Certains parlent de l’Etang de Thau comme d’une « petite Mer Méditerranée », et par extension comme d’un laboratoire à grande échelle de la « grande mer ». En cette période de mortalité massive de naissain d’huître qui touche l’ensemble des régions conchylicoles françaises, voyons les premiers résultats mis en ligne par Ifremer.
Force est de constater que les jeunes huîtres n’ont pas la même espérance de vie en mer qu’en Etang, et que dans le laboratoire qu’est Thau, se cache un élément mystérieux et mortel.
Après la Corse et l’Espagne, la mortalité a touché les jeunes huîtres élevées dans l’Etang de Thau au début du mois de mai 2009 selon les participants au forum Ostrea, confirmé par Ifremer dans sa page réservée aux mortalités 2009.
Ifremer indique par ailleurs que des jeunes triploïdes sur des filières en mer au large de Sète sont mortes aussi dans cette même période après leur transfert dans l’étang à la fin de mars 2009, alors que celles maintenues en mer ont passé sans problème cette phase de mortalité.
Mortalité en Etang, pas en Mer !
Intéressons-nous à ces jeunes huîtres triploïdes sur les filières en mer.
Après la période de mortalité qui avait décimé tout le naissain de toute origine à l’exception d’un lot de naissain d’Arcachon (50% de mortalité), Ifremer a transféré une partie des triploïdes depuis les filières vers l’Etang le 29 mai 2009. Après 16 jours, les premières mortalités apparaissent. 36 heures plus tard, toutes les jeunes huîtres sont décimées (le 17 juin 2009).
Que s’est-il passé dans l’Etang de Thau ? :
- les triploïdes restées en mer sont toujours vivantes à ce jour,
- le naissain d’Arcachon présent dans l’Etang qui a survécu à la mortalité du mois de mai, n’est pas touché.
Chacun pourra donner ses explications dans l'attente des conclusions d'IFREMER.
Mais, il serait intéressant de savoir si d’autres sites en France sont épargnés par la mortalité du naissain comme ces jeunes huîtres sur les filières au large de Sète, et dans quelles conditions d’élevage ? Mettre les infos sur le Forum Ostrea.
Après la Corse et l’Espagne, la mortalité a touché les jeunes huîtres élevées dans l’Etang de Thau au début du mois de mai 2009 selon les participants au forum Ostrea, confirmé par Ifremer dans sa page réservée aux mortalités 2009.
Ifremer indique par ailleurs que des jeunes triploïdes sur des filières en mer au large de Sète sont mortes aussi dans cette même période après leur transfert dans l’étang à la fin de mars 2009, alors que celles maintenues en mer ont passé sans problème cette phase de mortalité.
Mortalité en Etang, pas en Mer !
Intéressons-nous à ces jeunes huîtres triploïdes sur les filières en mer.
Après la période de mortalité qui avait décimé tout le naissain de toute origine à l’exception d’un lot de naissain d’Arcachon (50% de mortalité), Ifremer a transféré une partie des triploïdes depuis les filières vers l’Etang le 29 mai 2009. Après 16 jours, les premières mortalités apparaissent. 36 heures plus tard, toutes les jeunes huîtres sont décimées (le 17 juin 2009).
Que s’est-il passé dans l’Etang de Thau ? :
- les triploïdes restées en mer sont toujours vivantes à ce jour,
- le naissain d’Arcachon présent dans l’Etang qui a survécu à la mortalité du mois de mai, n’est pas touché.
Chacun pourra donner ses explications dans l'attente des conclusions d'IFREMER.
Mais, il serait intéressant de savoir si d’autres sites en France sont épargnés par la mortalité du naissain comme ces jeunes huîtres sur les filières au large de Sète, et dans quelles conditions d’élevage ? Mettre les infos sur le Forum Ostrea.
Voir toutes les analyses de l'IFREMER de Sète : Mortalités Thau
Document CIHEAM de Christian DELBOS et Alain DALMASSO (Géographes) et Jacques GILBERT (Écomomiste) : Une ressource alimentaire : La conchyliculture. L'exemple de l’étang de Thau
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Le 22 juin 2013
Bassin de Thau : l’économie au "régime Scot"
Sur le bassin de Thau, l'activité économique est directement liée à la qualité environnementale.
Source : Midi Libre par Patrice Castan 13/06/2013
Le
document d'urbanisme actuellement en enquête publique pose des limites à
l'activité humaine. Contraignantes ou salvatrices, selon les points de
vue.
C’est
de notoriété publique (c’était d’ailleurs l’objectif) : le Schéma de
cohérence territoriale (ou “Scot”) ne fait pas l’unanimité (notre
édition du 6 juin). Mais la majorité, oui. Adopté par le SMBT (23 voix
pour, 12 contre) et arrêté par le préfet, il est actuellement laissé à
l’appréciation des gens de Thau. Une fois adopté, probablement dans
quelques mois, il offrira un “cadre” aux Plans d’urbanisme qui, s’ils ne
l’ont pas encore fait, remplaceront les Plans d’occupation des sols de
chaque commune du Bassin. Voilà pour le contexte.
L'économie est ici largement liée à la préservation de l'environnement
Ce
qui nous occupe aujourd’hui est le volet économique de ce document. Ou
plutôt les contraintes et/ou facilités que son adoption implique. S’il
veut fédérer, ce Scot autour duquel ont planché des dizaines d’élus, de
techniciens, de professionnels issus de divers secteurs, devra résoudre
une délicate équation. Celle résultant du fait qu’autour du bassin de
Thau, le développement économique est intimement lié à la qualité
environnementale. Entre conchyliculture, pêche et tourisme, elle
conditionne le maintien de plusieurs milliers d’emplois directs (2 000
pour la seule conchyliculture).
De
fait, là où certains regretteront que le Scot ne permette pas
l’installation d’une nouvelle grande surface (à Sète sur les terrains
Delieuze, par exemple), d’autres apprécieront qu’il limite
l’urbanisation et donc réduise les risques d’un impact néfaste de
l’activité humaine sur l’activité d’élevage de coquillages, la pêche, le
tourisme...
Des points de friction
Avec
bien sûr, là aussi, des points de friction : la localisation de la
base-arrière du port (pour séduire, il a besoin de terrains, mais
combien créera-t-il d’emplois ?) ; la place accordée aux zones
conchylicoles (on a discuté sur l’opportunité de les réduire, mais elles
ont été maintenues) ; la destination de la zone
Montgolfier-Lafarge-Port Suttel-étang noir, où le SMBT estime avoir "un
devoir de qualité" (environnementale) ; l’avenir autour de l’étang de
certaines entreprises Seveso "qui n’ont pas vocation à y rester"...
Philippe Ortin : "L'hinterland, c'est totalement opaque"
Les conchyliculteurs ont été associés à l’élaboration du Scot. Vous êtes satisfait ?
On
a obtenu en effet que les commissions soient paritaires depuis 8 ans.
C’est un bon document. Mais ce qui nous choque, c’est qu’aujourd’hui,
Thau Agglo ne veut plus des “trames vertes” qui coupent le développement
urbain de Mireval, Vic, Balaruc-les-Bains.
Ces trames n’entravent-elles pas le développement économique ?
Peut-être,
mais tout est là. Remettre en question ces trames vertes, c’est ouvrir
la porte à un développement démographique supérieur aux “plus 40 000
habitants” (2008-2028) estimés, mettre en danger nos capacités
d’assainissement et, en aval, l’étang et la conchyliculture, avec ses
milliers d’emplois. Ce serait dommage alors que justement, les systèmes
d’assainissement sont quasiment à niveau.
Et l’hinterland à Poussan ?
La
réserve est inscrite dans le Scot mais on reste contre. Ces 40 hectares
sont sur le bassin versant et on ne sait pas ce qu’ils vont y faire. La
Région nous dit que ce sera une zone d’échange, avec... 2 000 emplois à
la clé ! Ça me fait rigoler. Et pourquoi ne cherche-t-on pas la
solution du côté de la digue Zifmar ? L’Etat y avait mis des sommes
colossales pour pouvoir créer, après comblement, 80 hectares, et on va
en chercher 40 à Poussan ! On n’est pas contre un hinterland mais là,
c’est totalement opaque. Et pendant ce temps, les 11 entreprises
conchylicoles basées sur le port n’arrivent pas à obtenir la réalisation
par la Région de leur prise d’eau en mer. Du coup, leurs agréments
sanitaires sont menacés. Et là, c’est 200 emplois. Alors ne lâchons pas
la proie pour l’ombre.
Et ce n’est pas votre seul point de désaccord...
Non,
le Scot classe la zone de Montgolfier (des terrains vendus par la Ville
de Frontignan à la Région) en zone économique. Pour faire plaisir à qui
? A cet endroit, nous ne voyons pas autre chose qu’une trame verte, qui
complèterait la “rupture” du bois de Saint-Gobain.
Philippe Ortin est président du Comité régional conchylicole de Méditerranée.
Eliane Rosay : "Le bassin de Thau, c'est pas la Suède !"
Comment expliquez-vous que certains trouvent le Scot trop protecteur, d’autres pas assez ?
Ce
qui m’étonne, c’est que ces points de désaccord subsistent. Cela fait
des mois que chacun a eu le temps de discuter, de s’intéresser, de
s’insurger. Le consensus me semblait établi. Aussi, je suis aujourd’hui
surprise de la décision de certains (12 délégués du SMBT ont voté
défavorablement). C’est assez décevant.
Mais vous comprenez que “l’hinterland” puisse diviser...
Sur
cette affaire, on sort les fourches avant de voir le projet définitif.
La Région a peut-être péché par défaut d’information alors que la montée
en puissance du port de Sète n’est pas évidente non plus. Mais ne nous
insurgeons pas avant de savoir ce qu’il y a derrière. La vraie question,
c’est : est-ce que ça créera vraiment des emplois ? Et parfois, il faut
se donner les moyens.
Que pensez-vous de la position des conchyliculteurs, qui se veut plus protectrice du territoire ?
On
est nombreux sur ce petit territoire. On n’est pas en Suède. Alors oui,
attention à l’impact sur l’environnement mais ne fermons pas des
portes. Je n’ai pas envie que le bassin de Thau devienne une “réserve”,
il faut que “ça pulse”. Et la nature sera toujours mieux protégée avec
un Scot que sans.
Et que pensez-vous des maires qui estiment que le Scot bloque le développement économique ?
Sur
Balaruc-les-Bains (la Ville regrette que la rupture d’urbanisation du
bois de St-Gobain soit maintenue), il me semble qu’il y a eu beaucoup
d’échanges avec le SMBT. Sur Vic, et Mireval, ce sont visiblement des
zones sensibles en terme environnemental et je ne pense pas que le
“mitage” apportera quelque chose. Enfin, en terme d’offre commerciale
comme pour les Plans locaux d ’urbanisme, il me semble intéressant en
tant que maire d’avoir un cadre, une feuille de route, pour le
développement équilibré de mon village.
Éliane
Rosay, maire de Bouzigues, est vice-présidente de la Communauté de
communes du nord du bassin de Thau (au tourisme et à l’économie),
déléguée au SMBT.
