En Afrique de l’Ouest, la pisciculture dans les bancotières ça marche !

Après des décennies de projets aquacoles pharaoniques orchestrés de l’extérieur par les grands argentiers du monde et qui ont eu pour seul résultat de laisser en rade des bassins bétonnés en pleine brousse comme j’ai pu le constater dans la région de Grand Lahou en Côte d’Ivoire, les paysans africains développent depuis quelques années une pisciculture villageoise avec très peu de moyens financiers.

Quoi de plus local que la pisciculture dans les bancotières !
De « banco », la terre argileuse utilisée pour la construction des habitations traditionnelles ; l’extraction du banco forme des excavations qui sont ensuite transformées en plan d’eau pour la pisciculture.

Lisons le reportage de C.A. DIA dans l’Essor au Mali :

Pisciculture : Mion, la pêche a été bonne (L’Essor)


Le ministre de l'Elevage et de la Pêche, Mme Diallo Madeleine Bâ, a assisté samedi au lancement de la pêche de la bancotière du village de Mion, dans la commune rurale de Tamani (cercle de Barouéli). La cérémonie s’est déroulée en présence des chefs des services techniques de l'élevage et de la pêche et du directeur général du Programme d'appui aux collectivités territoriales (PACT), Dirk Bertke.

A cette occasion, les habitants de Mion ont organisé, au bord de la bancotière (une excavation creusée pour en tirer du banco, transformée en plan d’eau pour la pisciculture), une grande fête populaire, suivie d'une démonstration de pêche par un groupe de jeunes pêcheurs. L'empoissonnement des mares, des bancotières et des étangs est le fruit d'un partenariat entre le département de la pêche et le PACT afin de développer la pisciculture artisanale dans les zones à forte potentialité piscicole. Ainsi, depuis 2007, le programme a réalisé des plans d'eau dans 11 communes des régions de Koulikoro et Ségou. Résultat : ces localités ont produit plus de 30 tonnes de poissons en deux ans.

Cette activité vise, selon Dirk Bertke, à améliorer le quotidien des ménages en milieu rural, en leur apportant une source de revenus pour peu d'investissements. Grâce à la combinaison de la pisciculture artisanale avec les méthodes améliorées, les 14.000 habitants de la commune rurale de Tamani ont enregistré une forte baisse du taux de pauvreté. Par exemple, pour un investissement de 1,5 million de Fcfa, une collectivité locale peut être dotée d'un étang piscicole et de viviers pour l'empoissonnement des plans d'eau.

En 2008, 8,5 tonnes de poissons ont été pêchées dans les 14 étangs piscicoles du village de Monipébougou. La vente de ce produit, a rapporté 3 millions de Fcfa au village. Matomo a produit 3 tonnes de poissons dans 4 étangs pour une valeur marchande de 1 million de Fcfa. Les 6 étangs du village de Soya ont fourni 9 tonnes de poissons pour une valeur de 4 millions de Fcfa.

La pêche est une activité économique très importante au Mali. Elle occupe 7% de la population et constitue 4% du produit intérieur brut (PIB). La raréfaction des ressources poissonneuses dans le fleuve devient cependant préoccupante. Face à cette situation, la pisciculture représente une intéressante alternative. Le département est donc déterminé à utiliser tous les plans d'eau se prêtant à l'aquaculture.

En effet, l'empoissonnement des mares, des bancotières et des plans d'eau figure en bonne place dans le Programme quinquennal d'aménagement aquacole 2008-2012. La valorisation des plans d'eau par l'empoissonnement pour augmenter substantiellement la production nationale de poissons, s'inscrit dans la mise en œuvre des programmes majeurs du schéma directeur de développement de la pêche, a souligné Mme Diallo Madeleine Bâ. Ainsi, l'identification et l'organisation des pisciculteurs en coopératives et en comité de gestion et leur initiation aux techniques de pisciculture permettent un partage équitable de bénéfices et la réalisation d’actions communautaires.

Les populations ne vivant pas au bord des cours d'eau pourront ainsi produire du poisson. C'est une opportunité pour les jeunes et les femmes des villages concernés de diversifier leur alimentation et leurs revenus.

Autres articles :

Pour aller plus loin....

Manuel de pisciculture artisanale en eau douce

Manuel de pisciculture artisanale en eau douce

Rédigé par V. Gopalakrishnan et A.G. Coche

FAO, Rome (Italie)

(Collection FAO: Formation, n° 24)

Présentée de façon simple et accompagnée d'illustrations, le Manuel de pisciculture artisanale en eau douce paraît donne beaucoup d’informations. L'implantation, la construction et l'aménagement des étangs, des enclos et des cages font l'objet d'autant d'aperçus qui pourront être modifiés en fonction des circonstances locales.

Le manuel s'adresse avant tout aux vulgarisateurs, aux techniciens et aux instructeurs pour les aider à transmettre aux petits exploitants leurs connaissances en matière de pisciculture en eau douce. C'est ainsi que le manuel peut être utilisé comme « livre de l'instructeur. C'est à dessein que l'on a employé un langage simple pour faciliter la traduction dans d'autres langues, les croquis pouvant être par ailleurs facilement reproduits ou agrandis pour être projetés sur un écran. On trouvera à la fin du manuel un exemple d'interrogation écrite destinée à vérifier les connaissances des stagiaires.


Pour accéder au document cliquer Ici

Autre document de décembre 2010 : Etangs d'aquaculture (à partir de l'expérience des piscicultures au Burbina Faso)


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Pour tordre le coup aux détracteurs des farines animales...

Au Zimbabwe, un éleveur nourrit ses poissons avec du fumier de poulet

Le journal Le Monde semble découvrir cette technique ancestrale en Chine appelée agro-pisculture (association d'un élevage terrestre (porc, volaille,...) avec un élevage piscicole)

Pour plus d'informations, ce manuel de l'Université de Rhodes : A manual for rural freshwater aquaculture (à télécharger)

Les aliments pour animaux sont coûteux, au Zimbabwe. Par conséquent, l’élevage d’animaux, y compris des poissons, peut coûter très cher. Mais certains éleveurs de poissons utilisent du fumier de poulet pour réduire leurs frais.

