USA : Du pétoncle à l’éolien offshore !

« Avec des pêcheurs professionnels comme développeurs des projets éoliens en mer, le principal verrou de blocage saute. C'est parce que nous sommes en premier lieu concernés par les sites, la construction et les impacts des fermes éoliennes en mer, que nous pensons qu'entre nos mains, les problèmes posés ont plus de chances de trouver de meilleures solutions qu'entre d'autres » selon Daniel Cohen, Président de Fishermen’s Energy (L’Energie des pêcheurs).

Eolien offshore viendra-t-il de l’énergie des pêcheurs ?

Fishermen’s Energy est un consortium qui regroupe plusieurs sociétés plus ou moins impliquées dans les activités maritimes. Il s’agit plus d’une association de businessmen qui se saisit du vent portant des énergies renouvelables pour s’engouffrer dans l’éolien offshore. Ayant déjà les pieds dans l’eau, ils ont pris de l’avance sur leurs concurrents dans la course aux énergies de la mer.

Le président de Fishermen’s Energy est quant à lui vraiment engagé dans une activité halieutique. Daniel Cohen est directeur technique d’une société de pêche industrielle parmi les plus importantes de la côte nord-est des USA.

Une société intégrée de pêche industrielle

Spécialisé dans le pétoncle, Atlantic Capes Fisheries, Inc. commercialise près de 5000 tonnes de noix tous les ans. Une production équivalente à près de la moitié des captures françaises de coquille saint-jacques. Une partie des noix de ces gros pétoncles de l’atlantique du nord-ouest, Placopecten magellanicus et Argopecten irradians, est exportée en France sous l’appellation coquille saint-jacques.

Jetez un œil sur cette entreprise étatsunienne. Atlantic Capes Fisheries, Inc. est l’exemple même d’une société de pêche intégrée qui possède sa flottille de bateaux-dragueurs, son port avec tous les services (carburant, glace,…), son usine de transformation et de conditionnement ainsi que des élevages de pectinidés en Chine. Cette structure offre aussi ses services à des armements plus petits.

Pour suivre la saga de ce consortium voir les articles d’Energies de la mer : Le consortium de pêcheurs Fishermen Energy continuera de développer son projet offshore
Philippe FAVRELIERE (modifié le 3 octobre 2009)

Autres articles :

Pour aller plus loin....

Photographie Wikipedia : Coquillard de la région de Newport au nord-est des USA - auteur : Hans Hillewaert (Lycaon)

Revue de presse :

Le 16 mars 2010

USA : Le pétoncle géant demande la certification MSC

Le pétoncle géant des USA, Placopecten magellanicus, va entrer dans une phase d’évaluation en vue de l’obtention du label pêche durable du Marine Stewardship Council (MSC). L'annonce spéciale a été faite au moment de l'International Boston Seafood Show par Ross Paasche, Président de l'association étatsunienne de pétoncles.

La pêcherie de pétoncles des USA est l’une des plus importantes dans le monde. Les débarquements de pétoncle géant américain le long de la côte Est ont atteint 53,5 millions de livres en 2008, selon le National Marine Fisheries Service. La plupart des produits sont débarqués à New Bedford, au Massachusetts, qui a été numéro 1 des ports américains en termes de valeur économique pendant neuf années consécutives. Le chiffre d’affaires de la pêcherie s’est élevé à 241,3 millions de dollars en 2008. Source : U.S. sea scallops enter MSC assessment (Seafoodsource)

Revue de presse :