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Bassin de Thau : un Scot et des couacs
Source : Midi Libre par F. D. - 07/02/2013
Contre vents et marées, François Commeinhes a fait procéder au vote.
Quinze
mois de travail pour arriver à l'élaboration du schéma territoriale
(Scot) autour du bassin de Thau. Il était question de l'approuver mardi
lors du conseil syndical mixte du bassin de Thau. Malgré le vote hostile
d'élus, le Scot a été arrêté.
C’est
la feuille de route du bassin de Thau pour les vingt ans à venir. Ce
document - Schéma de cohérence territoriale, Scot pour les intimes -
organise l’urbanisation, les transports, les équipements, l’activité
économique ou agricole en tenant compte de la volonté politique des élus
et des différentes lois en vigueur. Élaboré par le Syndicat mixte du
bassin de Thau (SMBT) que préside François Commeinhes, il a nécessité
quinze mois de travail, des centaines d’heures de réunions,
d’explications, de négociations. Avec les élus locaux, issus de chaque
ville et village (1), avec les représentants de l’État, les
institutions, etc. On croyait donc mardi lors du conseil syndical du
SMBT obtenir un consensus sur ce document.
Des élus contre
Las,
emmenés par Pierre Bouldoire, les élus de Vic, Mireval, Balaruc (les
Bains et le Vieux), et Gigean (soit la majorité de Pierre Bouldoire à
Thau agglo), ont voté contre ce Scot. Sur le fond, les élus sans
remettre en cause "la volonté générale qu’exprime le schéma" ont dénoncé
le classement de certaines zones en rupture d’urbanisation (imposées
par la loi Littoral) à Balaruc, Vic ou Mireval. "L’État nous demande de
prévoir ces zones de rupture mais l’État n’argumente pas. Nous nous
avons des arguments pour refuser ces zones, faisons-les entendre", a
réclamé Pierre Bouldoire qui, dans le même temps, a plaidé pour le
classement en catégorie “renouvellement urbain” des terrains proches du
dépôt de carburant jusque-là classés en site industrialo-portuaire.
Etre aller au bout du bout
L’Hinterland
ou la ligne LGV ont également été évoqués. "On a besoin de concertation
complémentaire. Il faut consolider ce Scot, ont exigé les élus
contestataires. Et prendre en compte les remarques que nous avons émises
précédemment." Du côté du syndicat mixte, on a failli s’étrangler, tant
les techniciens du SMBT ont la certitude d’être allés au bout du bout
de la concertation et d’avoir intégré les demandes de chacun dans le
cadre imposé par la loi.
Scot finalement approuvé
"Tous
les problèmes évoqués par Pierre Bouldoire et ses amis ont été tranchés
et validés en commission des maires. Nous disposons de tous les
procès-verbaux de ces réunions" a précisé François Commeinhes hier au
cours d’un point presse. "Le temps de la discussion a eu lieu. Il était
temps de passer à l’action. C’est pour ça que j’ai fait procéder au
vote." Effectivement, la veille, François Commeinhes, imperturbable,
soutenu par son vice-président Yves Piétrasanta, a lancé la consultation
des élus. Résultat : 12 contre, 23 pour. Le Scot du bassin de Thau a
donc été arrêté. "Il va falloir déminer le terrain", lâchait en aparté à
l’issue des débats Christian Turrel, le maire de Loupian. Reste à
trouver les démineurs.
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Sète. Gestion des ressources en eau : 480 millions d’euros pour le bassin de Thau
Source : Midi Libre par Patrice Castan - 19/03/2012
Pour que le bassin de Thau reste ce qu’il est, pas d’autre choix que d’investir lourdement
État,
Agence de l’eau, Région, Département, Thau agglo, CCNBT et syndicat
mixte se sont engagés par écrit sur la voie d’un développement
équilibré. Ce n’est pas un document technocratique, ou un fourre-tout,
assure-t-on quai des Moulins, au syndicat mixte du bassin de Thau
(SMBT).
Ce
contrat de territoire est le fruit d’années de concertation menées dans
le cadre du schéma de cohérence territoriale, du schéma d’aménagement
et de gestion des eaux, de Natura 2000.
"Succédant
aux contrats de lagune, il propose une feuille de route qui liste les
actions à mener, d’ici 2017, en terme de gestion des ressources en eau,
maîtrise de l’urbanisation, préservation de l’environnement, soutien des
activités maritimes et agricoles, développement de modes de transports
propres.
Un
document de 63 pages censé offrir une réponse globale aux enjeux du
territoire, qui doit être dotée de 480 millions d’euros de financements
divers, sur six ans.
Avec,
en aval, des actions bien concrètes portées par différents maîtres
d’ouvrage selon la thématique : Thau agglo pour, entre autres, les
lidos, le transport maritime sur la lagune de Thau, les bus hybrides, la
chambre d’agriculture, le Civam et les collectivités pour la
certification des productions agricoles, le SMBT pour la vente directe
sur les sites de production conchylicole, la Région pour la
restructuration du pôle agro-industriel du port de Sète, etc.
Des
réalisations toujours projetées à travers un prisme
“besoins/ressources” qui devrait éviter de voir resurgir les errements
du passé.
Illustration
: le schéma de cohérence territoriale (qui s’impose aux plans
d’urbanisme des communes) ayant déjà scellé un choix - celui de
conforter l’agriculture au détriment du mitage par les lotissements - le
contrat de gestion intégrée déterminera quel type d’agriculture est
possible sur Thau en dehors de la viticulture, en tenant compte des
ressources et des besoins en eau et au regard de l’évolution
démographique.
Un
animateur agricole analysera les besoins (développement de
l’agriculture biologique, circuits courts) et identifiera les priorités.
Une action qui doit permettre à terme d’offrir une autre valeur aux
terres agricoles que celle suspendue à leur seule constructibilité, de
maintenir une présence agricole réduisant friches et cabanisation.
Il
s’agira, aussi, de s’entourer de producteurs capables de répondre à la
demande alimentaire quand le “consommer local” ne sera plus une tendance
mais une obligation au regard du coût du transport routier.
Articulé
autour de l’eau, "élément clef du territoire", le contrat de gestion
intégrée abordera bien sûr le problème du traitement des eaux pluviales
dont le règlement décidera de la pérennité, ou non, de l’économie
touristique et conchylicole.
Outre
la création de bassins de “traitement” partout où l’urbanisation sera
encore possible, il s’agira de rendre les ruisseaux du bassin-versant à
leur espace naturel et de profiter ainsi de leurs capacités d’auto
épuration. Autant de solutions qui tombent sous le sens mais qui
méritaient d’être exhumées, puis affinées.
D’autant
que le bassin de Thau n’a plus vraiment le choix : alors que des normes
alimentaires de plus en plus strictes menacent le commerce des
coquillages de Thau, les directives européennes en terme de qualité des
eaux de baignade interdiront très vite, si rien n’est fait, la
fréquentation de la lagune.
))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))))
Mortalité du naissain d’Huître creuse Crassostrea gigas dans l’étang de Thau en 2009
IFREMER
Avril 2010
Rapport intermédiaire
Cette étude conduite en Méditerranée pendant un épisode de mortalité massive du naissain d’huître creuse Crassostrea gigas généralisé en France en 2009 a pour objectifs d’améliorer la compréhension des causes des mortalités de naissain, d’identifier les pratiques culturales à risque, et d’approfondir des pistes visant à la réduction de ces mortalités. Afin d’atteindre ces objectifs, nous avons suivi les paramètres environnementaux de l’étang de Thau en relation avec la mortalité. Par ailleurs, nous avons réalisé une expérience visant à comparer les performances des huîtres en fonction de leur origine, stade de développement et site de culture, en relation avec l’énergétique, la reproduction et la pathologie.
Finalement, nous avons fait des expériences de transfert d’huître d’un milieu exempt de mortalité vers l’étang de Thau où des mortalités massives ont été enregistrées. L’analyse des paramètres environnementaux de l’étang de Thau montrent que le seul point commun entre les années à mortalité d’huître (2008-09) est la biomasse phytoplanctonique remarquablement constante et faible par rapport aux moyennes décennales. Les mortalités d’huîtres en 2009 touchent spécifiquement le naissain quelles que soient l’origine et la ploïdie, lorsque la température de l’eau atteint 17.5°C. Par rapport aux années précédentes, la mortalité s’intensifie et le seuil thermique de déclenchement est abaissé de ~2°C. Les huîtres maintenues en mer profonde demeurent indemnes. Le démarrage des mortalités de naissain coïncide avec une accélération du taux de croissance alors qu’il semble y avoir un déficit énergétique avant le déclenchement des mortalités qui fragiliserait particulièrement le naissain caractérisé par des réserves énergétiques inférieures aux adultes. Le démarrage des mortalités coïncide avec l’initiation de l’activité gamétogénique, avant l’atteinte de la maturité sexuelle et bien avant la ponte ce qui est plutôt atypique.
Enfin, l’apparition des mortalités coïncide avec une infection soudaine et imprévisible par le virus herpès OsHV-I dans le naissain d’huître suggérant que ce dernier est impliqué dans le phénomène de mortalité. Le transfert d’huîtres triploïdes saines maintenues en mer ouverte vers l’étang de Thau au printemps conduit à une infection massive par le virus herpès, visible dès le 1e prélèvement après seulement 6 jours. Les charges virales sont maintenues à des niveaux élevés jusqu’à la fin de l’expérience après 18 jours, où la mortalité moyenne constatée des huîtres est de 84%. D’un point de vue plus appliqué, nous avons constaté que le risque de mortalité en 2009 est d’autant plus élevé que les animaux sont petits, coïncidant notamment avec des différences marquées en énergie de réserve entre naissains et adultes. Une pratique culturale pour limiter la mortalité consisterait à éviter de déployer des animaux de taille < 30 mm fin mars, c’est à dire éviter les opérations de pré grossissement au printemps en faveur du pré grossissement automnal. Les naissains sont touchés de la même façon par les surmortalités quelles que soient leur origine (naturel vs. écloserie) et leur ploïdie (2n vs 3n), de sorte qu’il n’est pas possible de favoriser une voie d’approvisionnement en naissain plus qu’une autre pour limiter la mortalité. Finalement, il semble que l’ostréiculture en mer profonde puisse être une voie intéressante pour sécuriser le pré grossissement.
Pour télécharger le document, cliquer Ici
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Sauvons l'huître de l'étang de Thau
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Production de naissain d’huîtres en Méditerranée
Rapport d’activité intermédiaire - Année 2010
Février 2011
CRC Méditerranée / Ifremer / Cepralmar
Evaluation du potentiel d’approvisionnement en naissains d’huîtres creuses et limitations des mortalités printanières en Méditerranée (Pronamed 2010)
Pour télécharger le document, cliquer : CRC Méditerranée
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Etang de Thau : Sur la voie d’une huître 100% méditerranéenne
Un virus provoque actuellement une pré-mortalité sans précédent de l'huître de l'Etang de Thau. Focus sur le combat d'Ostréiculteurs qui n'ont pas accepté de baisser les bras et font tout leur possible pour préserver l'espèce
L'Huître de L'Etang de Thau en voie d'extinction ?
envoyé par 7LTVMONTPELLIER. - Regardez des animaux droles en vidéo.