Abel Moyo dirige la ferme Darlington dans le district de Mangwe, à environ 230 kilomètres au sud de Bulawayo, deuxième ville du pays.

Moyo élève des poissons dans un barrage, dans sa ferme. Il est en train de découvrir que la pisciculture est une entreprise rentable. Il explique que l’élevage de poissons n’exige pas beaucoup de travail et nécessite peu de dépenses en matière d’intrants. Le fait d’utiliser des barrages situés près de son domicile permet aussi de réduire les frais. Beaucoup de clients viennent à la ferme et achètent du poisson directement au barrage. « J’ai juste à attraper les poissons dans le barrage et à les vendre, et cela ne me coûte quasiment rien en frais de transport », explique t’il.

Pamela Mbele est mère de deux enfants et s’est convertie au poisson parce que le bœuf coûte cher. Elle explique: « Maintenant, nous n’avons du bœuf que les jours de paye ou pour les occasions spéciales. Je ne peux pas me permettre d’avoir du bœuf tous les jours. »

Pour de nombreuses familles du Zimbabwe, le repas principal de la journée était à base de bœuf. Mais vue l’augmentation du prix du bœuf, les familles recherchent des sources de protéines plus abordables. Comme le poisson coûte moitié moins cher, au kilo, que le bœuf, la demande a augmenté. Mme Mbele « Le poisson est maintenant notre relish quotidien pour le restant du mois parce qu’il est abordable » afffirme Mbele. (Note de la rédaction: le « relish » est l’expression locale pour désigner la « sauce » qui accompagne un aliment de base tel que le maïs ou le riz.)

Moyo élève trois types de poissons: bar blanc, kapenta, et tilapia. « Je n’ai jamais utilisé d’aliments commerciaux pour poisson. J’utilise du fumier de poulet depuis que j’ai commencé à faire de la pisciculture ». selon Moyo,  le fumier est une source fiable de nutriments pour ses poissons. Il utilise donc ses propres poulets comme source.

L’expérience du fumier de poulet

Moyo  a réalisé que les poissons pouvaient bénéficier du fumier de poulet après avoir observé des oiseaux perchés près de son barrage. « Je voulais couper les arbres parce que je détestais avoir ces oiseaux assis sur ces branches et déversant leurs matières fécales dans le barrage » se souvient-il. Mais ses amis pêcheurs lui ont dit que le fumier d’oiseaux était bon pour les poissons, qui ne souffraient visiblement d’aucun effet négatif, et continuaient à se reproduire.

Moyo n’a pas tout à fait cru ses collègues agriculteurs. Alors il a décidé de faire une expérience en utilisant du fumier de poulet dans son barrage.  « J’ai versé du fumier de poulet pour voir ce qui se passerait et ça a marché à merveille. Depuis, j’utilise du fumier de poulet ».

Moyo et ses paires ont même reçu le soutien de certains partenaires pour encourager les promoteurs agricoles à aller vers l’aquaculture.

Lindiwe Nyoni est fonctionnaire de terrain auprès de l’Agricultural Rural Extension Services Department de Bulawayo. Son département offre des conseils aux communautés sur le développement de l’aquaculture. « Nous encourageons les communautés à se lancer dans la pisciculture parce qu’il y a un bon marché là-bas ».

C’est certainement vrai pour Moyo. Chaque dimanche, les gens le payent 10$ chacun pour s’essayer à pêcher dans son barrage.

Pour l’instant, il transporte le fumier de son poulailler au barrage. Mais, avec l’argent qu’il est en train d’épargner, du fait qu’il n’achète pas d’aliments pour poisson, et grâce aux revenus qu’il fait grâce aux pêcheurs du dimanche, il compte construire une basse-cour au-dessus du barrage. Le fumier tombera ainsi directement dans l’eau en-dessous, ce qui lui épargnera temps et efforts. Pour Moyo, cela permettra d’éviter que le barrage manque de fumier de poulet quand il n’est pas là.

Nqobani Ndlovu, Agro Radio Hebdo

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Le Burkina Faso demande la création de fonds pour développer l’aquaculture dans les pays sans littoral

Source : lefaso.net (20 juillet 2012)

Comité des pêches 2012 : Le Burkina veut un fonds pour développer son aquaculture

Le Burkina Faso demande la création de fonds pour développer l’aquaculture dans les pays sans littoral. C’est à l’occasion de la trentième session du Comité des pêches de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), tenue du 9 au 13 juillet 2012 à Rome.

Le Comité des pêches (COFI), un organe consultatif du Conseil de la (FAO) a tenu sa trentième session du 09 au 13 juillet 2012 à Rome en Italie. Environ 120 pays, 64 organisations intergouvernementales et organisations non gouvernementales ont pris part à ce forum intergouvernemental mondial pour examiner les grands problèmes des pêches et de l’aquaculture dans le monde. Actualité oblige, les travaux du COFI 2012 s’inscrivent dans la suite logique du sommet mondial sur le développement durable, Rio+20, tenu au Brésil en juin passé. D’où l’appel du directeur général de la FAO, le Brésilien, José Graziano Da Silva, au respect des engagements pris à Rio et la mise en œuvre des idées émises pour une meilleure sécurisation des produits de la mer, jouant un rôle essentiels dans la sécurisation de l’alimentation des populations. « On ne peut pas avoir un développement durable quand des hommes et des femmes vivent dans une pauvreté extrême », a-t-il indiqué.

Des records pour la pêche

Les débats sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture ont mis en exergue l’importance de ce secteur pour l’humanité toute entière. Les pêches et l’aquaculture sont une source essentielle d’aliments et de protéines pour des milliards de personnes dans le monde. Plus d’une personne sur dix dans le monde tirent leurs moyens d’existence de ce secteur. En 2011, le poisson et les produits de la pêche figuraient parmi les produits alimentaires les plus commercialisés à travers le monde. Après avoir chuté en 2009, les échanges mondiaux de poisson ont connu une hausse en 2010 et en 2011. Pour cause, une demande soutenue, des politiques de libéralisation du commerce, la mondialisation des systèmes, etc. Il ressort des débats que plus que jamais, il est nécessaire de coopérer au niveau international pour une gestion durable mondiale des pêches et pour la préservation de la biodiversité. Les délégués s’accordent pour reconnaitre que le code de conduite de la FAO pour une pêche responsable et les plans d’action internationaux ainsi que les directives techniques qui les encadrent, peuvent contribuer grandement à la mise en place d’un système mondial de production durable de ressources halieutiques.

