Margiris. Super chalutier dans l'Océan Mondial

Abidjan : le super chalutier hollandais arrive au port de pêche en ce début de ramadan...

28 juin 2012. Ijmuiden (Pays-Bas) : Greenpeace tente de stopper l’appareillage du chalutier-usine FV MARGIRIS en route pour l’Australie. Ce super chalutier de l’armement hollandais, Parlevliet & Van der Plas (P&P) (1), n’est pas le bienvenu dans les eaux australiennes… Une pétition circule sur le net à l’intention du Ministre australien des pêches : Stop the Super Trawler ?

23 juillet 2012. Abidjan (Côte d’Ivoire) : Le MS MARGIRIS mouille au port de pêche ivoirien avec 4000 tonnes (2) de poisson congelé à bord. En ce début de ramadan, cette grosse cargaison de poisson est une véritable aubaine dans ce pays qui a du mal à se relever de plusieurs années de guerre civile.... (3)

Hien Sié, Directeur général du Port Autonome d’Abidjan (Paa) a révélé que c'est la première fois qu'un navire de pêche battant pavillon lithuanien et affrété par Parlevliet & Van der Plas, une société Néerlandaise spécialisée dans le trafic de poissons congelés en carton et long de 136,12 m fait escale au Port d'Abidjan pour décharger du poisson. En effet, c’est un chalutier qui fait ses opérations habituelles en haute mer. Ce navire qui a, à son bord, 4000 tonnes de poissons, compte en décharger 2000 tonnes à Abidjan. Pour Hien Sié, le choix du port d'Abidjan est relatif à la qualité de ses infrastructures et à ses performances. Mieux, de nouvelles mesures ont été prises au niveau de la sécurité et de l'exploitation au port de pêche. « Nous sommes décidés à mettre de l'ordre car l'espace doit être accessible aux seuls grossistes. Les détaillants doivent rester en dehors du port », a-t-il expliqué. Hien Sié qui a évoqué la question des infrastructures du port de pêche dont le quai est physiquement détérioré a expliqué que des projets sont en cours de finalisation afin d'améliorer ces infrastructures vieilles de 40 ans. Objectif : Accueillir de grands navires qui ont un tirant d'eau de 10m. Quant au ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, Kobenan Adjoumani Kouassi qui a visité le navire, il a fait savoir que ‘‘tant qu'il y aura du poisson en abondance, le prix va baisser’’. En Côte d'Ivoire, la consommation actuelle de poissons est estimée à 500.000 tonnes contre une production nationale de 40 000 tonnes. Source : Le Patriote

Fin août 2012. Davenport (Tasmanie - Australie) : Le chalutier FV Margiris arrive en Australie.

Le FV Margiris est basé dans le port de Davenport en Tasmanie. L'Autorité australienne de gestion de la pêche (AFMA) lui a réservé un quota de 18.000 tonnes de petits pélagiques (10.500 tonnes de chinchard + 7.500 tonnes de redbait) au sud de la grande île australienne, indiquant que le Margiris n'aura quasiment pas d'impact, voire aucun, sur l'éco-système, et il sera soumis à de strictes limites de quotas de pêche. Il ne pourra pêcher que 10% des poissons disponibles, un pourcentage inférieur aux normes internationales selon l'Autorité australienne (qui a consacré plusieurs pages de son site web à se justifier : Super trawler FAQs)

L’AFMA veut répondre aux accusations des associations de pêche récréative, très inquiètes pour ces petits poissons qui leur servent d’appâts. Elles n’admettent pas que les autorités australiennes laissent entrer un navire aussi gros : « Ce navire de 9.500 tonnes, long de 143 mètres, est un des plus gros chalutiers au monde, et c’est la première fois qu’un si grand bateau de pêche va opérer dans nos eaux… »

Le supertrawler a été accusé par Greenpeace dans le passé de surpêche au large de la côte ouest de l'Afrique. Où que ce bateau se soit rendu, il a détruit les stocks de poissons et les moyens d'existence des pêcheurs, affirme Nathaniel Pelle, de Greenpeace Oceans.

Mais, l'Autorité australienne de gestion de la pêche a balayé tous ces arguments…

Pas de réaction des pêcheurs professionnels australiens ?

Plusieurs manifestations ont regroupé près d’un millier de pêcheurs sportifs, le 22 juillet 2012 dans différents ports de Tasmanie : Hobart, Launceston et Davenport. Lire : Fishermen make anger clear.

