L'aquaculture, c'est aussi la pisciculture d'étang !

Des élèves en BTS Aquaculture au lycée agricole d'Ahun ont pêché tout le week-end dans un étang creusois... 

L'aquaculture, c'est aussi la pisciculture d'étang ! Pratique ancestrale, l'élevage de poisson en étang est très répandu dans le monde. Cette forme d'aquaculture très rustique permet de valoriser les grandes étendues d'eaux douces à l'intérieur des terres.

Extensive, la pisciculture d'étang ne suscite pas l'intérêt des industriels de l'agro-alimentaire, fournisseurs d'intrants. C'est la grande oubliée dans la réforme de la Politique Commune de la Pêche (PCP).

Plusieurs milliers de poissons pêchés ce week-end par des élèves de BTS du lycée d'Ahun en Creuse

Exercice pratique pour les 18 élèves BTS de la section aquaculture du lycée qui ont jeté des filets dans l'étang de Félinas, vidangé pour l'occasion.

Source : France 3 Limousin  par Martial Codet-Boisse

Des brochets, des perches, des tanches et des gardons, la pêche a été bonne pour ces jeunes passionnés qui le temps d'un week-end sont passés de la théorie à la pratique. Les poissons ont été classés par espèces et par taille. Une partie est destinée à la friture, l'autre à la vente afin de repeupler les étangs alentours.

Difficile de s'installer

Bon nombre de ces étudiants de la section aquaculture du lycée d'Ahun souhaiteraient s'installer à leur compte mais une réglementation stricte ainsi qu'une rentabilité fluctuante posent problème pour financer de nouvelles piscicultures d'étang.

Des étudiants du lycée d'Ahun pêchent dans un étang



Equipe : François Clapeau, José Sousa, Chrystèle Reynard

Intervenants :
Xavier Etienne-Professeur d'aquaculture
Pierre-Antoine Martinet-1ère année BTS aquaculture
Valentin Rouillard-1ère année BTS aquaculture

Ain : 3è journée "Poissons de Dombes"

L'Association pour la promotion des étangs de Dombes a organisé en octobre 2013 une journée "portes ouvertes" dans la pisciculture locale. L'occasion pour le grand public de découvrir la pêche traditionnelle, une activité héritée du Moyen-Age qui doit être redynamisée pour ne pas disparaître.

Pisciculture dans l'Ain



En interview dans ce reportage : Thibault Liatout, Pisciculteur ; Jean Deframond, Propriétaire de l'étang de Quinson à Lapeyrouse ; Eric Liatout, Négociant ; Baptiste Liatout, Pisciculteur

Source : France 3 Rhône-Alpes par Sandra Méallier

La filière est en danger : un quart des étangs de la Dombes ne sont plus exploités et la production est passé, en 20 ans, de 2500 tonnes de poissons à 1200 tonnes. La présence des cormorans y est pour quelque chose : ces oiseaux migrateurs sont de redoutables prédateurs et font baisser la rentabilité des étangs.

Pourtant, depuis dix ans, les poissons pêchés ici bénéficient d'un regain d'intérêt : le secteur exportait autrefois un tiers de sa production qui trouve désormais preneur localement, chez les particuliers et les restaurateurs. La carpe, notamment, a meilleure réputation que par le passé, on en pêche 800 tonnes par an.

Autres articles :

Pour aller plus loin...

Le 30 Janvier 2015

Connaissance des facteurs influençant la biodiversité des étangs piscicoles

D’essence artificielle, l’écosystème « étang » a été créé pour la production piscicole. Des générations de pisciculteurs se sont succédées pour entretenir ces étangs, en Brenne, en Sologne, en Bresse et ailleurs. Actuellement, les pisciculteurs sont les premières victimes de la richesse biologique de ces zones humides : Pisciculture en étang d'eau douce : la carpe ou le cormoran ?

Quand ils seront disparus, qui entretiendra ces zones humides afin que la biodiversité ne disparaisse ensuite ?


