Pour rappeler que les communautés de pêcheurs sont parmi les populations les plus exposées au VIH Sida.
SIDA aux ANTILLES, NOU PLI FÔ…: Lutter contre les discriminations
A l’occasion du carnaval et en ces temps de colère et de grève générale, le Ministère de la santé et des sports et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) viennent de lancer une campagne de mobilisation contre le sida et de lutte contre la discrimination des personnes atteintes par le VIH. Un moment sans doute décalé…
La campagne met en scène la conque à lambi, instrument appartenant à la culture et aux traditions des habitants des Antilles-Guyane. La conque de lambi est un coquillage des Caraïbes dont la conque évidée peut alors devenir instrument de musique. Pour en jouer, le musicien souffle comme dans une trompe en plaçant la lèvre inférieure sur l'embouchure formée par la perforation du coquillage. La conque de lambi a de tout temps servi à transmettre des messages, avertissant parfois du retour des pêcheurs, parfois de la mort de quelqu’un.
Une chanson, un clip, des personnalités engagées telles que Jacob Desvarieux, Dédé Saint-Prix et Prof A … ainsi qu’une opération événementielle sont lancés pendant la période du carnaval.
« Les paroles de la chanson « Nou pli Fô » évoquent les discriminations, les injustices et les humiliations qui ont marqué l’histoire des peuples Antillo-Guyannais et rappellent que la liberté à été conquise grâce à la solidarité et à l’unité. Cette chanson invite chacun à ne pas être à son tour acteur de la discrimination, en rappelant qu’en étant solidaire, on est plus fort. »
Source : Santé log (Communiqué INPES du 5 février mis en ligne Maurice Chevrier, Santé log le 13 février 2009)
Source : Santé log (Communiqué INPES du 5 février mis en ligne Maurice Chevrier, Santé log le 13 février 2009)
La chanson et le clip sont téléchargeables sur le site http://www.nouplifo.com/ et sur le site http://www.sida-info-service.org/
Informations complémentaires : Le sida chez les pêcheurs - problème grave et souvent négligé (FAO)
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Guadeloupe et Martinique, premiers importateurs de lambi
Le 17 Mai 2014
Le lambi bientôt au coeur d'un différend diplomatique ?
Guadeloupe et Martinique, premiers importateurs de lambi
L'avenir
de la pêche du lambi dans la Caraïbe est menacé en dépit des efforts
mis en place dans la région pour les protéger, ont alerté les
responsables des pêches régionales. Pour y remédier des ONG
environnementales américaines veulent inscrire ce mollusque sur la liste
des espèces menacées ou en voie de disparition. Les pays de la Caraïbe
s'y opposent fortement...
David contre Goliath, ou plus précisément la Caraïbe contre les Etats-Unis. C'est ce "combat" qui pourrait se dérouler concernant l'avenir du lambi....
David contre Goliath, ou plus précisément la Caraïbe contre les Etats-Unis. C'est ce "combat" qui pourrait se dérouler concernant l'avenir du lambi....
Suite de l'article de France Antilles Ici
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7 octobre 2013
RUP : Création d'une zone de pêche réservée jusqu'à 100.000 nautiques des côtes
"Cette zone des 100.000 nautiques sera réservée aux pêcheurs immatriculés dans nos régions ou qui ont un historique de pêche dans cette zone. C'est selon moi l'avancée la plus importante", explique Younous Omarjee, député européen...
Les Régions ultrapériphériques (RUP) sont des territoires qui appartiennent à l'Union européenne tout en se trouvant en dehors du continent européen. Reconnus pour la première fois dans une déclaration annexée au Traité de Maastricht (1992), ils sont définis depuis 2009 à l'article 349 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne qui y précise la façon dont le droit européen peut y être adapté.
L’Union européenne compte à l’heure actuelle huit régions ultra périphériques (RUP) qui font partie intégrante de son territoire : la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Saint-Martin, La Réunion (France); les îles Canaries (Espagne); les Açores et Madère (Portugal).
Les Régions ultrapériphériques (RUP) sont des territoires qui appartiennent à l'Union européenne tout en se trouvant en dehors du continent européen. Reconnus pour la première fois dans une déclaration annexée au Traité de Maastricht (1992), ils sont définis depuis 2009 à l'article 349 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne qui y précise la façon dont le droit européen peut y être adapté.
L’Union européenne compte à l’heure actuelle huit régions ultra périphériques (RUP) qui font partie intégrante de son territoire : la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Saint-Martin, La Réunion (France); les îles Canaries (Espagne); les Açores et Madère (Portugal).
Les régions ultrapériphériques se différencient des autres territoires ultramarins dépendant de pays membre de l'Union européenne. Ceux-ci, appelés pays et territoires d'outre-mer (PTOM), ne font pas partie du territoire communautaire bien que leurs ressortissants possèdent la nationalité d'un État membre de l'Union. Les PTOM ont un statut d’association avec leurs États membres (Danemark, France, Pays-Bas et Royaume-Uni)... Pour la France : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte, TAAF, Wallis-et-Futuna,... D’après Wikipedia
Pêche : Les eurodéputés Y.Omarjee et P. Tirolien signalent "des avancées pour les RUP"
Le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de La Réunion (CRPMEM) a invité les députés européens Patrice Tirolien et Younous Omarjee à faire le point sur les réformes de la politique commune des pêche (PPC) et du Fonds européen des affaires maritimes et de la pêche (FEAMP), qui sera voté très bientôt.
Source : Zinfos974 par Gabriel Kenedi
Source : Zinfos974 par Gabriel Kenedi
Le deux élus ont également pu échanger avec les pêcheurs réunionnais, dont les inquiétudes sont nombreuses. A l'issue de leur réunion, qui s'est tenue au Port, nous avons rencontré les deux eurodéputés pour faire un point sur les réformes engagées.
Pour Younous Omarjee, "les pêcheurs ont des difficultés telles qu'ils aimeraient que tout soit révolutionné en un jour". Un constat partagé par son collègue guadeloupéen, Patrice Tirolien (PS), actuellement en visite à La Réunion. "Les professionnels ont constaté qu'il y avait eu un certain nombre d'avancées mais que celles-ci sont largement insuffisantes. Ils souhaiteraient qu'on puisse mieux prendre en considération leurs problèmes", souligne-t-il.
Zone des 100.000 nautiques
Mais Younous Omarjee l'assure, "on a jamais obtenu autant d'avancées pour la pêche dans les RUP en un temps aussi court. Dans la réforme de politique commune des pêches et le texte qui organise le FEAMP, quasiment toutes les demandes qui avaient été posées par les comités régionaux des pêches et que nous avons défendu ont été satisfaites".
Un Conseil consultatif spécifique pour la pêche dans les Régions Ultra Périphériques (RUP) a notamment été créé, subdivisé en deux bassins (Atlantique et Océan Indien). Cette structure n'existait pas auparavant. "Dorénavant les pêcheurs de la Réunion et de Mayotte seront pleinement associés et décisionnaires dans la gouvernance et la gestion de la pêche dans la zone Océan Indien", explique Younous Omarjee.
Autre souhait obtenu par les députés européens représentant les RUP, la création d'une zone de pêche réservée jusqu'à 100.000 nautiques des côtes. "Cette zone des 100.000 nautiques sera réservée aux pêcheurs immatriculés dans nos régions ou qui ont un historique de pêche dans cette zone. C'est selon moi l'avancée la plus importante", détaille Younous Omarjee.
La commissaire européenne bientôt à la Réunion ?
Autre problématique évoquée, les surcoûts qui empêchent les petits pêcheurs en particulier, d'être compétitifs. Un amendement du FEAMP prévoit l'obtention de financements pour la rénovation des navires de pêches artisanale et côtière de plus de 35 ans.
Toutes ces avancées ne sont pas négligeables pour les députés européens. "On partait de loin", souligne Patrice Tirolien. "Cela n'enlève rien à la difficulté qu'il y a pour nos pêcheurs à valoriser toutes les potentialités. Et il y en a. Mais il ne faut pas faire peser sur des réformes assez limitées tout l'enjeu du développement. La bataille continue et doit se développer aussi au niveau national", ajoute pour sa part Younous Omarjee.
Quant à Patrice Tirolien, il compte rapporter "les doléances des pêcheurs réunionnais, qui se sentent isolés" à la commissaire européenne en charge des affaires maritimes et de la pêche, Maria Damanaki. Celle-ci "devrait venir à la Réunion très bientôt", a-t-il souligné, afin d'apporter des réponses aux pêcheurs inquiets.
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Le 27 septembre 2013
1er octobre : Ouverture de la pêche au lambi
« L'objectif de cette rencontre était de préparer et de coordonner les actions de contrôles qui s'exerceront sur l'ensemble de la filière, depuis la pêche jusqu'à la commercialisation.
Le 27 septembre 2013
1er octobre : Ouverture de la pêche au lambi
En prévision de la saison de pêche du lambi qui débute le 1er octobre pour une durée de quatre mois, toutes les administrations concernées ont participé à une réunion tenue à la Préfecture de la Guadeloupe.
La pêche au lambis doit-t-elle être encadrée ?
Reportage : Guillaume Bacoul sur atv
La pêche au lambis doit-t-elle être encadrée, comme c’est le cas pour l’oursin ? Les autorités maritimes y réfléchissent. Pour l’heure, la capture du très apprécié mollusque n’est pas soumise à restrictions. Et si certains pêcheurs ont à cœur de préserver la ressource, la forte demande encourage les pratiques moins scrupuleuses.
L'Etat est mobilisé pour l'ouverture de la pêche au lambi
En prévision de la saison de pêche du lambi qui débute le 1er octobre pour une durée de quatre mois, toutes les administrations concernées ont participé, mardi dernier, à une réunion tenue à la Préfecture de la Guadeloupe. Le communiqué.
Source : Domactu.com par Karen Bourgeois ]
Source : Domactu.com par Karen Bourgeois ]
« L'objectif de cette rencontre était de préparer et de coordonner les actions de contrôles qui s'exerceront sur l'ensemble de la filière, depuis la pêche jusqu'à la commercialisation.
Les activités illicites liées à pêche du lambi, qu'il s'agisse de pêche sous-taille ou d'importation illégales, font peser une pression sur la ressource naturelle et concurrencent de manière déloyale la production des pêcheurs guadeloupéens. Ces actions de contrôles coordonnées, permettront également de garantir la qualité sanitaire des produits commercialisés et donc la sécurité du consommateur. En effet, le lambi est une espèce emblématique de la Caraïbe, particulièrement prisée en Guadeloupe qui est avec la Martinique la plus grande consommatrice de cette espèce dans la région, notamment à l'époque des fêtes de fin d'année. Mais c'est également une espèce sensible, protégée par la convention de Washington qui réglemente depuis 1976 le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées. À ce titre, leur importation est soumise à déclaration spécifique.
La Préfecture rappelle que la pêche de ce coquillage n'est autorisée qu'aux pêcheurs professionnels qui doivent s'assurer que le pavillon est bien formé. Il est commercialisé décortiqué lorsque son poids est supérieur à 250g. Les contrevenants s'exposent à la saisie de leur navire, au retrait de leur autorisation de pêche, et à des amendes pouvant aller jusqu'à 22 500 euros. S'agissant des importations illégales, des sanctions douanières ou sanitaires peuvent également être prononcées par les juridictions compétentes ».
Autre source : France.Antilles : Guadeloupe. La pêche au lambi ouvre, la préfecture veille
Nouvelle saisie de Lambis en Martinique
Jeudi, lors du contrôle d’un véhicule, une cargaison de 300 kg de lambis frais a été découverte. Pour cette opération délicate, la gendarmerie a fait appel au renfort de la Direction de la mer, de la Douane et de la D.A.A.F afin de vérifier la provenance de la marchandise et sa conformité à la réglementation en vigueur.