Le Burkina au rendez-vous

Le Burkina Faso, pays sans littoral, plus consommateur que producteur de poisson, a tout de même tenu le pari de la participation au COFI. Le pays était représenté par Laurent Diandioua Coulidiati, Conseiller près l’ambassade du Burkina Faso en Italie, représentant permanent adjoint auprès de la FAO. A côté d’autres délégations comme celles des Etats Unies d’Amérique ou de la république Chine composées d’une dizaine d’experts ou diplomates au moins. Aucun professionnel de la pêche du Burkina n’y était présent. « Bien que nous n’ayons pas de mer, nous consommons beaucoup de produits qui viennent de la mer. Aujourd’hui on parle de pêche responsable, il y a aussi les aspects sanitaires et autres par rapport à ce que nous consommons en termes de poissons et autres fruits de mer. Par rapport à cela nous trouvons que nous avons notre place quand même dans les discussions, bien que 75% des discussions concernent la grande pêche, maritime notamment », précise Laurent Diandioua Coulidiati.

La demande de poisson au Burkina se situe entre 25000 et 30000 tonnes par an, alors que la production nationale atteint à peine 10000 tonnes. « Pour combler ce gap, la solution préconisée c’est surtout l’aquaculture qui consiste à élever certains produits provenant de l’eau, depuis le poisson que tout le monde connait en passant par les grenouilles et aussi les crabes d’eau douce », fait comprendre le présentant du Burkina au COFI. Selon le rapport sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture en 2012, l’aquaculture est l’un des secteurs de production d’aliments qui croissent le plus. Le Burkina Faso a préconisé la mise en place de fonds pour permettre aux pays sans littoral de développer l’aquaculture et aussi de mieux organiser les acteurs de la pêche artisanale. Le Burkina a également souhaité un transfert de technologies en matière d’aquaculture.

« Les autorités burkinabé s’appuient souvent sur l’exemple du Brésil où l’aquaculture se déroule exactement comme on élève les poulets chez nous dans les villages. Nous avons demandé qu’il y ait un transfert de technologie vers le Burkina pour permettre à nos populations locales de maîtriser la technique », explique Laurent Diandioua Coulidiati. Le Burkina Faso est reconnu pour ses nombreux barrages. Une aubaine pour le pays qui pourrait envisager l’association de l’agriculture irriguée à la pisciculture. Sur ce plan, le représentant du Burkina au COFI se veut rassurant. « Depuis un certain temps, on tient compte de la production de poisson dans la conception des différents barrages », déclare-t-il.

Il poursuit en ces termes : « Il est question de revoir le processus de pêche, de la gouvernance responsable de cette pêche au niveau de la pêche artisanale pour voir dans quelle mesure organiser les acteurs sur le terrain et même comme on le fait depuis longtemps pour la chasse, prendre une période pour suspendre la pêche pour permettre aux poissons de se reproduire et éviter le tarissement des ressources au niveau de nos plans d’eau ».Un autre aspect important soulevé par le Burkina au COFI est le financement des activités de recherche sur la pêche.« On a constaté que les sous-secteurs pêche et aquaculture sont les parents pauvres de la recherche développement au Burkina Faso. Quand on regarde toutes les productions, ce sont essentiellement les différents mémoires des étudiants et aussi quelques études commandées. Il n’y a pas de structure de recherche spécialement orientée sur la pêche et l’aquaculture », regrette Laurent Diandioua Coulidiati.

Au terme de la semaine de débats interminables, souvent marqués par des positions inflexibles de certains pays, le Burkina sort satisfait. Satisfait d’avoir pu faire entendre sa voix auprès de grands pays de la pêche. Satisfait d’avoir pris une part active dans le déroulement des travaux en tant que membre de la commission chargée de la rédaction du rapport de la 30e session du COFI.

Inoussa MAÏGA

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L'aquaculture à petite échelle (SSA) contribue au développement rural durable (SRD) ainsi qu’à la sécurité alimentaire, l'utilisation efficace de l'eau, la création de richesse, la diversification des moyens de subsistance, la création d'emplois et de revenus ruraux, en utilisant le travail de la famille, l'harmonie sociale et l'autonomie des femmes. Bien que reconnu comme tel, il n'y a pas eu d'évaluation systématique et claire de sa contribution.

Mesure de la contribution de l'aquaculture à petite échelle : une évaluation, présente les méthodes et les indicateurs permettant d'évaluer la contribution de l'aquaculture à petite échelle pour le développement rural durable basé sur un atelier d'experts. Le document contient le rapport de l'atelier ainsi que 10 documents techniques présentés et un compte rendu détaillé des processus mis en oeuvre dans le développement d'un système d'indicateurs pour mesurer la contribution de l'Afrique subsaharienne au SRD.


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Banque de connaissances locales dans le cadre du Climat et Développement

Exemple de pratiques locales

Région de Mopti, commune de Sio, ex arrondissement Soufouroulaye
Village de Kindia

La pisciculture : Information sur la pratique

La pisciculture pratiquée dans cette zone est un moyen de diversification des sources de revenu dans cette localité ou l’agriculture subit les conséquences néfastes de la dégradation des sols suite à plusieurs années de sécheresse. L’existence du bras du fleuve Niger, le Bani est une condition favorable à la pisciculture. Mais le Bani n’a plus de poissons trois mois après l’hivernage. Dans la tradition aussi il y a une pratique consistant à organiser une journée de pêche dans les margots hivernaux. Pour faire bénéficier à toute la communauté des produits issus de cette pêche, elle est interdite le temps de permettre aux poissons d’avoir une taille acceptable. Lors de cette unique journée de pêche, les poissons collectés sont partagés entre les villageois. Ainsi cette communauté a su développer des techniques efficaces de conservation du poisson. Cette technique permet un temps de conservation maximum mais aussi un bon goût au poisson.