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Découvrir les petits métiers de la pêche et la conchyliculture de l’Etang de Thau
Laurence Kirsch est une réalisatrice mézoise. En 1996, elle a réalisé un documentaire en 2 parties, intitulé "Gens de Thau". Aujourd'hui, elle autorise Thau Tv à le diffuser sur son site. Une occasion offerte à tous ceux qui désirent découvrir ou redécouvrir ce film.
Gens de Thau, quand l'étang se partage
2 eme volet du documentaire de Laurence Kirsch. En 1996, elle a réaiisé un film en 2 parties, intitulé "Gens de Thau". Aujourd'hui, elle autorise Thau Tv à le diffuser sur son site. Une occasion offerte à tous ceux qui désirent découvrir ou redécouvrir ce film.
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Informations complémentaires :
Le 30 octobre 2009
Tous ceux qui ont demandé l'agrément à la préfecture sont aujourd'hui aux normes c'est-à-dire qu'ils sont équipés en bassins de purification. Ces bassins de "retrempage" des coquillages qui ont été rendus obligatoires par le classement de l'étang en B.
Ports propres - Le Département a fait un très gros effort financier, 1,7 M€ engagés pour 0,3 annoncés au départ, pour mettre à niveau l'ensemble de ses ports. Ceux de Mèze, Bouzigues et Marseillan sont désormais dotés d'aires de carénage propres et de points de récupération des déchets.
Ports propres - Le Département a fait un très gros effort financier, 1,7 M€ engagés pour 0,3 annoncés au départ, pour mettre à niveau l'ensemble de ses ports. Ceux de Mèze, Bouzigues et Marseillan sont désormais dotés d'aires de carénage propres et de points de récupération des déchets.
Omega Thau - Le programme Omega Thau développé par le syndicat mixte du bassin de Thau consiste à identifier les sources de pollutions microbiologiques, connaître les transferts de ces dernières du bassin versant vers la lagune et comprendre la diffusion du panache de pollution dans l'étang. L'idée est d'arriver à modéliser ces données en développant un outil qui n'existe pas à ce jour et d'anticiper d'ici quelques années ces pollutions. Cet outil permettrait par exemple aux conchyliculteurs prévenus de l'imminence d'une pollution de mettre à l'abri leur production.
Sète. Qualité - Assainir à tout prix (Midi Libre)
Sète. Qualité - Assainir à tout prix (Midi Libre)
En 2003, dans le bassin de Thau, la décision de l'Etat de classer l'étang en catégorie B (*) a été considérée comme le signal de la fin de la vigilance sur la qualité des eaux de la lagune. La mobilisation des professionnels, l'intelligence des élus locaux mais aussi la contribution financière des citoyens ont eu raison dece mauvais augure. Et l'Etat, notamment avec l'arrivée d'un préfet déterminant, Michel Thénault, puis d'un jeune sous-préfet Jean-Baptiste Milcamps, n'a eu de cesse de privilégier le retour à un bon état sanitaire des eaux de l'étang de Thau.
A l'heure où le contrat qualité s'achève, les résultats sont là. Le syndicat mixte est devenu un outil opérationnel indispensable et il a planifié de très nombreuses actions sur la lagune et le bassin versant (lire ci-contre). Les systèmes d'assainissement et la compréhension des pollutions ont ainsi fait un énorme bond en avant. Plus de 65 M€ ont été mobilisés, une grande partie par les communes et les deux intercommunalités (35 %), par l'Agence de l'eau et l'Etat (25 %) et bien moins qu'escompté au départ par l'Europe (14 %). Les résultats sur l'état sanitaire de l'étang sont encore peu mesurables mais ces dernières années, on constate au minimum un arrêt de la dégradation du milieu. Et ce n'est déjà pas si mal.
Jean-Pierre SOUCHE jpsouche@midilibre.com La semaine prochaine : ce qu'il reste à faire. (*) Classement de A à D en fonction de la qualité des eaux. Le B est la classification classique en zone conchylicole.
Jean-Pierre SOUCHE jpsouche@midilibre.com La semaine prochaine : ce qu'il reste à faire. (*) Classement de A à D en fonction de la qualité des eaux. Le B est la classification classique en zone conchylicole.
Le 6 novembre 2009
Agriculture et viticulture amenées à évoluer Si la Bretagne a ses algues vertes, la situation dans les masses d'eau littorales languedociennes n'est guère plus reluisante et l'utilisation de pesticides et autres engrais dans les vignobles et terrains agricoles des bassins versants au cours des dernières décennies n'y sont pas complètement pour rien. Sans bannir complètement ces produits, une agriculture raisonnée est souhaitée désormais par la plupart des agriculteurs. Elle devra se mettre en place avec l'aide du futur contrat, ce qui n'a pas pu se faire jusqu'ici.
Sète : Cabanisation - Le mitage du bassin versant par des constructions illicites, souvent précaires, dépourvues de tout système d'assainissement est un casse ... (Midi Libre)
Sète : Cabanisation - Le mitage du bassin versant par des constructions illicites, souvent précaires, dépourvues de tout système d'assainissement est un casse ... (Midi Libre)
Le mitage du bassin versant par des constructions illicites, souvent précaires, dépourvues de tout système d'assainissement est un casse tête dont on ne sait comment il évoluera. Le prochain contrat de lagune devra s'y pencher. Avec quels résultats ? PORTS PROPRES Autour de la lagune, de nombreux ports sont à mettre aux normes. Port Suttel à Balaruc n'a aucune existence légale, que dire du port du parc aquatechnique ou de l'ancestrale aire de carénage du port de pêche de Sète, sans parler de l'état du port de commerce de Sète que l'Etat a laissé sans système d'assainissement.
Le 7 novembre 2009
Un chercheur a travaillé cinq ans sur les enjeux du bassin de Thau.
Le titre de l'ouvrage est long comme une corde d'une table d'huîtres : Pratique professionnelle, enjeux territoriaux et changement social. Et le sous-titre est largement plus explicite : L'évolution et la mutation des petits métiers de l'étang de Thau. Appuyé par son jury, Pierre Sécolier a fait éditer, avec l'aide d'institutionnels du bassin de Thau, sa soutenance de thèse. Durant cinq ans en effet, il a travaillé sur ces petits métiers qui vivent de l'étang. « Au fil des ans, la qualité de l'eau se détériore. Il y a de plus en plus de catastrophe comme les virus ou les malaïgues, explique ce petit-fils de pêcheur amateur, je me suis donc demandé comment les pêcheurs et les conchyliculteurs appréhendaient cela. » Avec une idée tout simple : « ces hommes ne sont pas que des sentinelles de l'étang, ce sont aussi des acteurs. » Ainsi ce chercheur a essayé de mettre en place des démarches différentes : « favoriser l'agri-tourisme pour rassurer les consommateurs ou assurer un meilleur traitement des déchets » et expose dans la troisième partie de son ouvrage des pistes pour que ces petits métiers ne disparaissent pas. « Il faut trouver des systèmes pour élever les coquillages différement comme le fait Médi'Thau Marée, ou aussi chercher à mieux oxygéner l'étang. » A méditer. Philippe MALRIC
Le 10 novembre 2009
La pêche à la drague des coquillages dans les zones salubres de l'étang de Thau est ouverte jusqu'au vendredi 30 avril. Seule la drague traditionnelle est autorisée. La pêche à la drague dans l'étang des Eaux-Blanches ne sera autorisée qu'à partir du 15 décembre.
Les règles sont les suivantes : la partie inférieure de l'armature métallique est constituée par une barre de 1,30 m au plus de long, soit plate, soit ronde, sans dents ; le filet en chanvre ou en nylon assujetti à cette armature a des mailles de 35 mm au moins au carré ; le poids de la drague, non compris la corde ou la chaîne de traction, mais y compris le cas échéant la barre transversale constituant un poids additionnel, ne doit pas excéder 20 kg ; la drague ne peut être remorquée que par des embarcations d'une jauge brute au plus égale à 2,5 t ; l'activité est subordonnée à déclaration de captures.
Le 30 novembre 2009
Plongée et biodiversité : Thau, c’est pas trop tôt ! (Charles Nérot)
Après moultes tentatives, nous programmons à nouveau un week-end à Thau. Les précédentes fois, nous avons eu droit à otite, calculs et autre désagrément nous empêchant d’y aller. Cette fois-ci, tout semble bien parti.Nous allons plonger sur quatre sites différents dans le week-end.Tout l’abord des tables de conchyliculture (élevage de coquillages), où nous avons peu de chances de voir des hippocampes (mais verrons les deux seuls du week-end). Nous zigzaguons entre les cordes pour observer moules et huitres de toutes tailles et dans tous les états…. Voir les photos
Le 7 décembre 2009
Arrêté préfectoral n°179/2009 portant réglementation temporaire de la navigation et du mouillage des navires et engins ans les lotissements conchylicoles de la lagune de Thau : Arrêté préfectoral n°179/2009
Le 18 décembre 2009
Les 40 000 ha de lagunes du Languedoc-Roussillon représentent un patrimoine naturel exceptionnel.
Le Languedoc-Roussillon veut protéger ses 40 000 hectares de lagunes. Près de 400 spécialistes de 22 pays ont débattu de la gestion et de l’avenir de cet écosystème fragile en Méditerranée, du 14 au 18 décembre.
Le Languedoc-Roussillon veut protéger ses 40 000 hectares de lagunes. Près de 400 spécialistes de 22 pays ont débattu de la gestion et de l’avenir de cet écosystème fragile en Méditerranée, du 14 au 18 décembre.
Le 4ème colloque européen sur les lagunes méditerranéennes, qui s’est déroulé au Palais des Congrès de Montpellier du 14 au 18 décembre 2009, a mis en valeur le rôle essentiel et la fragilité d’un écosystème riche en biodiversité. Anne-Yvonne Le Dain, vice-présidente de la Région déléguée à la recherche, a confirmé l’engagement de la Région aux côtés des scientifiques, des professionnels et des collectivités pour les lagunes du Languedoc-Roussillon et de la Méditerranée.
