Deux milliards de tonnes, c’est l’estimation de la biomasse de poissons dans le monde. Des poissons capturés à hauteur de 100 millions de tonnes chaque année pour le bien-être alimentaire. Mais aussi, des poissons capteurs de carbone pour le bien-être de la planète.
Villy Christensen, professeur à l’Université de Colombie Britannique (Canada), avec une équipe de scientifiques des États-Unis et du Royaume-Uni, a publié les premières estimations de la biomasse totale de poissons dans le monde dans la revue Science. « Nous nous sommes souvent dits qu’il y avait beaucoup de poissons dans la mer, mais quelle quantité ? Deux milliards de tonnes » selon Villy Christensen.
Les pêcheurs capturent 5% de la biomasse de poisson
« L'homme extrait moins de 100 millions de tonnes de poissons chaque année, environ 5% de la biomasse totale », dit Christensen. « Ce taux peut paraître faible mais près de la moitié des espèces vivent dans les grandes profondeurs, inaccessibles à l'homme. »
« Deux milliards de tonnes sont suffisants pour « soutenir » la pêche » dit Christensen. « Mais, il est nécessaire de différencier de la biomasse globale les stocks côtiers qui préoccupent actuellement les chercheurs. » « Les pêcheries, comme les forêts doivent être bien gérées.
Plus de poissons dans l’océan, c’est plus de poissons à manger, mais aussi plus de poissons pour lutter contre le changement climatique.
Le poisson piège le carbone
Les chercheurs ont également découvert un rôle majeur du poisson jusqu’alors méconnu, un rôle de tampon contre le changement climatique ; « les poissons boivent de l'eau salée, ils avalent donc beaucoup de calcium qu’ils éliminent sous la forme de concrétions rénales » dit Christensen. Nous connaissions le rôle du phytoplancton dans la fixation du carbone, nous savons maintenant que les poissons le fixent en excrétant une très grande quantité de calcium sous forme de granules semblables à de la craie, le carbonate de calcium. Ces pastilles sont appelés "gut rocks".
Villy Christensen, professeur à l’Université de Colombie Britannique (Canada), avec une équipe de scientifiques des États-Unis et du Royaume-Uni, a publié les premières estimations de la biomasse totale de poissons dans le monde dans la revue Science. « Nous nous sommes souvent dits qu’il y avait beaucoup de poissons dans la mer, mais quelle quantité ? Deux milliards de tonnes » selon Villy Christensen.
Les pêcheurs capturent 5% de la biomasse de poisson
« L'homme extrait moins de 100 millions de tonnes de poissons chaque année, environ 5% de la biomasse totale », dit Christensen. « Ce taux peut paraître faible mais près de la moitié des espèces vivent dans les grandes profondeurs, inaccessibles à l'homme. »
« Deux milliards de tonnes sont suffisants pour « soutenir » la pêche » dit Christensen. « Mais, il est nécessaire de différencier de la biomasse globale les stocks côtiers qui préoccupent actuellement les chercheurs. » « Les pêcheries, comme les forêts doivent être bien gérées.
Plus de poissons dans l’océan, c’est plus de poissons à manger, mais aussi plus de poissons pour lutter contre le changement climatique.
Le poisson piège le carbone
Les chercheurs ont également découvert un rôle majeur du poisson jusqu’alors méconnu, un rôle de tampon contre le changement climatique ; « les poissons boivent de l'eau salée, ils avalent donc beaucoup de calcium qu’ils éliminent sous la forme de concrétions rénales » dit Christensen. Nous connaissions le rôle du phytoplancton dans la fixation du carbone, nous savons maintenant que les poissons le fixent en excrétant une très grande quantité de calcium sous forme de granules semblables à de la craie, le carbonate de calcium. Ces pastilles sont appelés "gut rocks".
Rod Wilson, physiologiste à l'Université d'Exeter au Royaume-Uni et co-auteur précise : « les poissons osseux produisent de 40 millions à 110 millions de tonnes de carbonate de calcium par année. Ce qui représente 3% à 15% du montant total estimé. »
« Les émissions de dioxyde de carbone acidifient les océans ce qui perturbe le développement des récifs coralliens, des coquillages et des petits organismes tout en bas de la chaîne alimentaire » explique Christensen, « Les "gut rocks" produits par les poissons favorisent une élévation du pH de l'océan, ce qui le rend moins acide.
