Jadis les pays riches faisaient usage de la force pour s’emparer de ressources alimentaires. Aujourd’hui ils utilisent les échanges commerciaux. Les populations les plus affamées du monde sont les perdantes d'un colonialisme alimentaire qui gouverne les relations entre les pays riches et les pays pauvres.
Article de George Monbiot publié mardi 26 août dans le quotidien britannique The Guardian.
Dans son livre, Late Victorian Holocausts (NDRL : Les derniers holocaustes de l'ère victorienne), Mike Davis raconte l’histoire de la famine qui a sucé le sang de l’Inde dans les années 1870. La famine débute quand une sécheresse, causée par El Nino, dévaste les cultures du plateau de Deccan. Alors que la faim frappe le pays, le vice-roi Lord Lytton supervise l’exportation vers la Grande Bretagne d’une quantité record de 6,4 millions de quintaux de blé. Pendant que Lytton vit dans la splendeur impériale et qu’il commandite, entre autres extravagances, « le plus colossal et le plus cher repas de l’histoire du monde », entre 12 millions et 29 millions de personnes meurent. Seul Staline organisera une famine comparable.
Maintenant, un nouveau Lord Lytton cherche à manigancer un autre détournement de nourriture. Alors courtisan préféré de Tony Blair, Peter Mandelson avait souvent donné l’impression qu’il était prêt à tout pour plaire à son maître. Aujourd’hui, il est commissaire européen au Commerce Extérieur. Depuis ses somptueux bureaux de Bruxelles et de Strasbourg, il espère imposer un traité qui permettra à l’Europe d’enlever le pain de la bouche de certains des habitants des pays les plus pauvres.
70 % des protéines mangées par les sénégalais proviennent du poisson. Traditionnellement moins chères que les autres produits d’origine animale, cela permet de nourir une population dont le Human development index (NDRL : Indicateur du développement humain sur la base de trois critères : la longévité, la connaissance et le niveau de vie) est proche du bas de l’échelle. Au Sénégal, un travailleur sur six est employé par l’industrie du poisson ; et environ les deux tiers de ces travailleurs sont des femmes. Au cours des trente dernières années, leur moyen de subsistance s’est effondré au fur et à mesure que les autres nations ont pillé les stocks sénégalais. L’Union Européenne a deux gros problèmes de pêche. Le premier c’est que ses propres pêcheries ne peuvent plus répondre à la demande européenne, en partie à cause de son incapacité à les gérer correctement. Le second c’est que les gouvernements n'osent pas s’opposer à leur lobbies de la pêche et désarmer les navires excédentaires. Suite...
Maintenant, un nouveau Lord Lytton cherche à manigancer un autre détournement de nourriture. Alors courtisan préféré de Tony Blair, Peter Mandelson avait souvent donné l’impression qu’il était prêt à tout pour plaire à son maître. Aujourd’hui, il est commissaire européen au Commerce Extérieur. Depuis ses somptueux bureaux de Bruxelles et de Strasbourg, il espère imposer un traité qui permettra à l’Europe d’enlever le pain de la bouche de certains des habitants des pays les plus pauvres.
70 % des protéines mangées par les sénégalais proviennent du poisson. Traditionnellement moins chères que les autres produits d’origine animale, cela permet de nourir une population dont le Human development index (NDRL : Indicateur du développement humain sur la base de trois critères : la longévité, la connaissance et le niveau de vie) est proche du bas de l’échelle. Au Sénégal, un travailleur sur six est employé par l’industrie du poisson ; et environ les deux tiers de ces travailleurs sont des femmes. Au cours des trente dernières années, leur moyen de subsistance s’est effondré au fur et à mesure que les autres nations ont pillé les stocks sénégalais. L’Union Européenne a deux gros problèmes de pêche. Le premier c’est que ses propres pêcheries ne peuvent plus répondre à la demande européenne, en partie à cause de son incapacité à les gérer correctement. Le second c’est que les gouvernements n'osent pas s’opposer à leur lobbies de la pêche et désarmer les navires excédentaires. Suite...
Source : DDmagazine
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