Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours.
Convoyage d’un bateau de pêche, envoi de matériels de pêche,….(deux exemples parmi tant d’autres). Arrêtons toutes ces aides !
Dans « Dead Aid », son nouvel ouvrage controversé, l’économiste Dambisa Moyo soutient que la suspension, dans un délai de cinq ans, de toute aide accordée à l’Afrique, hors aide d’urgence, « permettrait de stimuler la croissance » du continent. Dans certains pays comme la Zambie, pays d’origine de l’auteur, une telle prescription pourrait toutefois s’avérer problématique, compte tenu de la crise financière mondiale. Pays à revenu intermédiaire dans les années 1970, la Zambie figure systématiquement parmi les 20 derniers pays à l’Indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement depuis 1990. Le pays a pourtant reçu plus de 10 milliards de dollars d’aide au développement entre 1990 et 2005, soit l’équivalent de 23 pour cent de son PIB sur la même période.
Ce sont des statistiques de ce type qui ont conduit Mme Moyo, ancienne consultante auprès de la Banque mondiale et analyste des marchés des titres d’emprunt chez Goldman Sachs, à écrire « Dead aid : Why Aid Is Not Working and How There Is a Better Way for Africa ».
« J’ai grandi en Zambie, puis je suis partie à l’étranger et j’ai vu que le monde semblait avancer et se développer très rapidement ; pourtant, chaque fois que je rentrais au pays, année après année, la situation avait empiré. Pour moi, c’était une reconnaissance continuelle du fait que l’aide ne donnait tout simplement pas de résultat ».
Un problème ou une solution ?
Selon Mme Moyo, les aides bilatérales et multilatérales, loin d’apporter une solution, font au contraire partie du problème. « Les deux objectifs de l’aide sont, d’une part, de stimuler une augmentation de la croissance, et d’autre part, de réduire la pauvreté. Pourtant, ce qui se passe, c’est qu’en dépit des millions de dollars d’aide accordés à l’Afrique ces 60 dernières années, on observe une diminution de la croissance et une augmentation de la pauvreté », a-t-elle déclaré à IRIN.
« En gros, le problème est le suivant : les gouvernements africains reçoivent de l’aide parce qu’ils (les bailleurs) s’inquiètent du degré de pauvreté constaté dans ces pays. Mais cette aide tend à engendrer énormément de corruption, elle crée une bureaucratie importante, elle étouffe l’entreprenariat, et elle prive les électeurs de leur droit de vote dans ces pays ».
Mme Moyo n’est pas la première à critiquer le manque d’efficacité des programmes d’aide en Afrique ; de plus en plus de bailleurs entreprennent des études pour déterminer leur mérite véritable. Ainsi, en 2007, l’Agence norvégienne d’aide au développement (NORAD) a publié une étude de ce type, intitulée « L’Aide norvégienne est efficace… mais pas assez ».
Ce sont des statistiques de ce type qui ont conduit Mme Moyo, ancienne consultante auprès de la Banque mondiale et analyste des marchés des titres d’emprunt chez Goldman Sachs, à écrire « Dead aid : Why Aid Is Not Working and How There Is a Better Way for Africa ».
« J’ai grandi en Zambie, puis je suis partie à l’étranger et j’ai vu que le monde semblait avancer et se développer très rapidement ; pourtant, chaque fois que je rentrais au pays, année après année, la situation avait empiré. Pour moi, c’était une reconnaissance continuelle du fait que l’aide ne donnait tout simplement pas de résultat ».
Un problème ou une solution ?
Selon Mme Moyo, les aides bilatérales et multilatérales, loin d’apporter une solution, font au contraire partie du problème. « Les deux objectifs de l’aide sont, d’une part, de stimuler une augmentation de la croissance, et d’autre part, de réduire la pauvreté. Pourtant, ce qui se passe, c’est qu’en dépit des millions de dollars d’aide accordés à l’Afrique ces 60 dernières années, on observe une diminution de la croissance et une augmentation de la pauvreté », a-t-elle déclaré à IRIN.
« En gros, le problème est le suivant : les gouvernements africains reçoivent de l’aide parce qu’ils (les bailleurs) s’inquiètent du degré de pauvreté constaté dans ces pays. Mais cette aide tend à engendrer énormément de corruption, elle crée une bureaucratie importante, elle étouffe l’entreprenariat, et elle prive les électeurs de leur droit de vote dans ces pays ».
