Quatre banques mettent le grappin sur les crevettes grises !

Quatre banques européennes prennent le contrôle du commerce des crevettes grises !

Quand vous grignoterez des crevettes grises au moment de l’apéritif, vous pourrez avoir une pensée pour trois néerlandaises et une islandaise : Rabobank, ABN Amro, Friesland Banq et Landsbanki.

La Commission européenne vient d’autoriser ces quatre banques à mettre le grappin sur le plus grand fournisseur de crevette grise en Europe. A savoir le groupe néerlandais Heiploeg (300 millions d’euros de CA).

La filière de la crevette grise « Crangon crangon » représente un chiffre d’affaires de plus de 500 millions d’euros dans l’Union Européenne pour une production comprise entre 30000 et 40000 tonnes chaque année. La pêcherie est concentrée au Sud de la Mer du Nord dans les eaux côtières peu profondes de la mer des Wadden (qui s'étend sur 450 kilomètres le long du littoral depuis les Pays-Bas jusqu'au Danemark en passant par la côte allemande). (1)

Une flottille de 500 navires pour 35.000 tonnes de crevettes grises

Le stock de crevette grise reste en bon état, comme le reconnaissent les ONG, qui dirigent principalement leurs critiques contre les captures accessoires et les techniques de pêche «qui touchent le fond». Le niveau de capture des dernières années ne met pas en danger le stock. Près de 35 000 tonnes de crevettes grises pour une flottille de 500 bateaux de pêche.

Trois pays représentent 95 % de la production européenne totale. Les Pays-Bas sont le premier producteur (47 % de la production totale de l’Union européenne), suivis par l’Allemagne (38 %) et le Danemark (9 %).

Les Pays-Bas disposent des navires les plus puissants qui, en outre, pêchent la plupart du temps de façon continue, atteignant le taux le plus élevé de débarquements par bateau (105 tonnes en 2010). Le Danemark jouit d’une flotte très efficace grâce à des navires à la pointe de la modernité et des systèmes de pêche dynamiques. La flotte allemande compte un grand nombre de navires de petite taille et anciens, associés à un type de pêche fortement saisonnier et à une pêche hivernale très réduite.

La crevette grise compte parmi les cinq espèces favorites (en ce qui concerne la valeur) des flottes néerlandaise et allemande. Les chaluts à perche des Pays-Bas et de l’Allemagne, de la catégorie des 12 à 24 mètres de longueur, dépendent presque entièrement des revenus tirés de la crevette grise, tandis que les chaluts à perche danois, s’ils ciblent aussi la crevette grise en premier lieu, pêchent également en partie des poissons plats et ont la possibilité d’opter pour le lançon.

Un marché de plus de 500 millions d'euros contrôlé par deux sociétés hollandaises

Le marché européen est contrôlé à plus de 80 % par deux sociétés néerlandaises, Heiploeg et Klaas Puul, qui achètent environ 30 000 tonnes de crevettes grises par an. La crevette semble constituer une activité profitable pour les transformateurs.

La crevette grise effectue un voyage de deux semaines vers le Maroc, où elle est décortiquée. L’utilisation massive de conservateurs (acide benzoïque, acide sorbique) garantit une plus longue durée de vie du produit.

La Belgique constitue le principal marché de consommation (plus de la moitié du marché européen total pour la crevette grise), suivie des Pays-Bas et de l’Allemagne. Plus de 90 % du marché est formé de crevettes décortiquées. Le premier marché de crevettes non décortiquées est la France, suivie de la Belgique.

Avant l'arrivée des 4 banques, les pêcheurs de crevettes grises de la Mer du Nord s'inquiétaient pour leur avenir. Les deux transformateurs majeurs, Heiploeg et Klaas Puul, se trouvaient en position délicat. "Certains pêcheurs sont inquiets de la durabilité des activités de transformation néerlandaises car les deux leaders n’offrent aucune garantie indiscutable de continuité : HEIPLOEG n’a pas d’actionnaires (elle appartient à un investisseur privé) et KLAAS PUUL est une entreprise familiale mais n’a pas d’héritier dans les affaires."

