hérault et des Bouches-du-Rhône souhaitent alerter les secteurs professionnels concernés sur les risques induits par le déversement de millions de tonnes de boues rouges en plein coeur du Parc national des Calanques, près de Marseille. Ces boues sont issues de l'exploitation de la bauxite pour la fabrication d'alumine à Gardanne, et sont déversées inconsidérément depuis plus de 40 ans, successivement par Pechiney, Rio-Tinto Alcan et le fonds d’investissement américain HIG.

Les Amis de la Terre Hérault et des Bouches du Rhône demandent que des études sur l'impact sanitaire des pollutions marines dans le Golfe du Lion et le delta du Rhône soient poursuivies et intensifiées, notamment par Ifremer.

Montpellier, 2 octobre 2012

Texte intégral du Communiqué de presse des Amis de la Terre, sur l’Encre de Mer

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Le 19 novembre 2012

Thon rouge : Devinez l'escroquerie qui se cache dans cet article...


Après le trafic de thon rouge que WWF a voulu nous faire avaler, France TV / AFP nous révèle dans cet article une autre escroquerie, cette fois-ci commerciale...

Le battage médiatique orchestré par le WWF autour du thon rouge vendu illégalement au Japon n'était qu'une supercherie d'avant CICTA :

31 octobre 2012. Le WWF dévoile les fraudes sur le commerce de thon rouge

Une nouvelle étude commanditée par le WWF dévoile qu’entre 2000 et 2010, l’équivalent de 18 704 tonnes de thon rouge aurait transité via le Panama sans avoir été déclarées à la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (ICCAT), organe officiel international de gestion des pêches.

Au-delà du Panama, d’autres pays méditerranéens comme l’Espagne, l’Italie, le Maroc, la Tunisie et la Turquie ainsi que le Japon seraient impliqués. Suite à ces nouvelles révélations, le WWF appelle l’ICCAT et les pays concernés à mener d’urgence une enquête approfondie avec les données plus détaillées dont ils disposent.

« C’est la première fois qu’une étude traite de ce sujet et elle ne montre certainement que la partie visible de l’iceberg. Nous avons enfin les preuves d’une situation dont tout le monde est au courant depuis des années y compris l’ICCAT » a déclaré Sergi Tudela, responsable du programme pêche au WWF Méditerranée... Suite du Communiqué

De nombreux médias se sont laissés gruger par ce communiqué dénoncé le 19 novembre 2012 par Alain Fonteneau, directeur de recherche à l'Ird, sur France Culture dans l'émission Cultures Monde consacrée à la pêche : De Dakar à Valparaiso : pêcher dans les eaux du monde (1/4)- Quelle politique de la pêche pour l’Europe ?


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Le 21 janvier 2013

Du thon rouge pour les petits métiers !

Pêche du thon rouge en Méditerranée française et conditions de répartition du quota national (campagne 2013)

Sénat. Question écrite n° 02582 de M. Marcel Rainaud (Aude - SOC) publiée dans le JO Sénat du 18/10/2012 - page 2269

M. Marcel Rainaud attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la situation des pêcheurs petits métiers de la région Languedoc-Roussillon.

La pêche du thon rouge en Méditerranée préoccupe largement la profession des petits métiers, dans une dimension économique, sociale, environnementale.
Les petits pêcheurs se sont vus confisquer depuis des décennies l'accès et l'exploitation du thon rouge par l'industrie des pêches. Le déséquilibre est tel qu'aujourd'hui, 90 % du quota national est détenu par quelques navires, alors que leur segment « petit métier » n'a accès qu'à 10 % des volumes de captures autorisées.

Dès 2013, en raison de la fin du payback (remboursement des dépassements de quotas antérieurs), la France retrouvera une part substantielle de son quota (1 500 tonnes).    Les pêcheurs petits métiers sont inquiets des perspectives de répartition de ce volume qui est par ailleurs d'ores et déjà particulièrement préjudiciable à leur segment, puisque seules 17 tonnes devraient être attribuées aux petits métiers déjà détenteurs de permis de pêche spéciaux (PPS) en Méditerranée française. En outre, l'administration limite l'accès à cette pêcherie en refusant d'ouvrir le nombre de PPS. Plus de 100 petits métiers sont demandeurs de PPS pour 2013.

La question du partage équilibré d'une ressource nationale commune, placée sous la responsabilité de l'État, est au cœur de leurs attentes.

Aussi, ils demandent à accéder à 30 % du ratio de répartition des volumes de captures autorisées et le respect du quota annuel attribué à la France, une intervention auprès de la CICTAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) qui est chargée de la gestion durable de cette espèce

Il souhaite donc connaître les intentions du Gouvernement sur cette question afin que la quasi-exclusivité de l'exploitation au bénéfice du segment industriel soit revu et corrigé à l'occasion de la réforme en cours de la politique commune de la pêche.

Réponse du Ministère chargé des transports, de la mer et de la pêche
    publiée dans le JO Sénat du 17/01/2013 - page 215

La pêche au thon rouge est encadrée par les recommandations de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (CICTA). Afin de maintenir le stock de thon rouge de l'Atlantique Est et de Méditerranée, la CICTA a placé cette espèce sous un plan de reconstitution. Les mesures de gestion prévues par ce plan consistent notamment en la limitation des niveaux de capture de thon rouge et en la limitation du nombre total de navires autorisés par chaque État à pêcher cette espèce. Ces mesures de gestion sont reprises et précisées par le droit communautaire. L'évaluation du stock de thon rouge ayant montré une amélioration de la situation de cette espèce, la CICTA a décidé de relever le total admissible de capture de 12 900 à 13 500 tonnes. Ce niveau de capture reste dans la fourchette préconisée par l'avis scientifique, qui était comprise entre 12 900 et 13 500 tonnes, et permet d'adresser un signal positif aux pêcheurs qui ont consenti des efforts importants dans le cadre du plan de reconstitution du stock de thon rouge. Les navires de pêche artisanale jouent un rôle important dans l'économie littorale. Pour cette raison, le plan prévisionnel de gestion de la pêche au thon rouge de la France prévoit de porter à 230 tonnes le quota de thon rouge attribué aux petits métiers de Méditerranée en 2013, au lieu de 98 tonnes en 2012, soit une augmentation de 130 %. Cette augmentation importante de la part du quota de thon rouge français attribuée aux petits métiers permettra à une partie de la flottille de pêche artisanale de Méditerranée de bénéficier de nouvelles possibilités de pêche. Les autorisations européennes de pêche seront délivrées pour les petits métiers de Méditerranée, dans le respect du contingent d'autorisations fixé par les recommandations de la CICTA et les règlements communautaires. Les conditions de répartition de ces autorisations sont en cours de discussion et doivent faire l'objet de concertations approfondies entre professionnels de la pêche. Source : Sénat 

Thon rouge et anguille en Méditerranée : les règles boycottées

Source : Le Marin

Le syndicat professionnel des pêcheurs petits métiers du Languedoc-Roussillon (SPMLR) annonce une désobéissance sur deux pêcheries importantes et symboliques : le thon rouge et l’anguille.

En cause : « La situation catastrophique » de ces entreprises et « l’absence de volonté et de propositions concrètes de la part de l’État ». Le syndicat évoque ainsi « des règles de gestion et de protection qui les condamnent ». En plus d’être « en totale contradiction avec les discours sur la durabilité et la sélectivité ».

L’information a été diffusée ce vendredi 18 janvier à la commission européenne et à l’Iccat (organisation régionale en charge de la gestion du thon rouge).

En 2013, les petits métiers se préparent à aller pêcher le thon rouge et l’anguille…en toute illégalité !!

Communiqué du SPMLR (Syndicat professionnel des pêcheurs petits métiers du Languedoc-Roussillon)

Gérer et protéger la ressource c’est bien, mais pas au détriment des pêcheurs les plus nombreux et les plus durables. Depuis plus de deux ans, le SPMLR travaille sur ces deux dossiers particulièrement importants et symboliques pour la pêche au petit métier en Méditerranée française. 

- Sur le thon rouge, la fin du pay-back en 20121 devait se traduire en 2013 par une correction des déséquilibres dans la répartition du quota français, détenu à 96% par l’industrie (9 thoniers senneurs actifs). Mais, le ministère en charge des pêches et son administration ont fait le choix de la continuité en confortant le « système » en place depuis des décennies : pêche industrielle lointaine à destination des marchés asiatiques, concentration économique, privatisation des droits de pêche (rente et spéculation), opacité de la gestion abandonnée aux tractations et jeux de pouvoirs des acteurs les plus puissants et influents, etc. En 2013, malgré une augmentation du quota attribué à la pêche petit métier2 et le retour des populations de poissons3, le nombre de permis (AEP4) reste quasi-identique. En outre, de nouvelles conditions de délivrance (inexistantes à ce jour) excluent 95% des petits métiers de l’accès à cette pêcherie dans leur propre catégorie !! Pourtant, les solutions juridiques existent et permettraient un partage plus équitable au profit des techniques artisanales (hameçon) unanimement reconnues comme les plus sélectives et les plus durables (y compris dans les discours politiques et scientifiques…)

- Sur l’anguille, de nombreux efforts ont été engagés en 2011 et 2012 par l’ensemble des instances professionnelles représentatives. Ces mesures qui avaient pour but d’éviter de nouvelles fermetures de pêche (plusieurs mois déjà interdits et non compensés) semblent vaines depuis qu’une période supplémentaire de fermeture d’un mois doit s’imposer dès 2013. Cette décision n’était pas prévue dans le plan de gestion, elle n’a fait l’objet d’aucune annonce préalable, ni concertation auprès des pêcheurs. Les décideurs continuent à taper sur les pêcheurs, par commodité, en évitant de s’attaquer aux autres facteurs de mortalité de l’anguille pourtant bien connus mais plus complexes à régler. 

Les petits métiers du SPMLR (400 adhérents) ne veulent plus subir ces décisions inacceptables qui mettent en péril l’avenir de leurs entreprises (80% des pêcheurs en Languedoc Roussillon). Dès 2013, ils iront donc pêcher sans droits, ni quotas et hors périodes d’ouvertures. Leur décision d’entrer dans l’illégalité n’est ni une fin en soi, ni un acte de bravoure, mais l’ultime solution face à des règles et des politiques de gestion qui visent à les balayer.

Pour plus de détails, le SPMLR invite tous les journalistes et les médias intéressés à le contacter (voir ci-dessous) ainsi qu’à participer à la conférence de presse qui aura lieu à Valras-Plage (Hérault - 34 350) le samedi 26 janvier 2013 à 18h15 au Palais de la Mer, au terme de son assemblée générale annuelle.

(1) Remboursement des dépassements de quotas imputés aux thoniers-senneurs industriels et dont les conséquences ont été « payées » par l’ensemble des segments de la filière
(2) 135%, soit 230 tonnes pour la Méditerranée sur les 2400 tonnes du quota national 2013
(4) Autorisation européenne de pêche : droit annuel et personnel de pêche (homme/navire) délivré par l’Etat et obligatoire pour pouvoir capturer le thon rouge.

SPMLR
Courriel: spmlr12@yahoo.fr - Tél : 06 04 15 59 17 ou 06 13 29 51 40

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Que Choisir - Février 2013

Attention au risque de manipulation

La fausse disparition du thon rouge en Méditerranée


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Thon rouge : Campagne 2014

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Le 13 mai 2014

Les thoniers se préparent à la campagne de pêche au thon rouge


Sète (34) : les thoniers préparent leur campagne de pêche

2.471 tonnes de thon rouge à pêcher. Pas une de plus. C'est le quota attribué pour 2014 aux bateaux français. La campagne démarre dans 10 jours et ne peut durer qu'un mois maximum. Dans le port de Sète, on se prépare au grand départ, le 25 mai.

Source : France 3 Languedoc Roussillon  par Fabrice Dubault

Arrêté du 1er avril 2014 établissant les modalités de répartition du quota de thon rouge (Thunnus thynnus) accordé à la France pour la zone océan Atlantique à l’est de la longitude 45° Ouest et Méditerranée pour lʼannée 2014 - JORF n°0078 du 2 avril 2014

Le quota de thon rouge (Thunnus thynnus) alloué à la France pour la zone océan Atlantique et la Méditerranée est de 2 471 tonnes pour lʼannée 2014.

