Bretagne : Eau & Rivières dénonce le fléau des marées vertes

Réunis en assemblée générale, le 25 avril 2009, les adhérents d'Eau & Rivières de Bretagne ont soutenu Thalassa. Cette émission télévisée a légitimement rappelé l'existence déjà ancienne du fléau des marées vertes qui affectent chaque année près d'une centaine de baies ou de plages bretonnes.

Les adhérents d'Eau & Rivières déplorent que jouant une nouvelle fois la politique de l'autruche, quelques élus et responsables touristiques aient contesté la diffusion de ce reportage, et cru devoir mettre en cause l'honnêteté de la rédaction de Thalassa ; ils regrettent que les mêmes soient par contre aussi silencieux vis-à-vis des causes profondes de ces marées vertes et des actions à mettre en oeuvre pour les réduire ; ils constatent que trop d'élus s'accommodent encore de ce fléau qui fait peser chaque année sur les contribuables bretons, véritables pollués-payeurs, une dépense de 400 000 euros ; ils assurent que la Bretagne ne saurait durablement disposer d'une image positive sans résoudre ses problèmes de pollutions que les campagnes de communication, aussi performantes soient-elles, ne sauraient gommer …

Les adhérents d'Eau & Rivières rappellent que les expertises scientifiques de l'IFREMER concluent à la nécessité de réduire d'au moins 30 % à 50 % les quantités de nitrates arrivant dans les baies pour limiter sérieusement les dépôts d'algues vertes ; ils affirment que pour atteindre cet objectif, une autre agriculture est possible, plus économe et autonome, fortement créatrice de valeur ajoutée et d'emplois de proximité ; ils demandent que tous les programmes de reconquête de l'eau soient mobilisés pour développer cette nouvelle agriculture plus respectueuse des ressources naturelles, que les préfets bretons cessent d'accorder chaque mois de nouvelles augmentations d'épandage d'azote à l'amont des baies à marées vertes.

Ils espèrent que la Bretagne n'attendra pas, comme pour ses rivières surnitratées, la menace de condamnations européennes, pour renforcer sa politique de l'eau.
Source : Agence Bretagne Presse - Hillion, le 25 avril 2009


Eau et Rivières est une association loi 1901, créée en 1969 par des pêcheurs de saumon et des naturalistes inquiets de la disparition de ce magnifique poisson des rivières bretonnes. Elle s'appelait alors : Association Pour la Protection du Saumon en Bretagne (A.P.P.S.B.). Devenue par la suite “Eau et Rivières de Bretagne”, l'association a élargi son action et sa réflexion à l'ensemble des problèmes de gestion et de protection de l'eau et des milieux naturels.

Image Google Earth : Baie de Saint Brieuc en Bretagne

Observation ajoutée le 7 août 2009 : Tout va bien pas de problème nous sommes en bonne voie. Voir le document de l’Union des Industries de la Fertilisation : A la reconquête de la qualité de l’eau (Unifa)

Eau et Rivières fête ses 40 ans le 11 octobre 2009 à Gestel

Bretagne - Une grande fête autour de l'eau à Gestel (Ouest France)
L'aventure d'Eau et rivières a démarré sur le lit du Scorff en 1969.
L'association Eau et rivières de Bretagne fête ses 40 ans au domaine du Lain. Après des jeux pour les écoliers, place dimanche aux débats des grands.
C'était en 1969. L'Association pour la protection du saumon en Bretagne, qui deviendra plus tard Eaux et rivières de Bretagne, se lançait dans une grande aventure, peu à la mode à l'époque, autour d'un slogan : « Quand le poisson meurt, l'homme est menacé ».

Eau et Rivières. Quarantenaire à Gestel (Le Télégramme)
Depuis 40 ans, Eau et Rivières lutte pour une eau de qualité en Bretagne. Le 11 octobre, l'association célébrera l'événement à travers une grande fête de l'eau à Gestel.

En 1969, naissait Eau et Rivières de Bretagne. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Mais en jetant un coup d'oeil dans le rétroviseur, ce qui frappe c'est que le combat, entamé à l'époque par Jean-Claude Pierre et ses amis, est toujours autant d'actualité. Sinon plus. Le dossier des algues vertes, qui n'est pas à la veille de se refermer, est là pour le rappeler avec force.

De la concurrence
Aujourd'hui, qu'elle a atteint l'âge adulte, l'association a conscience qu'elle est à la croisée des chemins. Et sait que si elle entend rester crédible auprès du public qui a toujours su lui faire confiance, elle se doit de rechercher un souffle nouveau. «Lorsqu'Eau et Rivières est née, elle était toute seule à mener des actions fortes. Aujourd'hui, sur le terrain de la défense de l'environnement, il y a de la concurrence. Par ailleurs, avec le renforcement de la législation et la pression accrue des citoyens nous sommes de plus en plus sollicités», constate Martine Gerdil, secrétaire générale de l'association. «Face à cela, que devons-nous faire? Quelle stratégie devons-nous adopter?De quels dossiers devons-nous nous occuper en priorité?».

Un grand débat
Les militants d'Eau et Rivières savent qu'il ne sera pas facile de répondre à toutes ces questions et à bien d'autres. Aussi, comptent-ils beaucoup sur la grande fête autour de l'eau qui sera organisée, le dimanche 11octobre, à Gestel, pour les aider à trouver un début de réponse. «Ce rendez-vous n'est pas exclusivement réservé à nos militants. Bien au contraire, nous espérons qu'il rassemblera beaucoup de gens de l'extérieur qui, à travers leur esprit critique, nous aideront à progresser».


Revue de presse

Le 15 mai 2009 :

Nitrates : Bruxelles tacle à nouveau la France (Ouest France)
Le dossier de la qualité des eaux, particulièrement des rivières bretonnes, n'est toujours pas refermé. Notre pays est une fois de plus dans le collimateur de la Commission européenne. Elle s'interroge sur l'efficacité de la lutte contre les pollutions d'origine agricole.

Nouvelle salve après le contentieux sur les bassins versants. Décidément, Bruxelles est en délicatesse avec la France sur l'épineux dossier de la reconquête de la qualité des eaux. Notre pays avait déjà été menacé de poursuites devant la Cour européenne de justice, en 2007, car 9 bassins versants bretons ne respectaient pas la directive de 1975 sur la limite de 50 milligrammes de nitrates par litre d'eau. La France a échappé aux poursuites en imposant des mesures drastiques dans ces bassins.

Cette fois, c'est la directive de 1991 sur la lutte contre les pollutions agricoles et son application pendant la période 2004 et 2007 dans le cadre du « troisième plan directive nitrates » qui est en jeu. Le document remis par la France sur ses actions entreprises pendant cette période n'a pas totalement convaincu la Commission. Dans un courrier daté du 25 avril 2009,, elle a fait part de ses critiques et de ses interrogations sur l'efficacité du dispositif. L'État doit répondre avant la fin du mois de juin.

Périodes d'épandages « inappropriées ». Les experts de la Commission environnement ont passé au crible neuf départements classés en zone vulnérable dont l'Ille-et-Vilaine et les Deux-Sèvres dans l'Ouest. En Ille-et-Vilaine, aux yeux de la Commission, la principale insuffisance porte sur la reprise des épandages de lisier à la mi-janvier, une période où les pluies hivernales risquent de lessiver l'azote. La remarque vaut également pour les trois autres départements bretons car les règles d'épandage sont identiques. Suite ...

Le 26 mai 2009 :

Côtes d'Armor - Marée verte dans la baie de Lannion (Ouest France)
Au port de Toul-ar-Vilin, ce plaisancier a réussi à rejoindre son canot.
Si le phénomène n'est, malheureusement, pas exceptionnel, la quantité d'algues échouées a surpris les riverains.
« Ca ne va vraiment pas être facile de nettoyer tout ça. » C'est la réflexion que se faisait, ce week-end, Joël Le Jeune, le maire de Trédrez-Locquémeau, au lendemain de la marée verte venue s'échouer au fond de la baie de Lannion (Côtes-d'Armor). Principalement sur les rivages de Saint-Michel-en-Grève et du petit port de Toul-ar-Vilin à Trédrez.

Ces échouages ne constituent pas en eux-mêmes une surprise. À partir du printemps, sous les effets conjugués du réchauffement de la température et de la surcharge en nitrates et en phosphates des cours d'eau, ils se reproduisent en effet chaque année. Mais, cette fois, les riverains sont étonnés par l'importance des arrivages tandis que les élus sont confrontés à des problèmes pratiques.

Les ulves sont en effet venues recouvrir des rochers, jusqu'ici épargnés, d'où il ne va pas être simple de les enlever. La société qui assure le nettoyage pour le compte des collectivités dispose de machines destinées à travailler sur le sable, mais pas sur les cailloux. Il faudra donc intervenir à la fourche, ce qui risque de prendre du temps.

Les collectivités vont devoir, soit nettoyer, soit condamner l'accès aux sites. Un arrêté préfectoral prescrit en effet aux communes d'afficher un message recommandant de ne pas s'approcher des zones d'échouage. Si cette recommandation n'est pas respectée, les maires n'auront d'autre solution que de fermer les plages.

Le 30 juin 2009 :

Saint-Brieuc - « Lisier en janvier, baignade en danger l'été ! » (Ouest France)
Une vingtaine d'adhérents d'associations environnementales ont remis, hier, au préfet une motion lui réclamant le report des dates d'épandage de lisier.
Des associations environnementales réclament au préfet le report de la date d'épandage actuellement fixée au 15 janvier. La qualité des eaux de la baie de Saint-Brieuc en dépend. Explications.
Questions-réponses
De quoi parle-t-on ?
La directive « nitrates » est une directive européenne de 1991, qui vise à lutter contre la pollution des eaux par les nitrates d'origine agricole. Elle se traduit par un arrêté préfectoral (plan d'action) qui est révisé tous les quatre ans. C'est le cas cette année. Cet arrêté définit les mesures réglementaires à respecter. Ce projet de 4e plan d'action est actuellement en consultation publique en préfecture jusqu'au 17 juillet. Outre cette consultation, la préfecture prend des avis auprès d'administrations (Direction départementale de l'équipement et de l'agriculture, par exemple) ; de collectivités territoriales (dont le conseil général) et de la chambre d'agriculture. À l'issue de cette consultation publique et de cette prise d'avis, un Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques est organisé. Cette instance consultative émettra également un ou des avis. Au vu de l'ensemble de ces avis, le préfet signera l'arrêté en l'état ou le modifiera.
Quel est le problème ?.......
Quels sont les risques ?
« Lisier en janvier, baignade en danger l'été », estiment les associations. Selon elles, l'épandage en janvier entraîne une accumulation de nitrates à l'origine, notamment, de la prolifération d'algues vertes dans la baie de Saint-Brieuc, mais aussi d'une contamination bactériologique. Or, la France est déjà dans le collimateur de l'Europe pour non-respect de la directive nitrates : Bruxelles accuse justement, en premier lieu, les épandages autorisés au 15 janvier. Des amendes sont à la clé. Pire encore : le parlement européen pourrait contraindre la baie de Saint-Brieuc à fermer ses zones conchylicoles, de pêche à pied et de baignade ! Pour éviter cette « catastrophe » et pour « plus de cohérence », les associations interpellent l'opinion publique et invitent la population à signer le registre d'enquête à la préfecture ou sur internet www.cotes-darmor.pref.gouv.fr/documents/ecologie-et-developpement-durable/projet-d-arrete-4eme-pa.pdf.
Texte intégral sur Ouest France

Le 23 juillet 2009 :