Le 15 juin 2010

L'avenir de l'éolien offshore sur la côte Ouest des USA

L'éolien offshore dans le Monde

A l'heure actuelle, les installations éoliennes Off-shore dans le monde sont principalement en Europe du Nord (Danemark, Royaume-Uni), en Chine (Shanghai) et restent encore à l'état de projet aux USA: Le gouvernement fédéral vient récemment de donner son accord pour la construction du projet Cape Wind qui serait donc la première installation offshore aux USA, avec 130 turbines le long de la côte du Massachusetts. Malgré cette avancée, le projet n'est pas encore sorti des cartons, notamment en raison d'une opposition forte due à l'impact sur le paysage de cette région et les coûts importants associés à la mise à niveau du réseau [1]. Mais rien ne garantit que ce projet sera le premier à voir le jour en Amérique du Nord. Dans la région des grands lacs, un Memorandum of Understanding (MOU) vient d'être signé entre GE Energy et la Lake Erie Energy Development Corporation (LEED) [2]. Ce MOU prévoit notamment l'installation de 5 turbines GE de 4MW chacune sur les berges de Cleveland. Si ce premier pas prévu pour la fin 2012 se déroule correctement la LEED prévoit d'étendre l'installation à 1000 MW en 2020, ce qui correspond à peu près à 200 turbines, avec un potentiel pour le Lac Erie compris entre 10 et 20 GW. Il n'en reste pas moins qu'il n'existe à l'heure actuelle aucune installation éolienne offshore en Amérique du Nord.

Quel est l'avantage de l'éolien offshore alors que les turbines placées au large sont soumises à plus de contraintes que leurs consoeurs sur la terre ferme:

- le coût d'installation d'une turbine offshore est beaucoup plus élevé et se trouve limité aux eaux peu profondes;

- elles nécessitent le déploiement de câbles de transmission dont le coût est aussi relativement plus élevé que des lignes aériennes;

- les conditions peuvent forcer l'équipement à rester à quai et ainsi générer des coûts additionnels de location (les bateaux d'installation sont généralement loués car ce sont des compagnies privées dont les prix peuvent être exorbitants);

- la maintenance du matériel est plus difficile en mer.

Malgré cela, il existe un certain nombre de raisons de vouloir installer des turbines offshore:

- elles peuvent être installées près de centres urbains côtiers où la demande en électricité est forte;

- cette proximité permet d'optimiser les coûts liés à la transmission et la congestion du réseau;

- le vent en mer est plus fort et plus constant à altitude faible, et permet de générer du courant de manière moins variable et en plus grande quantité;

- les systèmes sont moins contraints sur leurs dimensions car ils n'ont pas à voyager nécessairement sur le système autoroutier, et on peut donc installer des turbines plus puissantes.

Il existe donc un certain nombre de conditions qui font que l'offshore peut prendre l'avantage. Il reste donc à trouver l'emplacement idéal pour cette implantation.

La cartographie de la côte Ouest des USA.....

Les bénéfices de la technologie d'éolienne flottante

Cette étude de Dvorak, et al. permet aussi de montrer tout le potentiel de la côte Ouest des USA pour générer de l'électricité en utilisant des installations en eaux profondes entre 50 et 200m accessibles uniquement à partir de turbines flottantes. En théorie, les techniques actuelles si elles étaient utilisées sur tous les emplacements de Californie ou les vents moyens sont supérieurs à 7m/s permettraient de générer entre 17% et 30% de la facture énergétique de Californie. En utilisant les turbines flottantes, ce potentiel passerait à un intervalle compris entre 174% et 224%! Bien sûr cela ne prend pas en compte le coût associé à toutes les installations, mais cela met en perspective le gain que peuvent apporter ces installations flottantes.

Car il existe un grand nombre d'avantages à cette solution technique:

- tout d'abord l'accès à de plus grandes surfaces où les vents sont forts et constants;

- une facilité d'installation en comparaison des structures fixes, car la turbine peut être simplement tractée par un petit bateau depuis le port.

- une plus grande flexibilité vis-à-vis des vagues et des conditions qui permettent au matériel de moins se détériorer

- un pilotage actif de l'orientation et de la position est possible

- enfin, l'accès au large permet d'éloigner les turbines du bord et donc de dégager l'horizon pour les détracteurs de l'aspect donné à la côte par ces éoliennes.

De nombreuses sociétés comme Principle Power/Marine Technologies [5] sont en train de faire des tests de leurs technologies. Cette dernière qui développe le WindFloat a signé un MOU avec Energias de Portugal pour développer une première ferme offshore de démonstration près de Lisbonne [6]. L'équipe d'ingénieurs aux commandes de Marine Technologies est presque entièrement composée de français passés par le département de Naval Engineering de UC Berkeley. On attend la suite de leurs aventures avec impatience.....

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