Europe. La croissance bleue mise à l’honneur par la France


Europe. La croissance bleue mise à l’honneur par la France

Arrivée en fin de mandat, Maria Damanaki, commissaire européenne chargée des affaires maritimes et de la pêche, est récompensée pour son travail dans le domaine de la politique maritime intégrée et de la croissance bleue (1)... Les pêcheurs français apprécieront ! (2)

Maria Damanaki est nommée officier dans l’ordre du Mérite maritime sur proposition de Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche... Le cabinet ministériel indique que « cette nomination s’explique par le fait qu’"au delà de négociations parfois âpres dans le domaine de la pêche", Maria Damanaki, "du fait de sa contribution dans le domaine de la politique maritime intégrée et de la croissance bleue", a permis "des avancées globales" ».

Cette récompense couronne la politique maritime (écolo-libérale) de l’Union Européenne sur la voie de la croissance bleue. Par contre, elle entérine la marginalisation des communautés de pêcheurs au sein de l'Europe maritime. Dans cette perspective d’exclusion, Alain Le Sann du Collectif Pêche et Développement analyse ci-après le modèle australien, un modèle repris par l’Europe bleu pour la gestion à venir de ses pêcheries. Ce qui correspond tout à fait au changement de cap annoncé en ce jeudi 20 février 2014 par la Commission européenne. (3)

C’est donc fraichement médaillée et encouragée par la France que Maria Damanaki participera la semaine prochaine au World Ocean Summit 2014 à San Francisco. Ce sommet est une étape importante vers le Partenariat Mondial pour les Océans (PMO ou GPO en anglais). Un type de partenariat rejeté par deux organisations internationales de pêcheurs (4). Pilier de la croissance bleue, le PMO doit sceller un pacte entre des sociétés transnationales, des institutions internationales et des organisations environnementales dans le cadre de la gouvernance océanique. En résumé : Etablir des règles pour se partager l’immensité des richesses océaniques : minérales, pétrolières, biologiques et même halieutiques...

Les couleurs d'un"Officier dans l’ordre du Mérite maritime" (Wikipedia)

Australie : la sous-pêche planifiée, un modèle pour l’Europe ?

Un modèle pour la Commission Européenne

L’analyse du modèle australien de gestion est à considérer avec attention par les pêcheurs européens, et autres, car il sert aujourd’hui de modèle à de nombreux scientifiques qui influencent la Commission Européenne. La Commission elle-même a organisé plusieurs rencontres et échanges pour analyser et promouvoir ce modèle. Il est clair que, pour tous ces gens, la priorité est la protection de l’environnement, associée à la recherche de la rente maximale, quel qu’en soit le prix à payer pour l’emploi des pêcheurs. L’actuelle réforme de la PCP n’est qu’un premier pas dans cette direction.


L’Australie est souvent présentée comme l’exemple de réussite de gestion des pêches.

L’Union Européenne veut d’ailleurs s’en inspirer et l’une des pêcheries étudiées dans le cadre du programme Myfish est une pêcherie australienne. L’Australie gère ses pêcheries en se fondant sur les principes retenus dans les conclusions du programme Myfish et proposées pour la Politique européenne des pêches : priorité à la protection de l’environnement et, en seconde position, recherche de la rente maximale. Ces deux priorités impliquent une réduction drastique de la pêche et du nombre des pêcheurs. On peut donc prévoir que les tourments des pêcheurs européens sont loin d’être terminés.

Le modèle australien : rente maximale, protection maximale

L’exemple idéal en Australie est la pêcherie de crevettes du Nord du pays ; elle est gérée sous le régime de quotas transférables d’efforts de pêche avec priorité à l’environnement et à la rente maximale. De ce fait le nombre de bateaux a été réduit de 360 dans les années 1980 à une cinquantaine en 2012. L’effort de pêche a été divisé par 51. Si la situation de surpêche dans les années 80 était évidente, le passage de l’objectif du Rendement Maximum Durable à la priorité pour l’environnement et la Rente Maximale, est un choix idéologique qui s’est traduit par une réduction drastique du nombre de pêcheurs.

L’exemple d’une autre pêcherie est encore plus significatif des effets sociaux catastrophiques de l’intégrisme écologique qui semble inspirer les responsables de la gestion des pêches en Australie. Dans Fishing News International, en janvier 2009, un scientifique, Walter Starck dénonce les incohérences des restrictions imposées aux pêcheurs dans une pêcherie concernant seulement 6 bateaux disposant de 11 licences, pour 20 casiers chacune2. Cette pêche profonde au casier concerne des espèces démersales diverses, généralement de grande taille. Alors que la pêche était autorisée durant 104 jours en 2008, en 2009 elle devait être réduite à 76 jours. Activité très rentable jusques là, une telle réduction mettait en péril l’équilibre économique des bateaux. Les pêcheurs ont donc sollicité la contre-expertise de Walter Starck, car selon les pêcheurs, confortés par le chercheur, rien ne justifiait une telle réduction alors que l’autorité de gestion considérait qu’il y avait un risque de surpêche. Dans le cas présent, il s’agit d’une pêche au casier qui ne capturait qu’une faible proportion des stocks, soit 800 T par an, avec une nette tendance à l’amélioration de l’efficacité de la pêche. Cette pêcherie concerne un immense territoire de 200 000 km2 pour seulement 6 bateaux. Selon W. Starck, il faudrait 500 ans à ces bateaux pour pêcher dans l’ensemble de la zone. Les scientifiques gestionnaires estimaient que la biomasse était faible, mais ces données étaient 30 à 100 fois inférieures à d’autres estimations. En effet, sur cette même zone, dans les années 60 et 70, des chalutiers pélagiques en bœuf pêchaient régulièrement 250 000 T sans qu’il y ait eu des signes d’épuisement. Il est donc clair pour les pêcheurs qu’il y a une volonté systématique de réduire la pêche à un point tel qu’elle ne puisse être viable et atteindre ainsi l’objectif principal : une mer sans pêcheurs. Etonnamment, ceci permet aussi de comprendre pourquoi l’Australie a voulu faire appel à un chalutier industriel européen géant pour pêcher les poissons pélagiques abondants dans ses eaux.

Des coûts élevés de gestion...

Suite de l'article d'Alain Le Sann dans L'Encre de Mer


Autres articles :

Pour aller plus loin...

Pour en savoir plus : Blue Charity Business

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Janvier 2014

Assises de la mer et du littoral : recueil des travaux nationaux

Commissariat général au développement durable

Janvier 2014

Source : Ministère de l'écologie

La première partie de ce recueil des Assises de la mer et du littoral se compose des synthèses des contributions présentées lors du Conseil National de la mer et des littoraux le 18 Juillet 2013. Elle intègre également les contributions nationales intervenues à la suite de cette séance.

La seconde partie propose la lettre de mission ainsi que le résumé du Rapport Leroy pour la compétitivité des transports et des services maritimes français.

Enfin, la dernière partie de ce fascicule présente les différents travaux effectués dans le cadre de l’évaluation et de la modernisation de la politique maritime.

Télécharger :

Assises de la mer et du littoral : recueil des travaux nationaux (PDF - 16.5 Mo)


Le 11 mars 2014
 
Un partenariat mondial pour des océans réservés aux industries pétrolières et minières

Faire de la haute mer une AMP ?

Les Co-présidents de la Commission Océan Mondial David Miliband et José María Figueres ont présenté en avant première au World Ocean Summit en Californie quelques unes des idées que la Commission est en train de considérer pour la réforme de la gouvernance de l’océan.


Lors de la session “Taming the High Seas” du World Ocean Summit, José María Figueres et David Miliband ont abordé le besoin de réforme pour l’océan.

Son prochain rapport proposera des solutions aux menaces auxquelles est confronté l’océan, comme l’acidification, la pêche illégale et destructrice, la surpêche, la pollution plastique et le manque de gouvernance.

La volonté politique, les nouvelles technologies et les marchés sont tous les trois des aspects qui manquent à la réforme. La haute mer, zone de l’océan au delà des juridictions nationales recouvrant plus de 45% de la surface planétaire, nécessite non seulement d’une gestion mieux coordonnée mais aussi de l’application du principe de précaution.

Presque 50 organisations internationales et régionales ont un mandat lié à l’océan. Sur la Convention de l’ONU sur le Droit de la Mer (CNUDM), José María Figueres a souligné qu’à présent il existe une « mosaïque » d’organisations et lois adaptées aux divers intérêts et activités, et qu’il faudrait plutôt un « système plus holistique ». « Rappelons-nous que le Droit de la Mer datte d’il y a 30 ans. Il ne répond plus à nos ambitions, il faut qu’il évolue et se modernise ! », a-t-il déclaré.

David Miliband, aussi Co-président de la Commission, a fait référence aux chiffres de pêche non durable et a rajouté : « Ne pas inclure marchés et économie dans le processus de reforme de la gouvernance de l’océan serait une grande erreur. C’est justement en intégrant économie et environnement que vous ferrez la différence. »

La Commission est aussi en train de considérer comment renforcer le maintient de l’ordre de l’océan mondial. Les nouvelles technologies pourraient aider la haute mer, par exemple, exiger à tous les bateaux de pêche de porter un transpondeur permettrait aux autorités de les identifier et les suivre.

David Miliband a aussi signalé que « pointer du doigt » les pays et les entreprises qui participent à la pêche illégale pourrait contribuer au respect des réglementations et la transparence. Il s’est déclaré « de plus en plus frappé » par le fait que, tout simplement, un Accord de mise en œuvre de la CNUDM pour la préservation et l’utilisation responsable de la biodiversité marine, représente « un changement significatif ».

José María Figueres posa une question dirigée à l’audience : serrait-il bon de faire de la haute mer une Aire marine protégée ? Les réponses des présents furent variées, puis il répliqua : « Cela peut paraitre trop ambitieux, mais si nous voulons un océan pleinement sain, il nous faut des réponses ambitieuses ».