Sont-ils plus rassurés depuis l'arrivée de ce pool bancaire (qui contrôle dorénavant la principale charnière de la filière) ?

Philippe Favrelière (actualisé le 31 août 2012) avec le concours de l'étude du Parlement européen : La pêche à la crevette grise de la Mer du Nord (2011)

(1) La mer des Wadden s'étend sur 450 kilomètres le long du littoral de la mer du Nord du Helder aux Pays-Bas jusqu'à Esbjerg au Danemark en passant les zones d'estuaires de la côte allemande, couvrant une zone d'environ 10 000 km²).

Autres articles :


Pour aller plus loin...

En France, la crevette grise fait partie de l'histoire !

Sur l’île d’Oléron, La Cotinière a été, dans les années 1970, le premier port crevettier de France. Depuis, la pêche s’est diversifiée afin que le port charentais ne soit plus dépendant d’une seule espèce. Il ne reste donc aujourd’hui plus que six caseyeurs qui pêchent la crevette rose et une petite dizaine de chalutiers seulement à traquer l’été la crevette grise. (Source : Littoral sur France 3)

En effet selon une étude de l’Institut des Pêches Maritimes (l’ancêtre de l’Ifremer) « La pêche des crevettes au chalut et les problèmes de sélectivité » publiée en 1965 :

En Atlantique comme en Manche, les régions riches en crevettes se situent au voisinage des Estuaires : au large de la Gironde, en Loire atlantique et en baie de Seine. Dans chacun de ces secteurs, la production de crevettes grises est de l'ordre du tiers du total des mises à terre qui varient annuellement entre 1 400 et 1 800 tonnes.

Le port de La Cotinière, dans l'île d'Oléron, vient en tête avec des captures dépassant généralement 400 tonnes. Viennent ensuite Saint-Nazaire et Le Croisic, Honfleur, Trouville et Le Havre, puis la région voisine de la baie de Somme avec Le Crotoy, et enfin Dieppe et Boulogne. La pêche des crevettes est également pratiquée, avec des rendements moindres au long des côtes vendéennes, en baie du Mont Saint-Michel et sur la côte est du Cotentin.

Les lieux de pêche de la crevette rose ou « bouquet » sont sensiblement les mêmes. Mais la production annuelle ne dépasse guère 500 tonnes dont près de 70 % proviennent des captures faites au moyen de casiers par les artisans de Saint-Nazaire, du Croisic, de La Turballe et pour de faibles quantités, sur toutes les côtes rocheuses de Bretagne. Le reste (30 %) est pris au chalut dans la région de La Cotinière et de Royan où l'on pêche parfois au casier sur les fonds rocheux littoraux.

Une nouvelle page s'ouvre avec la crevette impériale...

La crevette impériale selon la tradition

Bernard et Sophie Montauzier élèvent des crevettes impériales dans l'Île d'Oléron, ils sont membres de l'Acrima (Association crevette impériale des marais charentais).

«C'est le top de la crevette ! », plaisante, à demi-mot, Bernard quand on lui demande ce qui fait la particularité de la crevette impériale. Bernard et sa femme ont repris l'exploitation familiale depuis 1996 et sont ostréiculteurs à la base. « Mais avec la mortalité qui s'est intensifiée, on a dû se diversifier, on fait maintenant des palourdes, des huîtres et des crevettes impériales. » Avec une production qui atteint 200 kilogrammes par an, la crevette impériale reste une activité de complément pour le couple. Surtout que l'élevage de l'animal grisâtre - qui atteint une vingtaine de grammes - demande un protocole bien particulier, si on veut faire les choses dans les traditions comme Bernard et Sophie.