L’arrivée de ce supertrawler fait débat en Australie : les contre (pêcheurs sportifs et plongeurs) et les pour (libéraux) : Hysteria over science. Mais, pas de réaction des pêcheurs professionnels dans les journaux ! Il semblerait qu’il n’y en ait plus beaucoup dans cette région australienne tournée vers la plaisance, la plongée et la pêche de loisirs. Et surtout, la privatisation de la ressource halieutique (avec l'application du système de gestion par les QIT en Australie) auraient éliminé les pêcheurs artisanaux ? Lire les commentaires plus bas....

Philippe Favrelière (texte modifié le 25 juillet 2012)

(1) Parlevliet & Van der Plas (P&P) est "propriétaire" des armements, boulonnais et malouin, Euronor et Compagnie des Pêches, à travers sa filiale UK Fisheries...
(2) 4.000 tonnes représentent les débarquements de toute une année dans une criée de moyenne importance en France. (La Cotinière : 5.000 tonnes avec une centaine de bateaux de pêche, Lorient : 25.000 tonnes)
(3) A une autre époque, j'avais participé à l'arrivée d'une cargaison de poisson congelé au port de pêche de Treich-ville à Abidjan. Quel spectacle ? Sur les quais et à l'extérieur du port. Les bâchés, Toyota, Hyundaï et autres, chargés à bloc de cartons, partaient à toute allure dans toutes les villes de l'intérieur, dans un pays où le réseau de "frigo" était probablement parmi les plus denses en Afrique. Les femmes achetaient ensuite ces cartons (de 20 ou 25 kg ?) pour fumer le poisson (maquereau, chinchard, sardinelle,...)....

Autres articles :
Aller à la source de la carte dans Mappemonde : L’océan mondial de la planète bleue

Pour suivre la route et savoir la position du Margiris sur l'Océan Mondial, cliquer : Marine Traffic (Port de Treichville à Abidjan le 23 juillet 2012) ou ShipSpotting (toujours au Pays-Bas le 3 juillet 2012)

Autre Supertrawler : Le Lafayette, chalutier de 240 m de long affrêté par Pacific Andes, après sa campagne européenne (et au large de la Mauritanie ?), est positionné depuis fin juillet 2012 à Montevideo (Uruguay), en route pour les Îles Féroé (16 août 2012), cliquer Marine Traffic

Question : D'où vient le poisson congelé débarqué à Abidjan ?
  1. Maquereau et chinchard pêchés en Atlantique Nord-Est avant le départ du MS MARGIRIS des Pays-Bas...
  2. Maquereau et sardinelle capturés au passage dans les eaux ouest-africaines (Maroc, Mauritanie, Sénégal,...)...
  3. ...
Quelqu'un aurait-il une réponse ? Mettre dans les commentaires plus bas

Merci à Yan Giron pour sa recherche... Il s'agit bien du même navire : FV Margiris et MS Margiris

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FV Margiris rebaptisé Abel Tasman suite...

Le 11 septembre 2012


SYDNEY (Australie) - Un chalutier géant, un des plus gros au monde, devait être provisoirement interdit de pêche dans les eaux australiennes, une décision saluée mardi par Greenpeace qui l'accuse de surpêche au large de la côte ouest de l'Afrique.

Le navire-usine de 9.500 tonnes, qui battait d'abord pavillon lituanien sous le nom de FV Margiris, récemment passé sous pavillon australien et rebaptisé Abel Tasman, se trouve depuis la fin août à Port Lincoln, dans le sud de l'Australie.

Alerté par les écologistes, le ministre de l'Environnement Tony Burke a cherché les moyens d'empêcher le Margiris de lancer une campagne de pêche au large de la Tasmanie mais, en l'état, la législation ne le lui permet pas.

Le ministre devait donc présenter mardi au Parlement un nouveau projet de loi étendant ses pouvoirs. Sauf surprise, il devrait être voté.

Il y a des risques que je ne suis pas prêt à prendre, s'est justifié M. Burke. On n'a jamais vu de bateau de pêche de cette capacité en Australie et la Loi sur la Protection de l'Environnement et la Conservation de la Biodiversité doit être revue pour en tenir compte, a-t-il ajouté.

