Pêche récréative. Daurade en migration : « Et vous savez ce qui a tout changé ? »


« Et vous savez ce qui a tout changé ? »

« Le téléphone portable ! »

« Quand les daurades sortent, en quelques minutes, tout Sète est au courant. Aujourd’hui les jours de sortie, c’est bondé. »

(Jean Brel, ancien pêcheur pointu aujourd’hui rangé des sapinous)

Les pêcheurs à la ligne ont fait le plein samedi. Semaine fructueuse, aussi, pour les pros…

Hier matin à la Pointe, ça sentait fort la daurade. Non par le nombre de pêcheurs à la ligne alignés face à La Plagette (ceux-là ont fait le plein samedi avant le gros “coup de sud”) mais plutôt du fait des professionnels qui y débarquaient encore des bacs pleins de poissons frétillants. Des daurades destinées à prendre illico le chemin d’un fourgon, d’une glacière ou du sac isotherme d’un “collègue”. Si les pêcheurs à la ligne étaient rares, quelques pros travaillaient encore au milieu du chenal pour poser ou récupérer capechades ou “ganguis”, sortes de filets rectangulaires utilisés en cette saison pour capturer la daurade. Et qui cette année ont été "bien garnis", estime Jean Brel, ancien pêcheur pointu aujourd’hui rangé des sapinous.

Les daurades quittent les lagunes à l’automne…


Après être arrivées au début du printemps dans les lagunes du littoral et y avoir passé tout l’été à se nourrir, les daurades migrent vers la mer. Elles sentent les prémices des premiers froids arriver, diront les anciens. Oui mais pas seulement. Elles sont sensibles aux cycles quotidiens d’éclairement solaire qui régressent, annonciateurs de l’automne et dont les effets sur leur métabolisme ont une conséquence directe liée à la survie de l’espèce. C’est la période de reproduction. Elles se rassemblent et attendent le « coup d’est » ou de tramontane pour se présenter devant les graus et remonter le « rentrant » (courant) pour rejoindre des eaux hivernales plus tempérées. 

Le mouvement migratoire de la daurade

Mais savez-vous qu’une fois la reproduction accomplie, les premiers rejetons de daurades que l’on appelle des larves, arrivent en bancs serrés (cohortes), courant février, au plus froid de l’hiver dans des eaux qui oscillent entre 7 et 8 ? A ce stade, ces petits poissons mesurent 12 mm en moyenne, sont transparents et puisent on ne sait où, l’énergie nécessaire pour lutter contre le froid, le mauvais temps et remonter les graus pour rejoindre les lagunes, bien avant l’arrivée de leurs parents. Cette migration hivernale leur sauve en partie la vie. Les prédateurs habituels des larves de poissons présents dans les graus que sont les gobies, les blennies et autres petits prédateurs, sont peu actifs, leur métabolisme biologique ralenti par le froid.

Une fois l’été passé dans la lagune, ce sont des « blanquettes » d’une quinzaine de centimètres qui sortent à l’automne. C’est une prouesse que réalisent ces larves. Leur exemple force le respect et devrait nous inciter à observer quelques règles, notamment celle de la fameuse taille minimale de capture (TMC). Il suffit d’épargner la « blanquette » pour retrouver l’année suivante une belle daurade de 600 à 700 grammes. Pour la daurade, la « TMC » est de 20 cm. Une autre règle, imposée à la pêche de loisir par l’arrêté du 17 mai : le marquage des poissons pêchés. Ce marquage s’effectue en coupant la partie inférieure de la queue du poison. Il est destiné à protéger les pêcheurs professionnels contre la vente illégale. Son non-respect peut entraîner de lourdes amendes. Enfin, tout au long de l’année, n’oublions pas de ramener nos déchets. Les micro-fragments de déchets constituent une pollution que l’on retrouve dans le plancton. Et au fait, qui mange le plancton ?

D'après Midi Libre : Sète. Pêche de la daurade : le calme après la tempête et Sète. Le départ des daurades, c’est pour bientôt...

Des pêcheurs amateurs, très performants...

