Lors de la conférence mondiale sur l’eau qui s’est tenue la semaine dernière à Istanbul, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a alerté la communauté internationale sur un aspect jamais pris en compte jusqu’à maintenant dans les problématiques de gestion des ressources en eau douce, c’est la diminution de la biodiversité dans les fleuves et rivières et son impact sur la sécurité alimentaire des populations les plus pauvres.
Les espèces d’eau douce vivant dans les pays du sud de l’Afrique sont particulièrement menacées d’extinction par le développement des ressources en eau de ces pays, et doivent être protégées car elles sont une source d’alimentation importante pour les populations locales. De nombreux poissons d’eau douce, de crabes, de libellules, de mollusques et de plantes aquatiques seront menacés d’extinction dans le sud de l’Afrique si ses fleuves et ses lacs ne sont pas mieux protégés des développeurs, d’après l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
« Aujourd’hui, au Forum Mondial de l’Eau, nous avons tendance à penser aux ressources d’eau en termes d’irrigation, d’hydroélectricité et d’eau potable » a déclaré William Darwall, gestionnaire de l’Unité de la Biodiversité d’eau douce de l’UICN. « Les gens ont tendance à oublier les espèces qui vivent dans l’eau mais nous ne pouvons plus nous le permettre. Nous voulons que les développeurs utilisent les informations données par la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN pour trouver des façons de minimiser leur impact sur les espèces d’eau douce lorsqu’ils développent des systèmes d’exploitation des ressources en eau ».
Plus un pays est développé, plus les espèces menacées d’extinction sont nombreuses
Le résultat de l’évaluation de 1279 espèces d’eau douce dans le sud de l’Afrique montrent que plus un pays est développé, plus les espèces menacées d’extinction sont nombreuses. Des 94 espèces menacées dans le sud de l’Afrique, 78 se trouvent en Afrique du sud, le pays le plus développé de la région. « Nous avons l’occasion unique en Afrique d’éviter une catastrophe naturelle d’extinction » a déclaré Julia Marton-Lefèvre, directrice générale de l’UICN. « La plupart des développeurs n’ont pas pris en compte les espèces d’eau douce parce qu’ils n’avaient simplement pas les informations dont ils avaient besoin. Nous espérons que cette étude changera cela et montrera que les ressources en eau de l’Afrique peuvent être utilisées et développées sans provoquer des milliers d’extinction ».
Trois points chauds de la biodiversité ont été soulignés dans le rapport, dont la région où se croisent les fleuves et rivières Zambèze, Cuando et Chobe en amont des Chutes Victoria ; une région d’Afrique du Sud où se croisent les fleuves Komati et Crocodile ; et enfin le bassin du fleuve Mulubzi en Afrique du sud et au Swaziland.
« Si nous voulons vraiment sauver ces espèces, nous devons protéger les fleuves et les lacs en considérant les bassins fluviaux comme un tout » a déclaré Mark Smith, Directeur du Programme pour l’Eau de l’UICN. « Nous ne pouvons pas seulement considérer les régions qui nous intéressent d’un point de vue économique ou les régions naturelles. Pour que nos projets fonctionnent, nous devons les gérer de manière conjointe, en utilisant tous les outils que nous avons pour satisfaire les besoins en eau des populations et de la nature ».
Les résultats de cette étude seront comparés à ceux de plusieurs études actuellement en cours dans le reste du continent africain. Des études de cas seront utilisées pour développer un Guide des Bonnes pratiques pour aider les développeurs et les gouvernements à prendre en considération les espèces d’eau douce dans la planification en Afrique.
Pour plus d'informations :
- Résumé de l'étude : The status and distibution of freshwater biodiversity in Southern Africa (IUCN)
Image Google Earth : Fleuve Zambèze
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L’UICN cible les espèces d’eau douce de l’Afrique (ANE)
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a mis à disposition des pays d’Afrique une carte interactive qui devrait leur permettre de mieux protéger leurs espèces d’eau douce. L’Afrique a une occasion unique de conserver la diversité extraordinaire de ses espèces d’eau douce – une ressource essentielle pour un grand nombre d’habitants pauvres de l’Afrique, d’après un communiqué de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Les pays d’Afrique peuvent désormais décider d’utiliser leurs ressources d’eau de manière durable, et éviter de payer des millions de dollars, comme c’est le cas en Europe, pour corriger un développement des zones humides trop peu planifié.