Mme Moyo n’est pas la première à critiquer le manque d’efficacité des programmes d’aide en Afrique ; de plus en plus de bailleurs entreprennent des études pour déterminer leur mérite véritable. Ainsi, en 2007, l’Agence norvégienne d’aide au développement (NORAD) a publié une étude de ce type, intitulée « L’Aide norvégienne est efficace… mais pas assez ».
Recommandations aux gouvernements africains
Si Dead Aid critique les aides bilatérales et multilatérales, quelques solutions alternatives y sont également proposées pour remplacer les politiques actuelles. L’auteur suggère aux décideurs africains d’avoir davantage recours au marché mondial des capitaux pour obtenir des fonds d’investissement : pour elle, l’environnement financier actuel ne devrait pas être dissuasif.
« Dans le climat actuel, je recommande aux gouvernements africains de s’efforcer de s’assurer qu’au moment où le marché rebondira, ce qui arrivera, ils seront prêts à s’introduire sur la place de marché internationale pour émettre des obligations. A mon avis, il y a un gros travail préparatoire à faire pour obtenir des notations sur ces obligations et pour familiariser leurs pays avec les investisseurs internationaux ».
C’est exactement ce qu’a fait le Ghana à la suite des réformes économiques mises en œuvre à partir de 2000. Ces réformes avaient néanmoins pu être adoptées parce que le Ghana traversait une période de stabilité politique, et qu’il bénéficiait du soutien de ses partenaires internationaux.
« Le Ghana a fait preuve de maturité en sollicitant le marché mondial des obligations de cette manière, mais s’il a pu le faire, c’est uniquement grâce aux réformes économiques qui ont été mises en œuvre dans le pays, en grande partie grâce à l’aide. On aurait tort de le nier », a noté Alison Evans, directrice de programmes à l’Overseas Development Institute, un organisme britannique.
« En comparaison, la Zambie n’est pas en mesure d’en faire autant pour l’instant. La Zambie est même un bon exemple des conséquences qu’a la situation financière actuelle sur l’Afrique : la réduction des budgets consacrés à l’aide par les pays donateurs devrait avoir des répercussions négatives, une réduction du montant des transferts de fonds est également en train d’être constatée, et, en plus de cela, la dégringolade du prix des biens a de lourdes conséquences sur l’industrie du cuivre ».
Pour les pays à faible revenu tels que la Zambie, renoncer à l’aide pour se tourner vers les marchés des capitaux en pleine récession mondiale n’est donc peut-être pas le meilleur choix.
Si Dead Aid critique les aides bilatérales et multilatérales, quelques solutions alternatives y sont également proposées pour remplacer les politiques actuelles. L’auteur suggère aux décideurs africains d’avoir davantage recours au marché mondial des capitaux pour obtenir des fonds d’investissement : pour elle, l’environnement financier actuel ne devrait pas être dissuasif.
« Dans le climat actuel, je recommande aux gouvernements africains de s’efforcer de s’assurer qu’au moment où le marché rebondira, ce qui arrivera, ils seront prêts à s’introduire sur la place de marché internationale pour émettre des obligations. A mon avis, il y a un gros travail préparatoire à faire pour obtenir des notations sur ces obligations et pour familiariser leurs pays avec les investisseurs internationaux ».
C’est exactement ce qu’a fait le Ghana à la suite des réformes économiques mises en œuvre à partir de 2000. Ces réformes avaient néanmoins pu être adoptées parce que le Ghana traversait une période de stabilité politique, et qu’il bénéficiait du soutien de ses partenaires internationaux.
« Le Ghana a fait preuve de maturité en sollicitant le marché mondial des obligations de cette manière, mais s’il a pu le faire, c’est uniquement grâce aux réformes économiques qui ont été mises en œuvre dans le pays, en grande partie grâce à l’aide. On aurait tort de le nier », a noté Alison Evans, directrice de programmes à l’Overseas Development Institute, un organisme britannique.
« En comparaison, la Zambie n’est pas en mesure d’en faire autant pour l’instant. La Zambie est même un bon exemple des conséquences qu’a la situation financière actuelle sur l’Afrique : la réduction des budgets consacrés à l’aide par les pays donateurs devrait avoir des répercussions négatives, une réduction du montant des transferts de fonds est également en train d’être constatée, et, en plus de cela, la dégringolade du prix des biens a de lourdes conséquences sur l’industrie du cuivre ».
Pour les pays à faible revenu tels que la Zambie, renoncer à l’aide pour se tourner vers les marchés des capitaux en pleine récession mondiale n’est donc peut-être pas le meilleur choix.
Source : IRIN
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