Aquaculture. Enfin de bonnes nouvelles de la Banque Mondiale sur la pêche !


Aquaculture. De bonnes nouvelles de la Banque Mondiale sur la pêche !

Un rapport sur la pêche et l'aquaculture dans le monde est passé presque inaperçu dans les médias : "Fish to 2030: Prospects for Fisheries and Aquaculture"... Pas de surpêche dans cette étude publiée par la Banque Mondiale en association avec l’Ifpri et la Fao. Rien sur le chao de la pêche dans ce document alors que cette même Banque Mondiale annonçait quelques années plus tôt le dernier poisson en 2048 (1). Chaos entretenu jusqu’à maintenant par les organisations environnementales (2).

Les prévisions donnent une autre réalité...

Ce rapport annonce une croissance soutenue des productions halieutiques d'ici 2030. Un maintien des captures sauvages autour de 90 millions de tonnes chaque année, et une progression continue de l’aquaculture... Globalement, les productions halieutiques se portent donc bien dans le monde !

Toutefois, José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, n’a pas pu s’empêcher de parler de surpêche fin janvier à Abou Dhabi lors du Sommet de l'Economie Bleue (Blue Economy) devant tout le gratin mondial du Blue Charity Business (3).

Développer l’aquaculture pour satisfaire l’essor de la demande

Les points marquants :
  • Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, 62 % des produits de la mer que nous consommerons en 2030 seront issus de l’élevage, seule solution pour satisfaire l’appétit grandissant de régions comme l’Asie, qui absorbera environ 70 % de la production. La Chine assurera 37 % de la production mondiale mais en consommera 38 %.
  • Parce qu’elle permet d’augmenter le stock de produits de la mer bon marché et nutritifs, l’aquaculture peut améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des plus déshérités.
  • Cet essor de la demande est l’occasion de développer des pratiques de pisciculture et de conchyliculture responsables.


En 2030, les deux tiers des produits de la mer consommés dans le monde seront issus de l’aquaculture. Telle est la conclusion du rapport Fish to 2030: Prospects for Fisheries and Aquaculture, qui constate que les pêches de capture sauvages ayant pratiquement atteint leurs limites, seule l’aquaculture pourra satisfaire notre appétit grandissant pour ce type d’aliments.

Selon les prévisions de ce rapport, la moitié des poissons produits dans le monde en 2030 (qu’ils soient destinés à la consommation et à des utilisations industrielles, comme la farine de poisson) proviendront de l’aquaculture.

Plus précisément, 62 % des produits de la mer qui finiront dans nos assiettes proviendront de fermes aquicoles, lesquelles développeront leurs capacités de production pour satisfaire une demande croissante, surtout en Asie où près de 70 % des poissons seront consommés. En Chine, la classe moyenne émergente devrait représenter en 2030 un segment particulièrement important. Grâce à des investissements accrus dans l’aquaculture, ce pays assurera 37 % de la production mondiale et représentera 38 % de la consommation.


Pour une aquaculture plus durable

Alors que la population mondiale devrait frôler la barre des 9 milliards en 2050, la demande de denrées alimentaires et d’emplois ira croissant. L’industrie aquicole, actuellement en plein essor, peut contribuer à satisfaire ces deux attentes. Mais elle doit, pour cela, adopter des pratiques responsables.

Les risques et l’impact environnemental de cette activité ont fait la une des journaux ces dernières années. Les épidémies dans les sites de crevetticulture en Chine, en Thaïlande et au Viet Nam ou dans les élevages de saumon au Chili illustrent bien les défis à relever. Mais ce développement est aussi l’occasion d’étendre et d’améliorer l’aquaculture pour en faire une activité durable et respectueuse de l’environnement.

« Les pratiques irresponsables et excessives se perpétuent dans la pêche tandis que la prolifération des épidémies dans l’aquaculture, entre autres problèmes, a des conséquences graves sur la production », analyse Juergen Voegele, directeur de l’agriculture et des services environnementaux à la Banque mondiale. « Les pays en développement disposés à investir dans une gestion optimale des pêches et une aquaculture plus durable s’ouvriront des perspectives intéressantes ».

« L’aquaculture sera un volet central de la réponse à l’insécurité alimentaire dans le monde. Nous escomptons que les acteurs du secteur amélioreront leurs pratiques en fonction des attentes du marché, avide de produits de la mer issus de pratiques durables et responsables », estime Jim Anderson, conseiller pour la Banque mondiale sur les pêches, l’aquaculture et les océans et co-auteur du rapport.

Selon la BM, la conchyliculture (ou élevage de coquillages) a un bel avenir dans l'aquaculture mondiale ainsi que la pisciculture en eau douce (carpe, tilapia, panga...)


Généraliser une aquaculture responsable dans le monde

Soucieux de bénéficier des retombées économiques et environnementales d’une aquaculture durable, de nombreux pays soutiennent l’amélioration des méthodes de production.

Depuis mai 2012, le Viet Nam s’efforce, avec la Banque mondiale, d’aider les pêcheurs à se convertir à une pisciculture de qualité dans le but d’améliorer la gestion des maladies et des déchets. Le Ghana s’est lui aussi lancé dans une aquaculture durable, en créant des sites d’élevage dans la région du lac Volta.

Avec la pression démographique, l’aquaculture s’impose peu à peu comme l’une des solutions pour satisfaire la demande mondiale de produits de la pêche. Mais les pratiques laissent encore beaucoup à désirer. Selon M. Voegele, « le défi est immense mais la Banque mondiale peut aider les pays en développement à modifier leurs méthodes de production pour parvenir à une gestion durable, à travers des solutions originales et sur mesure à l’efficacité avérée ».

En s’engageant en faveur de pratiques aquicoles améliorées, les pays se doteront d’une activité capable de fournir des produits nutritifs à davantage de consommateurs sans nuire à l’environnement.

Pour en savoir plus, télécharger le rapport (en anglais).