L'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a publié une brochure de 62 pages présentant ses connaissances sur la biodiversité des étangs piscicoles, cumulées sur les 20 dernières années. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre de ses missions de connaissance, de gestion de la faune sauvage et de ses habitats. En effet, pour l'ONCFS, les étangs ont un rôle stratégique en termes d'accueil de l'avifaune et de réservoirs de la biodiversité.

Le rapport "Connaissance des facteurs influençant la biodiversité des étangs piscicoles : quelques principes de gestion issus des travaux de l’ONCFS" présente les résultats des études menées par l’ONCFS et ses partenaires.

Les étangs par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS)

En 2011, dans le cadre de son contrat d’objectifs, l’ONCFS a décidé de mettre en œuvre un pôle thématique interne sur les étangs. Son objectif est d’établir, par la recherche et l’expérimentation, des références techniques sur la gestion des étangs (génie écologique, gestion piscicole, etc.) qui ont ensuite vocation à être transférées auprès des gestionnaires et intégrés dans les politiques publiques.

La validation et la promotion des modes de gestion favorables à la biodiversité sont actuellement au cœur des projets du "Pôle étangs continentaux" dans plusieurs régions d’étangs piscicoles.


Connaissance des facteurs influençant la biodiversité des étangs piscicoles

Les complexes d’étangs piscicoles constituent des réservoirs majeurs de biodiversité en Europe. D’essence artificielle, l’écosystème « étang » a été créé pour la production piscicole.

De nombreux travaux ont été menés depuis une vingtaine d’années par l’ONCFS et ses partenaires, visant à définir, en concertation avec les gestionnaires, des modèles permettant de maintenir l’équilibre entre les activités humaines (pisciculture, chasse, agriculture) et la préservation de cet écosystème.

La gestion d’un écosystème aussi complexe que celui de l’étang piscicole suscite de nombreuses questions pour l’usager ou le propriétaire conscient de l’importance de prendre en compte les exigences de la biodiversité dans ses pratiques. Par exemple :
  • Quelle surface minimale doit avoir une roselière pour optimiser l’accueil des oiseaux d’eau ?
  • Jusqu’à quel seuil le chargement piscicole est-il compatible avec la biodiversité ?
  • Quelle serait la fréquence optimale d’assec pour le bon fonctionnement écologique de l’étang ?

Plusieurs documents pédagogiques existants rassemblent les connaissances acquises à l’usage des gestionnaires des étangs. Toutefois, ces divers documents n’intègrent pas les résultats des recherches conduites par l’ONCFS et ses partenaires dans plusieurs régions d’étangs et laisse en suspens un certain nombre de questions que peuvent se poser les gestionnaires confrontés à l’évolution actuelle des pratiques.

Il était donc nécessaire de réaliser une compilation des résultats d’études de l’ONCFS, avec un triple objectif :
  • rassembler et synthétiser les connaissances scientifiques et l’expérience acquises par l’ONCFS sur son cœur de métier « faune sauvage-habitat »,
  • proposer les grandes lignes d’orientations de gestion qui en résultent,
  • contribuer a l’identification des pistes de recherche et d’expérimentation prioritaires pour les prochaines années.

L'ONCFS présente les grands habitats des étangs : végétation aquatique, sédiment, vasières et habitats périphériques (prairie et champs). Le gros du document repose sur l'évaluation des conditions nécessaires à la présence et à la préservation des habitats de la faune et la flore de ces zones humides. Il s'agit notamment de la gestion de la végétation aquatique, de la pratique de l'assec, d'une herbivorie limitée, de la qualité physico-chimique du sédiment et de la transparence de l'eau favorable aux herbiers aquatiques, de la qualité de l'eau du bassin versant ou encore de l'agriculture riveraine.