La Commission est en train de promouvoir un Objectif de développement durable spécifique à l’océan mondial, ce qui pourrait élever la thématique océan dans l’agenda politique et ainsi motiver des actions cohérentes. À partir de 2015, les Objectifs de développement durable succèderont les Objectifs du Millénaire – les huit objectifs internationaux pour le développement adoptés au Sommet du Millénaire de l’ONU en l’an 2000.

La Commission Océan Mondial se réunit à Hong Kong en mars pour achever ses propositions de réforme. Celles-ci seront publiées dans un rapport en juin 2014.

Le World Ocean Summit a été organisé par The Economist en partenariat avec National Geographic

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Le bras armé de Pew confirme la mise en réserve de la Polynésie Française


Jean-Paul Michel : « On va dans le mur si on continue à pêcher comme on le fait actuellement »

(Diplômé de l'Ecole de Guerre de Paris, Jean-Paul Michel a été recruté par Pew pour ses bonnes connaissances des rouages administratifs français... Géostratégie oblige... NDLR)

Source : 20 Minutes par Audrey Chauvet le 11/03/2014

INTERVIEW - Pour le directeur du programme Patrimoine océanique de l'humanité de l’ONG Pew charitable trust, la création d'aires marines protégées est indispensable pour préserver les océans...

Un objectif ambitieux, des réalisations plus modestes: alors que la Convention internationale sur la diversité biologique vise la protection de 10 % de la surface marine mondiale d’ici à 2020, moins de 3 % des océans sont aujourd’hui préservés des activités industrielles et commerciales. Pour Jean-Paul Michel, directeur du programme Patrimoine océanique de l’humanité de l’ONG Pew charitable trust, la création d’aires marines protégées est le seul moyen de sauver les stocks de poissons. Il sera l’invité d’une conférence ce mercredi à l’Institut océanographique de Paris.

Mettre les océans sous cloche, est-ce la seule solution pour les protéger d’une exploitation abusive ?

Il y a une ambivalence dans le terme d’aire marine protégée. Elles sont définies par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et catégorisées en six niveaux qui vont de la plus forte protection, le sanctuaire, à la plus faible, qui correspond à la gestion de la pêche dans la zone. L’enjeu entre les experts est de savoir s’il faut privilégier une gestion en vue de la pérennité de la pêche ou une protection qui interdit toute activité.

De quoi dépend le choix du degré de protection ?

Il fait l’adapter selon les zones: quand il y a une densité humaine très importante, comme en Méditerranée, c’est trop difficile d’interdire l’exploitation de la zone. Au contraire, certaines zones du Pacifique où la pression humaine est assez faible, par exemple en Polynésie française, peuvent être consacrées à la protection. On peut envisager de les soustraire à toute activité industrielle ou commerciale de grande ampleur pour permettre à la nature de se régénérer.

Est-ce la seule solution pour préserver les ressources marines?

On va dans le mur si on continue à pêcher comme on le fait actuellement. Il faut trouver des zones dans les océans qui soient en repos de la pêche industrielle pour permettre une régénération des écosystèmes et repeupler les stocks de poissons. Un réseau de zones soustraites à la pression de la surpêche permettra d’assurer la durabilité naturelle des ressources marines: l’océan donne ce qu’il veut et pas ce que les politiques disent qu’il faut pêcher à travers les quotas.

Parallèlement, on exploite de plus en plus la mer avec les parcs éoliens offshore, les plateformes pétrolières et la pêche en eaux profondes. Comment cela peut-il être compatible avec l’augmentation du nombre d’aires marines protégées?

Toute activité extractive et d’exploitation minière n’est pas compatible avec la protection. Il est évident que la mer recèle des richesses dont il serait inconcevable de ne pas profiter, mais il faut trouver un compromis, un juste partage des choses, entre ce qui est plus riche en termes de biodiversité et ce qui est plus riche en termes de développement. On peut établir des cartes pour séparer ce qui doit être préservé pour la biodiversité et ce qui permet le développement économique.

Propos recueillis par Audrey Chauvet

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La Banque Mondiale mettra tout son poids dans la croissance bleue


Une coalition de ceux qui agissent : voilà ce dont les océans ont besoin

Source : Banque Mondiale par Rachel Kyte le 04/03/2014

Un partenariat mondial pour les océans

Que se passe-t-il autour des océans ? Les événements liés à ce sujet semblent à la fois gagner en envergure et intéresser de plus en plus de gens. Qu'il s'agisse des représentants des États, des professionnels des produits de la mer, des fondations privées ou des organisations de protection de l'environnement, tous se retrouvent sur un point : la nécessité impérieuse de prendre des mesures radicales.

Les choses se sont vraiment bien déroulées cette semaine au World Oceans Summit (a) organisé par The Economist à San Francisco. Les uns après les autres, tous les intervenants de haut niveau ont souligné la nécessité d'agir rapidement, car le changement climatique exacerbe l'impact que des décennies de surpêche, de pollution et de destruction des habitats ont eu sur les océans du monde entier.

Pour ma part, j'ai ajouté la voix du Groupe de la Banque mondiale à ce concert. En ce qui concerne les océans, comme dans d'autres domaines, nous devons faire en sorte que les États, les entreprises et les autres parties prenantes parviennent à travailler ensemble pour trouver des solutions aux problèmes spécifiques auxquels nous sommes confrontés. Une « coalition de ceux qui agissent » peut être à même de répondre à la demande des États insulaires et côtiers qui cherchent de l'aide pour renforcer la résilience de leurs littoraux et restaurer la bonne santé de leurs écosystèmes océaniques.

À la tête de cette démarche, on trouve des pays qui sont en train de redéfinir leur futur autour du concept d'« État océanique ». Leur économie bleue et leurs zones côtières peuvent leur assurer la croissance, les emplois et la résilience qu'ils recherchent. Du Portugal à l'Irlande en passant par Maurice, ce recentrage se traduit par un changement des mentalités dans les secteurs public et privé.

Au niveau mondial, la bonne nouvelle réside dans le fait que nous disposons désormais d'un mécanisme susceptible de combler le fossé qui existait entre les acteurs du secteur public, du secteur privé et de la société civile, c'est-à-dire susceptible de nous aider à tirer parti de la convergence des intérêts. Le Partenariat mondial pour les océans, né il y a deux ans à l'occasion du premier World Oceans Summit, permet aux États d'accéder à l'expertise financière et technique dont ils ont besoin pour corriger leurs systèmes de gouvernance dans ce domaine, faire appliquer leurs législations efficacement, et attirer les investisseurs privés à la recherche de chaînes d’approvisionnement durables.
Avoir une plateforme est une chose, mais celle-ci doit aussi pouvoir s'appuyer sur la capacité d'action nécessaire pour atteindre l'envergure qui s'impose à l'heure actuelle dans le domaine de la protection des océans. C'est pour cette raison que nous travaillons actuellement à la constitution d'une table ronde consacrée aux investissements dans le domaine des océans. Cet organe complémentaire constitué d'investisseurs dans ce domaine issus d'organisations philanthropiques, du secteur privé et des ONG vise à aligner les capacités de financement et de montage de projet de ces acteurs sur les demandes d'intervention émanant des États.

Tout le monde est d'accord sur le fait que nous devons travailler de cette manière. Aucun donateur ou organisme individuel ne pourra jamais atteindre l'envergure nécessaire à lui seul.

Adopter une approche stratégique visant à faire travailler ensemble les États, le secteur privé et les organismes multilatéraux peut permettre d'accomplir des progrès sensibles. Prenons l'exemple de la ville de Carthagène des Indes, en Colombie. Jusqu'à peu, dans cette ville d'un peu plus d'un million d'habitants, les eaux d'égouts non traitées et d'autres déchets venaient souiller les cours d'eau côtiers, rendaient les gens malades et faisaient fuir les touristes. Grâce à un prêt du Groupe de la Banque mondiale et aux réformes juridiques et réglementaires entreprises par le pays depuis de nombreuses années, un partenariat public-privé a permis à la ville de prendre un tournant radical dans la résolution de ses problèmes de pollution. Près de 100 % des eaux usées de la ville sont désormais traitées, et les foyers bénéficient d'un approvisionnement en eau fiable. Les touristes reviennent, les plages sont propres, et les retombées économiques sont considérables.

Cela prouve qu'il est possible de changer les choses en coordonnant intelligemment les efforts de toutes les parties. Découvrez et rejoignez la coalition de ceux qui agissent !
Rachel Kyte - Vice-présidente et représentante spéciale du Groupe de la Banque mondiale pour le changement climatique@rkyte365

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Nous sommes déjà entrés dans l’ère de la croissance bleue


L’exploitation de pétrole, gaz et minerais : source de préoccupation du secteur de la pêche de nombreux pays ACP

Source : Agritrade CTA le 03 mars 2014

Ces dernières années, l’exploitation de pétrole, gaz et minerais a connu un véritable boom dans de nombreux pays ACP côtiers. Certains s’inquiètent de plus en plus de l’impact que cela pourrait avoir sur le développement du secteur de la pêche dans ces pays.

En Namibie, l’industrie de la pêche essaie actuellement de retarder un relevé sismique dans les eaux namibiennes puisqu’il coïncide avec le pic de la saison de pêche au thon. À la fin novembre 2013, une étude commandée par le gouvernement a révélé que les captures de thon ont baissé de 4 046 tonnes en 2011 à 650 tonnes en 2013, du fait de l’exploitation de pétrole et de gaz. Une exploitation similaire est à l’étude dans les eaux sud-africaines, à la frontière avec la Namibie ; « sur le chemin direct du thon migrant d’Afrique du Sud vers la Namibie », a souligné le directeur de la Planification politique au ministère de la pêche et des ressources marines  de la Namibie.

