- Le 9 janvier 2012
Le GPS chinois est en partie opérationnel (questionchine.net)
Le 27 décembre dernier Rang Chengqi, directeur du centre chinois de positionnement par satellite, a annoncé que la Chine avait mis à l’essai son système de positionnement spatial baptisé Beidou (Grande Ourse). Durant la période d’essai, le système aura une précision de 25 m. Il comporte 10 satellites en orbite moyenne, qui s’ajoutent à 5 satellites géostationnaires de Beidou 1, et couvre une zone qui s’étend d’Ouest en Est du Xinjiang à la côte orientale de la Chine et du Nord au Sud de la partie méridionale de la Russie à l’Australie.
Le système, baptisé Beidou 2, fait partie de la 2e phase du programme de positionnement spatial chinois. Il fait suite à Beidou 1, qui s’était achevé en 2004 avec 5 satellites géostationnaires. L’utilisation de Beidou 1 était cependant compliquée par la nécessité de disposer d’un équipement terminal encombrant et cher. Il a cependant été utilisé par les unités de garde frontières et pour positionner les bateaux de pêche et les bâtiments de guerre en Mer de Chine du Sud.
Depuis le 17 avril 2007, date de lancement du 1er satellite de Beidou 2, la Chine a mis en orbite 10 satellites. 6 autres seront lancés en 2012, ce qui devrait améliorer la précision à 10 m. Le système, également baptisé Compass, devrait être entièrement opérationnel et global en 2020 avec au total 35 satellites (le GPS américain et le Glonass russe comptent chacun 24 satellites)....
- Le 04 août 2010
- Le 13 septembre 2010 : heurts entre Chine et Japon
- Le 18 septembre 2010
Chalutier chinois vs. garde côte japonais
envoyé par MinuitMoinsUne. - L'actualité du moment en vidéo.
Tout comme la défense des routes maritimes stratégiques ou la recherche d'hydrocarbures, le poisson est à l'origine d'incidents navals en mer de Chine, qui risquent de se multiplier à mesure que les stocks s'amenuisent.
Les pêcheurs du Japon, de Chine, de Taïwan, de Corée du Sud, du Vietnam ou des Philippines doivent, pour vivre, souvent s'aventurer au-delà de la limite des eaux territoriales ou en territoire maritime contesté. C'est ce qui est arrivé au chalutier chinois arraisonné en mer de Chine orientale par le Japon, début septembre, dans les eaux très poissonneuses des îles Senkaku administrées par Tokyo mais également revendiquées par Pékin sous le nom de Diaoyu, un incident à l'origine d'une crise diplomatique qui perdure.
"Les stocks se raréfient très rapidement en Asie de l'Est et il y a une bataille pour le poisson", déclare Jonathan Holslag, chercheur au Brussels Institute of Contemporary China Studies (BICCS), soulignant que ce sont des considérations économiques qui poussent les pêcheurs à ignorer les disputes de territorialité. "Il semble que la présence des compagnies de pêche est porteuse de plus grands risques d'incidents et de tensions" que les gisements de gaz et de pétrole que convoitent les pays de la zone, dit-il. Le poisson "peut potentiellement entraîner des problèmes politiques".
En mer de Chine, on trouve surtout du thon blanc et, vu "le prix du kilo, cela vaut la peine de prendre des risques", ajoute M. Holslag au sujet de ce poisson vendu en Chine plus de 10 euros le kilo, cinq fois le prix moyen des poissons les plus consommés.
"Le poisson est devenu une sorte de nouvel or", poursuit-il. Il n'y a rien de surprenant à ce que la flotte de pêche chinoise écume la mer de Chine alors qu'elle va pêcher jusque dans les eaux de Fidji, de Tonga, ou même de pays africains comme le Kenya, la Tanzanie ou Madagascar qui lui ont accordé des concessions. Mais en mer de Chine du Sud et orientale, plus d'une demi-douzaine de pays asiatiques ont des revendications de souveraineté conflictuelles.
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Le 18 novembre 2010
La Chine envoie un bateau de patrouille de pêche dans l'est de la mer de Chine
La Chine a envoyé un navire de pêche équipé d'hélicoptères patrouiller dans la zone disputée de l'est de la mer de Chine juste au moment où les rapports entre les deux parties semblaient se détendre. Le Japon avait arrêté dans cette zone en septembre dernier un patron de chalutier chinois après une collision avec un bateau garde-côte japonais.