Avec 20.400 tonnes, la pêche récréative se situerait à la deuxième place des ports de pêche, tout juste derrière Boulogne (26.699 tonnes débarquées en criée 2012) et devant Lorient (17.963 tonnes) suivi de Le Guilvinec (17.924 tonnes) !

Plus de 20.000 tonnes de daurades, bars et autres merlans pêchés par les amateurs

Les pêcheurs amateurs en mer sont 1,3 million en France, et ils n'ont rien à envier aux performances des professionnels: en 2012, ils ont capturé quelque 20.400 tonnes de poissons et crustacés, principalement du bar, indique lundi une étude de l'Ifremer.

Sur ces captures, les trois quarts ont été gardées (le reste est remis à l'eau), "soit 5% des prélèvements de la pêche professionnelle, dont la production est estimée à 310.000 tonnes", souligne l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer.

A raison de 9 millions de sorties de pêche par an, à bord d'un bateau ou du bord, les pêcheurs dits "récréatifs" ont surtout capturé des bars (3.200 tonnes), suivi du maquereau, du lieu jaune, de la seiche, du merlan et des dorades.

D'après cette étude menée entre 2011 et 2013, le pêcheur type est un homme (73%), âgé de 40 à 64 ans (plus de la moitié d'entre eux). Il s'adonne surtout à son hobby l'été, et dépense en moyenne 146 euros par an pour son équipement et 1.000 euros par an pour son embarcation (seuls 25% des pêcheurs en possèdent une). Cette étude a été menée par l'institut de sondage BVA, par téléphone, dans 16.000 foyers en France métropolitaine et un panel de 180 pêcheurs récréatifs en mer. Source : Marine-Océans / AFP

1,3 million de Français pratiquent la pêche récréative en mer

On connaît bien la pêche professionnelle, mais quid de la pêche récréative ? L’Ifremer a mené entre 2011 et 2013 une enquête avec l’aide de l’institut de sondage BVA. 16 000 foyers en France métropolitaine ont été interrogés par téléphone, ainsi qu’un panel de 180 pêcheurs récréatifs en mer. Tour d’horizon des résultats. Objectifs de l'étude: mieux connaître les pêcheurs récréatifs en mer, leurs pratiques et affiner l'estimation des captures. Suite et rapport sur le site de l'Ifremer

Philippe Favrelière (article écrit le 26 octobre 2011 et complété par l'étude d'Ifremer le 22 octobre 2013 (1400))

Autres articles :

Photographie wikipedia : Daurade royale

Pour aller plus loin...

Le 7 Novembre 2013

Pêche de loisir : les fédérations contestent l’enquête de l’Ifremer

Les pêcheurs plaisanciers français seraient 2,5 millions et non 1,3 million, estiment les fédérations...


Les cinq fédérations signataires de la charte pour une pêche de loisir éco-responsable dénoncent les résultats de l’enquête de l’Ifremer sur les prélèvements de la pêche de loisir, et déplorent ne pas avoir été associées à ce travail.

Source : Le Marin

Elles soulignent que les tonnages annoncés incluent les poissons relâchés vivants, alors que ceux des professionnels auxquels on les compare excluent les rejets. Elles estiment aussi « folkloriques » les conclusions sur les dépenses et le nombre de pêcheurs récréatifs en mer.

Les fédérations rappellent l’enquête BVA/Ifremer de 2009 qui estimait le prélèvement de la pêche de loisir « à près de 2 % du prélèvement global de la pêche professionnelle ». Avec « 2,5 millions de pêcheurs en mer » et « un poids économique considérable de près de 2 milliards d’euros par an ».

Communiqué de presse des 5 fédérations de pêche loisirs

L’Ifremer a publié récemment un communiqué sur les prélèvements et les dépenses relatives de la pêche de loisir. L’enquête sur laquelle s’appuie cet organisme parapublic a été commanditée par la DPMA sans en informer préalablement les fédérations concernées et n’a donc fait, contrairement à l’enquête BVA/Ifremer de référence, l’objet d’aucune concertation !

Ce type de comportement est totalement inacceptable et remet en cause l’esprit de concertation qui était jusqu’alors de mise dans les groupes de travail de la charte pour une pêche de loisir éco-responsable au sein desquels une telle démarche aurait dû évidemment être évoquée !