La nouvelle loi tiendrait le Abel Tasman à distance des eaux australiennes le temps que des experts évaluent l'impact de son activité sur la faune marine, en particulier sur les dauphins, phoques et lions de mer qui peuvent finir accidentellement dans ses filets.

L'Autorité australienne de gestion de la pêche (AFMA) estime de son côté que le chalutier n'aurait quasiment pas d'impact sur l'éco-système en étant soumis à de strictes limites de quotas de pêche, 10% des poissons disponibles, un pourcentage inférieur aux normes internationales.

Le Margiris, qui battait alors pavillon lituanien, avait déjà été stoppé par une équipe de Greenpeace en tentant de quitter le port néerlandais de Ijmuiden fin juin.

Pour Greenpeace, la décision de Canberra constitue un message fort aux flottes de super chalutiers, selon lequel l'opposition du monde à leur activité non durable ne cesse de grandir, et accentue la pression sur l'Union européenne pour qu'elle retire ses subventions aux chalutiers géants.

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30 août 2012 : Margiris accoste à Port Lincoln

Greenpeace tente de bloquer un chalutier géant en Australie (Libération)

L'ONG accuse ce navire-usine d'avoir ravagé les réserves halieutiques en Afrique de l'Ouest.

Un méga-chalutier, l’un des plus gros bateaux de pêche au monde, a accosté jeudi à Port Lincoln, dans le sud de l’Australie, malgré une opération de Greenpeace qui l’accuse de piller les océans et tente de l’empêcher de lancer une campagne en Tasmanie.

Le FV Margiris, que les écologistes accusent de surpêche au large de la côte Ouest de l’Afrique, avait déjà été stoppé par une équipe de Greenpeace en tentant de quitter le port néerlandais de Ijmuiden fin juin.

Ils avaient entravé le Margiris, un navire-usine de 9 500 tonnes battant pavillon lituanien, en se suspendant à sa coque et en posant des chaînes autour de l’hélice.

Les activistes l’ont de nouveau harcelé jeudi alors qu’il tentait d’entrer dans Port Lincoln où, selon la presse locale, il devait rester plusieurs jours, le temps de passer sous pavillon australien et subir des travaux de maintenance.

Ils ont vainement tenté de monter sur le pont, les marins sectionnant les cordes qu’ils avaient lancées pour se hisser à bord, puis ils se sont enchaînés à un ponton du port, empêchant le navire de s’approcher du quai pour s’amarrer.

Le Margiris s’est finalement imposé, menaçant les activistes qui ont juste eu le temps de désamarrer leur zodiac, a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’organisation, Julie Macken.

«C'était assez extraordinaire de voir l’agressivité avec laquelle le Margiris a manoeuvré alors que nos militants étaient toujours sur sa trajectoire», a-t-elle dit. Désormais, selon elle, «la balle est dans le camps des Australiens» et du gouvernement.

L’Autorité australienne de gestion de la pêche (AFMA) estime que le Margiris n’aurait quasiment pas d’impact, voire aucun, sur l'éco-système, et serait soumis à de strictes limites de quotas de pêche.
Il ne pourra pêcher que 10% des poissons disponibles, un pourcentage inférieur aux normes internationales, selon l’AFMA.

Mais le gouvernement doit encore donner son feu vert et le ministre de l’Environnement, Tony Burke, a mis la question à l'étude pour tenter de savoir notamment si le chalutier, comme l’en accusent les défenseurs de l’environnement, peut attraper dans ses filets dauphins, phoques et requins.

«Il a sollicité des avis (scientifiques) et il attend un retour», a indiqué sa porte-parole.

Ces bateaux de pêche géants «ont surpêché dans les eaux européennes, dévasté les stocks de poissons dans le Pacifique Sud et en Afrique de l’Ouest. Nous ne pouvons pas laisser cela se reproduire en Australie», a déclaré dans un communiqué un responsable des campagnes marines de Greenpeace, Nathaniel Pelle.

Canberra a annoncé mi-juin la prochaine création du plus vaste réseau au monde de réserves naturelles marines, autour de ses côtes.

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15 août 2012. En Australie, l’arrivée (imminente) du Super-Trawler Margiris fait débat. Les pêcheurs de thon rouge donnent leur opinion. Les pour et les contre : Super trawler: destructive or sustainable?

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Le 13 décembre 2012

Le Maartje Theadora reste à quai à Cherbourg

Ce navire, qualifié d'"aspirateurs à poissons", est suspecté d'avoir employé des méthodes de pêches illégales au large de la Baie de Seine.