Le contrôle par la Direction de la Mer de la cargaison a permis de constater que les 300 kg de lambis étaient en-dessous du poids minimum requis par la réglementation, à savoir 250 grammes par individu. La marchandise a été saisie par le Directeur de la mer qui en a ordonné la destruction et un procès verbal d’infraction a été dressé pour achat et transport de produits de la pêche maritime de taille ou de poids prohibés. Ils encourent une infraction délictuelle punie de 22 500 euros d’amende par le Code rural et des pêches maritimes.
Trois personnes seraient inquiétées dans ce dossier de braconnage. La marchandise provenait de Saint Martin et avait été acheminée via un navire jusqu’au port de pêche du Prêcheur.
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Le 5 mars 2013
Subvention européenne en soutien aux pêcheurs caribéens
Le Caribbean Natural Resources Institute (CANARI) a reçu une subvention de plus d’un million d’euros émanant du Fonds européen de développement en vue d’améliorer la contribution du secteur des pêcheries de petite taille à la sécurité alimentaire au sein des Caraïbes. Cet objectif devrait être atteint à l’aide d’un projet de quatre ans s’adressant aux pêcheurs actifs dans toutes les Caraïbes, y compris à Anguilla, à Antigua-et-Barbuda, aux Bahamas, à la Barbade, à Belize, à la Dominique, à la Grenade, en Guyane, en Haïti, en Jamaïque, à Montserrat, à Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, à Saint-Vincent et les Grenadines, au Suriname, à Trinité-et-Tobago et dans les îles Turks-et-Caicos.
Le projet tend à développer la capacité des réseaux d’organisations de pêche régionaux et nationaux à participer à la gestion et à la gouvernance de la pêche. Cet aspect est perçu comme critique pour pouvoir répondre à l’inquiétude grandissante de la région en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Depuis 2005, les Caraïbes ont enregistré des factures d’importation alimentaires de plus de 3,5 milliards d’euros et l’augmentation des prix alimentaires a renforcé ce défi.
Dans la région CARICOM, le secteur des pêcheries emploie plus de 182 000 personnes, directement ou indirectement. Il s’agit principalement de petits pêcheurs issus de communautés rurales qui ne disposent pas d’autres sources de revenus.
Le Caribbean Natural Resources Institute (CANARI) est une organisation technique régionale sans but lucratif qui travaille avec les îles caribéennes depuis plus de 20 ans.
Source: Thedominican.net via CTA
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Selon le dernier recensement de la pisciculture et des élevages de crustacés outremer, 53 entreprises agricoles implantées à la Guadeloupe, la Réunion, la Martinique et Mayotte commercialisent annuellement 350 tonnes de poissons et crustacés presque exclusivement destinés à leurs marchés locaux respectifs.
La Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et Mayotte bénéficient de conditions climatiques favorables à l’élevage de poissons de grande taille à croissance rapide comme le cobia et l’ombrine ocellée. La demande locale est forte. Avec une moyenne de 40 kg de poisson frais par habitant et par an, la consommation ultramarine, selon l’Ifremer, est presque deux fois plus importante que la consommation métropolitaine.
En 2008, quelque 2182 quintaux d’ombrines, ont été produits par 21 fermes aquacoles. Ce poisson marin carnivore, originaire du Golfe du Mexique, pèse entre 2 et 3 kg au bout de cinq à douze mois d’engraissage.
Quinze entreprises aquacoles se consacrent à l’élevage du tilapia, un poisson d’eau douce originaire d’Afrique et du Moyen-Orient. La production globale annuelle s’élevait à 625 quintaux en 2008.....
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Assessing its feasibility and sustainability
FAO Fisheries and Aquaculture Proceedings No. 19
Alessandro Lovatelli /Samia Sarkis
Une écloserie conchylicole régionale pour la région des Caraïbes : Evaluation de sa faisabilité et la durabilité
La production aquacole des Caraïbes, qui représente moins d'1% de l'aquaculture mondiale, repose principalement sur des projets étrangers à partir d'espèces exotiques avec des impacts environnementaux. Le département des pêches et de l'aquaculture de la FAO a organisé un atelier technique régional en Jamaïque en Octobre 2010 pour discuter et évaluer la possibilité de mutualiser les ressources au niveau régional qui a débouché sur une écloserie conchylicole régionale pour la région des Caraïbes : évaluation de sa faisabilité et la durabilité.
La création d'une "écloserie conchylicole régionale" à partir des espèces indigènes de mollusques, est évaluée sur la base des intérêts des pays des Caraïbes, sur les potentialités d'élevage des espèces indigènes et sur la disponibilité de connaissances techniques sur les espèces cibles identifiées. Un document de politique générale (anglais-espagnol) résumant le concept d'une écloserie régionale pour la région des Caraïbes est également disponible. Source : FAO
Pour télécharger le document, cliquer FAO
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Recensements 2008 de la salmoniculture et de la pisciculture marine et des élevages d’esturgeons
Recensements 2008 de la salmoniculture et de la pisciculture marine et des élevages d’esturgeons
Agreste les Dossiers n° 11 - avril 2011
Une analyse des résultats des recensements de la salmoniculture, de la pisciculture marine et des élevages d’esturgeons portant sur l’activité de l’année 2007.
Au sommaire de ce numéro :
Avant-propos
Les chiffres-clés
Salmonidés
- La salmoniculture, un secteur en recul
- Les marchés et la commercialisation des produits de la salmoniculture
- La salmoniculture : gestion et protection des élevages, insertion dans l’environnement
Bars, daurades royales, turbots et maigres
- Une activité d’alevinage en pointe
- Une petite filière
- Une activité et des exportations en hausse
Esturgeons et caviar
- Une filière dynamique : l’esturgeon
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Le poisson fait partie intégrante de l’alimentation des Français. Mais les réserves dans l’océan diminuent. L’aquaculture est un bon moyen de remédier à ce phénomène. Le service de la statistique et de la prospective du ministère a recensé le poids des différentes filières d’élevages existantes.
Bar au citron , filet de turbot grillé, truite meunière … Les Français se nourrissent de plus en plus de poissons. En dix ans, la consommation de produits aquatiques a augmenté de 23 %. Mais le poisson se fait de plus en plus rares dans les océans. Pour continuer à en manger, l’aquaculture apparaît comme une solution. C’est une technique ancestrale et fortement développé en France depuis les années 70, qui permet la reproduction des poissons dans un milieu fermé. Pour mieux comprendre ces exploitations, un recensement de la salmoniculture, de la pisciculture marine et des élevages d’esturgeons a été réalisé par le service de la statistique et de la prospective (SSP) à la demande de la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture (DPMA). Et dont les résultats complets viennent d’être publiés sur le site http://agreste.agriculture.gouv.fr.
En 2008, il apparaît que 39 entreprises pratiquent la pisciculture( élevage de bars, daurades royales, esturgeons et poissons maigres) et 456, la salmoniculture (saumons et truites).
Du caviar dans vos assiettes…
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L’aquaculture tant marine que continentale est à la fois génératrice et sentinelle des perturbations des écosystèmes aquatiques. C’est aussi un secteur économique important créateur d’emplois dans de nombreux territoires ruraux. Une charte engage les pouvoirs publics et la filière aquacole pour favoriser le développement durable des filières piscicoles en France.
Le 11 février 2011, le ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL), le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire (MAAPRAT), l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), le Comité Interprofessionnel des Produits de l’Aquaculture (CIPA) et la Fédération Française d’Aquaculture (FFA) ont signé ensemble une Charte d’engagement pour le développement durable de l’aquaculture française et immédiatement installé le Comité national de liaison institué par celle-ci.
Les objectifs de cette Charte sont notamment les suivants :
- conforter les relations positives de travail entre tous les partenaires signataires et les étendre aux organisations non gouvernementales à vocation environnementale ou aux associations de protection des consommateurs ;
- faciliter l’application des normes environnementales par les filières piscicoles (salmoniculture d’eau douce, pisciculture marine, pisciculture d’étangs) ;
- veiller à une approche aussi uniforme que possible de celles-ci sur le territoire national.
Le succès de cette démarche exemplaire revêt une importance particulière : cette charte fournit un cadre pour favoriser le développement durable des filières piscicoles, soucieuses de préserver un milieu naturel dont elles sont directement dépendantes et contribuer au bon état écologique des cours d’eau ou des zones estuariennes et côtières…..
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L’algue est une ressource marine peu étudiée par la géographie ; elle offre pourtant des potentialités de développement économique. Les macro-algues cultivées à des fins alimentaires sont une alternative à la pêche. Les micro-algues constituent une biomasse valorisable : molécule pharmaceutique, Oméga 3 et biocarburants. De ces différents usages naît la question suivante : les algues sont-elles une ressource marine à exploiter pour développer durablement les territoires de la zone intertropicale ? Nous présenterons tout d’abord l’algoculture à l’échelle mondiale en soulignant le faible poids de cette activité dans le bassin caribéen. Puis nous montrerons que l’algoculture s’inscrit dans un processus de développement durable en assurant un revenu à des communautés rurales (Petites Antilles). Enfin, dans une approche comparative (États-Unis), nous verrons que l’espace caribéen est une région de projets et d’aménagements durables qui a des atouts pour développer l’algoculture : exposition solaire, hautes températures, proximité de la recherche américaine.
Sophie Litzler, « Les algues sont-elles une ressource marine à exploiter pour développer durablement l’espace caribéen ? », Études caribéennes [En ligne], 15 | Avril 2010, mis en ligne le 21 décembre 2010, consulté le 17 août 2011. URL : http://etudescaribeennes.revues.org/4389
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Information ajoutée le 24 mars 2009 :
Ouganda : Attraper du poisson et bien plus encore
Des chercheurs ougandais mènent une nouvelle étude afin de trouver des interventions de lutte contre le VIH efficaces pour aider les communautés de pêcheurs fortement vulnérables au virus. « Les précédentes études isolées menées au sein des communautés de pêcheurs implantées sur les rivages du lac n’ont fourni que des données limitées. Nous espérons que cette nouvelle étude nous donnera des données nationales que nous inclurons dans une initiative régionale visant à lutter contre le VIH dans l’ensemble du bassin du lac Victoria ,» a expliqué Elizabeth Birabwa, chargée de communication au sein de l’Organisation des pêches du lac Victoria (LVFO an anglais). Selon les statistiques du gouvernement, le taux de prévalence au sein des communautés de pêcheurs s’élève à 28 pour cent, soit un taux quatre fois supérieur à la moyenne nationale de 6,4 pour cent. Toutefois, les spécialistes craignent que ce pourcentage ne soit plus élevé. D’après la LVFO, les communautés de pêcheurs pourraient afficher des taux de l’ordre de 40 pour cent. Les résultats des trois années d’étude seront intégrés dans le plan stratégique national de lutte contre le VIH/SIDA de cinq ans de la Commission ougandaise de lutte contre le sida et du Ministère de la Santé, qui vise à réduire les taux d’infection de 40 pour cent, au sein des groupes vulnérables d’ici 2012. Les recherches sont appuyées par une subvention de 3,5 millions d’euros versés par le Partenariat Europe – Pays en développement pour les essais cliniques (EDCTP). Elles s’intéresseront à un millier de participants et porteront sur le dépistage, la sensibilisation et le recueil d’information en vue d’élaborer des interventions efficaces. Les communautés de pêcheurs ont été grandement négligées par l’intervention nationale anti-VIH. Compte tenu du nombre accru de pêcheurs succombant à des maladies liées au sida, le secteur de la pêche est menacé. En 2007-2008, ce dernier représentait 12 pour cent des exportations.