Les 40 000 ha de lagunes du Languedoc-Roussillon représentent, il est vrai, un patrimoine naturel exceptionnel qui joue un rôle important dans l’équilibre écologique mais aussi dans l’activité économique locale. La filière halieutique reste fortement marquée par les milieux lagunaires. Elle représente plus de 500 pêcheurs, 8 100 tonnes de produits de la pêche débarqués, pour un chiffre d’affaires de 14,4 millions d’euros. La Région soutient ainsi les contrats d’étangs « qui favorisent une action opérationnelle et cohérente sur le développement économique et la préservation de la qualité environnementale de ces milieux sensibles ». Près de 7 M€ ont été investis depuis 2005 pour moderniser la filière conchylicole, favoriser l’installation de jeunes pêcheurs et améliorer la compétitivité et le positionnement des entreprises régionales de commercialisation et de transformation des produits de la mer. La seule filière conchylicole représente 650 exploitations réparties sur trois lagunes (Thau, Salses-Leucate et Prévost), plus de 2 000 emplois directs et une production annuelle de 15 000 tonnes d’huîtres et 5 000 tonnes de moules pour un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros. 18 décembre 2009, Philippe Martin
Le 19 décembre 2009
La culture des huîtres creuses se pratique depuis le début de la période gallo-romaine dans l'étang de Thau. Aujourd'hui, cette activité est le fait de 650 entreprises à l'origine de 2 000 emplois directs et autant d'emplois indirects. 350 d'entre elles disposent d'un agrément sanitaire leur permettant de commercialiser les coquillages sans passer par un mareyeur. La très grande majorité pratique la vente directe, essentiellement au sud d'une ligne Toulouse-Lyon.
Avec une production annuelle de 13 000 tonnes d'huîtres, Thau est le quatrième bassin de France.
Aux 2 800 tables des concessions conchylicoles de l'étang s'ajoutent deux zones d'élevage en mer, face à Frontignan et à Marseillan. Ces filières servent essentiellement à la production de moules (4 000 tonnes).
Le 20 décembre 2009
La résistance s'organise Avec l'Institut de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), pouvoirs publics, professionnels et écloseries se sont mobilisés. Un programme national de recherche a été mis au point. Baptisé Morest, il va déboucher sur un plan de réensemencement des parcs avec une variété résistante d'huître creuse baptisée “R”.
La section de conchyliculture Méditerranée (SRCM) tente, de son côté, de développer son propre dispositif. « Nous recherchons d'autres sources d'approvisionnement en naissain rustique et bon marché », confirme son directeur Denis Régler. Le premier axe de travail passe par le développement du captage naturel jusque là inexistant dans l'étang de Thau en raison de la richesse du milieu : les supports sur lesquels pourraient se fixer les juvéniles sont très rapidement colonisés par des espèces compétitrices. SRCM et Ifremer vont mettre en place un observatoire du captage naturel chargé d'informer les professionnels pour qu'ils mettent à l'eau les capteurs au bon moment et au bon endroit. La deuxième piste consiste à créer une écloserie pour développer de nouvelles souches moins productives mais plus résistantes.
Le 24 juin 2010
Le député G. D'Ettore participait mardi à Paris aux Assises nationales de la conchyliculture au côté des membres de la Section régionale
Quel était l'objectif de ces assises parisiennes ?
Il s'agissait pour le ministre Bruno Le Maire de formuler des solutions à plus ou moins long terme à la crise grave que traverse la conchyliculture. Elles seront ensuite déclinées lors d'assises régionales qui auront lieu sur la manche, l'Atlantique et la Méditerranée, probablement en septembre. J'ai demandé à ce que les assises méditerranéennes aient lieu à Sète. Je ferai ensuite le point avec Bruno Le Maire le 11 octobre.
Quel était l'objectif de ces assises parisiennes ?
Il s'agissait pour le ministre Bruno Le Maire de formuler des solutions à plus ou moins long terme à la crise grave que traverse la conchyliculture. Elles seront ensuite déclinées lors d'assises régionales qui auront lieu sur la manche, l'Atlantique et la Méditerranée, probablement en septembre. J'ai demandé à ce que les assises méditerranéennes aient lieu à Sète. Je ferai ensuite le point avec Bruno Le Maire le 11 octobre.
On sait que l'herpès virus continue à tuer les huîtres. A-t-il été question, mardi, d'huîtres qui lui résisteraient ?
Nous sommes allés au-delà. Alors que le secteur est en crise dans le monde entier, des Etats Unis au Maroc, le ministre a parlé d'une mobilisation générale, rappelant que la conchyliculture, ce sont 20 000 emplois directs et qu'il y a, derrière l'aspect économique, une dimension écologique : les conchyliculteurs sont, partout, des sentinelles de l'environnement.
Dans l'immédiat, que compte faire le gouvernement ?
Déjà relancer le plan de calamité agricole. En 2008, les conchyliculteurs avaient été indemnisés à hauteur de 40 M€, idem en 2009. En 2010, ils pourront compter sur le même déblocage une fois que les préfets auront fait le constat des mortalités, après un point sur la situation avec la Section régionale conchylicole et les Affaires maritimes.
D'ores et déjà, le ministre de l'Agriculture a demandé à celui du Budget, François Baroin, de suspendre les redevances domaniales payées par les conchyliculteurs. A moyen terme, nous tenterons également de faire bénéficier nos conchyliculteurs des Fonds européens pour la pêche.
Et d'un point vue scientifique, a-t-on avancé ?
Il a été demandé à Ifremer d'aller un peu plus vite et de mettre en place les expérimentations avec des souches importées du Japon. Or, avant d'importer, il faut du temps car des analyses et des autorisations sont nécessaires. Le ministre a insisté pour une expérience souchaire dès l'automne.
A terme, peut-on croire en la pérennité de la conchyliculture ?
Bien sûr. Mais il faudra peut-être penser aussi à diversifier l'activité. Sur Thau, on souffre plus qu'ailleurs car on produit essentiellement des huîtres, et un peu de moules. Pourquoi ne pas associer d'autres cultures marines ? Même si bien sûr, il ne faudra pas introduire n'importe quoi dans le milieu. Avant de diversifier, il faudra sécuriser la filière. En ce sens, et c'est directement lié à la survivance du métier, j'ai demandé au ministre la mise en place d'une traçabilité qui permette au consommateur de savoir s'il mange du coquillage de Thau ou des produits importés.
Et l'opportunité de créer, localement, une écloserie ?
Nous en débattrons lors des assises régionales.
Personne ne doit donc craindre de voir à l'avenir un étang de Thau couvert de marinas et abandonné au seul tourisme...
Non, l'étang de Thau ne sera pas un étang de Berre. Les efforts opérés ici pour la qualité du milieu, en terme d'amélioration de l'assainissement par exemple, nous placent parmi les meilleurs élèves quant à la qualité de l'eau.
Quant à l'option de laisser tomber la conchyliculture, c'est impensable : le ministre l'a dit, c'est un patrimoine national, si nous perdions nos conchyliculteurs, les répercutions seraient terribles. Il faut donc répondre à leur désespoir, réel. Ça fait 3 ans que le virus est là et qu'ils n'en voient pas le bout, ce qui génère un légitime énervement.
Ces gens-là ne veulent pas vivre de subventions à vie.
Quel était l'objectif de ces assises parisiennes ?
Il s'agissait pour le ministre Bruno Le Maire de formuler des solutions à plus ou moins long terme à la crise grave que traverse la conchyliculture. Elles seront ensuite déclinées lors d'assises régionales qui auront lieu sur la manche, l'Atlantique et la Méditerranée, probablement en septembre. J'ai demandé à ce que les assises méditerranéennes aient lieu à Sète. Je ferai ensuite le point avec Bruno Le Maire le 11 octobre.
Quel était l'objectif de ces assises parisiennes ?
Il s'agissait pour le ministre Bruno Le Maire de formuler des solutions à plus ou moins long terme à la crise grave que traverse la conchyliculture. Elles seront ensuite déclinées lors d'assises régionales qui auront lieu sur la manche, l'Atlantique et la Méditerranée, probablement en septembre. J'ai demandé à ce que les assises méditerranéennes aient lieu à Sète. Je ferai ensuite le point avec Bruno Le Maire le 11 octobre.
On sait que l'herpès virus continue à tuer les huîtres. A-t-il été question, mardi, d'huîtres qui lui résisteraient ?
Nous sommes allés au-delà. Alors que le secteur est en crise dans le monde entier, des Etats Unis au Maroc, le ministre a parlé d'une mobilisation générale, rappelant que la conchyliculture, ce sont 20 000 emplois directs et qu'il y a, derrière l'aspect économique, une dimension écologique : les conchyliculteurs sont, partout, des sentinelles de l'environnement.
Dans l'immédiat, que compte faire le gouvernement ?
Déjà relancer le plan de calamité agricole. En 2008, les conchyliculteurs avaient été indemnisés à hauteur de 40 M€, idem en 2009. En 2010, ils pourront compter sur le même déblocage une fois que les préfets auront fait le constat des mortalités, après un point sur la situation avec la Section régionale conchylicole et les Affaires maritimes.
D'ores et déjà, le ministre de l'Agriculture a demandé à celui du Budget, François Baroin, de suspendre les redevances domaniales payées par les conchyliculteurs. A moyen terme, nous tenterons également de faire bénéficier nos conchyliculteurs des Fonds européens pour la pêche.
Et d'un point vue scientifique, a-t-on avancé ?
Il a été demandé à Ifremer d'aller un peu plus vite et de mettre en place les expérimentations avec des souches importées du Japon. Or, avant d'importer, il faut du temps car des analyses et des autorisations sont nécessaires. Le ministre a insisté pour une expérience souchaire dès l'automne.
A terme, peut-on croire en la pérennité de la conchyliculture ?
Bien sûr. Mais il faudra peut-être penser aussi à diversifier l'activité. Sur Thau, on souffre plus qu'ailleurs car on produit essentiellement des huîtres, et un peu de moules. Pourquoi ne pas associer d'autres cultures marines ? Même si bien sûr, il ne faudra pas introduire n'importe quoi dans le milieu. Avant de diversifier, il faudra sécuriser la filière. En ce sens, et c'est directement lié à la survivance du métier, j'ai demandé au ministre la mise en place d'une traçabilité qui permette au consommateur de savoir s'il mange du coquillage de Thau ou des produits importés.
Et l'opportunité de créer, localement, une écloserie ?
Nous en débattrons lors des assises régionales.
Personne ne doit donc craindre de voir à l'avenir un étang de Thau couvert de marinas et abandonné au seul tourisme...
Non, l'étang de Thau ne sera pas un étang de Berre. Les efforts opérés ici pour la qualité du milieu, en terme d'amélioration de l'assainissement par exemple, nous placent parmi les meilleurs élèves quant à la qualité de l'eau.
Quant à l'option de laisser tomber la conchyliculture, c'est impensable : le ministre l'a dit, c'est un patrimoine national, si nous perdions nos conchyliculteurs, les répercutions seraient terribles. Il faut donc répondre à leur désespoir, réel. Ça fait 3 ans que le virus est là et qu'ils n'en voient pas le bout, ce qui génère un légitime énervement.
Ces gens-là ne veulent pas vivre de subventions à vie.
Le 2 août 2010
Depuis deux ans l'association mézoise, le CPIE (Centre permanent d'initiatives pour l'environnement) bassin de Thau mène des projets d'éducation et de sensibilisation à l'environnement en territoire de Thau, au service des politiques publiques et des projets de développement durable. En juin dernier, Serge Teyssèdre (président), Emilie Varraud (directrice) et Aleksandra Rybnikow (chargée de communication) se sont rendus à l'assemblée générale de l'Union nationale des CPIE pour recevoir la confirmation de leur labellisation nationale. Ce label est attribué aux associations à fort ancrage territorial qui promeuvent le développement durable et la protection de l'environnement par des actions d'éducation, d'accompagnement des territoires et de citoyenneté. Ce label apporte ainsi aux associations une reconnaissance institutionnelle et associative, la dynamique d'un réseau fort de trente années d'expérience et des services nationaux proposés par l'Union nationale des CPIE, reconnue d'utilité publique. Il veille également, par l'exigence de critères d'évaluation, à la qualité des actions menées.
