Brésil : Le lobby crevetticole contre la réforme du code forestier
2011, année internationale de la forêt, le Brésil a décidé de mieux protéger ses milliers d'hectares de mangroves...
La productivité de la pêche côtière et la survie des communautés littorales sont en jeu notamment face au développement de la crevetticulture.
Le nouveau code forestier brésilien prévoit de protéger l’écosystème mangrove dans son ensemble, qui comprend non seulement la zone boisée de palétuviers, mais aussi les tannes à proximité, des plaines sablo-vaseuses hypersalines généralement nues…
La crevetticulture revendique les tannes !
Le secteur de l’élevage de crevette qui pèse 226 millions USD de recettes d’exportation au Brésil, s’oppose à cette réforme.
Ce code forestier serait un frein au développement de l’activité crevetticole. De plus, les propriétaires de bassins d’élevage seront dans l’obligation de restituer les régions concernées par la réforme et notamment les tannes considérées jusqu'alors comme des zones biologiquement "inertes".
Selon le Comité national des zones humides, la sauvegarde des tannes est essentielle pour préserver la qualité de l'eau et la fertilité des zones côtières… « Les plaines sablonneuses hypersalines contribuent à la stabilité et à la productivité de l'écosystème côtier, ce qui est important pour la production de poisson et la sécurité alimentaire »…
Les négociations vont bon train à un moment où les Sénateurs débattent sur ce nouveau du Code forestier...
Conclusion le 8 décembre 2011 : PIB et Emploi priment sur la protection
Pour finir, les sénateurs ont voté pour une diminution des zones protégées au grand dam des ONG environnementales…
Les éleveurs de crevettes peuvent étendre leurs activités de 10% sur les tannes dans l'Amazone (des zones connues connues sous le nom d'apicuns), et de 35% dans ces même zones dans le Nordeste.
Philippe Favrelière à partir des articles de FIS : Shrimp producers on tenterhooks due to a new forest code et
Autres articles :
- Zones humides : Marais, tourbières, prairies humides, lagunes, mangroves,...
- N'oublions pas la mangrove en 2011, année internationale de la forêt
- Aquaculture biologique. Ne mangez pas ces crevettes Bio !
- Pêcheur de crabe de mangrove sur l'île d'Ilha Rasa à Guaraqueçaba dans la baie de Paranagua (Parana - Brésil)
- Elevage de crevettes dans la région de Carthagena (Colombie)
Pour y voir plus clair....
Qu'est-ce que le Code forestier ?
Le Code forestier actuel est une loi de 1965 qui établit, entre autres dispositions, que chaque propriété brésilienne doit maintenir une zone de « réserve légale » (RL), c'est-à-dire une zone couverte de végétation indigène dont l'étendue va de 20 % de la surface dans le cas des régions de la « Mata Atlântica » à 80 % dans la plupart de la forêt amazonienne. En plus, le Code établit la catégorie de Zones de préservation permanente (ZPP) pour protéger les fleuves, les pentes et les sommets des montagnes. En ce qui concerne les fleuves, suivant leur largeur le Code prévoit sur chaque rive une zone de protection large d'au moins 30 mètres. [Pour en savoir plus, voir le bulletin nº 166 du WRM : Brésil : les travailleurs assassinés en Amazonie et le débat du nouveau Code forestier – pour la fin de l’impunité !]
Source : WRM : Brésil : la définition de forêt, un domaine de résistance et de reconquête
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Le 4 mai 2012
Brésil : la réforme du code forestier menace la forêt amazonienne (Novethic)
La réforme du code forestier vient d'être adoptée par les deputés et doit être désomais approuvée par la présidente Dilma Rousseff. Depuis des mois, députés et sénateurs, lobbys agricoles et ONG se livrent une bataille sans merci au sujet de cette réforme. Les antagonismes cristallisés autour de ce texte qui assouplit les règles de protection de la forêt ravivent le vieux débat entre partisans de la croissance et de l'environnement.....
Environnement contre croissance
Après des mois de bataille acharnée entre défenseurs de l’environnement et tenants de l’industrie agro-alimentaire, le vote du fameux texte de réforme, vu, revu et corrigé par les députés puis les sénateurs, vient d'être adopté par les députés. Mais il doit être maintenant approuvé par la présidente Dilma Roussef , qui s'était prononcée contre lors de la campagne électorale.
Les représentants de 39 organisations de la société civile réunis à Rio de Janeiro ont toutefois tiré la sonnette d’alarme, accusant le gouvernement d’avoir déconstruit en un an tout ce qui a été fait pour la protection de l’environnement au cours des 20 à 30 dernières années. Dans un pays où l’agriculture représente 22% du PIB, la sixième économie mondiale est tentée d’étendre sa production pour nourrir sa croissance. Mauvais effet pour le Brésil qui s’apprête à accueillir en juin prochain le sommet Rio +20…
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