Il est réparti dans les proportions suivantes :
2 199 tonnes du quota français sont réparties entre les navires immatriculés en mer Méditerranée ;
247 tonnes du quota français sont réparties entre les navires immatriculés en Atlantique ;
25 tonnes du quota français sont réparties de façon collective entre les navires immatriculés en mer Méditerranée et en Atlantique dans le cadre de la pêche de loisir.

Répartition du quota de thon rouge (Thunnus thynnus) accordé à la France en Méditerranée 

Rien à l'horizon. Sous le soleil sétois. L'heure est aux réglages, pas encore à l'action.

Sur le Jean-Marie Christian 6, nom de l'un des thoniers de la flotte Avallone, il règne, ce matin là comme, une ambiance de veillée d'armes.

25 mai-25 juin. 31 jours pour réussir l'année. Un mois pour pêcher 150 tonnes de thon rouge pour chaque thonier senneur engagé en Méditerranée. Comme l'an dernier, puisque les quotas ont été reconduits de 2013 à 2014.

Malte aura cette année les préférences de ce bateau. L'équipage prévoit 3 jours de voyage pour rallier le sud de l'île.

A bord, les marins auront à composer avec les aléas mécaniques, climatiques, les surprises de la mer mais aussi avec un contrôleur européen. Il est chargé de veiller au bon respect des règles et des quotas de pêche. Une surveillance qui se fera aussi ici à Sète, dans les bureaux de la coopérative.

La pêche au thon rouge est aujourd'hui l'une des plus surveillées au monde. Les abus, l'approximation n'y auraient plus leur place selon les professionnels rencontrés. Même si la ressource semble à la hausse depuis 2 ans, les quotas internationaux demeurent et restent stables.

Reste une chose qu'aucun ne peut aujourd'hui anticiper et qui monopolise toute l'attention de ces marins à quelques jours du départ, la météo.

Les quotas de pêche au thon rouge inchangés en Méditerranée pour 2014

Les quotas de pêche au thon rouge pour 2014 ont été maintenus, lundi, au même niveau que cette année, à l'issue de la réunion annuelle de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), ont indiqué le WWF et d'autres ONG. Soit 13.400 tonnes.

Source : France 3 Languedoc Roussillon par Fabrice Dubault le 25/11/2013

"Le WWF est satisfait du maintien des quotas annuels de prise de thon rouge dans l'Est de l'océan Atlantique et en Méditerranée à 13.400 tonnes (...)", a-t-il réagi dans un communiqué, corroboré par celui de l'association Oceana qui se félicite aussi du "statu quo" et du "leadership manifesté par l'Union Européenne --le principal titulaire des quotas-- sur le respect de l'approche de précaution".

Un comité scientifique avait recommandé le maintien des quotas, laissant toutefois une petite marge de négociation.

Plusieurs gouvernements avaient exercé de fortes pressions pour les augmenter.

Espagne, Portugal, Italie, Grèce et Malte souhaitaient rouvrir les discussions, mais l'idée n'était pas soutenue au niveau de l'Union européenne.

Une nouvelle évaluation scientifique des stocks est attendue en février.


Thon amer sur les quais de Sète

Les petits métiers qui réclament des quotas supplémentaires de pêche au thon rouge pour 2014 attendent une réponse imminente, mais probablement négative des autorités européennes. Pour ces petites unités, qui font face à la rude concurrence des thoniers senneurs, le constat est amer.

Les petits métiers veulent pêcher plus de thon rouge



Source : France 3 Languedoc Roussillon  par Valérie Luxey, le 09/02/2014

Y-aura-t-il des quotas supplémentaires de pêche au thon rouge pour les petits métiers ? La décision se fait attendre et l'inquiétude monte, par exemple sur les quais du port de Sète (Hérault). Depuis plusieurs mois, les petits patrons pêcheurs du Syndicat des Petits Métiers du Languedoc-Roussillon ferraillent pour obtenir 20 permis de pêche équivalant à 8 tonnes de thon rouge.

Une question de survie économique

Le 18 octobre dernier, ils avaient organisé une pêche non autorisée par marquer les esprits et faire entendre leurs revendications. Car pour ces petites unités, qui font face à la rude concurrence des thoniers senneurs, il est question de survivre.

Or, les Autorisations Europénnes de Pêche (AEP) sont délivrées au compte goutte par l'Union Européenne : 5 seulement leur ont été accordées en 2013, pour 2,3 tonnes de thon rouge pêchées. A charge ensuite pour le gouvernement de les répartir entre grosses et petites unités. C'est cet arbitrage qui se fait attendre. C'est ce qu'ils ont expliqué à nos confrères Philippe Ollive-Simon et Thierry Will, qui se sont rendus à Sète pour faire le point sur ce dossier.

Les petits métiers veulent pêcher plus de thon rouge

Les petits métiers du Languedoc-Roussillon réclament depuis des mois des quotas supplémentaires de pêche au thon rouge pour 2014. Il s'agit pour eux de pallier la rude concurrence des thoniers senneurs. Mais le gouvernement tarde à arbitrer cette question.

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Le 24 mai 2014

Sète : les thoniers sont partis

Dans la nuit de vendredi à samedi, les navires de l'armement Avallone ont pris la direction de Malte pour pêcher leurs 600 tonnes de quota. D'autres ont choisi les Baléares. Retour dans un mois au plus tard.


Source : Midi Libre par Patrice Castan | Mis à jour le 24/05/2014, 16 h 26

Le port de pêche était bien tristounet, samedi matin. Privé des mastodontes qui - si l’on en croit l’émoi suscité par leur départ chez les touristes - constituent une réelle attraction au cœur des canaux. La plupart des douze thoniers senneurs sétois ont en effet pris la mer depuis jeudi, afin de pointer leur étrave dans leurs zones de pêche respectives quand sera donné le coup d’envoi de la campagne 2014, lundi. Après les Saint Sophie-François II et III, qui avaient appareillé dans la nuit de jeudi, le Cisberlande V, l’Eric-Marin, le Janvier-Giordano ont pris la mer vendredi, suivis, samedi au petit matin, des quatre senneurs de l’armement Avallone, les fameux Jean-Marie Christian.

"Il y a du poisson partout, seule inconnue : la météo"

Où sont-ils partis ? Vers les Baléares, ou Malte, en fonction des mareyeurs avec lesquels les patrons travaillent, et qui convoient les cages de transfert vers les lieux de pêche. Puisque, comme l’assurait vendredi Généreux Avallone (qui a pris les commandes du Jean-Marie Christian VI), "il y a autant de poisson à Malte qu’aux Baléares. La seule inconnue, c’est la météo."


À quelques heures d’appareiller, ce vendredi, les “cadres” du premier armement thonier français ne savaient d’ailleurs pas trop sur quel pied danser sur ce point. D’où une tension palpable ajoutée à une certaine impatience et, bien sûr, à la peur de la tuile de dernière minute. De la panne mécanique ou, pire, informatique, dont les thoniers sont désormais bardés, symptôme d’une pêche totalement sous contrôle.

Connexions satellites

"Sans informatique, sans connexion internet, une campagne au thon est aujourd’hui inimaginable", expliquait vendredi Jean-Marie Avallone junior, “second” sur le Jean-Marie Christian VI, fils de Généreux et petit-fils de l’ancien prud’homme major. "Il faut s’assurer de tout, et notamment que nos connexions satellites fonctionnent." Une défaillance à ce niveau-là serait une catastrophe. Une fois sur zone, tous les jours à midi (“temps universel”, soit 14 h), les thoniers doivent en effet informer la Direction des pêches, et le Cross Etel (en Bretagne) de toutes leurs actions. En temps réel. "Si nous calons un filet, ils doivent le savoir, si on pêche, ils doivent le savoir aussi, et nous devons leur faxer une demande d’autorisation de transfert avant de faire passer le poisson des filets vers les cages (des mareyeurs)", détaille Jean-Marie Avallone.

Le transfert des thons filmé et visé par un contrôleur indépendant

Toutes les heures, le thonier est en outre dans l’obligation de confirmer sa position ainsi que le numéro du remorqueur tractant la cage destinée au transfert, et qui se dirige vers lui, afin que le recoupement puisse être effectué. Enfin, si un bateau de la Marine se trouve sur zone, il peut aussi demander à contrôler le transfert, visé pendant plusieurs heures, à bord, sur vidéo, par le contrôleur de l’Iccat (commission de conservation des thonidés) payé par l’armateur, qui effectue le comptage.

Pour parachever cet implacable dispositif anti fraude, cette saison, ce sont des caméras stéréoscopiques qui contrôleront le passage des thons de la cage vers la ferme d’engraissement. "Et si notre estimation, comme celle du contrôleur, était erronée, tous les thons qui seront au-delà du quota devront être relâchés en mer par le mareyeur." Côté contrôles, ça ne rigolera donc pas cette année encore. "C’est simple, on n’a même pas le droit de manger quelques tranches de thon hors quota", plaisantent les patrons.

Sur 1500 mètres de fond

Si tout va bien, après 650 milles parcourus, et environ 7 000 à 8 000 litres de gazole consommés (par thonier), les quatre bâtiments de l’armement Avallone arriveront dans les eaux maltaises, lundi, où ils travailleront sur 1 500 m de fond.

Pour espérer pêcher du thon rouge, le temps devra être au beau fixe, et les eaux pas trop froides, "sinon le poisson ne monte pas". L’expérience et la dextérité des quatre commandants devront faire le reste. Et éviter par exemple qu’un filet (1 500 m, 45 tonnes !) se perde ou ne se prenne dans une hélice, qu’un homme se blesse sur un espace de travail certes “confortable” mais parsemé de grues, de câbles, et rythmé de manœuvres qui rappellent combien le boulot de marin pêcheur reste un métier à risques. Alors que vendredi, les commandants des senneurs sétois n’ayant pas encore appareillé peaufinaient les derniers réglages, trois thons de 300 kg narguaient, dans le port, ces seigneurs de la pêche.
En campagne...

20 000 euros pour un matelot

Les 55 hommes d’équipage engagés sur les quatre senneurs (hors commandement) peuvent espérer gagner 20 000 euros à l’issue de cette campagne qui a réellement commencé, pour eux, au début du printemps, avec les opérations de maintenance, et ne s’achèvera qu’après les thoniers “hivernés” (certes en plein été). Les matelots enchaîneront avec la saison du poisson bleu au lamparo (sardines et anchois) sur les catamarans de l’armement (Les Deux-frères).

8 à 9 euros le kilo

Le prix auquel les 600 tonnes de quota de l’armement Avallone, si elles sont pêchées, seront vendues, a déjà été fixé avec le mareyeur, avant même les poissons sortis de l’eau. « Cela évite que le prix de vente soit trop impacté, à notre avantage, ou à celui du mareyeur, par les variations du cours du yen », expliquait vendredi Généreux Avallone.

Il devrait se situer entre 8 et 9 euros le kilo. On est donc très loin du prix de la tranche de thon sur les étals.

Mauvais temps

Un thonier senneur tel le Jean-Marie Christian VI, construit en 2001 par les chantiers Martinez, à Saint-Cyprien, est propulsé par deux moteurs de 1400 cv.


Côté survie, il n’embarque pas moins de six canots semi-rigides ainsi que deux annexes. Généralement, les navires de l’armement font route groupés. Habitués à essuyer du mauvais temps en mer, les hommes redoutent surtout toutes les longues heures durant lesquelles ils doivent parfois attendre les cages des mareyeurs, « en dérivant avec le filet au cul du bateau, le poisson dedans, et l’impossibilité de faire quelque manœuvre que ce soit ». À la merci de la houle, du mauvais temps, et d’un cargo éventuel…

Les plus mauvais souvenirs de l’équipage se situent aux abords de la Crête, et de la Sardaigne.

Sète : les thoniers partent en campagne

Plusieurs senneurs sétois ont déjà appareillé vers leurs zones de pêche, Malte ou les Baléares. D'autres ont suivi ce vendredi, puis samedi au petit matin. Ils auront ensuite un mois pour pêcher leur quota. 

