Avec la sortie de Google Océan, les internautes plongent dans le monde virtuel des profondeurs océaniques représentées dans la diversité des couleurs. Cette découverte des fonds marins à partir des vues satellitaires ne suffit pas aux pêcheurs qui doivent manier avec de plus en plus précisions leurs engins de pêche pour éviter les rejets. Maintenant, ils ont la possibilité de sélectionner leurs captures avec le sondeur de Sodena.
Pour Google, ce passage aux profondeurs marines représente « un saut technologique », puisqu'il a fallu décrire la profondeur, ce qui n'existait pas dans la version « terrestre ». Google Earth 5.0 couvre à présent les océans, soit 70 % de la surface de la Terre abritant 80 % de la vie, observent ses créateurs. Comme pour la version terrestre, certaines zones, « une vingtaine », offrent une résolution poussée, d'autres beaucoup moins, en fonction de l'état de l'exploration humaine, mais la totalité des océans est visible.
Suivi satellite de certaines espèces
Vision en 3D des fonds océaniques, plongées dans les grandes fosses, images de l'activité volcanique - bien plus abondante sous les mers que sur les terres émergées - sont offertes à l'exploration virtuelle. Le fond des océans a été modélisé grâce à des données bathymétriques. De même les partenariats noués pour cette fonctionnalité permettent de suivre les déplacements d'une partie de la faune marine (baleines suivies par satellites par exemple), parfois avec décalage pour éviter que les informations servent à leur pêche. Les internautes peuvent aussi suivre la température, le vent, et la pression liés à un certain nombre d'endroits d'où des balises transmettent ces données.
Avec le sondeur de Sodena, le pêcheur préserve la ressource
Le sondeur n'est plus réservé aux navires océanographiques. Un chalutier côtier bigouden s'est déjà équipé de cette technique pour traîner son chalut à coup (plus) sûr. Sur l'écran, par huit mètres de fond, des poissons nagent dans une structure rectangulaire. Sans doute un ancien quai englouti. Devant Loctudy, dans le sud du Finistère, la société Sodena dévoile les mystères des profondeurs sur un écran vidéo en trois dimensions, à bord de sa vedette d'expérimentation Neizh Bihan.
« Nous utilisons la technologie des sondeurs multifaisceaux. Elle n'équipait jusqu'ici que des navires océanographiques, explique Christophe Corbières, le directeur commercial de la Sodena. Nous les mettons à la portée des pêcheurs artisans », poursuit-il.
Pour 22 000 €, le chalutier côtier bigouden Gwenvidik a été le premier à s'équiper de l'un de ces appareils à voir le fond. Qui, il y a peu, coûtaient plusieurs centaines de milliers d'euros pour réaliser les cartes sous-marines ou étudier les poissons. Pour quelques milliers d'euros de plus, le patron, Dominique Faou, pourra même acheter, dès 2010, le logiciel qui identifiera les espèces.
« Avec cent douze petits faisceaux acoustiques, nous balayons une surface douze fois plus vaste que le monofaisceau traditionnel et nous pouvons afficher à l'écran un banc de poisson entier. Or, la forme du banc permet de différencier des espèces qui n'ont pas le même comportement. » De plus, les vibrations sonores du sondeur ne sont pas réfléchies de la même manière selon qu'il s'agit de sardines, de maquereaux ou de daurades, par exemple.
La Sodena affirme que son système peut faire économiser beaucoup de temps et jusqu'à 40 % de carburant à des bateaux de pêche aujourd'hui en panne de rentabilité. Fini de traîner son chalut des heures sur des fonds peu fréquentés avant de tomber sur le bon coin à merlan.
A partir des articles de Raymond COSQUÉRIC (Ouest France) et Thierry Noisette (ZDNet France)
Image de Google Earth (nouvelle version) : Ile d'Aix en Charente-Maritime
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