Le CPIE bassin de Thau a séduit l'équipe nationale par sa structuration riche et originale. En effet, les actions proposées par l'association sont réalisées par ses 13 structures adhérentes, qui agissent dans les domaines aussi variés et complémentaires que l'éducation à l'environnement, la formation, l'agriculture, la conchyliculture, la pêche, la biodiversité, la découverte par le sport, etc. Cette mosaïque de compétences permet d'initier et de réaliser des actions complexes, novatrices et multi-partenariales en abordant l'environnement de manière globale.
Réelle plateforme de concertation et de compétences, le CPIE bassin de Thau est soutenu par les collectivités locales ainsi que par la région Languedoc-Roussillon et le conseil général de l'Hérault. Pour plus d'informations : www.cpiebassindethau.fr
Le 4 août 2010
Même un poisson exotique a besoin de fraîcheur. Surtout depuis que le réchauffement climatique est à l'oeuvre. Prenez les voraces barracudas….. Dans l'ensemble, la biodiversité augmente en Méditerranée. Pour l'instant, aucune espèce n'en a chassé une autre », indique Henri Farrugio, halieute à l'Ifremer Sète. Même observation de Thierry Logier, directeur-adjoint d'Ifremer Sète. Prenant exemple sur l'étang de Thau, biotope unique de 7 500 hectares, entre Sète et Mèze (Hérault), le scientifique explique : « On compte une cinquantaine d'algues dites invasives mais elles ne posent pas de problème écologique. Elles ont même enrichi la biodiversité du milieu. » Certes, s'il y avait une évolution climatique, l'une d'elles pourrait prendre le pouvoir. Mais, pour l'heure, assure Thierry Logier, « l'équilibre est robuste ». Quelque 58 espèces ont été introduites dans l'étang de Thau sur 197 espèces répertoriées, soit un bon quart ! Ces espèces arrivent essentiellement d'Asie - comme l'envahissante sargasse - importées accidentellement depuis les années 1970, en même temps que les huîtres japonaises. Hors étang de Thau, parmi les espèces nuisibles, il y a un remarquable ver marin qui s'est tout de suite plu dans nos contrées lagunaires depuis près d'un siècle : le cascails. Vivant en colonies, il produit un récif calcaire gênant la navigation, participant du comblement des étangs et à l'asphyxie des eaux. On le trouve dans des lieux passablement dégradés où il aime à proliférer (étangs de l'Or, du Méjean, du Campignol, près de Narbonne, ou à Canet...) Pour s'en débarrasser, il suffit d'améliorer la qualité des eaux....
Le 7 août 2010
Depuis 3 ans, les ostréiculteurs de Thau perdent jusqu’à 80 % de leurs naissains. Touchés de plein fouet par la surmortalité des naissains et jeunes huîtres, les conchyliculteurs du bassin de Thau cherchent des solutions. La création d’une écloserie locale avait un temps été évoquée, qui les aurait rendus un peu moins dépendants des fournisseurs d’Atlantique, sans toutefois les mettre à l’abri du virus tueur. Et alors que deux programmes de sélection d’une huître résistante sont en cours, les professionnels explorent une piste qui pourrait s’avérer payante : le captage naturel.
Sur le bassin de Thau comme à Leucate, des points de prélèvement favorables ont été identifiés pour capter, sur des supports variés (coupoles de plastique, tubes, coquilles d’huîtres) des larves. Larves issues d’un brassage entre huîtres sauvages et huîtres d’écloseries qui pourraient s’avérer plus résistantes au terrible herpès virus. Avant de crier victoire, les ostréiculteurs de Méditerranée et leur président Philippe Ortin, devront néanmoins vérifier ce qu’il advient de ces huîtres de captage lorsqu’elles atteignent la taille critique de 15 à 20 mm. Reste que, pour le directeur de la Section conchylicole Denis Regler, « même s’il n’y avait que 20 % de survivants, cette filière, naturelle, écologique, resterait intéressante ». Il faut dire, aussi, que le prix des naissains sortis d’écloserie a explosé ces derniers mois.
Ifremer - Projet Velyger : Fort captage à Thau
Les premiers essais de captage dans l'étang de Thau (réalisés en 2010 dans le cadre d'un projet France Agrimer associant la SRC, le Cepralmar et l'Ifremer sous la coordination de Nathalie Rayssac, chargée de mission à la SRC) sont plutôt prometteurs, comme en témoigne les photos prises en juillet 2010... Cliquer Ici
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Le 3 juin 2011
Quand on voit ces parcs à huîtres sur l’étang, ces levers et ces couchers de soleil, ce travail séculaire, on ne peut pas imaginer que ça disparaisse. C’est impossible ! Ce docu n’est ni militant ni revendicatif, je voulais simplement donner à voir, par touches impressionnistes. Je n’apporte aucune réponse. J’espère amener les spectateurs à se rendre compte de ce qu’ils pourraient perdre...
Elle a osé. Et ce n’est pas la première fois. Hélène Morsly a osé s’attaquer aux hommes du bassin de Thau. Après avoir capturé l’âme des jouteurs et des rugbymen, la réalisatrice installée à Sète depuis 9 ans a choisi de filmer pêcheurs et ostréiculteurs de l’étang. Un regard féminin, cru et poétique à la fois, posé sur cet univers si singulier. Un superbe témoignage, au nom de la transmission des cultures traditionnelles.
Une fois de plus, vous filmez les hommes...Y a-t-il une explication ? Effectivement ! (Sourire) Je ne me l’explique pas vraiment. J’ai travaillé avec les jouteurs puis avec les rugbymen. Des univers très masculins dans lesquels je n’ai pourtant jamais été renvoyée à mon statut de femme. Ça a toujours fonctionné de pro à pro. Sans souci et sans machisme ! Les pêcheurs ont toujours été prévenants. Il y a eu beaucoup de respect entre nous.
Du coup, d’où est venue l’idée de filmer les pêcheurs et quel a été votre angle d’attaque ? J’avais filmé la campagne municipale de François Liberti en 2008. Je voulais l’interviewer dans son environnement. Je suis tombée sur son fils Manuel. J’ai grimpé sur sa barque et j’ai eu le déclic... En l’écoutant parler, en sentant son désir de transmettre sa passion pour le métier, j’ai retrouvé tous les ingrédients de ce qui m’intéresse en tant que réalisatrice. A savoir l’identité, la culture populaire et la transmission du savoir et des expériences.
N’était-ce pas plutôt parce que vous sentiez que ce métier est plus que jamais menacé ?
Au final, quel est le message que vous voulez faire passer ?
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Le 11 juin 2011
Dans l'Hérault aussi, on élève des huîtres et des moules. Au bord de l’étang de Thau, Médithau, une entreprise à la pointe de l’innovation, fait rimer qualité avec inventivité. L'huître « spéciale Tabouriech » - rosée et généreuse - est désormais servie chez les plus grands chefs étoilés du monde entier.
En Méditerranée, pas de marée, déplorait Florent Tabouriech, à la tête de Médithau, une PME spécialisée dans l’élevage et la distribution d’huîtres et de moules. En 1986, ce « professeur Tournesol » se met à rêver d'y recréer artificiellement le phénomène des marées. L’idée géniale est simple : relever régulièrement les cordes sur lesquelles sont collées les huîtres afin de les mettre hors de l’eau. Florent Tarbouriech fait alors le choix d’un système mécanique qui remonte les cordes grâce à l’énergie solaire accumulée par des panneaux photovoltaïques.
La Caisse régionale a financé plus de 50 % des investissements de Médithau
« Une volonté d’innovation dans le respect de l’environnement », résume Damien Brouillet, expert agricole au Crédit Agricole Languedoc. Séduite par son dynamisme, la Caisse régionale accompagne l’entreprise dans ses projets de développement depuis ses débuts en 1986. Médithau, qui compte 40 salariés pour un chiffre d'affaires de 8 millions d’euros, a investi 4 millions d'euros entre 2007 et 2010. La Caisse régionale en a financé 2,6 millions. Un investissement gagnant pour la PME qui obtient des huîtres de meilleure qualité et une plus grande valeur ajoutée. L’exondation – l’opération de sortie de l’eau – améliore la dureté et la propreté des coquilles et les teinte d’une belle couleur rosée. Ce procédé a donné naissance à une huître haut de gamme : la « spéciale Tabouriech » désormais servie chez les plus grands chefs étoilés du monde entier.
Une entreprise soucieuse du développement durable....
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Le 25 juin 2011
Un nouveau classement des tables a été présenté. L’attribution se faisant comme il en est l’usage par tirage au sort pour chacune des 4 catégories.
La coopérative des 5 ports a tenu mardi à Mèze ses Assemblées Générales ordinaire et extraordinaire.
Après approbation des différents rapports d’activités et financiers par les adhérents présents et représentés, le Conseil de Surveillance a proposé de modifier le règlement intérieur de la coopérative en vue d’élargir l’accès aux tables.
A ce jour sur les 660 tables plantées, 130 sont disponibles. Ce qui entraîne un manque à gagner important et contribue sensiblement aux résultats négatifs répétés de la Coopérative.
Pour tenter de régler ou de réduire ce problème il a donc été proposé aux adhérents de se voir attribuer des concessions de base supplémentaires, et d’en autoriser également l’accès aux conchyliculteurs déjà concessionnaires individuellement dans le bassin de Thau. Ceci tout en préservant l’intérêt des jeunes et des nouveaux adhérents.
Un nouveau classement des tables a été présenté. L’attribution se faisant comme il en est l’usage par tirage au sort pour chacune des 4 catégories.
Au vu de l’impasse dans laquelle se trouvent les ostréiculteurs, toutes les propositions pour en sortir ont été étudiées. Alors Didier Aspa, Président de la Coopérative, et Denis Regler, Directeur du Comité Régional Conchylicole de Méditerranée, ont présenté un projet d’équipement qui pourrait être utilisé.
Il s’agit d’un système de rotation de perche qui permet de relever les cordes sur les tables afin de réaliser naturellement le captage des naissains d'huitres, le prégrossissement, l’affinage….
En fin de séance, la brève intervention de Philippe Ortin, Président du Comité Régional Conchylicole de Méditerranée, n’a pas du beaucoup réconforter les participants. Son état des lieux sur la mortalité continue des naissains ne laissant que peu d’espoir pour une sortie de crise rapide.
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Le 6 août 2011
Le tourisme fluvial se porte bien. On estime que plus de 10 000 petites péniches naviguent chaque année sur le canal du Midi, le canal du Rhône à Sète, et, entre les deux, sur l’étang de Thau.
