L'UNICEF a appelé à des actions concertées pour mettre fin à la récente vague de meurtres d’albinos en Tanzanie. 35 albinos ont été tués en 2008 sans compter les nombreux autres décès non déclarés par les tanzaniens qui pensent que le sang et les parties des corps des albinos peuvent les rendre riches, selon plusieurs rapports de la communauté d’albinos de la Tanzanie. «L’UNICEF condamne fermement ces actes odieux qui sont des formes de violation systématique des droits de l’homme qui doivent être traitées avec détermination», a déclaré l’agence onusienne dans un communiqué de presse publié fin décembre 2008.
En réaction aux meurtres d’albinos, les autorités tanzaniennes ont récemment arrêté 173 suspects, dont cinq policiers, en relation avec les meurtres, et assurent la protection des albinos dans le pays. Mais, ce trafic très lucratif qui implique des notables, sera difficile à démanteler. L'implication de policiers rendrait difficile l'arrestation des coupables qui par appât du gain s'attaquent aussi aux cimetières. Pour empêcher les profanations, les tombes des albinos sont maintenant bétonnées. A noter toutefois que le quartier général de la police à Mwanza, dans la région tanzanienne du Lac Victoria, où on a signalé le plus grand nombre de meurtres, rejette ces accusations, affirmant qu'elle travaille avec les communautés locales afin d'identifier les tueurs.
Ces meurtres et plus précisément cette sorcellerie macabre sont liés à l’augmentation de la pauvreté de la population. N’y aurait-il pas un lien avec la perche du Nil ? Le film de Hubert Sauper «Le Cauchemar de Darwin» avait dénoncé tous les dysfonctionnements et en particulier le mal-développement engendrés par cette pêcherie intensive dans la ville de Mwanza en Tanzanie.
Pour terminer une réflexion de Thiémélé Ramsès, professeur au Département de Philosophie à l’Université de Cocody à Abidjan : "Quand un peuple ou un individu en arrive là (ndlr sorcellerie), la capacité réflexive du citoyen se réduit à l’instinct animal. L’instinct de survie domine sa capacité d’analyse ; l’intelligence est étouffée par les mécanismes naturels de survie. Il est aux aguets, prêt à répondre à celui qui lui offre les moyens les plus rapides de résolutions de ses problèmes. On fuit la difficulté et on recherche en priorité la facilité. La magie répond à ce besoin de réponse facile et rapide. Par elle, les individus croient posséder des forces irrationnelles de réussite. Ils finissent par s’encombrer de superstitions, d’objets de protection et de pratiques douteuses. Ils croient trouver dans la sorcellerie le remède de leur souffrance. Comme contrepoids à la sorcellerie, d’autres s’abreuvent de prières et de protections diverses. En réalité, la misère, l’ignorance et la crainte sont les principales causes de la croyance à la sorcellerie. Par paresse de la pensée, ces individus implorent les esprits ou le divin."
Philippe FAVRELIERE à partir de China.views et Nouvelobs.com
Voir aussi deux articles de Thiémélé Ramsès, professeur de philosophie à l’Université de Cocody à Abidjan : SORCELLERIE ET TRADITIONS CRIMINELLES et SORCELLERIE ET SOUS-DEVELOPPEMENT
Pour plus d'informations : Dossier Géoconfluences : La pêche dans le lac Victoria - un exemple de mal-développement
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