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, plusieurs médias ont évoqué le projet de l’entreprise Nautilus Minerals visant à exploiter les minéraux des fonds marins, notamment un article de presse intitulé « Mining the Abyss », qui a souligné les impacts négatifs que cette exploitation aura sur les activités de communautés de pêche locales. Le manager de Nautilus Minerals en PNG a affirmé cependant que « les perspectives de coopération avec le secteur de la pêche au thon sont prometteuses », expliquant que la plupart des stocks de thon vivent dans les 400 premiers mètres de l’océan tandis que « les opérations d’extraction minière en eaux profondes seront réalisées à une profondeur de 1 600 mètres en dessous de la surface, où la vie marine est minime ».

Au Mozambique – qui est sur le point de commencer à renégocier son protocole d’APPD avec l’UE – une nouvelle entreprise thonière, Ematum, a été établie pour le développement d’une pêcherie thonière locale. Jusqu’à présent, les recettes du gouvernement provenant des pêcheries thonières ont été limitées à la vente de licences aux entreprises étrangères qui ne débarquent pas leurs captures dans le pays. Ematum a signé un contrat avec le chantier naval du nord de la France, CMN, pour la construction de 30 navires, comprenant 24 navires de pêche au thon et six patrouilleurs.

Les patrouilleurs sont nécessaires pour protéger la flotte de pêche, mais ils seront également utilisés pour sécuriser les installations pétrolières et gazières offshore. Les impacts de l’exploitation de pétrole et de gaz sur le développement des pêcheries thonières ne sont actuellement pas très clairs.
Sources

Transparentsea.co, webpage on the tuna company Ematum, janvier 2014

http://transparentsea.co/index.php?title=Mozambique_Tuna_Company

AllAfrica.com, « Namibia: Fisheries battle oil and gas seismic surveyors », 9 janvier 2014

http://allafrica.com/stories/201401090858.html

Bloomberg News, « Namibian study shows that tuna catch plunges on oil exploitation », 25 novembre 2013

http://www.bloomberg.com/news/2013-11-25/namibian-study-shows-that-tuna-...

The Global Mail, « Mining the abyss », 6 décembre 2013

http://www.theglobalmail.org/feature/mining-the-abyss/760/

Papua New Guinea Mine Watch, « Nautilus claims “seabed mining won’t affect tuna” », 24 septembre 2013

http://ramumine.wordpress.com/2013/09/24/nautilus-claims-seabed-mining-w...

Commentaire éditorial

L’exploitation de pétrole, gaz et des ressources minérales sous-marines s’impose de plus en plus comme un secteur économique clé dans de nombreux pays ACP– bien plus que l’exploitation des pêcheries, en particulier lorsqu’on considère que certains bénéfices des pêcheries sont souvent limités au paiement de redevances d’accès (par ex. les pêcheries au thon du Mozambique). L’exploitation des ressources minérales sous-marines a été accusée, en particulier par le secteur de la pêche local, d’avoir des effets néfastes sur les pêcheries. Augmenter les bénéfices de l’exploitation des pêcheries pour les pays côtiers – par exemple, par le biais des APPD avec l’UE (par ex. les débarquements locaux) – pourrait aider les pays côtiers à mieux protéger les intérêts des pêcheries. Ces développements appellent également à l’intégration de la politique des pêcheries des pays ACP dans une politique maritime de plus grande envergure, pour garantir que les divers utilisateurs de la mer peuvent cohabiter et apporter des bénéfices économiques et sociaux maximums aux populations locales tout en respectant les écosystèmes marins. Dans la mesure où cette approche (c’est-à-dire développer une politique maritime intégrée) a récemment été utilisée dans l’UE, il pourrait être utile pour les pays de l’UE et des ACP d’entamer un dialogue sur ce sujet.

Pour en savoir plus : Blue Charity Business

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Le 5 février 2014

L'Europe de la croissance bleue anime les débats au niveau local...



Le continent européen est entouré d’un certain nombre de mers et d'océans, dont les océans Atlantique et Arctique, ainsi que la mer Méditerranéenne, la mer Baltique, la mer Noire, la mer du Nord, la mer Adriatique, la mer Egée et enfin la mer Ionienne.

Municipales au Tréport (Seine-Maritime) : les éoliennes au centre des débats

Comment concilier développement du tourisme, maintien de la pêche et essor économique ? C'est le défi des communistes qui gèrent Le Tréport depuis 37 ans

Source : France 3 Hte Normandie par Richard Plumet Publié le 03/03/2014 |





Reportage France 3  Haute-Normandie de Virginie Ducroquet et Karima Saïdi  avec les interviews de :
  • Alain Longuent, maire sortant  et candidat (PC) sur la  liste "Le Tréport, uni et solidaire"
  • Jean-Jacques Louvel  candidat (PS) sur la  liste "Le Tréport, uni et solidaire"

Le Front National en embuscade ?

La liste du FN existe, bien que discrète. Elle est menée par Pierre-Etienne Lemaréchal, 23 ans  et étudiant en BTS Paysagiste à Vernon (Eure). Thèmes de campagne : défendre la pêche et s'attaquer au Parti Communiste, qui selon le FN, conserve au Tréport "une position de monopole  par défaut".

En face, le maire sortant (PC) reste confiant, fort d'une union avec le PS. Reste que le projet d'un grand parc d'éoliennes en mer au large de la commune  (l'une des plus pauvres du département) divise et fait débat, surtout chez les pêcheurs.

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La Commission européenne s'interroge sur la « croissance bleue »

Les océans seraient une nouvelle source de croissance, selon la commissaire aux Affaires maritimes, Maria Damanaki. Mais la ruée vers l'or bleu pourrait avoir un lourd impact environnemental.

Source : Euractiv

L'océan regorge de matières premières inexploitées, comme les terres rares, et cache aussi des sources d'énergie qui pourraient faciliter la croissance économique. Selon la Commission, les mers et les océans disposent donc d’un énorme potentiel qui permettrait de créer de nombreux emplois sur terre comme sur mer.

L'exécutif européen estime que les ressources océaniques pourraient créer environ 5,4 millions d'emplois à l'intérieur de l'UE et quelque 500 milliards de chiffre d'affaires annuel.

Maria Damanaki, commissaire en charge des affaires maritimes et de la pêche, entrevoit d'ores et déjà cet essor.

« Alors que nous avons des difficultés à sortir de la récession et que nous arrivons à court de ressources terrestres, il est logique de nous tourner vers les océans », a-t-elle déclaré lors de la Conférence internationale sur les océans 2014 à San Francisco, en Californie. « La culture maritime ne requiert ni sol ni eau douce. Exploiter les vents et les vagues n’engendre aucun rejet de gaz à effet de serre.

Des études européennes montrent que les océans pourraient fournir trois quarts des besoins en énergie de l'Union d'ici 2030. Le mix énergétique maritime serait constitué de l'exploitation d’énergies provenant de différentes sources : les vagues (houlomotrice), les marées (marémotrice), la conversion des différences de température (thermique maritime) et les gradients de salinité (osmotique).

Le mois dernier, Maria Damanaki et le commissaire à l'énergie, Günther Oettinger, ont publié un « plan d'action » en vue de développer le secteur de l'énergie maritime.

Le plan a identifié les difficultés empêchant l'essor de l’économie bleue à cause des coûts élevés des technologies, des obstacles afférents aux infrastructures (connexion au réseau électrique et les infrastructures équipements portuaires, etc.) et des entraves administratives par exemple l’obtention d’autorisation.

« Promesses d'abondance et de richesse »

Mais l'exploitation des ressources maritimes soulève des questions environnementales. L’extension des voies et des infrastructures maritimes pourrait avoir des conséquences sur les fragiles écosystèmes océaniques.

Maria Damanaki, aussi responsable des questions liées à la pêche, a indiqué que l'exploitation des ressources océaniques ne devrait pas se transformer en une « ruée effrénée vers l'or ».

« N'oublions pas que les développements [technologiques et scientifiques] aujourd'hui, qu'ils soient bons ou mauvais, évoluent à très grande vitesse. Les promesses de nouvelles ressources précieuses ne doivent pas nous faire oublier les dangers et les conséquences [de nos actions] sur les générations futures, » a-t-elle prévenu.

L'UE a mis en place des réglementations en vue d'encadrer l'aménagement spatial maritime et côtier, ce qui, selon la commissaire, « accorde une légitimité sur le plan environnemental à la planification par le secteur public ainsi qu'une sécurité juridique aux investisseurs privés ». Elle s'est aussi exprimée en faveur de contrôles renforcés des couloirs de navigation.

Stephan Singer, directeur des politiques énergétiques à l'ONG WWF International, a affirmé, de son côté, que l'ONG soutenait la position de Maria Damanaki visant à établir une production d'énergie durable en milieu marin et « pour investir particulièrement dans l’éolien marin ».

« Ces politiques doivent mettre en place des dispositifs de suivi à tous les échelons politiques européens », a -t-il poursuivi.

Maria Damanaki a également expliqué que l'exploitation des ressources maritimes n'était pas sans danger pour les travailleurs du secteur, en raison de l'instabilité météorologique et des difficultés inhérentes au travail en mer.

« Il est certainement impossible d'éliminer tout risque dans le cadre du travail en mer. Cependant, nous devons prendre des mesures concrètes afin d'éviter des accidents, comme en 2010 avec Deepwater Horizon, et également des incidents de moindre envergure, tels que des éruptions incontrôlées (blow-outs), des explosions, et des défaillances structurales ainsi que d'autres contingences du même acabit », a-t-elle souligné. La plateforme de Deepwater avait explosé en pleine mer en 2010, provoquant une fuite de pétrole dans le golfe du Mexique équivalent à 4,9 millions de barils (780 millions de litres).

Le continent européen est entouré d’un certain nombre de mers et d'océans, dont les océans Atlantique et Arctique, ainsi que la mer Méditerranéenne, la mer Baltique, la mer Noire, la mer du Nord, la mer Adriatique et enfin la mer Ionienne.

D'ici 2020, 75 % de l'humanité devrait habiter dans les régions côtières.

