Bande de Gaza : A quand des eaux sécurisées pour les pêcheurs gazaouis ?


Depuis deux jours, les chars israéliens sont entrés dans la bande de Gaza. Ce territoire palestinien coincé entre le désert et la mer pourrait constituer une véritable porte de la Palestine sur le monde extérieur avec sa façade maritime de 45 km le long de la Méditerranée.

Mais depuis sa création, l'Etat palestinien n'a jamais pu véritablement faire valoir ses droits sur les eaux riveraines.

Pourtant, le gouvernement israélien avait reconnu les droits de l’Autorité palestinienne sur « Gaza maritime » et l’armée israélienne s’était retirée de Gaza en août 2005, bien qu'elle conserve le contrôle militaire sur les 45 km de côtes du territoire. 

L'espace maritime des pêcheurs gazaouis amputé et dangereux

Lors des accords d'Oslo signés en 1994, les pêcheurs de Gaza avaient été autorisés à aller jusqu'à 20 milles marins (ou 37 km) au large. Après le déclenchement du deuxième soulèvement palestinien (Intifada), en 2000, la capture d'un soldat israélien et la prise du territoire par le Hamas, Israël a limité pour des raisons de sécurité le déplacement des pêcheurs à 6 milles marins. Deux zones de 4 km de large sont interdites à la navigation au nord et au sud de la bande.

Les territoires de pêche ont diminué comme une peau de chagrin, et les pêcheurs gazaouis à l'image de l'ensemble de la population, sont peu à peu asphyxiés. Au cours des derniers mois, les pêcheurs ont joué au chat et à la souris avec la marine israélienne, au péril de leur vie et de leurs biens (voir l'article d'IPS : Gaza Fishermen Play Cat and Mouse with Israeli Navy). A celà s'ajoutent les humiliations et les attaques de l'armée israélienne sur les lieux de pêche (Voir les images : Palestinian Fishermen Resist Water Cannon Assault et Free Gaza Mov : Israeli shooting palestinian fishermen boats). Des images révoltantes qui ne peuvent qu'attiser le mécontentement, la haine et le fanatisme. 

La population privée des fruits de sa mer 

"L'ONU estime que la distance de 12 à 15 milles marins au large de la bande de Gaza est le minimum requis pour accéder à la majorité des bancs de poissons et pour dégager un maximum d'avantages économiques. En raison de la surpêche, les stocks de petits poissons de la bordure côtière ont presque été épuisés sans possibilité de se reproduire. Les bancs de thon très lucratifs plus éloignés sont inaccessibles. Le coût d'un voyage de pêche peut varier entre 125 et 625 dollars, en fonction de la taille du bateau, des filets et de l'équipage ; de nombreux pêcheurs ne peuvent pas couvrir leurs coûts résultant de la capture car ils n'ont pas d'autre choix que de rester sur le rivage."

À la fin des années 1990, la pêche dans la bande de Gaza dégageait un chiffre d'affaires de près 10 millions de dollars par an pour une production de près de 4000 tonnes, et elle représentait 4% du PIB des Territoires Palestiniens. Du poisson était même exporté, une grande partie était écoulée sur le marché local. Entre 2001 et 2006, les revenus de la pêche ont presque été réduits de moitié (pour une production estimée à 1600 tonnes en 2006). Aujourd'hui, le territoire est contraint d'importer du poisson depuis Israël. "Le marché demande du poisson, mais la quantité capturée ne suffit pas à nourrir la population", déclare Finn Ebbesen, une danoise de l'ONG internationale DANIDA, qui a travaillé dans la bande de Gaza pendant près de 10 ans.

Alors que les états riverains de la mer Méditerranée viennent de délimiter leur Zone Economique Exclusive (ZEE) conformément à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (ou Convention dite de Montego Bay, signée le 10 décembre 1982), la bande de Gaza s'ouvre toujours officiellement sur la ZEE d'Israël. L'Etat palestinien pourra-t-il jouir un jour de ses propres eaux territoriales afin que ses pêcheurs puissent enfin pêcher en paix ?

Philippe FAVRELIERE (actualisé le 26 mai 2013 "ancien titre : Gaza. A quand des eaux sécurisées pour les pêcheurs palestiniens")

Pour plus d'informations :
- Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) : La pêche à Gaza, une industrie en danger


Pour aller plus loin....

Le 14 Août 2014

Gaza : Liberté de pêche

http://videos.lexpress.fr/actualite/monde/video-gaza-les-poissons-fuient-la-guerre-les-pecheurs-s-alarment_1566500.html
3 miles... 6 miles... 20 miles... 12 miles...

Vidéo AFP : Gaza. Les poissons fuient la guerre, les pêcheurs s'alarment

Après deux heures passées dans l'eau jusqu'à la taille, Moustafa al-Assy considère le résultat désolant de sa pêche. Mais cette médiocre capture n'est pas le seul tribut payé à la guerre par les pêcheurs de Gaza.

La liberté de pêche est aujourd’hui l’un des enjeux des négociations visant à mettre fin au conflit sanglant entre Israël et les combattants du Hamas. Parmi les demandes palestiniennes figurent notamment la fin du blocus imposé à l'enclave palestinienne depuis 2007, l'ouverture des points de passage aux frontières, la libération de prisonniers palestiniens et l'élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques.

A Gaza, les poissons aussi fuient la guerre

Après deux heures passées dans l'eau jusqu'à la taille, Samir al-Hissi considère le résultat désolant de sa pêche. Mais cette médiocre capture n'est pas le seul tribut payé à la guerre par les pêcheurs de Gaza.

Une fois revenu sur le sable, il relève son tee-shirt et découvre son torse couvert de marbrures rouge-brun, résultat des heures passées dans des flots maculés et malodorants.