Source : France 3 Basse Normandie Par Christophe Meunier



Reportage de Sylvain Rouil et Florine Ebbhah

Ce chalutier immatriculé en Allemagne à Rostock a été dérouté depuis la Baie de Seine par les autorités Françaises car il pêchait avec des filets non-conforme à la réglementation européenne. Visiblement ce bateau de 140 mètres de long n’en est pas à sa première infraction

Les 57 membres d'équipage et le capitaine allemand sont cantonnés dans leur bateau, le Maartje Theadora, un chalutier de 140 mètres, en attendant de connaître le montant de la caution dont devra s'acquitter l'armateur néerlandais. Ce navir, immatriculé en Allemagne à Rostock, a été dérouté depuis la Baie de Seine par les autorités Françaises car il pêchait avec des filets non-conforme à la réglementation européenne. Il est bloqué au port de Cherbourg depuis mardi.

Ce géant des mers traîne dans son sillage une réputation de prédateur. Il est dans le collimateur de Greenpeace. Des militants de l'association l'avaient stoppé dans ses activités de pêche au large de la Mauritanie en mars dernier. Quelques mois plus tard, le gouvernement sénégalais l'avait chassé de ses eaux territoriales.

"Il y a en quelques sortes un vrai problème des capacités de contrôle aujourd'hui et il y a beaucoup de possibilités pour ces navires qui opérent en haute-mer de passer à travers les mailles du filet", explique François Chartier, chargé de campagne Greenpeace France, "La pêche illégale est malheureusement extrêmement plus répandue qu'on l'imagine, ça touche aussi les navires européens. En France, on estime que 25% du poisson qu'on mange est d'origine illégale"

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Le « Maartje Theadora » est consigné jusqu'à nouvel ordre au quai de Normandie sur le port de Cherbourg.
Hier matin, le patrouilleur des Affaires maritimes a escorté l'un des plus gros chalutiers au monde à Cherbourg. On lui reproche une pêche illégale dans les eaux communautaires.

Il ne ressemble pas à nos modestes chalutiers d'une quinzaine de mètres. Ce bateau de pêche, immatriculé en Allemagne, a plutôt des allures de yacht de croisière. 140 mètres de long, un équipage de 57 hommes, il est capable de transformer 200 tonnes de poisson par jour. Ses campagnes de pêche durent plusieurs semaines. Le Maartje Theadoraest un monstre. Certains le surnomment « l'aspirateur des mers ». Et peu de pays apprécient son passage dans leurs eaux.

2 000 tonnes hors taille

Vendredi vers 17 h 30, quand le Thémis, le patrouilleur des Affaires maritimes basé à Cherbourg, demande à le contrôler, le chalutier géant est en pêche au large du cap d'Antifer, dans les eaux communautaires de la baie de Seine. Un endroit qui ne lui est pas interdit.

A son bord, les contrôleurs découvrent une cargaison de 3 980 tonnes de poisson. Du chinchard, du maquereau, du cabillaud. Mais 2.000 tonnes n'ont pas la taille minimale fixée par la réglementation européenne. A priori, le maillage des chaluts utilisés pour pêcher ces espèces est lui aussi trop faible.

C'est donc sous escorte que le navire a rejoint le port de Cherbourg hier matin. Il a été consigné au quai de Normandie. Les vérifications quant à la nature des infractions sont en cours. S'il veut que son bateau reparte, l'armateur devra payer une caution. En attendant les poursuites, qui ne manqueront pas de venir.

Le Maartje Theadora n'appartient pas à n'importe quel armement. Parlevliet et Van der Plas est hollandais et exploite en accord avec les gouvernements qu'il réussit à convaincre, les eaux les plus poissonneuses de la planète. L'armateur possède une véritable flotte de ces chalutiers très puissants. En février dernier, l'organisation Greenpeace dressait un portrait peu flatteur de ce « pilleur d'océans » : « Ces cinq dernières années, le Maartje Theadora est régulièrement parti dans les eaux du Pacifique Sud pêcher du chinchard ». Un petit poisson pélagique qui sert de denrée de base pour certains pays en développement, « mais pêché pour servir de nourriture dans l'aquaculture ou même pour des porcs. »