Source : Collectif Pêche et développement / AFP, Traduit de Samudra Alert News, 17 novembre 2010 : http://www.mysinchew.com/node/48148
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Le 30 décembre 2010
La Chine va renforcer l’organisation de ses pêcheries dans les zones « sensibles »
La Chine a annoncé le jeudi 23 décembre 2010 qu'elle va renforcer en 2011 ses processus de gestion de la pêche dans les zones "sensibles", en Mer Jaune, Mer de Chine méridionale et orientale et protéger ses droits en matière de pêche… Source : China to strengthen fisheries management in 'sensitive' waters+
La Chine ajoute un nouveau bateau de patrouille sur la mer de Chine méridionale (xinhua)
Les autorités marines chinoises ont ajouté un nouveau bateau à leur flotte de patrouille sur la mer de Chine méridionale.
Le bâtiment de 1 500 tonnes, d'une longueur de 88 mètres et d'une largeur de 12 mètres, constitue le 13e bateau de patrouille de la Flotte de la mer méridionale de la Force de surveillance maritime de Chine, basée dans la ville de Guangzhou (sud).
Le bateau sera principalement utilisé pour "protéger les intérêts maritimes du pays, assurer la protection de l'environnement maritime et renforcer la mise en application des lois marines", ont expliqué des responsables, ajoutant que le bateau pourrait également servir à des recherches scientifiques.
La Flotte de la mer méridionale comprend actuellement 13 bateaux de patrouille, deux avions et un hélicoptère.
La Chine a un littoral de 32 000 km et ses eaux territoriales et intérieures couvrent une surface de 350 000 km2. Elle compte aussi 3 millions de km2 de zones économiques exclusives conformément à la Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer.
Selon le Rapport 2010 sur le développement océanique de la Chine, rendu public en mai dernier, les droits et intérêts maritimes du pays font face à des situations complexes ainsi qu'à des menaces sécuritaires, dont la souveraineté sur les îles, la délimitation maritime, les disputes quant aux ressources maritimes et le terrorisme.
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Le 10 juin 2011
Le Vietnam exige de la Chine, compte tenue de la portée stratégique des relations vietnamo-chinoises, de mettre fin immédiatement à tous actes de violation des droits souverains et des droits de juridiction sur son plateau continental et sa zone économique exclusive, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mme Nguyen Phuong Nga.
Lors de la conférence de presse périodique du ministère des Affaires étrangères jeudi à Hanoi, et en réponse aux questions de correspondants sur l'incident survenu le 9 juin 2011 dans le lot d'exploration pétrolière 136/03, où le navire de recherches sismologiques Viking II a été entravé dans ses activités par plusieurs navires de pêche chinois assistés de navires d'administration de pêche chinois, Mme Nguyen Phuong Nga a déclaré : "Le 9 juin à 6h, alors le navire Viking II pris à bail par le Groupe national du pétrole et du gaz du Vietnam effectuait une prospection sismologique dans le lot 136/03 aux coordonnées 6°47,5' Nord et 109°17,5' Est sur le plateau continental du Vietnam, le navire de pêche de Chine immatriculé 62226, escorté par deux bateaux d'administration de pêche chinois immatriculés 311 et 303 sont passés devant la proue du navire Viking II, puis ont changé de cap en accélérant.
Malgré l'alerte donnée, le navire de pêche chinois a intentionnellement percuté les câbles d'exploration du Viking II et plusieurs de ses équipements se sont pris dans les câbles du Viking II, l'empêchant de naviguer et interrompant la prospection du Viking II.
Les deux navires de l'administration de la pêche et d'autres bateaux de pêche chinois sont alors allés porter secours au navire 62226.
La zone d'opération du Viking II est située à l'intérieur du plateau continental qui s'étend jusqu'à 200 milles marins des côtes du Vietnam, et relève totalement de sa souveraineté nationale suivant la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM 1982).
Ces actes qui sont indiscutablement intentionnels et qui ont été prémédités minutieusement ont violé gravement les droits souverains et les droits de juridiction du Vietnam, ainsi que la CNUDM 1982 comme la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC). Ils vont à l'encontre des conceptions communes des hauts dirigeants des deux pays en terme de maintien de la paix et de la stabilité en Mer Orientale, outre qu'ils portent préjudice au Groupe national du pétrole et du gaz du Vietnam (PVN).