Des experts reconnus de l’économie de l’environnement auprès du Groupe de la Banque mondiale, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) ont collaboré à ce rapport, qui actualise une édition antérieure, parue sous le titre « Fish to 2020 ».

Source : Banque Mondiale

(1) 20 minutes : 2048, l'année du dernier poisson ?
(2) Crashdeburg : Disparition totale des fruits de mer pour 2048
(3) FAO : Il est temps de changer radicalement notre gestion des océans, selon le Directeur général de la FAO

Autres articles :

Pour aller plus loin...

Le 11 juillet 2014

Perspectives agricoles (et halieutiques) de l'OCDE et de la FAO 2014

Projection sur les 10 années qui viennent... Période 2014 - 2023 

Cette vingtième édition de l'OCDE des Perspectives agricoles, élaborée conjointement pour la neuvième fois avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), présente des projections à l’horizon 2023 pour les principaux produits agricoles, les biocarburants et les poissons pour 41 pays et 12 régions. Le rapport 2014 comprend aussi un chapitre spécial sur l'Inde.

Cliquer Ici pour accéder au rapport et aux différents documents

Un chapitre consacré aux poissons et fruits de mer 

Pour les produits halieutiques et aquacoles, l'accroissement de la production aquacole sera concentré en Asie. L'aquaculture restera parmi les secteurs alimentaires qui se développent le plus vite et sa production destinée à la consommation humaine dépassera celle de la pêche en 2014.

Ce chapitre décrit la situation du marché dans le secteur de la pêche et présente la dernière série de projections quantitatives à moyen terme obtenues pour la période 2014-23. 

L’analyse des perspectives du marché de la pêche s’intéresse à l’évolution des prix, de la production, des utilisations (consommation humaine, farines et huiles de poisson) et des échanges (importations et exportations). Ces projections quantitatives sont établies à l’aide du modèle dynamique d’équilibre partiel de la pêche. Il s’agit à l’heure actuelle d’un modèle autonome basé sur les hypothèses macroéconomiques et sur les prix des produits d’alimentation humaine et animale, utilisés ou générés par le modèle Aglink-Cosimo relatif aux marchés agricoles. Ce chapitre comprend également un encadré consacré au recyclage des déchets de poisson sur le marché des farines et huiles de poisson. Il passe en revue, pour terminer, certaines des principales questions et incertitudes qui pourraient modifier les perspectives à moyen terme du secteur de la pêche. L’accent est mis sur les politiques de la pêche et sur les contraintes particulières qui pèsent sur la production halieutique et aquacole.

Cliquer Ici pour visualiser la partie consacrée aux poissons

L’OCDE et la FAO anticipent une baisse des prix agricoles – Elevage et biocarburants devanceront les productions végétales

Les céréales restent centrales dans l'alimentation humaine mais protéines, matières grasses et sucre occuperont de plus en plus de place dans de nombreuses régions du monde alors que les revenus et le taux d'urbanisation augmentent. Chapitre spécial sur l'Inde.

Source : Fao

Les prix des principaux produits végétaux devraient continuer de baisser sur les deux prochaines années, puis se stabiliser audessus du niveau observé avant 2008, mais très en deçà des sommets atteints dernièrement, selon la dernière édition des Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO.


La demande de produits agricoles devrait rester ferme mais progresser moins rapidement qu'au cours de la décennie écoulée. Les céréales restent centrales dans l'alimentation humaine mais les protéines, les matières grasses et le sucre occuperont de plus en plus de place dans de nombreuses régions du monde alors que les revenus et le taux d'urbanisation augmentent.

Il ressort des Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2014-2023 que ces changements, conjugués à l'augmentation de la population mondiale, exigeront d'accroître sensiblement la production pendant la décennie à venir. Asie et Amérique latine en tête, les régions en développement assureront plus de 75 % de l'accroissement de la production agricole sur les dix prochaines années.

Lors de la présentation de ce nouveau rapport à Rome, Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE, a déclaré: «Après une période au cours de laquelle les prix ont été inhabituellement élevés, les marchés agricoles reviennent à une situation plus normale. Les pays qui se sont abstenus de recourir à des mesures commerciales ont contribué à ce mouvement. Nous ne devons pas pour autant nous en contenter et faire plutôt davantage pour les échanges commerciaux, la productivité et pour la lutte contre la pauvreté. Les gouvernements devraient apporter une protection sociale aux plus vulnérables et créer des instruments qui aideront les agriculteurs à gérer les risques et à investir dans la productivité agricole. Réaliser des gains de manière inclusive et durable reste un véritable défi.»

M. Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a ajouté: «Le message de cette édition des Perspectives est plus positif. Les agriculteurs ont été très réactifs face à l'augmentation des prix et ont renforcé leur production de sorte que maintenant nous avons aussi davantage de stocks disponibles. Nous anticipons une baisse des prix des céréales pour au moins les deux prochaines années. Il n'en sera pas de même pour la viande et le poisson pour lesquels la demande est grandissante. La bonne performance du secteur de l'agriculture, notamment dans les pays en développement, contribuera à l'éradication de la faim et de la pauvreté.»


Dans un chapitre spécial sur l'Inde, les Perspectives annoncent une croissance soutenue de la production et de la consommation alimentaires dans ce pays, sous l'impulsion des secteurs à valeur ajoutée comme le secteur de la production laitière et aquacole. L'investissement dans la technologie et l'infrastructure, ainsi que plusieurs types de subventions, ont contribué à un fort accroissement de la production au cours de la dernière décennie, selon le rapport. La pression exercée sur les ressources devrait ralentir la progression de la production dans les années à venir. Tout en restant principalement végétarienne, l'alimentation des Indiens va se diversifier. Sous l'effet d'une augmentation de la consommation de céréales, de lait, de produits laitiers, de poisson, de légumineuses, de fruits et de légumes, les apports de nutriments vont s'accroître. L'Inde compte actuellement le plus grand nombre de victimes de l'insécurité alimentaire dans le monde.