Nous allons donc intervenir auprès du ministre concerné pour que de tels comportements soient fermement condamnés, sanctionnés et proscrits.

Quant aux chiffres publiés et aux interprétations extravagantes qui en ont été faites, ils ne peuvent que susciter l’incompréhension voire l’hilarité des lecteurs. Les comparaisons entre la totalité des prises de la pêche de loisir sur l’ensemble du littoral et le tonnage professionnel enregistré en criée du seul port de Lorient sont évidemment absurdes et choquantes, chacun pourra noter le parti pris et l’esprit tendancieux de ceux qui en sont les auteurs !

Les tonnages annoncés concernant la pêche de loisir inclut les poissons relâchés vivants (No Kill) ! Par contre, en ce qui concerne la pêche professionnelle, les poissons vendus légalement ou illégalement hors criée et les rejets en mer dont ont sait qu’il sont extrêmement importants notamment pour les pêches au chalut (40 à 60%) ne sont eux pas pris en compte !

Cette accumulation de contre-vérités ne fait finalement que conforter les chiffres issus de l’enquête générale BVA/Ifremer parue en 2009 et confirme le faible niveau de prélèvement de la pêche de loisir estimé à près de 2% du prélèvement global effectué par la pêche professionnelle.

Quant aux chiffres annoncés sur les dépenses et sur le nombre de pêcheurs récréatifs en mer, ils apparaissent comme totalement folkloriques et en complète contradiction avec les chiffres contenus dans l’enquête de référence pourtant validés par l’Ifremer et par les services ministériels !

Les services d’Ifremer interrogés à ce sujet reconnaissent eux-mêmes que ces chiffres sont parcellaires et ne prennent pas en compte tous les pêcheurs ni toutes les dépenses. Alors pourquoi ne pas le dire clairement et pourquoi publier de telles informations qui jettent le doute et le discrédit sur ceux qui en sont à l’origine !

Amis plaisanciers et pêcheurs de loisir en mer, compte tenu des informations dont nous disposons, nous vous recommandons de vous en tenir à l’enquête générale BVA/Ifremer et aux grands chiffres qui en découlent : 2,5 millions de pêcheurs en mer pour un prélèvement extrêmement faible estimé à 2% du prélèvement global et un poids économique considérable de près de 2 milliards d’euros par an.

Les cinq fédérations signataires de la charte
FFPM – FNPPSF – FFESSM – FCSMP – UNAN

Cliquer Ici pour télécharger le Communiqué des 5 fédérations (FFPM - FNPPSF – FFESSM – FCSMP – UNAN)

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Le 27 Décembre 2013

Douarnenez. Les pêcheurs de la nuit

C'est une communauté un peu secrète qui se réunit la nuit tombée, en hiver, sur le port de Douarnenez. Les parkas et bonnets sont obligatoires pour affronter le froid, les rafales de vent, la pluie. Pendant des heures, les traqueurs de céphalopodes sont à poste.

Source : Le Télégramme par Ronan Larvor

Illustration : Calmar commun (= encornet ) Loligo Vulgaris de Hans Hillewaert dans Wikipedia

Plusieurs ports cornouaillais tolèrent chaque saison les pêcheurs d'encornets sur les quais. Rencontres sur le mur de la honte à Douarnenez, un vendredi soir glacial de décembre. Jean-Yves (*) avait averti. « Il faut arriver à la nuit tombée, quand la mer est calme, car une forte houle ou une mer agitée n'est pas favorable. Tu verras, sur le quai, il y a des gens de partout, toute la nuit. Moi, la nuit passée, je suis arrivé à 3 h. On dit que c'est mieux après minuit. À cette heure-là, il y a des ouvriers qui travaillent en trois huit et se changent les idées après le travail et aussi beaucoup de personnes d'origines étrangères : des Marocains, des Turcs, des Portugais, des Asiatiques. Assez peu de Douarnenistes. Beaucoup viennent de Quimper ». « Parfois il y a des frictions, commente un pêcheur. En général chacun a son emplacement, ses heures ou ses jours de pêche, en week-end ou pendant la semaine ».

