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Alerte : une réforme sous influence

Nul ne nie la nécessité d’une réforme de la Politique Commune de la Pêche (PCP), ni d’un débat sur cette réforme, associant l’ensemble des citoyens et donc des ONG. Cependant, le projet de réforme porté par Maria Damanaki est profondément marqué par l’influence du modèle américain essentiellement libéral et conservationniste. Pour faire passer ce modèle en Europe et dans le monde entier, de puissantes fondations ont engagé un lobbying forcené, utilisant avec l’appui de leur argent tous les relais possibles pour influencer le grand public et les décideurs : scientifiques, journalistes, ONG environnementalistes. Le vocabulaire devient un enjeu de communication manipulé par des agences de lobbying... Suite du texte d’Alain Le Sann 

Blue Charity Business : De richissimes fondations ont engagé un lobbying forcené...

Le rapport Blue Charity Business est sorti le 6 novembre 2012.

Télécharger le rapport en Français (et en anglais) en cliquant Ici pour comprendre tous les ponts mis en place par ces puissantes fondations nord-américaines entre la réforme de la pêche étatsunienne (Magnusson-Stevens Fisheries act) et celle de la pêche européenne (PCP) 

"Blue Charity Business" dans les médias

Depuis la mise en ligne du rapport, une série d'articles en relation avec cette thématique ont été publiée dans les médias et sur plusieurs blog...  L'ensemble de la revue de presse est en bas de cette page...

Pêche : business bleu

Alternatives Economiques n° 319 - décembre 2012

Le collectif Pêche et développement a jeté un pavé dans la mare aux idées reçues sur la gestion durable de la pêche. Son rapport "Blue Charity Business" montre que les nombreuses ONG mobilisées contre la surpêche (WWF, Greenpeace, New Economic Foundation…), et qui contribuent par leur lobbying à Bruxelles à orienter la réforme en cours de la politique européenne, sont largement financées par une poignée de grosses fondations, principalement américaines. Or, celles-ci, met en garde le rapport, notamment vis-à-vis de leurs bénéficiaires, tendent à présenter la pêche dans son ensemble comme un pillage organisé des mers, ce qui est parfaitement faux. Elles prônent aussi une gestion privative des quotas de pêche. Des influences qui pourraient se traduire par une chute drastique de l'emploi dans le secteur, à laquelle l'opinion aura été préparée par des messages présentant une vision caricaturale des problèmes environnementaux liés à cette activité.


Le business caritatif contre les pêcheurs

Ouest France - vendredi 09 novembre 2012

L'association Pêche et développement critique les fondations américaines qui visent « la mise sous tutelle » des pêcheurs.

La polémique
Des millions de dollars pour un retour à la nature vierge. C'est ce que dénonce l'association lorientaise Pêche et Développement, en s'appuyant sur les conclusions d'un rapport intitulé Blue Charity Business - le business caritatif de l'environnement marin, auquel elle a contribué.

La diabolisation des pêcheurs
Le rapport s'attarde, entre autres, sur les intentions de riches fondations américaines qui soutiennent « la mise sous tutelle » des pêcheurs. Elles ont leurs relais en Europe et pèsent, selon Pêche et Développement, sur les orientations de la politique commune des pêches de l'Union européenne. Leur but, selon Pêche et Développement : « Affaiblir le poids des pêcheurs et leur présence en mer pour libérer des espaces pour des activités nettement plus lucratives, tourisme, énergie, extractions diverses. Pour cela, assène encore Pêche et développement, il faut diaboliser la pêche. » 


L'étude qui secoue la pêche artisanale

Sud Ouest – vendredi 30 novembre 2012

Les Américains ont souvent un coup d'avance. Du moins a-t-on coutume de le dire. Celui qu'ils jouent sur la réforme en cours de la politique commune des pêches (PCP) n'est pas un modèle du genre. C'est l'avis que formule Pêche et développement, un collectif qui soutient la pêche artisanale et les travailleurs de la mer, et vient de publier « Blue Charity Business dans les pêches européennes ». Dans ce panorama rédigé par le consultant rennais Yan Giron et auquel ont contribué deux membres du collectif, Yann Le Sann et le Rochelais Philippe Favrelière, est décortiquée l'influence de certaines organisations caritatives américaines sur l'organisation de la pêche.