Par la suite les populations ont à travers l’association Bédié (signifie : propriété commune) aménagé à côté des mares naturelles 5 autres mares sur 11ha. Les récoltes se font tous les 6 mois en raison de ½ tonne par hectare tous les six mois.

L’exemple choisi est une exploitation individuelle de 14, 5 ha dans la région de Mopti dans la communauté rurale de Sio Soufouroulaye, au niveau du village de Kindia. C’est une zone Sahélienne avec des pluies qui tournent autour de 350 à 400 mm par an…. Suite Enda Communauté

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Le 17 septembre 2009
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Mali - Elle pallie l'appauvrissement des cours d'eau en ressources halieutiques et rapporte gros. Le poisson est une ressource importante dans l'alimentation de l'homme.

Notre pays qui est à vocation agro-sylvo-pastorale, dispose d’un réseau hydrographique très divers et d’énormes potentialités piscicoles à travers les grands fleuves (Niger et Sénégal et leurs affluents). Les grands lacs entre Mopti et Gao, les mares naturelles, les barrages hydroélectriques de Markala, de Sélingué, de Manantali et leurs retenues d’eau fournissent une gamme variée de poissons aux riverains et aux grandes villes.

La pisciculture débute dans les bancotières, anciennes excavations abandonnées après la confection de briques autour des villages. Les populations exploitent aussi les emprunts, les sites de carrières de mines remplies d'eau le temps d'un hivernage. Les aménagements hydroagricoles sont bienvenus en favorisant une sorte de pisciculture appelée rizipisciculture.

Mais aujourd'hui, ces ressources sont menacées par toutes les formes de pollution. Cette menace est renforcée par les effets des changements climatiques. Face à l’amenuisement progressif des ressources halieutiques, le développement de la pisciculture est, aujourd’hui, la stratégie concrète indiquée pour la satisfaction des besoins des populations en poisson.

Les pouvoirs publics ont compris depuis fort longtemps le bénéfice d'élever artificiellement le poisson.

Depuis trente ans. Les premières expériences aquacoles au Mali ont démarré en 1979 sur financement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), rappelle Héry Coulibaly, directeur national de la pêche. C'est dans ce cadre qu'une station d’alevinage a été construite à San, dans les périmètres irrigués de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). Elle devait initialement assurer l’alimentation en eau. En 1986, une aide d’urgence de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) fut utilisée pour promouvoir la pisciculture en étangs auprès des populations rurales dans la zone de l’Office du Niger (ON). En 1987, l’Association française des volontaires du progrès (AFVP) a initié un projet de vulgarisation de la pisciculture villageoise dans la zone de Niono. Le projet de développement piscicole le plus important est cependant celui financé entre 1987 et 1992 par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et exécuté par le Fonds des Nations unies pour l'agriculture (FAO).

L'approvisionnement régulier de la capitale en poisson est assuré essentiellement par la pêche de capture des régions de Kayes (Manantali), Koulikoro (Kangaba, Koulikoro), Sikasso (Sélingué, Yanfolila, Bougouni), Ségou (Macina, Bla, Markala), Mopti (Mopti, Diafarabé, Youwarou), Tombouctou (Saréyamou, Niafunké) et Gao (Ansongo, Bourem Gao). L’importation de poisson de mer prend de plus en plus de l’ampleur depuis quelques années au Mali, surtout durant les périodes des hautes eaux.

Le développement de la pisciculture devient alors une des sources d’approvisionnement du marché. L’un des premiers pisciculteurs autour de Bamako est Bakary Londy, installé à Baguinéda, à une trentaine de km de Bamako. Monsieur Londy est aussi le président de l’Association des pêcheurs et pisciculteurs du Mali (APPM). Ce dernier rappelle que depuis le lancement de la campagne de pêche dans la ferme de Kyassou à Djoliba, village du cercle de Kangaba, en 2006, cette activité a pris de l'élan, surtout dans la zone périurbaine de Bamako. En effet, la direction nationale de la pêche a appuyé près 200 particuliers et organisations dans le montage, le suivi de la réalisation de leurs projets, selon Héry Coulibaly.

Elle a aussi appuyé la création en 2007, de l’Association des pisciculteurs et aquaculteurs du Mali (APAM) présidé par Richard Toé, pisciculteur à Banco, dans la commune rurale du Mandé. Les pisciculteurs autour de Bamako sont essentiellement dans les cercles de Koulikoro, Kati, Kangaba et Dioïla. Dans le cadre du Programme conjoint d’appui à la recherche dans les domaines de l’aquaculture et de la pêche au Mali (CRSP-Mali) deux des trois composantes sont consacrées à la pisciculture en étangs et la rizipisciculture. Il a permis de former près de 50 pisciculteurs en techniques et construction des étangs, en conduit, en alimentation des poissons, d’élevage piscicole, en reproduction artificielle des silures.

Les directions régionales de la pêche de Bamako et de Koulikoro participent activement à la mise en œuvre des projets et programmes. Il implique plusieurs pisciculteurs en étang dans la zone périurbaine de Bamako. La ferme piscicole de Bakary Londy et Jafar Diarra, est un exemple réussi. Elle est installée à une trentaine de km de Bamako, dans la commune rurale de Baguinéda. Fruit de la coopération avec la FAO dans le cadre du "Téléfood", la ferme comprend 3 étangs de 15 m x 80 m, 15 m x 60 m, 3 m x 20 m. Ces pisciculteurs produisent 1,5 tonne de poissons par an. La vente des produits leur rapporte comme bénéfice la somme de 700.000 Fcfa, selon les comptes de la ferme.

La ferme de Richard Toé est située à Banco à 30 km au sud-ouest de la ville de Bamako. Cet ami de la terre est un gros bonnet de la pisciculture. Cet ancien fonctionnaire dispose de 3 étangs de 20 m x 20 m et d'un étang de 20 m x 10 m. Il élève essentiellement de la carpe (Tilapia). Il confie que son activité est très porteuse. Mais son bonheur ne réside pas dans les revenus pécuniaires. Il tire une joie immense à satisfaire le besoin alimentaire des populations. C'est dans ce même élan que l'Association des femmes piscicultrices de Bamako s'active autour d'une ferme, à Satinèbougou Banankoroni, à environ 15 km à l’Est de la ville de Bamako sur la route de Bougouni.

