Carte de la variation spatiale du réchauffement

Dans un article publié fin juillet 2009 sur Current Biology, le britannique, Andrew S. Brierley, et l'australien, Michael J. Kingsford, nous font part de leurs observations sur le réchauffement climatique.

La température moyenne mondiale est en hausse ; mais le réchauffement n’est pas distribué uniformément sur la planète. On constate même un refroidissement dans plusieurs régions du globe (en bleu sur la carte).

Depuis les années 1950, les températures ont augmenté sur l’ensemble de l’Océan Arctique, parfois de plus de 4°C dans certaines zones. Les températures sont plus contrastées autour de l'Antarctique ; le plus souvent elles augmentent, parfois elles diminuent (les températures en surface de la mer de Weddell ont diminué de 2°C, elles ont cru de 2°C à la Géorgie du Sud). En Australie, les variations régionales seront d’une importance majeure pour les populations locales au regard des déplacements prévisibles.

Les profondeurs de l'océan sont peut-être les écosystèmes les plus stables thermiquement et les organismes les colonisant sont susceptibles d'être parmi les derniers à être touchés directement par le réchauffement. Mais les températures sont en hausse et, du fait de l'inertie thermique de l’eau de mer, les températures continueront à augmenter pour de nombreuses décennies, même si les émissions de carbone s’arrêtent.

Des découplages de températures sont observés entre la surface et les eaux profondes. Dans le passage de Drake (entre la Terre de Feu et l’Antarctique), un réchauffement de 0.6°C a été observé à 700 m de profondeur au cours des 30 dernières années, alors que les eaux de surface ont refroidi de 2.1°C sur la même période.

Les zones d’estran (ou zones intertidales) seront soumises aux impacts les plus importants, notamment à des pics de températures au moment de la basse-mer. On peut prévoir une réduction de la biodiversité dans ces zones côtières, mais la dynamique de colonisation des écosystèmes rocheux et une résistance variable peuvent accroître la stabilité de certaines espèces : il y aura des gagnants et des perdants au moment de ces changements.

Voir les autres articles sur le sujet : changement climatique (dont Migration massive des poissons vers les pôles ?)

Pour plus d'informations :
  • Impacts of Climate Change on Marine Organisms and Ecosystems (Current Biology) - Auteurs : Andrew S. Brierley (Pelagic Ecology Research Group, Gatty Marine Laboratory, School of Biology, University of St Andrews, Fife, KY16 8LB, Scotland, United Kingdom) et Michael J. Kingsford (School of Marine and Tropical Biology, and ARC Center of Excellence for Coral Reef Studies, James Cook University, Townsville, QLD 4811, Australia)
  • Température moyenne de la surface des océans, des records à prévoir ? (ANE)
    Un rapport du Centre national de données climatologiques des États-Unis (NCDC) estime que les températures de la surface de la mer en juin 2009 étaient plus élevées que la moyenne observée dans la plupart des océans du monde
    Selon le Centre national de données climatologiques des États-Unis (NCDC), basé à Asheville (Caroline du Nord), les températures de la surface de la mer en juin 2009 étaient plus élevées que la moyenne observée dans la plupart des océans du monde, à l’exception des océans les plus au sud, où les températures sont plus fraîches que d’habitude.
    Ce rapport du Centre national de données climatologiques des États-Unis (NCDC) rend compte, entre autres, des températures et des précipitations à l’échelle du globe ainsi que du phénomène El Niño / Oscillation australe.
  • Thalassa et Tara lancent leur expédition sur les traces du réchauffement climatique (ANE)
    Thalassa, le magazine de la mer de France 3 présenté par Georges Pernoud va suivre, pendant 10 mois, à travers deux mers et un océan, le navire scientifique Tara. Objectif ? Cerner les conséquences sur les océans et les mers de la pollution et du réchauffement climatique.
    Thalassa, le magazine de la mer de France 3 présenté par Georges Pernoud, lance une grande expédition qui durera 10 mois, fera 32 escales, et qui traversera la mer Méditerranée, la mer Rouge, et l’Océan Indien. A compter du 4 septembre 2009, le magazine de la mer France 3 suivra le navire scientifique Tara de Lorient à Madagascar.
  • Climat, le PNUD veut un mécanisme pour prévenir les conflits aux Iles du Pacifique (ANE)
    Les changements climatiques risquent en effet d'aggraver les conflits autour des ressources qui sont de plus en plus rares dans cette région du globe, a prévenu le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), appelant à la mise en place d’un mécanisme régional de prévention des conflits.
    Les changements climatiques sont une menace de plus en plus pesante pour les îles du Pacifique. Les changements climatiques risquent en effet d'aggraver les conflits autour des ressources qui sont de plus en plus rares dans cette région du globe, a prévenu le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
    Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) estime qu’il est en effet nécessaire de créer un mécanisme de prévention des conflits liés au climat pour les Iles du Pacifique.

Coup de chauffe en juillet

D’après les services américains du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), la température moyenne des océans a été la plus chaude jamais enregistrée (1) pour un mois de juillet. Avec une température supérieure de +0,59 °C à la moyenne du XXe siècle (16,4 °C), juillet 2009 se situe à +0,01 °C au-dessus du précédent record de 1998. L’arrivée d’un nouvel épisode El Niño en 2009 (2), dans la zone équatoriale de l’océan Pacifique, a largement participé à l’établissement de ce record. D’après la NOAA, la persistance prévue, voire le renforcement, d’El Niño devrait permettre l’enregistrement de nouveaux records océaniques dans les prochains mois. Il est à noter que lors du précédent record de 1998 un épisode El Niño était aussi en cours ; cet épisode avait alors été classé comme le plus puissant du XXe siècle. Pour l’instant, El Niño 2009 est bien moins actif que celui de 1998.

Au niveau des terres, ce mois de juillet se classe en 9e position avec une anomalie de +0,51 °C, très loin du record de 1998 avec +1,02 °C. Globalement sur l’ensemble de la planète (terres + océans), juillet 2009 se classe en 5e position avec une température supérieure de +0,57 °C à la moyenne du XXe siècle, le record étant toujours détenu par juillet 1998 avec +0,70 °C.
Michel Sage de Univers Nature

Illustration © NOAA

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