Il est à souligner que cet incident fait immédiatement suite au sectionnement le 26 mai dernier par des navires de surveillance maritime de la Chine de plusieurs câbles déployés par le navire de prospection Binh Minh 02 appartenant également au Groupe national du pétrole et du gaz du Vietnam (PVN) en activité dans le lot 148 situé sur le plateau continental du Vietnam, ce qui rend la situation en Mer Orientale bien plus tendue.
Ces actes systématiques de la Chine sont motivés par la volonté de faire d'une zone non litigieuse une zone litigieuse, ainsi que d'assoir sa revendication de la "ligne des neuf tronçons", ce qui est totalement inacceptable pour le Vietnam.
Le Vietnam proteste énergiquement contre ces actes et enjoint la Chine, compte tenu de la portée stratégique des relations bilatérales, d'y mettre fin immédiatement et de ne pas commettre de quelconques actes violant sa souverainté sur son plateau continental et sa zone économique exclusive. Il exige également que PVN soit dédommagé de ses pertes.
Jeudi après-midi, le représentant du ministère vietnamien des Affaires étrangères a rencontré un représentant de l'ambassade de Chine au Vietnam afin de protester contre ces actes et réitérer clairement la position du Vietnam. –AVI
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Le 27 juin 2011
Conflit en mer de Chine. Communiqué de presse conjoint Vietnam-Chine (Courrier du Vietnam)
Le vice-ministre des Affaires étrangères Hô Xuân Son, envoyé spécial des hauts dirigeants du Vietnam, a rencontré le 25 juin à Pékin le conseiller d'État chinois, Dai Bingguo, pour transmettre les opinions des dirigeants vietnamiens à ceux de Chine sur les relations entre les deux pays ainsi que sur la situation en Mer Orientale ces derniers temps.
Dai Bingguo a présenté la position et la préconisation de la partie chinoise sur le développement des relations bilatérales et sur le problème maritime. Auparavant, le vice-ministre Hô Xuân Son s'est entretenu avec son homologue chinois Zhang Zhijun.
Les deux parties ont estimé que les relations sino-vietnamiennes se développaient de façon saine et stable, répondaient à l'aspiration commune et aux intérêts fondamentaux des deux peuples, ce qui profite à la paix, à la stabilité et au développement de la région.
Elles ont souligné la nécessité de persister à développer les relations de partenariat et de coopération stratégique et intégrale entre le Vietnam et la Chine selon la devise "Bon voisinage, coopération intégrale, stabilité durable et orientation vers l'avenir" et dans l'esprit "Bon voisin, bon ami, bon camarade, bon partenaire".
Les deux parties ont affirmé qu'il faudrait réaliser activement la conception commune des dirigeants des deux pays, régler de façon pacifique les désaccords sur mer entre les deux pays par voie de négociations amicales; appliquer des mesures efficaces pour maintenir ensemble la paix et la stabilité en Mer Orientale; intensifier la bonne orientation pour l'opinion publique, éviter les paroles et actes portant atteinte à l'amitié et à la confiance des deux peuples; accélérer le rythme de négociations pour signer tôt l'"Accord sur les principes fondamentaux guidant le règlement du problème maritime entre le Vietnam et la Chine"; accélérer la mise en oeuvre de la "Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale" (DOC) et des affaires qui suivent pour parvenir à des progrès substantiels.
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Le 4 juillet 2011
Tensions en mer de Chine du sud : quand le Dragon sort ses griffes (Le Monde)
Olivier Guillard, directeur de recherches à l'IRIS associé Crisis Consulting
Le 26 mai, en mer de Chine du sud, un incident naval intervenu 100 km au large des côtes vietnamiennes met aux prises un bâtiment chinois et un navire scientifique vietnamien, le premier infligeant des avaries matérielles au second.