L'intergroupe du Parlement européen sur le changement climatique, la biodiversité et le développement durable a commencé à travailler en vue de sensibiliser les acteurs investis dans le domaine aux enjeux liés à la conservation de l'habitat marin. Le groupe a abordé le mois dernier les questions liées à la campagne « Ocean literacy », lancée par Maria do Céu Patrão Neves, eurodéputée portugaise de centre droit et membre de la commission pêche.

Prochaines étapes :

2020 : l'initiative industrielle européenne pour l'énergie des océans devrait voir le jour

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Le 8 mars 2014

Une coalition de ceux qui agissent : voilà ce dont les océans ont besoin

Un partenariat mondial pour les océans




World Bank Mise en ligne le 23 févr. 2012
Les océans sont soumis à rude épreuve. Le Partenariat mondial pour les océans est une alliance, ouverte à de nouveaux membres, qui compte déjà de nombreux gouvernements, organisations internationales, groupes de la société civile ainsi que des entreprises parmi ses membres. Ils mobiliseront les connaissances et les ressources financières nécessaires pour répondre aux menaces qui pèsent sur les océans du globe.

Que se passe-t-il autour des océans ? Les événements liés à ce sujet semblent à la fois gagner en envergure et intéresser de plus en plus de gens. Qu'il s'agisse des représentants des États, des professionnels des produits de la mer, des fondations privées ou des organisations de protection de l'environnement, tous se retrouvent sur un point : la nécessité impérieuse de prendre des mesures radicales.

Source : Banque Mondiale par Rachel Kyte le mardi, 04/03/2014 

Les choses se sont vraiment bien déroulées cette semaine au World Oceans Summit (a) organisé par The Economist à San Francisco. Les uns après les autres, tous les intervenants de haut niveau ont souligné la nécessité d'agir rapidement, car le changement climatique exacerbe l'impact que des décennies de surpêche, de pollution et de destruction des habitats ont eu sur les océans du monde entier.

Pour ma part, j'ai ajouté la voix du Groupe de la Banque mondiale à ce concert. En ce qui concerne les océans, comme dans d'autres domaines, nous devons faire en sorte que les États, les entreprises et les autres parties prenantes parviennent à travailler ensemble pour trouver des solutions aux problèmes spécifiques auxquels nous sommes confrontés. Une « coalition de ceux qui agissent » peut être à même de répondre à la demande des États insulaires et côtiers qui cherchent de l'aide pour renforcer la résilience de leurs littoraux et restaurer la bonne santé de leurs écosystèmes océaniques.

À la tête de cette démarche, on trouve des pays qui sont en train de redéfinir leur futur autour du concept d'« État océanique ». Leur économie bleue et leurs zones côtières peuvent leur assurer la croissance, les emplois et la résilience qu'ils recherchent. Du Portugal à l'Irlande en passant par Maurice, ce recentrage se traduit par un changement des mentalités dans les secteurs public et privé.

Au niveau mondial, la bonne nouvelle réside dans le fait que nous disposons désormais d'un mécanisme susceptible de combler le fossé qui existait entre les acteurs du secteur public, du secteur privé et de la société civile, c'est-à-dire susceptible de nous aider à tirer parti de la convergence des intérêts. Le Partenariat mondial pour les océans, né il y a deux ans à l'occasion du premier World Oceans Summit, permet aux États d'accéder à l'expertise financière et technique dont ils ont besoin pour corriger leurs systèmes de gouvernance dans ce domaine, faire appliquer leurs législations efficacement, et attirer les investisseurs privés à la recherche de chaînes d’approvisionnement durables.
Avoir une plateforme est une chose, mais celle-ci doit aussi pouvoir s'appuyer sur la capacité d'action nécessaire pour atteindre l'envergure qui s'impose à l'heure actuelle dans le domaine de la protection des océans. C'est pour cette raison que nous travaillons actuellement à la constitution d'une table ronde consacrée aux investissements dans le domaine des océans. Cet organe complémentaire constitué d'investisseurs dans ce domaine issus d'organisations philanthropiques, du secteur privé et des ONG vise à aligner les capacités de financement et de montage de projet de ces acteurs sur les demandes d'intervention émanant des États.

Tout le monde est d'accord sur le fait que nous devons travailler de cette manière. Aucun donateur ou organisme individuel ne pourra jamais atteindre l'envergure nécessaire à lui seul.

Adopter une approche stratégique visant à faire travailler ensemble les États, le secteur privé et les organismes multilatéraux peut permettre d'accomplir des progrès sensibles. Prenons l'exemple de la ville de Carthagène des Indes, en Colombie. Jusqu'à peu, dans cette ville d'un peu plus d'un million d'habitants, les eaux d'égouts non traitées et d'autres déchets venaient souiller les cours d'eau côtiers, rendaient les gens malades et faisaient fuir les touristes. Grâce à un prêt du Groupe de la Banque mondiale et aux réformes juridiques et réglementaires entreprises par le pays depuis de nombreuses années, un partenariat public-privé a permis à la ville de prendre un tournant radical dans la résolution de ses problèmes de pollution. Près de 100 % des eaux usées de la ville sont désormais traitées, et les foyers bénéficient d'un approvisionnement en eau fiable. Les touristes reviennent, les plages sont propres, et les retombées économiques sont considérables.

Cela prouve qu'il est possible de changer les choses en coordonnant intelligemment les efforts de toutes les parties. Découvrez et rejoignez la coalition de ceux qui agissent !
Rachel Kyte
Vice-présidente et représentante spéciale du Groupe de la Banque mondiale pour le changement climatique
@rkyte365

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Le 22 avril 2014

Ouverture à La Haye du Sommet mondial d'action pour les océans

Sécurité alimentaire et croissance bleue : trouver des solutions pour la santé des océans

En moyenne, 17 % des protéines animales consommées proviennent de la pêche et de l'aquaculture

Source : FAO

22 avril 2014, La Haye/Rome - Il faut déployer des mesures coordonnées d'urgence pour restaurer la santé des océans de la planète et assurer le bien-être et la sécurité alimentaire à long terme d'une population mondiale croissante, voici le message central qui ressort du Sommet international qui s'ouvre aujourd'hui à La Haye (Pays-Bas).

Pour plus d'informations sur le colloque : Global Oceans Action Summit 2014

Ministres et hauts représentants des gouvernements, du secteur de la pêche, des communautés côtières, de la communauté scientifique et de la société civile se réunissent au Sommet mondial d'action pour les océans à l'appui de la sécurité alimentaire et de la croissance bleue (22-25 avril) qui vise à attirer l'attention et les investissements pour affronter les trois principales menaces pesant sur la santé des océans et la sécurité alimentaire: la surpêche, la destruction des habitats et la pollution. Le Sommet s'achèvera par une table ronde de haut niveau le jeudi 24 avril.

"La communauté mondiale doit prendre des mesures urgentes pour répondre aux menaces auxquelles sont confrontés nos océans", a déclaré S.E Sharon Dijksma, Ministre de l'agriculture des Pays-Bas qui accueille le Sommet. "Il faut identifier et mettre en pratique des innovations locales pour concilier l'écologie et l'économie de la mer dans d'autre régions. Le Sommet mondial d'action pour les océans de La Haye sera l'occasion de contribuer à faire changer les choses".

En moyenne, 17 pour cent des apports mondiaux en protéines animales sont issus des pêches et de l'aquaculture, tandis que la demande de protéines du poisson devrait doubler au cours des 20 prochaines années, bien que 28 pour cent environ des stocks mondiaux soient déjà surexploités.

Parallèlement, le changement climatique menace la biodiversité, modifie les habitats et la productivité de nos pêches.

"Des océans en bonne santé ont un rôle central à jouer pour résoudre un des plus gros problèmes du XXIème siècle: comment nourrir 9 milliards d'habitants en 2050", a souligné Árni M. Mathiesen, Sous-Directeur général de la FAO chargé des pêches et de l'aquaculture. "Toutefois, il nous faut agir au rythme et à l'échelle nécessaires pour relever les défis qui se présentent en unissant nos forces avec l'ensemble des parties prenantes, en encourageant les partenariats et en stimulant la croissance durable.

Plus de 500 délégués sont attendus au Sommet, dont plus de 60 ministres, chefs d'entreprises et dirigeants de la société civile.

Accueilli par le Gouvernement des Pays-Bas, le Sommet est organisé conjointement par la Banque mondiale, la FAO et les Gouvernements de la Grenade, de l'Indonésie, de l'Ile Maurice, de la Norvège et des Etats-Unis.

Concilier écologie et économie

Le Sommet se penchera sur les causes profondes qui ont porté à la surpêche, à l'intensification de la pollution marine et à la perte des habitats essentiels. Il passera en revue les solutions possibles, à savoir: mettre en équilibre la demande de croissance et la nécessité de conservation des zones marines; affronter la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (IUU) en haute mer et au sein des zones économiques exclusives nationales; et veiller à ce que la croissance du secteur privé ne se fasse pas aux dépens des moyens d'existence des communautés locales.

"Il existe des solutions qui concilient les demandes d'ordre écologique et économique exercées sur l'océan", a affirmé Juergen Voegele, Directeur de l'agriculture et des services environnementaux à la Banque mondiale, co-organisateur de l'événement. "L'occasion se présente d'aligner tous nos efforts et de mettre les solutions à l'échelle localement. Avec des partenariats public-privé et des approches partagées, nous pouvons restaurer la santé des océans et fournir des aliments et des emplois aux communautés du monde entier".

Dans la recherche de solutions, l'accent sera également mis sur les mécanismes de financement et les structures de gouvernance nécessaires pour garantir un impact et une longévité suffisantes. Parmi les approches examinées, les partenariats inclusifs rassemblant des acteurs du secteur public, privé, communautaire et de la société civile seront mis en relief.

Croissance bleue

Apparue à la Conférence Rio+20 de 2012, la notion d'économie bleue englobe la nourriture, les emplois et les opportunités de développement offertes par les richesses maritimes et côtières. La croissance bleue met l'accent sur la conservation et la gestion durable des ressources aquatiques et des avantages équitables pour les communautés côtières qui en dépendent.