Depuis que les Israéliens ont bombardé l'unique centrale électrique de la bande de Gaza, les eaux usées des égouts se déversent directement dans la Méditerranée sans être traitées.

"Les eaux usées répandues dans la mer ont un impact sur les gens et sur les poissons qu'ils mangent", dit à l'AFP ce quinquagénaire efflanqué, assis à l'ombre d'un parasol.

Gaza : les canons israéliens rythment les sorties en mer des pêcheurs de Gaza



L'eau des égouts véhicule les maladies et fait fuir les poissons, poursuit Samir, en désignant un panier dans lequel se débattent 14 poissons maigrelets.

Avant le début de la guerre le 8 juillet, il parcourait avec son bateau les trois miles nautiques auxquels il avait accès, conformément aux restrictions israéliennes imposées à l'enclave côtière sous blocus depuis 2006.

- 'Les poissons font comme les hommes' -

Aujourd'hui, sa journée de travail se résume à deux heures passées à patauger pour tenter d'attraper dans son modeste filet de quoi nourrir sa famille. Les prises sont de plus en plus minces, dit-il, parce que les poissons vont chercher le large. "Quand leur environnement devient dangereux, les poissons font comme les hommes, ils s'enfuient".

Les enfants, eux, sont moins prudents. Certains d'entre eux sont tombés malades après un bain de mer, dit-il.
Avant même la guerre, les Nations unies avaient mis en garde contre le danger.

La pêche, une affaire de survie pour de nombreux gazaouis


Environ "90.000 mètres cubes d'eau non-traitée ou partiellement traitée (étaient) lâchés chaque jour" dans la Méditerranée en 2012, disait l'ONU, "causant pollution, risques de santé publique et problèmes pour l'industrie de la pêche".

Le dirigeant du syndicat des pêcheurs convient que la préoccupation s'est aggravée depuis que les usines de traitement ont cessé de fonctionner.

"Bien sûr que le problème de la pollution maritime est plus grave qu'avant la guerre, nous le savons", dit Nizar Ayish, "l'eau n'est plus traitée à cause de la guerre".

- 'Presque tout est pollué' -

Suite... de l'article de l'AFP

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Le 24 mai 2013

Israël rétablit la zone de pêche à 6 milles au large de Gaza

Extension de la zone de pêche des palestiniens dans la bande Gaza.

Le porte-parole de Tsahal a déclaré aujourd’hui (21 mai 2013) que le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Moshe (Bogie) Ya’alon, ont confirmé l’extension de la zone de pêche des Palestiniens dans la bande de Gaza de 3 à 6 miles.

La zone de pêche a été réduite en premier lieu à cause des roquettes tirées sur le sud d’Israël le 21 Mars 2013.

Le Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires, le général Eitan Dangut, s’est entretenu avec de hauts responsables de l’Autorité palestinienne afin de les mettre à jour concernant cette décision. D'après : Communiqué officiel de l'Armée de Défense d'Israël

"Les eaux les plus poissonneuses au-delà de 8 milles"

L'ONU et des ONG avaient déploré la restriction de la zone de pêche, soulignant qu'elle intervenait en pleine "saison de la pêche à la sardine, qui représente parfois jusqu'à 70 % des prises".

Israël a décidé de rétablir à 6 milles nautiques la zone de pêche des Palestiniens au large de la bande de Gaza, réduite de moitié il y a deux mois à la suite de tirs de roquettes, a annoncé mardi 21 mai l'armée israélienne. Elle sera étendue de 3 milles à 6 milles nautiques.

Selon un communiqué de l'armée israélienne, "la zone de pêche a été réduite en premier lieu à cause des roquettes tirées sur le sud d'Israël le 21 mars 2013". Deux roquettes tirées de la bande de Gaza gouvernée par le Hamas s'étaient abattues le 21 mars dans le sud d'Israël sans faire de blessé, au deuxième jour de la visite en Israël et dans les territoires palestiniens du président américain Barack Obama.

L'ONU et des ONG avaient déploré la restriction de la zone de pêche, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) soulignant qu'elle intervenait en pleine "saison de la pêche à la sardine, qui représente parfois jusqu'à 70 % des prises", et que "les eaux les plus poissonneuses se trouvent au-delà de 8 milles nautiques".

Les tirs de projectiles de Gaza sur Israël ont repris après avoir totalement cessé pendant plus de trois mois à la suite de la trêve conclue le 21 novembre entre Israël et le Hamas, par l'intermédiaire de l'Egypte, au terme de huit jours d'hostilités meurtrières. La plupart ont été revendiqués par des groupes salafistes. Après cette trêve, Israël a consenti à alléger son blocus maritime de Gaza en autorisant les pêcheurs à sortir jusqu'à 6 milles nautiques, au lieu de 3 milles jusqu'alors (environ 11 km au lieu de 5,5 km). D'après Le Monde : Israël rétablit la zone de pêche à 6 milles au large de Gaza

Les navires israéliens visent les barques de pêche dans le nord de Gaza

Des Canonnières appartenant à l'armée de l'ennemi occupant israélien ont ouvert le feu, hier soir, sur des barques de pêche palestiniennes dans la bande de Gaza.

Les navires de l'occupation ont ciblé les barques de pêche qui appartiennent à des Palestiniens et ont commencé à tirer des fusées éclairantes en mer, puis ont ouvert le feu sur la côte de la zone soudaniya, située au nord de la Bande de Gaza. Les forces navales israéliennes visent délibérément les pêcheurs palestiniens dans le cadre du blocus maritime sur Gaza.

Dans la bande de Gaza, la pêche emploie environ 3.500 pêcheurs, à leur charge plus de 50 mille personnes, et ils travaillent sur plus de mille barques de pêche de différentes tailles et types.