Un jeu dangereux qui provoqua le courroux d'Hanoi et de sa population – toutes deux notoirement sinosceptiques – , ainsi qu'une rare manifestation de nationalisme vietnamien : "les îles Paracel et Spratly appartiennent au Vietnam" ; "stop à l'invasion chinoise des îles vietnamiennes" scandait-on dans les rues de l'habituellement discrète République socialiste. Trois semaines plus tard, le gouvernement vietnamien ordonna des manoeuvres navales, degré supplémentaire témoignant de la sensibilité du sujet et de la détermination d'Hanoi.
Un mois après l'incident, Manille s'émut à son tour des ambitions de souveraineté exorbitantes de Pékin sur ce vaste et riche (ressources halieutiques ; hydrocarbures) espace maritime aux huit pays riverains, recevant le soutien explicite de Washington. Une communion américano-philippine qui "irrita" la République Populaire de Chine, ce d'autant plus que les Etats-Unis et le Vietnam, autrefois ennemis, se sont considérablement rapprochées dernièrement. Pékin suggéra à Washington de ne pas s'ingérer dans ce contentieux régional, en dépit de "l'intérêt national" américain pour la liberté de navigation sur cette artère maritime vitale pour l'économie mondiale.
Ambiance régionale et enjeux autour du "second Golfe Persique" :....
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Le 20 avril 2012
ZEE de Corée du Sud : Des moyens pour se protéger de l'invasion chinoise !
Jusqu'à 3.000 bateaux chinois ont pratiqué la pêche illégale chaque jour, d'avril à mai et d'octobre à décembre en 2011, à l'intérieur de la ZEE de Corée du Sud, selon le gouvernement. Les garde-côtes ont saisi 475 embarcations l'an dernier, contre 370 en 2010.
Séoul a demandé à plusieurs reprises à Pékin de prendre des mesures pour empêcher cette pêche illégale par ses ressortissants. La Chine avait présenté ses regrets après la mort du garde-côte.
Un pêcheur chinois écope de 30 ans pour le meurtre d'un garde-côte
Un pêcheur chinois jugé pour avoir mortellement poignardé un garde-côte sud-coréen et grièvement blessé un autre, lors de l'interception de son bateau soupçonné de pêche illégale en mer Jaune en décembre dernier, a été condamné jeudi à 30 ans de prison en Corée du Sud. Cheng Dawei, 43 ans, le capitaine du navire, a également été condamné à une amende de 20 millions de wons (environ 13.000 euros) par le tribunal d'Incheon, ville portuaire de l'ouest du pays.
L'incident, le second à provoquer mort d'homme en moins de 4 ans, s'était produit le 12 décembre alors que le bateau chinois de 66 tonnes avait été arraisonné à 85 km au sud-ouest de l'île de Socheong, dans la Zone économique exclusive (ZEE) sud-coréenne.
Le gouvernement coréen s'est engagé à investir 932,4 milliards de wons (620 millions d'euros) entre 2012 et 2015 pour mieux équiper ses garde-côtes, lesquels doivent recevoir le soutien de la marine militaire pour ses opérations de surveillance. Source : AFP
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Depuis plusieurs jours, le sujet caracole en tête des débats. Sur son compte, un homme d'affaires, Yu Jinyong, suivi par plus d'un million d'internautes, a créé la polémique en annonçant avoir licencié ses deux employées de maison philippines. "Je leur ai dit : rentrez chez vous et demandez à votre président de vous trouver du travail".
Son texte a été retweeté plus de 46 000 fois et a attiré plus de 16.000 commentaires, dont certains le critiquant pour son action brutale.
On a marché sur Manille
Un journaliste chinois de Dragon TV, une télévision de Shanghai, est allé encore plus loin en se rendant sur place. Il a été pris en photo sur un rocher situé dans la zone contrôlée par les Philippines mais revendiquée par la Chine, Scarborough (Huangyan en chinois), brandissant un drapeau chinois.
Scarborough se situe à 230 km (140 milles) à l'ouest de Luçon, la principale île des Philippines. Manille estime que ces hauts fonds se trouvent dans sa zone maritime exclusive de 200 milles. De son côté, Pékin revendique l'intégralité de la mer de Chine méridionale.
Début avril, le "Gregorio Del Pilar", navire amiral de la marine philippine, avait intercepté huit bateaux de pêche chinois ancrés dans ses eaux, près du récif, et s'apprêtait à appréhender les pêcheurs lorsque deux navires de surveillance maritime chinois s'étaient interposés.