Des communautés à haut risque
Des éducateurs VIH et des professionnels de la santé tentant d’offrir des services médicaux ont éprouvé des difficultés à se rendre dans bon nombre d’îles où vivent les pêcheurs, qui représentent une population à risque compte tenu de divers facteurs. En effet, sur ces îles, il y a plus d’hommes que de femmes, favorisant ainsi le phénomène de « partage » de femmes. La consommation d’alcool est répandue, d’importantes sommes d’argent liquide circulent et sont souvent dépensées contre des rapports sexuels. Les services VIH, comme les conseils et le dépistage volontaire, les traitements antirétroviraux, etc., font défaut. « Vous ne pouvez pas imaginer le niveau d’ignorance au sein de ces communautés. Certaines personnes ignorent la manière dont le virus se transmet. Certaines d’entre elles n’ont ni question ni réponse, » a déclaré à IRIN/PlusNews le docteur Pontiano Kaleebu, le principal chercheur à la tête de l’enquête. Les pêcheurs ont souvent des rapports sexuels avec des femmes locales lorsqu’ils rapportent leur prise, favorisant ainsi la propagation du virus au sein du reste de la population. A ce jour, 200 personnes ont participé à la nouvelle étude, qui sera menée dans trois sites, sur des îles ainsi que sur les rivages du lac Victoria, dans les districts de Masaka et d’Entebbe, dans le centre du pays. « Les individus sont enthousiasmés par l’étude et participent activement, car ils ont le sentiment d’être négligés, » a conclu le docteur Pontiano Kaleebu.
Source : IRIN
Informations diverses :
Alors que la pêche à l'oursin s'achève ce mardi soir, la polémique autour des prix pratiqués par les marins pêcheurs est vive tant l'inflation constatée durant ces 48 heures est bien réelle.
C'est que même si cela faisait 3 ans que les martiniquais n'avaient pas vus le « caviar local » dans leur assiette, ils ne pensaient peut-être pas dépenser jusqu'à 80 euros le kilo par endroits.
Une « flambée des prix » qui a de quoi provoquer la colère des associations de marins pêcheurs qui estiment que les amateurs devant ces prix « excessifs » risquent de pêcher eux-mêmes le coquillage tant désiré.
Mais alors il convient aussi d'établir une autre analyse quand on sait que lundi matin à la première heure, l'oursin était déjà en vente avant même l'ouverture officielle de la pêche par les affaires maritimes.
Dans ce contexte : les autorités envisagent de prendre d'autres dispositions pour mieux réglementer l'opération. Orange News
Martinique - Pêche aux oursins : deux jours seulement... (DOMactu)
Martinique - Pêche aux oursins : deux jours seulement... (DOMactu)
La direction régionale des affaires maritimes a fait savoir que la pêche aux oursins blancs n'était ouverte que sur deux jours. Aujourd'hui étant le dernier...
[ mardi 1 décembre 2009 à 00:02:34 DOMactu.com Par Marie Jean ]
Les pêcheurs devront livrer un véritable "contre la montre" pour tenter de ramener le maximum d'oursins ce mardi.
Pour la direction des affaires maritimes, les choses sont claires : "Compte tenu des stocks identifiés par sondages avec les professionnels en liaison avec le Comité régional des pêches maritimes (CRPM), la pêche aux oursins blancs sera ouverte les lundi 30 novembre et mardi 1er décembre 2009...
Seuls les marins-pêcheurs professionnels sont autorisés à y participer."
Seuls les marins-pêcheurs professionnels sont autorisés à y participer."
Une directive qui laisse donc peu d'espoir aux amateurs de blaff d'oursin. D'ailleurs, ils pourraient patienter encore longtemps avant d'y goûter...
Marie Jean - DOMactu.com
Marie Jean - DOMactu.com
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Le 4 février 2011 : Lambi pour le climat
Qu'y a-t-il de commun entre les coquilles Saint-Jacques de la rade de Brest et les lambis du Mexique? Des scientifiques brestois, comme Laurent Chauvaud. La coquille, moins appréciée que la chair abritée, est pourtant très précieuse: elle archive l'environnement. [Diapo]
Cela fait une trentaine d'années que des scientifiques brestois s'intéressent aux coquilles et pétoncles. La continuité est assurée par le Lemar (Laboratoire des sciences de l'environnement marin), qui se trouve à l'IUEM (Institut universitaire européen de la mer). Laurent Chauvaud, directeur de recherches CNRS, en connaît un rayon. «Une strie sur la coquille Saint-Jacques de la rade de Brest correspond à une journée quand celle de Mauritanie équivaut à une marée». Les renseignements vont bien au-delà: la coquille, le squelette en carbonate de calcium, archive les modifications de l'environnement. Cette vigie a traversé les siècles. Le labo s'est ainsi intéressé aux coquilles retrouvées avec les squelettes humains (5.000 ans avant J.-C.) découverts sur l'îlot de Théviec, sur la presqu'île de Quiberon (56).
Site protégé
Le lambi mexicain a pris des chemins buissonniers jusqu'à la Bretagne. Dalila Aldana, biologiste mexicaine qui, par le passé, a fait sa thèse à Brest, assiste, il y a trois ans, à l'IUEM, à la présentation d'un doctorat. Elle y entend qu'une coquille peut «dire» s'il a fait chaud ou froid à un moment donné. «Trois mois plus tard, on était là-bas», constate Laurent Chauvaud. Ainsi est né le programme Bistrom (Biologie des strombes mayas). Au Mexique, le lambi se fait rare, sa chair est très appréciée des Américains. Mais, à Xel-Ha, il a la paix. Cet ancien port maya naturel est situé dans un parc protégé. Il y a bien un millier de baigneurs par jour mais ils ont juste le droit de regarder, pas de toucher. La profondeur est de cinq mètres, l'endroit est particulier: une sorte d'estuaire, sur environ 1,5km, en forme de gouttière, où se mêlent eau de mer et eau douce, avec des gradients de salinité qui différent de façon importante.
Un ballon de foot à trois ans
L'équipe brestoise a d'abord étudié la façon dont grandissaient, mangeaient et respiraient les lambis. «Et cela grandit vite», commente Laurent Chauvaud. À un an, le strombe a la taille d'un poing, à trois, celle d'un ballon de foot. Il se calme ensuite. Les scientifiques ont également installé des capteurs de positionnement sur une vingtaine de mollusques. Toutes les deux minutes, des «bips-bips» émettent. Ainsi sait-on où va le lambi. Le comportement est erratique: le coquillage peut ne pas bouger pendant six mois ou effectuer 1,5km en douze heures.
Projet européen
L'équipe s'est ensuite focalisée sur les lambis les plus petits, qui bougent moins et offrent une lecture plus facile de l'environnement. Une dizaine ont été équipés de capteurs de salinité, de température et de pression, le tout de la taille d'un capuchon de stylo, l'équivalent des «mouchards» sur les chaluts. Un projet européen a été monté et a obtenu des fonds. Six missions sur une période de deux ans sont prévues. Un scientifique, Thomas Stielglitz, un Allemand spécialiste de la résurgence d'eau douce en milieu maritime, y travaille. «Le projet intéresse notamment le parc et le Cinvestan, l'équivalent de notre CNRS», explique LaurentChauvaud. Le chercheur, se remémorant la façon dont tout cela est parti, sourit: «La recherche ne se programme pas toujours»... Dans le cadre des 40 ans de l'UBO, l'UIEM organise une quinzaine de la mer du 7 au 19février, avec deux journées ouvertes au public, le 10 (forum des doctorants) et le 12. Vincent Durupt
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Le 4 août 2011
Production de poissons marins. Le projet de production d'ombrines tropicales et de cobias à l'anse Tortue, validé lors du conseil municipal du jeudi 30 juin se précise.
Cette ferme de poissons marins, qui s'inscrit dans un esprit écologique, d'hygiène et de qualité afin d'accéder à la certification « bio » , se fera dans l'espoir d'atteindre, outre la vente directe, les hôtels, les restaurants, les entreprises de transformations. Les espèces n'ont pas été choisies au hasard mais, au contraire, bien sélectionnées.
Le cobia est capable d'atteindre 2 mètres avec un poids de 70 kg. Il est généralement élevé en aquaculture, d'où le choix de la municipalité. L'ombrine tropicale, d'origine américaine, est, elle aussi, élevée surtout dans la Caraïbe. L'ombrine possède une qualité majeure pour les éleveurs : sa croissance ultrarapide. Par ailleurs, le rouget est surtout un poisson de la Méditerranée. Il en existe plusieurs espèces.
D'après les premières analyses, la ferme de l'anse Tortue devrait se tourner vers la production de cobias et d'ombrines tropicales, répondant à une demande de consommation de poissons toujours très élevée : 15 000 tonnes par an, 35 kg par habitant et par an. D'où l'obligation d'une importation annuelle d'environ 6 000 tonnes.
Des faiblesses et des atouts
La municipalité, par la voix de son maire, se dit parfaitement consciente des débouchés qu'ouvrira cette ferme aquacole. Elle n'a d'ailleurs pas oublié également la production de la chevrette (crevette) qui, là aussi, aura un débouché naturel.
Les matériels employés devront s'insérer dans une infrastructure adaptée sur mer (cages flottantes circulaires, filets, bateaux, ponton) et sur terre (bâtiments, véhicules, chambre froide, glace, matériels divers).
Les aliments donnés aux alevins seront biologiques, sans OGM! Concernant la forme juridique de l'exploitation, le choix se porte sur une société par actions simplifiées (SAS), avec comme objectif d'augmenter ses fonds propres afin de réduire la dépendance financière vis-à-vis de l'emprunt. Les avantages seront les actions privilégiées avec allégement d'impôts.
La réflexion concernant les moyens humains n'a pas été oubliée. Aux côtés du porteur du projet, on prévoit un technicien et un employé, qui seront recrutés et formés localement. Dès la 5e année (période dite de routine), quatre salariés seront à côté du chef d'exploitation.
Les faiblesses du projet ont également été décelées. Ainsi, la municipalité sait qu'il se heurtera à un marché étroit du fait d'un périmètre local et régional, de l'éloignement des marchés extérieurs et de la concurrence des produits importés. D'autres paramètres ne sont pas à négliger. C'est le cas des facteurs humains, du contexte social et culturel et des risques naturels. Mais les atouts comme la qualité des eaux, la température (idéale), le site, etc. plaident en faveur du projet. Et puis qui ne tente rien n'a rien... Jean-Jacques COUDIÈRE France-Antilles Guadeloupe 01.08.2011
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Le 9 septembre 2011
Ce matin, les pêcheurs ont sorti leurs bateaux, après avoir récupéré en mer ce qu'ils pouvaient de leurs engins de pêche.
Dès ce matin, les pêcheurs, notamment ceux des ports les plus exposés, se sont attelés à sortir les bateaux. Précaution logique : les bulletins météo annonçaient des creux de 5 à 6 mètres, avec des records possibles à 8 mètres. Quand des vagues de cette ampleur déferlent, aucune amarre ne tient longtemps. Surtout à Bananier…
Parce que Bananier, on ne peut pas appeler ça un port. Tout juste un mouillage, grand ouvert sur le large, et profond de 60 cm maximum à marée basse. C'était le cas ce matin, et les pêcheurs peinaient pour sortir les bateaux. « Pas d'eau sous la coque, c'est vraiment trop dur », peste Patrick Jabot, patron pêcheur de son état. Mais il n'est vraiment pas question de laisser les bateaux à l'eau : compte tenu de la configuration du mouillage — ouvert sur le large d'un côté, embouchure d'une rivière de l'autre — le petit bassin risque de devenir, au passage de la tempête, un véritable maelström. Le problème est récurrent : « Je passe bien des nuits réveillé, confie Patrick Jabot. Parce que dès que le vent souffle et qu'un peu de mer entre, je suis inquiet pour mon bateau. »
Une digue et un enrochement
À l’évidence, le petit port de pêche — qui abrite pourtant une vingtaine de patrons pêcheurs, jeunes dans leur grande majorité — n'est pas sûr. La situation est connue, les professionnels l'ont dénoncée, et un projet d'aménagement existe. Mais depuis 6 ans, il dort, dans une chemise ou un tiroir. « Pourtant, on ne demande pas la lune. Une digue et un enrochement. Les mouillages, on s'en occupera nous-mêmes s'il le faut. Ce n'est pas l'argent qui manque, c'est la volonté des élus. On a déjà barré la route pour se faire entendre. Tout ce qu'on a obtenu, ce sont de belles promesses… »
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Le 14 octobre 2011
La saison du lambi a débuté le 1er octobre. Alors que certains mareyeurs vendent les coques dépourvues de leur chair sur les étals, d'autres les vident sur place devant les clients.
