Fléchissement dramatique de la production halieutique
10 novembre 2008, Dushanbe, Tadjikistan/Rome - La production halieutique dans les républiques d’Asie centrale et du Caucase a dégringolé dans les années qui ont suivi l’éclatement de l’Union soviétique. Aujourd’hui, les secteurs de la pêche et de l’aquaculture de la région traversent une crise, a mis en garde la FAO aujourd’hui. Neuf états membres* de la FAO d’Asie centrale et du Caucase se réunissent au Tadjikistan aujourd’hui pour examiner la situation et formuler une riposte coordonnée.
10 novembre 2008, Dushanbe, Tadjikistan/Rome - La production halieutique dans les républiques d’Asie centrale et du Caucase a dégringolé dans les années qui ont suivi l’éclatement de l’Union soviétique. Aujourd’hui, les secteurs de la pêche et de l’aquaculture de la région traversent une crise, a mis en garde la FAO aujourd’hui. Neuf états membres* de la FAO d’Asie centrale et du Caucase se réunissent au Tadjikistan aujourd’hui pour examiner la situation et formuler une riposte coordonnée.
Baisses dramatiques
Entre 1989 et 2006, la production annuelle des pêches intérieures et de l’aquaculture au Kazakhstan, Turkménistan et Ouzbékistan ont subi des contractions allant de 60 à 72 pour cent. Durant la même période, la production du Tadjikistan a chuté de 94 pour cent, celle du Kirghizstan de 98 pour cent. L’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie ont également déploré des réductions de la production halieutique (respectivement 92 %, 81 % et 98 %).
La consommation de poisson dans toute la région s’établit désormais à moins d’un kilo par habitant et par an. Les produits de la pêche ont quasiment disparu de l’alimentation de la population. Si les données historiques sur la consommation de poisson dans la région sont rares, les chiffres de l’Ouzbékistan montrent que les niveaux de consommation par habitant de 5 à 6 kg/habitant/an étaient relativement courants dans les années 80. La consommation moyenne mondiale de poisson s’établit à environ 16 kg par habitant et par an.
Les facteurs responsables
Selon un rapport de référence préparé par la FAO pour la réunion de cette semaine, de multiples facteurs entrent en ligne de compte pour expliquer cet effondrement. Citons notamment:
• la surpêche et la mauvaise gestion;
• de fortes contractions des investissements dans la recherche et les installations de production;
• une réduction des dépenses pour l’entretien des flottes et des écloseries;
• une mauvaise gestion des plans d’eau et autres problèmes écologiques, y compris la pollution des cours d'eau;
• un manque d’investissement pour moderniser les équipements de transformation et de commercialisation.
Une autre étude de la FAO datant de 2007 a constaté que la privatisation des pêches et de l’aquaculture lors de l’éclatement de l’URSS fut trop rapide et rongée par la corruption, portant à une mauvaise gestion des secteurs. L’Organisation des Nations Unies observe que le braconnage est répandu dans les eaux continentales de la région et que la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (IUU) est un problème généralisé qui touche également le secteur piscicole. La réunion des États membres* de la FAO d’Asie centrale et du Caucase s’achèvera le 12 novembre. Elle pourrait aboutir à des mesures initiales de création d’un organe intergouvernemental pour piloter les efforts de sauvetage des pêches et de l’aquaculture et promouvoir leur développement durable futur.
L’importance de la coopération régionale
Il manque une collaboration régionale dans le secteur des pêches en Asie centrale depuis près de vingt ans, selon Ndiaga Gueye, Chef du Service des istitutions internationales et de liaison de la FAO. "Dans des situations comme celle de l’Asie centrale et du Caucase, les pays manquent des capacités de développer leurs propres secteurs", affirme-t-il. "Mais des exemples d’autres régions, tels que le Réseau des centres d’aquaculture en Asie-Pacifique et la Commission générale des pêches pour la Méditerranée, montrent que la collaboration régionale peut être extrêmement fructueuse et relancer les efforts en vue du développement et de la gestion durables du secteur”, ajoute-t-il
Il manque une collaboration régionale dans le secteur des pêches en Asie centrale depuis près de vingt ans, selon Ndiaga Gueye, Chef du Service des istitutions internationales et de liaison de la FAO. "Dans des situations comme celle de l’Asie centrale et du Caucase, les pays manquent des capacités de développer leurs propres secteurs", affirme-t-il. "Mais des exemples d’autres régions, tels que le Réseau des centres d’aquaculture en Asie-Pacifique et la Commission générale des pêches pour la Méditerranée, montrent que la collaboration régionale peut être extrêmement fructueuse et relancer les efforts en vue du développement et de la gestion durables du secteur”, ajoute-t-il
La réunion de cette semaine est convoquée à l’invitation du gouvernement du Tadjikistan. La FAO, forte de sa vaste expérience de soutien à la collaboration régionale en matière de pêches et d’aquaculture, a co-parrainé la réunion et offre une assistance et des avis techniques aux pays concernés.
* Les pays suivants participent à la réunion: Arménie, Azerbaïdjan, Chine, Fédération de Russie, Georgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Turquie.
Source : FAO
Pour plus d'information : Le rapport de la FAO sur les pêches et l'aquaculture en Asie centrale (pdf, en anglais)
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