Algues : un appel à la mobilisation citoyenne (Ouest France)
Lassés des pollutions, ils appellent les Bretons à être les plus nombreux possibles à déposer plainte. Pour mettre l'État face à ses responsabilités.
Un vaste champ d'épandage vert glauque, une pestilentielle décharge à ciel ouvert sillonnée par une noria de gros tracteurs à la remorque dégoulinante d'algues putrides... Comme chaque été, la baie de Saint-Brieuc, l'une des plus belles de Bretagne, « réserve naturelle » de 1 140 ha, zone humide d'intérêt international, n'est qu'un vaste désastre.
1 milliard d'euros
« Quarante ans que ça dure... Et rien n'y fait. » Quatre programmes de reconquête de la qualité de l'eau, des piles de chartes, un contrat de plan État-Région... En tout, « il y en a eu pour un milliard d'euros de dépenses publiques ». Pour revoir, chaque année, 40 000 à 50 000 tonnes s'échouer dans les anses de Morieux et d'Yffiniac. « On peut y ajouter le coût du ramassage... » soit 500 000 € par an, selon le Centre d'étude et de valorisation des algues (Ceva).
« Ça suffit, on en a assez. Payer pour tenter de gérer la pollution ne sert à rien, s'étranglent d'indignation André Ollivro, Yves-Marie Le Lay et Denis Baulier, du réseau Cohérence, respectivement des collectifs Halte aux marées vertes, Sauvegarde du Trégor et Opération nénuphar. Il est temps de réclamer des comptes à nos élus. »
Sur le modèle de la « grève » fructueuse des factures d'eau, voilà quelques années, sur le modèle surtout de la carence de l'État reconnue par le tribunal administratif en 2007 (le jugement est en appel), cet ensemble d'associations lance un manifeste : « Nous invitons tous les citoyens à porter plainte au tribunal d'instance, en préjudice moral et financier, contre la dégradation de la qualité de l'eau. »
Objectif ? « Obtenir de la justice qu'elle condamne l'État à rembourser ce milliard d'euros aux contribuables bretons. » Cet appel solennel, avec le mode d'emploi pour des dépôts de plainte efficaces, sera lancé officiellement le dimanche 27 septembre, à 15 h. Depuis la plage de la Grandville, à Hillion (Côtes-d'Armor), précisément, là où demeurait Georges Palante.
« Aux problèmes nouveaux, des politiques nouvelles avec des hommes nouveaux », écrivait le philosophe en 1920. Face à la gravité des pollutions subies par les rivières bretonnes (et les captages d'eau), ces associations espèrent bien susciter « de vraies politiques nouvelles », sous la pression « de la démarche citoyenne de nombreux Bretons ».
Christophe VIOLETTE.

Grenelle de la mer: haro sur les algues vertes (AFP)
PARIS, 15 juil 2009 (AFP) - Le Grenelle de la mer a arrêté mercredi une série de décisions visant à enrayer la prolifération des déchets et les pollutions marines venues de terre, qui provoquent notamment l'apparition des algues vertes. Il s'agira "d'accélérer la réduction des nitrates et des phosphates et de viser un objectif de -40% en 2012/2014 dans les zones les plus vulnérables", pour enrayer la prolifération de ces organismes verts en certains points du littoral, généralement l'été, a expliqué le ministre du développement durable Jean-Louis Borloo. Ce phénomène est dû en partie aux engrais de l'agriculture (nitrates) mais aussi à certaines activités urbaines et industrielles, a-t-il souligné en souhaitant un renforcement de l'expertise scientifique sur ce sujet. A plus long terme, la France se donne jusqu'à 2030 pour atteindre un objectif "zéro rejet urbain non traité en mer". Le Grenelle de la Mer a particulièrement envisagé, au dernier jour de ses travaux, la lutte contre la dégradation du milieu marin, faute de stations d'épuration ou par manque de soin en amont. La situation est particulièrement alarmante Outre-mer, où 30% en moyenne des eaux usées filent dans les vagues sans traitement. Elle est carrément dramatique à Mayotte qui ne dispose d'aucune station d'épuration. Enfin, le forum entend lancer un grand plan de réduction des "déchets flottants de toutes tailles" - qui cible autant les ballons lâchés lors des festivités que les mégots de cigarettes, jetés en ville et qui finissent en mer où ils sont avalés par les poissons. "Il faut faire prendre conscience que les rejets principaux prennent leur origine très en amont: ce qu'on retrouve en haute-mer a souvent pris naissance à 500 km à l'intérieur des terres", a insisté le ministre qui entend lancer une "croisade verte" associant toutes les communes et activités situées en bord de cours d'eau, pour les nettoyer et les protéger. Comme son parrain, le Grenelle de l'environnement, le Grenelle de la Mer réunissait les représentants de l' Etat, du patronat, des syndicats, des collectivités locales et des ONG "vertes". Les derniers travaux, mercredi en fin de journée, devaient se pencher sur la fiscalité appliquée aux usagers de la mer.

Le 1 août 2009

Côtes-d'Armor - Mort d'un cheval. Les algues vertes en cause? (Le Télégramme)
Les algues vertes peuvent-elles être à l'origine du décès d'un cheval et du malaise de son cavalier, mardi dernier sur la plage de Saint-Michel-en- Grève (22)? Les gendarmes ne le pensent pas, un médecin urgentiste si.
L'accident s'est produit mardi après-midi alors que le cheval, mené par la bride, entrait dans une zone mouvante à la traversée du Roscoat, petit ruisseau débouchant sur la plage de Saint-Michel-en-Grève. Le secteur est vaseux, la vase étant elle-même masquée par une couche d'algues plus ou moins épaisse selon les endroits. Le cheval a percé la croûte et s'est enlisé jusqu'au cou. Son cavalier, voulant le tirer de ce mauvais pas, s'est à son tour enfoncé jusqu'à la poitrine. Il a été secouru par l'entreprise de ramassage d'algues qui, témoin des faits, est arrivée à la rescousse avec sa fourche de levage. Pour les gendarmes intervenus sur les lieux, il n'y a pas de raison particulière de polémiquer. «C'est un enlisement, le cheval est mort étouffé dans la vase», estime, photos à l'appui, le commandant de compagnie Christophe Le Ruyet.

«Le cavalier sorti juste à temps»
Ce n'est pas l'avis du docteur Pierre Philippe. Médecin urgentiste à l'hôpital de Lannion, il est déjà intervenu, publiquement, pour dénoncer le danger d'asphyxie que présente l'amas d'algues en putréfaction. Il y a dix ans, il était de service quand a été amené à l'hôpital, un ouvrier travaillant au ramassage d'algues dans la baie de Plestin-les-Grèves lequel était tombé dans le coma. Le docteur Philippe n'était pas de garde mardi, mais apprenant ce qui venait de se produire, il est allé sur place. «Le cavalier a perdu connaissance en essayant de sortir son cheval du pétrin. Il ne doit son salut qu'au fait d'avoir été extrait à temps du magma», assure le médecin. Le cheval n'a pas eu cette chance, avance-t-il, car sa ventilation était accélérée par l'effort, ce qui lui aura fait inhaler davantage d'hydrogène sulfuré».

Le cheval autopsié
Le docteur Philippe, de service le lendemain, a eu l'occasion d'examiner son patient après une nuit en observation à l'hôpital. «Cet homme de 27 ans ne présentait aucun problème antérieur de santé». Le propriétaire du cheval a demandé une autopsie. Une requête qu'a aussi effectuée le docteur Philippe. À titre personnel? «À titre de santé publique», répond-il, convaincu que le coma de son patient d'il y a dix ans, la mort de deux chiens l'an dernier sur la plage d'Hillion, le décès du cheval mardi et le malaise concomitant de son cavalier ne sont pas le fruit de coïncidences fortuites mais bel et bien les conséquences d'intoxications aux gaz.

Information ajoutée le 4 août 2009

Le danger des algues vertes ravive les inquiétudes (Ouest France)
La mort d'un cheval sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, dans les Côtes-d'Armor, relance la polémique autour du danger des algues vertes en décomposition.
« Ça nous bouffe la vie, ça nous bouffe tout. » René Ropartz, maire de Saint-Michel-en-Grève, sature. Avec Hillion, sa commune est l'une des plus touchées par la pollution des algues vertes.
« La première fois qu'on en a parlé, c'est en 1971. La quantité ne cesse d'augmenter depuis 1997 avec un record, il y a deux ans : 21 000 tonnes collectées. On n'arrive plus à faire face. » Dans le port, « les chaînes de bateaux gênent le ramassage des algues ». Au point de poser la question de sa fermeture.
À Hillion, en baie de Saint-Brieuc, le débarquement des algues a explosé cet été. « Nous en sommes à près de 16 000 t collectées depuis fin mai, confirme-t-on en mairie. La saison passée, nous avons ramassé 15 000 t... sur toute la saison. » L'exaspération est ancienne. La mort d'un cheval, la semaine dernière, enlisé dans un magma de vase et d'algues vertes sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, a ravivé la polémique.
Une intoxication
Prudente, la préfecture estime pour l'heure que le cavalier et la monture se sont « envasés dans une zone mouvante ». Yves-Marie Le Lay, président de l'association environnementale Sauvegarde du Trégor, pointe du doigt les algues. « Tout laisse à penser qu'il s'agit d'une intoxication à l'hydrogène sulfuré dégagé par les algues en putréfaction. » Les premiers résultats de l'autopsie, pratiquée à l'initiative du propriétaire, confirment cette piste en indiquant un oedème pulmonaire.

Cheval mort : le cavalier poursuit le maire (Ouest France)
L'arrêté municipal interdisant aux chevaux d'être à moins de 200 m de la route est affiché à l'entrée de la plage.
Mauvaise surprise pour le maire de Saint-Michel-en-Grève. Il est visé par le propriétaire du cheval décédé mardi. (Lire aussi Page 3).
Hier matin, René Ropartz, maire de Saint-Michel-en-Grève, a reçu une lettre de mise en cause du cavalier, victime de l'enlisement dans un magma de vase et d'algues vertes avec sa monture. Il devrait porter plainte, dans les prochains jours.
Mardi, son cheval est mort alors qu'il tentait de traverser le Roscoat, la rivière qui se déverse sur la plage. Dans cette lettre adressée par ses avocats, il mentionne « l'hydrogène sulfuré », produit par les algues vertes en putréfaction comme la cause du décès de son cheval, Sir Glitter. Ce vétérinaire de formation a, de son côté, fait réaliser une autopsie du cheval. Selon les déclarations de ses avocats, hier, les premiers résultats confirmeraient que ce dernier est mort d'un oedème pulmonaire, et qu'il n'avait pas d'eau, ni de vase dans ses poumons.
Le cavalier reproche, également, au premier magistrat chargé de la sécurité publique de n'avoir pas suffisamment « signalé le danger ». René Ropartz ne comprend pas. « Nous avons publié un arrêté municipal interdisant le passage de chevaux à moins de 200 m de la route. » Cet arrêté de 2001 est effectivement affiché en deux endroits à l'entrée de la plage pour les piétons. « Toute personne qui doit faire des activités dans un espace naturel doit se renseigner au préalable pour savoir où elle peut aller », poursuit l'élu.
De plus, il remarque qu'en tentant de traverser le Roscoat, « le cavalier se rendait dans la commune de Tréduder, qui avait interdit le passage des chevaux dans la commune ».
Dimanche, une manifestation de soutien au maire, « injustement accusé », selon l'association Sauvegarde du Trégor, sera organisée à Saint-Michel-en-Grève.

8 août 2009

Algues vertes : bientôt un chargé de mission (Ouest France)

Philippe de Gestas-Lesperoux, secrétaire général de la préfecture : « Il y a une prise de conscience collective ».
Le secrétaire général de la préfecture a tenu à faire un pointsur le problème des algues vertes. Et annoncer quelques mesures.