Activité porteuse. Cet-te unité a démarré en 2008. La ferme dispose d'un bassin opérationnel qui commencera à produire bientôt. Les femmes ont en chantier 6 nouveaux bassins. Les premières productions attendues contribueront au ravitaillement correcte du marché de Bamako. Les piscicultrices de Banankoroni ont hérité des installations inachevées d'une station d'épuration dont la construction a été interrompue. Elles ont récupéré les cuves qui avaient été creusées à cet effet.

Salim Koïta et Sékou Touré sont propriétaires d'une ferme à Baguinéda. Ils disposent à cet endroit de 2 étangs de 1200 m2 et de 2 anciens étangs de 15 m x 10 m et 10 m x 10 m. Leur production annuelle est estimée à 2,5 tonnes de poissons pour un revenu total de 600.000 Fcfa. Le duo Harouna Niaré et Ibrahim F. Koné sont les rares pisciculteurs à élever des poissons dans la ville de Bamako. Le premier possède une ferme au quartier Hippodrome, en commune II. Le second exerce son activité à Kalanbacoro. Aujourd'hui leur activité est timide. Ils espèrent revigorer leur commerce.

Quant à Mahamadou Camara, il dispose de 3 étangs de 5 m x 10 m, 5 m x 10 m, et 15 m x 7 m dans la commune rurale de Baguinéda. La première exploitation a donné 250 kg de poissons. La vente a rapporté 180 000 Fcfa. Le Général Sékou Ly, ancien ministre dont la ferme est située à Banco, a commencé la pisciculture depuis 1972. Il dispose de 3 étangs de 2100 m2 chacun.

Les productions ont été abondantes et depuis la construction des étangs, il reçoit des visiteurs qui sont fascinés par l'immensité de sa ferme. Mamadou Traoré, militaire à la retraite, dispose d’un étang de 200 m2 à Niamakoro. Il élève surtout de l’hétérobranchus (polio). La production est importante. Au regard de ces réalisations, la pisciculture semble amorcer un essor dans les zones aquacoles de notre pays et dans la périphérie de Bamako. Si elle est accompagnée et vulgarisée, la pisciculture peut contribuer de façon significative à la lutte contre la faim et la malnutrition dans notre pays tout en créant beaucoup d'emplois, juge Héry Coulibaly. La rizipisciculture est aussi en cours d’expérimentation en collaboration avec l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB) et l’USAID pour renforcer le dispositif existant.

Selon directeur national de la pêche, les atouts de la pisciculture sont les conditions climatiques favorables, l’important potentiel irrigable, l’existence de sous produits agricoles et industriels et un large marché pour écouler les productions. Cependant ce sous-secteur de la pêche connaît quelques contraintes liées à la disponibilité d’alevins (larvins de poissons servant de pépinières l'élevage du poisson). Leur transport pose des problèmes, faute de d'équipements adaptés. En fonction du lieu de production et de la nature, un alevin coûte entre 30 Fcfa et 150 Fcfa à l'intérieur du pays. Mais ce problème sera résolu d'ici 2010, rassure Héry Coulibaly. La station de production de Sélingué en réfection sera dotée d'équipements modernes.

Toutes les régions bénéficieront également de moyens de transport adéquats d'alevins. La perméabilité du sol, l’insuffisance numérique de l’encadrement technique handicapent les pisciculteurs.

L'absence d'une alimentation de qualité, le manque de dispositif de financement pour les investisseurs privés freinent le développement de la pisciculture. Il faut corriger le tir pour donner un réel coup de piston au développement de l'activité piscicole dans notre pays. Déjà, la production nationale est importante. En 2008, notre pays a produit 132.000 tonnes de poissons. C. A. DIA

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23 juin 2010

Dans le cadre du développement de la pisciculture en milieu rural dans notre pays, la direction nationale de la pêche, le Programme d’appui aux collectivités territoriales (PACT), l’ONG Swisscontact et l’ONG Aval Inter coopération au Sahel ont signé vendredi un protocole de collaboration.

La cérémonie présidée par le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Mme Diallo Madeleine Bâ, était organisée dans les services du département. C’était en présence du directeur national de la pêche, Héry Coulibaly, du directeur du Programme d’appui aux collectivités territoriales, Dirk Betké, du représentant de Swisscontact, Osé Tiénou, et du délégué de l’Aval Inter coopération au Sahel, Mamadou Moustapha Diarra.

L’entente prévoit une réforme de la pisciculture artisanale, l’équipement des services régionaux de la pêche en véhicules et matériel de transport des alevins, le renforcement des capacités des pisciculteurs. Elle intègre aussi la formation et le renforcement des capacités des chefs de services locaux d’antennes de pêche, l’opérationnalisation du cadre national de concertation des intervenants dans le domaine de la pisciculture artisanale, l’édition et la publication d’un manuel de pisciculture artisanale. Selon le représentant de Swisscontact, Osé Tiénou, le développement de la pisciculture présente un grand potentiel économique. Elle nécessite par conséquent, un encadrement dynamique des autorités compétentes et surtout un appui des partenaires techniques pour la promotion du secteur.

C’est aussi pour cela que le programme d’appui à la formation professionnelle de l’ONG a trouvé un intérêt particulier à soutenir le développement de la pisciculture artisanale. Ce programme qui comporte un volet « Appui au développement économique local » soutient les initiatives porteuses et la mise en cohérence des besoins de qualification avec une offre adaptée pour le développement économique local. Le délégué d’Inter coopération au Sahel, Mamadou Moustapha Diarra, a réitéré le soutien de la structure à l’élaboration de la politique de développement régional de la pisciculture et à sa mise en œuvre. Cette nouvelle approche, constate-t-il, met l’accent sur la valorisation de l’ensemble des potentialités agropastorales et aquacoles pouvant permettre d’améliorer la situation nutritionnelle et les revenus des familles rurales.

