Lors de la discussion, il s’est déclaré particulièrement sensibilisé au sort des requins et s’est notamment engagé pour faire pression sur ses collègues européens pour "renforcer la lutte contre le finning", cette pratique qui consiste à couper les nageoires et à rejeter en mer le reste de l'animal, et qui est en principe interdite, et plus généralement pour pousser le Plan d’action et inciter au respect des recommandations scientifiques dans les meilleurs délais. La pétition était organisée par Shark Alliance, une coalition de 61 ONG européennes, dont 7 françaises. Toutes avaient participé à la deuxième semaine européenne des requins du 11 au 19 octobre dernier, au cours de laquelle plus de 250 évènements ont été organisés dans toute l’Europe, et 95 000 signatures récoltées au total.
Philippe FAVRELIERE (à partir d'un article du Monde et des infos de Shark Alliance)
Pour des informations complémentaires :
- documentation de Shark Alliance
- documentation de l'UE : la Commission prend des mesures pour protéger les requins
Information ajoutée le 23 mars 2009 : L'Espagne capture près de 100 000 tonnes de requins par an, les ailes partent en Asie, la viande reste en Europe. Voir l'article de El Païs : La pesca del tiburón enfrenta a palangreros y ecologistas
Information ajoutée le 15 août 2009
Ces requins qu'on pêche au large de Marseille (La Provence)
Les courants et la température de l'eau font qu'ils s'aventurent de plus en plus près des côtes
Ce sont précisément 47 espèces de requins qui sont présentes en Méditerranée dont le requin blanc, le requin pélerin ou le requin taureau. Là comme ailleurs, ils sont menacés par une pêche intensive.
Ce requin, nous l'avons vu de nos yeux vu mais seulement en photo, immortalisé auprès d'un mareyeur de Saumaty qui a acheté la bête. Laquelle a été débitée en trois beaux morceaux et revendue à des poissonniers de la région. Il faut nous croire sur parole car le propriétaire du cliché a refusé de nous le céder, tout comme il a tenu à témoigner dans l'anonymat.
"Depuis le XVIIe siècle, les attaques recensées sont rarissimes. Tant qu'il a de la nourriture, le requin n'est pas agressif. Par contre, il faut faire preuve de prudence au large, il peut y avoir danger lorsque les plaisanciers se mettent à l'eau et se font remorquer par une embarcation." En règle générale le requin, aussi gros soit-il, se nourrit de grands calmars, de thons ou de maquereaux ou suit les navires qui jettent de la nourriture en mer.
Si les requins se rapprochent des côtes, c'est à cause des changements de températures et de courants aquatiques. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un nouveau requin mako s'est pris à l'hameçon d'un pêcheur. Lui qui peut nager à une vitesse de pointe pouvant atteindre 75 km/h, a terminé sa course dans un hypermarché de Plan-de-Campagne. Une bien triste fin !
Par Bernadette Spagnoli
1 décembre 2009
Des ailerons de requins provenant d'espèces protégées vendus en Asie (AFP)
Certains ailerons de requins vendus sur les marchés de Hong Kong à des fins gastronomiques proviennent d'espèces protégées, ont découvert des chercheurs américains dont les travaux sont publiés mardi dans la revue ESR (Recherche sur les espèces en voie d'extinction).
En recourant à des méthodes sophistiquées relevant de l'analyse médico-légale, tels des tests ADN, des scientifiques de l'institut pour la science de la protection des océans de l'université américaine de Stony Brook ont déterminé l'origine géographique de ce mets très apprécié.
Un certain nombre d'ailerons de requins vendus sur les étals de l'ancienne colonie britannique proviennent ainsi d'espèces menacées, ont-ils constaté.
Ils réclament que les règles d'exploitation commerciale des requins-marteaux et de cinq autres espèces soient renforcées, notamment lors de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) qui se tient en mars 2010 au Qatar.
Le 20 mars 2010 : Cites à Doha (Qatar)
Les requins entre les dents de la CITES (AFP)
DOHA - Après le thon rouge, une nouvelle bataille s'engage à partir de dimanche à la conférence de la CITES à Doha pour protéger quatre espèces de requins, dont plusieurs dizaines de millions sont tués chaque année pour le commerce lucratif de leurs seuls ailerons.