Dépassionner...
La mort d'un cheval à Saint--Michel-en-Grève a remis en lumière le problème des algues vertes en Côtes-d'Armor. La préfecture a voulu faire un point sur ce dossier. « Il y a deux erreurs possibles face à ce phénomène, estime Philippe de Gestas-Lesperoux, entouré des responsables des affaires sanitaires, de l'agriculture et des services vétérinaires : le minimiser ou l'exagérer. Il faut le voir de façon dépassionnée et avec sérénité. »

Relativiser...
La mort du cheval à Saint-Michel est qualifiée « d'incident ». « Toute activité fait appel à la responsabilité de chacun. Il faut s'informer. Dans une vase aussi profonde, recouverte d'une couche d'algues, on peut s'enfoncer très profondément. L'endroit est dangereux. Les conséquences auraient pu être pires. » Concernant les résultats de l'autopsie, la préfecture attend les informations du propriétaire. « Nous avons intérêt à connaître ces résultats pour prendre des mesures éventuelles, glisse Philippe de Gestas. Mais pour l'instant, il n'a pas lieu d'en prendre. »

Admettre...
La préfecture admet la dangerosité des algues lorsqu'elles sont en grande quantité et en décomposition. « Il ne faut pas laisser enfants et animaux jouer dans des tas d'algues. Les algues ne présentent pas de problèmes pour la santé sauf quand elles pourrissent. »

Convaincre...
L'État tient à préciser qu'il travaille avec la profession agricole « pour améliorer les pratiques agronomiques. On ne fera rien contre personne. Les dates d'épandage ont été décalées d'un mois. C'est peut-être insuffisant mais c'est un pas en avant. On va dans le bon sens au niveau des pratiques agricoles. C'est un combat collectif. On s'efforce de maintenir une économie agricole qui a sa contrepartie environnementale. » Et d'annoncer quelques décisions comme « la création d'un chargé de mission pour la coordination de la problématique algues vertes. Nous essayons de trouver une aide de l'État pour les communes touchées. Un groupe de travail a également été mis en place pour développer des mesures. »

Algues vertes : non à la fermeture des plages (Ouest France)
Les bénévoles d'Halte aux marées vertes rappellent par cette photo géante l'ampleur de la marée verte de l'été dernier, sur cette même plage de la Grandville d'Hillion.
Face aux dangers des algues vertes, l'association Halte aux marées vertes a de nouveau mis en garde les élus.
Rendez-vous est donné plage de la Grandville, à Hillion. Malheureusement connue pour ses étendues d'algues vertes pestilentielles. Cet été, moins d'algues mais toujours autant d'odeurs, comme le constate André Ollivro, vice-président d'Halte aux marées vertes. « La plage ressemble à quelque chose de propre cette année. Mais avec la mer qui recule, ça devient la mer d'Aral ».

Contre la fermeture des plages
Fermer les plages concernées ? « C'est une démission face aux problèmes des algues vertes. Nous y sommes opposés », clarifie Michel Guillemot, président de l'association. Et d'encourager les communes comme Hillion et Plestin-les-grèves dans « leur travail remarquable de ramassage des algues vertes. » Il juge les pouvoirs publics inactifs. « Par exemple, nous avions convié le préfet, la députée Danièle Bousquet, et le président du conseil général Claudy Le Breton à venir ici, à la Grandville. Seule Mme Bousquet est venue. » Et de poursuivre, « il faut que les communautés et le conseil général cessent de payer les erreurs de l'État, que même le ministre de l'environnement vienne nous voir ». L'association se plaint du peu d'importance accordée à ce problème environnemental. Michel Guillemot fait le parallèle avec les marées noires, où « tous les élus se mobilisent, contrairement aux marées vertes. Nous sommes aussi des communes sinistrées. » Angélique GOYET.

Saint-Brieuc - Face au problème des algues vertes, un chargé de mission recruté en Côtes-d'Armor (Ouest France)
Le secrétaire général de la préfecture Philippe de Gestas-Lespeyroux a tenu à faire un point sur le problème des algues vertes. Et annoncer quelques mesures.
La mort d’un cheval à Saint-Michel-en-Grève a remis en lumière le problème des algues vertes en Côtes-d’Armor. La préfecture a voulu faire un point sur ce dossier. « Il y a deux erreurs possibles face à ce phénomène, estime Philippe de Gestas-Lesperoux, entouré des responsables des affaires sanitaires, de l’agriculture et des services vétérinaires : le minimiser ou l’exagérer. Il faut le voir de façon dépassionnée et avec sérénité. »

La mort du cheval à Saint-Michel est qualifiée « d’incident ». « Toute activité fait appel à la responsabilité de chacun. Il faut s’informer. Dans une vase aussi profonde, recouverte d’une couche d’algues, on peut s’enfoncer très profondément. L’endroit est dangereux. Les conséquences auraient pu être pires. » Concernant les résultats de l’autopsie, la préfecture attend les informations du propriétaire. « Nous avons intérêt à connaître ces résultats pour prendre des mesures éventuelles, glisse Philippe de Gestas. Mais pour l’instant, il n’a pas lieu d’en prendre. »

La préfecture admet la dangerosité des algues lorsqu’elles sont en grande quantité et en décomposition. « Il ne faut pas laisser enfants et animaux jouer dans des tas d’algues. Les algues ne présentent pas de problèmes pour la santé sauf quand elles pourrissent. »

L’État tient à préciser qu’il travaille avec la profession agricole « pour améliorer les pratiques agronomiques. On ne fera rien contre personne. Les dates d’épandage ont été décalées d’un mois. C’est peut-être insuffisant mais c’est un pas en avant. On va dans le bon sens au niveau des pratiques agricoles. C’est un combat collectif. On s’efforce de maintenir une économie agricole qui a sa contrepartie environnementale. » Et d’annoncer quelques décisions comme « la création d’un chargé de mission pour la coordination de la problématique algues vertes. Nous essayons de trouver une aide de l’État pour aider les communes touchées. Un groupe de travail a également été mis en place pour développer des mesures. »

Algues vertes. Aucune mesure d'urgence (Le Télégramme)
Après la mort d'un cheval sur la plage de Saint-Michel-en- Grève (22) il y a dix jours, l'État «fait appel à la responsabilité de chacun» pour se prémunir contre le danger des algues vertes.

Plus d'un an. Il aura fallu plus d'un an pour que la préfecture des Côtes-d'Armor reconnaisse que ce sont «sans doute» des algues vertes en putréfaction qui sont à l'origine de la mort de deux chiens, le samedi 12juillet2008, sur la plage de La Granville, à Hillion. Une conclusion à laquelle la vétérinaire qui s'était penchée sur l'autopsie des animaux était arrivée au bout de quelques jours. Douze mois plus tard, les services de l'État adoptent la même prudence face à un nouvel «événement désagréable» qui rappelle étrangement le précédent. Le 28juillet, un cheval est en effet mort d'un oedème aigu du poumon (comme les deux chiens) sur la plage de Saint-Michel-en-Grève. C'est ce que révèle l'autopsie de l'équidé. Seulement, les collaborateurs du préfet n'ont pas encore pris connaissance des résultats de l'examen. «Mais nous sommes désireux de les avoir», certifie Philippe De Gestas-Lesperoux, le nouveau secrétaire général de la préfecture, qui refuse donc de se prononcer sur les causes de la mort du cheval.

Ne pas s'approcher des tas en décomposition
Hier, le haut fonctionnaire a tenu à communiquer sur le dossier des algues vertes de manière «dépassionnée» et «avec sérénité». Aucune action d'envergure n'a été annoncée, mais un message a été martelé: l'État fait appel à la responsabilité de tous. «Comme pour toute activité, il appartient à chacun de s'informer sur la sécurité et les réglementations particulières», indique Philippe De Gestas-Lesperoux, avant de préciser: «Les algues vertes présentes en petite quantité ne sont pas dangereuses pour la santé». Rappelant ensuite qu'aucun décès humain n'avait été causé par les algues, le secrétaire général de la préfecture a cependant expliqué qu'il ne fallait pas s'approcher des tas en putréfaction desquels émane de l'hydrogène sulfuré. Un gaz toxique et même mortel à partir d'un certain seuil(500 parties par million). Soucieux de présenter les efforts engagés par l'État pour lutter contre la prolifération des algues, Philippe De Gestas-Lesperoux a aussi admis qu'il était impossible de dire à quelle échéance les algues disparaîtraient des plages bretonnes. «Depuis dix ans, les taux de nitrates (indice de pollution agricole) ont baissé de 18% dans les eaux des rivières des Côtes-d'Armor. Nous maîtrisons au mieux les flux, la réglementation se durcit, mais il y a des stocks d'azote emmagasinés dans les terres depuis des années et des années. C'est donc un combat qui sera forcément long et qui doit être collectif».

Information ajoutée le 10 août 2009

Algues vertes : manif sur une plage des Côtes d'Armor (Ouest France)
300 personnes sont venues soutenir le maire de saint-Michel-en-Grève.
Algues vertes en Bretagne-Nord : inquiétudes et polémique
Environ 400 personnes sont venues, hier à Saint-Michel-en-Grève, soutenir le maire, mis en cause dans l’affaire du cheval mort dans les algues.
« C’est le préfet, et donc l’État, qui est responsable ! Pas le maire ! » Les 400 personnes installées hier après-midi, sur la plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d’Armor), n’étaient pas là pour profiter du soleil. Les manifestants étaient venus soutenir le maire de la commune, René Ropartz, mis en cause dans l’affaire du cheval et du cavalier intoxiqués, début août, par les algues vertes.
Sur le sable encore tapissé de ce fléau verdâtre à l’odeur nauséabonde, plusieurs intervenants ont pris la parole. Dans la ligne de mire des associations « Sauvegarde du Trégor » et « Halte à la marée verte », la préfecture, qui n’a « pris aucune mesure visant à faire cesser cette pollution, […] continuant à délivrer des autorisations d’exploitations porcines ». Les manifestants étaient d’ailleurs invités à signer une plainte contre le préfet.

Ancien agriculteur, Denis Baulier a dénoncé la présence de « 43 exploitations agricoles sur le bassin versant du Roscoat, dont une exploitation qui élève plus de 6 000 porcs par an. Dans le sol, il y a, en fin d’hiver, entre 120 et 160 unités d’azote contre 40 dans le Doubs, par exemple ». Et de proposer des solutions : « Si on remplaçait les cultures de maïs par de la luzerne, on verrait déjà des résultats. » Huée de quelques agriculteurs dans l’assistance.
Le maire de Saint-Michel, René Ropartz a répondu avec verve : « Je suis fils d’agriculteur et j’en suis fier, mais il faut trouver une nouvelle approche pour travailler la terre ! » Prochaine mobilisation contre les algues vertes à Hillion (Côtes-d’Armor), le 27 septembre.

La directive « Nitrate » ne fait pas l'unanimité (Ouest France)
Depuis le 29 juillet, un arrêté préfectoral impose de nouvelles mesures pour lutter contre la pollution des eaux et contre les nitrates d'origine agricole. Mise en place de bandes enherbées ou boisées le long de tous les cours d'eau, couverture hivernale des sols en zone vulnérable, actualisation de la liste des cantons en zone d'excédent structurel, date d'épandage du lisier sur le maïs reportée du 15 janvier au 15 février...
Cette dernière mesure ne satisfait pas l'association VivArmor qui s'interroge : « Comment justifier cette date quand on sait que le maïs ne se sème qu'à partir du 15 avril ? Pourtant, le lien de cause à effet est évident entre les pollutions et l'épandage pendant la période hivernale. L'Administration est-elle aveugle et ignare à ce point ? Qui tire les ficelles ? Les algues vertes sont une conséquence d'un modèle de développement (surfertilisation des cultures initiées il y a 30 ans, élevage hors sol sur lisier). L'inadaptation des dates d'épandage l'aggrave. »

Côtes-d'Armor - Épandage du lisier. André Pochon en colère (Le Télégramme)
André Pochon, pionnier de l'agriculture durable, ne décolère pas face à la décision de la préfecture des Côtes-d'Armor de reporter la période d'épandage du lisier de seulement un mois.
Alors que le problème des algues vertes ressurgit dans l'actualité, vous ne cachez pas votre colère envers la décision de la préfecture des Côtes-d'Armor...
Je me suis fortement battu pour que les périodes d'épandage soient décalées. Finalement, on est passé du 15janvier au 15février, alors que nous réclamions la date du 1eravril. L'épandage en hiver sur des terres nues, ensemencées à partir de mi-avril, début mai, va directement dans les nappes phréatiques et, donc, dans la rivière. Car l'azote sous forme minérale (c'est le cas pour le lisier à hauteur de 70%) n'est pas du tout retenu par le pouvoir absorbant du sol.
Alors quand épandre?
Il faudrait épandre le lisier lorsque le maïs est en végétation, l'azote libéré serait ainsi pompé.

