Nos pays industriels sont de grands émetteurs de gaz à effet de serre. Pour remplir les conditions du protocole de Kyoto, nos pays se rachètent de leurs pollutions en négociant des droits à polluer avec les pays du Sud et notamment la Chine. L'Allemagne, qui malgré son programme éolien ambitieux, émet toujours de grandes quantités de CO2, envisage de fertiliser l'océan !
Lire le très bon article de Denis Delbecq, un ancien de Libé : Polluons gaiement, la Chine encaisse les bénéfices, qui explique comment des industriels du Nord continuent à cracher du gaz carbonique tout en finançant, pour compenser, des projets dits “propres” au Sud : le fameux "Mécanisme de développement propre" (CDM). "L’Allemagne est l’un des grands bailleurs de fonds de l’énergie chinoise. Notre voisin se débat avec avec le carbone recraché par ses centrales à charbon. Faute d’une action énergique pour faire baisser la demande d’électricité, le boom spectaculaire de l’éolien allemand n’a pas permis de réduire l’usage du charbon. les électriciens se ruent donc sur le système de CDM pour honorer leurs engagements."
Vive polémique autour de la fertilisation des océans
Les ministères allemands de l'Environnement et de la Recherche s’affrontent à propos d'une mission scientifique qui vise à répandre du sulfate de fer dans les océans afin d'évaluer le potentiel de ces derniers comme réservoir de carbone, en y favorisant la croissance du phytoplancton.
Le bateau Polarstern, de l'Institut de recherche polaire allemand Alfred Wegener (AWI), a quitté le Cap le 7 janvier 2009 -avec 48 scientifiques à bord dont trente de nationalité indienne. Il est parti repérer les zones où seront déversées six tonnes de sulfate de fer devant favoriser le développement du phytoplancton sur une surface de 300 km² de l'océan austral, entre la Patagonie argentine et l''Antarctique.
Des sociétés privées projettent d'accroître la capture de CO2, via cette stimulation de la chaîne alimentaire océanique, pour commercialiser ainsi les crédits carbone. Le ministère de l'Environnement a demandé à celui de la Recherche « d'arrêter immédiatement » ce projet germano-indien baptisé Lohafex.
Selon le ministère de l'Environnement, l'expérience est « en contradiction avec le moratoire contre la fertilisation artificielle des océans décidé lors de la Conférence de l'Onu sur la biodiversité en mai à Bonn, avec le soutien prononcé du ministre de l'Environnement Sigmar Gabriel ».
Source : à partir de RFI Science (avec Yves Collos, chercheur au CNRS-Université Montpellier II-Ifremer)
Deux jours plus tard ...
"Voilà qui va donner du baume au cœur aux club des écopeurs de gaz carbonique à la petite cuiller. En une semaine, deux «bonnes nouvelles» sont venues les réconforter. Lundi, le gouvernement allemand a finalement donné le feu vert à son navire scientifique qui pourra donc actionner ses sulfateuses pour disséminer du fer sur deux cent kilomètres carrés d’océan austral, et étudier son effet sur la croissance du plancton et sur la séquestration du gaz carbonique dans l’océan. Le Polarstern rongeait son frein après que Berlin avait décidé de suspendre les opérations. Le comité d’experts chargés d’évaluer la légalité de l’expérience vis a vis des textes de la Convention de l’ONU sur la biodiversité a finalement lavé l’expérience de tout soupçon." (Effet de Terre) Voir l'article complet de Denis Delbecq : Oyez oyez bonnes gens, le climat est sauvé. Vive la pollution!
****************************
Le 19 octobre 2012
Réchauffement climatique : Il est interdit de brumiser
l’atmosphère...
Lors de la 11e Conférence des Parties à la Convention de la
Diversité Biologique à Hyderabad (Inde), la communauté internationale a prorogé
le moratoire sur la géo-ingénierie.
Il est donc interdit de brumiser l’atmosphère de sulfates
pour imiter les volcans. Interdit aussi de blanchir les nuages en les
aspergeant de gouttelettes d’eau de mer. Interdit enfin d’envoyer des miroirs
dans l’espace pour renvoyer dans le cosmos une fraction de l’énergie solaire.
Bref, pas question de refroidir le réchauffement climatique par des moyens
techniques que n’aurait pas renié le docteur Folamour.
Russ George persiste à fertiliser la mer....