Selon les Perspectives, la production mondiale de céréales sera en augmentation de 15 % en 2023, par rapport à la période 201113. C'est la production de graines oléagineuses qui devrait croître le plus vite pendant la décennie qui vient (+26 %). La hausse de la production de céréales secondaires et d'oléagineux sera imputable à une forte demande de biocarburants, en particulier dans les pays développés, et à des besoins croissants en aliments pour animaux dans les régions en développement.

Le rapport indique que la progression des cultures vivrières sera plus modérée au cours de la prochaine décennie, la production de blé augmentant de 12 % et celle de riz de 14 %, soit beaucoup moins que ces dix dernières années. La production de sucre devrait connaître dans le même temps une hausse de 20 %, concentrée dans les pays en développement.


Les Perspectives agricoles présentent des projections concernant un large éventail de produits sur les dix ans qui viennent :
  • Céréales : les prix mondiaux des principales céréales vont fléchir au début de la période de projection, stimulant de ce fait les échanges mondiaux. Les stocks devraient augmenter, notamment ceux de riz en Asie et atteindre des niveaux record.
  • Graines oléagineuses : la part des superficies en oléagineux dans le monde va continuer de croître, mais à un rythme plus lent que ces dernières années, car la demande en augmentation pour les huiles végétales va faire monter les prix.
  • Sucre : après avoir diminué fin 2013, les prix vont se redresser sous l'effet d'une forte demande mondiale. Les exportations du Brésil, premier exportateur mondial, dépenderont du marché de l'éthanol.
  • Viande : la fermeté de la demande d'importations des pays d'Asie et la reconstitution du cheptel entamée en Amérique du Nord soutiennent les prix qui, corrigés de l'inflation, devraient rester audessus des moyennes de la décennie précédente. Les prix de la viande bovine devraient atteindre des niveaux record. Au cours des dix ans à venir, la volaille devrait devenir la viande la plus consommée, devançant la viande de porc.
  • Produits laitiers : les prix fléchiront légèrement par rapport à leurs niveaux actuels élevés, en raison d'un accroissement constant de la productivité dans les principaux pays producteurs et du retour de la croissance en Chine. Dépassant l'Union européenne, l'Inde deviendra le premier producteur mondial de lait et exportera des quantités considérables de lait écrémé en poudre.
  • Produits halieutiques et aquacoles : l'accroissement de la production aquacole sera concentré en Asie. L'aquaculture restera parmi les secteurs alimentaires qui se développent le plus vite et sa production destinée à la consommation humaine dépassera celle de la pêche en 2014.
  • Biocarburants : la consommation et la production de biocarburants, notamment d'éthanol fabriqué avec du sucre et de biogazole, devraient croître de plus de 50 %. Le prix de l'éthanol montera parallèlement à celui du pétrole brut, tandis que celui du biogazole suivra plus étroitement l'évolution du prix des huiles végétales.
  • Coton : l'écoulement prévu des stocks mondiaux accumulés va stimuler la consommation, dopée par des prix plus bas qui devraient néanmoins remonter à l'horizon 2023.

Pour en savoir plus :

Cliquer Ici pour visualiser le rapport intégral "Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2014"

Cliquer Ici pour visualiser la partie "Vue d'ensemble des Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2014-2023"

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Le 21 Mai 2014

USA. Avec la fin de la surpêche, les stocks ne sont plus surpêchés, mais épuisés ou réduits...


En 2011, un éminent spécialiste étatsunien a annoncé la fin de la surpêche dans les eaux de son pays. On comprendra qu'un parlementaire veut maintenant remplacer « overfished » (surpêché) par « depleted » (épuisé, réduit). Derrière la bataille des mots se joue en fait la révision de l’approche scientifique et politique de la gestion des pêches. L’utilisation du terme surpêché pour qualifier un stock en mauvais état induit une explication unique et la responsabilité des pêcheurs dans la situation. Elle implique donc des mesures de contraintes seulement pour les pêcheurs. Mais dans les faits, un stock en mauvais état peut être lié à des modifications environnementales, une variabilité naturelle, un accroissement de la prédation naturelle, une pollution. Il ne s’agit pas de nier la surpêche mais de rechercher la multiplicité des causes possibles, ce qui implique des mesures bien plus complexes qui ne concernent plus seulement les pêcheurs.

Pour la première fois la fin de la surpêche aux Etats-Unis

Source : BE USA (2012)

Un éminent scientifique en halieutique a déclaré en début d'année la fin officielle de la surpêche dans les eaux américaines. Steve Murawski, qui occupait jusqu'à récemment le poste de directeur des programmes scientifiques au sein du département de la pêche de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), affirme que plus aucune espèce de poisson vivant dans les eaux territoriales américaines n'est surexploitée cette année, contre 37 espèces l'année dernière. D'après lui, il s'agit d'une première depuis 1900, date à laquelle remontent les archives. "Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes revenus à des niveaux acceptables, il s'agit d'une étape [importante]," déclare Murawski.

La surpêche ne permet pas aux stocks de se reconstituer et de rester sains. L'espèce surexploitée voit le nombre de ses représentants diminuer jusqu'à son éventuelle disparition. Mettre un terme à la surpêche ne signifie cependant pas que tous les stocks de poisson soient sains, mais les scientifiques pensent qu'il s'agit d'une condition primordiale pour y parvenir. D'après Murawski, une règle d'or en matière de gestion des ressources halieutiques dit qu'une espèce est bien plus abondante lorsqu'elle est pêchée à un niveau adéquat. Ce niveau est évalué en prenant en compte plusieurs facteurs, tel que le cycle de vie d'une espèce, le rythme de reproduction ou le taux de mortalité au sein d'un environnement.