Source : Midi Libre par Patrice Castan | Mis à jour le 23/05/2014, 17 h 50

La flottille sétoise détient plus de la moitié du quota français de thon rouge, dont 1238 tonnes pour la seule organisation de producteurs Sathoan. Sète reste ainsi le premier port thonier de France, voire de toute la Méditerranée. Et le départ en campagne est toujours un petit événement. Qui a débuté dans la nuit de jeudi à vendredi avec le départ des deux thoniers de l'armement Giordano (les Saint Sophie-François), suivis ce vendredi du Eric-Marin, du Cisberlande 5, du Janvier-Giordano...

Et dans la nuit de vendredi à samedi, ce sont les quatre senneurs de l'armement Avallone qui mettront le cap vers le large. Des thoniers qui se dirigent vers Les Baléares, ou Malte, en fonction des mareyeurs avec lesquels ils ont pour habitude de travailler. Avec chacun, à leur bord, un observateur de l'Iccat (Commission de conservation des thonidés).

Cap sur Malte : Armement Avallone (gauche) et Armement Giordano (droite)


Une fois sur zone (entre dimanche et lundi), ils auront ensuite un mois maximum pour pêcher le quota attribué à chaque bateau (150 tonnes par navire pour l'armement Avallone). Apparemment, le thon est au rendez-vous. Reste à savoir si la météo suivra.

Beaucoup d'italiens du côté de Malte...


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Dimanche 25 mai 2014


18 heures...


6 thoniers-senneurs sétois arrivent sur zone....


22 h 30 : 2 thoniers à quai...




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En Méditerranée, une pêche durable, c'est quoi ? et avec qui ?

Réponses dans cette vidéo de France Nature Environnement



Reportage réalisé par FNE PACA avec le soutien de la Fondation Itancia.

Pratiquée de longue date en Méditerranée, la pêche aux « petits métiers » est une pratique de pêche durable à différents égards.

Découvrez dans ce reportage quelles sont les spécificités de ces pratiques, et plus encore, quels en sont les atouts pour le milieu littoral et les petits fonds si riches et diversifiés de nos côtes méditerranéennes. D'après L'Encre de Mer : Méditerranée : une pêche durable – vidéo de France Nature Environnement

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Lundi 26 Mai 2014






Dans la nuit méditerranéenne, coup de projecteurs sur Malte... Calme plat sur les Baléares...


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Le 27 Mai 2014

Appareillage de la flottille Giordano...




Tir groupé de la flottille française...


Pêcheurs méditerranéens au travail.... (Petits métiers non représentés...)



 Thon rouge : ouverture de la campagne 2014 pour les senneurs de Méditerranée

Les thoniers-senneurs, un peu retardés par le mauvais temps, ont quitté le port de Sète les 22 et 23 mai pour rejoindre les zones de pêche.

Source : Le Marin

La campagne de pêche au thon rouge en Méditerranée a démarré ce lundi 26 mai. Les 17 thoniers-senneurs sudistes, chacun avec un quota individuel, ont jusqu’au 24 juin pour pêcher le fameux poisson.

En tout, leur quota est de 1 942 tonnes parmi les 2 471 tonnes allouées à la France (pour 13 400 tonnes autorisés par l’Iccat dans l’Atlantique est et la Méditerranée pour l’ensemble des 49 pays membres). Si les armements ne discutent plus les volumes attribués, ils craignent encore les aléas dus aux conditions météo.

Le départ des côtes françaises a ainsi dû être retardé en raison du mauvais temps qui régnait dans le golfe du Lion. Les navires sont partis à l’ultime moment (entre les 22 et 23 mai) pour atteindre les zones de pêche à temps pour l’ouverture, au large des Baléares ou de Malte.

168 autres bateaux (palangriers, canneurs, ligneurs ou chalutiers) sont aussi titulaires d’une autorisation européenne de pêche (AEP). Les dates de pêche varient en fonction des engins.

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MeltyFood fait confiance à la ressource...


Cliquer Ici pour lire l'article : Le thon rouge de nouveau présent en mer

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Thon rouge : début de campagne et procès

Depuis hier, les senneurs sétois sont en mer. Le 11 juin, plusieurs armateurs seront devant les juges pour surpêche dissimulée.

Source : Ouest France par Jean-Pierre Buisson

Les Sétois ont jusqu’au 24 juin pour capturer leur quota (1). L’an dernier, le contrat avait été rempli en quelques jours. La ressource était abondante, résultat de contrôles de plus en plus sévères d’une pêcherie aux nombreux dérapages tant en quantités capturées que déclarées. Désormais, pas un senneur ne part sans son observateur. Et, en mer, les navires sont marqués à la culotte par l’Agence européenne de contrôle des pêches (AECP) et la Marine nationale.

Aujourd’hui, « tous les signes sont positifs », indique Sylvain Bonhommeau, chercheur à la station Ifremer de Sète. Toutefois « l’amélioration des stocks de thon rouge est tellement récente qu’il est difficile de savoir si c’est une tendance de fond ». Face au déclin préoccupant de l’espèce, depuis 2007, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta) a mis sur pied un plan de reconstitution sur 15 ans. En limitant, notamment, le temps de pêche et le nombre de navires français autorisés (17 contre 32)

En parallèle, les filets dérivants et l’utilisation d’avions pour repérer les bancs ont été interdits et le quota mondial ramené de 30 000 tonnes à 13 500 tonnes depuis 2009. La réduction des apports a été compensée financièrement par une envolée des prix. Ils ont parfois triplé. Si le stock de poisson va moins mal, l’image de marque de la profession, elle, en a pris un coup. Auprès des consommateurs et des grandes surfaces qui boycottent à l’exception d’Intermarché.

Mais aussi de la justice. Le 11 juin, plusieurs armateurs sétois sont convoqués devant le tribunal de grande instance de Montpellier. On leur reproche d’avoir dépassé leurs quotas 2007 et détourné le produit de cette pêche. Lésés, cinquante marins se sont porté partie civile. La fraude porterait sur plus de mille tonnes de poisson.                                                                                                                                                                                                                                                   (1) 185 navires français sont titulaires d’une autorisation européenne de pêche (AEP) au thon rouge en Méditerranée ou dans l’Atlantique. Pour 2014, leur quota est de 2 471 tonnes : 2 199 tonnes en Méditerranée (dont 10 % pour les canneurs et ligneurs), 247 tonnes en Atlantique. 25 tonnes sont accordées aux plaisanciers. Canne et la ligne, sont autorisées dans l’Atlantique Est et la Méditerranée du 1er juillet au 31 octobre. Pour les chalutiers pélagiques du 16 juin au 14 octobre.

27 mai 2014 : Journée très active au sud de Malte


Aller sur Marine Traffic pour suivre la flottille thonière

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Le 28 Mai 2014

15 h : La météo se dégrade....


Pêche en Méditerranée : le thonier "Ville d’Agde" repart en mer

Le climat s’est apaisé, notamment en France, pour la pêche au thon rouge qui démarre en Méditerranée. Les règles draconiennes de protection de l’espèce, au bord de l’effondrement il y a dix ans, commencent à porter leurs fruits.

Source : Midi Libre par  | 28/05/2014

Aujourd’hui, scientifiques, écologistes et pêcheurs constatent une nette amélioration de la situation.

"Si le thon est au rendez-vous bien sûr..."

André Fortassier, patron pêcheur, qui a quitté son port d’attache au Grau d’Adge en fin de semaine dernière, confie : "Nous sommes des pêcheurs sérieux, responsables et autant attachés à la préservation de l’espèce que les écologistes. Nous avons été durement touchés, mais aujourd’hui nous pouvons enfin voir le bout du tunnel avec cette campagne de pêche qui s’ouvre. Nous mettons le cap au large des côtes méditerranéennes, vers les Baléares pour, une quinzaine de jours. Si le thon est au rendez-vous bien sûr..."

Baléares : les 10 thoniers-senneurs de la flottille française en mouvement


Regroupés le matin au sud d'Ibiza (reste Roger Christian 3), 4 senneurs sont rentrés au port de L'Ametlla de Mar : Ville d'Agde 4, Janvier L. Raphael, Gérald Jean IV et Chrisderic 2... et 5 autres ont mis le cap au Nord : Janvier Giordano, Eric Marin, Cysberlande 3, Gérard Luc et J. Lucien Rafaela.

Investissements

Les thoniers comme le Ville d’Agde représentent un investissement énorme, d’autant que ces navires ont dû s’équiper de matériels ultra-perfectionnés, dont une partie n’est plus utilisée car les méthodes de pêche ont changé ! Au sein de l’équipage, chacun a sa place ou rien n’est laissé au hasard.

Le thon est capturé vivant

Un travail dur mais passionnant, une vie consacrée à la pêche avec ses aléas mais aussi ses bonheurs. Maintenant le thon est capturé vivant dans d’immenses filets maintenus écartés par des barques pour éviter le resserrement du filet et surtout protéger le poisson et le garder dans les meilleures conditions possibles.

Il n’est plus conservé à bord dans les grands réservoirs de réfrigération, mais gardé vivant et amené à la côte avec des remorqueurs munis de cages flottantes jusqu’aux fermes marines.

La pêche au thon a bien évolué, et pour la protection de l’espèce et pour une qualité exceptionnelle pour le consommateur. Souhaitons à tous une bonne pêche pour cette campagne qui va s’étendre du 25 mai au 25 juin, et surtout un bon retour au port dans quelques semaines.

Du côté de Malte...


Retour aux ports maltais


Le 29 mai 2014

Retour au pays depuis Ibiza



Sète : des thoniers déjà de retour !

Les armements sétois engagés aux Baléares pour la campagne 2014 de pêche au thon rouge n'ont eu besoin que de trois jours pour "faire" leur quota. Ils ont touché le port héraultais ce jeudi en fin de matinée.


Source : Midi Libre par Patrice Castan | le 29/05/2014, 13 h 25

Partis en fin de semaine dernière de Sète pour un début officiel de campagne de pêche au thon rouge le 25 mai, plusieurs thoniers sétois n'ont eu besoin que de trois petites journées pour boucler leur quota et ont donc regagné l'Île singulière ce jeudi 29 mai.

C'est par exemple le cas du Janvier-Giordano ou encore du Cisberlande 5, qui vient à peine d'accoster. Des bateaux qui étaient engagés sur la zone des Baléares et dont certains n'auraient même pas eu le temps de "caler" un filet parce qu'associés à des patrons espagnols dont les prises, rapides, auraient absorbé le volume autorisé avant même la pêche des senneurs français. Mais dans tous les cas, ce retour rapide, pour des navires dotés chacun d'environ 70 tonnes de quota, rappelle si besoin était que la ressource en thon rouge a repris des couleurs.

Mauvais temps à Malte, soucis en Libye

Du côté de Malte en revanche, les armements Avallone et Giordano doivent composer avec le mauvais temps et devraient donc rester un peu plus longtemps sur zone.

Et il se dit que l'armement sétois engagé en Libye a des soucis autres que météorologiques.


Mauvais temps : Bateaux à quai....


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Le 31 Mai 2014

Thon rouge : la pêche miraculeuse d'un thonier agathois

Il a pêché son quota en une seule journée. André Fortassier n'en revient pas. A bord du "Ville d'Agde IV", le pêcheur parti au large des Baléares a pris dans ses filets 70 tonnes de thon rouge en 24h. Et ce n'est pas le seul. Les 7 thoniers regroupés avec lui ont totalisé 600 tonnes en un jour.

70 tonnes de thon en un jour...



Philippe Simon et Juliette Mörch sont allés à bord du "Ville d'Agde IV" rencontrer le patron André Fortassier

Source : France 3 Languedoc-Roussillon par Sylvie Bonnet Publié le 31/05/2014

Les 8 thoniers senneurs regroupés en association étaient partis au large de Formentera, la plus petite île des Baléares. Ils pensaient mettre au moins trois jours, comme d'habitude, pour pêcher leur quota de thons rouges.En une journée, l'affaire était faite.

" On n'a même pas eu le temps de s'habituer à la mer! " explique André Fortassier, presque frustré par cette pêche fugace. Une bonne nouvelle pour les thoniers qui ont ainsi pu faire de sacrées économies de carburant.

Comme d'habitude, une fois la pêche achevée, les thons ont été mis dans des cages en pleine mer en attendant d'être remorqués dans des fermes d'engraissement d'où ils repartiront pour le Japon.
Deuxième bonne nouvelle, d'après le pêcheur agathois, non seulement les thons sont nombreux mais la relève semble assurée.