Les négociations sur la réforme de la pêche maritime dans l'Union européenne arriveront à leur terme en 2013. Selon cette étude, un groupe restreint de fondations caritatives, principalement américaines, a investi plusieurs dizaines de milliers de dollars pour soutenir des activités de lobbying. Finalité de la démarche ? Peser, via les organisations non gouvernementales qu'elles financent, sur la définition de la politique commune des pêches. Ces fonds privés seraient mobilisés pour infléchir une politique publique et parvenir à une mise sous tutelle de la pêche européenne, comme c'est arrivé aux États-Unis, exprime en substance l'auteur de l'étude. Le but, selon Pêche et développement, serait d'affaiblir le poids des pêcheurs et leur présence en mer. En appuyant sur l'indispensable retour à une nature vierge. La ficelle n'est pas nouvelle. Elle consiste à diaboliser une filière, « afin de libérer des espaces en mer pour des activités nettement plus lucratives : tourisme, énergie, extractions diverses. » 

Yan Giron : " Les Fondations américaines doivent faire preuve de transparence"

Le Marin - vendredi 16 novembre 2012

Comment les fondations américaines s'y prennent pour exercer leur influence en Europe, sur la réforme de la politique commune de la pêche en particulier ? C'est l'objet d'une étude réalisée par Yan Giron, consultant pêche chez Ameris, et publiée par le collectif Pêche et Développement....


Alerte : Une réforme sous influence

Bulletin du Collectif Pêche et Développement

N° 98-99 / 4e trimestre 2012 






Au sommaire :
 
  • Braving troubled waters. La pathologie de la gestion d’une ressource naturelle fluctuante

  • Océan Business. Multinationales, fondations et ONGE : les pêcheurs sous tutelle

  • Méditerranée. Le naufrage organisé de la pêche méditerranéenne 





Pour télécharger ce bulletin de 16 pages, cliquer Ici ou









Le business caritatif de l'environnement marin

Lorient, le 8 novembre 2012.

Le collectif pêche et développement a le plaisir de vous présenter le rapport « BLUE CHARITY BUSINESS ». Nous considérons ce document comme très important à la fois pour le grand public, les ONG et le secteur de la pêche.

Dans le cadre actuel de négociations de la réforme de la Politique Commune des Pêches européenne, il est essentiel que tous les acteurs qui cherchent à influer les débats soient pleinement transparents.

Ce rapport apporte un éclairage nouveau pour le grand public sur les financeurs des ONG Environnementales qui réalisent actuellement du lobbying à Bruxelles.

Ces financeurs sont un groupe restreint de fondations caritatives principalement américaines, qui ont investi plusieurs dizaines de millions de US$ pour soutenir ces activités de lobbying.

Pourquoi ?

Télécharger le rapport en Français (et en anglais) en cliquant Ici pour comprendre tous les ponts mis en place par les richissimes fondations entre la réforme de la pêche étatsunienne (Magnusson-Stevens Fisheries act) et la réforme de la pêche européenne (PCP)


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Communiqué de presse « Blue charity business »

L’ONG française Collectif Pêche et Développement vous informe de la sortie d’un rapport : « Blue Charity Business – réforme de la Politique européenne Commune des Pêches PCP ». Ce rapport a été réalisé par des militants de l’association et par un expert spécialisé dans les pêches. Il concerne l’inventaire préliminaire des financeurs des ONG Environnementales qui interviennent dans le lobbying de la réforme de la PCP. Pêche et Développement souhaite partager avec le grand public les principaux résultats de ce travail et les mécanismes qu’il a mis à jour.

La réforme de la PCP approche de son terme. Le rapport « Blue Charity Business » apporte des éléments d’information peu connus sur les influences en jeu dans le débat. Menée par Maria Damanaki, le projet de réforme est fortement inspiré et influencé par la politique mise en œuvre aux Etat-Unis, depuis quelques années. Comme aux Etats-Unis, elle privilégie une approche libérale et conservationniste de la pêche. Comme aux Etats-Unis, un des buts est probablement d’affaiblir le poids des pêcheurs et leur présence en mer pour libérer des espaces de la nouvelle frontière maritime pour des activités nettement plus lucratives, tourisme, énergie, extractions diverses ; pour cela il faut diaboliser la pêche en s’appuyant sur les réels problèmes qu’elle pose. Cette vision peut paraître en contradiction avec les discours sur la protection de l’environnement marin qui servent à justifier la mise en œuvre de cette politique.