« Au coude à coude »

Ils sont une vingtaine, vers 22 h, sur le quai. « Je m'installe le plus souvent au début du quai, près de ma voiture pour le matériel, explique Jeanne, une habituée douarneniste, une des rares femmes présentes. Le plus souvent, chacun reste à son emplacement. On s'y retrouve, on se connaît. Il y a parfois jusqu'à 80 pêcheurs sur les 150 m de digue, au coude à coude ». À côté d'elle et de ses collègues, deux jeunes. Frère et soeur. « J'habite sur le port, raconte Isabelle. Mon mari n'aime pas la pêche. Une fois les enfants couchés, je viens ici. Mais je ne reste pas trop longtemps s'il fait froid ». Retour vers Jeanne et quelques habitués douarnenistes. « En général, nous venons pour l'encornet de la mi-septembre à fin décembre ». Autour des cannes équipées de turlutte (un leurre et une couronne d'hameçons) fusent dans la faible lumière diffusée par de hauts lampadaires. Les encornets s'accrochent à ces appâts dont les spécialistes changent les couleurs selon la mer. Les céphalopodes s'entassent dans les sauts, perdant vite la belle couleur orangée qu'ils ont en sortant de l'eau, giclant leur encre qui viendra signer leur passage sur le quai.

Stocks en bon état

En trois ou quatre heures, le pêcheur peut ramener une douzaine de pièces, mais, pour une nuit, à se geler debout ou assis, on peut faire de 40 à 50 encornets. Il n'y a pas de quotas, ni même de taille réglementaire pour l'encornet. Tout juste est-il recommandé de les garder seulement au-dessus de 11 cm afin qu'ils aient pu se reproduire une fois. Les scientifiques qui étudient les stocks sont plutôt rassurants. Il n'y a pas de péril pour l'espèce qui, il est vrai, peut atteindre la taille de 10 cm en trois mois. De temps à autre, un gros s'accroche à la turlutte. « J'ai vu un gars sortir une pièce de 2,8 kg », confie Robert.Nous passons au groupe suivant : un duo. Les deux Portugais viennent le vendredi soir sur le port de Douarnenez depuis quatre ou cinq ans. « Cette nuit, ça mord, nous sommes satisfaits, dit Fernando. Les encornets, nous les consommerons frais demain. La préparation ? Je ne sais pas. C'est ma femme qui cuisine ». « Mais ça se conserve bien au congélateur », précise Jean-Yves.Isabelle est déjà rentrée. « Trop froid ». Les autres s'engoncent dans leur parka. « La pêche tu l'aimes ou tu la quittes » conclut Robert. Il restera jusqu'à 2 h, 3 h du matin, peut-être plus si ça mord.

* Certains prénoms ont été changés

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Le 5 mars 2014

La Commission présente une nouvelle stratégie européenne pour promouvoir le tourisme côtier et maritime


La Commission européenne a présenté le 20 février 2014 une nouvelle stratégie visant à promouvoir le tourisme côtier et maritime en Europe. Reconnaissant le potentiel de ce secteur en matière de croissance durable et de création d'emplois, la stratégie présente 14 mesures de l'UE destinées à aider les régions côtières et leurs entreprises à relever les défis auxquels elles sont confrontées et renforcer la position du secteur en tant que moteur essentiel de l'économie bleue de l'Union européenne. Ces mesures concrètes s'accompagnent d'une répartition des tâches que les États membres, les régions et les acteurs du secteur peuvent réaliser pour compléter ces mesures de l'UE.

Les mesures proposées consistent notamment à faciliter une coopération et un dialogue plus étroits en Europe entre tous les acteurs du tourisme côtier, à favoriser les partenariats public-privé, à promouvoir les compétences et l'innovation, à encourager l'écotourisme, et à créer un guide en ligne concernant les possibilités de financement afin de contribuer à stimuler l'investissement. Les États membres, les autorités régionales et le secteur auront un rôle clé à jouer dans l'élaboration et la mise en œuvre de ces mesures.