La loi établissant les quotas de pêche aux Etats-Unis, nommée Magnuson-Stevens Act [1], existe depuis 1976 ; cependant, c'est la loi de réattribution des crédits, signée en 2007 par le président Bush, qui ajoute une obligation de mettre un terme à la surpêche à la fin de la saison de pêche 2010 - laquelle se termine en 2011, à des dates différentes selon les régions. Murawski affirme que les Etats-Unis sont le seul pays au monde qui dispose d'une loi définissant la surpêche et exigeant des pêcheurs d'y mettre un terme. "Si l'on compare les Etats-Unis avec l'Union Européenne [ou] avec les pays asiatiques, nous sommes le seul pays pêcheur industrialisé qui ait réussi à mettre un terme à la surpêche." déclare-t'il.

Ces bons résultats viennent après que la Nouvelle-Angleterre ait mis en place un nouveau système de gestion qui répartit les pêcheurs par secteurs, en leur attribuant un quota annuel de pêche pour les poissons de fond comme la morue, le haddock ou le flet. Si les pêcheurs dépassent la limite autorisée pour une espèce, ils n'ont plus le droit de pêcher les autres espèces. Murawski souligne que la mise en place d'un système qui introduit des quotas de pêche stricts a eu un réel impact. Les changements introduits par la Nouvelle-Angleterre ont d'autant plus d'effet que près d'un tiers des espèces précédemment surexploitées vivent au large de ses côtes.

Cependant, l'impact économique des restrictions de la pêche est discuté, et ne fait pas l'unanimité. Murawski avance que la fin de la surpêche aura pour résultat des bancs de poissons en meilleure santé et une reconstitution des stocks, et donc un bénéfice à terme pour la communauté des pêcheurs de Nouvelle-Angleterre. D'autres estiment qu'il s'agit d'un coup dur pour ces pêcheurs qui souffrent déjà - la flotte de pêche, qui comptait encore 1200 navires au milieu des années 1990 n'en compte plus que 580 aujourd'hui. Pour Brian Rothschild, professeur en science et technologie maritime à l'Université du Massachussets à Dartmouth, il s'agit d'une "victoire à la Pyrrhus", alors que les autorités auraient pu rendre la loi plus flexible afin d'autoriser plus de pêche sans pour autant mettre en danger les stocks. En refusant de le faire, elles auraient alors inutilement empêché les pêcheurs de profiter des bancs sains. " [Le nouveau système de gestion des quotas] m'a ruiné" déplore Dave Marciano, 45 ans, pêcheur pendant trois décennies au large de Gloucester (Massachussets). "On aurait pu mettre fin à la surpêche en ayant plus de considération pour l'aspect humain de la pêche."

Pour Peter Shelley, avocat conseil à la Conservation Law Foundation, un groupe environnemental, les problèmes de l'industrie poissonnière sont à chercher du côté des années de surpêche, en particulier au cours des années 1980, et pas du côté de la loi. "C'était une bulle. Les pêcheurs ont vécu dans un monde déconnecté de la réalité, et [la surpêche] n'est pas quelque chose de durable." déclare-t'il. "La fin de la surpêche est un événement majeur [...] Je pense que nous allons commencer à voir apparaître les signes d'un futur prometteur."

Pour en savoir plus : BE USA (2012)

Surpêché ou épuisé ? Petits mots, grands effets !


En Avril 2014, dans sa chronique de World Fishing, le scientifique israélien, Menakhem BenYami, un dissident de la science halieutique dominante se félicite de la bataille qui se déroule au Congrès des Etats-Unis sur le changement d’un mot dans le Magnuson Act, qui définit la politique de gestion des pêches du pays. Un parlementaire veut remplacer «overfished » (surpêché) par « depleted » (épuisé, réduit). Derrière la bataille des mots se joue en fait la révision de l’approche scientifique et politique de la gestion des pêches. L’utilisation du terme surpêché pour qualifier un stock en mauvais état induit une explication unique et la responsabilité des pêcheurs dans la situation. Elle implique donc des mesures de contraintes seulement pour les pêcheurs. Mais dans les faits, un stock en mauvais état peut être lié à des modifications environnementales, une variabilité naturelle, un accroissement de la prédation naturelle, une pollution. Il ne s’agit pas de nier la surpêche mais de rechercher la multiplicité des causes possibles, ce qui implique des mesures bien plus complexes qui ne concernent plus seulement les pêcheurs.

Au-delà de la gestion d’un stock particulier avec les approches classiques de RMD, de Tac et Quotas par espèces, il faut engager une approche scientifique de l’écosystème beaucoup plus complexe et prendre en compte les incertitudes, la variabilité naturelle dans le temps et l’espace, le rôle des éléments extérieurs à la pêche, celui du climat, etc… Pour Menakhem Ben-Yami, qui plaide depuis longtemps pour une révision radicale des approches classiques de gestion fondées sur les modèles mathématiques, aussi bien aux Etats-Unis (à la NOAA) qu’en Europe, au CIEM, les scientifiques ont pris conscience de la nécessité de modifier leurs approches. La politique de gestion basée sur la seule estimation de la mortalité par pêche mène à des impasses. Les ONGE ont concentré leurs critiques sur la surpêche et les responsabilités des pêcheurs, en minimisant les autres facteurs, pour imposer leur pouvoir, avec l’appui de Jane Lubchenco (issue d’une ONGE ultra-libérale, Environmental Defense Fund). Elles vont devoir changer de discours, si elles veulent continuer à prétendre s’appuyer sur les analyses des scientifiques. Menahkem Ben-Yami cite un récent rapport de la NOAA qui présente les principaux facteurs affectant l’habitat, dans l’ordre suivant :
  • Pollution et qualité des eaux,
  • Modification et dégradation des fleuves et routes migratoires,
  • Fragmentation et pertes des habitats estuariens et des eaux peu profondes,
  • Impact de la pêche sur les habitats,
  • Variabilité et changement climatique,
  • Espèces invasives et déchets en mer,
  • Le bruit et le trafic maritime.