Seulement voilà : faute de stations de vidange au fil de leur parcours, les plaisanciers y rejettent la plupart de leurs eaux usées (WC, toilettes, douches). Ce qui pose de sérieux soucis aux producteurs d’huîtres, de coquillages et aux pêcheurs.
D’où les barrages organisés hier, en fin d’après-midi, durant une heure, à La Peyrade et Marseillan, aux débouchés des canaux sur l’étang, par les professionnels, de plus en plus confrontés à la pollution organique de ces rejets. Ils en appellent à la création urgente de stations d’évacuation tout au long de l’itinéraire des péniches.
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"Les canaux ne sont pas des égouts ! L’étang de Thau n’est pas un bassin de décantation !". C’est le double-message martelé hier, en fin d’après-midi, aux embouchures de l’étang, à Marseillan d’un côté, à La Peyrade de l’autre. Parqueurs et petits-métiers avaient décidé de bloquer les accès durant une heure pour sensibiliser les touristes louant des petites péniches à la pollution engendrée par leurs rejets sanitaires et domestiques (WC, douche, vaiselle...). Une soixantaine de professionnels s’étaient donné rendez-vous sous le pont de la Peyrade, rejoints par plusieurs élus et politiques (André Lubrano pour la Région, Christophe Morgo et François Liberti pour le Conseil général, Philippe Sans de Force citoyenne) ainsi qu’Alain Combes, président de l’Observatoire du Pays de Thau.
"Pour nos toilettes, pas d’autre solution que de les rejeter dans le canal"
Des touristes belges A la vue des barrages, la plupart des plaisanciers arrivant de Frontignan ou de l’étang ont fait demi-tour ou se sont arrêtés à bonne distance... Certains, tout de même, sont allés à la rencontre de professionnels en colère. Comme Martine et Jan, un couple de Belges, qui a loué une petite péniche pour une semaine de vacances, avec leurs deux enfants, sur le canal du Rhône à Sète. "Nos eaux de vaisselle ou de douche, nous essayons de les vider dans les ports, mais pour les toilettes, nous n’avons pas d’autre solution que de les rejeter dans le canal", ont-ils reconnu.
C’est bien le problème : la plupart des loueurs de péniches “court-circuitent” les cuves qui permettent de stocker les eaux usées à bord, faute de stations de vidange sur le parcours. Thau agglo envisage d’en installer à Marseillan et Frontignan, mais pas avant 2014. "Nous réclamons un rendez-vous avec le Préfet pour que l’Etat et Voies navigables de France prennent enfin conscience du problème", dit Christophe Morgo. Sachant qu’environ 10 000 petites péniches naviguent chaque année sur le Canal du Midi, sur le Canal du Rhône à Sète et sur l’étang, on peut mesurer l’importance des rejets organiques et leurs conséquences sur la qualité des eaux, la reproduction des espèces, palourdes notamment. Et sur l’activité économique des professionnels.
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Le 7 août 2011
Un homme regarde depuis une barque un herbier, sorte de pelouse sous-marine, dans l'étang de Thau, le 29 juillet 2011. A côté des activités conchylicoles, l'étang de Thau, classé site d'intérêt européen pour son herbier de 2.400 hectares et ses magnifiques hippocampes, va bénéficier à partir de septembre d'une protection rapprochée.
A côté des activités conchylicoles, l'étang de Thau, classé site d'intérêt européen pour son herbier de 2.400 hectares et ses magnifiques hippocampes, va bénéficier à partir de septembre d'une protection rapprochée.
Sur les 19,5 km de cet étang entre Balaruc et Marseillan, l'étang de Thau, large de 4 km, est surtout connu pour la qualité de ses huîtres, de Bouzigues. Mais cette réserve naturelle, mélange d'eau douce et d'eau de mer, est aussi un écrin. Sous les vaguelettes se balancent paisiblement des herbes "zostères". "Il y en a deux sortes. Les marines, les plus grandes, qui peuvent aller jusqu'à 1,2 m, et les naines de 0,3 à 0,5 cm", explique Muriel Alexandre, en charge du programme de protection Natura 2000 débuté en 2009. Cet herbier, sorte de pelouse sous-marine, est d'un intérêt majeur pour la biodiversité.
"Avec les nutriments qui s'y trouvent, les plantes aquatiques et une multitude d'espèces se développent parfois de façon disproportionnée", constate le président des plongeurs héraultais Emmanuel Serval. "Les daurades et d'autres poissons y viennent pour se gaver", ajoute ce passionné.
"Une huître s'y développe deux fois plus vite que dans l'Atlantique", complète le président du syndicat mixte du bassin et maire UMP de Sète François Commeinhes. Au total, une vingtaine d'espèces d'oiseaux comme les flamants roses, sternes ou aigrettes, 88 espèces de poissons, 70 de mollusques et 200 d'algues se côtoient sur les 7.500 hectares de cet étang peu profond (2 à 11 mètres avec un petit gouffre à 26 mètres). Hippocampes craintifs Parmi les poissons, les plus étonnants sont les hippocampes.
Les herbiers servent d'habitat aux adultes et de nursery aux plus jeunes de ces petits chevaux de mer très craintifs. Qui filent se cacher au moindre mouvement suspect d'eau. On en compterait, selon une estimation, entre 5.000 et 30.000. "On a la chance d'avoir deux espèces rares d'hippocampes, le moucheté et celui à museau court", précise Mme Alexandre. "Les plus gros vont jusqu'à 20 cm", complète M. Serval.
Et d'en attraper un d'une douzaine de centimètres qu'il montre mais ne sort pas de l'eau car ce "n'est pas une bête de foire". L'enjeu à terme est de préserver un équilibre particulièrement fragile. Déjà des mesures ont été prises. Et d'ici un mois d'autres vont entrer en vigueur comme la limitation de l'usage de produits phytosanitaires ou des restrictions suuplémentaires de navigation et de mouillage.
"Il faut protéger sans atteindre les quelque 2.000 emplois induits par l'étang", note Mme Alexandre, notamment la conchyliculture qui concerne 1.500 hectares du bassin avec 13 à 20.000 tonnes d'huîtres et 3 à 4.000 tonnes de moules par an. Les villes côtières respectant des normes très strictes de rejet des eaux, le danger vient du ruissellement des eaux pluviales.
D'où la nécessité de bassins de rétention. "Cela va avec notre projet d'intercommunalité. On les construira dans les 3 à 5 ans", promet M. Commeinhes. L'autre pollution vient de l'irrespect d'une partie des 10.000 plaisanciers chaque année sur l'étang après avoir descendu le Canal du Midi: ils vidangent. Insupportable pour les habitants.
Dans la semaine, une soixantaine de professionnels ont encore manifesté sous la bannière "Thau n'est pas un bassin de décantation".
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Mouvement migratoire de la daurade....
C’est pas la grande sortie d’automne , mais leur retour...
Quelques jolies prises entrevues çà et là, et notamment du côté de la capitainerie, tendent à indiquer que le sparidé est de retour.
Après s’être reproduites puis avoir observé plusieurs semaines de diète en Méditerranée, les daurades mettent le cap sur le littoral, les canaux de Sète, et l’étang de Thau.
Dans la lagune, elles comptent bien se réchauffer mais aussi se délecter de quelques-uns de ses habitants à l’année qui - à l’instar du crabe - réapparaissent après s’être enfouis tout l’hiver durant. L’étang, plus froid que la mer au creux de l’hiver, se réchauffe également bien plus vite (du fait de sa faible profondeur), offrant dès le mois de mars les conditions du “bloom phytoplanctonique” qui en fait la richesse. Et là, pour la daurade, c’est la fête !
C’est pour bientôt ! Après être arrivées au début du printemps dans les lagunes du littoral et y avoir passé tout l’été à se nourrir, les daurades vont entamer leur migration vers la mer. Elles sentent les prémices des premiers froids arriver, diront les anciens. Oui mais pas seulement. Elles sont sensibles aux cycles quotidiens d’éclairement solaire qui régressent, annonciateurs de l’automne et dont les effets sur leur métabolisme ont une conséquence directe liée à la survie de l’espèce. C’est la période de reproduction. Elles ont, pour les plus grosses, déjà commencé à effectuer des rassemblements et attendent donc le prochain “coup d’est” ou de tramontane pour se présenter devant les graus et remonter le “rentrant” (courant) pour rejoindre des eaux hivernales plus tempérées.
Mais savez-vous qu’une fois la reproduction accomplie, les premiers rejetons de daurades que l’on appelle des larves, arrivent en bancs serrés (cohortes), courant février, au plus froid de l’hiver dans des eaux qui oscillent entre 7 et 8° ? A ce stade, ces petits poissons mesurent 12 mm en moyenne, sont transparents et puisent on ne sait où, l’énergie nécessaire pour lutter contre le froid, le mauvais temps et remonter les graus pour rejoindre les lagunes, bien avant l’arrivée de leurs parents.
Cette migration hivernale leur sauve en partie la vie. Les prédateurs habituels des larves de poissons présents dans les graus que sont les gobies, les blennies et autres petits prédateurs, sont peu actifs, leur métabolisme biologique ralenti par le froid.
Une fois l’été passé dans la lagune, ce sont des "blanquettes" d’une quinzaine de centimètres qui sortent à l’automne. C’est une prouesse que réalisent ces larves. Leur exemple force le respect et devrait nous inciter à observer quelques règles, notamment celle de la fameuse taille minimale de capture (TMC). Il suffit d’épargner la "blanquette" pour retrouver l’année suivante une belle daurade de 600 à 700 grammes. Pour la daurade, la “TMC” est de 20 cm. Une autre règle, imposée à la pêche de loisir par l’arrêté du 17 mai : le marquage des poissons pêchés. Ce marquage s’effectue en coupant la partie inférieure de la queue du poison. Il est destiné à protéger les pêcheurs professionnels contre la vente illégale. Son non-respect peut entraîner de lourdes amendes. Enfin, tout au long de l’année, n’oublions pas de ramener nos déchets. Les micro-fragments de déchets constituent une pollution que l’on retrouve dans le plancton. Et au fait, qui mange le plancton ?
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Le 8 décembre 2011 : Des moules pour protéger les huîtres !
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PORT-LEUCATE (Aude) (AFP) - Dans les étangs littoraux du Golfe du Lion, en Méditerranée, des ostréiculteurs luttent en faisant preuve d'originalité contre la mortalité des jeunes huîtres qui laisse entrevoir une augmentation des prix pouvant atteindre 20% pour Noël.
Après l'étang de Thau (Hérault), le plus ancien domaine installé depuis 1925, l'ostréiculture a gagné dans l'Aude ceux de Leucate dans les années 1970, et de l'Ayrolle il y a 4 ans dans un ancien parc salin près de Gruissan.
A l'approche des fêtes de Noël, les bateaux à fond plat, les "plates", sillonnent l'étang de Leucate pour se rendre sur les "tables", des assemblages sur pilotis d'où pendent des cordes où sont fixées des huîtres, ou encore des pochons remplis de coquillages prêts à être consommés.