"j'ai vu des pièces de 200 à 300 kilos, mais aussi une multitude de petits thons, ce qui est de bon augure pour les futures pêches".

Les thoniers pensent d'ors et déjà demander à l'ICAAT (Commission Internationale de Conservation des Thonidés) et à la Direction des Pêches  une augmentation des quotas pour l'an prochain.

Mais si la ressource semble augmenter, la pêche dépend toujours du facteur chance....Tous les thoniers de la zone de sont pas rentrés. Certains, comme l'armada d'Avallone, sont bloqués au large de la Libye ou de Malte à cause du mauvais temps. Pour eux, même si la pêche est bonne, la facture énergétique sera plus salée que la mer...

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La pêche au thon rouge bat son plein dans la méditerranée

La nouvelle campagne de pêche au thon rouge a démarré dimanche dernier, jusqu'au 25 juin. Une pêche très réglementée avec des quotas très stricts, pour repeupler les eaux de la méditerranée.

Dans cette perspective, le nombre de bateaux autorisés a été réduit de moitié. Si les gros bateaux industriels pêchent essentiellement pour l'export et le Japon. Les petits navires eux pêchent les poissons qui se retrouveront dans vos assiettes.  

Les petits thoniers soumis à une stricte réglementation


Source : RTL Par Etienne Baudu , Marion Dubreuil | Publié le 31/05/2014 à 15h05 |

A Sète, Renaud Freygeafond pêche de nuit avec son collègue Gilbert, sur son petit bateau de 9,50 m Panthère 3. Ils pêchent à la palangre avec une ligne de 10 km avec 600 hameçons, il faut deux heures pour la dérouler "Là, on amarre les sardines. Tout ça on va le faire 600 fois, hameçon par hameçon".

"C'est le coup de poker, on ne sait jamais ce qu'il y a ou ce qui va tomber, explique Renaud. C'est la pêche c'est aléatoire."

Chaque prise doit être déclarée

Résultat : 15 beaux thons rouges. Mais attention, les petits thoniers comme les industriels ont des quotas très stricts. 10 tonnes dans l'année pour Renaud et pas un kilo de plus et des contrôles très sérieux. Avant même de rentrer au port, Renaud doit appeler le centre national des pêches en Bretagne pour déclarer ses prises.

Le lendemain matin, deux agents des affaires maritimes viennent peser et mesurer les thons et finalement les baguer pour en assurer la traçabilité. Des mesures qui font leur preuve puisque depuis deux ans, les ressources de thon rouge sont en augmentation.

Du côté de Malte... Météo plus clémente ?

Profitant d'une accalmie, les 6 senneurs français reprennent la mer le 31 mai au matin (vers 9 h GMT)...




Retour au port le 1 juin vers 17 h GMT...


Dans le port de La Valette...


Cage de stockage de thon rouge ?


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La campagne de pêche du thon rouge 2014

Deux arrêtés, des 10 et 11 avril, régissent la campagne de pêche du thon rouge. Ils ont été publiés au Journal Officiel du 19 avril 2014.

Source : MDD

Ces arrêtés fixent les modalités de contrôle de la pêche et la liste des ports de débarquement autorisés. Ils complètent les arrêtés relatifs à la fixation des quotas et aux autorisations européennes de pêche pour 2014.

Ainsi, 185 navires en France sont titulaires d’une autorisation européenne de pêche (AEP) du thon rouge en Méditerranée ou dans l’Atlantique, avec un quota de 2 446 tonnes pour la pêche professionnelle (2 199 tonnes en Méditerranée, 247 tonnes en Atlantique) et 25 tonnes pour la pêche sportive. Ce quota est inchangé par rapport à 2013.

La pêche du thon rouge est ouverte :
  • à la senne en Méditerranée du 26 mai au 24 juin ;
  • à la palangre en Atlantique et en Méditerranée du 1er janvier au 31 décembre ;
  • à la canne et à la ligne en Atlantique et en Méditerranée du 1er juillet au 31 octobre ;
  • au chalut en Atlantique du 16 juin au 14 octobre

La pêche du thon rouge


La pêche du thon rouge est une pêche traditionnelle. Elle se divise entre une pêche artisanale côtière en Méditerranée et en Atlantique et une pêche à la senne en Méditerranée destinée à l’exportation : les thoniers senneurs sont basés principalement à Sète (Languedoc Roussillon) et à Marseille (PACA). Les thoniers senneurs pêchent autour de la zone des Baléares ainsi qu’au Sud de Malte.

Source : Medde  le 5 juin 2014

1) La règlementation du thon rouge

La pêche du thon rouge est réglementée par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), à laquelle appartiennent l’UE et ses États membres. Lors de sa dernière réunion annuelle en novembre 2013, la CICTA a fixé les modalités de gestion de la pêche au thon rouge pour 2014, en s’appuyant sur les avis scientifiques :

- 185 navires en France sont titulaires d’une autorisation européenne de pêche (AEP) du thon rouge en Méditerranée ou dans l’Atlantique ;

- Le total admissible de captures (TAC)  fixé dans le strict respect de l’avis scientifique est de 13 500 tonnes de thon rouge en 2014 ;

- Le quota de la France est de 2471 tonnes, répartis en 2 199 tonnes pour la Méditerranée, 247 tonnes pour l’Atlantique et 25 tonnes pour la pêche de plaisance. La répartition du quota permet à la fois de prendre en compte, comme l’an dernier le souhait des petits métiers de bénéficier de quotas supplémentaires, tout en préservant les intérêts de l’ensemble des pêcheurs français, à la fois artisans et hauturiers.

2) L’Europe vigilante

Les mesures d’encadrement et de contrôle exercées sur cette pêcherie sont très exigeantes. La France et les autres États membres concernés de l’Union européenne (Chypre, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, Malte et le Portugal), déploient des moyens renforcés :
  • régime d’autorisations de pêche et suivi du quota de pêche ;
  • mise en place du document de capture du thon qui instaure un système de traçabilité de la capture jusqu’à la commercialisation finale ;
  • contrôle des débarquements et des opérations de mises en cage, au moyen d’une caméra stéréoscopique sous-marine ;
  • déploiement important de navires de contrôle côtiers et hauturiers, notamment de la Marine Nationale.

3) La commercialisation et la consommation du thon rouge

90% de la pêche est commercialisée au Japon ou sur les marchés asiatiques. Les sushis et sashimis sont le mode de consommation le plus courant dans ces pays.

Les captures réalisées par les senneurs sont mises en cage et acheminées jusqu’à des fermes où les thons seront engraissés et revendus ultérieurement.

4) Préservation de la biomasse et reconstitution du stock

La pêche du thon rouge s’inscrit dans un contexte assez encourageant :
  • l’avis du comité scientifique de la CICTA fait état d’une amélioration du stock de thon rouge en Atlantique Est et dans la Méditerranée ;
  • dans le but de préserver la biomasse, cette pêcherie fait l’objet de mesures d’encadrement exceptionnelles en termes d’accès à la ressource et de dispositifs de contrôle.

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Thon rouge : la pêche illégale sévit toujours en Méditerranée

En un an, près de 80 saisies de thon rouge capturé illégalement ont été répertoriées en Méditerranée : 73 en Italie, 5 en Espagne, une en Tunisie. « La pêche illégale continue de menacer la population de thon rouge de Méditerranée », estime la fondation Pew, appelant à la documentation électronique.

Source : Le Marin

Au moins 186 tonnes de thon ont ainsi été saisies dans les 12 derniers mois, au cours de ces 79 cas, selon l’enquête conduite par la fondation et le MedReAct.org. Et ce n’est sans doute que la face visible de l’iceberg. « C’est assez pour penser que les captures dépassent les quotas, basés scientifiquement, qui autorisent pour l’Union européenne 7 939 tonnes par an », estime la fondation. Or, le stock de l’est est toujours en voie de reconstruction, selon l’Iccat (commission internationale pour la conservation du thon d’Atlantique). Pew estime que la pêche illégale pourrait être efficacement réduite en mettant vite en œuvre la documentation électronique des captures (eBCD) prévue pour mars 2015.

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Thon rouge : les senneurs déjà rentrés des Baléares

La plupart des thoniers senneurs de Méditerranée française sont revenus au port après à peine une semaine. Partis dans la nuit du 22 au 23 mai, les marins du Cisberlande 5 étaient déjà à quai le 30. Comme leurs collègues sétois du Janvier Giordano ou du Anne-Antoine II. Les navires ont pêché au large des Baléares en compagnie de navires espagnols, tous vendant au même mareyeur. « On faisait la pêche pour les bateaux français, explique ce marin du Cisberlande 5. On a mis la senne à l’eau une fois, le 26 mai, jour de l’ouverture, et le quota était atteint pour les trois navires. » Soit près de 380 tonnes capturées en un après-midi.

Source : Le Marin

Cette année, le prix d’achat du thon vivant devrait être en léger recul. La dévaluation du yen l’an dernier et un euro particulièrement fort pénalisent les échanges de l’Europe vers le Japon. En début de campagne, les armements annonçaient un prix flirtant avec les 9 euros/kg (plutôt que 10 euros pour les campagnes précédentes).

Malte. Les 6 thoniers-senneurs français bloqués dans le port de La Valette depuis le 3 jours


La campagne n’est cependant pas terminée pour la demi-douzaine de senneurs partis pêcher au large de Malte ou au nord de la Libye, sur les 17 senneurs français disposant d’autorisations. « Le mauvais temps bloque nos navires à quai à La Vallette, décrit Joseph Salou, de l’armement Avallone. Selon la météo, ils ne devraient pas sortir avant la deuxième partie de semaine. »



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Pêche: le retour du thon rouge en Méditerranée

Comme chaque année, les thoniers de Méditerranée ont pris le large pour un mois de pêche au thon rouge. La campagne a commencé le 26 mai 2014 avec une bonne nouvelle : l’espèce, très recherchée par les Japonais notamment mais en voie de disparition il y a 10 ans, commence à se régénérer.

La raison : des mesures mises en place à la fin des années 2000 pour reconstituer le stock de l'Atlantique Est et de la Méditerranée.

Source : Geopolis Par Catherine Le Brech avec agences | Publié le 03/06/2014 à 09H34

Il faut dire que dans les années 90-2000, la surpêche, liée à la demande du Japon et à l'essor du marché du sushi dans le monde, avait été à l'origine de la chute libre du plus gros stock de thon rouge au monde.

Aujourd’hui, «tous les signes sont positifs», a confirmé à l’AFP Sylvain Bonhommeau, chercheur à  l'Ifremer de Sète, dans l’Hérault. Confirmation de François Chartier, chargé de campagne Océans chez Greenpeace, qui renchérit mais reste prudent : «La tendance au déclin s'est ralentie, voire inversée», mais l'espèce «n'est qu'au début d'une éventuelle reconstitution».

Changement de cap en 2007
Il faut dire que jusqu'au milieu des années 2000, le quota mondial fixé à 30.000 tonnes par an était peu respecté. L’Ifremer estime que les captures flirtaient plus probablement avec les 50.000 tonnes.

La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta ou ICCAT) a mis sur pied en 2007 un plan de reconstitution du stock sur 15 ans. Il comporte une batterie de mesures comme la limitation du nombre de navires autorisés à pêcher le thon rouge, l’interdiction des filets dérivants et l'utilisation d'avions pour repérer les bancs de poissons.

En 2009, nouvelles dispositions : les quotas sont abaissés à 13.500 tonnes et la période de pêche à la senne (filet) réduite à un mois maximum par an. Au cas où les quotas seraient atteints avant la fin du délai, la pêche doit s'arrêter (France, Espagne et Italie détiennent la plus grande partie du quota européen, soit 2.471 tonnes pour la France en 2014). De plus, les thoniers-senneurs (pêche industrielle) doivent embarquer un observateur du Cicta pour toute la durée de la campagne de pêche.

Autres obligations : une balise de positionnement des bateaux est activée en permanence. Les patrons-senneurs doivent demander à l'avance l'autorisation de transférer les thons de la senne (filet) jusque dans les cages d'engraissement situées à Malte ou aux Baléares. Une fois accordé, le transfert est filmé pour permettre le comptage des poissons qui ne doivent pas peser moins de 30 kilos.