Cet incident est ajouté à la liste des violations israéliennes continues de la trêve qui a été ratifiée, en Novembre dernier, entre la résistance palestinienne et l'occupation sous les auspices égyptiens. Source : IRIB

Pêche en eaux troubles dans la Bande de Gaza

Source : Oxfam / 30 Novembre 2012

L’activité reprend doucement sur le marché aux poissons de Gaza. Pour la première fois depuis six ans, les pêcheurs ont été autorisés à pêcher jusqu’à six miles nautiques de la côte gazaouie.

Dans le cadre du cessez-le-feu conclu le 21 novembre dernier entre Israël et le Hamas, Israël a marqué son accord pour accroître la liberté de mouvement dans la partie de Gaza connue sous le nom de « zone tampon ». Celle-ci inclut la mer et les zones agricoles le long du périmètre qui entoure la Bande de Gaza.

Même si la permission accordée aux pêcheurs d’aller jusqu’à six miles nautiques de la côte constitue pour beaucoup un soulagement, elle ne changera rien si aucune extension formelle de cette limite n’intervient. En effet, les pêcheurs se demandent combien de temps cette nouvelle limite sera maintenue.

De 13 à 15 dollars par jour

Mohammed Al Bakri, de l’Union des comités d’agriculteurs (Union of Agricultural Work Committee – UWAC) explique que même six miles nautiques ne suffisent pas aux pêcheurs pour gagner leur vie. « Ces cinq dernières années les pêcheurs ont survécu avec un revenu de 13 à 15 dollars par jour. Une extension de la limite de cette taille ne leur permettra pas d’augmenter significativement leurs revenus. Ils doivent être en mesure de dépasser huit miles nautiques pour voir un changement concret, car c’est là que les eaux sont poissonneuses. »

Depuis janvier 2009, le gouvernement israélien a limité les déplacements des bateaux de pêche palestiniens à trois miles nautiques des côtes de la Bande de Gaza, interdisant ainsi l’accès à 85 % des eaux territoriales palestiniennes. Sur le terrain l’accès est souvent limité à un mile nautique, pas assez pour atteindre les bancs de gros poissons qui nagent plus loin des côtes. Pour le pêcheur entreprenant, s’aventurer plus loin est très risqué : il s’expose à des tirs à balles réelles ! Depuis le début de cette année, Oxfam a recensé 65 incidents durant lesquels la marine israélienne a ouvert le feu sur des pêcheurs palestiniens. Un pêcheur a été blessé, et un autre a perdu la vie.

Le poisson prend le tunnel

Le blocus maritime imposé par les autorités israéliennes a réduit la prise de la pêche la plus importante – les sardines – de 90%, ce qui correspond à une perte annuelle estimée pour l’économie de Gaza de 26,5 millions de dollars. La conséquence en est que 90% des pêcheurs vivent dans la pauvreté et que cette source importante de protéine n’est plus disponible. En conséquence, le poisson est maintenant principalement importé depuis l’Égypte via les tunnels de contrebande.

« L’extension à six miles nautiques ne nous aidera pas pendant longtemps, car tout le poisson de cette zone sera très rapidement pêché. Afin de pouvoir pêcher correctement nous devons utiliser des filets, ce qui signifie que nous devons pêcher entre 7 et 12 miles nautiques des côtes », explique Zakaria Bakr, un pêcheur originaire de la ville de Gaza.

La récente escalade de la violence qui a secoué Gaza et le sud d’Israël entre le 14 et le 22 novembre dernier a fait payer un lourd tribut à cette industrie déjà moribonde. Les navires de guerres qui bombardent Gaza depuis la mer rendent toute sortie impossible, certains bateaux de pêche ont d’ailleurs également été coulés. De nombreux pêcheurs font face aux coûts liés au remplacement de leur matériel qui, pour certaines localités du bord de mer comme Deir Al Balah et Khan Younis, sont estimés à 1 million de dollars.

« Il faut que les tirs, les arrestations et la confiscation de nos bateaux cessent. Ceci n’est pas un cessez-le-feu. Tant que les forces israéliennes continuent de nous menacer, nous ne pouvons pas faire notre travail », conclut Zakaria Bakr.

Autre information dans le Figaro : La Méditerranée orientale aiguise les appétits 

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Le 27 juillet 2012


La Méditerranée a toujours revêtu une importance majeure pour la population de Gaza. Elle est un horizon sans limites qui, depuis des décennies, aide à supporter le poids du conflit israélo-palestinien. Mais pour les pêcheurs toujours en activité, la mer est devenue, ces dernières années, synonyme de danger et de frustration.

par Joan Deas, août 2012

Aperçu
Depuis 1993, la zone de pêche autorisée par Israël aux pêcheurs de Gaza s’est réduite comme peau de chagrin. Initialement fixée à 20 milles nautiques par les accords d’Oslo, elle a été progressivement restreinte pour des raisons de sécurité — notamment pour éviter les trafics d’armes et de personnes, importants à une époque mais désormais mineurs. De 12 milles en 2002, elle est passée à 6 milles en 2006, pour atteindre sa limite actuelle de 3 milles à la suite de l’opération « Plomb durci », en décembre 2008 et janvier 2009. Aujourd’hui, selon l’Office de coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies, 85 % des eaux de pêche sont, en violation du droit international, partiellement ou totalement interdites d’accès.

« Three miles are not enough » (« Trois milles, ce n’est pas suffisant ») : le graffiti orne un mur jouxtant l’entrée du port, dont l’accès est soumis à une autorisation délivrée par les autorités portuaires de Gaza. Situé au cœur de la ville, le seul port encore en activité porte toujours les stigmates des bombardements israéliens de 2008-2009. En reconstruction, il se compose d’un large ponton de béton, de quelques préfabriqués en guise de bureaux pour l’administration et de baraques en tôle destinées au matériel des pêcheurs.