Pour la NOAA, l’approche écosystémique et environnementale va donc bien au-delà de la pêche. Dans cette approche, les pêcheurs peuvent jouer un rôle positif de sentinelles de la mer pour surveiller au jour le jour l’évolution du milieu, en lien avec les scientifiques. Les ONGE peuvent jouer un rôle d’alerte sans prétendre mettre les pêcheurs sous leur tutelle.

Source : L'Encre de Mer par Alain Le Sann – Mai 2014

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Le 15 février 2014

Des aquacultures. Faites votre choix ?

Entre une aquaculture qui se développe et une aquaculture qui rapporte !

Lors de la conférence "Aquaculture America 2014" à Seattle (Washington - USA), Patrick Sorgeloos de l'Université de Gand (Belgique) explique que l'aquaculture peut montrer deux facettes : l'aquaculture traditionnelle (qui se développe) et l'aquaculture industrielle (qui rapporte)...

Au Pérou, Elena Conterno, présidente de la SNP (National Fisheries Society), pencherait du côté de la pisciculture industrielle de poissons blancs à forte valeur marchande... Naturellement, le Pérou est le N°1 de la farine de poisson...

Aquaculture America 2014
Seattle Washington USA
February 2014

Aquaculture America 2014: Aquaculture as the Blue Biotechnology of the Future

Analysis - Aquuculture America 2014 kicked off today in Seattle, USA, with a plenary address from Patrick Sorgeloos, Ghent University, Belgium, on aquaculture as the blue biotechnology of the future, writes Lucy Towers, TheFishSite Editor, live from the show.

Source : The FishSite

Aquaculture can be dived into traditional and industrial aquaculture said Mr Sorgeloos.

Traditional aquaculture accounts for more than 50 per cent of world production and is mainly for local consumption. Often integrated with rice, livestock or other fish, traditional production can be very eco-friendly.

Industrial aquaculture is different in that it is driven by profitability, efficiency and high value products. Comprised of mainly monoculture, more investment is needed to help it be able to move to integrated production.

In order to meet the FAO's prediction that seafood production must double in ten years to meet demand, new approches will be needed, commented Mr Sorgeloos.

Many of the current challenges such as legislation, food safety and lack of communication between the Western World and Asia, are all holding back the expansion of sustainable aquaculture and more effort is needed to address the challenges.

Efficient breeding of fish and seed production is one area where aquaculture finds itself far behind agriculture, said Mr Sorgeloos. Many fish species still cannot be bred in captivity and seed production needs to improve its cost efficiency and survival rates.

Moving to integrated aquaculture is also another area that needs to be addressed. China has very efficient integrated marine aquaculture involving fish, seaweed and molluscs that requires no feed input. The rest of the world needs to work with China to better understand the practice and to develop new technology, said Mr Sorgeloos.

The integration of fish farming with renewable energy sources, such as wind farms, is also important and may help reduce costs whilst making production more sustainable.

In the areas of sea lice and fish meal, many improvements have already been made but there is still more work to be done, said Mr Sorgeloos.

Mr Sorgeloos also noted that Europe needs to make more effort in restocking programmes, as it is crucial for good fisheries management.

Concluding his presentation, Mr Sorgeloos stressed the importance of the need for more dialogue between countries. we have to realise we are all equal and we all have similar issues that need to be solved together, not dictated by certain countries.

Lucy Towers, Editor

Ongrowing Management, Breeding and Reproduction, Feeds and Nutrition, Conferences and Events, General, Sustainability, Aquaculture

White fish potential for aquaculture highlighted

The National Fisheries Society (SNP) argues that the Peruvian aquaculture has the potential to become a major opportunity for private investment.

Source : FIS

The president of the organization, Elena Conterno, stressed that six million tonnes of marine resources are caught annually, while domestic aquaculture produced in 2013 about 90,000 tonnes.

"The sea is limited, but aquaculture can grow, because while Peru has an annual production of 90,000 tonnes, Chile has a seven times higher level and Ecuador triples it," the head of the SNP said.

According to Conterno, the development of aquaculture in the country has been emerging so far, and is primarily geared towards Peruvian scallops and prawns, paiche, trout and tilapia.

But in her opinion, this sector has great potential, since today it has the adequate technology to develop sea urchin and sole farming, Andina reports.

"It would be important for fishermen to have other income from species that are demanded by consumers, given that much of the demand is concentrated in the white fish, and its rearing can be promoted," she said.

Some 600,000 tonnes per year are used for human consumption and only 120,000 tonnes are anchovy.

Among the white fish, dolphinfish, croaker, and sole downloads stand out, the head of the SNP said.

"Today aquaculture is seen as an opportunity, and technology and food are the most important issues," she added.

Meanwhile, Francisco Miranda, president of the NGO Oannes, deemed "It essential to promote the human consumption industry of seafood in the south, precisely because of the geopolitical and strategic importance that the border area represents", newspaper La Republica reported.

By Analia Murias

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Le 14 février 2014

Le rapport de l’OCDE rappelle la nécessité d’une cohérence politique pour le développement des pêcheries et de l’aquaculture

Un nouveau rapport sur la Cohérence pour le développement (CODE) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) examine le rôle des pêcheries et de l’aquaculture pour le développement durable, la croissance économique et la sécurité alimentaire mondiale. Il passe également en revue comment les politiques liées au commerce, à la gouvernance et aux régimes réglementaires ont un impact sur le secteur de la pêche et peuvent contribuer à maximiser les bénéfices du développement durable.

Source : Agritrade /CTA

La cohérence des politiques pour le développement (CPD) est définie dans le rapport comme étant un processus visant à prendre en considération les dimensions économiques, sociales, environnementales et de gouvernance du développement durable à toutes les étapes de l’élaboration de politiques.