Comment expliquer cette décision?
Le préfet a maintenu ce calendrier parce que les chambres d'agriculture, entre autres, n'ont pas été claires. Je mène ce combat depuis six mois avec la région Bretagne. Lorsque j'ai écrit à la chambre d'agriculture des Côtes-d'Armor pour les convaincre de reporter la date d'épandage, elle m'a répondu positivement. Malheureusement, deux mois après, le président de la chambre régionale m'a adressé une réponse négative, sous prétexte que les agriculteurs n'ont pas de capacité suffisante de stockage et sont obligés de vider leurs fosses le 15janvier. L'argument ne tient pas la route:il est toujours possible d'épandre le lisier sur des prairies, même au 15janvier, mais pas sur des terres à maïs! Il a argué que les chercheurs de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) sont les premiers à reconnaître que la pollution, le lessivage des nitrates, a lieu à l'automne et non en hiver. Les scientifiques le disent justement: le lessivage a lieu avec les grandes pluies d'automne. À la fin de la saison, il n'y a plus de nitrate dans le sol et si on en remet une couche, la pollution recommence!

Au-delà du calendrier d'épandage, quelles solutions existent?
Le fond du problème est le modèle de développement. Pourquoi tant de maïs fourrage à la place de l'herbe? Pourquoi les cochons sur caillebotis et non sur litière? Pourquoi tant de cochons d'ailleurs? Les adhérents du Cedapa ont prouvé qu'ils polluent beaucoup moins que les autres, et qu'ils gagnent plus d'argent.

Vous prônez l'agriculture durable. Pas simple de changer les habitudes.
Les agriculteurs sont malheureusement formés dans un moule en école d'agriculture, et ils y apprennent le modèle maïs-fourrage, le modèle lisier. Une fois qu'ils ont cela en tête, c'est difficile de faire bouger les choses. par J.L.B

Algues vertes. Le «J'accuse» des associations (Le Télégramme)
Hier après-midi, environ 400personnes ont répondu à l'appel de la fédération d'associations environnementales Sauvegarde du Trégor. Les manifestants se sont réunis sur la plage de Saint-Michel-en-Grève (22) pour soutenir le maire, RenéRopartz, «injustement accusé de la mort d'un cheval et de l'intoxication de son cavalier».

L'État responsable
«Enfin, a-t-on idée de se promener sur une plage? Si vous le faites, c'est vous qui êtes responsable!». Yves-MarieLeLay, membre de Sauvegarde du Trégor, a choisi l'ironie pour condamner les récentes déclarations du préfet qui appellent à la responsabilité de chacun sur ce fléau. S'appuyant sur le jugement rendu le 25octobre 2007 par le tribunal administratif de Rennes, qui a clairement désigné les préfets des Côtes-d'Armor et du Finistère responsables, en tant que représentants de l'État, de la pollution des cours d'eau par les nitrates agricoles à l'origine des marées vertes, Yves-MarieLe Lay a fini par assener:«C'est vous le responsable Monsieur le préfet!». «On n'a pas trouvé de responsables dans la profession agricole, comme c'est bizarre», a continué Yves-Marie Le Lay. Poursuivant sur le même ton railleur, l'intervenant a cité «le grand-père, le Crédit Agricole, tous les enfants que sont les diverses coopératives, avant d'en venir aux exploitants agricoles, qui sont les petits-enfants». À la fois acerbe et moqueur, il a ajouté que «cettesainte famille et le préfet sont copains comme cochons», phrase lourde de sous-entendus qui a tout de même fait rire le public, laissé libre d'interpréter ces propos. «Pour en finir avec les marées vertes, il faut passer à des méthodes agricoles radicalement différentes, c'est la seule solution», a-t-il encore martelé.

Nouvelle manifestation
Durant l'après-midi, plus de 300personnes ont signé la pétition de soutien à René Ropartz. À noter la présence de Jean-Claude Paris, maire de Tréduder, et d'Yvette Doré, maire d'Hillion, venus épauler leur collègue. Le 27septembre, les associations de lutte contre les marées vertes (Cédapa, Sauvegarde du Trégor, Halte aux marées vertes, Côtes-d'Armor environnement) appellent à une manifestation sur la plage de Granville, à Hillion.

Information ajoutée le 11 août 2009

Algues vertes. Eau et rivières dénonce l'indifférence de l'État (Le Télégramme)
Dans un communiqué, Gilles Huet, délégué général d'Eau et Rivières de Bretagne, s'insurge contre «l'indifférence de l'État» face au problème des algues vertes

. «Un milliard d'euros dépensés en pure perte»
«Cent sites bretons touchés chaque année ! Un milliard d'euros dépensés en pure perte depuis trenteans par les communes pour ramasser ces algues, les stocker, les éliminer. Des accidents sanitaires à répétition du fait des dégagements d'hydrogène sulfuré provoqués par la putréfaction des algues. Seule réponse de l'État à ce cancer environnemental qui ronge le littoral breton: la nomination d'un ?monsieur algues vertes?(*)! On pourrait en rire, mais c'est à pleurer», écrit-il. «Alors que chacun sait que seule une réduction importante des engrais et effluents azotés épandus sur les sols permettrait de réduire les marées vertes, l'État est aux abonnés absents et suggère simplement aux élus de restreindre l'accès du public sur les plages. Voilà une mesure courageuse et efficace !», poursuit-il.

«Gouverner c'est prévoir»
«Cette indifférence de l'État est la pire des pollutions. Elle est symbolisée par l'arrêté que vient de signer le 7août le préfet des Côtes-d'Armor, qui met en oeuvre le quatrième programme départemental d'actions de lutte contre les nitrates. Cet arrêté ne comporte aucune disposition particulière pour les zones touchées par les marées vertes !», s'insurge GillesHuet. Or «gouverner c'est prévoir, poursuit-il. Là où l'État aurait dû depuis longtemps préparer et mettre en oeuvre un programme de réduction progressive des apports de nitrates à l'amont des baies touchées par les marées vertes, il s'est montré d'une incroyable passivité. Combien faudra-t-il d'argent public gaspillé dans le ramassage d'algues vertes; combien faudra-t-il d'accidents sanitaires pour que l'État prenne enfin ses responsabilités?»
* Vendredi, la préfecture des Côtes-d'Armor a annoncé le recrutement d'un chargé de mission qui assurera la coordination de la problématique «algues vertes».

Plages puantes et algues mortelles : nos amis anglais iront ailleurs (dd magazine)
"Une odeur d'oeuf pourri", "la menace de l'algue verte", "un marécage nocif", l'article du quotidien britannique The Guardian n'y va pas de main morte. L'algue tueuse des Côtes d'Armor est en bonne place dès la une de la version en ligne du journal. Et c'est de bonne guerre, les côtes du nord de la France figurant parmi les destinations favorites de nos amis britanniques, les dissuader de se rendre sur nos plages pestilentielles, participe d'une bonne information. Suite dd magazine

Algues vertes : le cavalier hésite à porter plainte (Ouest France)
Son cheval est mort sur une plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d'Armor), fin juillet.Le propriétaire souhaite, avant tout, que « les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités ».
« Nous réfléchissons actuellement à la procédure la plus pertinente... » Joint hier par téléphone, le propriétaire du cheval qui a trouvé la mort sur une plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d'Armor) fin juillet n'a toujours pas déposé de plainte. Ni contre le maire de la petite commune balnéaire, ni contre X. « Contrairement à ce que l'on raconte, nous n'avons attaqué personne pour l'instant, même si on étudie toutes les options », insiste Vincent Petit, vétérinaire de formation. Il avait lui-même été intoxiqué lorsque son cheval s'est enlisé dans la vase et les algues vertes. « Notre objectif est que ce genre d'accident ne se reproduise plus. Nous souhaitons avant tout que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités sur ce sujet sensible, ce qui, apparemment, n'est pas le cas », estime-t-il.
« Indifférence de l'État »
Vendredi, la préfecture des Côtes-d'Armor avait estimé « qu'il n'y a pas lieu de prendre des mesures particulières », et qu'il était nécessaire « de faire appel à la responsabilité de chacun ». Le cavalier a fait pratiquer des analyses toxicologiques sur son cheval. L'animal serait mort d'un oedème aigu du poumon « compatible avec une intoxication gazeuse brutale, insiste Vincent Petit, c'est la seule conclusion. Il nous reste maintenant à définir la nature de ce gaz ». Suite sur Ouest France

Information ajoutée le 17 août 2009

La Bretagne, terre de nitrates depuis 40 ans (L’Express)

Le taux élevé de nitrates dans les rivières -dû à l'élevage intensif et aux engrais- est responsable de la prolifération des algues en Bretagne. Depuis près de quarante ans, les défenseurs de l'environnement font face aux lobbies agricoles et aux hésitations de l'Etat. Notre chronologie d'un dossier bien ensablé...

La filière agricole bretonne représente 7 % de la surface agricole française, mais 50 % des élevages de porcs, 50 % des élevages de volailles et 30 % des bovins. En Bretagne, le taux moyen de nitrates dans l'eau s'élève à 35 mg/l, mais il y a des rivières où ce taux atteint 80 mg/l, alors que la norme de 50 mg/l est déjà considérée comme trop élevée par les défenseurs de l'environnement. Rappel des principaux épisodes de cette guerre de l'eau bretonne.

1969: naissance de l'Association Pour la protection du saumon en Bretagne (qui deviendra Eau et rivières de Bretagne); elle alerte les autorités publiques sur l'augmentation des nitrates (du fait de l'utilisation d'engrais chimiques et de l'épandage de déjections animales provenant de l'élevage intensif hors sol).

Années 1970: début de la prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes, vraisemblablement provoquée par cet excès de nitrates.

1975: adoption de la directive européenne pour la qualité requise des eaux superficielles destinées à la production d'eau alimentaire. Elle exige que les eaux de captage ne contiennent pas plus de 50 mg de nitrates par litre. La France a jusqu'en 1987 pour atteindre ce niveau.

1990: début du programme Bretagne eau pure, à l'initiative du Conseil régional de Bretagne.

1991: directive européenne concernant la protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles.

1992-1993: l'association Eau et rivières de Bretagne dépose une plainte auprès de la Commission européenne pour la non application de la directive de 1991.

Novembre 1993: la Commission européenne adresse au gouvernement une mise en demeure de respecter la directive sur les nitrates.

Septembre 1994: classement de l'ensemble de la Bretagne en zone vulnérable au titre de la directive nitrates.

Juillet 1999: un ramasseur d'algues tombe dans le coma; on soupçonnera plus tard l'hydrogène sulfuré produit par la décomposition des algues.

Octobre 2000: la France adopte une directive européenne sur l'eau aux termes de laquelle elle doit atteindre en 2015 un "bon état écologique" de ses rivières, de ses lacs et de ses eaux littorales.

8 mars 2001: la Cour de justice européenne déclare que la France a enfreint la directive sur la qualité des eaux de surface; 37 points de captage dépassent la norme de 50 mg/l de nitrates.

Mai 2001: condamnation de l'Etat par le tribunal administratif de Rennes à la demande de la Lyonnaise des eaux pour manque de vigilance à l'égard des pratiques agricoles polluantes. Poursuivi par des consommateurs protestant contre la mauvaise qualité de l'eau, le distributeur, condamné à verser 251 000 francs aux plaignants, se retourne contre l'Etat.

Février 2002: lancement d'un plan d'action pour un développement pérenne de l'agriculture et de l'agro-alimentaire et pour la reconquête de la qualité de l'eau en Bretagne.

27 juin 2002: arrêt de la Cour de justice européenne condamnant la France pour non-respect de la directive de 1991 sur la protection des eaux contre la pollution par les nitrates.

Avril 2003: la Commission européenne adresse à la France un avis motivé lui enjoignant d'adopter toutes les mesures d'exécution de l'arrêt de 2001.

Juin 2003: publication d'un rapport de l'Ifremer sur la responsabilité des nitrates dans la prolifération des algues vertes.

Décembre 2003: transmission à la Commission européenne du plan d'action organique "reconquête de la qualité des eaux superficielles en Bretagne".