La saison du lambi a débuté. Grands gueules, dorades, et vivaneaux ont dû, depuis le début du mois, se serrer sur les étals pour laisser une place aux lambis. La saison a débuté le 1er octobre et se terminera le 31 janvier. À la Darse, les prix varient entre 18 euros et 20 euros le kilo. Les mareyeurs assistent à un début de saison plutôt timide, même s'ils ne se font pas trop de soucis pour les mois à venir. « Ça a débuté lentement, parce qu'il y a beaucoup de gens qui ne savent pas que la saison du lambi a commencé. Les gens achètent beaucoup plus vers la fin, au mois de janvier... » , explique Roberts un mareyeur. À la mi-journée, il a vendu quelques kilos à « trois-quatre personnes » .
Roselyne, s'arrête devant son étal puis se renseigne sur le prix avant de confier : « C'est l'anniversaire de mon mari demain. Il veut absolument manger du lambi. Je suis venue spécialement pour lui en acheter. » À lui ensuite de les cuisiner comme il le souhaite. « De toutes les façons, je ne serai pas là demain, donc je lui ai dit de se débrouiller pour préparer son repas. Il s'y connaît en cuisine. Si mwen pa té bay lambi jod la, bab pou mwen! » , lance la femme. Un autre mareyeur, qui a souhaité rester anonyme, rejoint, lui aussi, les propos de Roberts.
La saison n'a pas débuté sur les chapeaux de roues. « En ce moment il n'y a pas beaucoup d'argent, mais le samedi on vend plus » , assure-t-il. Il reste discret sur l'origine des lambis en précisant simplement que les coquillages sont pêchés « tout autour de la Guadeloupe » . « Il n'y a pas d'endroit précis, ajoute-t-il. Parfois on en trouve beaucoup, et d'autres fois non, ça dépend de l'endroit où l'on pêche. Avant il y avait plus de plongeurs à la bouteille mais c'est interdit. Maintenant, on pêche en apnée avec les filets, mais on prend moins de lambis, on descend moins profond. Quarante kilos ce n'est pas une bonne pêche. Une pêche normale, c'est 90, voire 100 kilos. »
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7 décembre 2011
85% de la biodiversité de la France est concentrée dans les territoires d’Outre-mer dont le milieu marin couvre plus de 10 millions de km2, soit 19 fois la superficie de la métropole. Mais depuis 400 ans, ces milieux d’outre-mer ont connu 60 fois plus d’extinctions d’espèces qu’en métropole. Déchets, rejets d’eaux usées et densité de la population sont autant de pressions sur des milieux insulaires fragilisés. En Guyane, après l’orpaillage, les craintes pourraient venir de la mer avec l’exploration de gisements profonds de pétrole.
La dépêche aurait pu passer inaperçue. Mais au moment même où un colloque sur la biodiversité en Outre-mer se tient à Paris, organisé le 6 décembre par le réseau France Nature Environnement (FNE), les douanes de la Martinique annoncent qu’une cargaison de 1,5 tonne de chair de lambis, des coquillages inscrits sur la liste des espèces menacées d'extinction, a été saisie fin novembre. Ces mollusques des mers chaudes, recouverts d'une épaisse coquille, sont appréciés dans les Antilles pour leur qualité gastronomique mais aussi pour leur nacre, utilisée pour la décoration et la confection de bijoux. Ils sont protégés par la convention de Washington relative à la protection des espèces menacées.
Une saisie qui confirme les chiffres de FNE. 30% des extinctions d’espèces de mollusques auraient lieu dans les collectivités françaises d’Outre-mer. Ce qui place la France au deuxième rang derrière les Etats-Unis. L’archipel des Mascareignes - la Réunion, Maurice et Rodrigues- est souvent cité dans la liste des mauvais élèves.
Chacune des régions ultramarines insulaires souffre de pressions venant d'une urbanisation accrue, et du développement non contrôlé du tourisme avec ses problèmes de gestion de déchets et d'épuration des eaux usées. Des îles contraintes d’importer 75% de leur alimentation et 90% du pétrole. «La question est de trouver un mode de développement économique compatible avec la richesse de la biodiversité qu'il faut préserver», affirme Bruno Genty, président de FNE….
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Crises et conflits dans les territoires insulaires de la Caraïbe et de l’Océan Indien (2009-2010)
Crises and conflicts in the island territories in the Caribbean andIndian Ocean (2009-2010)
Michel Desse et Mario Sélise
Les crises environnementales ont de profondes répercussions sur les économies et les sociétés insulaires, et ceci de manière exacerbée en Haïti, après le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010. Les petites îles de la Caraïbe et de l’Océan Indien sont confrontées à de nombreuses crises qui ont des origines locales, mais le plus souvent exogènes. Par delà le marasme mondial actuel, l’insularité et l’exiguïté sont autant de facteurs qui aggravent la crise économique et accroissent les tensions dans ces territoires. Dans les DROM (Département et Région d’Outre-mer), les mouvements sociaux ont été très importants.
Les quarante-quatre jours de conflits, de grèves, de manifestations, et de blocages économiques à l’initiative du collectif guadeloupéen « Liyannaj Kont Pwofitasyon » (LKP) qui ont marqué les opinions sont le reflet des crises sociales, économiques, voire politiques et identitaires qui secouent les Départements et Régions d’Outre-Mer mais aussi de nombreux territoires insulaires. En Guadeloupe, au cours de cette mobilisation d’envergure, des dizaines de milliers de manifestants organisés derrière le collectif LKP regroupant près de cinquante organisations culturelles, politiques et syndicales, ont revendiqué une hausse du pouvoir d’achat avec pour leitmotive la lutte contre « la vie chère ». Ces crises qui impactent les territoires insulaires ont souvent une cause lointaine, globale, multiforme. D’autres ont participé activement au déclenchement de cette crise mondiale, notamment certains paradis fiscaux à l’origine de la faillite des subprimes.
1. Lorsque la crise s’installe dans les îles
2. Regards sur la crise, des Grandes Antilles aux territoires français d’outre-mer
Michel Desse et Mario Sélise, « Crises et conflits dans les territoires insulaires de la Caraïbe et de l’Océan Indien (2009-2010) », Études caribéennes [En ligne], 17 | Décembre 2010, mis en ligne le 13 janvier 2012, consulté le 14 janvier 2012. URL :http://etudescaribeennes.revues.org/5013 ; DOI : 10.4000/etudescaribeennes.5013
Pour télécharger l'étude, cliquer revues.org
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Le 26 janvier 2012
La Côte d’Ivoire vient de bénéficier de la part de la Fao (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) d’un montant de 215 millions de FCFA pour lutter contre le VIH SIDA sur le long du corridor Lagos-Abidjan au profit des communautés exerçant dans le secteur de la pêche. La signature du document dénommé «réponse stratégique au VIH SIDA au profit des communautés de pêche en Afrique» a eu lieu, le mercredi 25 janvier 2012, au ministère des Ressources Animales et Halieutiques, entre le premier responsable dudit ministère, Kobenan Kouassi Adjoumani et Marie Noëlle Koyara, représentante de la Fao en Côte d’Ivoire. Le ministre Kobenan Adjoumani a déploré les réponses insuffisantes des différentes tentatives de lutte déjà engagée par le gouvernement. Selon lui, ces résultats doivent être amplifiés. Raison pour laquelle, il a indiqué que son département facilitera toutes les démarches susceptibles d’engager la mise en place du projet de réponse stratégique au profit des communautés de pêche en Afrique. Pour sa part, Marie Noëlle Koyara a expliqué que la prévalence des MST (maladies sexuellement transmissibles) et du VIH/Sida dans les communautés de pêche est parfois de cinq (5) à dix (10) fois supérieure aux taux moyens nationaux dans les autres pays. C’est donc pour freiner cette avancée notable de la maladie que la Fao depuis 2007 en collaboration avec World Fish Center a appuyé l’élaboration de réponses régionales contre la pandémie.
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Le 26 juin 2012
Plan stratégique pour promouvoir le secteur de la pêche kittitien-et-névicien
Suite à la 3e réunion des ministres ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) en charge de la pêche, sur le thème des « Partenariats pour le développement durable dans le secteur de la pêche dans les pays ACP » (lire plus bas Sommet sur la pêche au Fidji) et lors de laquelle les ministres de la région ACP ont discuté des problèmes actuels liés à la pêche, Dr. Timothy Harris, le délégué de Saint-Kitts-et-Nevis a affirmé qu’il s’attendait à ce que sa région bénéficie des stratégies convenues pendant les discussions.
« Cette réunion devrait avoir des retombées au profit de Saint-Kitts-et-Nevis, en particulier notre communauté de pêche puisque les stratégies fournissent un projet d’action de coopération entre les Etats membres ACP. Nous avons l’intention d’optimiser les opportunités afin d’augmenter la participation du personnel et des pêcheurs en formation avec les Etats d’Afrique, du Pacifique et des Caraïbes », a-t-il explique au journal The Observer.
Il a conclu sur une note positive que la Fédération recevrait une assistance technique en aquaculture. L’aquaculture et les activités aquicoles incluent la culture en eau douce et en eau salée de populations de poissons, crustacés, mollusques et plantes aquatiques aux conditions de contrôle qui s’opposent à la pêche commerciale en libre parcours. Source : CTA
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La bonne gestion des ressources de la mer (telles les poissons) sera le point principal de l’ordre du jour du 3e sommet des ministres responsables de la pêche au sein de l’ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique). Le sommet de deux jours se déroulera à Nadi, au Fiji les 18 et 19 juin 2012.
Dans un document émanant du gouvernement est écrit que pendant le sommet la centaine de participants des pays de l’ACP vont se concentrer sur la bonne gestion du stock de poissons parmi plusieurs thèmes reliés à la pêche.
Il y aura aussi des discussions sur la population et la nutrition en tenant compte de la sécurité alimentaire, l’augmentation des revenus des activités de la pêche, l’aquaculture et mariculture.
L’ACP a félicité le Fiji pour l’organisation de ce sommet, et le Secrétaire Général de l’ACP a eu ceci à dire : « la contribution du gouvernement du Fiji envers l’organisation de ce sommet est très bien apprécié. »
Le sommet sera aussi l’occasion pour les ministres de finaliser les propositions pour le plan stratégique de la pêche et l’aquaculture pour une période de 5 ans dans la région de l’ACP.
Lors de leur deuxième sommet qui s’était tenu à Mahé, aux Seychelles, les ministres de la pêche des Etats membres de l’ACP avaient adopté une résolution adressant le changement de climat, et la pêche illégale et non-enregistrée, parmi d’autres sujets.
Dans une résolution, les ministres avaient reconnu l’importance de l’aquaculture pour combler le manque de protéine en raison de la diminution du stock de poissons en résultat de la surexploitation, le changement climatique, la pollution, et la destruction de l’habitat. Ils ont aussi exprimé leurs concernes par rapports aux changements climatiques sur les secteurs de la pêche et de l’aquaculture, avant de conclure que l’identification et l’implémentation des mesures coûteront très chers pour les pays vulnérables. Pour plus d'informations : CTA
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Le 27 septembre 2013
1er octobre : Ouverture de la pêche au lambi
En prévision de la saison de pêche du lambi qui débute le 1er octobre pour une durée de quatre mois, toutes les administrations concernées ont participé à une réunion tenue à la Préfecture de la Guadeloupe.
La pêche au lambis doit-t-elle être encadrée ?
