Poissons : Les conseils de Madame Figaro pour consommer durable !!!!

Ou comment mieux couler la pêche artisanale française

Voilà ce que donne une lecture normale d’un lecteur ordinaire avec quelques avis personnels pour un article paru dans le Figaro Vert : Poisson - comment consommer durable ?

Au moment où le Grenelle de la Mer touche à sa fin, Madame Figaro nous livre ses conseils pour redécouvrir les richesses de notre environnement maritime.

Les cinq réflexes du consommateur de poissons exemplaire :
  1. Au supermarché, traquer le label MSC
  2. Au restaurant, commander mulet, tacaud, maigre...
  3. Chez le poissonnier, demander du bio
  4. Choisir des sushis sans thon
  5. Coquillages et crustacés durables

Au supermarché, là où près des ¾ des produits de la mer sont commercialisés, Madame Figaro nous conseille de traquer le label MSC. Le choix se limite donc à des conserves et des surgelés. Heureusement Findus et Igloo sont là, ces deux multinationales du prêt à cuire sont omniprésentes en rayon, ainsi que Labeyrie. « On trouve le label MSC sur deux nouveaux produits de la marque de conserve Connétable : le thon blanc à l'huile d'olive et les filets de maquereau à l'huile d'olive, tous deux pêchés sans porter atteinte aux fonds marins. Au rayon surgelé, on citera Findus, très engagé dans la pêche durable. Aujourd'hui, un tiers de sa gamme produit est écolabellisé. La marque Igloo fait également un effort notable en ce sens. Et au rayon frais, Labeyrie a sorti un saumon fumé sauvage d'Alaska, pourvu du label MSC. » La plupart de ces produits congelés sont issus de l’importation : colin, cabillaud et saumon d’Alaska, merlu blanc d’Afrique du Sud, hoki de Nouvelle-Zélande, la fausse saint-jacques d'Argentine, saumon bio d’Irlande et d’Ecosse, et bientôt tous les produits aquacoles labelisés ASC, saumon, crevette, panga, tilapia,…

C’est au restaurant alors que la fréquentation se tasse en ces temps de crise que Madame Figaro nous conseille de consommer des produits « frais » de la pêche française, mulet, tacaud, maigre...

Alors qu’en poissonnerie elle nous conseille d’acheter plutôt du poisson bio, c’est-à-dire des poissons d’élevage : saumon, truite, bar ou dorade après les explications de Charles Braine du WWF qui lui avait pourtant expliqué les inconvénients de consommer des poissons carnivores. Pour ceux qui n’auraient pas bien compris, elle indique les guides de consommation durables portés par WWF et Greenpeace.

Si jusqu’alors Madame Figaro était réticente à conseiller des sushis, depuis la sortie du premier Guide du Sushi responsable (mescoursespourlaplanete), diffusé à l'occasion des Journées de la mer, pas de problème pour les sushis....

Elle termine par les entrées avec les coquillages et les crustacés ! Heureusement pour les moules de bouchot et les huîtres laiteuses, il n’y a pas trop d’alternatives aux coquillages made in France. Pour les crustacés, elle conseille les crevettes roses « bio » plutôt que les langoustines qu’il faut consommer avec modération. En haute saison de langoustine, ces conseils avisés feront vraiment plaisir aux pêcheurs de toute la côte atlantique qui vivent en grande partie de cette pêcherie !

Madame Figaro est tout à fait dans l’esprit du Grenelle de la Mer. N’a-t-on pas servi du saumon d’élevage (d’importation) à la réunion de la région PACA !

Philippe FAVRELIERE

Pour plus d'informations afin de consommer les produits de nos pêcheurs et conchyliculteurs :

Quand la pêche française fait fausse route en ne regardant pas l'évolution du comportement des consommateurs et des médias qui collent avec leurs lecteurs ! Les multinationales comme Findus, Igloo, Labeyrie qui ont bien compris ces changements, sont devenues les chantres du développement durable avec des produits d'importation. Qu'attend la filière française pour se positionner sur les produits naturels, bio, locaux, de saison... avec des guides simples à l'appui. Actuellement, seuls les guides des organisations environnementales font référence.

Voir l'article ci-dessous :

Basse-Normandie - Pêche : quel avenir pour la filière ? (Manche Libre)
La filière bas-normande de la pêche sortira-t-elle du tunnel où elle est engagée, sur fond de quotas restrictifs et de prix du poisson bas ?
Cette question, l'ensemble des acteurs de la filière - pêcheurs, mareyeurs, poissonniers et grandes surfaces -, y ont réfléchi, en commun pour la première fois, vendredi 17 mai à Bayeux.
Commercialisation
Il devient urgent d’apporter une réponse alors que la flottille de chalutiers hauturiers ne cesse de se réduire. Ce qui, par contrecoup, met en péril le mareyage dont la moitié des entreprises a disparu en vingt ans. Quant aux responsabilités de la situation actuelle, elles ne sont à chercher ni du côté des mareyeurs, ni du côté des poissonniers, se défendent ces professionnels.
Les issues ? Elles pourraient se trouver dans la recherche d’une meilleure valorisation des produits de la pêche sur un marché où la concurrence est très forte. Ce qui semble d’autant plus pertinent que la pêche régionale sait jouer la carte de la qualité. Une voie d’ailleurs suivie avec succès par le groupement qualité Normandie fraîcheur mer, grâce à qui la coquille saint-Jacques “label rouge” a vu le jour. Ce label de qualité a permis en effet aux coquilles, à qui il est décerné, de tirer leur épingle du jeu sur un marché très morose.
Cependant, c’est surtout du côté des modes de commercialisation que la Basse-Normandie aurait des progrès à faire. Il s’agit là d’amener une proportion d’apports beaucoup plus importante qu’actuellement - elle est de l’ordre de 50 % - à passer sous les diverses criées, comme c’est déjà le cas en Bretagne. De cette façon, une plus grande transparence sur les prix sera obtenue, et de leur côté les criées, grâce à un tonnage plus conséquent, pourront voir leur activité se redresser. Quant à la filière dans son ensemble, elle y gagnera en organisation.

Pourquoi les pêcheurs français ne pourraient-ils pas mener une politique "naturelle" des produits à l'image des pêcheurs alaskiens ? Politique qui marche à lire l'article dans le journal de l'Hôtellerie :

Le saumon sauvage d’Alaska et le surimi à base de filets de colin d’Alaska à l’honneur (L’Hotellerie)
Les pratiques de gestion des pêcheries de l’Alaska sont considérées comme un modèle de gestion durable dans le monde entier. Dans cet État, aucune espèce n’est en danger, saumon, poisson blanc, mollusques et crustacés, selon le rapport annuel émis par les services fédéraux de la pêche "National Marine Fisheries Service". C’est pourquoi à l’approche de l’été, il faut se laisser gagner par un air de nature sauvage et de fraîcheur du large… Alaska Seafood propose le Saumon sauvage d’Alaska en boîte, un produit nomade, économique, sain, facile et rapide pour accompagner les salades, pizzas, pâtes, et sandwich comme le Sandwich club par exemple… Enfin le Surimi à base de filets de Colin d’Alaska, 100 % naturel. Le Colin d’Alaska, un poisson sauvage des eaux pures et froides, donne un surimi reconnu comme le meilleur au monde pour son pouvoir gélifiant. Idéal pour accompagner les salades : la salade de surimi composée.

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