Février 2004: Eaux et rivières et trois autres associations portent plainte contre l'Etat qui, selon elles, ferme les yeux sur les élevages dont le nombre de têtes grossit clandestinement et ne contrôle pas le respect des normes d'épandage du lisier par les exploitants.

Mai 2005: publication au Journal officiel d'un décret autorisant l'extension des élevages industriels dans les zones d'excédent structurel d'azote lié aux élevages (ZES), c'est-à-dire les 140 cantons français (dont 104 en Bretagne) dont les sols sont surchargés en azote et en phosphore qui polluent les eaux superficielles et souterraines.

Juillet 2005: la Commission européenne adresse à la France un avis complémentaire, la directive de 1975 n'étant toujours pas appliquée sur 15 rivières.

Juin 2006: le projet de loi sur l'eau présenté aux députés est vidé de sa substance après plusieurs années de lobbying des principaux syndicats agricoles; le principe "pollueur-payeur" est abandonné.

Février-mars 2007: manifestations agricoles contre les mesures proposées par la préfecture (limitation de la fertilisation azotée sur 9 bassins et réduction des cheptels); les locaux brestois d'Eau et rivières sont saccagés.

Mars 2007: Bruxelles renonce à saisir la justice au sujet de la pollution des eaux bretonnes (la France était menacée d'une amende de 28 millions d'euros assortie d'une astreinte journalière de 118 000 euros). Paris s'est engagé à ce que, dans les bassins concernés, la concentration en nitrates ne dépasse plus les normes fin 2009.

Juin 2007: la Commission saisit une nouvelle fois la Cour de justice.

Juillet 2007: le ministre de l'Agriculture annonce un plan de 74,4 millions d'euros pour la mise aux normes de 1800 installations agricoles et la baisse des pollutions dans neuf bassins bretons -sur un total de 37- qui présentent encore des taux de nitrates supérieurs à 50 mg/l. Quatre captages d'eau des rivières les plus polluées seront fermés.

Septembre 2007: nouveau sursis de Bruxelles. La France s'engage à rendre obligatoire, à partir du 1er janvier 2008, le plan "qualité des eaux" initialement basé sur le volontariat.

25 octobre 2007: l'Etat est condamné à verser 2000 euros de dommages et intérêts à Eaux et rivières de Bretagne par le tribunal administratif de Rennes, en raison de sa responsabilité dans la prolifération des algues vertes.

Juillet 2008: deux chiens meurent brutalement, victimes du gaz exhalé par les algues en baie de Saint Brieuc.

Juillet 2009: le Grenelle de l'environnement promet d'accélérer la réduction de l'usage des phosphates et nitrates voire de réduire leur usage de 40 % d'ici à 2012-2014 sur les zones les plus fragiles.

Août 2009: un maire de la région de Lannion interdit à la promenade une partie du littoral de sa commune après la mort d'un cheval, probablement liée à la concentration d'algues vertes.
Août 2006: un rapport d'évaluation sur la reconquête de la qualité de l'eau en Bretagne publié par la Direction régionale de l'environnement souligne que pour plus de 20 % des analyses effectuées, le taux de nitrates est toujours supérieur à la norme.

Information du 18 août 2009 :

Côtes-d'Armor - Algues vertes. André Ollivro pris pour cible (Le Télégramme)

Hier matin, André Ollivro, le porte-parole de l'association Halte aux marées vertes a retrouvé des roundballers de paille, déposés la nuit précédente, devant sa maison. La semaine passée, c'était un courrier anonyme: un avis d'obsèques.

Il préfère en sourire: «Il y a quelque temps, quelqu'un avait déversé du fumier devant chez moi. Et le fumier ça m'intéresse pour mes cultures. Mais là, des roundballers de paille...». Hier matin, alors qu'il se trouvait dans son cabanon de la plage de La Granville, André Ollivro a été alerté par l'un de ses voisins, Alain Le Mouel, que trois grosses bottes de paille avaient été déposées devant sa maison, à Morieux. Selon ce voisin, les faits se seraient produits vers 2h du matin. Même si le militant écologique, porte-parole de l'association Halte aux marées vertes, refuse de dramatiser l'affaire, difficile de ne pas penser à une manoeuvre d'intimidation. D'autant plus qu'au début du mois, c'est un courrier anonyme qui est arrivé dans sa boîte aux lettres. «C'était une page d'avis d'obsèques», relate André Ollivro. «Je l'ai déposée à La Poste pour essayer de savoir d'où elle venait. Apparemment de pas très loin». Au sein de l'association, qui se bat contre la prolifération des algues vertes sur les plages, il n'est pas le seul visé. Il y a huit jours, un autre militant a retrouvé ses sacs d'engrais percés.

«L'intelligence paysanne doit reprendre le dessus»
«Après la médiatisation faite autour du décès d'un cheval sur une plage à Saint-Michel-en-Grève, je ne suis pas étonné de retrouver ça devant chez moi», continue le retraité d'EDF-GDF qui montre du doigt les défenseurs de l'agriculture intensive: «Ils sont acculés. Ils savent qu'ils font des dégâts sanitaires. Maintenant, il ne faut pas que ça dégénère. L'intelligence paysanne doit reprendre le dessus». Pour se prémunir contre toute action future, André Ollivro s'est rendu à la gendarmerie, hier après-midi. Les militaires ont enlevé les roundballers et le militant écologiste décidera demain, avec eux, quelles suites judiciaires donner à l'affaire. En attendant, il a rendez-vous cet après-midi avec des journalistes de la BBC pour parler, encore et toujours, des algues vertes.


Écologie. André Ollivro, «le coriace» (Le Télégramme)

Si l'État français a décidé d'analyser la toxicité des algues vertes, il y est sans doute pour quelque chose. Inoxydable opposant à la centrale de Ploufragan, inlassable pourfendeur des algues «tueuses», André Ollivro, 63 ans, est l'une des figures de l'écologie dans les Côtes-d'Armor. Ses positions lui ont valu l'envoi de menaces de mort. Cette nuit, des bottes de pailles ont aussi été déposées devant son domicile.
Écolo, il l'est devenu sur le tard. Élu communiste pendant des années en région parisienne, André Ollivro aura attendu la retraite et son retour dans les Côtes-d'Armor pour passer du rouge au vert. La petite histoire raconte que c'est un après-midi de 2000, lors d'une manifestation sur la «mal-bouffe» à Saint-Brieuc que la conversion s'est faite, après avoir entendu un discours d'André Pochon, l'une des figures bretonne de l'agriculture durable. Depuis cette date, Ollivro «le coriace», comme il lui arrive de signer ses courriels, ne se ménage pas pour alerter la population sur les dangers des algues«tueuses», fruits de «l'agriculture intensive» et dénoncer «l'inertie» de l'État.

Retour à la fac à presque 60 ans
Depuis son terrain, situé sur les hauteurs de la plage de La Granville, à Hillion, l'ancien ingénieur d'EDF-GDF a eu tout loisir d'observer leur prolifération. «Quand j'ai monté mon cabanon ici, en 1968, les premières algues vertes faisaient leur apparition». Quatre décennies plus tard, le ballet des camions ramassant les algues se déroule, tous les matins, sous ses fenêtres. En 2001, lorsqu'il fonde avec d'autres l'association Halte aux marées vertes, l'ancien gazier trouve rapidement un angle d'attaque: puisqu'à ses yeux, la France ne respecte pas les directives de Bruxelles sur les nitrates, il faut la traduire en justice. Persuadé que le salut ne passera que par la mobilisation citoyenne et par l'application des règlements européens, il décide alors, à presque 60 ans, de s'inscrire à la faculté de droit de Saint-Brieuc, pour «comprendre les arcanes judiciaires». Troisans plus tard, quatre associations déposent plainte contre l'État. Et le 25octobre 2007, le tribunal administratif de Rennes leur donne raison(L'État a, depuis, fait appel de cette décision,NDLR).

L'État réagit
L'été dernier, lorsque deux chiens meurent sur la plage de La Granville, après avoir inhalé l'hydrogène sulfuré émanant des algues en putréfaction, Ollivro s'active encore. L'ancien «adolescent renfermé» rameute les médias, organise des rassemblements et interpelle préfet et élus. Pour un résultat mitigé. Mais fin juillet, lorsqu'un cheval succombe à son tour sur la plage de Saint-Michel-en-Grève (22), les algues vertes se retrouvent partout à la une de l'actualité. Et cette fois, l'État français intervient et décide, la semaine passée, de lancer des analyses sur leur toxicité.

«Il ne se décourage pas malgré les coups reçus»
«On a besoin de vrais militants comme André. C'est quelqu'un qui va jusqu'au bout, souligne AndréPochon. Il est volontaire, tenace et têtu». Seulement, au sein du microcosme écolo, même si personne ne remet en cause son efficacité, certains militants reprochent à «l'électron libre» Ollivro ses emportements. On l'accuse également de se confondre parfois avec sa cause. «C'est quelqu'un d'entier et de passionné. Porté par ses convictions», corrige un membre du Collectif urgence réchauffement climatique 22. «C'est toujours pareil, dès qu'un militant en fait beaucoup, cela crée des jalousies, ajoute André Pochon. Moi, je suis plein d'admiration pour les gens comme lui qui ne décourage pas malgré les coups reçus».
Julien Vaillant

Ajouté le 19 août 2009

Bretagne - Algues vertes : le militant porte plainte (Ouest France)
André Ollivro, porte-parole de l'association Halte aux marées vertes, a été victime d'intimidations et de menaces.
Trois roundballers de paille déposés devant sa maison à Pommeret (Côtes-d'Armor). Il y a quelques jours, un courrier anonyme contenant une page d'avis d'obsèques d'Ouest-France. L'an dernier, il a retrouvé de l'huile dans le réservoir de son camion. Il y a quelque temps, du fumier a été déversé devant chez lui. « Le fumier, j'ai cru que c'était une plaisanterie. Je l'ai ramassé pour l'étaler sur mon terrain... » Suite Ouest France


Des analyses confirment la toxicité des algues vertes (Le Monde)

Après la mort fulgurante d'un cheval, le 28 juillet, sur une plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d'Armor) et le malaise de son cavalier, l'Institut national de l'environnement et des risques (Ineris) a analysé la toxicité des amas d'algues vertes en décomposition sur les plages bretonnes. Ces tests, commandés par le secrétariat d'Etat à l'écologie, visaient à mesurer la concentration d'hydrogène sulfuré (H2S), un gaz mortel. Et les résultats sont alarmants, révèle le Figaro.
Un humain traversant une zone où stagne de l'hydrogène sulfuré à 1 700 parties par million (ppm) meurt en une minute, explique le quotidien. Or une concentration maximale avoisinant les 1 000 ppm a été constatée sur une plage de Saint-Michel-en-Grève. "A ce niveau, la mort est rapide et les méfaits sont de toute façon irréversibles. Car ce gaz s'attaque au système nerveux", souligne Le Figaro.
Cette concentration létale n'a été relevée qu'à un endroit de la plage, là où le cheval s'était écroulé, car les algues n'avaient pas été ramassées. Les taux relevés en d'autres endroits étaient compris entre zéro et 500 ppm, ce qui peut tout de même provoquer des irritations des yeux et des voies respiratoires, ainsi que des maux de tête à répétition, précise le quotidien.
Le premier ministre, François Fillon, se rend demain à Saint-Michel-en-Grève. Il devrait annoncer de nouvelles mesures contre la prolifération des algues vertes, due en partie aux engrais de l'agriculture et à certaines activités urbaines et industrielles. Mi-juillet, le Grenelle de la mer avait arrêté une série de décisions visant à enrayer la prolifération des déchets et les pollutions marines venues de terre qui provoquent ce phénomène. Le 9 août, des centaines de personnes s'étaient réunies sur cette plage de Saint-Michel-en-Grève pour dénoncer l'agriculture intensive et les élevages de porcs.

Jeudi 20 août 2009

Fillon annonce une mission pour lutter contre les algues vertes (Ouest France)

Le Premier ministre François Fillon était ce matin sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, dans les Côtes-d'Armor, accompagné notamment du maire de la commune, René Ropartz (à sa droite).