Eaux troubles
Depuis un mois, des navires non militaires des deux pays patrouillent à proximité du site disputé et le ton ne cesse de monter, la presse chinoise affirmant même que Pékin ira jusqu'à la confrontation armée pour défendre ses positions.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a tenté d'apaiser les esprits jeudi en privilégiant "les consultations diplomatiques et la négociation".
Fin avril, les Philippines ont demandé le soutien des Etats-Unis et de la communauté internationale pour les aider à se doter d'une "défense qui soit un minimum crédible".
La mer de Chine méridionale est très poissonneuse, et des pêcheurs, en particulier vietnamiens et philippins, sont régulièrement interpellés par des garde-côtes chinois tandis que des pêcheurs chinois subissent le même sort de la part des autorités du Vietnam et des Philippines. François Bougon
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Le 18 mai 2012
Les Philippines se sentent pousser des ailes ! (Courrier International)
Pour cet hebdomadaire cantonais, la provocation philippine ne fait pas l'ombre d'un doute. Confortée par le retour en force des Etats-Unis en Asie, l'ancienne colonie américaine entend tenir tête à Pékin et faire main basse sur les réserves d'hydrocarbures en mer de Chine.
Le 10 avril, douze bateaux de pêche chinois au travail dans le lagon du récif de Scaborough [ou Huangyan dao "île aux rochers jaunes" en chinois, ou encore "banc de Panatag" selon l'appellation philippine] ont été dérangés par un navire militaire philippin, qui entendait bloquer les pêcheurs chinois dans le lagon. Deux navires de surveillance maritime chinois sont alors intervenus pour empêcher cette arrestation, à l'origine du face-à-face tendu qui se poursuit depuis. Il convient de souligner que les Philippines n'avaient jamais formulé aucune objection avant 1997 à ce que la Chine exerce sa souveraineté sur le récif de Scaborough et exploite ses richesses. De plus, Manille avait déclaré à maintes reprises que ce récif se situait en dehors de sa zone de prétention territoriale.
Interviewé par nos soins le 24 avril, le professeur Li Jinming, de l'institut de recherches sur la mer de Chine méridionale à l'université de Xiamen [sud-est de la Chine], déclarait : "Si aucune solution n'ait trouvée pour régler correctement ce face-à-face, la situation risque d'être de plus en plus compliquée en mer de Chine méridionale, et les problèmes de plus en plus difficiles à résoudre." Pour Li Jinming, les intentions stratégiques des Philippins sont extrêmement claires : "Elles vont s'efforcer de faire durer cet affrontement le plus possible afin d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les revendications territoriales de la Chine dans cette zone."
Le gouvernement philippin projetait de lancer officiellement une "invitation" au gouvernement chinois pour faire arbitrer le problème de la souveraineté de cet atoll par un organisme international. Le ministre des Affaires étrangères philippin, Alberto del Rosario, a proposé de porter l'affaire devant deux organismes internationaux de premier plan : le Tribunal international du droit de la mer (ITLOS) et la Cour internationale de justice (CIJ) des Nations unies. En réponse à cette proposition, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Liu Weimin, a affirmé que le récif de Scaborough était une terre chinoise et que, par conséquent, la question ne se posait pas de soumettre son cas à un organisme d'arbitrage international.
Les Etats-Unis reviennent en force en Asie du Sud-Est
Aux Philippines, un courant dur a profité de ces incidents pour attiser les sentiments anti-chinois. Le 19 avril, le ministre de la Défense philippin, Voltaire Gazmin, a prétendu que les Philippines avaient été "maltraitées par la Chine" dans cette affaire et a appelé ses concitoyens à soutenir leur gouvernement dans son opposition à la Chine. Depuis longtemps, la politique des Philippines vis-à-vis de la Chine oscille au gré des changements de ses dirigeants. Ainsi, le précédent chef de la diplomatie philippine, Alberto Romulo [2004-2011], était connu pour ses positions favorables à la Chine, contrairement au ministre actuel, considéré comme "pro-américain" après avoir été ambassadeur des Philippines aux Etats-Unis de 2001 à 2006. Le 22 avril, ce dernier a appelé les autres pays d'Asie du Sud-Est à affirmer leur place en mer de Chine méridionale. Le jour suivant, il a de nouveau souligné que le face-à-face actuel menaçait de nombreux pays, et ajouté : "Quel message la Chine veut-elle faire passer ainsi ? Eh bien elle veut dire : je peux imposer mes règles à n'importe qui !"