Mme Maria Damanaki, commissaire européenne chargée des affaires maritimes et de la pêche, a déclaré à ce propos: «Le tourisme côtier et maritime a été défini dans notre stratégie en faveur de la “croissance bleue” comme l'un des moteurs essentiels pour créer de la croissance et de nouveaux emplois, notamment dans nos régions côtières qui connaissent souvent un taux de chômage élevé. Ce secteur constituant la principale activité économique maritime et la base de l'économie d'un grand nombre de nos régions côtières, il est de notre responsabilité de l'aider à se développer et à prospérer.»

M. Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne et commissaire européen chargé de l'industrie, de l'entrepreneuriat et du tourisme, a quant à lui déclaré: «Je considère le tourisme comme un levier économique fondamental pour la croissance en Europe, autour duquel nous devons articuler des politiques spécifiques, cohérentes et intégrées. Une stratégie ciblée sur le tourisme côtier et maritime met en évidence le potentiel de ce secteur important du tourisme et le rôle qu'il peut jouer pour lutter contre le chômage, en particulier chez les jeunes.»

Malgré son incontestable potentiel, le secteur est confronté à un certain nombre de défis que la stratégie s'emploie à relever. Il s'agit notamment des lacunes en matière de données et de connaissances, de la volatilité de la demande, de la forte saisonnalité, du manque de compétences adéquates et d'innovation et des difficultés pour accéder au financement. Les mesures définies dans la stratégie présentée aujourd'hui visent à aider le secteur à surmonter ces obstacles et à créer un environnement qui attirera l'investissement. Ces mesures contribueront également à garantir la durabilité des activités du secteur, à préserver le patrimoine naturel et culturel, à engranger d'importants bénéfices économiques et avantages environnementaux et à rendre le secteur plus compétitif au niveau mondial.

Contexte
Le tourisme côtier et maritime, qui inclut le tourisme balnéaire et nautique, le tourisme de croisière et de navigation, constitue un moteur essentiel pour l'économie de nombreuses régions côtières et îles en Europe.

Il emploie près de 3,2 millions de personnes, génère un total de 183 milliards € en valeur ajoutée brute pour l'économie de l'UE et représente plus d'un tiers du produit brut de l'économie maritime. Le tourisme est un secteur en plein essor: en 2013, le nombre de nuitées passées dans des hôtels ou établissements similaires a atteint un niveau record de 2,6 milliards dans l'UE-28, soit une augmentation de 1,6 % par rapport à 20121.

L'exploitation du potentiel qu'offrent les côtes et les mers contribuerait à la prospérité et à la santé des régions côtières et de l'économie de l'UE en général, tout en garantissant un développement durable et à long terme de toutes les activités liées au tourisme.

La stratégie présentée aujourd'hui sera examinée lors d'une conférence organisée avec la collaboration de la présidence grecque le 10 mars à Athènes; elle rassemblera des administrations et des entreprises ainsi que d'autres parties intéressées. Les mesures concrètes seront mises en œuvre dans les mois à venir.

Source : Europa - 20 février 2014 

Pour de plus amples informations :

Page consacrée au tourisme côtier sur le site internet de la direction générale des affaires maritimes: http://ec.europa.eu/maritimeaffairs/policy/coastal_tourism/index_fr.htm

Page consacrée au tourisme sur le site internet de la direction générale des entreprises et de l'industrie: http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/tourism/index_fr.htm

http://ec.europa.eu/maritimeaffairs/documentation/studies/documents/study-maritime-and-coastal-tourism_en.pdf

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Questions et réponses sur la stratégie européenne pour le tourisme côtier et maritime



Source : Europa

Qu'est-ce que le tourisme côtier et maritime ?

Le tourisme côtier inclut le tourisme et les activités récréatives balnéaires (nage, surf, par exemple) et d'autres activités de loisirs dans les zones côtières (aquariums, par exemple). Le tourisme maritime couvre les activités aquatiques (navigation de plaisance, activités de croisière, sports nautiques, par exemple) et comprend l'exploitation des installations terrestres (affrètement, fabrication d’équipements et services).

Sur le plan géographique, on entend par régions côtières les régions situées en bordure de mer ou dont la moitié du territoire se trouve à moins de 10 km de la côte1. Le tourisme côtier et maritime a été mis en avant comme l'un des secteurs dotés d'un fort potentiel en matière de croissance et d’emploi dans la stratégie de l'UE en faveur de la croissance bleue.