Selon le Pew Environment Group, basé à Washington, jusqu'à 73 millions de requins terminent ainsi dans les filets des pêcheurs, directement ciblés ou accidentellement. "S'agissant des requins, ce n'est pas que les quotas sont trop généreux: il n'y a pas de quotas du tout", souligne Sue Lieberman, directrice des politiques internationales du Pew. "Aucune gestion de la pêche en haute mer, ni de contrôle sur le commerce des ailerons", vendus jusqu'à 100 dollars le kilo.
A la différence du thon rouge d'Atlantique-Est et de Méditerranée, vainement proposé à l'Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction (suspension des exportations), les requins sont proposés à l'Annexe II, qui permet d'en réguler strictement les échanges.
Quatre espèces sont concernées, ainsi que quatre cousines à l'aspect similaire: le requin-marteau (Sphyrna lewini) et le requin océanique (Carcharhinus longimanus) sur proposition des Etats-Unis et de Palau, le requin-taupe (Lamna nasus) et l'aiguillat commun (Squalus acanthias) dont tout se vend (ailerons, chair et huile de foie) sur proposition de Palau et de la Suède, au nom de l'Union européenne. Trois d'entre elles figurent sur la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme en "danger critique" d'extinction en Atlantique et Méditerranée, et "vulnérables" partout ailleurs. Le requin-marteau est lui jugé "mondialement en danger".
Face à une bataille qui s'annonce rude - l'aiguillat commun et le requin-taupe ont été retoqués à la dernière CITES en 2007, sous pression du Japon - Palau a dépêché à Doha son ministre de l'Environnement, Thomas Fritts. Depuis 2001, l'île du Pacifique s'est décrétée "sanctuaire du requin" et interdit pêche et commerce, pour préserver cette importante attraction touristique.
Mais "chaque fois que nous effectuons des patrouilles, nous tombons sur des bateaux illégaux", assure le ministre. Celui des Maldives, Ibrahim Didi, est également là pour soutenir le combat: un moratoire entré en vigueur ce mois-ci dans l'archipel interdit aussi la pêche et le commerce des requins. Dans son argumentaire, l'UE - qui a fermé en 2007 les pêcheries d'aiguillats communs et l'an passé celles de requins-taupe - fait valoir qu'aucune des organisations régionales de pêche dans le monde ne gère le requin, un poisson à la croissance lente et piètre reproducteur, tous les deux ans environ.
Un sort aggravé par la chasse aux femelles adultes, dont la viande comme les ailerons sont les plus prisés."Trop de gens considèrent les requins comme une denrée. Mais les ailerons sont un article de luxe, ce n'est pas avec ça qu'on nourrit l'humanité", remarque l'océanographe américaine Sylvia Earle, ex-responsable scientifique de l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA), et plongeuse du National Geographic. Cette sommité du requin, âgée de 74 ans, est à Doha pour plaider le sort de ces "beautés" avec lesquelles elle a coutume de plonger.
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Le 13 juin 2011
Requins. Menacés par une soupe chinoise ! (Le Télégramme)
Apparus près de 100millions d'années avant les dinosaures, les requins sont menacés de disparition du fait de leur surpêche. Principaux accusés: les Chinois et leur goût prononcé... pour la soupe aux ailerons de squales.
«Nous avons commencé à éliminer les requins des océans à un rythme jamais vu dans l'histoire de cet animal, longue de 400millions d'années», tel est le cri d'alarme lancé par Matt Rand, chargé du programme de protection des requins au sein de l'association écologiste Pew Environment Group (Peg). D'après lui, au moins trente espèces de requins sont directement menacées d'extinction. En cause: la surpêche, responsable de la disparition de 73millions de ces grands prédateurs marins chaque année, recherchés principalement pour leur aileron: la nageoire est coupée sur l'animal encore vivant, qui est ensuite relâché dans l'eau où il meurt. Consommés dans une soupe traditionnelle chinoise, les ailerons de requins représentent un commerce très lucratif, en hausse ces dernières années: les importateurs qui écument les villages de pêcheurs, revendent jusqu'à 700dollars le kilo d'ailerons. Sensibilisée, la Californie a du mal à faire cesser ce commerce juteux. Cet État américain, qui veut faire voter une loi proposant un embargo sur l'importation d'ailerons, se heurte, en effet, à l'opposition de son importante communauté chinoise. «La soupe à l'aileron est un mets délicat servi dans les grandes occasions, notamment religieuses», explique Fiona Ma, représentante démocrate de San Francisco. Quant à la Chine, principale accusée, elle n'est pas pressée de prendre des initiatives, à l'exception notable du milliardaire et député Ding Liguo, qui a proposé, cette année, un embargo total sur le commerce d'ailerons de requins, car l'opinion publique chinoise n'y est pas prête.