M. Nasser Abou Amira, 45 ans, a fait ses premières sorties en mer pour aider son père dès qu’il a été assez fort pour remonter un filet. Ici, la pêche est une affaire de famille : ses quatre fils l’accompagnent chaque nuit et hériteront un jour des hasakas, ces petits bateaux constituant la seule source de revenu de la famille. Comme la plupart de ses collègues, M. Abou Amira ne compte plus ses confrontations avec la marine israélienne. « Leur technique, c’est de décrire des cercles autour du bateau pour essayer de nous faire chavirer, ou de tirer dans les moteurs pour les détruire. (...)

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Le 7 décembre 2011

Gaza. Des pêcheurs palestiniens condamnés à pêcher à pied !!!


Israël installe des barrières maritimes aux pêcheurs de Gaza (xinhua)

Israël transforme actuellement les frontières maritimes de Gaza en faits imposés en marquant la zone dans laquelle les pêcheurs palestiniens sont autorisés à pêcher, ont dénoncé mercredi les autorités du Hamas.

Ces dernières 24 heures, des bateaux armés israéliens mettaient en place les limites maritimes, accordant aux pêcheurs un espace de travail de trois miles nautiques, a déclaré le ministère de l'Agriculture du Hamas dans un communiqué.

"Cela servira à justifier que l'on tire sur les pêcheurs si ces derniers dépassent cette ligne", a indiqué le communiqué.

Les Accords d'Oslo, qui ont permis la création de l'Autorité nationale palestinienne, ont accordé aux habitants de Gaza une frontière maritime de 20 miles nautiques.

Israël a réduit l'espace de pêche lors du siège sur Gaza imposé par l'Etat hébreu pour isoler le Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007.

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Le 3 octobre 2013

Les Gazaouis reprochent à l’Égypte de leur serrer la vis

Le changement de pouvoir de ces derniers mois a non seulement conduit à la fermeture des frontières aux personnes en provenance de Gaza, mais a également entraîné une forte baisse du transport de produits de base et limité les droits de pêche, isolant encore davantage les résidents du Territoire palestinien occupé (TPO).

Source : IRIN

L’armée égyptienne a dit avoir détruit plus de 440 tunnels — soit 80 à 90 pour cent des tunnels détectés entre l’Égypte et Gaza — depuis le début de ses opérations dans la péninsule du Sinaï, fin juin. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), seulement dix tunnels sont actuellement en fonction. Ils étaient au moins 300 avant que l’Égypte ne prenne des mesures drastiques. « Ils sont en train de nous étrangler, même s’ils affirment le contraire », a dit à IRIN Jalal, un homme de 25 ans qui travaille dans l’un des tunnels. « La situation ne nous laisse pas d’autre choix que de chercher d’autres manières de faire fonctionner les tunnels jusqu’à l’ouverture d’un point de passage viable des marchandises à la surface. » Les tunnels sont les principales voies de commerce depuis et vers la bande de Gaza. Ce sont aussi les seuls points permettant d’entrer et de sortir de Gaza en évitant Israël, qui limite fortement les passages. Les Principes concertés sur le point de passage de Rafah, signés en 2005 par l’Autorité palestinienne et Israël, prévoyaient la mise en place d’échanges commerciaux formels, mais l’accord a été suspendu à la suite de l’accession au pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza en 2006.....

Restrictions côtières

Sur la côte, la situation est semblable.

La marine israélienne interdit aux pêcheurs gazaouis de s’éloigner de plus de six miles marins des côtes, ce qui limite fortement leurs prises. Auparavant, l’Égypte tolérait les pêcheurs dans ses eaux, mais ces dernières semaines, des pêcheurs palestiniens ont été arrêtés et blessés par la marine égyptienne et leurs bateaux ont été endommagés. « Ce n’est pas une façon de traiter ses frères », a dit Nizar Ayyash, directeur de l’association des pêcheurs palestiniens. Il a appelé l’Égypte à mettre un terme à cette campagne de répression.

Le 30 août, cinq pêcheurs palestiniens se sont fait arrêter en Égypte. Ils ont été inculpés pour intrusion dans les eaux internationales égyptiennes et ont été condamnés à un an de prison et 60 dollars d’amende chacun.

« Ils sont en train de nous étrangler, même s’ils affirment le contraire »

« Nous avions l’habitude d’atteindre les côtes d’El-Arich [l’une des principales villes du Sinaï] ; les gardes nous regardaient aller et venir. Ils nous laissaient aller sans rien dire, mais tout a changé maintenant », a dit Mahmoud, un pêcheur gazaoui de 30 ans. Après l’arrestation, les pêcheurs de Gaza ont été avertis de ne pas s’approcher des lignes frontalières. Or, trois jours plus tard, deux pêcheurs ont été blessés alors que leurs bateaux étaient pris pour cible par la marine égyptienne. Selon M. Ayyash, ils se trouvaient pourtant dans les eaux gazaouies. Abdullah Najjar, 55 ans, a dit à IRIN que son fils Ibrahim avait été gravement blessé et que son bateau avait été endommagé lorsqu’un soldat égyptien lui avait tiré dessus ainsi que sur un autre pêcheur. Ibrahim a dû être opéré au bras à la suite de cet incident.

L’association des pêcheurs prétend que d’autres pêcheurs ont été pris pour cible ces deux dernières semaines dans les eaux gazaouies.