L'ONCFS identifie également trois acteurs de la gestion des étangs : le pisciculteur, le chasseur et l'agriculteur. L'étang est pour le premier un outil de production, pour le second un support pour la chasse et un lieu de reproduction du gibier, et pour le dernier un lieu de production dans le cas de la culture du fond de l'étang en assec ou un débouché du fumier. L'office promulgue pour chacun des conseils spécifiques. D'après Actu-Environnement : Etang piscicole : l'ONCFS diffuse ses recommandations en matière de biodiversité


Cliquer Ici ou pour télécharger "Connaissance des facteurs influençant la biodiversité des étangs piscicoles : quelques principes de gestion issus des travaux de l’ONCFS"

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Mise en place expérimentale d’une intensification écologique de la pisciculture d’étang

Mémoire de fin d'études - Matthieu Adam

Diplôme d’Ingénieur Agronome - Spécialisation : « Halieutique - Aquaculture »

2013

Le projet PISCEnLIT (PISCiculture Ecologiquement InTensive), dans lequel s’inscrit ce stage, cherche à appliquer l’écologiquement intensif à l’aquaculture. Plusieurs laboratoires,  de  trois  pays  différents  (France,  Indonésie  et  Brésil),  ont  étudié  différents systèmes en utilisant une approche écosystémique. Les objectifs étaient non seulement de redéfinir  cette  notion  mais  également  de  proposer  des  améliorations  techniques  ou organisationnelles aux élevages existants.

Cliquer Ici pour télécharger le rapport

Le projet PISCEnLIT s’inscrit dans un contexte mondial des productions aquatiques où la pêche atteint un plateau et où l’aquaculture connaît un développement soutenu au point de rejoindre en volume destiné à la consommation humaine les productions issues de la pêche.

Cependant, ce développement aquacole se heurte à de nombreux problèmes de nature environnementale, sociétale etc. et qui interpellent au niveau de sa durabilité.

Le développement de l’aquaculture, et singulièrement de la pisciculture, est désormais reconnu comme inéluctable pour faire face à la demande croissante en produits aquatiques.

En effet l’évolution de la demande de la société vis-à-vis des systèmes de production alimentaires nécessite la recherche de nouveaux moyens de produire plus efficients et plus respectueux de l'environnement. Ces systèmes de production doivent donc devenir plus économes en intrants (ressources alimentaires, énergie, eau) et moins polluants (limitation des émissions eutrophisantes, des gaz à effet de serre, des xénobiotiques…).

Aussi, il devient nécessaire de définir les conditions d’une intensification écologique des systèmes de production aquacoles afin de fournir plus de produits en utilisant mieux les leviers de l’écologie des aqua-écosystèmes. Ces conditions sont déterminées non seulement par la fonction de production qu’il convient d’optimiser, mais aussi par un ensemble plus vaste de services rendus par ces écosystèmes qui conditionnent la perception des acteurs et leur acceptabilité et ainsi déterminent leurs fonctions physiques, sociales, économiques, biologiques au sein des territoires.


L’étude des conditions d’une intensification écologique du système aquacole est abordée ici à travers une approche interdisciplinaire associant l’utilisation des outils de l’analyse environnementale, de l’économie de l’innovation et les perceptions par les différents types d’acteurs des services rendus par les écosystèmes et des scénarios d’intensification écologique. Compte tenu de l’extrême diversité des aqua-écosystèmes, cette étude porte sur un continuum de systèmes de niveau technologique croissant depuis des systèmes de pisciculture « de production » à faible niveau d’intrants peu productifs (étangs extensifs et semi-intensifs) jusqu’à des systèmes hors sol qualifiés « de transformation » très productifs avec une utilisation forte des facteurs de production (circuits fermés)

Pour plus d’informations : PISCenLIT

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Guide des bonnes pratiques en étang

Guide des bonnes pratiques pour la gestion piscicole des étangs dans les Pays de la Loire

Pascal Trintignac,

Nausicaa Bouin,
Vioalaine Kerleo,
Maelle Le Berre,

Smidap 2004-2013, 206 pages et annexes.