Protocole

« L'important est de bien travailler la claire afin d'éviter les parasites et les crabes », explique Bernard. L'impériale est un carnivore qui chasse pour se nourrir : « Nous, on ne veut pas les nourrir, alors on utilise un fertilisant biologique qui produit la proie des crevettes qui grandissent en faible densité, une crevette et demi au mètre carré en moyenne. »

La crevette impériale a, en plus, la particularité de très bien s'accorder avec les huîtres dans les claires puisqu'elle limite le développement des algues. Après trois mois, quand la mi-juillet arrive, vient alors le temps de la pêche qui se déroule la nuit. « Je mets le réveil tous les jours à minuit et demi ou 1 heure et je pose des filets dans les claires afin de faire les prélèvements en fonction des demandes. »

Le couple tient absolument à vendre le produit vivant sur les marchés et dans leurs points de vente grâce à des viviers, ce qui a d'ailleurs un côté ludique : « Quand les gens repartent, les crevettes bougent dans leur sac et parfois les clients nous racontent des anecdotes assez marrantes des crevettes qui sautent encore un peu partout dans la cuisine au moment de la cuisson », raconte Sophie.

Suite dans Sud Ouest


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Choisir les crevettes "bouquet" de nos côtes et les crevettes impériales de nos aquaculteurs...

Pêche à la crevette. La campagne est lancée (Le Télégramme)


Début juillet, en rivière de Pénerf, six bateaux mettent leurs casiers à l'eau pour capturer «le bouquet», la grosse crevette rose. Patrick Rival, à bord du Tamouré, aidé par son fils Jérôme, va débuter la campagne en utilisant plusieurs centaines de casiers avec un maillage adéquat pour épargner les jeunes crevettes.

Où posez-vous les casiers ? Nous allons jusqu'à la pointe Saint-Jacques et le Roaliguen.

Où vendez-vous votre pêche ? Nous préférons Lorient, mais plusieurs vont à la Turballe (44).

Votre pêche est-elle suffisante pour faire le déplacement ? Nous avons des viviers proches de nos domiciles où nous stockons nos produits pendant trois jours en attendant une quantité suffisante, et parfois, nous comptons aussi sur la hausse des cours.

Quel est le meilleur mois pour les pêcheurs ? Le mois d'août est le plus intéressant en raison de la demande de la part des estivants. Nous sommes tributaires de la météo et il est bien difficile de dire quelle est la période la plus abondante. Il faut partir avec l'espoir de ramener des casiers garnis.

Que mettez-vous comme appât ? Nous utilisons les tacauds en priorité, avant la sardine.

Vos casiers résistent-ils au mauvais temps ? Ils sont reliés entre eux par des cordes et tenus par une ancre, ce qui leur permet d'être ballotés par les courants.

Crevette bouquet

La crevette bouquet Palaemon serratus est une crevette d'eau de mer, parfois également appelée crevette rose, est une crevette marine de la famille des Palémonidés à la vaste répartition géographique (en France : de la Manche à la Méditerranée). Elle vit de 0 à 60 m de profondeur sur des fonds rocheux, sablo\-vaseux ou dans les herbiers, suivant les saisons et son âge; son régime alimentaire est de nature omnivore.

Les crevettes femelles sont plus grosses que les mâles (15 g contre 7 g). Evidemment, son nom le présuppose, on peut réaliser avec un bouquet de crevettes. Source : Aquaportail

Photographies : crevette bouquet Palaemon serratus (wikipedia)

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Connaissez-vous les gambas de Charente-Maritime ? (France 3 Poitou-Charentes)

Par Elodie Gérard

C'est l'autre star des bassins de Marennes-Oléron : la crevette impériale japonaise... made in Charente-Maritime.

Dans le bassin de Marennes-Oléron, ne poussent pas que des huitres. Des gambas y sont également élevées : il s'agit en fait de crevettes impériales japonaises.

Sur le littoral, les éleveurs ont ouvert leurs portes la semaine dernière afin de faire découvrir aux consommateurs ce produit trop méconnu.

L'impériale, qui se vend sur les étals aux alentours de 38 euros le kilo, se consomme plutôt poêlée, flambée au cognac ou à la plancha.