Quelques victoires...
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Le 4 octobre 2011
Plutôt les dents de la mer qu’une mauvaise soupe (Courrier international)
Les requins sont en voie d’extinction dans les eaux de la Thaïlande. Ces animaux sont capturés pour leurs ailerons qui servent à faire une soupe très réputée. Un groupe de plongeurs a commencé à relâcher les requins en mer, témoigne Bangkok Post.
Relâcher des oiseaux et des poissons dans la nature fait partie de la tradition bouddhiste : c’est un acte considéré comme méritoire [il permet de cumuler un “capital” positif en vue d’une réincarnation].
Aujourd’hui, un club de plongée de Pattaya, baptisé Dive Tribe, s’inspire de ce principe pour encourager le public à protéger la vie marine dans les eaux de cette destination très touristique de la Thaïlande.
Ce ne sont pas des oiseaux que relâche Dive Tribe, mais des requins, dans le cadre de la campagne Dive Tribe Great Shark Release [Le grand lâcher de requins de Dive Tribe]. Plus précisément, de petits requins sauvés ou rachetés à des animaleries de Bangkok. Ces squales très recherchés pour leur beauté sont souvent présents dans les aquariums et dans les restaurants.
Lâcher de requins du club de plongée Dive Tribe
“En les rendant à leur habitat naturel, on ne peut pas garantir qu’ils ne seront pas à nouveau capturés”, explique Gwyn Mills, le directeur de Dive Tribe. “Mais pourquoi ne pas leur donner une seconde chance ?”
La campagne des plongeurs écolos cherche à sensibiliser le public à la menace d’extinction qui pèse sur les requins. Selon des chiffres de l’ONG Pew Charitable Trusts, quelque 104 millions de requins sont tués chaque année : 78 millions sont pêchés pour leurs ailerons, 20,5 millions pour leur viande et 5,5 millions sont victimes de la pêche sportive ou pris accidentellement par des chalutiers dans leurs filets....
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Le 5 septembre 2012
Hong Kong : Cathay fret ne transportera plus d'ailerons de requins (AFP)
La compagnie aérienne de Hong Kong Cathay Pacific a annoncé mercredi qu'elle ne transporterait plus en fret la viande ou des ailerons de requins pêchés à l'état sauvage, portant un coup symbolique à ce mets prisé des Chinois.
L'annonce de Cathay a été saluée par les défenseurs de l'environnement. Mais les marchands de Hong Kong, plateforme du commerce de la viande et des ailerons de squale, assurent que la compagnie aérienne menace leur gagne-pain.
Le gros des 10.000 tonnes d'ailerons importées chaque année arrivent pourtant par bateau.
Cathay Pacific a décidé d'arrêter de transporter les requins et les produits contenant du requin pêchés de manière non respectueuses de l'environnement, a déclaré le groupe dans un communiqué.
Il existe des preuves scientifiques sérieuses montrant que c'est la bonne chose à faire pour un groupe engagé dans le développement durable.
Hong Kong est un des principaux centres d'échanges dans le monde pour les ailerons de requins, utilisés dans la composition de soupes, un mets prestigieux et onéreux servi lors des banquets chinois.
La pêche de requins écologique est extrêmement minime, selon les scientifiques, qui estiment que la pêche aux squales menace la survie de l'espèce, vitale pour l'équilibre des écosystèmes marins.
Pour Andy Cornish, directeur du Fonds mondial pour la nature (WWF) Hong Kong, il est difficile de quantifier le montant des ailerons transportés par Cathay mais cette annonce est une nouvelle fantastique.
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