Ces sont pourtant les conclusions qu’on peut tirer d’une analyse objective du rôle joué par une poignée de fondations anglo-saxonnes (en majorité américaines) qui ont engagé des dizaines de millions de dollars depuis 2000 pour façonner l’opinion publique et peser sur les décisions politiques afin de mettre les pêcheurs sous tutelle, au nom de la pêche durable. Nous pouvons concevoir que des fonds caritatifs soient consacrés à un lobbying environnemental. Ce qui nous surprend c’est la concentration de montants colossaux entre les mains d’un nombre restreint de financeurs, fortement marqués par une volonté de retour à la nature vierge. Pourtant ces puissantes fondations, issues de grosses fortunes, n’apparaissent que rarement au-devant de la scène. Pour soutenir leur stratégie, elles financent des universités, des scientifiques, des officines de lobbying, elles financent ou même créent des ONG environnementalistes. Aux Etats-Unis, les représentants de l’écologie libérale ont ainsi pris le pouvoir sur la politique des pêches et ont mis les pêcheurs sous tutelle des marchés ou des ONG environnementalistes. En Europe, le processus est engagé comme dans d’autres parties du monde. L’honnêteté des scientifiques ou des ONGE bénéficiaires des fonds généreux de ces fondations n’est pas en cause et plusieurs ONGE commencent à s’interroger sur l’ambiguïté de ces financements ; de même, toutes les fondations n’ont pas les mêmes objectifs.

Cette enquête «  Blue Charity business » vise à mettre en garde ces ONGE, les élus, les pêcheurs et le grand public  contre des mécanismes proches d’une mainmise  de quelques fondations sur la politique des pêches et la nouvelle frontière maritime. Elle vise aussi à redonner une transparence de la négociation du côté des fondations qui brandissent toujours facilement le spectre d’une opacité du secteur des pêches.

Le rapport est accessible ligne sur le site du Collectif  www.peche-dev.org
contacts : peche.dev@wanadoo.fr,  ad.lesann@wanadoo.fr, yan.giron@armeris.fr


Revue de presse :

08 novembre 2012



09 novembre 2012


10 novembre 2012

13 novembre 2012


14 novembre 2012


 
25 novembre 2012  


26 novembre 2012 

    30 novembre 2012

    4 décembre 2012

     9 décembre 2012

      16 décembre 2012


      17 décembre 2012

      21 décembre 2012

        Janvier 2013
        • Sciences Ouest (N°305 - Janvier 2013) : Écologie : amie des poissons ?
        • Fishing News International (January 2013) : Report. What drives the greens? US foundations fund fisheries lobbying

        6 janvier 2013
          
        8 janvier 2013


        Etudes sur le sujet

        Revue de littérature et périodisation de l’histoire moderne des fondations philanthropiques en Europe et aux États-Unis : Les cinq âges d’or de la philanthropie

        Mathieu Charbonneau

        UQAM

        Crises Centre de recherche sur les innovations sociales

        La collection Études théoriques propose des textes conceptuels et de réflexion sur des thématiques spécifiques.

        Pour télécharger l'étude, cliquer Québec

        Approche et questions de méthodes

        Depuis quelques années, un constat se dégage au sein du milieu universitaire québécois concernant l’insuffisance des connaissances au sujet des fondations philanthropiques (Fontan, Lévesque et Charbonneau, 2011). Malgré l’ancienneté du phénomène – la première fondation canadienne, la Fondation de la famille J.W. McConnell, ayant été fondée à Montréal en 1937 –, peu de recherches sont à ce jour disponibles sur la philanthropie au Canada et au Québec. Il apparaît donc nécessaire de prendre un recul socio-historique pour ensuite mieux appréhender ce champ de recherches émergeant. Dans ce contexte, la présente contribution propose une revue de littérature de l’histoire moderne de la fondation et de la philanthropie en Europe et aux Etats-Unis structurée à travers une périodisation historique.

        Dans ce qui suit, nous constaterons que l’histoire de la philanthropie est consubstantielle des dynamiques matérielles et des structures institutionnelles qui rendent cette pratique possible en premier lieu : l’accumulation des richesses et du capital d’un côté, et la firme et la fondation de l’autre. Depuis l’avènement de la modernité capitaliste, le phénomène de la philanthropie s’inscrit en effet à la remorque de l’accumulation du capital, de la structure des inégalités et des innovations institutionnelles et technologiques. Nous appréhendons donc le philanthrope, malgré sa puissance propre, comme un agent social historiquement et institutionnellement situé. Autrement dit, son esprit d’entreprise et son sens des affaires sont entièrement dépendants des structures politico-économiques de même que des formes organisationnelles et institutionnelles à sa disposition dans le temps et l’espace.