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La crevette impériale selon la tradition (Sud Ouest)

Bernard et Sophie Montauzier sont les seuls producteurs de crevettes impériales, membres de l'Acrima (Association crevette impériale des marais charentais), dans l'île d'Oléron.

«C'est le top de la crevette ! », plaisante, à demi-mot, Bernard quand on lui demande ce qui fait la particularité de la crevette impériale. Bernard et sa femme ont repris l'exploitation familiale depuis 1996 et sont ostréiculteurs à la base. « Mais avec la mortalité qui s'est intensifiée, on a dû se diversifier, on fait maintenant des palourdes, des huîtres et des crevettes impériales. » Avec une production qui atteint 200 kilogrammes par an, la crevette impériale reste une activité de complément pour le couple. Surtout que l'élevage de l'animal grisâtre - qui atteint une vingtaine de grammes - demande un protocole bien particulier, si on veut faire les choses dans les traditions comme Bernard et Sophie.

Protocole

« L'important est de bien travailler la claire afin d'éviter les parasites et les crabes », explique Bernard. L'impériale est un carnivore qui chasse pour se nourrir : « Nous, on ne veut pas les nourrir, alors on utilise un fertilisant biologique qui produit la proie des crevettes qui grandissent en faible densité, une crevette et demi au mètre carré en moyenne. »

La crevette impériale a, en plus, la particularité de très bien s'accorder avec les huîtres dans les claires puisqu'elle limite le développement des algues. Après trois mois, quand la mi-juillet arrive, vient alors le temps de la pêche qui se déroule la nuit. « Je mets le réveil tous les jours à minuit et demi ou 1 heure et je pose des filets dans les claires afin de faire les prélèvements en fonction des demandes. »

Le couple tient absolument à vendre le produit vivant sur les marchés et dans leurs points de vente grâce à des viviers, ce qui a d'ailleurs un côté ludique : « Quand les gens repartent, les crevettes bougent dans leur sac et parfois les clients nous racontent des anecdotes assez marrantes des crevettes qui sautent encore un peu partout dans la cuisine au moment de la cuisson », raconte Sophie.

Suite dans Sud Ouest
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Le 6 Octobre 2014

Honfleur : À la pêche à la petite grise à bord du Désiré



Virgile, patron du « Désiré », barre le bateau tandis que Teddy « vire le chalut » pour ensuite trier les crevettes. Virgile, patron du « Désiré », barre le bateau tandis que Teddy « vire le chalut » pour ensuite trier les crevettes.

Source : Ouest France

Pour trouver des milliers de crevettes grises, sur les étals de la Fête de la crevette, ce week-end, les pêcheurs honfleurais ont passé des nuits entières en mer. Nous avons embarqué avec eux...

Reportage

Ils sont sept équipages honfleurais, à braver les flots pour ramener la fine crevette grise dans nos assiettes. Virgile Zambon, 37 ans, et Teddy, 27 ans, embarquent six nuits par semaine, pour la pêcher de mi-août à fin octobre. Ces jours-ci, Virgile met le cap au large, dès 19 h 30, à bord du Désiré, qu'il a acquis en 2011. Les deux courageux partent à l'heure où la plupart des travailleurs sont rentrés dans leur foyer.

Chalut à l'eau

Un défilé de bateaux franchit le sas-écluse. Ils se rendent au sud du chenal de Rouen, au large de Trouville, en trois quarts d'heure. Dès lors, le « spectacle » commence sur le pont. « On met le chalut à l'eau à l'aide du portique enrouleur, et on file le chalut, autrement dit, on racle le fond, en navigant tranquillement pendant une trentaine de minutes. Ensuite, on remonte et on vire le chalut. » Virgile et Teddy renouvellent l'opération six fois.