Lien vital

Environ 50 pour cent des besoins en poisson de Gaza étaient, jusque récemment, couverts par des produits acheminés à travers les tunnels [et pêchés par des Gazaouis dans les eaux égyptiennes]. Ainsi, selon OCHA, avant juillet, près de 118 tonnes de poisson étaient importées à Gaza chaque mois via les tunnels pour compléter les faibles prises des pêcheurs. Selon des travailleurs humanitaires, les mesures de restriction contre les tunnels pourraient menacer la sécurité alimentaire à Gaza. Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime d’ailleurs que si la totalité des tunnels venait à fermer, il devrait être prêt à répondre aux besoins de 50 000 à 60 000 personnes de plus.

La situation actuelle présente des similitudes avec celle de fin 2009, lors de l’édification par l’Égypte d’un mur à la frontière avec Gaza. « Nous avons fini par résoudre cette situation », a dit Khalil, propriétaire d’un tunnel âgé de 40 ans. « Mais ce qui se passe maintenant est pire », a-t-il ajouté.

Selon OCHA, les fermetures de tunnels ont participé à « d’importantes pénuries, notamment de combustible à des prix abordables et de matériaux de construction »....

Obligations humanitaires

L’organisation non gouvernementale (ONG) Gisha, un centre juridique plaidant pour la liberté de circulation, a dit dans un récent communiqué que même si l’Égypte n’était pas une puissance d’occupation dans la bande de Gaza, elle avait cependant des obligations humanitaires envers ses habitants. « Elle doit prendre en compte le droit à la liberté de circulation des habitants de Gaza et faire tout son possible pour maintenir une voie de circulation fiable et suffisante à travers son territoire. » « En raison du contrôle important d’Israël sur la bande de Gaza, [le pays] a le devoir, conformément au droit applicable en matière d’occupation, de permettre aux habitants de Gaza de mener une vie normale, et notamment de quitter Gaza et d’y revenir. »

Le réseau d’ONG palestiniennes et un certain nombre d’organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme ont exhorté la communauté internationale à lever le blocus imposé à Gaza. Dans un communiqué envoyé à IRIN, ces organisations ont dit qu’Israël, en tant que puissance occupante, était responsable de la détérioration actuelle de l’économie et de la qualité de vie à Gaza due aux fortes restrictions. Le réseau a également appelé les autorités égyptiennes à faciliter les déplacements des résidents de et vers Gaza et à prendre en compte la situation humanitaire du territoire.

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Revue de presse

Le 31 août 2009

Gaza-Israël: Chantage israélien (City dz)

Les pêcheurs qui s’aventurent au large des côtes de Gaza pour atteindre les eaux poissonneuses, se plaignent du chantage qu’ils disent subir pour devenir des informateurs au service d’Israël.

Plusieurs pêcheurs affirment avoir été arrêtés en mer par des vedettes israéliennes et s’être vu proposer argent et autres avantages en échange d’informations sur les groupes palestiniens à Gaza, en particulier sur le Hamas qui contrôle le territoire.

Reconverti dans la pêche après avoir perdu son emploi, en raison du blocus que l’Etat hébreu impose à la bande de Gaza, Hassan Al-Sultan est l’un des marins pêcheurs que les services israéliens ont tenté d’appâter. «C’était il y a un an. J’avais pris la mer à bord d’une barque avec d’autres gars à six heures du matin.

Lorsque nous avons jeté nos filets, des vedettes israéliennes se sont dirigées vers nous», raconte Hassan. «Les Israéliens nous ont ordonné de ramer vers le nord jusqu’à ce que nous ayons atteint une zone où la pêche nous est interdite. Ils nous ont alors arrêtés sous ce prétexte», explique-t-il. «Ils ont tiré à côté de notre barque avant de nous obliger à nous déshabiller et à nager vers un grand bateau de la marine.

Là, ils nous ont fait monter à bord, ligotés et les yeux bandés, avant de nous emmener au port d’Ashdod (sud d’Israël)», poursuit M. Sultan. Le pêcheur affirme y avoir été interrogé par «deux officiers et une femme soldat».

«Ils m’ont proposé de l’argent et un nouveau bateau si je collaborais avec eux et leur fournissais des informations sur le Hamas et la résistance. Je leur ai dit que je ne voulais pas de leur argent et que je ne collaborerais pas, quoi qu’ils fassent», assure-t-il. Son cousin, Ramadan, arrêté en même temps que lui, dit avoir eu affaire à un officier maniant la carotte et le bâton.

«D’abord il m’a offert de l’argent et m’a dit que j’étais un type bien, que je n’avais pas de problèmes avec Israël ni de relations avec le Hamas ou d’autres groupes terroristes.» «Mais, il m’a ensuite menacé de m’interdire de pêcher si je ne collaborais pas avec eux ce que j’ai refusé», ajoute Ramadan. Le centre Al-Mezan pour les droits de l’Homme, basé à Gaza, a documenté des «centaines» de cas similaires. L’avocat arabe israélien, Mohammad Jabarine, auquel Al-Mezan fait appel, précise que ceux-ci sont souvent soumis «à des pressions psychologiques». «On tire en direction de leurs bateaux, on les oblige à se dévêtir.

Ils sont généralement relâchés moins de 24 heures après leur arrestation». Ishaq Zayed et son fils Salim ont connu la même mésaventure. «Ils m’ont promis de couvrir les frais de mariage de mon fils, de me laisser pêcher là où je veux et de me donner beaucoup d’argent. J’ai dit non», dit M. Zayed. Arrêté en mars, Fahmi Abou Yassine, avoue, lui, «avoir été effrayé» à l’idée de rejeter l’offre de collaboration de l’officier israélien.