        Dans la littérature, cette approche n’est toutefois pas totalement originale : deux analyses viennent appuyer notre démarche. D’un côté, Guilhot (2006) soutient que, loin de s’opposer à l’accumulation du capital, la philanthropie en émane directement. À son sens, philanthropie et reproduction du capital s’inscrivent même en relation de continuité. Il s’agit ainsi d’appréhender les pratiques philanthropiques en considérant que « la philanthropie est un phénomène de second ordre qui ne peut se concevoir que sur le fond d’une pratique d’accumulation de la richesse, qui est nécessairement première. » (Guilhot, 2006 : 8). Dans ce cadre, explique Guilhot, la violence de l’accumulation analysée par Marx serait la condition de nécessité de la « dépense noble » étudiée par Mauss. Devant l’autonomisation de la philanthropie par rapport à ses assises économiques, il apparaît nécessaire de rétablir analytiquement le lien fondamental et réel entre philanthropie et capital (ibid. : 12). De l’autre côté, loin d’adopter un cadre d’analyse anti-utilitariste2 et marxien, Bishop et Green (2008) vont quant à eux observer que les époques de création massive de richesses coïncident avec des vagues intenses de dons philanthropiques : «it seems to be a feature of capitalism that golden ages of wealth creation give rise to golden ages of giving» (Bishop et Green, 2008 : 21). Malgré leur posture libérale, ils reconnaissent en outre que les « âges d’or de la philanthropie » émergeront dans le contexte d’agitations politiques perçues comme menaces envers l’ordre capitaliste (ibid.). Il n’y aurait en somme aucune raison de voir un paradoxe là où il n’y en a pas – comme le font certains (par exemple Dowie, 2001 : x) –, soit entre le développement concomitant du secteur caritatif et des actifs des fondations philanthropiques d’une part, et l’accroissement des inégalités de l’autre.

        Dans cette revue de littérature, nous reprenons la périodisation développée par Bishop et Green (2008), laquelle est structurée en cinq temps : les trois premières époques en Europe et les deux dernières aux États-Unis. Ces auteurs proposent quatre critères permettant de circonscrire un âge d’or de la philanthropie. Premièrement, leur constat général soutient qu’une des caractéristiques de l’histoire du capitalisme corresponde à la coïncidence d’âges d’or de création de richesse et d’âges d’or de la philanthropie. Deuxièmement, les âges d’or de la philanthropie émergeront dans le contexte de bouleversements sociopolitiques perçus comme menaces envers l’ordre social et le pouvoir capitalistes (Bishop et Green, 2008 : 21). Troisièmement, chacun des âges d’or se serait conclu par un renforcement de la position de l’État dans la société et donc par une diminution des activités philanthropiques (ibid. : 28). Quatrièmement, et surtout, ces périodes d’intensification de production de richesses et d’expansion de la philanthropie dépendraient d’innovations majeures dans l’économie et dans les affaires ; la créativité entrepreneuriale auraient ainsi permis l’application d’idées et de pratiques nouvelles au champ philanthropique et par contrecoup au tiers secteur.

        Nous reprendrons ici la périodisation de Bishop et Green tout en la nuançant et en l’enrichissant. Notre malaise principal envers cette périodisation des âges d’or de la philanthropie réside dans la question de l’État. Dit simplement, plus d’État ne signifie pas automatiquement moins de philanthropie, et vice versa. Par exemple, le renouveau contemporain de la philanthropie dans le cadre de la régulation néolibérale ne coïncide pas avec une diminution du rôle de l’État, que ce soit dans la société en général ou dans l’économie en particulier. En effet, l’État s’inscrit régulièrement comme partenaire collaborant avec les fondations philanthropiques ; au Québec, le cas contemporain de la Fondation Lucie et André Chagnon est sur ce point exemplaire. Nous reconnaissons néanmoins qu’il s’agirait d’une véritable « constante » que d’observer dans l’histoire du capitalisme une forte interdépendance de l’État et de la philanthropie. Les crédits...

        Autre étude de Mathieu Charbonneau sur le sujet :

        Le régime de régulation des organisations de bienfaisance et les fondations philanthropiques au Canada et au Québec : un essai d’économie politique historique

        Pour télécharger le document, cliquer : Mathieu Charbonneau

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