Puis, la crevette est calibrée au travers d'un crible : tout ce qui est trop petit retourne à l'eau. La capture déversée sur la table est ensuite triée. Coquillages et petits crabes retrouvent leur liberté. Les vingt kilos de crevettes grises pêchées à chaque trait sont déversées et se trémoussent, toujours sur le pont, dans le vivier de stockage, qui est « alimenté, en continu, d'eau de mer, afin de les garder en vie ».

Exemple de pêche au chalut de crevette




Pêche à la crevette sur le chalutier (CHARLENE JO)

Entre les différentes phases, en plein-vent, peu de répit, mais après le tri, Virgile et Teddy, comme à chaque sortie, s'octroient un casse-croûte préparé sur le pouce. Un moment de réconfort et de complicité dans la nuit noire et froide de la Manche, qui leur permet de tenir le coup jusqu'à 7 h du matin... Car il reste encore à revenir au Havre, avec un butin de 120 kg de crevettes, que le patron pêcheur vend essentiellement à un mareyeur dieppois, comme beaucoup de ses confrères.

Viennent alors le rangement des crustacés en cagettes, et leur livraison au quartier Saint-François. À 6 h, Virgile et Teddy sont enfin prêts à ramener Le Désiré à bon port, et à aller dormir jusqu'au début d'après-midi. Pour les Honfleurais, ils réservent 20 à 30 kg de ces « belles crevettes, bien noires, et bien vives », les vendredis, samedis, et dimanches matins, sur le marché aux poissons, où l'étal d'Ingrid, l'épouse de Virgile, sera sûrement pris d'assaut par les amoureux de petite grise sur pain brié beurré !

Samedi 4 et dimanche 5 octobre, 20e Fête de la crevette à Honfleur. Expos de peintures et de maquettes, démonstration de ramandage, visite de vieux gréements et de la vedette SNSM, démonstrations culinaires avec les Toques normandes, déambulations en costumes normands, concerts, vente de crevettes. Dimanche, à 16 h, concours d'écalage de crevettes.

Frottez-vous à notre quiz

« Connaissez-vous la petite grise ? »

Vers 1850, environ 300 personnes pêchaient la crevette



La pêche à la crevette se pratiquait aussi à pied, à marée basse. La pêche à la crevette se pratiquait aussi à pied, à marée basse. |

Source : Ouest France

L'histoire

C'est LA spécialité culinaire de Honfleur, mais pas seulement. Depuis plus de 200 ans, la pêche à la crevette est l'une des activités majeures du port. « Vers 1850, elle occupe un tiers des inscrits maritimes, soit environ 300 personnes, explique Xavier Lerallu, auteur d'une étude sur les pêches de l'estuaire de la Seine. À ces marins-pêcheurs, il faut ajouter une cinquantaine de femmes qui cueillent les moules sur le banc du ratier et qui ramassent aussi, avec un haveneau (appelé une fouine en Normandie), la petite grise. »

Chalut, diable et réserveux

Port de pêche artisanale, la flottille honfleuraise se compose de modestes embarcations. « Notamment des chaloupes de deux à cinq tonneaux car la pêche à la crevette, c'est pour les petits bateaux ! »

Les Honfleurais utilisent des chaloupes demi-pontées, munies du chalut à panneaux ou de chaluts à perche. « La pêche se déroule d'août à novembre. Durant l'entre-deux-guerres, une barque rapporte, à chaque marée, cinq à sept « chaudières » de crevettes. La chaudière pèse 12 kg. »

Quelques pêcheurs utilisent aussi le diable, « un filet dormant de 18 à 20 m de longueur, en forme de cône très effilé. L'avantage du diable est de pouvoir pêcher en même temps d'autres espèces : merlans, éperlans, anguilles. »

Pour conserver la crevette qui doit être vendue vivante, les marins utilisent un « réserveu », « un réservoir immergé en forme de petite barque, traîné par le bateau et maintenant dans l'eau le petit crustacé ».