Reportage : Guillaume Bacoul sur atv
La pêche au lambis doit-t-elle être encadrée, comme c’est le cas pour l’oursin ? Les autorités maritimes y réfléchissent. Pour l’heure, la capture du très apprécié mollusque n’est pas soumise à restrictions. Et si certains pêcheurs ont à cœur de préserver la ressource, la forte demande encourage les pratiques moins scrupuleuses.
L'Etat est mobilisé pour l'ouverture de la pêche au lambi
En prévision de la saison de pêche du lambi qui débute le 1er octobre pour une durée de quatre mois, toutes les administrations concernées ont participé, mardi dernier, à une réunion tenue à la Préfecture de la Guadeloupe. Le communiqué.
Source : Domactu.com par Karen Bourgeois ]
Source : Domactu.com par Karen Bourgeois ]
« L'objectif de cette rencontre était de préparer et de coordonner les actions de contrôles qui s'exerceront sur l'ensemble de la filière, depuis la pêche jusqu'à la commercialisation.
Les activités illicites liées à pêche du lambi, qu'il s'agisse de pêche sous-taille ou d'importation illégales, font peser une pression sur la ressource naturelle et concurrencent de manière déloyale la production des pêcheurs guadeloupéens. Ces actions de contrôles coordonnées, permettront également de garantir la qualité sanitaire des produits commercialisés et donc la sécurité du consommateur. En effet, le lambi est une espèce emblématique de la Caraïbe, particulièrement prisée en Guadeloupe qui est avec la Martinique la plus grande consommatrice de cette espèce dans la région, notamment à l'époque des fêtes de fin d'année. Mais c'est également une espèce sensible, protégée par la convention de Washington qui réglemente depuis 1976 le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées. À ce titre, leur importation est soumise à déclaration spécifique.
La Préfecture rappelle que la pêche de ce coquillage n'est autorisée qu'aux pêcheurs professionnels qui doivent s'assurer que le pavillon est bien formé. Il est commercialisé décortiqué lorsque son poids est supérieur à 250g. Les contrevenants s'exposent à la saisie de leur navire, au retrait de leur autorisation de pêche, et à des amendes pouvant aller jusqu'à 22 500 euros. S'agissant des importations illégales, des sanctions douanières ou sanitaires peuvent également être prononcées par les juridictions compétentes ».
Autre source : France.Antilles : Guadeloupe. La pêche au lambi ouvre, la préfecture veille
Nouvelle saisie de Lambis en Martinique
300 kilos de lambis ont été saisis jeudi par la gendarmerie et la direction de la mer
Source : RCI
Le 22 août 2014 :
2 engins de pêche dans le collimateurs
Martinique : Les DCP veulent se refaire une santé
Sur la douzaine de DCP dénombrés autour de la Martinique (il y en a eu entre douze et quinze dans les années les plus fastes), beaucoup ont souffert après les derniers courants qui soufflent plus que d'habitude sur l'île.
Source : France Antilles par Christian Tinaugus
Le comité des pêches cherche à renouveler le parc de Dispositifs de concentration de poissons. 45 DCP attendent d'être financés.
Pas de pêche sans Dispositifs de concentration de poissons (DCP) à la Martinique. 80% de la production locale est réalisée grâce à ce matériel flottant construit en plusieurs points de l'île pour attirer la faune pélagique (thons, daurades, marlins, thazard...), ce qui prouve bien que ce système est de plus en plus utilisé par une majorité de professionnels. Devenus un peu vieillots avec le temps et incapables désormais de résister aux assauts des océans, beaucoup méritent d'être remplacés. Les responsables de la pêche locale ont, dans cette optique, monté un dossier auprès de la Région pour obtenir une subvention pour le renouvellement du parc. Si le Comité des pêches et élevages marins (CRPMEM) reçoit l'aide de la collectivité, il pourrait mettre en place un programme de réalisation de 45 ouvrages sur les deux ans à venir. Une procédure qui restait « compliquée » à mettre en oeuvre via le Fonds européen pour la pêche (FEP), il n'existait pas de d'aide publique pour ce matériel, ce que permet aujourd'hui le Fond européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). Le comité profite ainsi du fait que les collectivités peuvent aujourd'hui financer les projets de ceux qui en font la demande. Sur la douzaine de DCP dénombrés autour de la Martinique (il y en a eu entre douze et quinze dans les années les plus fastes), beaucoup ont souffert après les derniers courants qui soufflent plus que d'habitude sur l'île.
« Oui de principe »
L'existant est constitué d'outils réalisés à l'initiative d'associations de marins pêcheurs, exploités par l'ensemble de la profession en dépit de leur caractère privé, contrairement à ce qui se fait à la Guadeloupe, où des équipements ne seraient utilisés que par ceux qui les ont mis en place.
Une autre partie du matériel a été aussi installée par la Région il y a deux ans. Les conditions climatiques contraignent à les remplacer constamment, ce qui a incité les élus de la pêche à se tourner vers l'Hôtel de Région de Cluny. « La Région nous avait donné un oui de principe. Mais budgétairement, les choses sont difficiles. Il nous faut des financements pour pouvoir boucler ce dossier et mettre à l'eau les DCP. À cause des courants, nous avons une très mauvaise année de Miquelon et de DCP. Il faut tout faire pour renouveler le parc avant la fin de l'année » , envisage le président du Comité des pêches Olivier Marie-Reine. Sachant que la durée de vie d'un DCP n'est pas éternelle, les quarante-cinq DCP ne seront pas opérationnels simultanément. L'idée est d'en programmer une bonne quantité afin de ne pas reconstituer à chaque fois un dossier de demande financement.
Pose d'un DCP. Il y a deux ans, la mise à l'eau d'un système au large des Trois-Ilets avait créé un petit événement pour les pêcheurs. Depuis, Le manque de matériel est toujours d'actualité.
Les DCP, ça fonctionne!
Vous lâchez un objet dans l'eau et vous observerez aussitôt que les poissons se regroupent autour. Ce phénomène, les hommes l'ont mis à profit il y a plusieurs siècles en le mettant au service de la pêche et ça marche!
Des Dispositifs de concentration de poissons ont été ainsi développés pour des pêcheries artisanales, soit sous forme naturelle (algues, débris végétaux...), soit construits par l'homme. Les premiers auraient été implantés à Hawaï en 1981. À la Martinique, on trouve en grande majorité des DCP ancrés. Ils nécessitent un équipement adapté pour leur mise en place. Aujourd'hui, nos marins pêcheurs ramènent plus des trois-quarts de leur produit de pêche, thons, maquereaux..., grâce à ce procédé.
Les Martiniquais en sont de gros consommateurs. Les DCP ont aussi l'avantage d'une pratique de l'activité toute l'année alors que la pêche à Miquelon ne dure que de décembre à juin.
Une quinzaine d'années de développement ont permis de démontrer l'efficience des DCP ancrés, d'améliorer progressivement leur technologie et d'approfondir les connaissances sur les mécanismes d'agrégation des poissons pélagiques.
Si les modèles de DCP légers ont progressivement évolué vers une longévité accrue, et une meilleure résistance aux courants, ils ont démontré leurs limites en matière de résistance aux forts courants autour de la Martinique. Des inconvénients qui s'ajoutent à une maintenance rapprochée, difficile à organiser, d'où la perte prématurée d'un matériel important.
Davantage de thons dans nos assiettes
Les DCP constituent l'avenir de la pêche. Et pour cause, 33% du territoire marin sont interdits de pêche à cause du chlordécone. Dans le même temps, les professionnels doivent faire face à l'invasion du poisson lion dont on incite de plus en plus à consommer. Un contexte expliquant que l'on est aux petits soins pour ce matériel. Une réalité qui explique aussi que le pélagique prend le dessus sur le poisson benthique (les poissons évoluant par bancs). On aura de plus en plus de thons et de thazard dans nos assiettes.
Pêcheurs acteurs
La politique du CRPREM vise à impliquer davantage les professionnels dans la fabrication et la pose des DCP. Des marins pêcheurs maîtrisent l'action de déposer et sont capables de répondre à des appels d'offre dans ce domaine, dit-on au siège du comité.
Les dirigeants font tout pour que ce soit une compétence locale reconnue tant sur la pose, la fabrication, que l'entretien. « Les pêcheurs pourraient être candidats en se regroupant, imagine déjà Olivier Marie. On est en train de voir comment faire juridiquement » . L'implication ne s'arrête pas là. Ils ont leur mot à dire sur les distances et leurs positions dès lors qu'il s'agira de les mettre à l'eau.
Filet dérivant
La pêche aux volants et aux balaous en danger ?
EUROPE. Une proposition d'interdiction totale de la pêche au filet dérivant, venant de Bruxelles, pourrait menacer l'avenir des professionnels spécialisés dans cette activité.
Source : France Antilles par Christian Tinaugus
En Martinique, à l'instar des pratiquants de la pêche estuairienne dans l'Hexagone, ce sont les marins pêcheurs spécialisés dans la capture de poissons « volants » (pêche saisonnière) ou de « balaou » notamment sur les côtes caraïbe et atlantique, qui seraient les plus pénalisés, au total une cinquantaine de professionnels. Il s'agit d'une pêcherie « très salvatrice » pour cette catégorie des gens de la mer. D'où l'inquiétude des responsables du secteur, sûrs et convaincus des dégâts collatéraux que causerait la décision européenne si elle était appliquée.
Lors de la dernière commission DOM, son rejet avait été clairement exprimé. D'autant que lors de sa consultation publique entre mars et septembre 2013, la commission européenne avait annoncé son intention d'évaluer la nécessité de revoir le régime d'encadrement des pêcheries exploitées au moyen de petits filets maillants dérivant (inférieurs à 2,5km), de mesurer l'impact sur l'environnement et notamment sur les espèces protégées.
Emplois menacés
Les représentants de la profession estiment que d'autres solutions sont possibles. Ainsi, le principe de régionalisation de la gestion des pêcheries européennes acté dans le cadre de la nouvelle politique commune de la pêche doit être appliqué en procédant à une consultation formelle des comités régionaux de pêche et entre organismes autorisés afin de déterminer les enjeux liés à l'usage du filet dérivant dans la région et les mesures correctives les plus appropriées à chaque zone géographique.
Les parlementaires et l'ensemble des politiques martiniquais ont été interpellés sur le sujet par le Comité régional des pêches. Le dossier est actuellement dans les mains du Comité national des pêches.
C.T.
Source : RCI
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Le 22 août 2014 :
2 engins de pêche dans le collimateurs
Martinique : Les DCP veulent se refaire une santé
Sur la douzaine de DCP dénombrés autour de la Martinique (il y en a eu entre douze et quinze dans les années les plus fastes), beaucoup ont souffert après les derniers courants qui soufflent plus que d'habitude sur l'île.
Source : France Antilles par Christian Tinaugus
Le comité des pêches cherche à renouveler le parc de Dispositifs de concentration de poissons. 45 DCP attendent d'être financés.
Pas de pêche sans Dispositifs de concentration de poissons (DCP) à la Martinique. 80% de la production locale est réalisée grâce à ce matériel flottant construit en plusieurs points de l'île pour attirer la faune pélagique (thons, daurades, marlins, thazard...), ce qui prouve bien que ce système est de plus en plus utilisé par une majorité de professionnels. Devenus un peu vieillots avec le temps et incapables désormais de résister aux assauts des océans, beaucoup méritent d'être remplacés. Les responsables de la pêche locale ont, dans cette optique, monté un dossier auprès de la Région pour obtenir une subvention pour le renouvellement du parc. Si le Comité des pêches et élevages marins (CRPMEM) reçoit l'aide de la collectivité, il pourrait mettre en place un programme de réalisation de 45 ouvrages sur les deux ans à venir. Une procédure qui restait « compliquée » à mettre en oeuvre via le Fonds européen pour la pêche (FEP), il n'existait pas de d'aide publique pour ce matériel, ce que permet aujourd'hui le Fond européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). Le comité profite ainsi du fait que les collectivités peuvent aujourd'hui financer les projets de ceux qui en font la demande. Sur la douzaine de DCP dénombrés autour de la Martinique (il y en a eu entre douze et quinze dans les années les plus fastes), beaucoup ont souffert après les derniers courants qui soufflent plus que d'habitude sur l'île.