Les décisionnaires en Afrique peuvent désormais bénéficier d’une carte interactive en ligne, publiée par l’UICN, pour chacun des 7079 cours d’eau ou lacs du continent africain.
Dans certains pays, les animaux d’eau douce représentent 75% de la consommation des protéines des individus
Cette carte donne des informations sur la distribution, la conservation et les besoins écologiques de 4989 espèces d’eau douce, dont 21% sont déjà menacées.
Cet outil et le rapport de la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN qui l’accompagne, baptisé « La Diversité de Vie des Eaux Douces Africaines : Nappes phréatiques Menacées », fournissent des informations essentielles pour aider à planifier le développement et l’urbanisation de façon à minimiser ou éviter l’impact sur les espèces d’eau douce.
« L’importance des espèces d’eau douce d’Afrique est très peu reconnue. Un quart des pêcheries intérieures du monde sont situées sur le continent africain, et dans certains pays, les animaux d’eau douce représentent 75% de la consommation des protéines des individus » a déclaré William Darwall, Gestionnaire du Projet et de l’Unité de la Biodiversité d’Eau Douce du Programme des Espèces de l’UICN.
« Les espèces d’eau douce succombent souvent aux dommages collatéraux du développement humain, mais dans certains cas, cela peut être évité grâce à une planification minutieuse basée sur des informations solides ».
Plusieurs projets de management environnemental utilisent déjà les informations de cette étude pour surveiller l’impact d’un barrage hydro-électrique construit sur le Fleuve Gambie, pour promouvoir une zone de conservation des zones humides transfrontalière dans le Delta de Rusizi, pour surveiller la qualité de l’eau dans le Delta d’Okavango, et pour intégrer les espèces d’eau douce dans la gestion des prises dans le Fleuve Moulouya au Maroc.
« C’est une avancée importante dans l’histoire de la biodiversité d’eau douce africaine –il n’existe rien d’aussi bien actuellement » a déclaré Paul Skelton, Directeur du Management, pour l’Institut Sud Africain pour la Biodiversité Aquatique.
« Les informations sur les poissons d’eau douce se sont déjà avérées très utiles dans un certain nombre de projets de planification de la conservation en Afrique du Sud, y compris pour travailler sur la protection légale des espèces menacées et l’établissement d’un cadre national de zones protégées d’eau douce ».
D’après le rapport, le nombre d’espèces d’eau douce menacées en Afrique augmentera de manière conséquente si le développement des ressources en eau n’est pas prévu de manière durable. Parmi les menaces majeures, on compte la disparition ou la dégradation des habitats au profit de l’agriculture, et les impacts de nouvelles infrastructures telles que les barrages pour l’irrigation et l’hydroélectricité.
« La provision d’information sur les espèces pour l’ensemble de l’Afrique représente un pas en avant majeur et aidera grandement la gestion des ressources en eau de l’Afrique » a déclaré Ali Kaka, Directeur Régional de l’UICN pour l’Afrique de l’Est et du Sud.
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Afrique du Nord : l’extinction des poissons d’eau douce menace les activités halieutiques !
IUCN avec l'appui financier de l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID)
Extinction des espèces d’eau douce : une double perte
Source : IUCN
C’est la première fois qu’une étude qui regroupe et intègre l’information sur la valeur socio-économique des espèces d’eau douce et leur menaces au nord de l’Afrique est effectuée.
Les écosystèmes d’eau douce au Nord de l’Afrique, comme cela est le cas dans d’autres parties du monde, abritent des espèces dont les retombées socio-économiques sont directes et importantes pour les communautés locales. En effet, les espèces d’eau douce sont bien souvent source de nourriture, de matériaux de construction, de matières premières pour l’artisanat et de médicaments. Cependant, les espèces d'eau douce d'Afrique du Nord sont également confrontées à l'un des plus hauts niveaux de menace en Afrique continentale, avec 28% de tous les poissons, mollusques, crabes, libellules, hippocampes, et plantes aquatiques menacés d’extinction.