« Le Maartje Theadora est un exemple de la surcapacité de la flotte de pêche européenne. » expliquait Greenpeace en mars 2012 lors de ses actions pour contre le navire au large de la Mauritanie. « La capacité de pêche de cette flotte est beaucoup plus élevée que la quantité de poisson disponible dans les eaux de l'Union européenne. Et pour garder cette flotte économiquement rentable, les chalutiers européens opèrent dans les eaux étrangères. »

Mauvaise réputation

En septembre dernier, les armateurs, qui possèdent une douzaine d'autres bateaux de ce type, avaient cru trouver un filon. Le chalutier avait été envoyé en Australie. Une coopération avec un armement devait lui permettre de récupérer un quota de 18 000 tonnes de poissons pélagiques. Finalement, le parlement australien a fait marche arrière. Soumettant ce prélèvement à des études scientifiques préalables, qui dureront au moins deux ans.

L'armateur a eu beau protester de sa bonne foi, la réputation de ses « aspirateurs à poissons » a fait peur aux autorités.

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 Le 23 décembre 2012

Lutte contre la pêche illicite en Afrique: Sept Etats de la sous-région adoptent une stratégie

Source : Le Maghreb

A l'issu des travaux de la 19e session ordinaire de la conférence des ministres de la commission sous-régionale de la pêche (CSRP), une stratégie commune de lutte contre la pratique courante de la pêche illicite non déclarée a été adoptée , avant-hier, à Conakry par sept Etats de la sous-région.

Cette stratégie permettra aux Etats membres de la CSRP d'unir leurs efforts pour développer un plan global de lutte contre la pratique de pêche illicite, qui est devenue "monnaie courante" dans les eaux des pays côtiers, riches en ressources halieutiques, notamment en poissons et autres produits de mer. Crée il y a 27 ans, la commission est composée de six pays membres, dont la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau, la Mauritanie, le Sénégal et la Sierra Leone, qui partagent en commun une superficie estimée à 1,5 millions de km2, pour environ 30 millions d'habitants vivant essentiellement sur les côtes maritimes et pratiquant la pêche et autres activités connexes. La session ordinaire a planché sur la gestion des ressources transfrontalières pour éviter le pillage des ressources halieutiques dans la sous-région, la mise en œuvre effective de la convention de 1993 portant sur l'exercice du droit de poursuite, pour mieux contrecarrer la pêche illicite non déclarée.

Pour concrétiser les volontés politiques des Etats membres dotés chacun d'une politique sectorielle de lutte contre la pêche illicite, la 19e session de la conférence des ministres a décidé d'appliquer le droit de poursuite maritime aux navires de pêche en infraction dans l'espace maritime de la CSRP, l'arraisonnement et le retour du navire délinquant dans l'Etat membre où l'infraction a été commise conformément au droit international et la mise en commun des efforts des Etats membres pour renforcer la lutte contre la pêche illicite. Dans son plan d'action à long terme, la commission se donne pour mission de renforcer la coopération halieutique entre les Etats membres par une harmonisation à long terme des politiques et législation de pêches pour une exploitation durable des ressources halieutiques et des écosystèmes marins au bénéfice des populations de la Sous-région.

Les projets misent en œuvre par la CSRP sont essentiellement axés sur un objectif global qui contribue à la gestion durable des ressources halieutiques et au maintien du fonctionnement des écosystèmes marins, principalement la conservation et la gestion des populations de requins. Avec une distance de 350 km de littoral, la Guinée dispose d'un potentiel considérable en produits de mers. En eaux continentales les données disponibles certifient que le potentiel annuel exploitable est de l'ordre de 12 000 tonnes. Il ya lieu de rappeler que la pratique courante de la pêche illicite et la piraterie en mer causent une perte annuelle de plus de 100 millions de dollars américains à la Guinée.
Saïd I.

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Le 22 décembre 2012

Afrique du Nord Ouest : Vers des politiques régionales pour une pêche durable des petits pélagiques

Sénégal, Gambie, Mauritanie, Maroc

Dans la région Nord Ouest Africaine, les petits pélagiques représentent, les principales ressources vivantes exploitées. Les débarquements annuels varient entre 600.000 à 1.400.000 tonnes, jouant ainsi un rôle social et économique majeurs en dépit de leur faible valeur commerciale.