« Oui de principe »
L'existant est constitué d'outils réalisés à l'initiative d'associations de marins pêcheurs, exploités par l'ensemble de la profession en dépit de leur caractère privé, contrairement à ce qui se fait à la Guadeloupe, où des équipements ne seraient utilisés que par ceux qui les ont mis en place.
Une autre partie du matériel a été aussi installée par la Région il y a deux ans. Les conditions climatiques contraignent à les remplacer constamment, ce qui a incité les élus de la pêche à se tourner vers l'Hôtel de Région de Cluny. « La Région nous avait donné un oui de principe. Mais budgétairement, les choses sont difficiles. Il nous faut des financements pour pouvoir boucler ce dossier et mettre à l'eau les DCP. À cause des courants, nous avons une très mauvaise année de Miquelon et de DCP. Il faut tout faire pour renouveler le parc avant la fin de l'année » , envisage le président du Comité des pêches Olivier Marie-Reine. Sachant que la durée de vie d'un DCP n'est pas éternelle, les quarante-cinq DCP ne seront pas opérationnels simultanément. L'idée est d'en programmer une bonne quantité afin de ne pas reconstituer à chaque fois un dossier de demande financement.
Pose d'un DCP. Il y a deux ans, la mise à l'eau d'un système au large des Trois-Ilets avait créé un petit événement pour les pêcheurs. Depuis, Le manque de matériel est toujours d'actualité.
Les DCP, ça fonctionne!
Vous lâchez un objet dans l'eau et vous observerez aussitôt que les poissons se regroupent autour. Ce phénomène, les hommes l'ont mis à profit il y a plusieurs siècles en le mettant au service de la pêche et ça marche!
Des Dispositifs de concentration de poissons ont été ainsi développés pour des pêcheries artisanales, soit sous forme naturelle (algues, débris végétaux...), soit construits par l'homme. Les premiers auraient été implantés à Hawaï en 1981. À la Martinique, on trouve en grande majorité des DCP ancrés. Ils nécessitent un équipement adapté pour leur mise en place. Aujourd'hui, nos marins pêcheurs ramènent plus des trois-quarts de leur produit de pêche, thons, maquereaux..., grâce à ce procédé.
Les Martiniquais en sont de gros consommateurs. Les DCP ont aussi l'avantage d'une pratique de l'activité toute l'année alors que la pêche à Miquelon ne dure que de décembre à juin.
Une quinzaine d'années de développement ont permis de démontrer l'efficience des DCP ancrés, d'améliorer progressivement leur technologie et d'approfondir les connaissances sur les mécanismes d'agrégation des poissons pélagiques.
Si les modèles de DCP légers ont progressivement évolué vers une longévité accrue, et une meilleure résistance aux courants, ils ont démontré leurs limites en matière de résistance aux forts courants autour de la Martinique. Des inconvénients qui s'ajoutent à une maintenance rapprochée, difficile à organiser, d'où la perte prématurée d'un matériel important.
Davantage de thons dans nos assiettes
Les DCP constituent l'avenir de la pêche. Et pour cause, 33% du territoire marin sont interdits de pêche à cause du chlordécone. Dans le même temps, les professionnels doivent faire face à l'invasion du poisson lion dont on incite de plus en plus à consommer. Un contexte expliquant que l'on est aux petits soins pour ce matériel. Une réalité qui explique aussi que le pélagique prend le dessus sur le poisson benthique (les poissons évoluant par bancs). On aura de plus en plus de thons et de thazard dans nos assiettes.
Pêcheurs acteurs
La politique du CRPREM vise à impliquer davantage les professionnels dans la fabrication et la pose des DCP. Des marins pêcheurs maîtrisent l'action de déposer et sont capables de répondre à des appels d'offre dans ce domaine, dit-on au siège du comité.
Les dirigeants font tout pour que ce soit une compétence locale reconnue tant sur la pose, la fabrication, que l'entretien. « Les pêcheurs pourraient être candidats en se regroupant, imagine déjà Olivier Marie. On est en train de voir comment faire juridiquement » . L'implication ne s'arrête pas là. Ils ont leur mot à dire sur les distances et leurs positions dès lors qu'il s'agira de les mettre à l'eau.
Filet dérivant
La pêche aux volants et aux balaous en danger ?
EUROPE. Une proposition d'interdiction totale de la pêche au filet dérivant, venant de Bruxelles, pourrait menacer l'avenir des professionnels spécialisés dans cette activité.
Source : France Antilles par Christian Tinaugus
À
coup sûr, c'est une proposition émanant de la commission européenne qui
risque de provoquer un sérieux raz de marée dans le monde marin.
Bruxelles prône en effet une interdiction de la pêche au filet maillant
dérivant. Le filet maillant dérivant, c'est un filet équipé de nappes de
filets, reliées ensemble à des ralingues, maintenu à la surface ou en
dessous par le biais de flotteurs, qui dérive librement avec le courant
ou avec le bateau auquel il peut être attaché. Ces filets sont déjà
interdits au-delà de 2,5 km de long depuis 1992 ; et quelle que soit
leur taille pour la capture des grands migrateurs (thons, espadons)
depuis 2002. Mais ce sont des abus (en Italie notamment, au thon rouge)
conduisant à des captures accessoires de mammifères marins, tortues de
mer et oiseaux marins qui ont motivé l'Europe à décider une interdiction
totale dès 2015.
En Martinique, à l'instar des pratiquants de la pêche estuairienne dans l'Hexagone, ce sont les marins pêcheurs spécialisés dans la capture de poissons « volants » (pêche saisonnière) ou de « balaou » notamment sur les côtes caraïbe et atlantique, qui seraient les plus pénalisés, au total une cinquantaine de professionnels. Il s'agit d'une pêcherie « très salvatrice » pour cette catégorie des gens de la mer. D'où l'inquiétude des responsables du secteur, sûrs et convaincus des dégâts collatéraux que causerait la décision européenne si elle était appliquée.
Lors de la dernière commission DOM, son rejet avait été clairement exprimé. D'autant que lors de sa consultation publique entre mars et septembre 2013, la commission européenne avait annoncé son intention d'évaluer la nécessité de revoir le régime d'encadrement des pêcheries exploitées au moyen de petits filets maillants dérivant (inférieurs à 2,5km), de mesurer l'impact sur l'environnement et notamment sur les espèces protégées.
Emplois menacés
Chez
les responsables de la pêche, on redoute la conséquence d'une telle
mesure : un très lourd impact socio-économique risquant d'entraîner
l'arrêt d'activité pour une cinquantaine de professionnels à très court
terme et près de 100 à l'horizon 2020, affectant 150 emplois directs et
200 à 300 emplois indirects.
Les représentants de la profession estiment que d'autres solutions sont possibles. Ainsi, le principe de régionalisation de la gestion des pêcheries européennes acté dans le cadre de la nouvelle politique commune de la pêche doit être appliqué en procédant à une consultation formelle des comités régionaux de pêche et entre organismes autorisés afin de déterminer les enjeux liés à l'usage du filet dérivant dans la région et les mesures correctives les plus appropriées à chaque zone géographique.
Les parlementaires et l'ensemble des politiques martiniquais ont été interpellés sur le sujet par le Comité régional des pêches. Le dossier est actuellement dans les mains du Comité national des pêches.
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Jeudi, lors du contrôle d’un véhicule, une cargaison de 300 kg de lambis frais a été découverte. Pour cette opération délicate, la gendarmerie a fait appel au renfort de la Direction de la mer, de la Douane et de la D.A.A.F afin de vérifier la provenance de la marchandise et sa conformité à la réglementation en vigueur.
Le contrôle par la Direction de la Mer de la cargaison a permis de constater que les 300 kg de lambis étaient en-dessous du poids minimum requis par la réglementation, à savoir 250 grammes par individu. La marchandise a été saisie par le Directeur de la mer qui en a ordonné la destruction et un procès verbal d’infraction a été dressé pour achat et transport de produits de la pêche maritime de taille ou de poids prohibés. Ils encourent une infraction délictuelle punie de 22 500 euros d’amende par le Code rural et des pêches maritimes.
Trois personnes seraient inquiétées dans ce dossier de braconnage. La marchandise provenait de Saint Martin et avait été acheminée via un navire jusqu’au port de pêche du Prêcheur.
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Victorin Lurel, ministre des outre-mer, a estimé que le renouvellement des navires de souveraineté et le développement de la surveillance satellitaire constituent une bonne nouvelle, en ces périodes de disette budgétaire.
Source : Le Marin
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La répartition des populations de poissons-lions en Martinique n'est pas homogène selon les sites. Il existe environ 55 kilomètres carrés de récifs (5 500 hectares) et communautés coralliennes entre 0 et 50 mètres de profondeur. Si l'on prend un niveau d'invasion à 300 individus par habitants, pour moitié de cette surface : cela représente une population d'environ 825 000 poissons-lions. La consommation de juvéniles de poissons d'intérêt commercial est alors : 4 500 juvéniles par an par habitant x 2 500 habitants = 12 375 000 juvéniles consommés chaque année.
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Le 12 Décembre 2013
Retour sur les Assises : interview de Victorin Lurel, ministre des Outre-mer
Victorin Lurel, ministre des outre-mer, a estimé que le renouvellement des navires de souveraineté et le développement de la surveillance satellitaire constituent une bonne nouvelle, en ces périodes de disette budgétaire.
Source : Le Marin
André Thomas : L’Outre-mer, c’est un thème cher au cœur du monde maritime.
En
fait, je suis certain que la communauté qui est là devant vous connait
remarquablement l’Outre-mer puisqu’on a ici des navigants, des marins,
des pêcheurs, des constructeurs de bateaux, des exploitants de ports. Si
je peux dire, l’Outre-mer fait partie de leur terrain de jeu.
Victorin
Lurel, vous êtes Ministre de l’Outre-mer, guadeloupéen, fils de
paysans, docteur en économie, diplômé de Sciences Po Paris. Vous avez
été président du Conseil régional de Guadeloupe.
Vous êtes député, vous avez été Secrétaire national chargé des Outre-mer au parti socialiste.
On ne fait pas un tel parcours politique sans un solide tempérament !
Et
certains l’ont découvert lorsque vous avez salué la mémoire d’Hugo
Chavez en disant : « Chavez, c’est de Gaulle + Blum »! Naturellement,
vous êtes un militant infatigable du développement des Outre-mer, à la
fois via leurs activités traditionnelles, souvent agricoles, mais aussi
au travers des technologies de l'information et de la communication et
des énergies renouvelables.
Les
métropolitains sont habitués au fait que la France possède des
territoires outre-marins mais n’avez-vous pas l’impression que,
finalement, ils ne se rendent pas compte de la singularité que cette
présence ultramarine représente pour la France en Europe et dans le
monde ?
Victorin Lurel, Ministre de l'Outre-mer
Au
préalable, je voudrais vous remercier de votre invitation et revenir en
deux mots sur les déclarations de la presse au sujet de ce que j’ai dit
sur Hugo Chavez !
Je
connais bien l’Amérique latine et les Caraïbes et j’avais dit à ce
moment-là, et en aparté, que, pour les Vénézuéliens, Chavez c’est
l’équivalent de ce que sont pour nous de Gaulle et Blum, mais on a coupé
mes phrases !
Je
crois que le fait que beaucoup de Français de l’Hexagone ignoreraient
un peu les Outre-mer, c’est une réalité. Même chez ceux qui vivent en
Outre-mer ne connaissent pas forcément toute l’étendue des espaces
maritimes sous juridiction française.
Cela
emporte conséquence car, aujourd’hui, cela confère à la France des
atouts considérables, pour qu’elle participe à toutes les grandes
discussions internationales en matière de maritime ou de géostratégie.