Ministère de l'Ecologie : Rapport sur les algues vertes
Rapport complet de l’INERIS sur la toxicité des algues vertes et Annexes du rapport

Le Premier ministre François Fillon, en visite à Saint-Michel-en-Grève, dans les Côtes-d'Armor, a annoncé, à la sortie d'une réunion avec les élus et des professionnels, plusieurs mesures visant à lutter contre la prolifération des algues vertes. Sera notamment créée une mission interministérielle, chargée d'une étude sur le problème. Elle devrait rendre une conclusion d'ici trois mois. « L'Etat va prendre à sa charge le nettoyage des plages qui sont les plus touchées et sur lesquelles il peut y avoir un risque de santé publique », a ajouté le Premier ministre.« Un risque de santé publique »Fin juillet, sur cette plage de Saint-Michel-en-Grève, un cheval enlisé dans une zone mouvante est mort, vraisemblablement victime du gaz toxique dégagé par les algues en décomposition accumulées. Son cavalier avait été pris d'un malaise.« Nous allons expérimenter le ramassage des algues à la fin de l'hiver, en mer, afin, nous l'espérons, d'éviter des proliférations comme celle que nous avons connues cet été », a précisé François Fillon. Ce phénomène des « marées vertes », apparu il y a une trentaine d'années, est favorisé par les rejets de nitrates dans l'eau dus à l'agriculture et à l'élevage intensifs. « Nous avons pris avec les agriculteurs des engagements extrêmement précis de réduction considérable des intrants agricoles. Ces objectifs seront tenus. »

Algues vertes : François Fillon a rassuré (Ouest France)

François Fillon accompagné de René Ropartz, maire de Saint-Michel-en-Grève, hier sur la plage où un cheval est mort après s'être enlisé dans un amas d'algues vertes en décomposition.

Le Premier ministre s'est rendu, hier matin, à Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d'Armor). Après avoir rencontré des élus, il a notamment annoncé la création d'une mission interministérielle.
Entouré d'une nuée de journalistes, le Premier ministre François Fillon a rapidement foulé le sable de la plage de Saint-Michel-en-Grève, hier matin. Une dizaine de minutes tout au plus. Accompagné de René Ropartz, maire de la petite commune balnéaire, où un cheval a connu une mort foudroyante fin juillet, François Fillon, le teint hâlé, s'est rendu sur le lieu de l'accident, avant de rebrousser chemin.
Peu avant 11 h, le cortège ministériel dans lequel se trouvait Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie, a pris la direction de la mairie où une réunion de travail à huis clos a eu lieu avec des élus et des professionnels.

Le ramassage des algues pris en charge
Le Premier ministre a interrompu ses vacances en Toscane pour venir à Saint-Michel-en-Grève. Un déplacement qui coïncide avec le jour de la divulgation des résultats de l'étude demandée par le ministère de l'Écologie, qui confirme le caractère toxique pour l'homme des algues vertes en décomposition.

François Fillon a annoncé la mise en place « d'une mission interministérielle (agriculture, santé et écologie) qui devra bâtir un plan d'action pour lutter contre la prolifération des algues vertes et proposer des solutions efficaces de ramassage et de protection de la population, d'ici trois mois ». Le Premier ministre s'est également engagé à ce que « l'État prenne à sa charge le ramassage des algues vertes. Nous allons aussi expérimenter le ramassage des algues à la fin de l'hiver en mer. »
Le chef du gouvernement n'a pas manqué de saluer les « efforts considérables des agriculteurs depuis une dizaine d'années pour réduire les intrants agricoles ». Il a quand même indiqué qu'en matière de prévention, « des expérimentations seront lancées autour des baies de Lannion et de Saint-Brieuc ». Une façon de répondre au courrier que lui a adressé Jean-Yves Le Drian, le président de Région, le 14 août, pour lui demander justement ce droit à l'expérimentation.

« Ce coup-ci, c'est parti... »
Ce plan de bataille a été bien accueilli par les élus trégorrois, majoritairement PS, par les militants écologistes et les agriculteurs. « C'est une prise de conscience de la responsabilité de l'État. Le plan d'action annoncé par le Premier ministre m'a paru sincère. Ce coup-ci, c'est parti... », a lancé, satisfait, René Ropartz. Pour Yves-Marie Le Lay de l'association de Sauvegarde du Trégor, « c'est un grand jour. La toxicité des algues vertes est enfin reconnue officiellement. » Concernant les mesures annoncées, il espère, plus nuancé, « que ce ne soit pas un coup d'épée dans les algues vertes... »

« Le monde agricole n'est plus à convaincre. Nous, on est prêts à condition que l'on soit accompagné financièrement... », a rappelé, pour sa part, Philippe Prigent, producteur laitier, l'un des 170 agriculteurs du secteur.
Vers 12 h 30, François Fillon et ses ministres ont rapidement quitté, sous escorte, Saint-Michel-en-Grève. Un avion les attendait à l'aéroport de Lannion. Bertrand Kersaudy

Côtes d'Armor - Fillon et son plan d'action ont été bien reçus (Ouest France)
Grâce à René Ropartz, François Fillon a mis le pied dans le problème des algues vertes.
Le Premier ministre a annoncé la prise en charge du ramassage par l'Étatet une mission interministérielle sur les algues vertes. Réactions.
René Ropartz, maire de Saint-Michel-en-Grève
« Rien que le fait que le Premier ministre se soit déplacé avec trois ministres, c'est positif. C'est la première fois que l'État prend conscience du risque. Lorsqu'il a annoncé le plan d'action, il m'a paru sincère. Les mesures annoncées, c'est la preuve que l'État prend les choses en main. Ce coup-ci, j'espère que c'est parti. »
Yvette Doré, maire d'Hillion Ce qui est important, c'est la reconnaissance de la responsabilité de l'État dans le problème des algues. Pour l'histoire des chiens, tout le monde a tout fait pour que l'on garde le silence. Mais ce qui reste fondamental, ce n'est pas que des mesures curatives, c'est la prévention. Le ministre de l'agriculture a annoncé des aides au financement pour changement des méthodes agricoles, c'est positif. » Suite Ouest France

Information du 25 août 2009

Douarnenez - Algues vertes. 1.700 t ramassées depuis le 1er juillet (Le Télégramme)

338 m³ d'algues vertes ont été ramassés ces dernières semaines sur la plage du Ris et 500 m³ sur celle de Trezmalaouen. Soit 1.700 t en cours de compostage du côté de Kériolet.
Début juillet, devant l'invasion massive d'algues vertes sur la plage du Ris, le président de la communauté de communes, William Boulic, avait déclaré l'état d'urgence. Une plate-forme provisoire avait été construite en quelques jours en zone rurale, afin de pouvoir y stocker les marées vertes. Une installation classée, réalisée sous le contrôle des services sanitaires. Cette plate-forme est équipée d'une réserve d'eau en cas d'incendie, pour pallier le risque lié à la fermentation.
50.000 € pour le stockage Suite... Le Télégramme

La marée verte, l’hypocrisie de nos dirigeants (Bellaciao)

S’il est un thème récurrent, à la mode, c’est celui de la croissance verte. Croissance économique mise à toutes les sauces dans lesquelles on a rajouté un colorant vert, baptiser bio pour leurrer le chaland et surtout pour faire semblant de sauver la planète. Il ne s’agit pas de celle-ci, mais d’une autre croissance verte toute aussi néfaste, celle de l’Ulve, appelée par les Bretons : « La Marée Verte » ; appellation que l’on doit aux similitudes avec les marées noires qui ont aussi souillé les côtes bretonnes.

Que sait-on de l’ulve ! On connaît bien maintenant les caractéristiques de la salade de mer, prénommée aussi la laitue de mer, dont on remarquera surtout qu’elle est cosmopolite et d’un naturel opportuniste car elle a la propension à une croissance exponentielle dans certaines circonstances. C’est donc vers les paramètres qui favorisent son expansion qu’il faut se tourner pour combattre les dégâts et désagréments causés par sa prolifération.

Une baie semi-ouverte et sablonneuse est propice à l’épanouissement de l’ulve. Si l’on ajoute à cela un fleuve côtier déversant de l’eau douce riche en azote pendant un fort ensoleillement de juillet, on a réuni les conditions pour voir un développement rapide de la laitue de mer. Puis celle-ci rejetée par la mer sur la côte va se décomposer et fournir de l’azote minéral qui va servir aussi de nutriment pour les autres laitues et favoriser ainsi la prolifération, régénération en circuit fermé en quelque sorte. En même temps, cette décomposition sera accompagnée d’émissions d’ammoniac et d’hydrogène sulfuré. C’est d’ailleurs à la suite d’un dégagement d’hydrogène sulfuré que le 4 aout un cheval a respiré ces émanations sur une plage de Lannion et de fait est décédé d’une embolie pulmonaire. Déjà, deux chiens avaient succombé, des vacanciers furent incommodés comme ce fut aussi le cas de la personne chevauchant le malheureux cheval, cavalier qui d’ailleurs fut hospitalisé.

Ces événements circonstanciés ont ravivé les récriminations à l’encontre de l’ulve. Cependant ils ne sont pas les seuls désagréments que l’on a constatés puisque les pêcheurs se voient dans l’impossibilité de tendre des filets lorsque les bancs d’algues deviennent trop compacts, pour ne citer que ce seul exemple qui n’est d’ailleurs pas un fait nouveau. On avait donc prévu dans le programme Prolittoral plusieurs investissements en direction d’opérations de remise en cause des méthodes agricoles sur les bassins versants puisque l’élément principal qui favorise la prolifération de l’algue est l’azote venu du ruissellement, du lessivage des terres peu perméables et saturées d’engrais chimique et par les rejets des élevages intensifs. En concomitance à été mis en place un programme de ramassage car, en plus de débarrasser le rivage pour en améliorer la salubrité, cette algue fait un bon engrais et le cas échéant peut être transformée en composte. Il va sans dire que ce ne furent que bonne intentions pour les bassins versants et surtout avec un moindre résultat dans la mesure où il n’y a pas eu de mesures drastiques envers l’agriculture, d’autant que sont les Chambres d’Agriculture qui unilatéralement furent chargées de toutes les procédures, juges et partie si l’on peut s’exprimer ainsi… ; ce ne sont d’ailleurs pas les seuls paradoxes de cette affaire.

Donc nous voilà revenu au départ et l’on a vu le premier ministre profitant des incidents de Lanion s’offrir une pub écolo, un à-propos médiatique dans la mesure où son intervention tombait à pic pendant l’université d’été des Verts.

Cette inconséquence manifeste des politiques servie par une communication médiatisée et superficielle avait commencé avec les actes du Préfet des Côtes-d’Armor -représentant de l’Etat qui pourtant n’est pas par habitude un plaisantin- qui avait recommandé aux plaisanciers de faire preuve de responsabilité, c’est-à-dire qu’il leur subodorait de ne pas mettre leurs pieds où la laitue se décomposait, comme on le voit un engagement fort de l’état qu’il a renforcé encore avec la nomination d’un vague Monsieur algues vertes ! Comme on peut l’imaginer ces mesures dérisoires on fait grincer des dents plus d’un, ce qui a même fait dire à certains qu’il lui ferait bien bouffer ce genre de laitue pour le mettre véritablement devant ses responsabilités, c’est donc sur une polémique en devenir que Fillon est apparu tel le messie. On remarquera d’ailleurs que dès que le moindre problème devient épineux, que l’on veut faire semblant de s’en occuper sans rien faire sur le fond, pour noyer le poisson en somme, on crée un poste pour un Monsieur Machin, un Monsieur Truc grassement payé, un faire valoir pour tromper le lampiste… Et l’apothéose de l’hypocrisie est la clôture de l’événement par l’intervention médiatisée d’un ministre, du Premier le cas échéant, et la cerise sur le gâteau, l’apparition de sa Majesté, dans ce cas là, incontestablement, on est sauvé !

Pour compléter les initiatives minables de son Préfet, Fillon, qui est à l’évidence un comique qui s’ignore, a décidé que l’Etat prendrait en charge le nettoyage des plages et mettrait en place une commission interministérielle pour établir un plan d’action. Si le nettoyage libère un peu les communes sur le plan financier rien n’a été proposé d’efficience sur un problème que l’on connaît de longue date. Ca c’est pour la part gouvernementale !