Des mesures que d’aucuns ne trouvaient pas suffisantes fin 2012, comme le montre la vidéo ci-dessous.


Vidéo IDDRI-Sciences Po, publiée le 17 juillet 2012.

Pour les pêcheurs à la ligne (petits pêcheurs), la limite descend à 8 kilos par poisson. Ces derniers n'ont le droit qu'à 10% du quota fixé pour la France.

A leur arrivée au port, tous sont contrôlés et ils ont obligation de déclarer chaque thon pêché, qui sera immédiatement bagué pour en assurer la traçabilité.

Un retournement de tendance encore fragile
Force est de constater que depuis 2010, trois fois plus de bancs de jeunes thons qu'il y a dix ans ont été repérés lors des observations aériennes menées par l'Ifremer. Mais attention, l'amélioration est «tellement récente qu'il est difficile de savoir si c'est une tendance de fond», rappelle encore Sylvain Bonhommeau de l’Ifremer.
                          
Si les armements français ont été décimé par la réduction des quotas – il n'y a plus que 17 thoniers-senneurs en Méditerranée contre 32 en 2008, dont les deux tiers à Sète –, ceux qui ont réussi à tenir voient désormais les avantages des restrictions: «Même si on pêche trois fois moins, le prix a triplé donc on s'y retrouve», explique Généreux Avalone, patron-senneur à Sète.


Et dans cette ville, où la filière a été laminée, on tente aujourd’hui de mettre fin au «tuna bashing» auprès des consommateurs et de la grande distribution, comme l'expliquait le Midi Libre le 18 mai 2014.

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5 juin 2014

 Toute la flottille est en pêche


Jusqu'au 11 juin 2014

Les derniers coups de sennes de l'armement Avallone


Fin de campagne : Les deux senneurs de l'armement Giordano rentre à Sète


Mercredi 18 Juin 2014

Toute la flottille à quai au port de Sète



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Les pêcheurs de thon rouge veulent redorer leur blason

Le stock de thons rouges reproducteurs augmente en Méditerranée. C’est le résultat de la mise en place de méthodes de pêche durables. La campagne de pêche a débuté le 26 mai et doit durer un mois maximum.

Source : La Croix - 13/6/14

Les stocks de thons rouges repartent à la hausse. À Sète, où se concentre la majorité des thoniers senneurs (gros bateaux pêcheurs de thon) de Méditerranée, les relations entre pêcheurs et scientifiques, qui n’ont pas toujours été roses, vont mieux, elles aussi. Le temps où les poissons valsaient par-dessus les quais sétois, lancés par des pêcheurs mécontents, semble révolu.

« Désormais, les pêcheurs ont une attitude et des méthodes responsables »

Aux yeux de Bertrand Wendling, directeur de la société coopérative Sa.Tho.An, organisation de producteurs qui gère la distribution des quotas pour la Méditerranée, l’heure est donc venue de redorer le blason des pêcheurs. « Nous avons une image négative qui nous colle à la peau, affirme-t-il. Oui, il y a eu surpêche et les ONG ont été utiles pour en venir à bout. Mais, désormais, les pêcheurs ont une attitude et des méthodes responsables, et les bons chiffres de la reconstitution de la biomasse le prouvent. »

Chaque année, l’Ifremer réalise des suivis aériens dans le golfe du Lion en Méditerranée, afin de suivre l’abondance des juvéniles de thon (les thons non encore adultes) venus se nourrir dans cette zone « clé » pour leur développement. Ces évaluations sont menées par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Iccat) et par des scientifiques gouvernementaux.
Des résultats probants à confirmer

« Nous avons observé une très nette augmentation de cet indice sur la période 2009-2012 par rapport à la période 2000-2003, explique Sylvain Bonhommeau, cadre de recherche à l’Ifremer. Nous constatons effectivement des signes positifs de reconstitution de la biomasse du stock de reproducteurs. »

« Les méthodes de pêche sont devenues durables et ce n’est pas arrivé depuis vingt ans », confirme Jean-Marc Fromentin de l’Ifremer. Si les résultats sont probants, il faut néanmoins raison garder. Car, « si l’on a la certitude que les stocks remontent, nous avons du mal à les quantifier dans la durée. Nous n’avons que deux ou trois ans de recul », modère Sylvain Bonhommeau.

L’Ifremer estime que la probabilité que les stocks atteignent, d’ici à 2022, leur point d’équilibre entre pêche et reproduction est de 60 %. Une nouvelle évaluation très complète est prévue en 2015.
Les quotas de pêche réduits de moitié en 2007

Alors que les quotas de thons rouges pêchés dans le monde atteignaient les 30 000 tonnes avant la mise en place en 2007 du plan de reconstitution du stock de reproducteurs – et jusqu’à 50 000 tonnes en comptant la pêche illégale –, ils ont été réduits à 13 500 tonnes par an, dont 2 400 tonnes pour la France.

Des 32 thoniers senneurs exerçant en Méditerranée en 2008, il n’en existe plus que 17. Sète, premier port thonier de France, détient plus des deux tiers du quota français avec 1 900 tonnes. « Ce qu’on a vécu à la fin de cette décennie a été catastrophique, rappelle Marc Planas, président du comité régional de la pêche. Des patrons ont perdu leur bateau, leur maison, et des employés leur boulot. »

Pour redresser la barre, les pêcheurs n’ont eu d’autre choix que de respecter la nouvelle réglementation. Chaque thonier senneur embarque un contrôleur européen durant toute la campagne de pêche.

Un mois de pêche dans l’année, du 26 mai au 24 juin

Celle-ci dure désormais un seul mois dans l’année, et elle a démarré le 26 mai. « L’année dernière, nous avons pêché notre quota en deux jours seulement, raconte Généreux Avallone, patron d’un armement de quatre thoniers senneurs à Sète. Du coup, nous sommes rentrés avant la fin de la campagne. »

En revanche, même si le quota n’a pas été atteint à cause des mauvaises conditions météorologiques, les bateaux devront rentrer au port le 24 juin, dernier délai. Cette année, la date d’ouverture de la campagne a été reculée de quinze jours afin de privilégier au maximum les beaux jours.

Au total, depuis 2007, plus de 50 mesures ont été instaurées pour favoriser la reconstitution de la biomasse. « Aujourd’hui, la pêche au thon rouge est la filière de poisson la plus contrôlée », fait remarquer Bertrand Wendling.

Il attend, en retour, un signe fort de la part de la grande distribution qui, en remettant à l’étal le thon rouge, aiderait à changer l’image des pêcheurs auprès des consommateurs. « On propose du poisson de grande qualité, s’indigne-t-il. C’est inadmissible que la grande distribution n’accepte toujours pas de le commercialiser. »

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Campagne de thon rouge 2014 : 

« L’Algérie a pêché la totalité de son quota avant la fin de la campagne »

« Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a engagé 8 navires avec un équipage à 100 % algérien réparti en trois groupes afin que ceux-ci puissent s’aider mutuellement et réussir la campagne de pêche au thon rouge de cette année ».

Source : El Moudjahid par Wassila Benhamed - 19-06-2014

« Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a engagé 8 navires avec un équipage à 100 % algérien réparti en trois groupes afin que ceux-ci puissent s’aider mutuellement et réussir la campagne de pêche au thon rouge de cette année ». C’est ce qu’a déclaré hier à Alger,  le chef de cabinet du ministère, M. Kamel Neghli lors d’une conférence de presse organisée suite à l’épuisement des quotas individuels  attribués aux 8 navires thoniers autorisés à prendre part à la campagne de pêche  au thon de 2014.

M. Neghli a expliqué qu’«en 2012 l’Algérie n’avait que 2 navires qui ne pouvaient pêcher que la moitié du quota algérien, en 2013 il y’ avait 4 navires pour la totalité du quota. La campagne de cette année a ciblé 243 tonnes de quota algérien alloué par l’organisation internationale. 

Des quantités ont été pêchées à partir du 12 juin dernier bien avant la fin de la campagne qui est fixée pour le 24 juin, et ceci grâce aux efforts conjugués par toutes les parties, à savoir des opérateurs privés et les pouvoirs publics afin d’atteindre ce résultat opérationnel et diplomatique vis-à-vis de l’organisation internationale qu’est la CICTA.»

Et d’ajouter «on pourra prétendre à une augmentation de notre quota lors des prochaines années, une fois que l’Algérie maîtrisera les opérations de pêche et qu’elle arrivera à consommer son quota régulièrement.» 
M. Neghli a souligné, également, l’inclusion d’un paragraphe dans la recommandation qui donne la pleine priorité à l’Algérie pour la récupération même  progressive de son quota historique dès lors qu’il y’a une augmentation du quota global de l’atlantique Est et de la Méditerranée qui est de 5.073%.

«Actuellement, on est à 2% et progressivement, nous arriverons à 5% afin de récupérer tout notre quota», a-t-il indiqué avant de continuer «ces opérations de pêche concernent le thon rouge vivant qui est destiné à l’engraissement. Cette opération de transfert pour l’engraissement s’apparente à des opérations d’exportation qui donne lieu à un rapatriement de devises. Nous avons estimé cette somme, selon les données que nous avons à un    million d’euros. A cela, s’ajoute les redevances domaniales que doivent payer les opérateurs afin de s’engager dans cette pêcherie et qui s’élève pour cette année à 6.500.000 DA.» Enfin, il est utile aussi de savoir que la Cicta réuni l'UE, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, plusieurs pays méditerranéens dont l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte et la Syrie, ainsi que le Mexique, la Norvège, l'Islande et le Brésil. 

L'Algérie a vu son quota de pêche au thon rouge augmenté, lors de la dernière réunion extraordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), qui s'est déroulée à
Plusieurs ONG de défense d'animaux marins, la fondation américaine Pew ou l'Organisation mondiale de la protection de la nature (WWF) avaient participé à la dernière session en Afrique du Sud en novembre dernier.

Wassila Benhamed

Pêche en Algérie

Le thon rouge a rapporté 1 million de dollars

Source : Econews 18 juin 2014

« L’Algérie a exporté du thon rouge pour un montant de 1 million de dollars », a indiqué mercredi Kamel Neghli, le directeur de cabinet du ministre de la Pêche, qui a animé une conférence de presse au siège du ministère.

Selon le conférencier, l’Algérie, cette année, a péché l’ensemble de son quota de thon, estimé à 243 tonnes, avant la date butoir du 25 juin. « Au 10 juin, l’Algérie a épuisé son quota de pêche au thon rouge fixé à 243 tonnes », a souligné le représentant du ministère.  A ce propos, Kamel Neghli a expliqué que pour la deuxième année consécutive, « les pêcheurs algériens ont épuisé l’intégralité du quota de thon rouge imparti à l’Algérie ».

Il rappellera que l’Algérie a mobilisé 8 thoniers pour consommer son quota de thon. En comparant avec l’année 2013, « l’Algérie a épuisé sa quote-part de thon rouge avec seulement 4 thoniers », a-t-il dit. Mais un problème sur lequel les responsables du secteur de la pêche doivent se pencher est d’augmenter la quote-part de thon rouge affecté à l’Algérie qui ne dépasse pas 2% du volume global du thon péché dans la Méditerranée et l’océan atlantique.

Il y’a quelque année auparavant, le volume de thon rouge affecté à l’Algérie était de 5,75% du volume total reparti entre les pays du bassin méditerranéen, soit un volume de plus de 600 tonnes de thon rouge. On est loin du volume actuel qui est de 243 tonnes seulement. Mais comment doivent faire les autorités algériennes pour faire augmenter son volume de thon. « Nous sommes conscients de cette tâche. Nous allons soumettre nos propositions à la prochaine assemblée générale de la Commission Internationale pour la Conservation des thonidés de l’Atlantique.  Nous allons faire valoir nos arguments pour augmenter la part de l’Algérie pour atteindre au moins le volume historique qui était de 5,73% avant de descendre à 2% actuellement », a promis le chef du cabinet du ministère de la Pêche.

Mahmoud Chaal

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Le thon rouge d’Atlantique Est et de Méditerranée est en bonne santé

Espèce emblématique d’un combat entre ONG et pêcheurs, le thon rouge, pour une espèces en voie d’extinction se porte bien.