« Les océans sont un gros tampon contre les changements climatiques» dit Christensen. «Si nous n’avions que la terre, nous serions déjà frits. Ce sont les océans qui nous permettent de vivre. »
« Les émissions de dioxyde de carbone acidifient les océans ce qui perturbe le développement des récifs coralliens, des coquillages et des petits organismes tout en bas de la chaîne alimentaire » explique Christensen, « Les "gut rocks" produits par les poissons favorisent une élévation du pH de l'océan, ce qui le rend moins acide.
« Les océans sont un gros tampon contre les changements climatiques» dit Christensen. «Si nous n’avions que la terre, nous serions déjà frits. Ce sont les océans qui nous permettent de vivre. »
D'après Vancouver Sun et Nature News
Photo de NOAA : thons
Pour des informations complémentaires : Fish Guts Explain Marine Carbon Cycle Mystery (ScienceDaily)
Cent cinquante scientifiques mettent en garde contre l'acidification des océans
30/01/09
30/01/09
NICE (AFP) — Cent cinquante scientifiques originaires de 26 pays ont mis en garde vendredi à Nice contre les risques que l'acidification des océans, intensifiée par les émissions de gaz à effet de serre, fait courir aux éco-systèmes marins et à l'industrie de la pêche.
Dans une "déclaration de Monaco", rendue publique vendredi à Nice, les scientifiques soulignent que l'acidification des océans est en augmentation constante depuis 25 ans, qu'elle s'accélère, et que "des dégâts sévères" vont en résulter de façon imminente.
Les océans absorbent actuellement un quart du CO2 émis dans l'atmosphère par les activités humaines. La dissolution du CO2 dans l'eau produit de l'acide carbonique, qui augmente l'acidification des océans.
Ce processus a un impact direct sur certains organismes marins qui secrètent du calcaire, comme les moules, les huîtres ou les récifs coralliens, et un impact indirect sur la chaîne alimentaire marine et sur l'industrie de la pêche, ont expliqué les chercheurs qui ont présenté la déclaration à la presse.
En 2050, selon eux, le taux moyen de concentration de CO2 dans l'atmosphère pourrait facilement atteindre le double de la période pré-industrielle. Les récifs coralliens, où de nombreuses espèces viennent se reproduire, pourraient en conséquence diminuer d'un tiers d'ici 2050.
Des espèces, comme les escargots ptéropodes, qui constituent la nourriture principale des saumons dans l'Atlantique nord, sont directement menacés.
La déclaration de Monaco a été élaborée à la suite d'une décision prise lors du deuxième symposium sur l'Océan, qui s'est tenu du 6 au 9 octobre 2008 dans la principauté monégasque en présence de 250 chercheurs.
Le texte appelle les décideurs politiques à soutenir les efforts de recherche sur l'acidification et à développer d'urgence "des plans ambitieux pour limiter de façon drastique les émissions" de gaz à effet de serre.
Dans une "déclaration de Monaco", rendue publique vendredi à Nice, les scientifiques soulignent que l'acidification des océans est en augmentation constante depuis 25 ans, qu'elle s'accélère, et que "des dégâts sévères" vont en résulter de façon imminente.
Les océans absorbent actuellement un quart du CO2 émis dans l'atmosphère par les activités humaines. La dissolution du CO2 dans l'eau produit de l'acide carbonique, qui augmente l'acidification des océans.
Ce processus a un impact direct sur certains organismes marins qui secrètent du calcaire, comme les moules, les huîtres ou les récifs coralliens, et un impact indirect sur la chaîne alimentaire marine et sur l'industrie de la pêche, ont expliqué les chercheurs qui ont présenté la déclaration à la presse.
En 2050, selon eux, le taux moyen de concentration de CO2 dans l'atmosphère pourrait facilement atteindre le double de la période pré-industrielle. Les récifs coralliens, où de nombreuses espèces viennent se reproduire, pourraient en conséquence diminuer d'un tiers d'ici 2050.
Des espèces, comme les escargots ptéropodes, qui constituent la nourriture principale des saumons dans l'Atlantique nord, sont directement menacés.
La déclaration de Monaco a été élaborée à la suite d'une décision prise lors du deuxième symposium sur l'Océan, qui s'est tenu du 6 au 9 octobre 2008 dans la principauté monégasque en présence de 250 chercheurs.
Le texte appelle les décideurs politiques à soutenir les efforts de recherche sur l'acidification et à développer d'urgence "des plans ambitieux pour limiter de façon drastique les émissions" de gaz à effet de serre.
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