Après dix ans de guerre en Irak et en Afghanistan, la diplomatie américaine commence à opérer un retour en force en Asie. Les Philippines sont en train de consolider leur flotte et leurs bases militaires jusqu'à présent de petite taille et aux équipements obsolètes. Cette année, elles ont acheté aux Etats-Unis deux navires militaires de type Hamilton et ont procédé à la modernisation de trois patrouilleurs Jacinto. Par ailleurs, elles ont consacré un budget de plusieurs millions de dollars à l'extension de la base militaire navale de la baie d'Ulugan [sur la côte ouest] de Palawan. Il y a vingt ans, les Philippins avaient voté pour le départ de la marine et des forces aériennes américaines des bases de leur pays, mais aujourd'hui, les Etats-Unis renforcent à nouveau leur présence militaire dans cette ancienne colonie.
Objectif des Philippines: pétrole et gaz naturel
Durant onze jours à compter du 16 avril, les Etats-Unis et les Philippines ont procédé à la 28e campagne de manœuvres militaires conjointes baptisées Balikatan ("épaule contre épaule") entre l'île de Palawan et celle de Luçon.
Le 22 avril, le lieutenant général Duane Thiessen, commandant les forces marines américaines dans l'océan Pacifique, a rappelé que les Etats-Unis avaient signé avec les Philippines un traité de défense mutuelle. "En provoquant intentionnellement ce face-à-face dans le récif de Scaborough, les Philippines cherchent au fond à mettre la main sur les ressources pétrolières que renferment certains îlots de l'archipel des Spratleys et l'espace maritime de la mer de Chine méridionale, en particulier sur les réserves de pétrole et de gaz naturel du Banc de Reed (Reed Bank ou Reed Tablemount)", affirme le professeur Li Jinming. Le banc de Reed se situe à l'est de l'archipel des îles Spratleys à l'intérieur de la ligne délimitant le territoire chinois dans la mer de Chine méridionale, à proximité de la côte ouest de la grande île de Palawan. Le 24 avril, la société pétrolière nationale philippine Philex Petroleum a déclaré que les résultats de ses forages les plus récents lui permettaient d'estimer à plus de 566 milliards de mètres cubes les réserves disponibles dans le champ gazier de Sampaguita près du banc de Reed, soit six fois plus que ce que laissaient présager les premiers forages en 2006.
Selon un rapport de mars 2008 publié par le centre américain d'information sur l'énergie (l'EIA), les réserves pétrolières prouvées en mer de Chine mais non encore exploitées s'élevaient à au moins 28 milliards de barils. Ces réserves pourraient même atteindre 213 milliards de barils. Le 19 avril, le ministre philippin de l'Energie, Jose Almendras, a confirmé que les Philippines allaient lancer le 27 avril un appel d'offres international ouvert pour l'exploitation des ressources pétrolières et gazières en mer de Chine.
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Le 6 juillet 2012La Chine s'installe pour durée en Mer de Chine Méridionale
Installation d'un centre de recherche aquacole dans les îles Paracel au large du Vietnam... Un archipel potentiellement riche en pétrole...
La Chine construira un centre de recherche sur l'aquaculture en mer de Chine méridionale
Un centre de recherche sur l'aquaculture sera construit dans la ville de Sansha, en mer de Chine méridionale, ont annoncé jeudi les autorités locales.
Ce centre sera situé dans la région de Manbu Ansha, un haut-fond immergé des îles Zhongsha (Paracel sur la carte ndlr), a-t-on appris du département de l'océan et de la pêche de la province de Hainan.
Le centre étudiera l'élevage de poissons, de crevettes et d'algues, ainsi que les ressources halieutiques en général.
Le Conseil des affaires d'Etat, gouvernement chinois, a approuvé en juin l'établissement de la ville de niveau préfectoral de Sansha pour administrer les trois archipels de Xisha, Zhongsha et Nansha et leurs eaux adjacentes en mer de Chine méridionale, tandis que le siège du gouvernement se situera sur l'île de Yongxing, dans les îles Xisha, selon un communiqué du ministère des Affaires civiles. Source : Chine informations
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