Source : CNPMEM

En effet, depuis 2010, les avis scientifiques se sont améliorés tant dans la qualité des données que dans la situation de la ressource. En 2013, les tendances des avis restent les mêmes. Même si la situation n’est pas parfaite, il est bon de souligner les améliorations qui montrent que le stock n’a pas disparu en 2012 comme certaines ONG ont pu le prédire.

Au contraire, les probabilités sont fortes de voir le stock atteindre le rendement maximal durable (RMD – MSY en anglais) d’ici 2022 – d’en moins de 10 ans, pour une espèce pouvant vivre 40 ans ou plus, c’est peu !

Les professionnels accompagnent cette évolution en participant à des programmes de recherche en lien avec Ifremer ou de leur propre initiative : aide au recueil d’échantillon biologique pour l’analyse génétique, participation à la campagne de survol aérien du Golfe du Lion pour calibrer les données, programme d’amélioration de la sélectivité des chaluts pélagiques.

L’évaluation du stock de thon rouge de l’Atlantique Est et de la Méditerranée

La dernière évaluation du stock de thon rouge de l’Atlantique Est et de Méditerranée a eu lieu en septembre 2013.

Les estimations de l’état actuel du stock par rapport aux points de référence du rendement maximal durable (RMD ou MSY en anglais) permettent de conclure que les indicateurs ne sont pas encore atteints mais que la situation répond aux objectifs de l’ICCAT, organisme international de gestion des thonidés de l’Atlantique et de la Méditerranée (avoir 60% de chance d’atteindre le RMD d’ici 2022). Il convient de noter que les indicateurs de pêcheries et les campagnes scientifiques de survol aérien montrent une tendance à l’amélioration de la situation du stock, constatée à la fois par les pêcheurs professionnels que par les plaisanciers. Les évaluations de la biomasse montrent une très nette augmentation.

En effet, les captures ont drastiquement diminuées pour être conforme au quota, voir même être en-dessous des autorisations. La taille minimale de débarquement est respectée impliquant une protection accrue des juvéniles.

Les scientifiques préconisent donc un maintien des mesures de gestion actuelles, tout en offrant la possibilité d’augmenter sensiblement le quota.

La réglementation....

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En Méditerranée, il reste du thon rouge, mais seulement pour la pêche industrielle

Source : Reporterre par Marie Astier

samedi 7 juin 2014

Dans les années 2000, le thon rouge de Méditerranée était surexploité. La mise en place de quotas a beaucoup amélioré la situation. Mais la surpêche menace toujours et les quotas font l’objet d’âpres luttes entre gros thoniers et petits pêcheurs. Plongée au coeur de la filière à Sète.

- Sète, reportage -

La spacieuse cabine du bateau surplombe le port de Sète. Les bois vernis luisent au soleil, les cuivres semblent avoir été astiqués il y a peu de temps. Au poste de commandement, sept écrans permettent de conduire le bateau et d’afficher les cartes maritimes.

« Il y a un sonar, un sondeur et des jumelles, car le thon est un poisson de surface, il peut aussi être repéré à l’œil nu », explique Jean-Marie Avalonne. Dernier héritier d’une dynastie de pêcheurs, il porte le même nom que son grand-père, pêcheur thonier lui aussi, et que le bateau baptisé le Jean-Marie Christian VI.

Long d’une quarantaine de mètres, ce thonier senneur permet d’emmener quatorze marins en mer, pendant plusieurs mois. Dehors, la mer est calme, le ciel bleu immaculé : une météo idéale pour la pêche. Sur le pont, les marins s’activent à réparer les câbles, vérifier les moteurs et les zodiacs. Tout doit être parfaitement en marche car le bateau n’a qu’un mois pour pêcher son quota, entre le 26 mai et le 26 juin. Destination : le large des côtes maltaises.

Un poisson qui vaut de l’or au Japon

A l’arrière, un immense filet forme un tas de plus de deux mètres de haut : il s’agit de la senne, qui sert à encercler les bancs de thon. « Quand on repère un banc de thon, on le met à la mer, raconte Jean-Jacques, un des membres d’équipage. Il est tiré par le skiff, le canot, qui fait le tour des poissons. Puis on jette les mailles, on resserre et le poisson est à l’intérieur. »

Le poisson est ensuite transféré en pleine mer dans la cage d’un mareyeur, un grossiste de poissons. Il les engraisse pendant quelques mois, avant de les vendre à prix d’or sur le marché japonais, qui représente environ les trois quarts de la consommation mondiale de thon rouge. Là-bas, le prix peut atteindre des centaines d’euros au kilo.

Un business juteux qui a bien failli provoquer la disparition de l’espèce en Méditerranée. « La pêcherie du thon rouge a commencé dans les années 80, puis a connu son essor dans les années 90 et 2000 », raconte Bertrand Wendling, directeur de la Sathoan, la coopérative des pêcheurs de Sète. Elle détient la moitié des quotas de pêche de thon rouge de l’hexagone, soit environ 1.300 tonnes sur les 2.400 attribuées à la France.

Le ton rouge menacé par la surpêche

« Avant, on ne faisait pas trop attention aux quotas », reconnaît Généreux Avalonne, père de Jean-Marie et propriétaire de quatre thoniers senneurs à Sète. L’Union Européenne, dans le cadre de sa politique commune de la pêche, subventionne l’équipement des pêcheurs. Ailleurs en Méditerranée, la pêche illégale se développe. Au milieu des années 2000, l’Iccat (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique) estime que la pêche illicite est équivalente à la pêche légale.

- Généreux Avalonne -

« Les scientifiques ont tiré la sonnette d’alarme, on risquait de se retrouver en situation de surexploitation, poursuit Bertrand Wendling. Donc en 2006, l’Iccat a décidé de restreindre la pêcherie en fixant des règles très strictes. Les quotas ont été divisés par trois et le nombre de bateaux par deux. »

Un plan de reconstitution de l’espèce est planifié jusqu’en 2022. Bon nombre de thoniers senneurs sont détruits, leur nombre passe de trente-deux en 2008 à dix-sept aujourd’hui. Le nombre de licences pour les « petits métiers », les pêcheurs de thons à la ligne, est limité à quatre-vingt-sept pour la Méditerranée française.

La décision tombe comme un coup de massue pour les pêcheurs. A Sète, ils doivent encaisser « une diminution de 60 % du chiffre d’affaires », raconte Virginie Angevin, propriétaire d’un petit bateau. Certains doivent vendre la maison pour rembourser le crédit du navire.

Le climat est très tendu entre les pêcheurs et les ONGs qui ont dénoncé la surpêche et exercé une pression internationale. Encore en 2010, une action de Greenpeace pour « libérer » les thons capturés par le Jean-Marie Christian VI se termine mal : un militant est blessé par un harpon.

Une pêche « durable » ?

Mais désormais le discours est lissé. « On a été traités de bateaux ravageurs, industriels ou intensifs. Comment voulez-vous que l’on soit intensifs quand on pêche quinze jours par an ? » s’interroge Généreux Avallone. Il affirme pratiquer une pêche durable : « Cela fait trois, quatre générations que l’on pêche le thon à la senne et je veux que mes petits-enfants puissent encore le faire. »

Il vante les contrôles très resserrés mis en place par l’Iccat : « Le jour où l’on part en campagne, on embarque à bord un contrôleur européen, puis on est contrôlé en mer, des caméras vidéo permettent de mesurer le poisson et de donner le tonnage que l’on pêche. »

Pour lui, la pêche illégale a désormais quasiment disparue et la baisse des quotas a fait du bien. « Aujourd’hui on voit beaucoup, beaucoup de poissons », affirme-t-il. Autre raison pour les pêcheurs de se satisfaire de la baisse des quotas : le poisson se vend désormais trois à dix fois plus cher qu’avant.

Aux dernières nouvelles, l’IFREMER (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) confirme « une amélioration de l’état du stock ». Le nombre de poissons en âge de se reproduire augmente. Mais attention à ne pas crier victoire trop vite, « l’amplitude et la vitesse de cette reconstitution sont incertaines », précisent les scientifiques.

Chez Greenpeace, on reconnaît également une amélioration de la situation mais on reste prudent. « La pêche est ouverte pendant un mois, mais c’est la période de reproduction du thon », déplore François Chartier, chargé de campagne océans de l’ONG. Les poissons les plus prisés au Japon sont les plus gras, c’est-à-dire les femelles encore enceintes d’œufs qu’elles n’ont pas pondus.

Et puis, « il y a deux ans ils ont pêché leur quota en trois jours, c’est bien la preuve qu’il y a encore une surcapacité de pêche », poursuit le militant. Sans compter que selon lui, il existe encore de la pêche illégale : « La spécificité de cette pêche fait que l’on peut frauder à tous les niveaux, par exemple au moment de l’engraissement du thon rouge, on peut tricher sur le poids. » Cependant, il l’admet, « la pêche illégale a diminué de manière significative. »

Des quotas mais pas pour tout le monde

Alors désormais, tout va mieux pour le thon rouge ? Pas tout à fait. En sourdine, les pêcheurs se disputent âprement les quotas.

La famille Avalonne, avec ses quatre thoniers senneurs concentre 600 tonnes de quotas, soit un quart des 2400 tonnes attribuées à la France en 2014. « Ils n’auraient pas dû conserver tous ces quotas », dénonce Frédéric Reste, Président du Syndicat professionnel des pêcheurs petits métiers du Languedoc Roussillon. Les pêcheurs à la ligne n’ont eux que 230 tonnes soit 10 % du quota, à répartir entre les 87 licences octroyées aux petits métiers.

Selon ce représentant des pêcheurs artisans, au moment de la réduction des quotas en 2007, la famille Avallone a racheté des thoniers senneurs destinés à la casse : « Ils ont eu les subventions pour les détruire, et au lieu de remettre les quotas correspondants dans le pot commun, comme c’était prévu, ils les ont reportés sur leurs autres bateaux ! » Un privilège dû au fait qu’ils ont « les moyens de défendre leur position à Bruxelles », confie Frédéric Reste. En effet, c’est l’Union Européenne qui définit la politique commune de la pêche et répartit les quotas entre pays.

Le Syndicat des petits métiers représente lui les marins pêcheurs qui travaillent seuls ou à deux sur des bateaux de moins de 12 mètres. Ils pêchent le thon rouge à la canne, et plus souvent à la palangre, une longue ligne de plusieurs kilomètres de long avec tous les vingt-cinq mètres un hameçon qui plonge dans la mer.

Une pêche considérée comme plus sélective, qui permet de mieux cibler l’espèce et de relâcher à la mer les autres espèces de poissons, ou les thons rouges trop petits. Plutôt que le Japon, elle approvisionne le marché français et se retrouve dans les restaurants de front de mer ou sur les étals des poissonniers.

Là aussi les contrôles sont étroits : chaque poisson doit faire au moins 115 cm de long ou 30 kg. Le pêcheur doit remplir une fiche pour chaque thon rouge capturé, qui est également bagué, une identification qui suit le poisson jusque sur son ultime point de vente.

La pêche spécialisée, une « grosse bêtise »

Mais surtout, l’avantage des petits métiers est qu’ils sont « polyvalents », insiste le syndicaliste. « On pêche la sole, la dorade, le rouget, le maquereau en fonction des saisons, détaille-t-il. C’est cela une pêche durable. » Elle permet aussi aux pêcheurs de vivre toute l’année, pas seulement un mois par an pendant la saison des thoniers senneurs, et crée plus d’emplois.

« C’est une grosse bêtise de vouloir spécialiser la pêche, poursuit-il. Cela pousse forcément à la surpêche. Regardez, les deux espèces qui font l’objet d’une pêche spécialisée en Méditerranée, le thon rouge et l’anguille, sont menacées. »

C’est pourquoi le syndicat plaide pour non seulement donner plus de quotas aux petits métiers, mais surtout pour augmenter le nombre de licences de pêche au thon rouge qu’on leur attribue. « Au lieu de donner plus de quotas toujours aux mêmes, il faudrait donner un peu plus à tout le monde. Nous on pêche pour survivre, pas pour s’enrichir », réclame Frédéric Reste.

Dans la famille Avalonne, on refuse d’opposer petits métiers et gros thoniers. « Il y a assez de thons pour que tous les métiers s’en sortent », répond Généreux Avallone.