Le guide des bonnes pratiques pour la gestion piscicole des étangs est un manuel qui a pour objectif d’améliorer les impacts environnementaux et les impacts économiques de la gestion piscicole de ses plans d’eaux.

Il est constitué d’un première partie qui rappelle l’ensemble des réglementations en lien avec cette activité et d’un second chapitre qui regroupe un ensemble de fiches conseils technico- réglementaires.

Cliquer Ici pour télécharger le document


Consulter les fiches actions sur le site du SMIDAP

1a - L'étang : sa conception et ses ouvrages
1b - Les éléments de base
1c - Les dispositifs de vidange
1d - Les pêcheries et les dispositifs de stockage
1e - Les dispositifs améliorateurs

2a - La vidange
2b - Fond ou assiette de l'étang
2c - La végétation aquatique

3a - La chaine alimentaire
3a.a - Le phytoplancton
3b - Les amendements calciques
3c - Les paramètres physico-chimiques

4a - Les espèces et leurs caractéristiques
4b - L'empoissonnement d'un étang
4c - Prévention sanitaires en pathologie en étangs


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    La pêche d'étang, une tradition solognote

    Dimanche, le domaine du Ciran à Ménestreau-en-Villette organisait une pêche d'étang. Une opération qui se déroule une fois tous les deux ans et qui fait le bonheur des amateurs de poisson d'eau douce.



    Source : France 3 Centre  (le 25 novembre 2013)

    Comment ça marche ?

    Les vidanges on lieu tous les 2 à 5 ans quand le débit des cours d’eau est le plus élevé. L’étang est vidé progressivement de son eau quelques jours avant la pêche grâce à la bonde

    Quand le niveau permet d'apercevoir le dos des poissons, les pêcheurs les encerclent avec des filets. Puis, munis de bottes, de jambières et d'épuisettes, ils les sortent de l’étang.

    Les carpes, brochets, sandres et perches sont ensuite vendus pour la consommation ou le rempoissonnement des étangs.

    Préservation de l’écosystéme

    La vidange permet de réguler l’écosystème de l’étang. Les prédateurs comme le silure, le poisson-chat, l’écrevisse américaine sont prélevés. Les autres espèces peuvent ainsi continuer à se développer. La vidange permet aussi d’entretenir les ouvrages.

    La plupart des étangs ont été crées au Moyen-Âge pour absorber l’eau des marais qui s’étaient formés après des déboisements intensifs. Les premiers ont été réalisés par les moines pour la pisciculture. Aujourd'hui, ces étangs entretenus, mais sauvages, constituent des milieux naturels pour la faune et la flore. On en dénombre près de 3000 en Sologne.

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    Musée virtuel : toute la Dombes à portée de « clics »

    www.museedeladombes.fr
    La salle "Pêche d'étang"

    Premier du genre en France, le musée virtuel de la Dombes se visite sur le web. En 3D, le pays des mille étangs devient librement accessible à tous les citoyens du monde.

    Source : Le Progrès  par Marc Dazy

    Poussez la porte de la rotonde -de carrons rouges forcément- érigée sur le parking du Parc des oiseaux de Villars-les-Dombes. Dans le hall, une gentille grenouille vous accueille sur son ponton au milieu des joncs. « Bonjour. Bienvenue en Dombes, bienvenue au pays des mille étangs… »

    Un million de connexions annuelles, autant de touristes potentiels

    Vous n’avez jamais vu la rotonde de Villars et ne cro(a)yez pas aux batraciens bavards ? Normal. Le musée de la Dombes est purement virtuel. Ce qui ne l’empêche pas d’exister, la preuve. Il se visite sur le web.

    Le beau graphisme en 3D séduit d’emblée et le tour du propriétaire s’effectue aussi plaisamment qu’une balade cycliste entre Marlieux et Châtillon.