Pourquoi la Commission se concentre-t-elle sur le secteur du tourisme côtier et maritime ?

En raison de son poids économique et de son incidence directe et indirecte sur les économies locales et régionales, le tourisme côtier et maritime présente un fort potentiel en matière d’emploi et de croissance, notamment pour les régions éloignées dans lesquelles l'activité économique est par ailleurs limitée. Toutefois, les destinations côtières sont confrontées à un certain nombre de défis qui ont une incidence sur la poursuite de leur développement. Bien que ces problèmes concernent aussi d’autres activités touristiques, ils sont accentués dans le cas du tourisme côtier et maritime :
  • fragmentation du secteur avec une forte proportion de PME;
  • accès au financement limité, voire inexistant;
  • manque d’innovation et de diversification;
  • accroissement de la concurrence mondiale;
  • volatilité de la demande et caractère saisonnier;
  • inadéquation des compétences et des qualifications;
  • pressions environnementales croissantes.

En 2010, la Commission, avec le soutien du Conseil et du Parlement européen, a publié la communication intitulée «l’Europe, première destination touristique au monde», qui fait référence à la nécessité d'élaborer une stratégie pour un tourisme côtier et maritime durable. La stratégie en faveur de la croissance bleue2 adoptée en 2012 a fait apparaître le tourisme côtier et maritime comme l’un des cinq domaines prioritaires dans «l’économie bleue» pour stimuler l’emploi dans les zones côtières.

Que propose la communication ?

Cette communication passe en revue les principaux défis auxquels le secteur est confronté et présente une nouvelle stratégie visant à relever ces défis.

La Commission a défini 14 mesures qui peuvent aider le secteur à se développer de manière durable et à donner une nouvelle impulsion aux régions côtières de l’Europe. La Commission collaborera avec les États membres, les autorités régionales et locales et le secteur pour mettre en œuvre ces mesures.

Ainsi, la Commission propose :
  • d'élaborer un guide en ligne concernant les principales possibilités de financement disponibles pour le secteur (en particulier pour les PME);
  • de favoriser un dialogue paneuropéen entre les organisateurs de croisières, les ports et les acteurs du tourisme côtier;
  • de mettre davantage l'accent sur la dimension côtière et maritime, le cas échéant, dans les initiatives touristiques de l'UE et notamment dans les campagnes de promotion et de communication;
  • de soutenir le développement des partenariats transnationaux et interrégionaux, des réseaux3, des regroupements et des stratégies de spécialisation intelligente;
  • d'encourager les systèmes de gestion novateurs au moyen des TIC4 et du portail des entreprises du tourisme;
  • de s'efforcer d'améliorer la disponibilité et l'exhaustivité des données dans le secteur du tourisme côtier et maritime;
  • de favoriser l'écotourisme et d'encourager l'établissement de liens avec d’autres actions en matière de durabilité;
  • de promouvoir des stratégies en matière de prévention et de gestion des déchets ainsi que de déchets marins pour soutenir le tourisme côtier et maritime durable;
  • d'entreprendre des activités de recherche pour déterminer comment améliorer la connectivité des îles et de concevoir en conséquence des stratégies touristiques innovantes pour les îles (éloignées);
  • de recenser les pratiques innovantes pour le développement des ports de plaisance grâce à une étude spécifique.

Qu'attend-on des États membres, des parties prenantes, ainsi que des autorités locales et régionales ?

La stratégie-cadre proposée offre une réponse cohérente aux défis auxquels le secteur est confronté en complétant les initiatives déjà mises en œuvre par les États membres, les régions et les autres parties prenantes et en y apportant une valeur ajoutée.

Les États membres, qui sont compétents au premier chef en matière de tourisme, sont invités à élaborer et mettre en œuvre des stratégies nationales et régionales, à utiliser les fonds disponibles et à échanger les bonnes pratiques.

La stratégie vise à promouvoir les partenariats transnationaux et interrégionaux, le dialogue et la coopération, tout en intégrant les questions liées au tourisme côtier et maritime dans les politiques et les programmes existants.