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Le 7 mai 2014

Que pèse la voix des pêcheurs dans les activités offshore ?

Les pêcheurs ont interpellé en vain Ségolène Royal, qui s'est pliée à la loi de l'équité Public-Privé

"Le gouvernement a attribué mercredi au consortium mené par GDF Suez la totalité du 2e appel d'offres pour l'éolien en mer, faisant ainsi le choix d'une "répartition équitable" entre les grands acteurs de la filière, selon Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie."

6 mai 2014

Éolien offshore en Vendée : les pêcheurs interpellent Ségolène Royal

L'attribution des deux parcs éoliens en Seine-Maritime et en Vendée représentent un contrat de 4 milliards d'euros.

Source : Economie Matin

C'est demain que deux parcs éoliens offshore seront attribués par Ségolène Royal. L'un en face du Tréport (Seine-Maritime), l'autre fiché entre l'île d'Yeu et celle de Noirmoutier (Vendée). Pour chacun de ces deux parcs, deux consortiums ont déposé un dossier. D'un côté EDF EN - Alstom - WPD, de l'autre GDF Suez - EDP Renovaveis - Neoen Marine - Areva. Les enjeux sont de taille puisqu'à eux deux, ces parcs représentent un investissement estimé à 4 milliards d'euros. Les pêcheurs, par la voix du Président du CRPEM des Pays de la Loire, dans une lettre adressée à la ministre, l'alertent sur les dangers de se passer de leur avis et de confier le projet au consortium mené par GDF Suez. La rédaction d'Économie Matin s'est procurée cette lettre.

Madame la Ministre

Avant toute chose je vous prie très sincèrement d'excuser ma démarche .

Avant d'être président du comité régional des pêches et des élevages marins des Pays de la Loire, je suis surtout marin pêcheur donc vous comprendrez aisément ma supplique... La littérature et tout ce qui s'accompagne n'est pas mon corps de métier.

Pour être synthétique et ne pas vous faire perdre de temps, je vais donc aller à l'essentiel.

Je m'adresse à vous, madame la Ministre, au sujet du projet" Eolien en mer des deux îles ". Je sais qu'entre les deux protagonistes EDF/WPD et GDF/Neoen l'affaire n'est pas simple et nous en mesurons tous les enjeux, mais surtout toutes les conséquences pour l'activité de pêche. L'affaire ALSTOM n'arrange certainement en rien la prise de décision...

Mais pour nous autres pêcheurs, ces enjeux qui nous dépassent sont bien différents des nôtres.
Je tiens juste à vous dire, et cela est un cri du cœur, qu'une décision a été prise au sein de notre instance professionnelle le CRPEM Pays de la Loire. Ce vote, en faveur du projet porté par EDF/WPD, a d'ailleurs bien été transmis à notre Préfet de région .

Mais tout cela, vous devez évidemment le savoir. J'aimerai toutefois vous exposer les raisons de ce choix.
Ce qui a motivé cette décision n'est pas un "on est pour EDF ou pour GDF", non cela est beaucoup plus simple. Depuis 6 ans, une entreprise, WPD, a décidé de construire un véritable projet de territoire. Et ce, en totale transparence avec les marins pêcheurs. Nous avons mis 6 ans pour dessiner ce projet avec WPD et la physionomie du parc a été influencée par les différents métiers pratiqués sur la zone, essentiellement des petits bateaux artisans qui comme vous le savez peinent terriblement à exister aujourd'hui.

De multiples réunions ont eu lieu, essayant de faire cohabiter les immenses enjeux d'un tel projet et l'activité ancestrale de nos pêcheurs, des liens humains se sont créés, mais pas uniquement.

La pêche ligérienne n'est pas plus favorable que les autres régions littorales à voir se développer des fermes éoliennes sur des zones d'activités de pêche mais nos marins ont décidé de s'intégrer dans la démarche de la transition énergétique. Ils ont décidé de partager l'espace à condition de dessiner un parc respectueux de la pêche. Et ce, afin de développer de nouvelles activités qui serviront à définir un monde plus respectueux de l'environnement au sens noble du terme, un cadeau pour nos enfants et nos petits enfants que nous avons grand peine déjà à voir naître et même grandir !

Pour toutes ces raisons, Madame la Ministre, vous comprendrez et je crois que vous ressentirez mon émotion et ma démarche.

Les pêcheurs ligériens ont choisi de s'inscrire dans une démarche constructive, et ce afin de développer un véritable projet de territoire, au cœur de la transition énergétique.

Nous vous demandons donc de prendre en compte ce travail initié il y a 6 ans et notre souhait de voir retenu NOTRE projet, celui construit avec le consortium EDF/WPD !

Le troisième appel d'offres éolien en mer se profile à l'horizon et il serait préjudiciable pour le développement de cette filière que l'avis de la pêche soit une nouvelle fois mis de coté. Cela risquerait de totalement désolidariser les pêcheurs de toute discussion future sur ces sujets comme tant d'autres ...

Autrement dit, développer des projets fait par des intérêts pour des intérêts pour le soit disant bien être de notre société, mais sans aucune humanité ni respect de l'activité de pêche.

Veuillez excuser ma franchise mais le sujet nous tient à cœur.

Veuillez recevoir, Madame la Ministre, ma respectueuse considération.

Jose Jouneau
Président du CRPEM des Pays de la Loire
Vice-Président du CNPM

Paris, 7 mai 2014 (AFP)

Eolien en mer: le gouvernement choisit GDF Suez pour le 2e appel d'offres au nom de l'équité

Le gouvernement a attribué mercredi au consortium mené par GDF Suez la totalité du 2e appel d'offres pour l'éolien en mer, faisant ainsi le choix d'une "répartition équitable" entre les grands acteurs de la filière, selon Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie.

Source : Marine-Océans/AFP

GDF Suez, associé à Neoen Marine et au portugais EDP Renouvelables, avec des éoliennes de 8 mégawatts fournies par Areva, a remporté les projets de construction de deux parcs éoliens d'une capacité totale de 1.000 mégawatts (MW), l'un au large du Tréport (Seine-Maritime), l'autre au large des îles d'Yeu et Noirmoutier (Vendée).

Ségolène Royal, qui n'a pas souhaité préciser le coût supporté au final par le consommateur pour la production de cette électricité, a estimé que cette décision va permettre de créer "une véritable force de frappe française" dans l'éolien offshore.

Le consortium mené par GDF Suez était en concurrence avec un consortium mené par EDF, associé à l'allemand WPD Offshore et qui devait s'équiper d'éoliennes Alstom de 6 mégawatts.

Avec cette décision, le gouvernement s'est donc rangé à la recommandation de la Commission de régulation de l'énergie, qui avait, selon des informations de presse, mis en tête le projet du consortium mené par GDF Suez sur les deux parcs.

Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez, s'est dit "très fier" de remporter cet appel d'offres, précisant que ces deux parcs éoliens permettront d'alimenter 1,6 million de personnes à l'horizon 2027.

Il a ajouté que les projets impliqueront la création de 1.000 emplois pendant 20 ans dans les ports concernés pour l'entretien et la maintenance des éoliennes.

Les deux parcs en jeu doivent être mis en service à l'horizon 2023 et compteront de 62 à 100 éoliennes chacun. Celui du Tréport aura une superficie de 110 m³ et une capacité de 480,5 MW.

Lors du premier appel d'offres, EDF avait remporté trois (Courseulles dans le Calvados, Fécamp en Seine-Maritime et Saint-Nazaire en Loire-Atlantique) des quatre parcs de 500 MW attribués. Le dernier, celui de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), était revenu à l'espagnol Iberdrola. Ces parcs devraient voir le jour entre 2016 et 2020.

- Retard français en Europe -

Ségolène Royal a estimé que l'ensemble de ces projets devait "permettre à la France de remplir ses objectifs en termes d'engagement sur le climat".

La France vise officiellement 6.000 MW d'éolien offshore d'ici à 2020, soit l'équivalent de quatre gros réacteurs nucléaires. Les six projets attribués ou en cours d'attribution ne représentent en effet que 3.000 MW au total.

Mais le pays est en retard par rapport à ses voisins européens en matière d'éolien offshore.

Onze pays voisins de la France se sont déjà lancés. 2.080 turbines sont déjà installées en Europe dans 69 parcs offshore, selon le rapport d'activité 2013 de l'Agence européenne des énergies éoliennes. La Grande Bretagne exploite à elle seule plus de la moitié des turbines installées au large du continent (1.082 pour 3.681 MW), devant le Danemark (513 pour 1.271 MW) et la Belgique (135 pour 571 MW).

Par ailleurs, la ministre a confirmé la prochaine identification de nouvelles zones d'installation de parcs éoliens pour le lancement d'un troisième appel d'offres "d'ici cet été".

Elle a également confirmé le lancement, également d'ici à l'été, d'un appel d'offres pour des installations photovoltaïques de grande capacité, supérieure à 250 MW.



Bruxelles, le 8 mai 2014

L’innovation bleue : lever les obstacles aux investissements durables en faveur des mers

Conférence de presse sur l’innovation bleue

Mesdames et Messieurs, bonjour,

Je suis heureuse d’être en compagnie de la commissaire Geoghegan-Quinn aujourd'hui pour vous dévoiler nos plans visant à faire progresser l’économie maritime européenne sur la voie de l’innovation.

Parce que, si nous voulons que, demain, nos océans soient un moteur pour l’emploi et la prospérité, nous devons être prêts dès aujourd'hui. C'est de cela précisément dont traite le document.

Investiriez-vous dans l'achat d'un terrain sans disposer d'une carte de ce qui l'entoure et sans savoir exactement ce qui s'y trouve? Non, personne ne le ferait.

De même, il est très difficile d'investir dans nos mers - et d’examiner le caractère durable de tels investissements - alors que le fond de la Méditerranée recèle encore plus de mystères pour nous que la surface de la Lune.