La CPD dans les pêcheries et l’aquaculture est considérée comme un élément important permettant de libérer le potentiel de croissance supplémentaire. En identifiant et en exploitant les synergies positives dans les domaines et secteurs politiques de la sphère économique, sociale et environnementale, la CPD peut contribuer à créer un environnement favorable, soutenant les pays dans leur transition vers une croissance et un développement inclusif et durable.


Le rapport examine les domaines d’action politique clés, notamment :
  • l’utilisation plus efficace  des transferts financiers gouvernementaux;
  • la promotion d’un système commercial performant, évitant les obstacles inutiles au commerce ;
  • la gestion de la pêche INN ;
  • la conception d’accords d’accès aux pêcheries plus efficaces.

Concernant ce dernier point, le rapport épingle le fait que les accords d’accès génèrent souvent une surcapacité, évinçant potentiellement la pêche locale et portant préjudice aux moyens de subsistance. Ils constituent souvent une grande partie du budget du pays hôte, ce qui rend la réforme difficile, et peut générer de la corruption.

Le rapport exprime néanmoins son soutien pour « des accords d’accès aux pêcheries correctement conçus » : des instruments basés sur le marché peuvent garantir que les forces du marché jouent un rôle pour valoriser l’accès, par exemple, lorsque les autorités attribuent des licences ou des droits de pêche aux enchères, et assurer un retour financier équitable pour le pays hôte.

Sources :
  • OCDE, Policy Coherence for Development, site web

Lire le commentaire éditorial : Agritrade /CTA

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Niveau record des exportations de produits de la mer de Norvège


Ce record en valeur s’explique avant tout par la forte demande de saumon, qui a fait monter les prix.

Avec 7,3 milliards d’euros, les exportations de produits de la mer de Norvège ont connu un nouveau record en 2013. La France reste un de ses plus gros marchés avec la Russie.

Ce record en valeur s’explique avant tout par la forte demande de saumon, qui a fait monter les prix. Avec 5 milliards d’euros, le chiffre d’affaires sur cette espèce a augmenté de 35 %, malgré une baisse de 3,5 % des volumes. L’évolution du prix est inverse pour l’autre produit vedette, le cabillaud, qui a globalement augmenté de 19 % mais avec un volume de 56 % supérieur à celui de 2012.

Globalement, l’Union européenne absorbe 59 % des exportations norvégiennes. La France, avec 708 millions d’euros (+20 % par rapport à 2012) demeure le second marché national derrière la Russie (792 millions, +10 %). Elle est le premier pour le saumon, avec une augmentation de 30 % en valeur, mais un volume en légère baisse sur l’année. Source : Le Marin

Poisson. Top 5 des pays importateurs et des pays exportateurs dans le monde


D'après la Fiche Secteur produits de la mer 2013 d'Ubifrance (6 pages) : Brève présentation du marché mondial des produits de la mer en 2013

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Le 26 février 2014

Nutrition animale : InVivo parie sur l'aquaculture

Un poisson sur deux consommés dans le monde est issu d'un élevage. Une manne pour l'industrie de l'alimentation animale.

Source : Les Echos par Marie-Josée Cougard 

« La plus grosse croissance de l'alimentation animale viendra du développement de l'aquaculture au cours des prochaines années », dit Hubert de Roquefeuil, directeur général adjoint d'InVivo NSA, la division nutrition et santé animale de la plus grosse union de coopératives en France. Désormais, l'élevage fournit en effet 50 % des poissons consommés dans le monde, selon la FAO, l'organisation des Nations unies pour l'agriculture et alimentation. Des chiffres de nature à stimuler quelques ambitions.

Déjà actif dans ce domaine, InVivo NSA y voit néanmoins un axe privilégié pour contribuer au doublement du chiffre d'affaires qu'il s'est fixé à l'horizon 2025. A cette échéance, il prévoit que son activité totalisera 3 milliards d'euros, contre 1,4 milliard sur l'exercice 2012-2013 clos le 30 juin. Une année difficile pour l'industrie mondiale en raison des crises sanitaires en Asie, de la flambée des matières premières auxquelles se sont ajoutées les difficultés de l'Europe et une croissance négative de l'agriculture au Brésil.

InVivo NSA pense s'appuyer particulièrement sur le développement des élevages de crevettes, de pangas (une espèce importante au Vietnam) et de tilapias, un poisson blanc, bon marché, élevé en Asie, dont les filets sont vendus dans le monde entier.

Parier sur l'innovation

Le groupe pense être en mesure de proposer des formules alimentaires plus concentrées, garantissant la même croissance au poisson tout en diminuant les rejets. « L'alimentation animale est pour nous un produit d'appel pour vendre nos services et nos conseils, source de forte valeur ajoutée », explique encore Hubert de Roquefeuil. Une évolution indispensable pour s'adapter aux marchés matures, où les ventes d'alimentation animale régressent. Tous ces projets passent par une forte capacité à l'innovation, l'autre pilier sur lequel InVivo NSA veut faire reposer son développement. « Nous voulons casser les freins à l'innovation en la plaçant dans les mains des acteurs de la création de valeur », dit encore Hubert de Roquefeuil. C'est dans ce but que le groupe prépare pour la fin 2015 la construction d'un « incubateur de l'innovation » à Saint-Nolff, dans le Morbihan. Confié à Jean-Pierre Maignan, l'édifice, à nul autre pareil, a l'ambition de « décloisonner » les échanges entre tous les occupants.

L'idée est d'y accueillir des starts-up, des chercheurs, des universitaires, des porteurs de nouvelles technologies et des spécialistes du marketing, afin de faire naître des solutions très innovantes. Et de déboucher sur de nouveaux partenariats. Si affinités.

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Pour Capital (M6), le Tilapia est un produit low cost !

Comprendre que le Tilapia est un poisson à prix faible du fait qu'il est omnivore contrairement au saumon, bar et autre dorade qui exigent une ration à base de farine et d'huile de poisson très coûteuse...

C'est plutôt M6 qui produit des émissions Low Cost, vu comment l'émission Capital aborde le sujet... Une vraie arnaque que ce reportage !