Au fil des décennies, la pêche à « l'or gris » s'est raréfiée. « Les bancs de sable sont remontés à cause des endiguements. » Au début des années 80, on estime la production annuelle à 500 tonnes, « une production toutefois sous-estimée car la crevette passe rarement en criée ». Aujourd'hui, la production dans l'estuaire de la Seine se limite à une centaine de tonnes : « Un chiffre faible comparé aux 25 000 tonnes des deux principaux pays producteurs européens que sont l'Allemagne et la Hollande. »

Calais : deux crevettiers nous livrent leurs conseils pour aller à la pêche aux crustacés



Cette semaine, les crevettiers étaient nombreux sur la plage de Calais. C’est le début de la saison pour la crevette grise. Nous avons rencontré José Leprince et Laurent Delabye. Hier matin, ils avaient ressorti leur épuisette pour sonder les fonds sableux. Ils nous confient les ficelles de la pêche de ce gouteux crustacé.

Source : La Voix du Nord par Dominique Salomez Publié le 27/04/2013

José et Laurent pêchent la crevette grise en saison : d’avril à juin et de septembre à novembre.

Marée descendante, hier au petit matin. Dans la lumière douce du jour qui se lève, le bord de mer est convoité par les pêcheurs de vers noirs qui cherchent dans le sable l’appât pour le concours sur la jetée de ce dimanche. Ici et là, les mouettes rôdent autour des seaux temporairement délaissés dans lesquels gambillent une poignée de crevettes, presque translucides. C’est le début de la saison pour pêcher la petite grise qu’on savoure volontiers avec du pain beurré. Cette semaine, avec les belles journées printanières, les crevettiers ont été nombreux, de l’eau juste la taille, à aller et venir en raclant les fonds sableux avec leur épuisette. À faire le trait, dit-on dans le jargon. Ce matin-là, c’est José Leprince et Laurent Delabye que nous sommes allés rencontrer, histoire d’apprendre toutes les ficelles pour coincer le petit crustacé dans nos filets.

On vous le dit d’emblée, c’était une petite pêche. « Les coefficients (hier de 105) étaient trop forts, estime Laurent, l’idéal ce sont les marées qui repoignent ». Comprenez, quand les coefficients remontent après de petites marées. « On vient une heure et demie après le début de la marée descendante. Après les conditions idéales, c’est d’avoir un vent de terre (sud-est) qu’on a dans le dos et une mer qui n’est pas trop agitée. Plus la mer lance, plus c’est difficile », poursuit José, Calaisien d’origine. Il travaille aujourd’hui dans l’Oise, mais revient souvent dans la ville qui l’a vu grandir. À chaque retour il en profite pour venir pêcher sur le bord de mer. Le bar, les poissons plats, le bouquet, la crevette grise… C’est d’ailleurs en posant leurs lignes respectives que José et Laurent sont devenus amis. « Pêcher, c’est un plaisir, ça détend et ça permet de passer un moment ensemble. On pêche en petite quantité et on trie », commente José en revenant de l’eau avec son épuisette chargée. Dans le filet, crevettes, crabes et petits poissons frétillent entre les paquets d’algues et les cailloux.

Tous les crustacés qu’il puise de la mer sont passés au trieur. « C’est comme un tamis avec des barreaux espacés de six millimètres ». Toutes les crevettes trop petites sont rejetées à la mer. « Quand on a une belle marée, on peut pêcher jusqu’à trois ou quatre kilos de crevettes. Ou le double, si on ne trie pas et qu’on prend tout. Mais à quoi ça sert ? On n’est pas des viandards. Il faut que tout le monde pêche raisonnablement. Sinon il y aura de plus en plus de contrôles et puis il faut être respectueux de l’environnement », insiste Laurent. Hier, les deux crevettiers ne risquaient pas d’être retoqués pour surpêche. « On aura juste un bol. Ce soir, je vais pêcher à Sangatte du côté de l’épave Costa Michelos. Si je ramène un bar, on fera peut-être une sauce avec les crevettes de ce matin ». Sinon, ce sera préparé de manière simple pour l’apéro : deux à trois minutes dans l’eau bouillante très salée.