C'est la raison pour laquelle je souhaite que nous nous concentrions sur trois domaines en particulier: la collecte de données sur le milieu marin, l'amélioration de la coopération entre les États membres et l'acquisition de compétences.

1) Données sur le milieu marin

Pour être prêts, il nous faut avant tout disposer de données sur le milieu marin. Notre objectif est de dresser une carte des fonds marins européens d’ici à 2020.

La cartographie de nos fonds marins permettra tant aux entreprises privées qu’aux pouvoirs publics de disposer des informations dont ils ont besoin pour réduire les coûts des études et planifier leurs investissements de manière plus efficace. Nous pensons qu'une telle carte pourrait générer un avantage économique global d’au moins un milliard d’euros par an.

2) Amélioration de la coopération

Le deuxième défi à relever consiste à davantage coordonner les efforts des pays de l'UE dans le domaine de la recherche maritime. Nous devons également établir le lien entre les résultats de la recherche, d’une part, et les investisseurs potentiels, d’autre part, pour que l’innovation quitte les laboratoires pour se concrétiser sur le marché.

3) Compétences

Troisièmement, il nous faut un marché du travail de première qualité. La technologie sous-marine, les éoliennes modernes, l’utilisation des algues dans les produits cosmétiques, sont autant de domaines pour lesquels nous avons besoin d'ingénieurs, de biologistes et de soudeurs compétents. En conséquence, nous avons élargi le programme Erasmus de l’UE afin de permettre la création de partenariats transnationaux entre des établissements œuvrant dans les secteurs de l'enseignement, de la formation ou de la jeunesse.

En résumé...

... ce que nous voulons, c’est lever tous les obstacles qui empêchent les entreprises d’investir dans l’économie bleue — y compris les handicaps tels que l’imprévisibilité, les lacunes dans les connaissances ou le manque de compétences,

... mais il va sans dire que ce cadre devrait également protéger la mer contre tout préjudice causé par l'homme.

Je suis bien consciente des dangers d'une ruée incontrôlée sur les richesses de nos mers. Aussi permettez-moi d'être claire à ce sujet: il serait totalement irresponsable à ce stade de favoriser une croissance qui ne serait pas durable à 100 %.

Cela fait quatre ans que je me bats pour une pêche durable en Europe. Je ne suis donc pas disposée, après tant d'efforts, à tolérer le moindre compromis environnemental dans l’économie maritime. Le plan d'action qui vous est présenté aujourd'hui vise précisément à assurer une meilleure coordination entre les pays de l'UE, sur la base de données communes, afin de pouvoir contrôler nos activités et d'en connaître les conséquences sur l'environnement.

Je cède maintenant la parole à Màire, qui va vous présenter les aspects du plan liés à la recherche.

Je vous remercie de votre attention.


Maria Damanaki

Membre de la Commission chargé des affaires maritimes et de la pêche



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Le 14 mai 2014

L’économie de la mer, horizon politique


"La mer, avenir de l'humanité", carte publiée par Nicolas Lambert, le 7 février 2014 sur :  Carnet Cartographique

“Les océans représentent 70% de la surface de la planète. Plus des deux-tiers de la population mondiale vit à moins de 100 kilomètres d’une côte. La mer est obligatoirement la nouvelle frontière de l’humanité“. Voilà comment parle de ce nouvel horizon, J.L. Mélenchon qui n’a de cesse de tenter de faire rentrer la question de la mer dans le débat public [Cf. faire entrer la mer en politique]. Ce positionnement, s’il n’est pas dénué d’universalisme est d’autant plus intéressant et stratégique pour la France que notre territoire national représente la deuxième plus grande surface maritime du monde, juste derrière les États-Unis. Pour contribuer au débat, j’ai donc réalisé une carte par anamorphose montrant le poids des états en fonction de la surface de leur zone exclusive économique*. Sur cette carte, la taille des pays est proportionnelle à leur surface maritime territoriale. Les 5 premiers pays sont représentés en bleu foncé.

(*) D’après le droit de la mer, une zone économique exclusive (ZEE) est un espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains en matière d’exploration et d’usage des ressources. Elle s’étend à partir de la ligne de base de l’État jusqu’à 200 milles marins (environ 370 km) de ses côtes au maximum. Le terme est parfois abusivement appliqué aussi aux eaux territoriales et aux extensions possibles du plateau continental au-delà de ces 200 milles marins.

Source :  Carnet Cartographique (avec d'autres cartes toutes aussi parlantes de Nicolas Lambert)

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Maritimisation : la France face à la nouvelle géopolitique des océans


L'exploitation des ressources : un début de sédentarisation de l'homme en mer ? Le milieu maritime constitue un espace dans lequel l'homme est resté essentiellement nomade. Entamée il y a une trentaine d'années avec les plateformes pétrolières offshore, la sédentarisation des hommes en mer s'accélère avec le basculement qui s'opère des réserves de pétrole et de matières premières de la terre vers les mers.

Rapport d'information n° 674 (2011-2012) de MM. Jeanny Lorgeoux et André Trillard, fait au nom de la commission des affaires étrangères et de la défense, déposé le 17 juillet 2012

Cliquer Ici pour télécharger le rapport d'information

Le Général de Gaulle affirmait en 1969 à Brest : « L'activité des hommes se tournera de plus en plus vers la recherche de l'exploitation de la mer. Et, naturellement, les ambitions des Etats chercheront à la dominer pour en contrôler les ressources... ».

Aujourd'hui, la fluidité des échanges maritimes internationaux et par conséquent le respect de la liberté de circulation en mer est devenu un élément essentiel pour notre sécurité.

Demain, l'épuisement des ressources terrestres rendra nos économies plus dépendantes des ressources de la mer. Ce basculement de la terre vers la mer, cette « maritimisation » des enjeux entraînent des conséquences stratégiques majeures avec une territorialisation des espaces maritimes jusqu'alors libres d'accès et l'émergence de rivalités nouvelles entre grands pôles de développement.

La France possède le deuxième territoire maritime du monde grâce à l'outre-mer, des capacités et des atouts importants, une marine océanique qui compte, des industries navales compétitives, un savoir-faire et une maîtrise technologique en matière de construction navale, d'exploration et d'exploitation en haute mer de premier plan.

Cette nouvelle géopolitique des océans présente des opportunités, mais également des menaces avec le développement de la criminalité en mer et des trafics illicites, l'augmentation des acteurs en mer et du niveau de violence, mais surtout avec les risques de conflits liés à la volonté croissante des Etats de s'approprier des zones maritimes convoitées et de maîtriser les routes d'approvisionnement stratégiques.

Alors que les pays émergents sont en train de constituer des marines puissantes, la France est-elle prête pour un avenir qui se jouera en mer ?

C'est l'objet de ce rapport du groupe de travail sur la maritimisation de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au moment même où débutent les travaux sur le nouveau Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale.

Extrait consacré à l'exploitation halieutique réduit à la portion congrue

Des réserves halieutiques à préserver, une aquaculture à développer.


Alors que la pêche maritime française qui emploie directement 24 000 marins embarqués, sans compter la transformation des produits de la mer et les cultures marines, est aujourd'hui en difficultés, il convient plus que jamais de contrôler et de surveiller le domaine maritime français pour préserver les réserves halieutiques.

La pêche constitue, en effet, un rouage de notre indépendance alimentaire qu'il faut sauvegarder, même si, d'ores et déjà, elle ne peut plus couvrir que 80 % de nos besoins, ce qui pénalise notre balance des paiements, le déficit global de la France sur les seuls poissons étant malheureusement passé en dix ans de 500 000 à 1 million de tonnes.

De ce fait, la flotte de pêche française est en net recul. De 1990 à 2008, le nombre de navires a diminué de 43 %.

De ce point de vue, la valorisation des ressources halieutiques des ZEE d'outre-mer constitue une perspective qu'on ne peut négliger.

Ces ZEE sont cependant caractérisées par des situations très contrastées, on constate en effet :
  • la disparité des outre-mer dans la configuration des fonds : d'un large plateau continental (Guyane, Saint Pierre et Miquelon) à l'absence quasi-totale de plateau (La Réunion) ;
  • la disparité des ZEE, celle des Antilles étant très petite par rapport à celle de la Polynésie (5 millions de km²) ;
  • la productivité des écosystèmes pélagiques qui constituent la grande majorité de la ZEE outre-mer est moindre que celle du plateau continental.

Si dans ce domaine de la pêche, l'immense ZEE française ne peut pas résoudre le déficit de la balance commerciale de la France, il convient de rechercher et développer les marges de progrès notamment pour assurer la stabilité économique des territoires d'outre-mer.

D'après les responsables de l'IFREMER, entendus dans le cadre des travaux conjoints du groupe de travail et de la délégation à l'outre-mer, les perspectives de croissance sont modestes dans un contexte par ailleurs marqué par une forte concurrence.

La pêche dans les outre-mer doit être regardée tout autant comme le moyen de maintenir ou développer le tissu socio-économique local que comme une nouvelle source de production de ressources inexploitées qui permettrait d'augmenter la part française dans la consommation nationale de produits de la mer très largement déficitaire.

La pêche en outre-mer est aujourd'hui en très grande partie une pêche côtière dans les 12 milles, avec de petites embarcations opérant à la journée, soit sur le plateau continental lorsqu'il existe, soit sous des dispositifs de concentration de poissons (DCP) ancrés15(*). S'y ajoute une pêche lagunaire, en Polynésie, très importante, en nombre de pêcheurs et en prélèvements.

Dans la plupart des territoires d'outre-mer, la pêche plaisancière (souvent le fait de pêcheurs retraités) constitue une pression de pêche sur les ressources du même ordre de grandeur que la pêche professionnelle. S'y ajoutent une pêche hauturière (senneurs de Mayotte et Réunion), palangriers (ciblant la légine) et caseyeurs (ciblant la langouste) dans les TAAF, palangriers à thonidés et à espadons dans l'océan Indien, crevettiers sur le plateau guyanais et caseyeurs martiniquais qui exploitent les vivaneaux sur le plateau de la Guyane.