Mais les ostréiculteurs des étangs littoraux, qui s'approvisionnent en jeunes huîtres "Crassostrea gigas" dans les mêmes écloseries que ceux de l'Atlantique (Arcachon, Marennes-Oléron...), sont frappés par la mortalité des naissains et des juvéniles qui touche toutes les côtes françaises et peut aller de 60 à 80% selon les lots.
Aussi, la production de la région devrait se monter cette saison à quelque 8.000 tonnes contre les 14.000 de certaines années - 450 contre 800 à Leucate -, et les prix pourraient grimper de 20% pour les fêtes de fin d'année, selon le président des ostréiculteurs de Port-Leucate, Ange Gras.
Représentant un dixième de la production du parc français, la production de Languedoc-Roussillon est vendue à 70% pendant les fêtes de fin d'année, essentiellement dans la région et en Espagne.
Mais les producteurs, soucieux de développer leur marché, veulent affirmer leur spécificité avec une huître "charnue, à la chair fine et au goût de noisette", des qualités dues à un élevage dans les eaux particulières des étangs, mélange d'eaux de mer et douce.
Gym tonique L'élevage des huîtres en Méditerranée, souligne M. Gras, présente d'abord une originalité majeure: en l'absence du système des marées, les coquillages sont en permanence immergés.
Ainsi, ils restent toujours ouverts pour se nourrir et arrivent à maturité beaucoup plus rapidement que leurs congénères de l'Atlantique: en 18 mois au lieu de 3 ans dans l'océan, selon l'éleveur.
D'autant que cette croissance, note M. Gras, est favorisée à Leucate par une grande richesse en phytoplancton, principal aliment de l'huître, qui se développe grâce à l'apport d'eau douce provenant des rivières qui se jettent dans l'étang, et des sources de Salses riches en sels minéraux.
Les 24 ostréiculteurs de l'étang profitent également d'une autre particularité: la forte salinité de la Méditerranée, pouvant atteindre 40 grammes pour un litre d'eau, contre 30 pour l'Atlantique.
Ce phénomène limite la reproduction de l'huître, qui n'est donc pas "laiteuse", et moins appréciée des consommateurs, qu'un mois par an au lieu de plusieurs pour celles de l'Atlantique.
Sur l'étang d'Ayrolle, la société Someval est allée plus loin dans la spécificité, créant une huître unique en cumulant les avantages de la Méditerranée et des marées de l'Atlantique, la "spéciale de l'île Saint-Martin". "Une huître de connaisseurs", annonce son directeur, Patrice Gabanou.
Les huîtres adultes sont placées pour un affinage de trois mois sur des tables dans d'anciens bassins de salins, où l'on peut maîtriser les entrées et les sorties d'eau. Il est donc possible d'exonder et d'immerger à volonté les coquillages, qui se ferment dès qu'ils sont à l'air libre, et s'ouvrent à nouveau une fois dans l'eau.
"Avec cette gym tonique, se félicite M. Gabanou, les huîtres se musclent, ont plus de chair, sont moins salées, et deviennent croquantes."
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Le 15 mars 2012
Etang de Thau. Derrière la façade....
La cause de la sauvegarde de la qualité du bassin de Thau pourrait s’enrichir de 480 M€ !
Sète, capitale mondiale de l’eau... pour un jour (Midi Libre)
La ville accueille jeudi (15 mars ndlr) une journée délocalisée du Forum mondial de l’eau.
Après Marrakech (en 1997), La Haye, Kyoto, Mexico et Istanbul, c’est à Marseille que s’ouvre aujourd’hui le 6e Forum mondial de l’eau. Soit la plus grande manifestation internationale du genre dont les enjeux ne sont pas minces, puisqu’ils consistent à promouvoir des solutions à tous les problèmes de l’eau au XXIe siècle.
C’est dire l’importance, pour le bassin de Thau, de la journée délocalisée de ce Forum, jeudi prochain, à Sète. Ce jour-là, une centaine des plus grands spécialistes mondiaux de l’eau, d’institutionnels, d’élus, etc, se retrouveront salle Brassens. Ils viendront saluer le modèle de développement global de la lagune de Thau qu’ont décidé de mettre en place le SMBT (Syndicat mixte du Bassin de Thau), le Département de l’Hérault et l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse.
Derrière un intitulé un peu technocratique, “contrat de gestion intégré du territoire de Thau”, il s’agit d’enfin coordonner toutes les politiques publiques d’aménagement qui, séparément, n’ont pas toujours donné les résultats escomptés par le passé. Alors que la lagune est confrontée à des problématiques de plus en plus aigües en matière d’environnement, d’assainissement, d’eaux pluviales, de maintien de la pêche et de la conchyliculture, etc.
Concrètement, à travers ce contrat, l’Europe, l’Etat, l’Agence de l’Eau, la Région, le Département, les collectivités et professionnels s’engagent à mener conjointement un programme d’actions sur 6 ans (2012-2017) dont le SMBT assurera le suivi. A la clé : 480 M€ d’investissements, soit 80 M€ par an.
L’avenir dira si ce jeudi 15 mars 2012 aura vraiment été l’acte fondateur d’une nouvelle ère. Ou un gros coup d’épée dans... l’eau.
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Sur l’étang de Thau, en 2011, on a soufflé le chaud et le froid. Côté négatif : la suspension de la commercialisation des coquillages durant près de six semaines dès le mois de janvier, les pollutions de l’étang noir, menacé de déclassement, ou encore celles issues des navires de plaisances, contre lesquelles de plus en plus de voix s’élèvent.
Côté positif : le classement des herbiers de zostères comme “habitat exceptionnel” par l’Europe, le retour de la grande nacre, la bonne santé des hippos...
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La prud’homie et le syndicat des petits-métiers ont conduit une action hier matin.
Hier matin, 9 h, le long de la route reliant Sète à Balaruc et bordant la zone des Eaux-Blanches. Une épaisse fumée noire s’élève au-dessus de la décharge sauvage où s’active un ferrailleur. Le temps que Jean-Marie Ricard et une dizaine d’autres pêcheurs arrivent sur place à bord de leurs sapinous, la fumée - provenant de la combustion de gaines de cuivre - s’est dissipée. Et le ferrailleur est reparti.
"C’est un scandale !", tonne Jean-Marie Ricard
Pas grave. L’opération conduite en ce tout début d’année n’avait pas pour but de surprendre untel ou untel “en flagrant délit”. Mais bien de dénoncer l’impéritie des pouvoirs publics face à l’existence de sources humaines de pollutions bactériologiques qui menacent l’étang et donc l’activité des professionnels. Et en particulier les deux volumineux dépôts clandestins de déchets qui ont “poussé” de part et d’autre du site de Lafarge. Sur les rives du bien nommé “étang noir”, appellation traditionnelle de l’anse comprise entre la pointe du Barrou et Balaruc-les-Bains. Elle est menacée de déclassement alors qu’il s’agit de l’un des plus prolifiques secteurs à coquillages fouisseurs (palourdes, clovisses, coques) de la lagune.
"C’est un scandale !", tonne Jean-Marie Ricard. Comme il l’avait laissé entendre dès son élection, il y a trois semaines, le nouveau prud’homme major de l’étang est passé rapidement à l’action pour interpeller les pouvoirs publics. "Fin novembre, après un épisode pluvieux, on a eu une fermeture de quinze jours de l’étang noir. Aujourd’hui, nous lançons un avertissement. Si rien n’est fait rapidement de la part de la Préfecture et des collectivités concernées pour raser ces deux décharges et empêcher que d’autres apparaissent aux mêmes endroits ou ailleurs, nous hausserons le ton.". A bon entendeur...
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Les systèmes d’assainissement sur le bassin versant de Thau. Des dispositifs qui garantissent la pérennité de la conchyliculture et de la pêche.
Rendez-vous compte : jusqu’en 2002, en tirant leur chasse d’eau, quelque 8.000 Sétois des îlots Est de Sète (4-Ponts, Mas Coulet...) envoyaient directement le contenu de la cuvette dans le canal ! Et s’ils faisaient ainsi le bonheur des muges, la situation pouvait bien sûr rester en l’état. Depuis, les contrats de lagune sont passés par là, le Département, les intercommunalités ont bossé puis le Syndicat mixte du bassin de Thau a été créé afin de coordonner les politiques contractuelles d’assainissement sur l’ensemble du bassin versant. 50 millions d’euros ont, aussi, été investis. Et ce n’est pas fini.
Très prosaïquement, où vont aujourd’hui nos eaux usées quand, de Montbazin à Sète, de Gigean à Marseillan, on prend une douche, vide un évier, tire une chasse ? Toutes les eaux usées de la ville de Sète, depuis les travaux engagés sur l’îlot Est, rejoignent la station d’épuration (Step). À l’exception, bien sûr, des 1.500 habitations de “la butte Saint-Clair” qui sont, elles, équipées en assainissement non collectif (fosses septiques et champs d’épandage).
Depuis 2010, les eaux usées poussannaises, bouzigaudes, et les effluents de la zone d’activités économiques de Gigean (ceux de la ville passent par un lagunage*), rejoignent aussi la Step de Sète, qui assure également l’assainissement des deux Balaruc. Des effluents qui, une fois traités, sont renvoyés, via un émissaire - une canalisation de gros diamètre - à 7 km en mer où, depuis 2000, un suivi écologique est assuré par Thau agglo (des pochons d’huîtres servent par exemple de sentinelles en sortie d’émissaire). Malgré une surcharge bactériologique... logique, aucun impact néfaste n’a été constaté sur le milieu marin. La Step de Sète, capable de traiter les effluents de 135 000 équivalents habitants aujourd’hui, verra sa capacité portée à 205.000 à partir de 2014.
Les eaux usées qui sortent des habitations de Marseillan rejoignent dans un premier temps le lagunage des Onglous, puis celui des Pradels et enfin le canal de circonvellation creusé parallèlement à la nouvelle route du Lido. En parcourant sur plusieurs kilomètres les terres de Listel, la “finition” de l’assainissement se fait par auto épuration. L’eau est ensuite utilisée pour l’irrigation.
Les eaux usées de Frontignan plage rejoignent un lagunage puis, une fois traitées, l’étang d’Ingril. Ce quartier muscatier sera raccordé à la Step de Sète une fois ses travaux d’extension achevés. Les effluents de Mireval sont dirigés vers une petite Step, puis rejoignent l’étang de Vic, comme celles de Vic-la-Gardiole, qui, elles, passent préalablement par un lagunage.
Au nord du bassin de Thau, Villeveyrac a son lagunage, qui rejette ensuite dans le Pallas. De même pour Montbazin, dont les eaux traitées en lagunage rejoignent, elles, la Vène (autant de ruisseaux qui se déversent ensuite dans l’étang).
Seules les eaux de la commune de Mèze et de Loupian sont rejetées à l’étang sans passer par le cours d’un ruisseau mais après un traitement “maximisé” : le lagunage est doublé depuis peu d’une station d’épuration. Autant dire que le doute n’est pas permis sur la qualité des rejets, en aval.