Abondance exceptionnelle de crevettes grises en Baie de Somme



Pousseux à Ault Onival, décembre 2013

Reportage France 3 Picardie Sabine et Bernard Godard. Montage Nicolas Duchet.

Les crevettes grises sont abondantes sur le littoral picard en cette fin d'automne 2013. La pêche traditionnelle au pousseux se pratique à marée descendante.

Source : France 3 Picardie Publié par picardielamer le 09/12/2013

La pêche des crevettes grises est saisonnière, elle est généralement plus abondante à l’automne. Mais en cette fin d’année 2013, pêcheurs professionnels et amateurs s’accordent à dire que les quantités pêchées sont particulièrement importantes. Après une baisse régulière des stocks entre les années 1970 et 2000, on semble assister à un renversement de tendance. La Picardie produit 30 à 40 % de la pêche de cette espèce en France.

Abondance de crevettes en Baie de Somme à l'automne 2013



Picardie, la mer

Ajoutée le 9 déc. 2013

La pêche des crevettes grises est saisonnière, elle est généralement plus abondante à l'automne. Mais en cette fin d'année 2013, pêcheurs professionnels et amateurs s'accordent à dire que les quantités pêchées sont particulièrement importantes. Après une baisse régulière des stocks entre les années 1970 et 2000, on semble assister à un renversement de tendance. La Picardie produit 30 à 40 % de la pêche de cette espèce en France.

« Des crevettes, en ce moment ? On en pêche à ne plus savoir qu’en faire…. »  Tous les pêcheurs de la Baie s’accordent à le dire. Cet automne 2013 est particulièrement favorable à la petite crevette grise, celle qu’on nomme sauterelle en Picardie. « Il y en a presque trop, lâche Alain Henry, pêcheur à bord du Flot Bleu, on n’a jamais vu ça. »

Mêmes mines réjouies chez les particuliers, sur les sables de la plage d’Onival, dans les rangs des pêcheurs au pousseux. Ce lundi matin, nous croisons là Rachid, Jean-Marie, Ludovic ou François… Les uns viennent ici avant d’aller pointer à l’usine, les autres sont en retraite. Ils sont souvent plusieurs dizaines, longeant les vagues et glissant devant eux leur large haveneau.

Au bout de quelques minutes, ils le relèvent, trient ce qu’ils ont piégé, rejettent les petits poissons ou les morceaux de bois flotté superflus, mettent les plus grosses crevettes dans leur besace. Et c’est reparti, parallèlement au littoral, ils poussent. A pied, cette pêche se pratique à marée descendante. Ceux qui aiment faire durer le plaisir s’attardent quelques instants encore à l’étale. La crevette vit sur les fonds sablo-vaseux, elle s’enfouit dans le sable au moment de la basse mer et nage près du fond quand elle est pleine.

En bateau, la crevette grise se pêche au chalut. Le Flot Bleu, le Tarnero, l’Orca, le Hourdellois … nombreuses sont les unités qui ont pour habitude de pratiquer cette pêche. Difficile pourtant d’évaluer les quantités pêchées cette année. En Baie de Somme, comme en Baie de Seine où la production est également particulièrement importante, la crevette grise passe rarement en criée, les statistiques de pêches sont par conséquent imprécises.

« De manière générale, la production de crevettes grises sur les côtes françaises est très fluctuante, d’une année sur l’autre, explique Alain Têtard, du laboratoire Ressources Halieutiques Ifremer de Port-en-Bessin. La production nationale est historiquement en baisse avec une diminution d’un facteur 5 environ pour la Baie de Somme depuis les années 1980, mais avec une embellie ces dernières années (2006 et semble-t-il cette année 2013). Nous n’avons pas actuellement d’idée claire sur les causes de ces variations, la stabilisation voire l’inversion de la courbe de tendance est une bonne nouvelle vis-à-vis de la crainte d’une continuation de la diminution de l’espèce en France. » La Baie de Somme contribue sans doute pour 30 à 40 % de la production nationale.

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