Télécharger le rapport, cliquer IUCN
Les résultats de cette étude coordonnée par le Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN et supervisée par le Programme des Espèces de l'UICN, sont édifiants. La valeur socio-économique élevée des espèces d'eau douce est clairement démontrée, puisque qu’environ 46% des poissons et 28% des plantes sont utilisés d'une manière ou d'une autre par les populations. Malheureusement, les espèces d'eau douce qui constituent les écosystèmes des zones humides tendent à disparaître rapidement en raison de l'activité humaine, avec 25% de toutes les espèces utilisées en danger.
En ce qui concerne les poissons d'eau douce, au moins 378 000 personnes en Egypte dépendent directement des activités liées à la pêche et / ou à l'aquaculture en eau douce, une activité qui a généré 355,7 millions de dollars en 2009. Dans les pays du Maghreb, la pêche continentale et l'aquaculture sont moins importantes qu’en Egypte, mais constituent encore une contribution importante à la vie de milliers de personnes.
Plus du quart des espèces de plantes d’eau douce autochtones du Nord de l’Afrique sont utilisées directement par les habitants de la région, et plus de 20% de ces espèces utilisées sont menacées d’extinction à un niveau régional. Les montagnes du Rif et la côte méditerranéenne du Maroc, la zone de la région de Kroumirie en Algérie jusqu’à la région de Sejenane en Tunisie, ainsi que la zone du Delta du Nil abritent un grand nombre de plantes ayant une valeur socio-économique mais qui sont malheureusement menacées. Parmi les plantes inclues dans cette étude, 66% sont des parents sauvages des espèces cultivées («Crop Wild Relatives» ou CWR, en anglais), et dont la valeur est évidente, puisqu'elles fournissent le patrimoine génétique dont dépendent de nombreuses espèces cultivées.
L'objectif de cette étude est de relier les données de la Liste Rouge de l'UICN portant sur les risques d'extinction de 877 espèces d'Afrique du Nord, avec des informations sur la valeur socio-économique de ces espèces d'eau douce. Pour cela, 646 espèces ont été sélectionnées, dont les 128 poissons natives et 518 plantes aquatiques, en évaluant ainsi les niveaux de dépendance vis-à-vis des services dérivés des écosystèmes d'eau douce. Cela a permis l'identification des espèces qui sont menacées d'extinction et qui ont également une grande valeur socio-économique.
« Les espèces identifiées comme menacées et de grande valeur socio-économique devrait être une priorité lorsqu'il s'agit de promouvoir des initiatives de conservation visant à réduire au minimum ou atténuer les impacts sur leurs habitats, à travers des initiatives de gestion intégrée à l'échelle du bassin ou sous-bassin », affirme Diego Juffe-Bignoli de l’Unité de la Biodiversité d'Eau Douce du Programme des Espèces de l'UICN et coordinateur de la publication.
« Cette étude montre clairement les synergies entre les objectifs de conservation de la biodiversité et les objectifs pour la protection des moyens de subsistance durables basées sur l'utilisation des ressources naturelles », a déclaré William Darwall, directeur de l'Unité de la Biodiversité d'Eau Douce du Programme des Espèces de l'UICN.
« Les espèces et les écosystèmes doivent être protégés non seulement parce qu'ils sont utiles pour les humains, mais parce que la biodiversité soutient toute vie sur terre, y compris l'humanité », explique Catherine Numa du Programme de l'UICN des Espèces du Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN.
Un ouvrage documenté et passionnant sur les relations étroites entre les peuples de l’eau et leur environnement naturel en Afrique. Source : Ird
Commentaires
Au lieu de parler viande artificielle,,de Bill Gates,vous feriez mieux de discuter dun réel constat de faits et de la vérité de fond d'un problème qui a des conséquences gravissime sur les écosystèmes marin ,ce qu'est la pêche intensive et de leur dommage collatéral qui engendre la mort de milliers d'autres espèces animales dans leur milieu naturel. Faut arrêter de détourner les vrais problèmes et de vous figez seulement a de ce que vous voulez mettre dans vos assiettes. Car sea Shepherd dans certaines missions se battent aussi sur les conséquences des pêches industrielles pour ne pas laisser mourir des peuples en Afrique . Vous racontez ce que vous voulez bien entendre pour défendre vos intérêts seulement.