Redorer l’image du thon rouge

Cette tranquille petite virée sous le soleil de Sète, cette impressionnante visite d’un senneur, cette belle sortie en mer, il faut préciser que tout cela a été organisé et financé par France Filière Pêche. L’association regroupe tous les acteurs de la pêche en France, des pêcheurs jusqu’aux poissonniers et aux supermarchés. Une filière qui souhaite aujourd’hui redorer l’image du thon rouge, décrié depuis l’alerte lancée en 2006.... Et convaincre la grande distribution de refaire une place au thon rouge sur ses étals.

Source : Marie Astier pour Reporterre

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WWF : coup de bambou sur le panda

Salariés poussés sans ménagement vers la sortie, trou de plus de 1 million d'euros dans les caisses : l'antenne française de l'ONG va mal. La direction est aussi accusée de tricoter des partenariats douteux avec des multinationales et d'autres entreprises bien peu soucieuses de l'environnement. Bref, de brader le label du panda.

Source : Marianne par Pascale Tournier | Samedi 24 Mai 2014

Dans son milieu naturel, l'espérance de vie d'un panda dépasse rarement les 20 ans. En novembre dernier, le WWF France, l'antenne hexagonale du World Wildlife Fund, a célébré son 40e anniversaire. Le ban et l'arrière-ban du petit milieu écolo se sont donc pressés au Muséum d'histoire naturelle, à Paris, pour fêter dignement cette remarquable longévité. Parmi les « people », l'animateur multicartes Nicolas Hulot, le photographe Yann Arthus-Bertrand ou l'ami des oiseaux Allain Bougrain-Dubourg. Même le ministre vert de l'époque, Pascal Canfin, et Marie-Hélène Aubert, « Mme Environnement » à l'Elysée, ont claqué la bise à l'ours bicolore, devenu la mascotte de l'ONG. Une ambiance paillettes et bon enfant qui tranche avec la crise profonde que traverse le bureau français. Les rares salariés qui acceptent de s'exprimer - et uniquement sous couvert d'anonymat - dressent un état des lieux terrifiant. « C'est une vraie boucherie d'un point de vue humain », lâche l'un d'eux. « Une boîte aux méthodes pourries. Le droit du travail y est totalement bafoué », ajoute un autre, toujours sous le manteau, de peur des représailles. Michel*, qui travaille encore dans les murs, donne rendez-vous dans un café loin du QG situé sur le verdoyant domaine de Longchamp, en lisière du bois de Boulogne. Ses traits sont tirés, sa nervosité, palpable. Autour d'un Perrier, il raconte l'ambiance étouffante qui règne chez le panda. Délation, ordres contradictoires de la direction, rumeurs nauséabondes... A l'écouter, on se croirait dans l'univers impitoyable d'une banque d'affaires, pas dans celui d'une ONG créée en 1961 par Sir Julian Huxley, un chasseur britannique préoccupé par l'état de la faune et de la flore.

Suite dans Marianne

Direction sourde

Une caution écologique

Urgence comptable

* Le prénom a été modifié.

Brice Lalonde, le poisson-pilote

On l'avait un peu perdu de vue depuis que son copain Jean-Louis Borloo lui avait offert en 2007 un job en or d'ambassadeur des négociations internationales sur le climat. Revoilà Brice Lalonde dans la ronde, grâce à un autre proche. Le nouveau patron du WWF France, Philippe Germa, qui avait travaillé dans son cabinet au ministère de l'Ecologie il y a plus de vingt ans, l'a fait entrer à son conseil d'administration en décembre dernier. Son titre de conseiller spécial pour le Pacte mondial des Nations unies sera bien utile au WWF, qui souhaite se positionner comme l'ONG de référence de la 21e conférence du climat, prévue à Paris en 2015.

Comme Germa, Lalonde est un bon ami des industriels qui ripoline en vert leur communication pour faire oublier leurs méfaits sur l'environnement. En 2008, lors d'un sommet européen organisé à Accra, au Ghana, notre diplomate en veste côtelée n'avait pas hésité à appeler Anne Lauvergeon, alors patronne d'Areva, le géant du nucléaire, pour faire sponsoriser la petite sauterie organisée par la France. « Notre ambassade était désargentée, Areva a payé les boissons, se défend-il aujourd'hui. Le groupe n'a fait aucune communication pour s'en vanter ou parler de ses activités. Ses représentants n'étaient même pas présents. » Le nom de l'industriel figurait juste sur le carton d'invitation ! L'ancien président de Génération écologie est de toute façon très à l'aise avec l'atome : « Je crois qu'on ne peut pas se passer des centrales, explique-t-il à Marianne. Certes, il faut améliorer la sécurité, le stockage ou la destruction des déchets. Mais je plaide pour un aggiornamento écologiste sur la question nucléaire. » Les pandas menacés d'extinction ? Ils attendront.

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Le 27 juin 2014

La disparition du géant rouge


Source : Ragemag - 27 juin 2014 par John Seabrook |

Trophée pour les familles de pêcheurs, manne lucrative pour les négociants : la pêche au thon rouge, dont l’encadrement demeure aléatoire, continue de battre son plein malgré la menace de sa disparition.

Steve Weiner nettoie ses lunettes avec du Windex, un spray nettoyant pour vitre, les tient face au soleil de 6 h 30, les pulvérise de produit, les polit, et les examine de nouveau. Les lunettes aux verres polarisés et les œillères en cuir pour se protéger du soleil sont nécessaires pour voir, à travers l’éclat de la surface de l’océan, le thon tapi dessous. En amont de l’Elizabeth Ames, à l’Est, l’océan s’étend à perte de vue. Le port de Boothbay, dans le Maine, se réduit à une traînée blanche. Brooks Weiner, portant les mêmes lunettes que son frère, pénètre dans la cabine en chancelant et insère des coordonnées dans le LORAN, le système de radionavigation permettant à un marin novice de savoir où il se trouve à tout moment. Puis il regarde la passerelle et déclare : « Ce serait vraiment sympa de tomber sur un filon avec personne dans les environs. »

Thon rouge.

L’animal sauvage le plus coté du monde n’est ni le rhinocéros blanc tué pour ses cornes, ni le léopard pour sa peau, ni l’ours brun pour sa vésicule biliaire. L’animal le plus recherché est le thon rouge. À la vente aux enchères du matin à Tokyo, il n’est pas rare de voir un thon rouge se vendre 30 000 dollars. Il y a plusieurs années, un thon rouge s’y est vendu au prix de 83 000 dollars. Certains ne se vendent cependant que pour un maigre pécule de 3 000 dollars. Cela dépend beaucoup de la qualité nutritionnelle du poisson : plus il est gras, mieux c’est. Les Japonais sont prêts à payer des sommes folles pour leur graisse. La partie la plus grasse du thon rouge se trouve dans la partie ventrale, que les Japonais appellent « toro ». Au Japon, le vocabulaire pour décrire le ventre d’un thon rouge est aussi riche que celui utilisé pour décrire le vin. Un bon morceau de toro est doté d’une croûte de graisse luisante autour d’une étonnante chair rouge et brillante, striée de fils fins et sucrés. « Au Japon, on ramène tout à la position sociale. Y compris la nourriture », explique Sadanory Gunji, l’auteur de The Flying Bluefin Tuna, un livre traitant du phénomène du thon rouge au Japon. « Il est nécessaire de consommer une nourriture attestant d’une meilleure position sociale, et c’est le cas avec le thon rouge toro. » Car seul un infime pourcentage de la population japonaise peut se permettre d’acheter un bon toro, qui coûte à peu près 75 dollars les deux petits morceaux de la taille d’une bouchée, et n’est disponible que dans les meilleurs bars à sushis. « Le meilleur toro est inaccessible », explique M. Gunji. « Il est mangé lors de dîners privés par nos hommes politiques et nos chefs d’entreprises. »

Le thon le plus prestigieux peut être péché au large des côtes de la Nouvelle-Angleterre et du Canada, de juin jusqu’à début novembre. Le poisson migre ici chaque été, partant du golfe du Mexique pour se nourrir des bancs de harengs, maquereaux, papillons de mers, et pagres qui vivent aux environs de Georges Bank. La quantité de nourriture, avec l’eau froide, rend le poisson plus gras que les cochons. Extraire un thon rouge de ces eaux revient à se servir librement dans une banque. Un thon rouge de bonne qualité a la même valeur qu’une voiture neuve, il vaut autant qu’une année entière passée à économiser de l’argent pour s’offrir un bateau ou que des vacances d’hiver aux Caraïbes. Mais peu de pêcheurs, à l’instar des Weiner, disposent du matériel et de l’expertise nécessaires pour attraper du thon rouge. Ce dernier détruit les filets, casse les cannes à pêche et se battra au bout de la ligne jusqu’à ce que ses muscles le brûlent et que son cœur explose.

    « Quand on parle à Steve, même quand il n’est pas sur l’eau, il donne toujours l’impression de scruter l’horizon à la recherche d’une nageoire. »

Les Weiner sont des pêcheurs à harpon, ce qui signifie qu’ils sont davantage des chasseurs que des pêcheurs : ils traquent le thon en haute mer. Lors des bonnes saisons, ils peuvent attraper jusqu’à 40 thons. Steve, 41 ans et de trois ans l’aîné de Brooks, fait figure de grand frère. Quand on parle à Steve, même lorsqu’il n’est pas sur l’eau, il donne toujours l’impression de scruter l’horizon à la recherche d’une nageoire, d’une petite ondulation dans l’eau ou d’un quelconque signe de la présence de poissons. Brooks est plutôt tête brûlée. Il s’est cassé le nez huit fois en jouant au hockey à l’université. « Un sacré choc à chaque fois », dit-il. La chirurgie réparatrice lui a fait don d’une fine cicatrice blanche. Son nez bouge de manière étrange quand il s’exprime. Kevin Wilson, un ami des Weiner qui conduit le bateau, et le fils de Steve, la douzaine, qui lit des bandes-dessinées dans sa couchette, complètent l’équipage.

La tour d’observation s’élève à 8,5 mètres de haut et n’est accessible que via des câbles métalliques, les haubans. Parcourant l’eau du regard à partir de ce point d’observation, Kevin explique que cette eau calme est propice à l’observation du thon, mais qu’un remous rendrait la situation plus difficile pour le poisson, qui n’entendrait pas le bateau s’approcher. Steve escalade les haubans avec Kevin, et ils se tiennent dos à dos, face au port et à tribord, balayant à 120 degrés l’étendue d’eau légèrement mouvante. Brooks est juste en-dessous d’eux, assis dans une élingue, passant au crible la courbe devant eux. Timmy Voorheis – aux commandes de l’avion d’observation – parade dans le ciel au-dessus d’eux. Avec le bourdonnement de l’avion à l’arrière, sa voix couvre parfois le haut-parleur de la tour d’observation. Ses conversations avec Steve sont brouillées électroniquement de manière à ce qu’aucun autre pêcheur ne puisse les entendre. Dans la tour d’observation, un scanner radio grésillant laisse entendre les voix d’autres pêcheurs. Parfois, un pécheur enthousiaste l’oublie et parle du thon qu’il aperçoit sur une bande non protégée. Steve en profite alors pour conserver cette précieuse information. La rareté du thon rouge dans cette partie de l’océan est une des raisons qui explique son prix si élevé ; et réciproquement, son prix se trouve justifié du fait qu’il soit si rare. D’après la commission internationale pour la conservation des thons de l’Atlantique, une organisation qui s’occupe de surveiller et de réguler la pêche, le nombre de thons rouges adultes dans la partie ouest de l’océan Atlantique a considérablement baissé depuis le milieu des années 1970, au moment où le marché japonais s’est ouvert à cette denrée. Un graphique qui s’appuie sur ces chiffres ressemble à ceux que l’on peut voir dans les dessins humoristiques, représentant le monde des affaires, où un patron s’apprête à sauter par la fenêtre. L’année 1970 sur le côté gauche du graphique indique 220 000. Dans la colonne de droite, pour l’année 1990, la population a baissé de presque 90 % et ne s’élève plus qu’à 25 000. Ces chiffres sont bien sûr vivement discutés par les Weiner et de nombreux autres pêcheurs de thon industriel.

Le sort du thon rouge...

Suite : Ragemag

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Le 12 Août 2014

Méditerranée. Les petits métiers au thon rouge apprécieront !

