Entendez-vous le cri de détresse du patron pêcheur ?

Entendez le cri du patron pêcheur de l’Agrion alors qu’il fait route vers son port d’attache du Guilvinec. Il s’adresse tout particulièrement aux Organisations de Producteurs (OP) chargées de la commercialisation des produits.

Le 3 avril 2009 (Comité local des pêches du Guilvinec)

"AGRION A l’attention de : FROM / OPOB / Criée / CLPM GV et à qui veut bien encore s’en intéresser ;
Bonjour à tous ;
Juste un cri de fort mécontentement au sujet de la fluctuation aberrante des cours et surtout dans des labs de temps si rapproche ;
Ce matin je constate encore une fois des variations importantes de près de 4 euro sur la Lotte 3 par rapport a mon jour de vente lundi dernier ; on marche sur la tête !
Le phénomène n’est pas nouveau, certes, mais dans cette période de crise ou la compétitivité est devenue seulement synonyme de survie, comment est-ce encore possible de pérenniser la rentabilité de nos marées en jouant le fruit de 15 jours de travail à pile ou face ?

C’EST DU GASPILLAGE DE RESSOURCE CAR POUR LES VENDEURS LES PLUS MAL CHANCEUX IL FAUDRA PÊCHER PLUS POUR S’EN SORTIR. LA RESSOURCE EST DEVENUE TROP FRAGILE POUR LA NÉGLIGER DE LA SORTE.

NOUS SOMMES DES PRODUCTEURS SUICIDAIRE !"

Voir la suite sur le site du Comité Local des Pêches du Guilvinec dans la rubrique : Paroles de pêcheur

Un mois plus tard…

Alors que le Centre des Produits de la Mer de Norvège affiche les chiffres records en volume et en prix pour les ventes de ses produits de la mer au cours des trois premiers mois de l'année 2009, et que le salon international "European Seafood" de Bruxelles a montré la vitalité de l’industrie halio-alimentaire en cette période de crise économique, la pêche française est toujours dans le doute d’un avenir incertain.

Lors de l'assemblée générale du Crédit maritime qui se tenait la semaine dernière à Paris, les professionnels ont mis le dossier sur le tapis : « Quel salut pour la pêche française ? Il passe par l'union, le collectif, par une interprofession soudée. Les organisations de producteurs (OP) ont un rôle clef à jouer dans le marché. Toute la filière doit se secouer. Si l'on regarde l'état des lieux, il y a de quoi se désoler. Dans les 15 premiers pays producteurs mondiaux, il n'y a aucun pays de l'UE, constate Yves Perraudeau, chercheur à l'université de Nantes, tandis que les pays asiatiques représentent 75% des captures... En France, depuis 5 à 6 ans, on constate une baisse des volumes débarqués et les années 2008-2009 ont vu les prix baisser sur certaines espèces. Que faire ? »

Les pêcheurs français ont de quoi s’inquiéter en lisant le compte-rendu du Télégramme à l'issue de l’AG du principal financeur du secteur de la pêche maritime « Pêche. La filière doit s'unir pour surmonter la crise ».

Pendant plusieurs décennies, les familles de pêcheurs ont été déresponsabilisées dans la première mise en marché de leurs productions. Se remettre à vendre le fruit de son travail...

Des initiatives locales un peu partout en France ...

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