Le constat d'une très forte exploitation des ressources côtières récifales est globalement partagé sur l'ensemble de ces territoires.

L'implantation de DCP ancrés, financée par la Commission européenne, a permis de transférer une partie de la pression de pêche vers le large, soulageant les ressources du plateau. Le non-renouvellement du parc de DCP, envisagé faute de soutien européen, conduira inévitablement à un repli des navires concernés vers la bande côtière et donc à une augmentation de la pression de pêche sur des ressources déjà très exploitées, voire surexploitées.

La seule marge de progrès dans les ZEE tropicales réside donc dans l'exploitation des grands pélagiques, soit au large, par de grands navires, soit à portée de la petite pêche côtière.

Les situations sont cependant très contrastées selon les zones.

Dans les TAAF, la légine australe est bien exploitée, avec 6 000 tonnes/an dans le cadre d'une pêche extrêmement réglementée qui a fait ces dernières années l'objet d'un contrôle renforcé pour limiter le pillage des stocks par la pêche illégale.

En ce qui concerne la crevette guyanaise (1000 T/an contre 4000 T/an dans les années 90), l'effondrement de la ressource est la conséquence d'un changement environnemental plus que de la pêche. La hausse du prix du carburant conjuguée à la baisse du prix de la crevette du fait de la concurrence de la crevette d'élevage font que cette activité est actuellement très réduite. Elle fait par ailleurs également l'objet d'un pillage par des navires de pêche des pays riverains.

La pêche des thonidés au large présente également de faibles marges de progrès. Les thonidés de l'océan Indien sont suivis et gérés au sein de la CTOI (Commission des Thons de l'Océan Indien) qui fixe les préconisations en termes de pression de pêche. Idem pour les thonidés du Pacifique (WCPFC) et de l'océan Atlantique (CICTA et CRFM).

Le diagnostic porté par la communauté scientifique internationale dans le cadre des ORGP (organisation régionale de gestion des pêches) montre que, dans l'océan Indien, les stocks des principales espèces de thons tropicaux ainsi que de l'espadon sont dans un état proche de la pleine exploitation (prélèvements durables maxima). L'activité des thoniers est par ailleurs fragilisée par le développement de la piraterie.

En définitive, le potentiel halieutique des territoires maritimes français apparaît fragilisé par le déclin de la ressource et la concurrence parfois illégale des navires de pêche étrangers.

Par ailleurs, les difficultés de la pêche pourraient être en partie compensées par les perspectives de développement de l'aquaculture outre-mer.

À Saint-Pierre-et-Miquelon, les efforts de recherche et développement en direction de la pectiniculture, aujourd'hui prometteurs, ont commencé il y a une dizaine d'années. Ils sont axés sur un produit phare, le pétoncle géant, à très forte valeur potentielle.

La crevetticulture concerne principalement la Nouvelle-Calédonie et, à un degré moindre, la Polynésie, où les potentialités sont importantes. On y retrouve les mêmes exigences en termes de recherche et développement et d'organisation de la filière. Aujourd'hui, l'exportation de crevettes de Nouvelle-Calédonie constitue sa deuxième activité exportatrice, après le nickel.

La pisciculture concerne la Réunion, Mayotte, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie, avec des perspectives de développement, mais aussi des freins identifiés.

Dans l'aquaculture, comme dans la pêche, la France fait face à la concurrence de nombreux pays dont notamment la Chine et l'Inde qui ont développé des méthodes industrielles à des coûts très compétitifs.

Les difficultés rencontrées par la pêche française aussi bien en métropole que dans les territoires d'outre-mer militent pour un renforcement des moyens de contrôle et de surveillance maritimes des zones de pêche afin, d'une part, de protéger les stocks dans nos eaux territoriales contre les pêches illégales et la surexploitation de certaines zones et, d'autre part, défendre les intérêts de nos pêcheurs nationaux dont l'activité est essentielle à l'équilibre économique de ces territoires.


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Le 16 mai 2014

Journée maritime européenne 2014 : l'innovation en faveur d'une utilisation durable de nos océans

19 et 20 mai  2014

Brème / Allemagne

Le 18 mai, la ville de Brême donnera le coup d'envoi de la journée maritime européenne par des célébrations le long des rives du fleuve Weser, avec des concerts de musique, des expositions des instituts de recherche, des visites sur les navires de recherche, des manifestations destinées aux familles et d'autres festivités.

L'innovation et la recherche dans l'économie maritime peuvent stimuler la relance de la croissance et de l'emploi en Europe tout en assurant un avenir durable aux mers et aux océans européens, ainsi qu'à tous ceux dont les moyens de subsistance en dépendent. Il s'agit du thème principal de la journée maritime européenne de cette année, qui se tiendra à Brême (Allemagne) les 19 et 20 mai et accueillera un échange d'idées entre experts, parties concernées de tous les secteurs maritimes et décideurs politiques de l'ensemble de l'Union.

La 7e édition de la conférence de la journée maritime européenne est organisée par la Commission européenne en partenariat avec le ministère fédéral allemand des transports, de la construction et du développement urbain et le ministère des affaires économiques, du travail et des ports de la ville hanséatique libre de Brême. La conférence de cette année a pour thème «l'innovation au service de la croissance bleue».

La journée maritime européenne a été instaurée le 20 mai 2008 par une déclaration tripartite des présidents de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil de l'Union européenne. Elle est célébrée chaque année aux alentours du 20 mai et vise à renforcer la visibilité de l'Europe maritime. Les éditions antérieures se sont déroulées à Bruxelles (2008), à Rome (2009), à Gijon (2010), à Gdansk (2011), à Göteborg (2012) et à Valetta (2013).

Le programme de la Commission européenne en faveur de la croissance bleue vise à faire de la durabilité la pierre angulaire de la croissance maritime; elle sera d'ailleurs le thème central des discussions qui se dérouleront à Brême. Dans le contexte des récentes annonces de l'Union européenne à propos de l'innovation bleue (IP/14/536), de la planification de l'espace maritime (IP/14/459), du tourisme côtier et maritime (IP/14/171) et de l'énergie océanique (IP/14/36), la manifestation réunira tous les secteurs de l'économie maritime pour débattre la manière dont ils peuvent coopérer, partager des idées et faire de la croissance durable une réalité.

Pour en savoir plus : 

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Le 16 Juin 2014

Les États-Unis veulent sauver les océans en péril

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Une conférence se tient aux États-Unis pour tenter de sauver les océans menacés notamment par la surexploitation des réserves de pêche (illustration).

Les États-Unis organisent lundi et mardi une conférence internationale pour tenter de sauver les océans en péril.

par La rédaction numérique de RTL , Avec AFP publié le 15/06/2014 à 08:17
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Washington organise ces lundi 16 et mardi 17 juin une conférence sans précédent pour la sauvegarde des Océans, menacés par le réchauffement climatique, la pollution et la surexploitation des réserves de pêche.

Des chefs d'État et de gouvernement et des ministres venus de 80 pays sont attendus à Washington ainsi que de nombreux experts internationaux en matière de protection des espaces marins et des industriels.
Les océans sont "assiégés"

Ils vont se pencher pendant deux jours sur les moyens de protéger la vie marine des océans, qui couvrent 72% de la planète. "Les océans sont ma passion depuis toujours, depuis l'âge de trois ans quand j'ai trempé un orteil" dans l'Atlantique, sur les plages de Massachusetts (nord-est), a confié la semaine dernière John Kerry, défenseur depuis des années de la cause environnementale.

Mais "les océans de la planète, aussi vastes et impressionnants soient-ils, sont assiégés", a prévenu le chef de la diplomatie américaine, pointant les risques posés par la surpêche, par l'acidification provoquée par la hausse des températures et par la pollution, notamment des matières plastiques.
Apparition de véritables "zones mortes"

D'après des experts en matière d'environnement, la santé des océans et de leur écosystème s'est dégradée de manière spectaculaire depuis près de 70 ans. Selon des données de la fondation écologiste américaine The Pew Charitable Trusts, 20% des réserves de poissons sont aujourd'hui pêchées illégalement, soit 26 millions de tonnes par an, accélérant la disparition de certaines espèces. Pire, la pollution a créé de véritables "zones mortes" dans les océans, où le niveau d'oxygène est insuffisant pour préserver la vie.

John Kerry, accompagné d'une équipe de cadres de son ministère spécialistes de l'environnement, espère convaincre ses invités de la nécessité de sauver les océans : "Il faut forger un consensus mondial autour de la valeur des océans et de ce qui nous menace si nous laissons disparaître la vie marine de la planète", plaide Joshua Reichert, vice-président de Pew Charitable Trusts.

Les écologistes espèrent aussi que les États-Unis montrent l'exemple, par des mesures concrètes, comme l'extension des parcs naturels maritimes. "Nous sommes arrivés au stade où la science nous en apprend assez sur les problèmes urgents qui doivent être réglés dans les années à venir", prévient Joshua Reichert. Mais "sans volonté politique suffisante pour régler ces problèmes, il ne fait guère de doute que cela va empirer et que les conséquences pour l'humanité en seront profondes".

Conférence "Our ocean" les 16 et 17 juin à Washington DC

Le secrétaire d’état américain John Kerry tiendra une conférence sur les océans : « Our Ocean », les 16 et 17 juin à Washington DC. L’océan couvre près des trois quarts de notre planète et assure le maintien de la vie sur terre telle que nous la connaissons. Mais notre océan court un grave risque aujourd’hui – et nous savons quels en sont les causes.

Source : Ifremer

Le secrétaire Kerry accueillera des politiques, des chercheurs, des scientifiques, des industriels et des activistes de plus de quatre-vingt-dix pays à cette conférence pour traiter des actions collaboratives sur la protection des océans.  Les trois thèmes de la conférence sont la pêche durable, la pollution marine, et l’acidification des océans.