"Dans ce protocole, nous nous engageons à contribuer au renforcement des capacités d’appui conseil des services déconcentrés de la pêche de Sikasso, aux exploitants et collectivités pour le développement de la pêche et de la pisciculture artisanale", a expliqué Mamadou Moustapha Diarra. Le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Mme Diallo Madeleine Bâ, a souligné que la signature de ce protocole est la preuve que les partenaires partagent avec les autorités la conviction que le sous-secteur de la pêche et l’aquaculture constituent un moyen incontournable de développement.

L’induction de la pisciculture artisanale pour une production généralisée de poisson est basée sur l’identification par les communautés locales des plans d’eau et leur priorisation, la mise en place de groupements professionnels et de comités de gestion d’intérêt communautaire et la formation d’organisations socioprofessionnelles en techniques aquacoles. Le ministre a invité les parties à respecter leurs engagements pour atteindre les objectifs fixés. Sidi Yaya Wagué
Image Google Earth : Delta intérieur du Niger (Mali)

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Intégration de l’irrigation et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest

Intégration de l’irrigation et de l’aquaculture en Afrique de l’Ouest

Concepts, pratiques et perspectives d’avenir

FAO 2010

Édité par
Matthias Halwart / Fonctionnaire principal de l'aquaculture / Département des pêches et de l'aquaculture de la FAO / Rome, Italie

Anne A. van Dam / Maître de conférences / Département des ressources environnementales / UNESCO-IHE Institut pour l'éducation sur l'eau / Delft, Pays-Bas

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Le présent volume contient les documents de référence et les exposés présentés à l’occasion de l’Atelier FAO-ADRAO sur l’intégration de l’irrigation et de l’aquaculture (IIA), tenu à Bamako, au Mali, du 4 au 7 novembre 2003, ainsi que les résultats des missions des experts de la FAO sur l’intégration de l’irrigation et de l’aquaculture (IIA) dans la région de l’Afrique de l’Ouest. La logique qui sous-tend le développement de l’intégration de l’irrigation et de l’aquaculture (IIA) est le fait qu’elle offre des possibilités pour accroître la productivité des ressources peu abondantes en eau douce, pour améliorer la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté, et pour réduire la pression sur les ressources naturelles, en particulier dans les pays de l’Afrique de l’Ouest prédisposés à la sécheresse. Les systèmes irrigués, les plaines inondables et les bas-fonds ont été identifiés comme les trois principaux environnements prévus pour l’intégration de l’irrigation et de l’aquaculture (IIA) en Afrique de l’Ouest. Dans les systèmes irrigués, l’aquaculture est une activité qui n’épuise ni ne gaspille l’eau; elle peut donc augmenter la productivité de l’eau. On utilise souvent les enclos et les cages flottantes pour l’élevage de poissons dans les sous-systèmes de source, de distribution et de drainage des réseaux d’irrigation (barrages et canaux). La rizipisciculture est la forme la plus courante d’aquaculture intégrée aux réseaux d’irrigation. L’approvisionnement continu en eau, l’effet de l’aquaculture sur l’écoulement de l’eau et l’utilisation de produits agrochimiques sont des éléments importants à prendre en compte pour l’intégration de l’aquaculture dans les systèmes d’irrigation.

En dehors des réseaux d’irrigation, les plaines inondables et les basses terres deltaïques présentent aussi des opportunités pour l’intégration de l’aquaculture. On peut améliorer la production alimentaire en clôturant des parties de ces zones d’inondation et en y introduisant des organismes aquatiques. Les modèles de rizipisciculture communautaires au Bangladesh et au Viet Nam montrent que la production piscicole peut être augmentée de 0,6 à 1,5 tonnes par hectare et par an. Un autre exemple est l’utilisation des étangs saisonniers dans les zones humides environnantes du lac Victoria (Afrique de l’Est) qui sont approvisionnés en eau et en poissons naturellement par inondation et gérés en utilisant les ressources disponibles dans la région comme les fumiers et les déchets de récolte….

Introduction

On calcule que le nombre d’habitants de l’Afrique de l’Ouest passera de son niveau actuel de 260 millions (2003) à environ 490 millions d’ici l’an 2025. Actuellement, 40 pour cent de la population vit en ville et l’urbanisation va continuer à progresser. Ce changement démographique va provoquer dans la sous-région une forte demande de nourriture au cours des 25 prochaines années, d’où la nécessité de pouvoir augmenter la capacité d’irrigation permettant de répondre à la demande urbaine de fruits, de légumes, de riz et de poissons, par l’intermédiaire de l’aquaculture.

Les pêches côtières et continentales stagnent ou sont en baisse dans la sous-région, suscitant ainsi une réelle inquiétude en matière d’approvisionnement en poissons et de sécurité alimentaire. Le développement de l’aquaculture apparaît donc être une solution possible pour combler à l’avenir l’écart grandissant entre l’offre et la demande.

La production agricole sur le plan national ne pourrait qu’à grande peine subvenir aux besoins de la population actuelle de la région si l’on ne recourait pas plus en plus à l’irrigation. Dans la région du Sahel, l’irrigation réduit les risques liés à l’extrême variabilité de la pluviométrie, mais sa mise en œuvre requiert des investissements en infrastructure importants et des systèmes de gouvernance appropriés. Avec ces nouveaux investissements dans les infrastructures, il existe un large potentiel pour accroître la productivité de l’eau dans les systèmes irrigués actuels et futurs, notamment à travers les systèmes d’intégration de l’irrigation et de l’aquaculture qui permettent d’utiliser toute eau disponible aussi rationnellement et rentablement que possible. Quel que soit l’endroit où l’on utilise l’eau, il est crucial d’examiner comment elle peut être utilisée à nouveau ou comment le rendement des usages actuels peut être augmenté.