Depuis son chalutier, Russ George a déversé en juillet
dernier plusieurs dizaines de tonnes de limaille de fer dans le Pacifique. But
de cette «fertilisation marine»: créer un gigantesque bloom de phytoplancton
pour absorber le CO2 atmosphérique. En espérant qu’à la mort des micro-algues,
le gaz carbonique ingéré soit précipité dans les grands fonds océaniques, avant
d’être transformé en carbonates. Un processus qui n’a jamais été validé
scientifiquement in situ.
En agissant ainsi, le récidiviste (Russ George dirigeait la
société Planktos qui, dans les années 2000, voulait industrialiser la
fertilisation marine) est devenu hors-la-loi. D’abord, pour avoir soutiré 1
million de dollars (768.000 euros) à une communauté indienne en lui faisant
miroiter que son système de séquestration marine allait générer des crédits
carbone, révèle l’ONG ETC Group. Ce qui est tout à fait faux. Aucun texte,
onusien ou national, ne prévoit de rémunérer de quelque nature que ce soit
d’apprentis «géo-ingénieurs».
D’autre part, en se livrant à une expérience de
géo-ingénierie, ce pirate des mers et du climat viole les conventions de
Londres (sur la pollution marine) et la Convention sur la biodiversité (CDB).
Lors de l’adoption du protocole de Nagoya, en 2010, [JDLE], la communauté
internationale a instauré un moratoire sur les expérimentations de
géo-ingénierie. Une mesure ratifiée depuis par le Parlement européen. D’après l’article
de Journal de l’environnement : Hyderabad:
la planète a eu chaud
**************************
Le 25 mars 2009
Fertilisation des océans : un prédateur s'invite à table
Destinée à tester la capacité des océans à stocker du CO2, l’expérience LOHAFEX de fertilisation de l’océan austral a quitté les quarantièmes rugissants avec des résultats… inattendus. La dispersion du fer sur une surface de 300 km2 a bien provoqué un bloom de microalgues mais a aussi attiré des prédateurs qui n’étaient pas prévus. Des petits crustacés ont profité de l’aubaine pour se repaître d’algues, réduisant les chances de voir le phytoplancton emporter avec lui au fond de l’océan une quantité importante de CO2 atmosphérique.
Destinée à tester la capacité des océans à stocker du CO2, l’expérience LOHAFEX de fertilisation de l’océan austral a quitté les quarantièmes rugissants avec des résultats… inattendus. La dispersion du fer sur une surface de 300 km2 a bien provoqué un bloom de microalgues mais a aussi attiré des prédateurs qui n’étaient pas prévus. Des petits crustacés ont profité de l’aubaine pour se repaître d’algues, réduisant les chances de voir le phytoplancton emporter avec lui au fond de l’océan une quantité importante de CO2 atmosphérique.
Le projet apporte de nouvelles données sur l’écosystème de l’océan austral, explique le communiqué de l’Institut allemand Alfred Wegener, coorganisateur de l’expédition avec l’Inde, mais réduit un peu plus les espoirs d’utiliser cet océan comme puits de carbone pour réduire l’effet de serre.
Des projets controversés de géo-ingénierie voulaient mettre à profit le stockage du CO2 par le phytoplancton, notamment les diatomées qui utilisent du carbone pour fabriquer leur exosquelette rigide. Le fer est un nutriment essentiel pour le développement de ces microalgues mais qui fait globalement défaut dans l’océan austral. D’où l’idée de fertiliser artificiellement les océans. La mission LOHAFEX embarquée à bord du Polastern, menée à grande échelle avec 39 jours de suivi, devait apporter une évaluation plus précise des effets de la fertilisation artificielle.
Cependant, faute d’acide silicique dans la zone de l’expérience, ce ne sont pas des diatomées qui se sont multipliées sous l’effet de la fertilisation, expliquent les chercheurs de LOHAFEX, mais des microalgues dépourvues de coquilles. Au bout de deux semaines, leur biomasse avait doublé mais le bloom s’est arrêté là : les amphipodes, petits crustacés de 1 à 3 cm faisant partie du zooplancton, se sont repus.
Conséquence : très peu de CO2 atmosphérique aura été capté par le phytoplancton au cours de cette expérience. D’autres études, s’intéressant elles aux phénomènes naturels de fertilisation, avaient déjà montré que la fertilisation est plus efficace quand elle est naturelle et que, de toute façon, la quantité de CO2 stockée par ce mécanisme est au final assez modeste. Source : NouvelObs.com - Cécile Dumas
Commentaires