«Mais à la fin, je lui ai dit : ’’si je collabore avec toi, à Gaza, ils me tueront’’.» La bande de Gaza compte quelque 3 600 pêcheurs. Israël leur interdit de s’éloigner à plus de trois miles nautiques du rivage. Source: Infosoir, repris par City-dz.com

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Le 13 octobre 2009


Le regard embrasse un décor de carte postale : sur la plage, des pêcheurs, par groupes de cinq ou six, tirent de grands filets oblongs. Dans l'anse du port, des dizaines de barques effilées, certaines de couleurs vives, sont à l'ancre. D'autres longent la côte à petite vitesse, ainsi que quelques chalutiers de faible tonnage, sur une mer d'huile. Tous restent à peu de distance du rivage. Un coup d'oeil sur la ligne d'horizon explique pourquoi : ces masses sombres, de loin en loin, sont des patrouilleurs de la marine israélienne. Le blocus maritime de Gaza est une nasse : gare aux pêcheurs qui s'y font prendre.

Mulets, sardines, rougets, calamars, petits requins, et casiers de crevettes sont alignés sur le sol de la criée, attendant les acheteurs. Il n'en vient pas, et Saëd Bakr, le poissonnier, se désole. "Il y a du poisson mais pas de clients. Avant le blocus, indique-t-il, nous ramenions 3 ou 4 tonnes de poisson chaque jour, contre 800 kilos aujourd'hui." Sur la jetée du port, Abdel Rahmane Miqdad se tient devant sa barque de 8 mètres, et sa colère ne tarde pas à poindre : "Normalement, je pêche tous les jours, mais quand j'aperçois les navires israéliens, je ne sors pas. Quand on dépasse la limite, ils ouvrent le feu immédiatement. Quel est notre avenir ?"

Bien des raisons expliquent le blues des pêcheurs de Gaza. Après la seconde Intifada, en 2000, la limite de pêche au large avait été ramenée, selon les accords d'Oslo de 1993, de 20 milles marins (37 km) à 6 milles de la côte. Depuis la guerre de Gaza (27 décembre 2008-17 janvier 2009), elle n'est plus que de 3 miles (5,5 km) avec des zones tampon au sud et au nord, respectivement de 1,5 et 3 miles de large, interdites à toute navigation. Résultat, le tonnage de poisson ramené au port est passé de 4 000 à 3 000 tonnes par an.

La diminution n'est pas considérable, mais Adel Attalah, directeur du département pêche au ministère de l'agriculture, explique pourquoi : "La crise et les pénuries qui sévissent à Gaza ont poussé des tas de gens à pêcher pour leur compte, pour nourrir leur famille." Sur les 3 600 pêcheurs de Gaza, 2 000 seulement sont des professionnels. Une pêche intensive se déroule ainsi très près des côtes, dans un périmètre ramené à la portion congrue, ce qui signifie que des poissons de plus en plus petits sont pris dans les filets, au détriment de la reproduction. "Les ressources halieutiques s'épuisent, insiste M. Attalah, à terme, cela signifie un désastre écologique."

Les maux que subissent les pêcheurs peuvent être plus redoutables. Nizar Ayash, président du Syndicat des pêcheurs de Gaza, raconte les humiliations subies par les pêcheurs arraisonnés par la marine israélienne : "Quand ils ne tirent pas, ils forcent les pêcheurs à monter à bord, ils les déshabillent et souvent les emmènent à Ashdod."

De Gaza, on distingue sans peine les cheminées de ce port qui abrite une partie des navires de guerre israéliens. Que s'y passe-t-il ? Des interrogatoires et, selon Nizar Ayash et le pêcheur Abdel Rahmane Miqdad, du chantage : les pêcheurs sont invités à espionner le Hamas, en échange d'argent ou d'avantages en nature, et parfois de menaces...

La plupart sont relâchés dans la journée, mais deux pêcheurs, assure Abdel Rahmane Miqdad, ne sont jamais revenus. Adel Attalah tient ses comptes : "Depuis la fin de la guerre (de Gaza), nous avons eu plus de deux cents incidents. Quatre pêcheurs ont été tués, et vingt blessés. Il ne se passe plus de jour sans qu'un pêcheur soit arrêté ou blessé. Or nous n'avons pas d'instruments de navigation, comment voulez-vous que nous respections la zone des 3 milles ?" Le 31 août, assure-t-il, la marine israélienne a ouvert le feu sur un chalutier, qui a pris feu. Celui-ci a été remorqué à terre, et le gouvernement du Hamas a remboursé 20 000 dollars (13 600 euros) au patron-pêcheur.

Longuement sollicité par Le Monde, l'état-major des forces israéliennes (IDF) a fini par donner une réponse (avant de connaître les questions...). "Occasionnellement, les forces navales peuvent ouvrir le feu sur des bateaux qui ne s'identifient pas ou qui se trouvent dans des zones interdites, nourrissant ainsi la suspicion." Le 13 avril, rappelle IDF, un bateau de pêche rempli d'explosifs s'est approché d'un détachement naval israélien, à 300 mètres du rivage, et il a été détruit. Le 31 août, la marine israélienne a ouvert le feu "sur un bateau suspect, qui a rapidement pris feu, justifiant le soupçon qu'il y avait peut-être une forme de munition ou d'explosif à bord".

Un officier israélien ajoute qu'il peut arriver que des pêcheurs soient conduits à Ashdod "pour y être questionnés, avant d'être relâchés". Mais Nizar Ayash n'en démord pas : "Les Israéliens essaient de nous étrangler avec leur blocus : plus rien ne rentre à Gaza. Cela ne suffit pas : maintenant, ils étranglent la mer..."
Laurent Zecchini

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Le 5 novembre 2009


Carte ONU de la zone de pêche Gaza

Lorsqu’on regarde cette carte côtière, il saute aux yeux que le peuple de Gaza n’a aucun moyen pour réussir une industrie de la pêche commercialement viable. Elle s’est maintenant effondrée et tout le stock de poisson proche de la côte est épuisé.

