Biodiversité : Pas d’évaluation complète sur les espèces marines !

Le Ministère de l’Ecologie fait le Point sur la biodiversité en France. Certaines évaluations n’ont malheureusement pu être conduites complètement, notamment celles relatives aux espèces marines (62 % en Méditerranée et 80 % en Atlantique). En cette période de création de parcs marins et d’aires marines protégées, il aurait été bien utile de lever le voile sur certaines espèces littorales emblématiques considérées menacées. Lire Pennatule : Ne va-t-on pas vers l'interdiction du chalutage dans le Golfe de Gascogne ?

Derrière un titre plutôt flatteur : La biodiversité remarquable en France : résultats de la première évaluation des habitats et espèces d’intérêt communautaire, le document publié en avril 2010 par le Commissariat général au développement durable cache une toute autre réalité de l’état de conservation de la biodiversité en France.

« La première évaluation de l’état de conservation des habitats et espèces parmi les plus menacés d’Europe a été réalisée par les États membres dans le cadre de la mise en œuvre de la directive « Habitats, Faune, Flore ». Couvrant la période 2001-2006, elle révèle que la part des habitats et des espèces d’intérêt communautaire en bon état de conservation en France est faible : un habitat sur six et une espèce sur cinq. Les situations les plus défavorables sont observées pour les habitats marins, littoraux, dunaires, aquatiques et humides ainsi que les amphibiens, les poissons et les mollusques. Ce premier bilan de santé constitue un état de référence auquel seront confrontés les résultats des futures évaluations. »

Le document montre que les habitats liés aux zones humides sont particulièrement dégradés et que les espèces de ces écosystèmes sont menacées. Malheureusement, certaines évaluations n’ont pu être conduites, surtout pour les espèces marines (62 % en Méditerranée et 80 % en Atlantique)

« Parmi les vertébrés les plus en danger, on trouve les amphibiens (55 % en mauvais état) et les poissons (66 % en état défavorable). Chez les invertébrés, la situation apparaît très défavorable pour les crustacés et les mollusques. Enfin parmi les insectes, les papillons et les libellules sont les plus fragilisés. Notons que certaines évaluations n’ont pu être conduites, surtout pour les espèces marines (62 % en Méditerranée et 80 % en Atlantique), les chauves-souris (60 %) et les invertébrés. Par rapport à l’Europe, la situation française est néanmoins similaire, voire meilleure pour le nombre d’espèces en bon état. »

L’agriculture, l’industrie et l’urbanisation en cause

« Les activités agricoles et forestières (19 %), les processus naturels tels érosion et incendies (17 %), les changements des conditions hydrauliques induits par les activités humaines (16 %) et l’urbanisation et l’industrialisation (13 %) sont les 4 principales pressions et menaces listées pour les habitats. L’agriculture et la sylviculture (27 %) constituent également la première menace pour les espèces, devant l’urbanisation et l’industrialisation (14 %), les processus naturels -espèces invasives, maladies etc. (13 %). D’autres activités comme la pollution, les transports et le tourisme figurent également parmi les facteurs d’influence négatifs.
La prochaine évaluation, qui portera sur la période 2007-2012, est attendue pour 2013. Elle permettra de préciser l’évolution de la biodiversité remarquable à partir de ce premier état des lieux. A partir d'un article du Journal de l’environnement : La biodiversité remarquable en France : un diagnostic alarmant)

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Informations complémentaires :

Photographie Wikipedia : Pennatule (Ptilosarcus gurneyi de Vancouver Aquarium) prise par Stan Shebs

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