En 2006, 10 % des effluents se perdaient dans la nature
"Avant 2005, explique Stéphane Roumeau, ingénieur chargé de mission en gestion environnementale de l’assainissement au SMBT, on savait peu de choses des réseaux, surtout dans les petites communes, où seuls les délégataires (Véolia, SDEI) en avaient une certaine connaissance." Après une phase de diagnostic, lancée en 2006, les intercommunalités se rendent compte qu’en bien des secteurs, comme à Frontignan plage par exemple, les réseaux ne sont pas étanches : 10 % des effluents pouvaient ainsi se perdre dans la nature et par temps d’orage, les eaux de pluies (ou de nappes) pouvaient pénétrer les conduites et générer des débordements. Des travaux de remplacement de conduites sont dès lors engagés.
Mais il importait également d’avoir une vision globale du réseau et d’anticiper l’avenir (notamment au regard de la croissance urbaine). Les chaînes de transfert - sortes de conduites principales - ont été améliorées à Marseillan, mais surtout la “chaîne nord”, entre Sète et Balaruc. Le redimensionnement du Serpentin a été effectué fin 2009. Un poste de refoulement a aussi été créé pour recevoir les eaux usées de Balaruc en route vers la Step de Sète dont la capacité hydraulique est désormais doublée. En 2010 le raccordement de Poussan, Bouzigues et de la ZAE de Gigean à la Step sétoise est réalisé.
Parmi les autres gros travaux : extension du lagunage de Marseillan, réhabilitation de celui de Villeveyrac, création d’une station d’épuration en tête de lagunage, à Mèze et, “hors territoire” mais toujours sur le bassin versant de l’étang de Thau, la réfection du lagunage traitant les eaux des communes de Pomérols et Pinet.
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On estime à 60 M€ la somme à investir pour que les eaux de ruissellement du bassin versant n’aillent plus “polluer” mer, étang, coquillages...
Dire qu’il n’aura servi à rien d’investir 50 millions d’euros sur les systèmes d’assainissement du bassin versant de Thau si l’on ne traite pas les eaux pluviales est un peu caricatural. Mais le bilan des données recueillies ces derniers mois dans le cadre du programme Oméga Thau laisse toutefois songeur : "Si les eaux de ruissellement ne sont pas canalisées, et traitées, nos efforts sur l’assainissement donneront toujours des résultats décevants, le pluvial étant, par fortes précipitations, une source de pollution majeure du milieu naturel", assure Stéphane Roumeau, technicien en assainissement qui partage son temps entre Thau agglo et Syndicat mixte du bassin de Thau (SMBT). Or, à ce jour, il n’existe pas de ligne budgétaire pour répondre aux investissements colossaux - estimés à 60 M€ - nécessaires sur le bassin de Thau. Et les communes, comme on le sait, n’ont pas le sou.
En terme de traitement des eaux usées et d’appréhension des eaux pluviales, on distingue deux cas de figure. Celui des réseaux unitaires, dans lesquels les eaux du pluvial rejoignent les eaux usées et sont donc traitées en aval (le cas de Sète et Marseillan), et les réseaux séparatifs, dans lesquels les eaux de pluie finissent dans le milieu naturel, sans aucun traitement. Le système unitaire (que l’on rencontre plutôt en zone urbaine) présente un avantage : en cas de précipitations, les eaux de premières pluies (celles qui drainent par exemple les crottes de chiens, les mégots, les papiers gras…) seront forcément traitées en station.
Entre Plagette et Pointe, un siphon par lequel passent les 3/4 des effluents de Sète
En revanche, si l’épisode orageux se poursuit, le mélange eaux usées-eaux de ruissellement finira par saturer le réseau, déborder et souiller le milieu.
C’est par exemple régulièrement le cas entre Plagette et Pointe Courte, où se trouve un siphon par lequel passent les 3/4 des effluents de la ville de Sète, et qui déborde régulièrement en cas de fort épisode pluvieux. On appelle cela un “à-coup hydraulique”. Pour y remédier, deux stratégies : pousser l’ensemble des effluents vers un grand bassin dit “de tranquillisation” ou créer différents bassins sur l’itinéraire des eaux. Un choix que fixera certainement le prochain contrat de baie et qui nécessitera la mise à disposition de foncier (peut-être en souterrain !). À Sète, on réfléchirait à une opportunité du côté du quai de Bosc…
Réutiliser les anciens lagunages
La question se pose aussi au nord du bassin de Thau : est-il préférable de créer un bassin ceinturant la lagune ou plusieurs “bassins” d’orage où les eaux de pluies pourraient être stabilisées, puis traitées ? L’exploitation à cet effet des anciens lagunages de Poussan et Bouzigues (“vacants” depuis que les eaux usées des deux villages rejoignent la station d’épuration de Sète) est déjà évoquée. Et tout ouvrage hydraulique disponible sera bien sûr le bienvenu pour offrir un réceptacle aux quantités formidables d’eau qui lessivent les villes et villages de Thau par temps d’orage avant de se déverser, salies, dans l’étang.
Eaux de pluie qui charrient toutes nos incivilités, et notamment celles que l’on observe dans les “avaloirs”. Les avaloirs, ce sont ces grilles à travers lesquelles chacune, chacun a un jour jeté un papier gras ou un mégot dans le meilleur des cas, versé de l’huile de vidange dans le pire.
Pour frapper les esprits, ces grilles devraient d’ailleurs bientôt être gravées d’un hippocampe stylisé. Histoire de rappeler que l’eau finit bien quelque part. Et que toute pollution a un coût.
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Le bilan des campagnes de mesures sur les étangs de Thau, du Bagnas et d’Ingril a donné lieu à un large satisfecit, mercredi dernier, à Mèze. Pourquoi ?
Parce que depuis que le Réseau de suivi lagunaire (RSL) existe, nous n’avons jamais relevé d’aussi bons résultats : l’eutrophisation, cette pollution du milieu qui accélère, via les algues, la consommation d’oxygène de l’eau et menace les organismes vivants, recule. Ce qui signifie que les eaux qui rejoignent la lagune sont moins chargées en nitrates et phosphates ou en tout cas mieux traitées en amont. Ces résultats, c’est une sorte de triple A environnemental.
Quand on voit d’où on est parti, c’est formidable. Avant, il y avait de la pollution partout. Je me souviens qu’à la fin des années 1970, la Mobil polluait les étangs, les terrains de campings y déversaient leurs eaux usées, etc. Depuis 10 ans, le RSL, mis en œuvre par la Région, l’Agence de l’eau et Ifremer, n’a de cesse de traquer ces pollutions-là.
Comment se fait-il dans ce cas qu’avant il y avait davantage de poissons et de coquillages alors que l’étang était plus pollué ?
Parce que la pollution n’était pas la même. Il y a 30 ans, c’est l’étang lui-même qui servait de lagunage. On y trouvait donc une pollution bactérienne mais beaucoup moins de nitrates, et donc moins d’algues consommatrices d’oxygène. Puis les nitrates agricoles sont venus compliquer les choses.
Ne pensez-vous pas que le recul de l’eutrophisation est également dû au fait qu’il y a presque deux fois moins de coquillages sur les tables à cause de l’herpès virus ?
Il est vrai que l’excès de coquillages peut aussi favoriser l’eutrophisation, mais ce n’est pas ça. Des sommes considérables ont été investies sur l’assainissement et les améliorations sont notables à l’ouest comme à l’est. Les travaux réalisés à Marseillan, le fait que Poussan, Bouzigues et la zone économique de Gigean soit reliés à la Station d’épuration de Sète ainsi que le démarrage de la station de Mèze, en amont du lagunage, permettront de pérenniser ces résultats.
Il y aura en revanche des améliorations à apporter au niveau de la crique de l’Angle avec une meilleure surveillance des ruisseaux (dont la Vène, NLDR) et, plus globalement, procéder enfin au traitement des eaux du pluvial qui perturbent trop souvent le fonctionnement de l’assainissement. Ce que j’aimerais aussi, c’est que l’on ajoute des points de prélèvements dans l’étang.
Les 11 que nous connaissons sont tous placés face aux lagunages et stations d’épuration, en ajouter au sud, du côté de Sète, sur le port, dans les canaux, serait instructif.
Combien de millions d’euros à investir pour séparer le pluvial de l’assainissement et donc en finir avec les risques de “débordement” du réseau ?
Plusieurs dizaines, c’est sûr, mais si l’Agence de l’eau est d’accord pour intervenir à hauteur de 30 %, nous y arriverons. Et quel que soit le prix à payer, ça vaudra le coup puisque ça mettra la conchyliculture définitivement à l’abri. Après, il faudra aussi réfléchir aux inconvénients de la monoculture dans l’étang. Car même si nous venons à bout de la pollution, des malaïgues, des “maladies nouvelles” sont là : alexandrium, herpès virus…
Quelles vont être les actions du Réseau de suivi lagunaire après ces bons résultats ?
C’est un combat de tous les jours et nous resterons donc modestes tout en continuant à travailler. Avec par exemple le lancement d’un contrat de gestion intégrée qui permettra de grouper, au Syndicat mixte du bassin de Thau, les veilles jusque-là assurées par divers organismes, et d’agir avec un bulletin d’alerte émis en temps réel.
Une plate-forme qui, dans l’idéal, devrait être gérée par une grande agglo de Thau ?
Voilà pourquoi je milite en ce sens.
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Incroyable : à deux pas du bâtiment de Thau agglo, cachée par les roseaux, une “ferraille“ itinérante !
Clamer qu’il y a urgence n’est pas un effet de manches de la part de ceux qui disent vouloir éviter à la lagune de devenir un cloaque, ou une piste à jet-skis. Les pollutions bactériologiques, et pas seulement, menacent l’étang de Thau sur toutes ses rives.
Après les soucis récurrents observés sur les zones accueillant les tables conchylicoles, et les suspensions temporaires de commercialisation, c’est un secteur moins médiatique, mais tout aussi sensible, qui est aujourd’hui dans le collimateur des affaires maritimes, et de la préfecture. Pour des taux de pollution bactériologique excessifs, notamment en période estivale…
Il s’agit de “l’étang noir”, cette anse qui, entre la Pointe du Barrou et Balaruc-les-Bains, est, selon Robert Rumeau (plongeur et vice- président du syndicat régional des petits-métiers) "un des meilleurs plans coquilliers de l’étang de Thau".
L'étang noir serait l'un "des meilleurs plans coquilliers de l’étang de Thau"
Autrement dit là où des dizaines de plongeurs gagnent leur vie en pêchant, entre 2 et 6 m de profondeur, les palourdes, les clovisses, les coques. Des coquillages dits “fouisseurs” qu’il serait interdit de prélever plusieurs mois par an si cette partie de l’étang était déclassée en C.
Et si on n’en est pas tout à fait là, Robert Rumeau craint qu’on y aille "tout droit", à moins que des solutions ne soient rapidement apportées aux sources de pollutions bactériologiques déjà identifiées dans cette anse (lire ci-dessous). Autant dire que dans ces conditions, l’apparition d’une “casse” itinérante et sauvage sur les rives proches de la RD2, à deux pas de Thau Agglo, passe très mal auprès du peuple des sapinous.
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