Cette carte est une carte officielle de l’ONU mais que signifie-t-elle ? Il en va de même de la côte où la Palestine (qui fut naguère une grande communauté pleine de vie) est à présent réduite à de petites enclaves.
Cette politique dite des deux états est une farce absolue, avec la Cisjordanie elle-même devenue quasi deux états (Israéliens - Palestiniens).

Considérons brièvement le désastre qui a frappé les pêcheurs de Gaza et la manière dont les Israéliens (avec l’aide de l’Autorité Palestinienne) ont à présent pris le contrôle total de toutes les eaux en offshore.....

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Le 16 décembre 2009


Cinq pêcheurs palestiniens ont été arrêtés par la marine israélienne au large de la bande de Gaza, a-t-on appris mercredi auprès de témoins et des services de sécurité palestiniens.

Selon une porte-parole de l'armée israélienne, cinq hommes avaient été arrêtés mardi après avoir quitté une zone de pêche désignée par la marine israélienne et refusé d'obtempérer à ses ordres. Elle a ajouté qu'ils avaient été relâchés mercredi.

La bande de Gaza est soumise à un strict blocus israélien, y compris maritime, depuis sa prise de contrôle par le mouvement islamiste palestinien Hamas en juin 2007.

Israël, qui en contrôle l'accès par mer et air, a réduit la zone de pêche, qui était de 20 milles marins (environ 37 km) en vertu des accords d'Oslo de 1993 (qui débouchèrent sur la création de l'Autorité palestinienne), à 3 milles (environ 5,50 km) aujourd'hui.

Gaza-ville compte à elle seule 1.400 pêcheurs sur les 3.500 qui exercent le long des 40 kilomètres de littoral de la bande de Gaza.

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Le 25 février 2010


Sami al-Qouqa (à droite) a perdu sa main gauche lorsque son bateau de pêche a été attaqué par une canonnière israélienne le 12 mars 2007. Il discute avec ses amis pêcheurs dans le port de Gaza

Sami al-Qouqa, un ancien pêcheur de 30 ans qui habite le camp de réfugiés al-Shati, dans le nord de Gaza, a perdu sa main gauche quand son bateau de pêche a été attaqué par une canonnière israélienne le 12 mars 2007. L’incident a été documenté par le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR).

« J’étais sur mon petit bateau de pêche en eaux palestiniennes quand deux navires de guerre israéliens se sont approchés. L’un des hommes a crié : ‘Partez ou on vous tue !’ J’ai d’abord refusé, et ils ont commencé à me tirer dessus. L’un d’eux a réussi à me toucher et j’ai été sérieusement blessé à l’avant-bras et la main gauches », a dit M. al-Qouqa à IRIN.

Il a été amené à l’hôpital al-Shifa, à Gaza, où des….

Les accords d’Oslo, une déclaration de principe signée en 1993 par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Israël, autorisaient les pêcheurs de Gaza à s’aventurer jusqu’à 20 miles nautiques des côtes. Toutefois, depuis le début de la seconde Intifada, en 2000, la marine israélienne a imposé une limite de trois miles et l’a rigoureusement fait respecter depuis la guerre de l’an dernier. Elle affirme que cette mesure est nécessaire pour faire cesser l’introduction illégale d’armes dans la bande de Gaza.....

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Le 30 mars 2010


Activité ancestrale du vieux port de la ville de Gaza, l’industrie de la pêche tient une place prépondérante dans la Bande de Gaza. Cependant, le secteur a considérablement souffert depuis 2000 et la reprise des combats. La règle interdisant aux bateaux palestiniens de naviguer au delà de cinq kilomètres des côtes et le blocus économique depuis 2007 limitent l’importation des matériels nécessaires à la pêche. ACTED a entamé en novembre 2009 un projet visant à restaurer les moyens de subsistance des pêcheurs, avec le soutien financier de Cités Unies France.

Le camp de réfugiés de la plage de Gaza est un quartier dense, situé entre la ville de Gaza et la mer Méditerranée. Le taux de chômage y est très élevé et les conditions de vie difficiles. Etabli en 1948, le lotissement du camp de la plage devait initialement être temporaire. Aujourd’hui, malgré un coucher de soleil radieux sur la corniche de Gaza, les maisons s’y entassent, s’enchevêtrant dans un labyrinthe de ruelles encombrées de sable, d’ordures et d’eaux usées.

Comme beaucoup d’habitants, Hani Al Amoudi, 51 ans, a toujours été pêcheur. Il n’a toutefois pas connu d’activité constante depuis que son bateau a été endommagé sur une plage rocheuse il y a 20 ans. Alors qu’il nous montre son lieu de résidence, Hani semble dépité. Il soupire et secoue la tête…..

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Le 25 avril 2010


Le 2e Printemps de la Palestine se déroulera le week-end prochain. À cette occasion, le comité de jumelage avec Rashidiyé lance un appel en faveur des pêcheurs de ce camp.

Le comité de jumelage Douarnenez-Rashidiyé organise son deuxième Printemps de la Palestine le week-end prochain. Cette manifestation a pour volonté de sensibiliser le plus grand nombre aux conditions de vie difficile des habitants du camp de réfugiés palestiniens au sud Liban…..

Marin pêcheur, un métier interdit

«Le métier de marin pêcheur figure sur la liste des 70 métiers interdits aux Palestiniens par la loi libanaise, rappelle Monique Prévost. Les pêcheurs de Rashidiyé ne peuvent pas posséder de bateaux et, pour pêcher, ils sont obligés de plonger dans une eau dont la température en hiver est insuffisante pour leur permettre d'exercer leur métier. Pour leur venir en aide, nous lançons une opération de récupération de combinaisons de plongée. Ces combinaisons permettraient aux pêcheurs de travailler dans des conditions moins pénibles et de gagner un peu mieux leur vie».