De même pour la présence française dans les aires maritimes d’avenir :
le Pacifique, les terres australes, la richesse en biodiversité, les
ressources halieutiques et minérales.
Cela
emporte de vrais problèmes en matière stratégique : le canal du
Mozambique, par exemple entre Madagascar et la côte Est-africaine, est
un lieu qui suscite des convoitises du fait de sa richesse, notamment
les Iles Eparses (Ndlr : ce sont de petites îles du Sud-ouest de l’océan
Indien situées autour de Madagascar). Ce sont bien des terres
françaises, donc il faut savoir s’adresser aux opinions publiques, ce
que je suis heureux de pouvoir faire ici.
André
Thomas : Il faut le rappeler, sur le chiffre de 11 millions de km² de
ZEE, qui deviendra peut-être 13 Mkm², si les demandes françaises sont
satisfaites, 97 % sont à l’Outre-mer !
Victorin
Lurel : Oui, cela fait de la France l’une des puissances maritimes
d’importance ; seule, peut-être, aujourd’hui, capable d’être présente
sur tous les océans.
Bien
entendu, cela implique aussi des obligations : comment assurer le
contrôle, la surveillance, l’exploitation durable et soutenable de ces
espaces ?
André Thomas : Effectivement. Surveiller ces espaces fabuleux, cela suppose des moyens.
Il
faut aussi pouvoir en tirer des richesses nouvelles, halieutiques,
minérales ou sous forme d’hydrocarbures. Il faut donc d’abord les
connaitre, les explorer, ce qui peut prendre beaucoup de temps.
Avez-vous l’impression que l’Etat met à la disposition des Outre-mer les
moyens nécessaires à la connaissance et à la surveillance ?
Victorin
Lurel : On peut toujours dire que ça ne suffit pas et qu’il faudrait
encore plus de moyens. Mais compte tenu de la nécessité de rétablir les
comptes publics, déjà maintenir, c’est une performance. C’est ce que
nous avons fait !
Ensuite,
c’est la première fois que, dans un Livre blanc sur la Défense et la
Sécurité nationale, il y a 28 items et des chapitres particuliers
consacrés aux Outre-mer !
Le
problème sur la durée entre 2014 et 2020 est un problème de rupture
capacitaire et notamment bâtimentaire. Il fallait éviter cela.
J’ai
été très heureux de l’acquisition de 3 bâtiments multi-missions, qui a
été décidée hier au CIMER et le Premier Ministre l’a annoncée ce matin
dans son discours ici.
C’est
vrai que c’est le simple maintien, mais c’est déjà ça. Ensuite, couplée
avec les innovations, notamment la détection satellitaire, on peut
ainsi lutter très efficacement contre la piraterie et la pêche illégale
dans les eaux australes et dans le Pacifique.
Car
les interventions sont plus ciblées. On sait de manière précise à quel
moment il faut aller « arraisonner ». Alors comment généraliser cette
technique qui coûte cher ? Je ne peux vous donner de chiffres mais on a
souvent des problèmes d’imputation budgétaire.
André
Thomas : On peut maintenant détecter un bateau braconnier qui chasse,
par exemple, la légine dans les Kerguelen ; cela évite de déplacer une
frégate inutilement.
Victorin
Lurel : Oui, les Australes, c’est très convoité et c’est stratégique.
On voit donc des flottes venant de partout y compris d’Europe, notamment
d’Espagne.
On
aurait pu le faire en Guyane où l’on a de vrais résultats, par une
concentration et une meilleure coordination de moyens, notamment avec le
Brésil où l’on a de bons résultats grâce à une coopération avec les
forces de sécurité brésiliennes pour lutter contre le pillage des fonds
marins.
Le
centre spatial guyanais nous a proposé de faire la même chose, comme ce
qui se fait dans le Pacifique, pour de la détection satellitaire.
En
termes d’investissements, c’est abordable. Je crois que pour moins de
500 000 € on peut installer un dispositif et un PC. Mais en revanche,
cela coûte sur le fonctionnement ! Donc, la décision n’est pas encore
prise.
André Thomas : L’objectif est de couvrir l’intégralité de la ZEE française ultramarine par de la détection satellitaire ?
Victorin
Lurel : Non, pas pour le moment même si ce serait souhaitable pour les
endroits où il y a concentration de pêche, intrusion et pillages. Mais
le Pacifique étant si grand, la seule Polynésie française, c’est plus de
5 millions de Km², il est impossible de tout couvrir par satellite.
On
a une programmation, on a des étalements de moyens, on évite les
ruptures capacitaires au moment de l’obsolescence ou de l’amortissement.
Ensuite,
pour le reste, comment connaitre ? On a des instituts, des centres de
recherche. Mais il faut une meilleure coordination et, à mon sens,
compte tenu de l’ensemble des problèmes, il faut une meilleure
hiérarchisation des priorités.
Je
crois que dans les milieux politiques locaux, on ne connait pas assez
tous les instituts, par exemple l’Institut Paul Emile Victor, qui font
de la recherche marine.
Comme
Ministre des Outre-mer, je suis allé à Tromelin, aux iles Glorieuses,
(les Iles Eparses) et si j’ai le temps, j’irai dans les Kerguelen pour
montrer leur importance !
Lorsque
je suis allé à Tromelin, une île peu connue au large de la Réunion et
de Madagascar, faisant l’objet de réclamations de souveraineté de la
part de l’Ile Maurice, j’ai eu droit dans la presse de l’Ile Maurice à
des articles disant : « colonialiste, … la France n’a rien à faire là…
».
Je
crois qu’il faut se préparer, lorsqu’on pourra exploiter réellement les
ressources, à avoir des zones de conflit ou tout du moins, de dialogue
intensif, très compétitif !
On
a inventé un instrument un peu contesté par certains parlementaires, ce
sont des accords-cadres de cogestion des ZEE mais aussi des eaux
territoriales. On a eu ce cas avec l’Ile Maurice qui n’a pas été ratifié
car certains articles posent problème.
On a des étendues riches qu’il faut préserver, qu’il faut exploiter, mais il faut aussi tenir compte des aspects internationaux.
André
Thomas : C’est vrai que le métropolitain moyen n’a pas le sentiment
d’être menacé dans l’intégrité du territoire. D’ailleurs, en métropole,
une frontière maritime n’est toujours pas clairement définie avec
l’Espagne.
On
ne vous demande pas de créer ici un incident diplomatique, ce serait
contre-productif, mais pas mal de régions du monde concernant
l’outre-mer français n’ont pas de frontières bien définies. Quelles sont
les points chauds, en fait ?
Victorin
Lurel : Entre Sainte-Lucie et la Martinique, entre la Dominique et la
Martinique, entre la Dominique et la Guadeloupe, entre la Guadeloupe et
Antigua…
C’est
un peu compliqué dans la mesure où la délimitation des eaux
territoriales est une compétence de l’Etat alors que les conventions de
pêche relèvent de la compétence de la Commission européenne.
Il n’y a pas de convention, d’ailleurs, dans les Outre-mer.
Et
là où il y a conflit, il y a souvent arraisonnement de pêcheurs
martiniquais ou guadeloupéens parce qu’ils disent qu’il y a intrusion
dans leurs eaux territoriales.
Cela pose donc quelques problèmes de répartition des compétences, de discussions internationales.
Ensuite,
c’est à partir de certains territoires, que je ne nomme pas, que nous
avons un trafic illicite, notamment le narcotrafic. Et grâce à la
présence française, notamment dans les Caraïbes, il y a une vraie
coopération judiciaire, policière et militaire pour lutter contre les
narcotrafiquants.
Nous
sommes sur la route entre l’Amérique latine, l’Europe et les
Etats-Unis. Cela explique le développement d’une certaine violence dans
certains territoires. Il y avait déjà des violences de voisinage intra
familiales, aujourd’hui, se rajoutent des violences qui viennent de ces
trafics : drogues, crack, armes, etc.
En
Martinique, on a installé des offices pour lutter contre ça. Grâce à la
présence française, une vraie coopération s’est développée dans ces
zones, avec une expertise, des formations, etc.
Mais il reste un énorme travail à faire pour comprendre, coopérer encore plus et délimiter en commun.
André
Thomas : Le Premier ministre nous a annoncé, ce matin, le lancement
d’une nouvelle opération d’exploration de fonds marins français à la
recherche de ressources minérales profondes. Il y a déjà eu 2 ou 3
campagnes à Wallis et Futuna. Pour vous, c’est une bonne nouvelle ?
Victorin
Lurel : Oui, tout à fait, à condition de le faire dans le respect des
formes. Ce qui sera fait puisqu’il y a une plus grande vigilance des
opinions publiques. On a des associations très militantes et des
entreprises très conscientes du respect des règles de l’art.
Ces
explorations en eaux profondes sont possibles parce que ce qui était
presque impossible avant devient aujourd’hui rentable. Le 5ème forage
fait en Guyane est à - 6 480 m !
Il y a une compétition et des permis exclusifs de recherche qui sont demandés sur ces espaces-là.
A
Wallis et Futuna, une vigilance internationale est exercée. Lors de la
conférence sur la transition écologique dans l’atelier sur la
biodiversité que j’ai présidé avec Frédéric Cuvillier, toutes les
associations de protection étaient là et posaient beaucoup de questions
sur nos recherches, notamment celles relatives aux amas sulfurés.
En
revanche, une demande devient de plus en plus publique, c’est celle de
la transparence. On veut être informé sur la nature des permis,
l’identité des demandeurs et ce qui se fait. Car, souvent, c’est par des
fuites dans la presse que les exécutifs locaux et les élus sont
informés !
André
Thomas : On sait que la production d’électricité en France
métropolitaine est en grande partie nucléaire. Maintenant, on vise un
développement des énergies renouvelables beaucoup plus massif y compris
sur les surfaces marines.
En
Outre-mer, sur une ile, lorsqu’il s’agit d’une centrale au fuel qui
tourne pour produire l’électricité, cela coûte beaucoup plus cher. J’ai
vu sur le site d’EDF que c’était en moyenne 2 fois plus cher qu’en
métropole.
Victorin Lurel : Oui et c’est 6 fois plus cher à Wallis !
Dans
la 1ère vague des appels d’offre, ne figurent pas les Outre-mer. Parce
qu’on a priorisé plutôt l’éolien offshore et les hydroliennes. Et ce
n’était pas la priorité en Outremer. Même si dans les prochains appels
d’offre il y aura un volet outremer.
Mais
on a priorisé autre chose compte tenu des « gisements » solaires et
marins ; j’ai visité, par exemple, en Polynésie un hôtel de grand
standing où on utilise le SWAC (sea water air conditioning). C’est en
fait de la climatisation par eau froide puisée en profondeur. Ce n’est
pas connu mais ça fonctionne depuis 2006. Avec une technologie très
simple et sans aucune panne de climatisation !
Deux expériences seront faites à la Réunion, dont l’un des plus gros projets au monde et une en Guadeloupe.
Une autre expérimentation a démarré et semble se développer, celle des énergies thermiques marines à la Martinique, avec DCNS.
Autre point : nous avons un problème d’intermittence de l’énergie.
Le
soleil est un vrai gisement avec un ensoleillement presque permanent,
et une expérimentation de stockage de l’énergie solaire, une 1ère
mondiale, a lieu à Mayotte.
Nous
avons été voir cette expérimentation et il y a une vraie opportunité de
stocker et connecter au réseau, sans que l’on soit confronté au seuil
des 30 % connectables.
En fait, les Outre-mer sont des laboratoires préfigurant ce qui peut se faire de mieux…
Je ne désespère pas de voir toutes ces potentialités, tous ces gisements exploités de manière soutenable.
André
Thomas : Dites-nous où nous en sommes de la politique de
défiscalisation ? Sentez-vous une menace en ces temps de disette
budgétaire ? Car c’est un sujet très important pour les territoires
ultramarins, pour la pêche, la plaisance ou la manutention portuaire.