Nouveaux produits low cost : arnaques ou bonnes affaires ? 

Source : M6

Jusqu'où ira le low cost ? Aujourd'hui, il semble qu'aucun secteur de la consommation ne soit épargné par cette tendance qui vise à toujours écraser davantage les prix. Évidemment, cette offre de produits bon marché est la bienvenue alors que notre pouvoir d'achat ne cesse de baisser. Mais comment s'y prennent les industriels pour produire moins cher ? Quels sont les nouveaux pays transformés en usines à bas prix ? Et surtout faites-vous toujours une bonne affaire en achetant ces nouveaux produits à petit prix ? Du high tech à l'habillement en passant par l'alimentation, Capital vous révèle les secrets de quelques-uns de ces nouveaux produits low cost.

Les chaussures « premier prix » sont-elles dangereuses ?

Que valent les smartphones à moins de 200 euros ?

Le nouveau poisson miracle

http://www.reportagestv.com/2014/02/24/capital-le-nouveau-poisson-miracle/

Durée du reportage 24 minutes... Cliquer Ici pour le visualiser

Il a un drôle de nom mais son prix est presque imbattable : entre 6 et 8 euros le kilo au rayon surgelé des grandes surfaces. Ce poisson au goût neutre et quasiment sans arrêtes est adoré par les enfants. Mais d'où vient le tilapia ? Au départ, on le pêchait dans les fleuves d'Afrique mais aujourd'hui, il est élevé de manière industrielle en Chine. Herbivore, il a le gros avantage d'être nourri au maïs et au soja et non pas avec des farines de poissons comme le saumon. Cependant, pour en produire toujours plus, des éleveurs abusent des antibiotiques et des hormones. Parfois même, ils fertilisent les bassins avec des excréments de cochon ou de poulet. Alors avec le tilapia, le poisson reste-t-il toujours un bienfait pour la santé ?

Géraldine Doussier

Pièces auto: l'homme qui fait baisser la facture

Fan li doit se retourner dans sa tombe !

Il y a 2500 ans, le chinois Fan li décrivait dans un traité consacré à la pisciculture de son époque, la technique de l’agro-pisciculture. Cette méthode ancestrale associe un élevage terrestre (porc, volaille) avec son caca et un élevage de poisson dans des étangs d’eau douce...

Lire l'article de Roland Billard à ce sujet : Le Traité de Fan Li (5ème Siècle av. JC) et la pisciculture en Chine

2500 ans plus tard, cette technique traditionnelle serait suspecte !

Parfois même, ils fertilisent les bassins avec des excréments de cochon ou de poulet. Alors avec le tilapia, le poisson reste-t-il toujours un bienfait pour la santé ?

Intégration agriculture-aquaculture : Principes de base et exemples

FAO Document technique sur les pêches. No. 407. Rome FAO. 2003. 161p.

Institut International pour la reconstruction rurale
Worldfish Center
FAO
Rome, 2003

Résumé

Ce document est une version corrigée et légèrement révisée d'un dossier d'information technologique précédemment publié sur l'intégration agriculture-aquaculture (IAA ou agro-pisciculture). Il contient 38 chapitres en sept sections, exposant les points fondamentaux et les caractéristiques des systèmes IAA avec une utilisation généreuse de dessins et d'images.

Les quatre premiers articles présentent des considérations socioculturelles, économiques et environnementales relatives à l'introduction des techniques IAA. Cette section est suivie par une vue d'ensemble des systèmes agricoles intégrés, accompagnée par six exemples, allant des systèmes intégrés herbacées-poissons et digues-poissons pratiqués en République populaire de Chine aux méthodes de cycles courts en étangs saisonniers et fossés au Bangladesh, en passant par le système VAC du nord du Viet Nam. La section suivante contient quatre documents qui concernent les systèmes d'élevage animal-poisson avec intégration de poules, canards et porcs. Deux sections avec un total de 16 présentations abordent ensuite différents aspects des systèmes riz-poissons, commençant par huit exemples techniques de cinq pays, y compris les systèmes d'irrigation concernant les crevettes marines en régions côtières et les crevettes d'eau douce en régions continentales. Huit autres présentations donnent des recommandations sur le choix du site, la préparation de la rizière, l'empoissonnement, l'alimentation, la gestion du riz et les questions relatives à la gestion intégrée des déprédateurs dans les systèmes riz-poisson. Une autre section de quatre documents concerne les aspects relatifs à l'alimentation et la gestion des poissons en IAA, tels que l'utilisation dans les étangs du fumier animal, des eaux usées domestiques et du lisier de bio-gaz, ainsi que les sources végétales d'aliments pour poissons. La dernière section contient quatre articles sur la propagation et l'alevinage des poissons se concentrant sur la production de petits et grands alevins et sur les carpes. Y est incluse une description de la propagation de la carpe en champs de blé et de l'alevinage en rizière comme activités de saison morte, et de la production en rizière irriguée de grands alevins.


Le but de cette publication est de donner aux décisionnaires des organisations gouvernementales et non gouvernementales ainsi que d'autres organisations impliquées dans l'agriculture et le développement rural, une vue d'ensemble et une base pour comprendre les principes du système IAA et les aider ainsi à décider s'ils souhaitent s'engager dans de telles activités et les inclure dans leurs programmes. Pour ceux qui travaillent directement avec les agriculteurs, cette publication vise à fournir de bons exemples du système IAA, mais elle n'est pas conçue comme une compilation de procédures à suivre à la lettre. Elle devrait plutôt contribuer à convaincre les lecteurs/usagers que les agriculteurs peuvent effectivement améliorer leurs conditions de vie soit en introduisant des systèmes IAA, soit en les développant davantage et en améliorant les nombreuses possibilités d’IAA sur leurs fermes actuelles au sein de leurs communautés.