Ces espèces constituent plus de 80% des captures globales et représentent 23% de la valeur des exportations de produits halieutiques des pays membres de la CSRP (Commission Sous-Régionale des Pêches)

L’intérêt socio-économique grandissant de ces pêcheries, confère à leur gestion durable un rôle déterminant dans les efforts des gouvernements visant la gestion durable des petits pélagiques pour en tirer de meilleurs profits (contribution à la sécurité alimentaire, équilibre de la balance des paiements).

Ces pêcheries sont connues pour leur complexité tant au niveau des ressources exploitées que du mode d’exploitation. Cette complexité se double d’une difficulté de suivi des flottilles étrangères industrielles ; qui ne sont pas soumises à l’obligation de débarquement dans les ports des pays riverains ; d’où une qualité de statistiques souvent douteuse qui ne facilite pas la promotion d’une pêche responsable.

C’est dans ce contexte que s’inscrivent les efforts déployés par la CSRP à travers le projet « Vers des politiques régionales pour une pêche durable des petits pélagiques en Afrique du Nord Ouest ». 

Pour la mise en œuvre du composant pays (Sénégal), un plan d’actions nationales a été adopté en plus de la création par arrêté ministériel d’un Comité national de gestion des petits pélagiques. Le présent rapport vise en rendre compte du déroulement, des principaux résultats et recommandations  de l’atelier de formation  en cogestion, communication, plaidoyer et de restitution d’un certain nombre d’études visant à améliorer l’état de connaissance sur les petits pélagiques.


L’atelier s’est tenu les 25, 26 et 27 septembre 2012 à l’Hôtel Faidherbe de Dakar, sous la Présidence du Directeur des Pêches maritimes du Sénégal. Les participants sont venus des différentes structures socio-professionnelles impliquées dans la problématique de gestion durable des pêcheries de petits pélagiques en plus des membres du comité national de gestion des petits pélagiques.

Il s’articule autour de trois parties (i) le rappel du contexte de l’atelier ; (ii) rappel des objectifs et résultats attendus de l’atelier et enfin (iii) des  principales recommandations à retenir de l’atelier.

Le rapport de l’atelier restitue la formation en cogestion, communication et plaidoyer ainsi que les études faite sur les petits pélagiques. La formation en cogestion, communication et plaidoyer contribue à une meilleure connaissance de la cogestion des pêcheries artisanales en vue de promouvoir une gestion durable des petits pélagiques. Plus ...

Pour en savoir plus :

The sardinella of northwest Africa

Fisheries, stock assessment and management

Ad Corten
Asberr Natoumbi Mendy
Hamady Diop

Octobre 2012

CSRP / AFD

Synthèse des connaissances sur les sardinelles : 

ce rapport présente les résultats de l’atelier sur « Les lacunes dans la connaissance des sardinelles », organisé par la Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP) à Dakar du 19 au 21 juin 2012. 

Le but de cet atelier était de considérer les données actuelles disponibles sur la sardinelle et d’identifier les données additionnelles requises pour une gestion régionale adéquate de cette importante ressource.

Pour télécharger le rapport, cliquer CSRP

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Commentaires

Je pense qu'il s'agit du même. Le système AIS ne connaît que le MARGIRIS avec des photos présentants une immatriculation de coque KL 749, un identifiant call sign : LYRV et une IMO : 8301187 (cf marinetraffic.com ou vesseltracker.com)
Aquablog a dit…
Merci Yan

Pour ces précisions...

Qu'a-t-il débarqué à Abidjan ?

Des pélagiques prélevés sur sa route depuis les Pays Bas... En 1 mois; 4000 tonnes de poisson congelé...

De quoi payer, le carburant pour aller jusqu'en Australie...

Un super chalutier nomade en quelque sorte...

A+

PF
alain le Sann a dit…
A part çà, l'Australie est, pour certains, un modèle de gestion. Il n'y a plus de pêcheurs locaux sans doute...
C'est l'aboutissement des logiques de privatisation, dont l'Australie constitue l'avant garde.
Aquablog a dit…
Merci Alain de préciser cet aspect très important...

L'Australie est l'un des tout premier pays dans le monde à avoir privatisé ses ressources en poisson avec la mise en place de QIT...

A chaque campagne, les TAC de poisson sont partagés entre les entreprises de pêche présentes sur le marché des QITs

La multinationale hollandaise a du répondre à cet appel d'offre en quelque sorte...

Mais, avant de commencer sa campagne de pêche, elle devra se conformer à la réglementation australienne comme le précise le ministère des pêches... "Australiser" le chalutier...