Les efforts visant à améliorer la productivité et l’efficience de l’eau portent logiquement sur les périmètres d’irrigation. Les environnements biologiques créés par les périmètres d’irrigation favorisent l’aquaculture en général, et la pisciculture en particulier. Dans le cas de la rizipisciculture, l’intégration de l’irrigation et de l’aquaculture implique l’association de deux systèmes agricoles, soit sur le même terrain, soit sur des terrains adjacents où les dérivés d’un système sont utilisés comme intrants par l’autre. Le but est d’augmenter la productivité de l’eau, de la terre et des ressources qui y sont liées tout en contribuant à une plus grande production de poissons. Le système d’intégration peut être plus ou moins complet selon le plan général des rizières irriguées et des étangs piscicoles. L’étang peut être localisé soit en amont des terrains irrigués (dans ce cas, le terrain est fertilisé avec l’eau de l’étang), soit sur le même terrain (la symbiose est alors complète), ou encore en aval du terrain irrigué (la pisciculture a alors lieu dans l’eau de drainage provenant du terrain irrigué). Cependant, l’intégration de l’irrigation et de l’aquaculture n’est pas limitée à la rizipisciculture. De petits réservoirs de stockage dans les plans et les canaux d’irrigation peuvent être utilisés pour l’élevage de poissons en cages ou en enclos…..

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Le 14 novembre 2011


Référentiel technico-économique sur l’aménagement et l’exploitation d’étangs d’aquaculture - Burkina Faso
Précision : L’aquaculture comprend l’élevage des animaux aquatiques (poissons mais aussi crustacés ou mollusques) et la culture des végétaux aquatiques (par exemple une algue comme la spiruline), donc ce qui s’élève ou se cultive dans l’eau.

La pisciculture se limite à l’élevage des poissons. Cette fiche est centrée sur la pisciculture.

Démarré en 2006, le Programme d’Appui au Développement du Secteur Agricole du Burkina Faso phase 2 (PADAB2) sur cofinancement du Burkina Faso et de la Coopération danoise, est un programme qui repose sur les mêmes principes que le Programme d’Appui au Secteur Rural (PASR) au Niger (approche programme, renforcement des acteurs, mise en place d’un fonds d’appui aux microprojets).

Au cours de l’année 2008, des fiches techniques sur les principales filières porteuses ont été conçues et proposées aux acteurs du monde rural, puis complétées par des fiches "modèles économiques". Les dernières fiches proposées par le PADAB, en 2011, doivent permettre aux promoteurs (porteurs de projets) de pouvoir disposer de référentiel technico économique le plus complet possible dans le montage et le suivi de leurs projets.

Ces fiches ont été élaborées avec l’appui de COWI, bureau danois travaillant également en appui au PASR et au RECA au Niger.

Télécharger le document : Etangs d’aquaculture

Le Burkina Faso présente un déficit croissant en produits d’origine aquatique : les importations, de l’ordre de 20 000 t (valeur 2008), augmentent de 10% par an tandis que la production halieutique, estimée à 11 000 t, ne s’accroît que des captures liées à l’édification de nouveaux barrages (environ 200 t/an).

L’aquaculture constitue une alternative qui pourrait permettre de résorber progressivement ce déficit et d’améliorer l’offre nationale en produits piscicoles. La production de poissons dans les étangs prend une ampleur croissante notamment auprès des petits producteurs privés.

Les alevins, matériel de base pour la conduite de l’activité, sont produits actuellement dans les seules stations de Bazéga et de Bagré. La faible capacité de ces stations et leur éloignement de certains sites piscicoles posent le problème d’approvisionnement des stations piscicoles (coût du transport, mort d’alevins lors du transport, indisponibilité des alevins de qualité face à la forte demande).

Pour assurer la croissance et la rentabilité de l’activité, il est nécessaire de promouvoir la création de centres de production d’alevins dans le but d’améliorer la disponibilité des alevins et réduire les distances de transport.

Les stations d’aquaculture incluant la production d’alevins pourront être créés sur l’initiative des collectivités territoriales ou de groupes d’acteurs. Leur gestion ultérieure pourra être assurée par des comités de gestion ou des prestataires privés avec payement de loyer et/ou de redevances sur les ventes des produits.

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Le 20 juillet 2012


Comité des pêches 2012 : Le Burkina veut un fonds pour développer son aquaculture

Le Burkina Faso demande la création de fonds pour développer l’aquaculture dans les pays sans littoral. C’est à l’occasion de la trentième session du Comité des pêches de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), tenue du 9 au 13 juillet 2012 à Rome.

Le Comité des pêches (COFI), un organe consultatif du Conseil de la (FAO) a tenu sa trentième session du 09 au 13 juillet 2012 à Rome en Italie. Environ 120 pays, 64 organisations intergouvernementales et organisations non gouvernementales ont pris part à ce forum intergouvernemental mondial pour examiner les grands problèmes des pêches et de l’aquaculture dans le monde. Actualité oblige, les travaux du COFI 2012 s’inscrivent dans la suite logique du sommet mondial sur le développement durable, Rio+20, tenu au Brésil en juin passé. D’où l’appel du directeur général de la FAO, le Brésilien, José Graziano Da Silva, au respect des engagements pris à Rio et la mise en œuvre des idées émises pour une meilleure sécurisation des produits de la mer, jouant un rôle essentiels dans la sécurisation de l’alimentation des populations. « On ne peut pas avoir un développement durable quand des hommes et des femmes vivent dans une pauvreté extrême », a-t-il indiqué.

Des records pour la pêche

Les débats sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture ont mis en exergue l’importance de ce secteur pour l’humanité toute entière. Les pêches et l’aquaculture sont une source essentielle d’aliments et de protéines pour des milliards de personnes dans le monde. Plus d’une personne sur dix dans le monde tirent leurs moyens d’existence de ce secteur. En 2011, le poisson et les produits de la pêche figuraient parmi les produits alimentaires les plus commercialisés à travers le monde. Après avoir chuté en 2009, les échanges mondiaux de poisson ont connu une hausse en 2010 et en 2011. Pour cause, une demande soutenue, des politiques de libéralisation du commerce, la mondialisation des systèmes, etc. Il ressort des débats que plus que jamais, il est nécessaire de coopérer au niveau international pour une gestion durable mondiale des pêches et pour la préservation de la biodiversité. Les délégués s’accordent pour reconnaitre que le code de conduite de la FAO pour une pêche responsable et les plans d’action internationaux ainsi que les directives techniques qui les encadrent, peuvent contribuer grandement à la mise en place d’un système mondial de production durable de ressources halieutiques.