On pourra dire que pendant tout son mandat, Maria Damanaki aura été à la botte des ONGE anti-pêche...

A quelques semaines de son départ de Bruxelles (1), la commissaire européenne à la pêche le démontre une nouvelle fois en publiant sur son blog des conseils de pêche durable tendancieux : « Pocket guide to your beach holidays ».

Des recommandations relevées par le marin du 8 août 2014 dans sa rubrique « ça ne manque pas de sel »

Extrait de « Pocket guide to your beach holidays » : « si vous passez quelques jours de vacances dans la région (Méditerranéenne ndlr), essayez par exemple d’éviter de manger du thon rouge alors que la saison de pêche est déjà terminée... » Ce qui est faux : les petits métiers disposent encore de quotas de pêche en Méditerranée !

Des recommandations pour les consommateurs qui « relèvent plus d'un représentant d'ONG environnementale extrémiste que d'un commissaire à la pêche de l'UE, » selon les organisations professionnelles qui ont vivement réagi, notamment en Espagne :

(1) Commission européenne : la presse relève que le ministre grec de la défense, M. Dimitris Avramopoulos, a été désigné dimanche candidat de la Grèce à un poste de commissaire européen. Selon la presse, le nouveau président de la Commission européenne, M. Jean-Claude Juncker, qui connaît le ministre grec de la défense depuis plusieurs années, serait intervenu de façon décisive dans ce choix. Source : Ambassade de France en Grèce (28 juillet 2014)

Pour suivre l'actualité de la pêcherie de Thon rouge (petits métiers) : Facebook Thon rouge de Ligne

https://fr-fr.facebook.com/thonrougedeligne

Beaucoup d'informations actualisées (régulièrement) et des vidéos....


Le thon rouge suivi par satellites



CNES

Ajoutée le 24 juil. 2014

Des scientifiques de l'IFREMER tentent de mieux comprendre les déplacements du thon rouge à la surface de globe, une espace menacée dont les stocks sont en nette amélioration. Ils utilisent pour cela les fameuses balises Argos.

Crédits : CNES. http://www.cnes.fr

Promotion en Poissonneries et Grandes Surfaces

 

Les plus belles recettes


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Le 17 Septembre 2014

Petits métiers : du thon rouge et des civelles...

Des thons, y'en a plein la mer, et des cons y'en a plein la terre !" Avec son incomparable faconde, le Ciotaden Gérard Carrodano a tôt fait de résumer en une phrase ce que pense tout le petit monde des pêcheurs provençaux. À savoir que le stock de thons rouges jadis menacé semble en bonne voie de reconstitution.

Quant aux civelles, les pêcheurs sont « payés » pour repeupler les rivières, alors que les civelles reviennent naturellement dans les cours d’eau !

L’état moyen des rivières sur la zone Rhône Méditerranée Corse s’est amélioré par rapport à 2012, grâce notamment aux pluies abondantes qui ont dilué les polluants, a expliqué Martin Guespereau, directeur général de cette agence de l’eau au cours d’une conférence de presse. Notamment dans les Alpes et en Corse.... « Des poissons migratoires, comme les civelles ou les aloses, reviennent dans nos rivières », a d’ailleurs noté M. Guespereau. Et ce, grâce à des passes à poissons ou des rivières artificielles. Extrait de La gazette des communes : Des panneaux indicateurs de rivières propres dans le Sud en 2015

En Charente-Maritime, pour une hausse du quota de civelles

La campagne dernière, 81 licences de pêche à la civelle avaient été accordées pour l'unité de gestion englobant la Gironde, la Seudre et la Charente ; 34 licences au nord pour la Sèvre niortaise. Ces pêcheurs avaient capturé en une semaine le quota dit « de consommation » qui aujourd'hui doit, selon le règlement européen, représenter 40 %. Le reste qui va au repeuplement est acheté par des financements publics. Mais les budgets étant insuffisants, tout le quota de repeuplement n'a pas été pêché, ce qui a constitué un manque à gagner pour la flottille. Dans ce contexte, le CRPM plaide pour le relèvement du quota de consommation, celui qui est mis sur le marché. La volonté de rouvrir le marché asiatique a été exprimée à la direction des pêches qui a laissé peu d'espoir aux responsables professionnels. Extrait de Sud-Ouest : Pêche : les dossiers de la rentrée

En Méditerranée, le thon rouge ne broie plus du noir

« Les observations indiquent un retour de l’espèce. Les petits pêcheurs espèrent en conséquence de nouveaux quotas. Sans agrément spécifique, Gérard Carrodano  qui pêche l’espadon à la palangre, ne peut relever les thons rouges qui semblent selon plusieurs sources concordantes de retour en Méditerranée. Une situation crispante pour les petits métiers qui prônent l’augmentation de leurs quotas.

Illustration de L'Encre de Mer : Gérard Carrodano, sentinelle de la mer

« Des thons, y’en a plein la mer, et des cons y’en a plein la terre ! » Avec son incomparable faconde, le Ciotaden Gérard Carrodano a tôt fait de résumer en une phrase ce que pense tout le petit monde des pêcheurs provençaux. À savoir que le stock de thons rouges jadis menacé semble en bonne voie de reconstitution.

Article de La Provence via L'Encre de Mer

Sentinelle de la Méditerranée, spécialiste des captures d’espèces vivantes pour les plus grands aquariums européens et pêcheur d’espadon à la palangre, ce marin expérimenté de 59 ans, qui passe bon nombre de journées en mer, est confronté à un problème de taille : des thons rouges se prennent dans ses lignes, mais il ne peut pas les relever car il est victime des quotas imposés par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Iccat)…

En Méditerranée, le thon rouge ne broie plus du noir

Les observations indiquent un retour de l'espèce. Les petits pêcheurs espèrent en conséquence de nouveaux quotas


Des thons, y'en a plein la mer, et des cons y'en a plein la terre !" Avec son incomparable faconde, le Ciotaden Gérard Carrodano a tôt fait de résumer en une phrase ce que pense tout le petit monde des pêcheurs provençaux. À savoir que le stock de thons rouges jadis menacé semble en bonne voie de reconstitution.

Sentinelle de la Méditerranée, spécialiste des captures d'espèces vivantes pour les plus grands aquariums européens et pêcheur d'espadon à la palangre, ce marin expérimenté de 59 ans, qui passe bon nombre de journées en mer, est confronté à un problème de taille : des thons rouges se prennent dans ses lignes, mais il ne peut pas les relever car il est victime des quotas imposés par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat).

"Ils ont oublié de me comptabiliser l'agrément du thon rouge alors qu'il ne s'en est jamais vu autant. Pas uniquement parce qu'on a imposé des quotas mais parce qu'il y a de la bouffe et que la qualité de l'eau s'est améliorée. Résultat, l'Iccat fait sa salade avec les thoniers senneurs aussi difficilement contrôlables que les plaisanciers, et nous, les petits métiers, on n'est pas protégés alors que nous sommes des petits bateaux à faibles quantités, des microbes dans la mer. Pourtant la ressource est là. Nous, on exerce un métier de passion et ils nous démolissent", s'agace Gérard Carrodano.

"Cette répartition des quotas est un scandale"

Lobbying intense ou véritable photographie d'une recrudescence salvatrice ? Depuis 2007 et l'avis alarmiste du comité scientifique de l'Iccat et les campagnes de sensibilisation menées par certaines ONG, le plan de reconstitution (2007-2022) ne cesse d'opposer les petits métiers aux instances internationales qui ont fixé les quotas de la France à 2 471 tonnes, répartis en 2 199 tonnes pour la Méditerranée, 247 tonnes pour l'Atlantique et 25 tonnes pour la pêche de plaisance.

Mais avec seulement 33 autorisations de pêches cette année, la région tire la langue quand les thoniers senneurs réalisent parfois leurs quotas en deux jours... "De mon point de vue d'ONG, c'est clairement un scandale cette répartition des quotas quand on sait qu'un petit pêcheur fait vivre deux familles par an", estime même Denis Ody, responsable de la cellule Marine Méditerranée du WWF.

Dans ces conditions, peut-on attendre de l'Iccat qu'elle modifie ses quotas pour répondre aux exigences artisanales ? "L'Iccat voit ses quotas de façon globale depuis des zones de vérification situées aux Baléares. Et il y a eu des abus des senneurs dans la zone qui ont entraîné la baisse des quotas (à 13 500 tonnes globalement quand les captures atteignaient 50 000 tonnes en période de surexploitation, NDLR)", éclaire Christian Molinero, président du comité des pêches de Paca.

Lequel entrevoit tout de même une éclaircie pour les artisans pêcheurs ulcérés par une "présence massive des thons" qui s'oppose à une saison ratée en partie par une météo capricieuse : "On nous a promis un rehaussement des quotas, mais la question est avant tout de savoir si cela sera bénéfique aux senneurs ou aux petits métiers qui auraient bien besoin de plus pour vivre. Pour l'instant, on attend de voir si les conseillers de Cuvillier (ex-ministre chargé de l'Économie maritime, NDLR) vont rester auprès du nouveau secrétaire d'État Alain Vidalies", explique Christian Molinero, dans l'attente d'une décision imminente : "La nouvelle devrait être connue en octobre. On verra bien alors si on nous délivre des autorisations de pêche supplémentaires. En réalité, on n'a pas besoin de grosses quantités".

À cela une explication : si les prises sont trois fois moindres qu'auparavant, elles sont largement compensées par des tarifs conséquents. Cet été, sur le quai des Belges, le kilo de thon rouge se négociait entre 18 et 20 €/kg.

Retrouvez dans notre Edition Abonnés le commentaire de Denis Ody, responsable de la cellule Marine Méditerranée du WWF et l'Ifremer qui confirme les observations des pêcheurs

Franck Meynial

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Le 26 octobre 2014

Le thon rouge de retour en Méditerranée

Victime d'une pêche intensive, le thon rouge avait pratiquement disparu en Méditerranée. Grâce à des quotas de pêche réduits drastiquement en 2008, sa population a triplé par rapport aux années 50.



Source : France 3

Le thon rouge est de retour à Sète et dans toute la Méditerranée. Depuis 2008, on croyait qu'il avait disparu et les quotas encadrant sa pêche avaient été réduits à l'extrême. Aujourd'hui, les pêcheurs doivent remplir après chaque sortie en mer des documents et formulaires pour protéger ce produit de luxe.

Martial Lubrano, pêcheur à Sète, déclare qu'on ne "peut pas vendre le poisson" si tous les formulaires ne sont pas remplis. A l'époque, les pêcheurs ont été montrés du doigt après des heurts parfois violents avec des écologistes qui leur reprochaient une pêche intensive.


Une population qui a triplé par rapport aux années 50

Des scientifiques ont réalisé récemment un comptage de la population du thon rouge en Méditerranée et celle-ci a triplé par rapport aux années 50. Alors que l'Europe s'apprête à définir les quotas de 2015, les pêcheurs veulent demander une augmentation de 5%.


Suivre la productivité primaire océanique pour mieux gérer les pêcheries



Monitoring pelagic habitats to support future EU policies

European Commission

Author: Jean-Noël Druon

Joint Research Centre – Institute for the Protection and Security of the Citizen - Maritime Affairs Unit

2014

Source et téléchargement du document : Bookshop Europa 

Strategic view on how the daily monitoring of marine water-column habitats will support the future EU integrated maritime policy (MSP, CFP, MSFD) to stimulate ecosystem health and blue growth

This report is a prospective document which aims at showing the potentials of marine productivity and fish habitat monitoring to support the EU Integrated Maritime Policies. The main proxy for marine productivity relies on the daily tracking of productive frontal systems of the surface ocean (chlorophyll-a fronts) and of the hydrological tolerance of a specific species by physical ocean models.

The monitoring of pelagic habitats allows to introduce the still lacking spatial and environmental dimensions in the fisheries management to a) improve stock assessments, b) adjust fishing opportunities to the productivity of marine ecosystems, c) identify in space and time the essential fish habitats to preferably protect for sustainable catches and d) limit by-catch by differentiating target from non-target species habitats.

Other applications such as the risk of ship strike with large cetaceans or the eutrophication detection illustrate the capacities of the pelagic habitat monitoring to support the integration of multiple human activities within the EU Maritime Spatial Planning. The policy exploitation of this field of research requires the integration of the fishery and environmental scientific disciplines

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