Pour les Verts qui étaient réunis à , s’ils ont regretté la réaction tardive des autorités ce fut surtout pour faire remarquer que celle-ci intervenait au moment où eux tenaient leur université d’été et que cela était un leurre pour montrer au public qu’il n’y avait pas que les Verts qui s’intéressaient à l’environnement. Moralité, ces gens là sont plus intéressés par la guerre médiatique, à l’évidence obnubilés par qui occupera la une de l’actualité, plutôt que de s’attaquer véritablement à des problèmes de fond en faisant des propositions réellement constructives avec des choix de société.

Les socialistes ne pouvant rester à la remorque de cette joute médiatique se sont donc mêlés aux débats et ont reproché au gouvernement de ne pas parler d’une mutation agricole et d’agriculture durable –expression à la mode et qu’ils aiment décidemment beaucoup, mais qui ne veut rien dire- pour les bassins versants. Certes, le terme de mutation est probablement le bon, mais pour que cela soit efficient c’est la mutation de l’agriculture dans son ensemble afin de sortir d’un productivisme dévastateur qui est souhaitable, c’est donc par un véritable choix de société que se régleront des problèmes comme celui de l’ulve et non par quelques replâtrages épars. La médiatisation ponctuelle sur la marée verte et ses conséquences -même s’il n’était pas inutile de prendre véritablement conscience de la nocivité de l’ulve et trouver des solutions d’urgence- ne doit pas cacher que c’est l’ensemble du système qui conduit à de telles détériorations de la nature. Si la marée verte est le résultat visible de la pollution due au productivisme humain n’oublions pas, par exemple, que les nappes souterraines sont aussi polluées dans leurs grandes majorités.

De fait, il faut changer totalement les mentalités et dire halte à l’agro-business, revenir à une agriculture plus proche du consommateur et qualitativement naturelle, entre autre, est une priorité pour l’avenir de l’humanité. Ce qui n’est pourtant pas le cas car il est question que d’autres élevages industriels de porcs viennent s’implanter dans le secteur déjà touché par la marée verte. Pour éviter cela, il n’y a donc pas d’autre alternative que de redonner la part belle à une agriculture plus humaine où le rendement maximum obtenu par n’importe quel moyen ne sera plus un leitmotiv et favoriser ainsi les petites et moyennes exploitations. Cela évitera des situations paradoxales comme celle du céréalier qui cultive du blé et autres céréales sur 700 à 800 hectares et qui va acheter un poulet infect élevé à la farine dans une grande surface. Sans doute qu’avec une pratique plus proche aurait-il pu consacrer un petit enclos avec quelques volailles élevées aux grains non-OGM pour sa consommation personnelle et fournir le cas échéant le voisinage, c’est effectivement un autre concept. Aussi ne pas produire du maïs coûte que coûte nécessitant des arrosages intempestifs, dont une grande partie est destinée à une exportation subventionnée. Ce qui fait que les paysans mexicains ou africains ne pourront plus produire leurs céréales pour la vente de proximité car on trouvera sur place des exportations beaucoup moins chères que leurs productions. Aberration du système qui en détruisant la petite agriculture locale des pays défavorisés favorise activement la migration des populations et de surcroit assèche les nappes souterraines. Et lorsque l’on subventionne l’agriculture dans certains pays d’Afrique par exemple c’est en direction des grosses exploitations qu’une grande partie des subsides est distribués, et le pire, pour souvent produire des agro-carburants, la nouvelle manne juteuse de l’agro-business. Sans parler de l’ensilage de maïs qui ne donne pas une viande de bonne qualité pour ne citer que ce défaut là. Revenons à une agriculture plus raisonnable en fonction de nos besoins et avec surtout un regard qualitatif tout en respectant l’environnement, « avec des localisations planétaires en respect des spécificités du terrain afin de mieux répartir les richesses ».

Le cas de la marée verte s’inclut donc dans une autre conception de notre société, faire quelques ajustements, faire des actions ponctuelles même percutantes, ne résoudront en aucune manière le processus engagé de désagrégation de la planète. Il est donc urgent de prendre le taureau par les cornes et d’inverser le mouvement productiviste actuel, demain il sera trop tard, l’ulve éradiquée en partie ici aura une petite sœur qui étouffera notre espace ailleurs. Cent fois il faudra remettre l’ouvrage sur le métier à tisser et ceci pour un piètre résultat si l’on ne traite pas le problème sur le fond et en totalité…

Ce n’est donc pas par des pis-aller médiatisés que l’on sauvegardera la planète, par conséquence en relocalisant et en sortant du concept de croissance exponentielle nous devons en même temps nous débarrasser du capitalisme productiviste, c’est la condition première pour avoir véritablement des résultats concrets.

Comme cela n’est semble pas au programme de nos dirigeants, qu’ils soient à l’UMP, au Modem ou socialistes, raison de plus chez les Verts, c’est le pourquoi d’une façon de faire qui n’est qu’hypocrisie, de la et c’est tout… de Mengneau Michel
http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com/

Le 26 août 2009

Saint-Brieuc - Algues vertes : « S'attaquer aux causes » (Ouest France)
Yves-Marie Le Lay de Sauvegarde du Trégor et Denis Baulier, de Cohérence, préconisent la culture de la luzerne pour reconquérir la qualité de l'eau en Bretagne.

Au lendemain de la visite de François Fillon à Saint-Michel-en-Grève, les associations écologiques ne désarment pas.
La visite du Premier ministre, jeudi dernier, à Saint-Michel-en-Grève ne satisfait pas tout le monde. « Certes, c'est une avancée, lance Yves-Marie Le Lay, de Sauvegarde du Trégor. Mais malheureusement nous sommes dans un système qui ne veut pas changer d'une virgule. » Le ton est donné. Il est aussitôt rejoint dans ses propos par Denis Baulier, de l'association Cohérence : « François Fillon ne veut pas toucher aux agriculteurs, or on sait que la pollution vient de l'agriculture intensive [...] Et lorsqu'il dit que l'État va prendre en charge le ramassage des algues, ce sont en réalité les contribuables qui vont payer. Il faut au contraire s'attaquer aux causes pour reconquérir la qualité de l'eau. » Il pointe notamment du doigt la culture du maïs qui selon lui « est une plante dangereuse. » Pour Denis Baulier, « ce n'est pas compliqué ». Il préconise la culture de la luzerne qui « est une plante pérenne qui ne nécessite pas de retourner le sol sans arrêt. Et avec ses racines en profondeur, elle pompe le nitrate contrairement au maïs qui le laisse filer. »

Bretagne : « La réponse à la crise est régionale » (Ouest France)
Mona Bras. Porte-parole de l'Union démocratique bretonne (UDB)et conseillère régionale.
L'université d'été de la fédération Régions et Peuples solidaires (1) se tient à Tréguier (Côtes-d'Armor).
Trois questions à...
Pour vous, la solution à la crise est régionale...
On parle du second « Plan alter breton », est-ce une autre réponse à la crise ?

L'agriculture et l'agroalimentaire sont également dans la tourmente. Comment en sortir ?
Le scandale de la mort du cheval à Saint-Michel-en-Grève, qui mérite une statue, a été le déclencheur d'une prise de conscience de l'État après trente ans d'indifférence. Il est urgent qu'il prenne le problème à la source. Il faut réformer le modèle agricole. La solution est durable ou bio. C'estune économie viable sans subvention, alors que l'autre est sous perfusion.
(1) Elle rassemble l'Union démocratique bretonne, le Parti de la nation Corse, le Parti national basque, etc.

Algues vertes : “La Normandie ne sera jamais la Bretagne”(Manche Libre)
En matière d’algue verte, la Normandie ne sera jamais la Bretagne assurent les spécialistes qui la surveillent tout de même.

Le littoral bas-normand est il menacé par les algues vertes? Au lendemain de la visite du premier ministre, François Fillon sur la plage de Saint-Michel-en-Grève dans les Côtes d'Armor, la question méritait d'être posée. Après tout, les côtes bretonnes polluées par ces petites algues vertes sont nos plus proches voisines et ressemble à bien des côtés aux nôtres. Quand on sait par ailleurs que ces ulves (c'est leur nom) prolifèrent à cause des nitrates d'origines agricoles rejetés par les cours d'eau on se dit que le littoral de Normandie, une des premières régions agricoles de France, doit forcément être concerné par le problème.

Toujours existées
C’est effectivement le cas notamment sur la côte ouest du Cotentin. La région de Granville semble pour le moment être la plus touchée. Sur les plages du Plat-Gousset, d’Hacqueville, de Saint-Nicolas à granville, de Saint-Pair et depuis peu de Kairon prolifère depuis déjà quelques années “la laitue” des mers. Rien à voir avec l’envahissement breton mais tout de même, les algues sont là. “Nous n’en avions plus depuis trois ans et cette année elles sont revenues” explique Chantal Tabard, en charge de l’environnement à la Communauté de Communes du Pays Granvillais. “Nos services ont enlevé environ 60 tonnes depuis juillet” ajoute t-elle. Cela peut paraître peu mais quand on sait que l’une des clés du succès dans la lutte contre la prolifération des ulves est la rapidité d’action mieux vaut tout de même prendre les choses au sérieux. C’est ce que semble avoir compris les élus du pays granvillais qui, dès le lendemain des annonces gouvernementales sur le sujet, se sont réunis pour évoquer un dossier toujours très sensible en zone touristique. Rien de tel en effet qu’une plage recouverte de l’algue toxique pour vider chambres d’hôtels et terrasses de restaurants. Suite Manche Libre

Le 27 août 2009

Côtes d'Armor - Un collectif « Marées vertes urgence » créé (
Ouest France)
Un collectif « Marées vertes urgence » a été créé lundi 24 août dans les locaux de la Fédération Côtes-d'Armor Nature Environnement. « Il aura pour objectif de faire pression sur l'État pour qu'il tienne ses promesses, d'accompagner les plaintes contre l'État, d'être force de propositions, de préparer les manifestations des 26 et 27 septembre, mais aussi de rappeler qu'au-delà des plages d'Hillion et Saint-Michel-en-Grève, l'invasion des algues vertes est aussi d'ampleur régionale, malheureusement. »
Sont présents dans ce collectif : Eau et Rivières Bretagne, Bretagne vivante, Côtes-d'Armor Nature Environnement (FNE), la Sauvegarde du Trégor, Halte aux Marées vertes, Avec, de la Source à la Mer, Cohérence...

