USA : "Bon Appétit" communique sur le Régime pauvre en CO2

Au moment de la Journée Mondiale de la Terre, en avril dernier, le groupe américain de la restauration collective Bon Appétit, qui sert 80 millions de repas par an, a annoncé son engagement à réduire d’un quart les émissions de carbone liées à ses activités.

Une préférence pour les poissons pêchés localement

Au menu : une réduction de 25% des achats de bœuf et de fromage, l’achat exclusif de viandes élevées en Amérique du Nord, l’arrêt des produits de la mer transportés par avion et l’achat exclusif de poissons pêchés localement ou congelés en mer, l’arrêt des eaux importées d’Europe notamment, le développement du compostage alimentaire et la réduction des déchets alimentaires.

Un régime pauvre en CO2

A noter : Bon Appétit avait déjà lancé en 2006 un "Eat local challenge" en s’engageant une fois par an à ne servir que des repas composés d’aliments provenant de 200 kilomètres à la ronde, et en augmentant globalement de 25% la part de tels ingrédients dans les menus de tous ses restaurants, dont la cantine du célèbre MIT à Boston et le restaurant du siège social de Cisco. Le groupe est même allé plus loin dans certains restaurants-tests, avec une communication renforcée sur le "régime pauvre en CO2" et le bannissement des fruits exotiques par exemple. Une approche qui gagne du terrain dans tous les pays occidentaux, même si certains la contestent parfois. Source : Mes courses pour la planète

Remarque : la chaîne "Bon Appétit" achète les produits de la mer recommandés par "Seafood Watch" (Monterey Bay Aquarium) et privilégie le saumon sauvage sur sa carte.

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Le 17 novembre 2009

Manger du kangourou pour sauver la planète (Slate)
Adopter un comportement alimentaire sobre en carbone n'est pas vraiment simple.
En 1992, Stefanie Böge, une chercheuse allemande travaillant à l'Institut de Wuppertal pour le climat, l'environnement et l'énergie (Rhénanie du Nord-Westphalie), publiait une étude dans laquelle elle calculait la distance parcourue par l'ensemble des produits agricoles et industriels nécessaires à la fabrication d'un yaourt aux fraises commercialisé dans la région de Stuttgart. Si le lait et le sucre étaient d'origine locale, la confiture de fraise était produite à Aix-la-Chapelle, avec des fraises importés de Pologne; les pots en verre était acheminés de Neubourg (à une centaine de kilomètres de Stuttgart), les couvercles étaient fabriqués à Weiden, dans l'est du pays, à partir d'aluminium importé de Cologne; les cartons d'emballages provenaient d'Allemagne du Nord; la colle était fabriquée à Düsseldorf à partir de produits provenant de Hanovre et de l'étranger etc... Au total, d'après notre chercheuse, c'est pas moins de 9 115 kilomètres de transport qui étaient nécessaires à la production de ce yaourt aux fraises. Encore celui-ci ne faisait-il pas l'objet d'exportation...

La conclusion, désormais classique, était qu'une consommation éco-responsable passait par l'achat de produits régionaux et de saison, conditionnés par les agriculteurs ou les producteurs eux-mêmes et vendus directement au consommateur. L'idée est simple: diminuer le nombre de «kilomètres alimentaires» - c'est-à-dire nécessaires à la fabrication et à l'acheminement de notre nourriture - permet de réduire la pression exercée par notre alimentation sur l'environnement, et en particulier son empreinte carbone.

L'idée est simple mais, si l'on s'en tient à cette dernière dimension (les émissions de gaz à effet de serre), elle est fausse. Ou à tout le moins grandement incomplète. D'abord parce que la distance parcourue n'est pas le principal paramètre à prendre en considération pour évaluer l'empreinte carbone associée aux «kilomètres alimentaires». Celle-ci dépend en grande partie des moyens de transport utilisés - leurs émissions respectives de CO2 étant très variables. Ainsi, selon l'Observatoire bruxellois de la consommation durable, le transport par bateau est responsable du rejet de 15 à 30 grammes de CO2 par tonne/km, le transport ferroviaire de 30 grammes de CO2 environ, le transport routier de 210 à 1 430 grammes (et davantage si le camion est réfrigéré) et le transport aérien enfin, de 570 à 1 580 grammes. Ainsi, un Américain résidant dans l'est des Etats-Unis et soucieux de réduire l'empreinte carbone de son alimentation, achètera-t-il de préférence des vins français, transportés par bateau, que des vins californiens, acheminés par la route...

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