« Cette ressource extraordinaire que constitue nos océans est menacée », a déclaré le secrétaire d’État John Kerry en annonçant le 21 avril la prochaine tenue de cette conférence. « Cette ressource est menacée par la pêche non durable, la pollution, et le changement climatique. En fait, la manière dont on relèvera ces défis déterminera, littéralement, l’avenir de notre planète. »

Vous trouverez des informations détaillés sur le programme de cette conférence sur la page internet: http://ourocean.info/  et pour pouvez aussi suivre la conférence sur internet et sur twitter :  http://ourplanetourocean.tumblr.com/

Pour en savoir + : Programme

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Le 25 Septembre 2014

En marge du Sommet sur le climat à New York

Les océans sont cruciaux pour notre climat, notre alimentation, notre nutrition

Le Directeur général de la FAO et le Secrétaire d’Etat américain John Kerry participent à une table ronde sur la pêche durable

25 septembre 2014, New York – Une meilleure gestion des ressources des océans de la planète est cruciale pour la sécurité alimentaire mondiale, a déclaré aujourd’hui M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, qui participait à une table ronde aux côtés du Secrétaire d’Etat américain John Kerry.

Source : FAO

La table ronde intitulée,  Notre océan: étapes suivantes concernant la pêche durable et les zones marines protégées (Our Ocean: Next Steps on Sustainable Fishing and Marine-Protected Areas), s’est tenue dans le cadre du suivi du récent Sommet de l’ONU sur le climat et a permis la participation de leaders mondiaux rassemblés à New York à l’occasion des travaux de l’assemblée générale des Nations Unies.

Dix pour cent de la population mondiale tirent leurs moyens de subsistance de la pêche et 4,3 milliards de personnes dépendent du poisson pour 15 pour cent de leur apport en protéines animales, a indiqué M. Graziano da Silva.

Secretary Kerry Delivers Remarks on Next Steps on Sustainable Fishing and Marine Protected Areas



U.S. Department of State

Il a ajouté que la contribution des ressources des océans à la nutrition, aux moyens d’existence et au progrès était essentielle dans les petits Etats insulaires en développement.

De son côté, M. John Kerry a souligné notamment : «Nous devons mieux faire pour protéger les stocks de poisson de nos océans qui jouent un rôle primordial pour la sécurité économique de millions de familles et la sécurité alimentaire de millions d’autres.»

Selon la dernière édition du rapport de la FAO, La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, ces deux filières sont confrontées à des défis majeurs allant des pratiques de pêche nuisibles à la mauvaise gouvernance et la mauvaise gestion sans oublier le fléau de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

Au-delà de ses effets négatifs sur l’état des stocks de poissons et sur l’environnement, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée entraîne des coûts monétaires exorbitants de l’ordre de 20 milliards de dollars par an, a précisé le Directeur général de la FAO.

D’ailleurs, la FAO et ses partenaires ont pris un certain nombre de mesures pour promouvoir la pêche durable et contrecarrer la pêche illicite. Ils encouragent notamment l’adhésion à l’accord de 2009  de la FAO relatif aux mesures du ressort de l’Etat du port et aux directives volontaires de 2014 pour la conduite ou la performance de l’Etat du pavillon. En outre, la FAO et ses partenaires travaillent aux côtés de l’Organisation maritime internationale (OMI) en vue de mettre au point un fichier mondial des navires de pêche.

 Dans le même temps, la FAO a lancé une nouvelle initiative, la «Croissance bleue» qui, selon M. Graziano da Silva, «a le potentiel d’être un programme de premier plan sur les grandes questions relatives aux océans et à leurs ressources».

Le modèle de l’économie bleue met l’accent sur la conservation et la gestion durable fondées sur le principe que les écosystèmes sains des océans sont plus productifs et représentent l’unique moyen de bâtir des économies basées durablement sur les océans. Il permet également aux petits Etats insulaires en développement et aux Etats côtiers en développement de tirer profit équitablement de leurs ressources halieutiques.

Le passage à une gestion durable et responsable des océans et de la pêche ne saurait attendre plus longtemps, a déclaré M. Graziano da Silva aux participants à la table ronde.

«Nous avons le savoir-faire, nous avons l’occasion. Il est temps d’agir», a-t-il dit.

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Pour la protection de la haute mer

Commission Océan mondial - GOC

New York, le 21 septembre 2014

Remise à l’ONU de la liste des signataires à la pétition de la GOC : plus de 260 000 signatures


Contribuez à assurer un océan vivant, l'alimentation et la prospérité. Proposez de nouvelles normes pour la protection de la haute mer

        Petition by

        Pascal Lamy, Commissioner, Global Ocean Commission

        France

L'océan est en danger. Il est essentiel pour notre avenir. Faisons de sa protection une priorité de l'action des Nations Unies.

Il nous offre des aliments, de l’eau fraîche, de l’énergie, des médicaments, la moitié de l’oxygène que nous inspirons et même le cadre de nos vacances : un océan sain est essentiel à toute vie sur Terre.

Cependant, pendant trop longtemps, nous avons capturé trop de poissons, pollué aveuglément et dégradé de fragiles habitats des fonds marins. Nous poussons le système océanique jusqu’à son point de rupture, risquant ainsi notre propre santé et prospérité.

Mission Océan




Les ressources marines et côtières atteignent une valeur de 3 000 milliards de dollars US par an – environ 5 % du PIB mondial – et, à travers le monde, 350 millions d’emplois sont liés à l’océan tandis que 97 % des pêcheurs vivent dans les pays en développement.

Mais sans la mise en œuvre de lois efficaces pour protéger un océan vivant, une minorité continuera à abuser de la liberté de la haute mer, à piller les richesses qui se trouvent sous sa surface, à prélever une part non équitable, et à en tirer profit au détriment du reste du monde, en particulier des plus pauvres.

La bonne nouvelle, c’est que nous avons l’extraordinaire possibilité de changer le cours des choses.

En septembre de cette année, l’Organisation des Nations unies (ONU) va entamer un débat sur l’avenir de la haute mer et sur la manière dont celle-ci devrait être gouvernée. Cela ne se reproduira pas de sitôt et c’est donc maintenant que nous devons tirer le meilleur parti de cette opportunité.

La haute mer – constituée des eaux internationales et recouvrant 45 % de la surface de la Terre – nous appartient à tous. Elle ressemble pourtant à un État en déliquescence au-delà de la juridiction de tout gouvernement. Personne n’en est globalement responsable, ce qui a pour conséquence alarmante un déclin important de la santé de tout l’océan.

Il est temps d’étendre l’État de droit jusqu’à cette moitié bleue de notre planète. Nous avons besoin d’un nouvel accord international (dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer) afin de garantir le bon état de l’océan, l’utilisation durable et équitable des ressources de la haute mer, et la préservation de celles-ci.

Cela aidera à nous assurer que nous disposons de suffisamment de nourriture pour tous, d’un accès équitable aux nouveaux médicaments issus des organismes d’eau profonde pour lutter contre le cancer et d’autres maladies graves, d’une résistance suffisante face aux effets les plus graves du changement climatique et d’une protection des habitats marins précieux contre les industries destructrices.

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est engagé en faveur de la santé et de la protection de l’océan, mais il a besoin de notre soutien pour être en position de force en septembre lorsqu’il appellera les dirigeants de la planète à préparer ce nouvel accord.

Joignez-vous à la mission pour un océan sain et vivant, et demandez à Ban Ki-moon de lancer un appel en faveur de la protection de la haute mer et de la santé de l’océan.

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WOC Business Forum on Ocean Policy & Planning

New York City

29-30 September, 2014

Forum

2014 WOC Business Forum on Ocean Policy and Planning

The World Ocean Council (WOC) will convene a Business Forum on Ocean Policy and Planning at The Roosevelt Hotel in New York, NY U.S.A on 29-30 September 2014. Designed for the Ocean Business Community (OBC), the Forum continues the World Ocean Council's Business Forum Series and builds upon the successful 2013 Sustainable Ocean Summit. The Forum will feature an optional field trip on 28 September to learn about coastal business response and recovery following Hurricane Sandy and how this is affecting policy and planning.

The overall theme of the 2014 WOC Business Forum is Industry Leadership in Ocean Governance and the Blue Economy. The Forum will catalyze informed, coordinated and proactive Ocean Business Community engagement in the ocean policy and planning efforts which will significantly impact future ocean economic activity. The World Ocean Council is committed to ensuring that ocean industries are well informed of the ocean policy and planning processes affecting their future operations and well equipped to make decisions on whether and how to most effectively engage in these developments. Pour plus d'informations

Créer une alliance du secteur privé pour une gestion durable de l’océan

Le “World Ocean Council” ou Conseil Mondial des Océans est la seule alliance internationale et interprofessionnelle regroupant les acteurs principaux du monde maritime en matière d’utilisation responsable de l’environnement marin « Corporate Ocean Responsibility ». Le WOC rassemble les différents utilisateurs de l’océan issus du secteur privé (transport, pêche, navigation, pétrole et gaz, aquaculture, énergies renouvelables offshore, tourisme, technologies maritimes, producteurs, détaillants, assureurs, finance, etc). L’objectif est d’apporter des bénéfices directs aux entreprises par le biais d’une collaboration sur des problèmes environnementaux marins partagés. Les groupes de travail développent des solutions pratiques pour résoudre les problèmes prioritaires du secteur maritime comme par exemple le zonage océanique, les espèces maritimes invasives, les débris marins, le bruit dans les océans, les rencontres avec des mammifères marins, la pollution de l’eau, une meilleure connaissance scientifique des océans, les politiques publiques et la gouvernance des océans. Des groupes de travail ont aussi été constitués dans des régions considérées comme prioritaires, l’Arctique par exemple. Suite...

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World Research and Innovation Congress - Oceans


Lisbon, Portugal

15-16 October, 2014

Cliquer Ici pour plus d'informations

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