Le 5 septembre 2009

Algues vertes. Enquête possible sur un décès suspect (Le Télégramme)
Le procureur de la République de Saint-Brieuc, Gérard Zaug, décidera lundi ou mardi quelle suite donner au décès, le 22 juillet dernier, d'un chauffeur de poids lourd chargé d'algues vertes.
Quelques minutes plus tôt, le quadragénaire (employé d'une société de transport de Plérin) y avait déchargé, pour la troisième fois de l'après-midi, un caisson d'algues vertes. Après l'accident, les secours avaient conclu à un décès dû à un arrêt cardiaque. L'affaire aurait pu en rester là, mais le 25août, Jean-Louis Fargeas, le préfet des Côtes-d'Armor, a reçu un courrier du président du centre de traitement des déchets de Launay-Lantic. Dans cette lettre, l'élu faisait part de ses doutes sur les causes du décès au haut fonctionnaire. Des doutes nés après les propos de François Fillon sur la toxicité des algues vertes en putréfaction (qui dégagent alors de l'hydrogène sulfuré). Le préfet alerte le procureur

Algues vertes. 300 plaintes contre l'État (Le Télégramme)
323 plaintes et deux kilos de salade nauséabonde: hier après-midi, une poignée de Trégorois en guerre contre les algues vertes ont porté un drôle de cadeau au procureur de la République de Guingamp.
Document
> Algues vertes. Le texte intégral de la plainte contre l'Etat (PDF - 2,89Mo)

Drôle d'odeur, hier, au tribunal de grande instance de Guingamp. Remonté, Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor, triture un paquet de plaintes visant le préfet des Côtes-d'Armor. Un brin taquin, il glisse entre les liasses parfois très motivées (jusqu'à 22 pièces jointes!) quelques pincées d'algues vertes en putréfaction. «Au cas où le procureur ne sache pas ce que c'est...». Sur le plateau nauséabond qu'il brandit, les fameuses ulves jugées responsables de la mort d'un cheval, et de l'intoxication de son cavalier, à Saint-Michel-en-Grève, le 28juillet.
«Mise en danger d'autrui»

Le 6 septembre 2009

Algues vertes - Ramassage en mer au printemps (Le Télégramme)
Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie avance ce matin dans LeParisien-Dimanche une nouvelle initiative concernant les algues vertes. Il s'agirait de tenter "dès le printemps des opérations de ramassage en mer". Suite Le Télégramme

Algues vertes. Fermeture du centre d'Hillion réclamée (Le Télégramme)
L'association Halte aux marées vertes réclame la fermeture du centre de stockage des algues vertes à Hillion (22). Ses responsables ont pris la décision d'exiger cette mesure vendredi soir, alors que venait de se révéler la suspicion d'un lien entre la mort subite, le22juillet dernier, d'un chauffeur de poids lourd à Binic et la nature de son chargement composé d'ulves en décomposition(Le Télégramme d'hier). «Cette plate-forme de stockage donnait à peu près satisfaction en début de saison, parce que les algues étaient ensuite prises en charge par l'usine de traitement des Châtelets. Mais aujourd'hui, cette usine est saturée et la plate-forme dépasse sa capacité. Les bassins de rétention des eaux bouillonnent de fermentation. Les riverains se plaignent d'odeurs pestilentielles au point qu'ils n'ouvrent plus les fenêtres. L'un d'eux a même arrêté saVMC, et un autre a raté la vente de sa maison à cause de la proximité des algues», assure Michel Guillemot, président de l'association.
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Le 9 septembre 2009
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Algues vertes. Des mesures «plutôt rassurantes» (Le Télégramme)
Après le décès d'un transporteur d'algues vertes, le 22juillet, de nouvelles études de toxicité ont été réalisées hier matin, à Lantic. Plutôt rassurants, les résultats varient cependant selon la fraîcheur des algues et les mélanges effectués.

Algues vertes : il y a urgence, selon deux médecins (Ouest France)
Le ramassage des algues vertes sur la plage de Saint-Michel-en-Grève.
Il faut informer les populations et les professionnels de santé, alertent ces deux experts. Le gaz issu de la fermentation des algues présente un risque sérieux, voire mortel.

Aucun doute sur la responsabilité des nitrates (Ouest France)
Le ramassage des algues vertes sur la plage de Saint-Michel-en-Grève.
Entretien
Est-ce que les rejets de phosphates des stations d'épuration sont à l'origine des marées vertes ?
En 1990, le conseil général des Côtes-d'Armor a mené une expérience de déphosphatation des stations d'épuration de la baie de Saint-Brieuc. En parallèle, le Centre d'études et de valorisation des algues (Ceva) a mesuré la biomasse des algues, pendant cinq ans. Même en réduisant de 95 % le taux de phosphore, la quantité d'algues vertes reste identique. Il n'y a donc aucune corrélation entre algues vertes et phosphore.

Changer les pratiques agricoles, pas si simple (Ouest France)
Est-ce la faute à la production porcine ? Pas dans l'anse de Saint-Michel-en-Grève. « Il n'y a que deux élevages hors sol de porcs de petite taille, indique Françoise Vertes, scientifique à l'Inra (Quimper). La production laitière domine dans les 170 exploitations du bassin-versant. » Les nitrates ne dépassent pas 30 à 32 milligrammes par litre d'eau. « Malheureusement, le milieu réceptacle est très fragile. Dans d'autres secteurs, les mêmes teneurs ne provoquent pas d'algues vertes. » En revanche, plus à l'Est, en baie de Lannion et de Saint-Brieuc, le lisier de porcs alimente les marées vertes.

Côtes d'Armor - Algues vertes : des analyses révèlent une faible toxicité (Ouest France)
Ramassées ce week-end et livrées hier matin, des algues de Binic ont été analyséessur le champ à Lantic. Elles se sont révélées faiblement toxiques en hydrogène sulfuré.
Quel est le degré de toxicité d'algues livrées en caissons quand elles arrivent au centre de traitement des ordures ménagères du Smictom (syndicat mixte intercommunal) de Launay-Lantic ? Combien de ppm (partie pour million) d'hydrogène sulfuré (toxique) dégagent-elles ?
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Le 24 septembre 2009
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Morbihan - Algues vertes : ça sent parfois le gaz sur la côte sud (Ouest France)
Le Morbihan pâtit moins que d'autres d'échouages d'algues vertes. Mais les vasières souffrent.
Questions-réponses

Le Morbihan est-il affecté par le phénomène des algues vertes ?
Oui mais dans des proportions moindres que ce qui se produit sur les grands sites sensibles de la côte nord. Sur notre littoral, les marées vertes submergent surtout les vasières : la rade de Lorient (le Ter), la ria d'Étel, le Golfe... De très gros tapis d'ulves s'y accumulent (20 cm d'épaisseur par endroits), asphyxient le milieu (odeurs de putréfaction...) Comme ce ne sont pas des zones très fréquentées par le public, la nuisance est moins perceptible.

Qu'est-ce qui explique que le département est moins touché ?
Même si l'on y constate des arrivées de nitrates, le littoral morbihannais est moins vulnérable. L'écosystème côtier se prête peu au développement rapide des algues vertes. Il présente des caractéristiques géomorphologiques sensiblement différentes : pas de grandes baies sableuses semi-fermées, plages plus en pente... L'amplitude des marées y est moins grande que sur la Manche. Les eaux sont moins claires... Tous facteurs moins favorables au développement des algues vertes.
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Noirmoutier-en-l'Île - La sous-préfète en visite sur l’île de Noirmoutier : « Le problème des algues en Vendée est pris en compte » (Ouest France)
La sous-préfète Bétarice Lagarde ici en compagnie de Noël Faucher, président de la communauté de communes de l’île.
Alors que les opérations d’épandage des algues sur les champs se poursuivent, la sous-préfète, Béatrice Lagarde, était en visite toute la journée sur l’île. L’occasion pour elle de revenir sur ce plan de valorisation retenu par les services de l’Etat pour assurer l’élimination des tonnes de goémon recueillies cet été sur les plages noirmoutrines, et d’évoquer la mise en place d’une mission nationale réunissant « une équipe de spécialistes ». Celle-ci sera chargée de mettre en place un plan d’action de lutte contre la prolifération des algues. « Le problème de la Vendée est bien pris en compte dans cette mission », a assuré Béatrice Lagarde.

Le 15 octobre 2009

Algues vertes à Hillion. 136 emplois «perdus»? (Le Télégramme)
En trente ans, un potentiel de 136 emplois aurait été amputé à Hillion du fait des algues vertes, selon une étude du collectif Urgences marées vertes.
«Notre approche n'a pas l'ambition d'être exhaustive», avertit Denis Baulier, un des responsables de l'association, par ailleurs cofondateur de Cohérence: «Notre synthèse se borne à poser le problème de la charge générée par la pollution des exploitations agricoles sur la vie économique d'une commune bordée par des plages où se développent les marées vertes depuis plus de trente ans».

Moins de touristes
Premier impact: la fréquentation touristique. Par comparaison avec la surpopulation estivale des stations littorales de la baie de Saint-Brieuc, à l'est d'Hillion, l'association évalue la perte à 4.550 équivalents touristes par année. En se basant sur une fréquentation de la commune de sept semaines dans l'année et une dépense hebdomadaire moyenne de 250 € par visiteur (Observatoire régional du tourisme), le manque à gagner s'établirait à 7,1M€ par an, soit 213M€ sur trente ans. «Ce qui correspond à 74 emplois plein temps, dans les secteurs des services, de l'alimentation, de la restauration ou des prestations touristiques», précise Denis Baulier.

Perte de valeur du bâti
Le bâtiment, aussi, pâtit des algues vertes, affirme l'association. Avec une population moyenne de 3.500 habitants, les mises en chantier perdues relatives à l'activité touristique seraient de 25 par an (constructions neuves et rénovations). Urgences marées vertes évalue la perte à 4,75M€ par an, se basant sur un coût moyen de travaux de 190.000 €. Soit 142,5M€ sur trente ans ou 62 emplois plein temps. Déficit auquel il faut ajouter une perte de valeur du patrimoine existant, considère l'association, qui la quantifie à 45,6M€ en se basant sur une dépréciation estimée à 15% (moyenne de 33.750 € par propriété). «Ce qui serait évidemment effacé par le retour à la normale de la qualité de l'eau», souligne Denis Baulier.
Le coût de la reconquête

Le 22 novembre 2009

L'algue verte se propage sur l'Ile de Ré (Sud-Ouest)
On est encore loin des concentrations bretonnes. Mais depuis deux ans, les arrivages d'algues vertes se font de plus en plus fréquents sur la côte nord de l'île de Ré
Directeur délégué Ouest Atlantique à l'agence de l'eau Loire-Bretagne, Jean-Louis Rivoal en a, comme tous ses collègues, fait des cauchemars. « Mais le pire, c'est qu'il n'y a pas que la Bretagne. Les îles de Noirmoutier et de Ré sont désormais touchées par le phénomène », confiait-il en fin de semaine dernière lors d'une visite à La Rochelle pour signer une convention sur la chasse aux nitrates dans l'eau du robinet.
« Nous avons effectivement des arrivages depuis deux ans sur le littoral de Saint-Martin. Ces algues dégagent une odeur pestilentielle. Mais jusqu'à présent tout est parti avec la grande marée », raconte Jean-Pierre Goumard, habitant de Saint-Martin-de-Ré et ancien conseiller régional Vert.

Le 1 décembre 2009

Prolifération des algues vertes : l'Etat plus durement condamné en appel (Le Monde)
La cour administrative d'appel de Nantes a augmenté, mardi 1er décembre, les indemnités que devra payer l'Etat pour la prolifération des algues vertes en Bretagne, attribuant notamment la somme de 15 000 euros à l'association Eau et Rivières de Bretagne, contre 2 000 euros en première instance.
Les sommes à verser aux associations "Halte aux marées vertes" et "Sauvegarde du Tregor" ont été portées à 3 000 euros chacune contre un euro précédemment. L'association "De la source à la mer" bénéficiera elle aussi d'une somme de 3 000 euros.

Le 3 novembre, l'Etat avait renoncé au dernier moment à faire appel de sa première condamnation, le 23 octobre 2007. Mais sa décision avait été estimée trop tardive pour empêcher la cour administrative d'appel de Nantes de tenir l'audience prévue dans cette affaire.
Le rapporteur public tout comme les parties civiles s'étaient opposés au retrait, estimant que la demande était "hors délai" et que les associations n'avaient pas été consultées suffisamment tôt.
Le rapporteur public avait demandé que soient augmentés les dommages et intérêts versés aux associations de défense de l'environnement par rapport à la première instance, réclamant les mêmes sommes que celles attribuées mardi.
La décision de la cour reconnaît que "le laxisme et les carences des préfets, qui n'ont pas appliqué les réglementations nationale et européenne, ont bel et bien favorisé la prolifération des algues vertes", s'est félicitée mardi Eau et Rivières de Bretagne dans un communiqué. "L'Etat est mis face à ses responsabilités, il doit cesser de tergiverser", a déclaré le porte-parole de l'association, Jean-François Piquot.

Eau et Rivières dénonce notamment "la concentration du cheptel porcin et avicole qui se poursuit en Bretagne avec la bénédiction des préfets". Selon elle, "95 extensions d'élevage" ont reçu récemment "un avis favorable des services préfectoraux des quatre départements bretons".
L'association espère que la mission installée par le premier ministre après la mort d'un cheval à Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d'Armor) rendra des "arbitrages clairs en faveur d'une vraie reconquête de la qualité de l'eau dans notre région à l'amont des 108 baies envahies par les algues vertes". La mission doit rendre ses conclusions le 8 décembre.

Commentaires

page internet a dit…
un avis d'obsèques anonyme ce nest pas très réjouissant

Lisa