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Le 14 juin 2010


Les Israéliens autorisent le transfert de certains produits dans la bande de Gaza. Mais leur stricte sélection et les restrictions imposées à une activité essentielle comme la pêche sont un frein à tout projet de développement économique.

« Ceux-là viennent d’Israël. Les sardines au fond, on les a pêchées cette nuit. Il y en a aussi qui sont ramenés d’Égypte. » Devant son échoppe du marché aux poissons, ce commerçant gazaoui désigne chaque espèce par sa provenance  : quelques pièces de sar, de rouget, alignées au sol dans de la glace. Trois ans après le début du blocus imposé par Israël, cette bande de terre qui longe la mer réussit le tour de force d’être devenue un importateur net de poissons. Une partie passe par les tunnels depuis l’Égypte, mais la majorité est importée… d’Israël  ! Au port, à quelques dizaines de mètres en contrebas de la criée, la plupart des barques sont là. Ahmed Elass est assis avec sa famille à l’ombre d’un auvent de fortune, à côté de ses filets. « Cette nuit, ils ont tiré vers 4 heures, explique le pêcheur. Ils disent qu’on a le droit d’aller jusqu’à 3 milles, mais en réalité, dès qu’on dépasse 
2 milles, ils font des problèmes. » Au fil des ans, la surface autorisée aux pêcheurs de Gaza s’est réduite comme peau de chagrin. De 20 milles nautiques lors des accords d’Oslo, la limite est descendue à 10 milles au moment de la seconde Intifada, avant de tomber à 3 milles (5 kilomètres) aujourd’hui.

Une relation inhumaine autant que cynique.

À cette distance, les filets ne ramènent que de petits poissons, principalement des sardines, et de moins en moins, car après toutes ces années de restriction, les eaux côtières sont surexploitées. Selon la FAO, la pêche a diminué de 47 % entre 2008 et 2009. « On ne ramène plus que 300 à 400 kg par jour. À 4 shekels le kilo, il faut encore enlever le prix de l’essence, des filets », soupire Ahmed qui partage le maigre butin restant avec ses deux frères. Comme lui, les 3 500 pêcheurs de Gaza ont aujourd’hui le plus grand mal à continuer à travailler et, alors que la mer devrait tirer l’économie du territoire, ce sont les importations israéliennes de poissons qui explosent. Quatre tonnes en novembre 2008, 32 tonnes en octobre 2009, selon le Palestinian Trade Center.....

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Le 2 août 2010


Se lever avant l'aube et aller pêcher dans des eaux sillonnées par la marine israélienne pour subvenir aux besoins de sa famille, c'est le lot quotidien des pêcheurs de Gaza. Ce qui est moins commun, c'est quand la barque est barrée par des jeunes filles. Madeleine et Rim Koulab sont sans doute les deux seules pêcheuses de la bande de Gaza, un territoire palestinien sous contrôle des islamistes du Hamas où il est plutôt rare de voir des femmes se baigner dans la mer. Mais Madeleine, 16 ans, et sa petite soeur de 13 ans n'ont guère d'autre choix depuis que leur père a été frappé il y a dix ans de paralysie. "Comment pourrions-nous survivre sans attraper des poissons alors que notre père ne peut pas travailler ?", explique l'aînée en vidant son filet de la modeste prise du jour.

"La vie est dure. Il faut bien que des filles aillent pêcher malgré les risques", dit-elle en versant les poissons dans un seau sous le regard du père, Mohammed, 52 ans, qui choisit ce qui ira à la famille et ce qui sera vendu. Les trois kilos de sardines et de friture rapporteront six euros et serviront à nourrir les cinq membres de la famille Koulab jusqu'au lendemain. Les deux filles portent des jeans, des chemises à manches longues et ont la tête couverte d'un foulard, même pour nager, conformément aux codes vestimentaires stricts en vigueur à Gaza. Pour pouvoir continuer leurs études, elles ne pêchent que deux heures par jour, emportant avec elles dans un sac leur uniforme scolaire. Accompagnées de leur frère Khayed, 14 ans, elles s'éloignent jusqu'à deux kilomètres de la côte, dans une barque en bois, et de temps à autre plongent pour aller surveiller leurs filets.

Des embarcations plus grosses peuvent s'aventurer au large, où la mer est poissonneuse, mais les bâtiments de guerre israéliens veillent au blocus maritime et interdisent de naviguer au delà de trois milles (5,5 km) de la côte….

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Le 7 décembre 2011

Gaza. Des pêcheurs palestiniens condamnés à pêcher à pied !!!


Israël installe des barrières maritimes aux pêcheurs de Gaza (xinhua)

Israël transforme actuellement les frontières maritimes de Gaza en faits imposés en marquant la zone dans laquelle les pêcheurs palestiniens sont autorisés à pêcher, ont dénoncé mercredi les autorités du Hamas.

Ces dernières 24 heures, des bateaux armés israéliens mettaient en place les limites maritimes, accordant aux pêcheurs un espace de travail de trois miles nautiques, a déclaré le ministère de l'Agriculture du Hamas dans un communiqué.

"Cela servira à justifier que l'on tire sur les pêcheurs si ces derniers dépassent cette ligne", a indiqué le communiqué.

Les Accords d'Oslo, qui ont permis la création de l'Autorité nationale palestinienne, ont accordé aux habitants de Gaza une frontière maritime de 20 miles nautiques.

Israël a réduit l'espace de pêche lors du siège sur Gaza imposé par l'Etat hébreu pour isoler le Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007.

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