Cliquer Ici pour télécharger le document "Intégration agriculture-aquaculture : Principes de base et exemples"

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FAO : la pisciculture assurera près des deux tiers de la production mondiale de poisson d'ici 2030

5 février 2014 – Dans un rapport publié mercredi, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) affirme que l'aquaculture, ou pisciculture, assurera près des deux tiers de la production mondiale de poisson destiné à l'alimentation d'ici 2030, compte tenu de la stabilisation des prises de poissons sauvages et de la demande croissante d'une classe moyenne émergente à l'échelle mondiale, et plus particulièrement en Chine.

Source : Onu

L'étude, établie en collaboration entre la Banque mondiale et l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), souligne l'ampleur des flux commerciaux de produits de la pêche des pays en développement vers les pays développés.

Selon la FAO, actuellement 38% de tout le poisson produit fait l'objet d'échanges internationaux, et plus des deux tiers en valeur des exportations de produits halieutiques des pays en développement sont destinés aux pays développés. La Chine occupe une place primordiale et croissante avec 38% de la consommation mondiale de poisson projetée en 2030. Comme de nombreuses autres nations, elle renforce ses investissements dans l'aquaculture pour satisfaire cette demande en pleine expansion.

L'Asie - en particulier l'Asie du Sud, l'Asie du Sud-Est, la Chine et le Japon - devrait représenter 70% de la consommation mondiale de poisson d'ici 2030. L'Afrique subsaharienne, en revanche, devrait voir sa consommation de poisson par habitant fléchir de 1% par an de 2010 à 2030 mais, compte tenu de la croissance démographique rapide de 2,3% durant la même période, la consommation totale de poisson de la région progressera de 30%.

Selon le rapport, l'aquaculture assurera 62% de la production de poisson destiné à la consommation d'ici 2030 avec, en tête, le tilapia, la carpe et le poisson-chat. La production mondiale de tilapia devrait pratiquement doubler, passant de 4,3 à 7,3 millions de tonnes annuelles de 2010 à 2030.

Le Sous-Directeur général de la FAO chargé du Département des pêches et de l'aquaculture, Árni Mathiesen, a souligné que libérer le potentiel de l'aquaculture pourrait avoir des effets durables et positifs.

« Avec une population mondiale qui devrait atteindre les 9 milliards d'habitants d'ici 2050 - en particulier dans les régions souffrant de taux élevés d'insécurité alimentaire - l'aquaculture peut apporter une contribution significative à la sécurité alimentaire mondiale et à la croissance économique, à condition que son essor se fasse dans une optique éco-responsable », a-t-il affirmé.

Les pêches et l'aquaculture sont une source vitale d'emplois, d'aliments nutritifs et d'opportunités économiques, en particulier pour les petites communautés de pêcheurs. Celles-ci pourraient néanmoins pâtir des risques d'épidémie à grande échelle dans l'aquaculture et des impacts du changement climatique.

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FAO : nouveaux records pour le commerce mondial de poisson

21 février 2014 – La production mondiale des pêches de capture et de l'aquaculture devrait établir un nouveau record en 2013 avec 160 millions de tonnes, en hausse de 3 millions de tonnes par rapport à l'année précédente, tandis que les exportations atteindront 136 milliards de dollars, a déclaré vendredi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

« Ces chiffres record traduisent la forte croissance de la production aquacole et les prix élevés de plusieurs espèces, telles que le saumon et les crevettes », a indiqué Audun Lem, chef du Service des produits, des échanges et de la commercialisation à la FAO. « Ces résultats sont le fruit d'une demande soutenue de produits de la pêche en provenance des marchés mondiaux. »

La production aquacole de 2012 devrait s'élever à quelque 67 millions de tonnes et les projections pour 2013 à 70 millions de tonnes, soit 44% de la production halieutique totale et 49% du poisson destiné à la consommation directe.

Ces données sont publiées en vue de la réunion du Sous-comité FAO du commerce du poisson à Bergen (Norvège) la semaine prochaine.

« La part du poisson échangé à l'échelle internationale est importante – environ 37% en 2013 », a indiqué M. Lem. « Cela fait du secteur des pêches une des industries les plus mondialisées et les plus dynamiques de la production vivrière mondiale. »

Les pays en développement continuent à jouer un rôle essentiel dans l'approvisionnement des marchés mondiaux en poisson, avec 61% des exportations en volume et 54% en valeur en 2012. Leurs recettes d'exportations nettes (exportations moins importations) ont atteint un montant de 35,3 milliards de dollars, supérieur à celles de l'ensemble des autres produits agricoles réunis, y compris le riz, la viande, le lait, le sucre et les bananes.

Malgré tout, les avantages dérivant des échanges internationaux ne servent pas toujours les intérêts des communautés de pêche artisanale, même si les petits pêcheurs et pisciculteurs représentent quelque 90% de la main-d'œuvre mondiale du secteur.

La FAO exhorte les pays à aider ces catégories – dont la moitié environ sont des femmes – à surmonter un certain nombre d'obstacles, tels que leur manque de pouvoir de négociation et d'accès au crédit, la difficulté de se conformer aux réglementations d'accès au marché, et la médiocrité des infrastructures commerciales, pour leur permettre d'accéder aux marchés locaux et mondiaux, mais plus particulièrement, régionaux.

« Les marchés régionaux offrent actuellement des possibilités formidables car les économies émergentes (notamment Mexique, Brésil, Indonésie et Malaisie) ont une forte demande de poisson et se tournent vers leurs voisins pour y répondre », ajoute M. Lem. « Parallèlement, cette demande croissante stimule de nouveaux investissements dans l'aquaculture locale, y compris en Afrique. »

Les pays doivent offrir aux petits pêcheurs un accès aux services financiers, à l'assurance et aux informations sur les marchés, ils doivent investir dans les infrastructures, renforcer les organisations de petits producteurs et négociants et veiller à ce qu'ils ne soient pas laissés-pour-compte ou affaiblis par les politiques nationales, selon la FAO.
 

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