Le Burkina au rendez-vous

Le Burkina Faso, pays sans littoral, plus consommateur que producteur de poisson, a tout de même tenu le pari de la participation au COFI. Le pays était représenté par Laurent Diandioua Coulidiati, Conseiller près l’ambassade du Burkina Faso en Italie, représentant permanent adjoint auprès de la FAO. A côté d’autres délégations comme celles des Etats Unies d’Amérique ou de la république Chine composées d’une dizaine d’experts ou diplomates au moins. Aucun professionnel de la pêche du Burkina n’y était présent. « Bien que nous n’ayons pas de mer, nous consommons beaucoup de produits qui viennent de la mer. Aujourd’hui on parle de pêche responsable, il y a aussi les aspects sanitaires et autres par rapport à ce que nous consommons en termes de poissons et autres fruits de mer. Par rapport à cela nous trouvons que nous avons notre place quand même dans les discussions, bien que 75% des discussions concernent la grande pêche, maritime notamment », précise Laurent Diandioua Coulidiati.

La demande de poisson au Burkina se situe entre 25000 et 30000 tonnes par an, alors que la production nationale atteint à peine 10000 tonnes. « Pour combler ce gap, la solution préconisée c’est surtout l’aquaculture qui consiste à élever certains produits provenant de l’eau, depuis le poisson que tout le monde connait en passant par les grenouilles et aussi les crabes d’eau douce », fait comprendre le présentant du Burkina au COFI. Selon le rapport sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture en 2012, l’aquaculture est l’un des secteurs de production d’aliments qui croissent le plus. Le Burkina Faso a préconisé la mise en place de fonds pour permettre aux pays sans littoral de développer l’aquaculture et aussi de mieux organiser les acteurs de la pêche artisanale. Le Burkina a également souhaité un transfert de technologies en matière d’aquaculture.

« Les autorités burkinabé s’appuient souvent sur l’exemple du Brésil où l’aquaculture se déroule exactement comme on élève les poulets chez nous dans les villages. Nous avons demandé qu’il y ait un transfert de technologie vers le Burkina pour permettre à nos populations locales de maîtriser la technique », explique Laurent Diandioua Coulidiati. Le Burkina Faso est reconnu pour ses nombreux barrages. Une aubaine pour le pays qui pourrait envisager l’association de l’agriculture irriguée à la pisciculture. Sur ce plan, le représentant du Burkina au COFI se veut rassurant. « Depuis un certain temps, on tient compte de la production de poisson dans la conception des différents barrages », déclare-t-il.

Il poursuit en ces termes : « Il est question de revoir le processus de pêche, de la gouvernance responsable de cette pêche au niveau de la pêche artisanale pour voir dans quelle mesure organiser les acteurs sur le terrain et même comme on le fait depuis longtemps pour la chasse, prendre une période pour suspendre la pêche pour permettre aux poissons de se reproduire et éviter le tarissement des ressources au niveau de nos plans d’eau ».Un autre aspect important soulevé par le Burkina au COFI est le financement des activités de recherche sur la pêche.« On a constaté que les sous-secteurs pêche et aquaculture sont les parents pauvres de la recherche développement au Burkina Faso. Quand on regarde toutes les productions, ce sont essentiellement les différents mémoires des étudiants et aussi quelques études commandées. Il n’y a pas de structure de recherche spécialement orientée sur la pêche et l’aquaculture », regrette Laurent Diandioua Coulidiati.

Au terme de la semaine de débats interminables, souvent marqués par des positions inflexibles de certains pays, le Burkina sort satisfait. Satisfait d’avoir pu faire entendre sa voix auprès de grands pays de la pêche. Satisfait d’avoir pris une part active dans le déroulement des travaux en tant que membre de la commission chargée de la rédaction du rapport de la 30e session du COFI.

Inoussa MAÏGA

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Le 8 septembre 2012

Au Kenya, les agriculteurs se lancent dans la pisciculture

Farmers in Mt. Elgon embrace fish farming

Publié le 26 août 2012 par NTVKenya

L'agriculture est l’activité principale au Mont Elgon. Les habitants se sont lancés dans la pisciculture qui selon eux est plus rentable. Harith Salim de NTV nous décrit cette évolution bénéfique pour ces agriculteurs.

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Poissons d’Afrique et peuples de l’eau

Ed. : IRD, 2011

Didier Paugy (chercheur à l’IRD, écologue, spécialiste des poissons d’eau douce d’Afrique)

Christian Lévêque (chercheur à l’IRD, écologue, spécialiste des écosystèmes aquatiques africains)

Isabelle Mouas (documentaliste iconographe à l’IRD)

L’Afrique a toujours nourri nos rêves d’aventure et de nature sauvage. Si les grands mammifères africains sont connus de tous, la faune aquatique reste, en revanche, fort méconnue. Pourtant, les hommes installés au bord des fleuves vivent de la pêche et entretiennent des relations ancestrales avec ce monde aquatique qui participe à un très riche patrimoine culturel.

De l’origine des espèces et des premiers inventaires naturalistes aux pratiques de pêche traditionnelles et actuelles, en passant par la systématique et l’écologie des principales familles, ce livre dresse un panorama complet et richement illustré des poissons d’eaux douces africains. Les représentations symboliques et artistiques ancestrales, ainsi que de nombreux témoignages actuels, invitent le lecteur à découvrir comment la pêche et les poissons continuent d’imprégner profondément les sociétés africaines. La domestication des espèces, à travers la pisciculture et l’aquariophilie, est également abordée.

Un ouvrage documenté et passionnant sur les relations étroites entre les peuples de l’eau et leur environnement naturel en Afrique. Source : Ird

Poissons d’Afrique et peuples de l’eau

Film publicitaire pour le lancement de l’ouvrage.

De l’origine des espèces et des premiers inventaires naturalistes aux pratiques de pêche traditionnelles et actuelles, en passant par la systématique et l’écologie des principales familles, ce livre dresse un panorama complet et richement illustré des poissons d’eau douce africains...

Avec les contributions de :

Jean-François Agnèse, Viviane Baeke, Edmond Dounias, Fabrice Duponchelle, Yves Fermon, Michel Hignette, Philippe Lalèyé, Sébastien Lavoué, François Malaisse, Olga Otero, Elisabeth den Otter, Louis Perrois, François Soleilhavoup

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