Le secteur et les parties intéressées sont invités à mettre au point de nouveaux modèles d'exploitation, ainsi que des produits innovants et diversifiés pour renforcer la capacité de réaction et le potentiel de croissance du secteur. Les mesures proposées visent également à améliorer l’accessibilité, la connectivité et la visibilité de l'offre touristique et à promouvoir la durabilité en réduisant l’incidence des activités touristiques sur l'environnement.

Quelle est l’importance économique du tourisme côtier et maritime ?

Le tourisme côtier et maritime, qui est le principal sous-secteur du tourisme et l’activité économique maritime unitaire la plus importante, constitue un moteur économique clé dans de nombreuses régions côtières et îles en Europe. Il emploie près de 3,2 millions de personnes, génère un total de 183 milliards € pour le PIB de l'UE (chiffres de 2011 pour les 22 États membres de l’UE possédant un littoral, sans la Croatie).

Près d'un tiers de toute l’activité touristique en Europe s'effectue dans les régions côtières, et environ 51 % de la capacité hôtelière européenne est concentrée dans les régions côtières.

En 2012, le tourisme de croisière a généré à lui seul un chiffre d'affaires direct de 15,5 milliards € et a employé 333 000 personnes; quant aux ports européens, ils ont accueilli 29,3 millions de voyageurs. Au cours de ces 10 dernières années, la demande de croisière a pratiquement doublé dans le monde et le secteur des croisières a connu une expansion de plus de 10 % chaque année en Europe.

En 2012, le secteur nautique (constructeurs de bateaux, fabricants d’équipements pour les bateaux et les sports aquatiques, commerce et services tels que l’affrètement) comprenait plus de 32 000 entreprises en Europe (UE sauf Croatie, Espace économique européen et Suisse), ce qui représente 280 000 emplois directs.

Le tourisme est en plein essor et l’Europe est la destination touristique mondiale n° 1. En 2012, 534 millions d’arrivées de touristes ont été enregistrées en Europe, ce qui représentait 17 millions de plus qu'en 2011 (52 % des arrivées au niveau mondial) et les recettes se sont élevées à 356 milliards € (soit 43 % du total mondial)5.

Comment cette stratégie peut-elle contribuer à la réalisation des objectifs de la stratégie «Europe 2020» de l’UE ?

Le développement du tourisme côtier et maritime contribue à la réalisation des objectifs de la stratégie «Europe 2020» de l’UE de plusieurs façons :

la stratégie peut aider le secteur à exploiter son potentiel en tant que moteur de la croissance et de la création d’emplois, notamment pour les jeunes et en particulier dans les régions côtières;

l’évaluation des compétences professionnelles et des qualifications dans le secteur offrira une meilleure vue d’ensemble de ses besoins et contribuera à obtenir une formation et un enseignement plus ciblés pour créer une main-d’œuvre plus mobile et qualifiée;

en promouvant l'écotourisme et la prévention des déchets, la stratégie peut aider le secteur à réduire ses incidences sur l’environnement.

Pour plus d’informations
Page consacrée au tourisme côtier sur le site internet de la direction générale des affaires maritimes: http://ec.europa.eu/maritimeaffairs/policy/coastal_tourism/index_fr.htm

Page consacrée au tourisme sur le site internet de la direction générale des entreprises et de l'industrie : http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/tourism/index_fr.htm

Voir également IP/14/171

1 : Selon la définition donnée par Eurostat.

2 : COM(2012) 494 du 13.9.2012.

3 : Par exemple, le réseau Enterprise Europe Network. Une étude sur les perspectives de création de groupements en Méditerranée a été lancée à l’automne 2013.

4 : Parmi les outils informatiques concrets disponibles figurent l’observatoire virtuel du tourisme (http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/tourism/vto/index_fr.htm); la plateforme TOURISMlink (http://www.tourismlink.eu/tourism-link) et la plateforme eCalypso (http://www.ecalypso.eu/steep/public/index.jsf).

5 : Rapport annuel 2012 de l'OMT.

6 : Source: Tourism 2020 Vision (OMT). Données disponibles pour tous les touristes et pas seulement pour les régions côtières.


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