Cette libéralisation de l'exploitation des ressources a du éliminer tous les petits pêcheurs de la région de Tasmanie... Restent les gros armements australiens qui ne bougent pas (acceptant le système) et la pêche loisirs qui s'oppose... Cette ressource de petits pélagiques les concernant...

Tout ceci à vérifier...

A+
Salut Philippe et Alain. Merci pour ces infos.

Un petit complément sur le pourquoi d'un débarquement à Abidjan. mes infos datent peut-être un peu et restent à vérifier: Les petits pélagiques pêchés de manière industrielle par les flottilles européennes approvisionnent depuis au moins 1989 plusieurs marchés d'Afrique Australe et du Golfe de Guinée (dont notamment Nigeria). Cela viendrait notamment d'un héritage des anciennes flottilles soviétiques, qui autrefois pêchaient sur les upwellings africains pour fournir les Républiques socialistes. A la chute du mur, ces flottilles n'étaient plus rentables et ont trouvé un débouché notamment au Nigeria, mais aussi en Zambie, au Mozambique et dans toute l'Afrique Australe.

Ces anciennes flottilles soviétiques ont disparu pour la majorité et ont été remplacées par les flottilles pélagiques européennes, sur les zones de pêche et sur les marchés africains.

Encore aujourd'hui, quand on considère la destination des principaux débarquements de petits pélagiques destinés à la consommation humaine, norvégiens, danois, hollandais, lituaniens (à vérifier), et français (France pélagique), une part non négligeable est exportée sur ces pays africains.
Aquablog a dit…
Bonjour Yan,

Tes infos ne datent pas, c'est la situation d'aujourd'hui...

Les européens de l'Ouest (probablement la Chine aussi avec Pacific Andes) ont remplacé le bloc soviétique dans l'approvisionnement du marché africain en petits pélagiques...

Des dizaines de chalutiers soviétiques (puis russes) "pourrissent" au large de Nouadhibou en Mauritanie depuis la moitié des années 1990. La cause d'une pollution très importante dont personne ne parle...

Ces chalutiers russes pêchaient dans ces eaux très poissonneuses de l'Afrique de l'ouest pour exporter les maquereaux, chinchards et autres sardinelles dans le reste de l'Afrique (du Golfe de Guinée)...

Voir le graphique des captures au large de la Mauritanie par pays :

http://aquaculture-aquablog.blogspot.fr/2011/12/maroc-mauritanie-accord-de-peche.html

L'interrogation ????

D'où vient le poisson débarqué à Abidjan ?

A-t-il eu le temps nécessaire de capturer 4000 tonnes de pélagiques lors de son passage à la pointe Ouest de l'Afrique

ou s'agit-il de maquereau et chinchard de l'Europe Bleue ou même des Féroé ?
Bonjour Philippe

concernant l'origine du poisson débarqué... il est possible qu'une partie ait été convoyée d'Ijmuidem. Mais il est fort possible qu'il ait tout pêché au large du Maroc et de la Mauritanie... On peut avoir de sacré surprises avec ce type de navire et ce type d'espèces.

Dans un des articles sur le Margiris, ils annoncent une capacité de traitement de 275 tonnes jours en congélation (à vérifier car il peut y avoir de l'auto intoxication sur ces capacités journalières.

Compte-tenu du calendrier entre le départ d'Ijmuiden et l'arrivée à Abidjan, ce navire a eu le temps matériel de rester 15 jours sur les zones de pêche ouest africaines. Et 4000 tonnes divisées par 15 jours, cela donne 266 tonnes/jours.

Sachant que le dernier accord de pêche avec la Mauritanie arrive à expiration à la fin du mois, et qu'il permettait de capturer 440 000 T avec au maximum 22 navires simultanés, cela ferait là aussi en approche à la serpe environ 20 000 T/an de capture par navire en moyenne, et le Margiris en aurait capturé 25% en 15 jours...

c'est donc possible qu'il ait pêché l'intégralité des 4000 tonnes en descendant...
Nouvel article sur le sujet (le 26 juillet : http://www.smh.com.au/environment/conservation/supertrawler-process-may-have-been-unlawful-wilkie-20120726-22ttl.html?goback=.gde_1157627_member_138849199
Bertrand a dit…
On a déjà pêché 80% des poissons... Ne pourrions-nous pas laisser les 20% d'autres tranquille ?