Victorin
Lurel : Spontanément, je dirais que je ne sens pas de menace, même si
il faut anticiper les évolutions. On a préservé la défiscalisation et ce
n’était pas simple ! On l’a mieux moralisée, préservée, sans la rendre
inefficace. On a même mis à côté un crédit d’impôt selon la taille et le
chiffre d’affaires des entreprises : plus de 20 M€.
En
revanche, le Gouvernement ayant décidé d’une remise à plat de la
fiscalité, il faudra voir si cela remet en cause les niches fiscales, ce
que nous appelons l’aide incitative à l’investissement.
Et
c’est vrai que cela a permis de financer certaines filières, notamment
dans le transport maritime de personnes, de marchandises, les matériels
ou la maintenance.
Si,
demain, la remise à plat fiscale devait remettre en question ces
dispositifs, il y a déjà un outil de repli, le crédit d’impôt.
Mais
pour que ce soit plus efficace que la remise à plat, il faut régler 2
problèmes : le préfinancement et la garantie. Cela a été fait avec les
banques pour le préfinancement, pour la garantie, les choses sont
balisées et en cours.
André
Thomas : Nous débattons régulièrement dans le marin et ici-même des
potentialités de nouveaux secteurs en mesure de se développer, d’amener
des emplois. Les iles de l’Outremer français sont parfois confrontées à
des taux de chômage élevé. Donc, le développement de nouvelles richesses
est un vrai sujet. Quelles sont, dans les activités maritimes
traditionnelles ou dans les activités nouvelles, celles qui vous
paraissent les plus prometteuses ?
Victorin Lurel : Je crois que toutes sont prometteuses.
Pour la pêche, par exemple, on n’a pas encore utilisé tous nos potentiels.
L’aquaculture
aussi, agriculture de la mer, où la France a pris du retard.
D’ailleurs, les Outre-mer étaient pionniers en matière aquacole puisque
la plus grande ferme aquacole française était à Mayotte !
Concernant
la recherche, les forages en eau profonde, oui nous devons continuer
car cela devient rentable aujourd’hui compte tenu du prix des énergies
fossiles. On ne peut pas s’en passer dans beaucoup de domaines, chimie,
aéronautique, etc.
Il n’y a pas de secteurs à exclure mais on doit hiérarchiser nos priorités compte tenu des moyens actuels.
André Thomas : Merci de nous avoir rappelé que la France maritime est pour une bonne part au-delà de l’Europe.
Victorin
Lurel : Je vous remercie aussi car vraiment, les occasions de
communication positive ne sont pas si fréquentes que cela pour les
Outre-mer, qui sont souvent vues comme des territoires à problèmes, des
territoires à grève, à catastrophes, à nomenklatura, à évasion fiscale,
etc.
Pouvoir
communiquer positivement en disant que c’est bourré d’atouts et qu’il
ne faut pas négliger ce potentiel français, c’est remarquable.
Merci
de cette organisation formidable des Assises de la Mer où l’on voit une
famille rassemblée avec autant de segments différents qui se mettent en
synergie pour aller de l’avant !
Texte intégral : Le Marin
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Le 15 mai 2014
Martinique. Prolifération du poisson-lion
publiée dans le JO Sénat du 25/07/2013 - page 2155
Illustration : 1e concours de chasse au poisson-lion organisé en Martinique (Facebook de l'Observatoire du milieu marin martiniquais)
M.
Maurice Antiste attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du
ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé
des transports, de la mer et de la pêche sur la problématique de la
prolifération du poisson-lion qui, après avoir colonisé la mer des
Caraïbes, s'attaque aujourd'hui aux rivages et constitue une menace pour
l'écosystème.
En
effet, le poisson-lion est une espèce invasive, vorace et sans
prédateur qui a été observée pour la première fois il y a deux ans en
Martinique, en février 2011. Se reproduisant à une vitesse
impressionnante, le poisson-lion colonise maintenant tous les habitats
côtiers autour de l'île et ceci aux dépens des espèces autochtones.
Les
densités actuelles de poissons lion atteignent 300 individus par
hectare sur certains sites de la Martinique. Ces poissons se nourrissent
de deux proies par jour, ce qui correspondrait à une consommation
estimée à 219 000 juvéniles, dont certains appartenant à des espèces
d'intérêt commercial.
La répartition des populations de poissons-lions en Martinique n'est pas homogène selon les sites. Il existe environ 55 kilomètres carrés de récifs (5 500 hectares) et communautés coralliennes entre 0 et 50 mètres de profondeur. Si l'on prend un niveau d'invasion à 300 individus par habitants, pour moitié de cette surface : cela représente une population d'environ 825 000 poissons-lions. La consommation de juvéniles de poissons d'intérêt commercial est alors : 4 500 juvéniles par an par habitant x 2 500 habitants = 12 375 000 juvéniles consommés chaque année.
Son
inquiétude est d'autant plus grande, qu'à la suite de mesures liées à
la pollution par la chlordécone, 40 % de notre zone côtière est
règlementée et interdite à la pêche. Cela constitue ainsi une belle zone
paisible de sanctuarisation pour le poisson-lion.
C'est
pourquoi il l'interroge sur les mesures urgentes et radicales qui
peuvent être mises en place contre ce fléau majeur, qui anéantit tous
les efforts de préservation et de conservation de notre très riche
biodiversité, et sur les mesures d'accompagnement envisagées pour les
marins-pêcheurs professionnels.
Il
souhaite également savoir les actions effectives menées par la
direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) de
la Martinique pour lutter contre l'essor du poisson lion et les bilans à
la date d'd'aujourd'hui.
Transmise au Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie
Réponse du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie publiée dans le JO Sénat du 15/05/2014 - page 1132
La
prolifération du poisson-lion (Pterois volitans) dans les eaux côtières
de la Martinique, et plus largement dans la Caraïbe, constitue une
menace pour l'environnement et la gestion durable du milieu marin local.
Elle est aujourd'hui unanimement reconnue par la sphère scientifique et
si la mesure quantitative de l'impact écologique et socio-économique de
ce prédateur sur les écosystèmes marins demeure difficile à estimer,
les instances internationales comme l'ICRI, (international coral reef
initiative) incitent tous les États concernés à mettre en œuvre des
stratégies de contrôle des populations sur leurs territoires
respectifs.
Illustration : Poisson-lion sur facebook
Consciente
des enjeux de l'arrivée imminente du poisson-lion dans les eaux
côtières de la Martinique, la direction de l'environnement, de
l'aménagement et du logement de La Réunion (DEAL), dont la gestion des
espèces envahissantes est une des prérogatives, suit de près ce sujet
depuis 2010. Cette veille a permis d'anticiper l'arrivée des premiers
individus en informant largement les usages de la mer en particulier les
plongeurs et pêcheurs, ce qui a permis une détection et une capture
précoce des premiers individus à partir de février 2011. L'ensemble des
actions mises en œuvre localement par la DEAL et ses partenaires
s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie mise en commun aux niveaux
des Antilles françaises et déclinant localement la stratégie régionale
caribéenne issue des travaux du Comité ad hoc poisson-lion de l'ICRI.
En
l'absence de prédateurs et face à l'ampleur de l'invasion, seule
l'action de l'homme peut permettre un contrôle localisé des densités de
ce prédateur et par conséquent de ses impacts écologiques et
socio-économiques. Les actions ont consisté, dans un premier temps, à
informer la population par la voie des médias de la problématique
environnementale, économique et sanitaire (risque de piqûre) liée à
cette invasion. Une information des autorités compétentes en santé
publique sur le caractère venimeux de ce poisson et les recommandations
médicales pour le traitement des piqûres a également été réalisée. En
collaboration avec la direction de la mer de la Martinique, un régime
dérogatoire d'utilisation d'engins de capture en scaphandre autonome,
spécifiquement pour le poisson-lion, a été mis en place. Une large
information a été menée auprès des pratiquants de la plongée sous marine
pour impliquer des bénévoles dans la capture du poisson-lion sur les
espaces accessibles en scaphandre autonome. Les réunions sectorielles de
formation ont permis d'habiliter et d'équiper avec du matériel adapté
près de 150 plongeurs pour les captures en routine, dont l'indicateur de
suivi fait état à ce jour de plus de 8 000 captures enregistrées. En
parallèle, un projet intitulé PoLiPA (poisson-lion petites Antilles) et
mené par l'observatoire du milieu marin martiniquais a été lauréat d'un
appel à projet de la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) du
ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. Dans
le cadre de ce projet, des études scientifiques sont menées pour suivre
selon des protocoles normalisés, l'évolution de la densité des
populations sur des zones de références afin d'évaluer l'efficacité du
programme de capture en plongée. Un suivi sur récifs artificiels visant à
estimer les volumes de prédation des poissons-lions sur les populations
juvéniles d'espèces autochtones est également en cours de démarrage.
Enfin une étude socio-économique, basée sur les résultats obtenus dans
le cadre des études précitées, permettra de monétariser aux Antilles
françaises, l'impact de cette invasion vis à-vis des services
écosystémiques rendus par les milieux marins côtiers et en particulier
certains usages comme la pêche professionnelle. Parallèlement au
programme de capture mené par les plongeurs et chasseurs sous-marins
volontaires, la valorisation des prises issues des engins de pêche
professionnels fait partie intégrante de la stratégie de contrôle. En
effet, si ce poisson a toutes les caractéristiques d'un envahisseur hors
pair, il s'avère être aussi une ressource qui peut être destinée à la
consommation humaine : venimeux mais non toxique, le poisson-lion
devient un produit de grande qualité et sans risque pour le
consommateur, une fois débarrassé de ses nageoires épineuses. Le nombre
et la taille des poissons-lions capturés dans les nasses des pêcheurs
professionnels étant de plus en plus important, la démarche de promotion
de la valorisation de la consommation du poisson-lion auprès du public
martiniquais vise à impliquer les professionnels dans le contrôle de
cette espèce en leur permettant de valoriser ce nouveau type de prises ;
l'objectif étant de susciter une demande auprès des consommateurs en
leur faisant découvrir les qualités gustatives de la chair du
poisson-lion. Pour ce faire, une analyse préalable du niveau de
contamination de cette espèce par la chlordécone a été menée afin de
valider la démarche de promotion en cours consistant en l'édition d'un
livre de recettes de cuisine spécifique au poisson-lion et en
l'organisation de plusieurs événements de dégustation relayés par les
médias.
Un
certain nombre de restaurants proposent désormais du poisson-lion à
leurs clients qui manifestent un engouement certain pour ce produit. La
question des zones interdites de pêche en raison d'une contamination à
la chlordécone mérite une attention particulière. Pour répondre aux
inquiétudes formulées par le comité régional des pêches et des élevages
marins de la Martinique, des prospections ont été menées en
collaboration avec la direction de la mer en plusieurs sites afin
d'évaluer les densités de poisson-lion. Les baies du Galion, du Robert
et de Fort-de-France ont, ainsi, pu ainsi être échantillonnées et les
résultats montrent pour le moment de très faibles densités sur ces zones
en comparaison avec les autres secteurs suivis. Une veille sera
cependant maintenue pour ces espaces particuliers et une réflexion sur
les modalités de prélèvement à des fins de contrôle des populations est
en cours avec les services de la direction de la mer. L'information du
grand public sur cette problématique se poursuit avec l'édition et la
diffusion de dépliants et le cofinancement de documentaires télévisuels.
Plus récemment, l'organisation du premier concours de chasse du
poisson-lion visait à impliquer de façon active les pratiquants de
chasse sous-marine de loisir dans l'effort de lutte général. Enfin, une
veille scientifique et une participation aux comités régionaux dédiés à
la problématique est assurée par l'observatoire du milieu marin et le
référent mer de la DEAL. Les efforts de promotion de la consommation,
d'incitation des pêcheurs à valoriser ce produit, et de motivation des
plongeurs bénévoles dans les programmes de capture se poursuivent en
2014.
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