Bien que l'Afrique ait réussi à éviter les conflits sur les cours d'eau partagés, elle aura besoin d’une diplomatie plus grande pour maintenir cette paix puisqu’une nouvelle étude indique que les changements climatiques auront une incidence sur la productivité alimentaire.
"Les changements climatiques introduisent un nouvel élément d'incertitude juste au moment où les gouvernements et les donateurs commencent à avoir des discussions plus ouvertes sur le partage des ressources en eau et à envisager des investissements à long terme pour renforcer la production alimentaire", a déclaré Alain Vidal, directeur du Programme de défi pour l'eau et l’alimentation (CPWF) du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), à plus de 300 délégués participant au troisième Forum international sur l'eau et l'alimentation qui se tient à Pretoria, en Afrique du Sud, du 11 au 18 novembre.
Le GCIAR réunit les organisations de recherche agricole avec les donateurs.
"Pour éviter que cette incertitude sape les accords et engagements clé, les chercheurs doivent développer une base fiable pour des décisions, qui prenne en compte les effets variables des changements climatiques sur les bassins fluviaux".
Des scientifiques à ce forum mondial de l'eau ont ajouté que les changements climatiques augmenteront la pression de l'eau sur les bassins déjà sous pression du Limpopo, du Nil et de la Volta, dont dépendent plus de 300 millions de personnes.
Vidal a indiqué que de nouveaux aperçus sur l'effet des changements climatiques sur les bassins fluviaux demandent que l’on repense les hypothèses concernant la disponibilité de l’eau. Toutefois, un investissement dans la recherche, pour soutenir les politiques de l'eau adoptées avec prévoyance, donnera aux décideurs les informations dont ils ont besoin pour relever les défis introduits par les changements climatiques qui pourraient autrement entraver les accords et investissements dans la sécurité alimentaire, a-t-il expliqué.
Dans le cadre d'un projet de recherche mondiale sur cinq ans, des scientifiques, venus de plus de huit grandes institutions de recherche à travers le monde, ont examiné l’effet potentiel que les températures plus élevées et le changement des précipitations - causés par les changements climatiques - auraient sur les bassins fluviaux dans le monde en 2050. Les scientifiques du CPWF affirment que certains scénarios troublants ont émergé pour des parties de l'Afrique, particulièrement dans le bassin du Limpopo, en Afrique australe, qui abrite 14 millions de personnes.
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Les résultats qui seront présentés à ce forum mondial indiquent que les changements climatiques pourraient également introduire des incertitudes dans la politique de l'eau du bassin du Nil. L'analyse du CPWF montre que des températures plus élevées - les températures devraient augmenter de deux à cinq degrés Celsius d'ici à 2050 - pourraient entraîner une augmentation de l'évaporation de l'eau et "réduire l’équilibre de l’eau du bassin du haut Nil bleu".
Busani Bafana Pretoria, Afrique du Sud, 17 novembre 2011 pour IPS
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