    Huit salles thématiques déclinent la Dombes dans tous ses états : agriculture, artisanat/économie, chasse et nature, cheval et transport, pêche et étangs, vie domestique/loisirs, histoire, vie religieuse. Plus une, dédiée aux expositions temporaires et à l’actualité.

    L’internaute passe-muraille navigue de l’une à l’autre en un clic, grâce au plan de coupe judicieusement placé en haut à gauche de l’écran. Prenons « pêche et étangs ». On retrouve le « guide vert » pour une présentation succincte. Sur un écran, un pisciculteur expose « un imposant brochet pêché dans un étang de Lapeyrouse ».

    Sur un autre, une vidéo permet de suivre une pêche dans la tradition, casse-croûte compris.

    Au mur, des tableaux disent tout de la faune, de la flore, et de l’environnement dombiste.

    Cliquons sur « carpe ». Le poisson s’étale plein écran avec une petite fiche signalétique. Gardon, écrevisse, grenouille… Les fléaux (cormoran, ragondin, grippe aviaire), les photos, les objets et les ouvrages piscicoles, des cartes… Soit une quarantaine de panneaux.

    Raplapla

    Multiplié par neuf salles, c’est dire toute la richesse de la collection et l’ampleur du travail accompli.

    www.museedeladombes.fr est perfectible. Les commentaires parlés sonnent didactique et raplapla. La palme à la grenouille mollassonne, qui donne envie de la fricasser à chacune de ses interventions. Côté pratique, il faut taper l’adresse exacte, la recherche « musée de la dombes » ne suffit pas.

    Quelques téléchargements moulinent un peu ou n’aboutissent pas, comme cet accès partagé au site du Parc des oiseaux. Autant de défauts de jeunesse qui devraient rapidement s’améliorer.

    Sinon, tout bon. Le musée virtuel résout les problèmes d’espace. Il est on ne peut plus écologique et très économique. Il est aussi librement accessible à tous les citoyens du monde, de jour comme de nuit. Ses concepteurs escomptent un million de connexions annuelles… Et autant de touristes potentiels.

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    Le 26 Juin 2014

    Pisciculture en Dombes : un avenir à construire au jour le jour


    La Dombes : 1er espace de pisciculture d'eau douce en France.

    Source : Voix de l'Ain

    Le Syndicat des propriétaires et exploitants d’étangs de la Dombes et l’Association de promotion du poisson des étangs de la Dombes (APPED) travaillent main dans la main.

    Une volonté  concrétisée par la présence des représentants de l’APPED à l’assemblée générale du Syndicat.

    Ensemble, ils essaient de juguler la baisse d’activité piscicole.

    C’est dans ce but également que le Conseil général, la Chambre d’agriculture et l’APPED ont rédigé un livre blanc sur la pisciculture, opérationnel depuis le début de l’année 2014. Celui-ci s’accompagne de fonds versés pour soutenir la production à travers des aides à l’investissement pour les pisciculteurs et les propriétaires ; l’accompagnement des différents acteurs avec de la formation ; et grâce à un financement en matière de recherche et développement afin de trouver de nouveaux produits (carpe sans arête…) destinés au grand public et à la restauration collective.

    Marque et notoriété

    Car comme l’ont démontré Nathalie Chuzeville, directrice de l’APPED*, et Sylvain Bernard, conseiller piscicole à l’APPED, à travers une présentation de la filière piscicole dans le monde, en France et en Dombes, celle-ci a un avenir. La consommation de poissons issus de l’aquaculture augmente en France et une part prépondérante de ces poissons est importée (90 %). Reste donc aux pisciculteurs de la Dombes à développer leur production, mais aussi à se faire connaître et à faire reconnaître la qualité de leurs produits à travers une marque notamment.

    Et il faut enfin travailler sur la notoriété de ces produits et de cette marque. Des démarches sont par exemple entreprises auprès des restaurateurs de la Dombes pour les inciter à proposer des poissons de la région. Parmi les actions de communication encore, la journée découverte du poisson de Dombes.

    Samedi 18 octobre, 3 pêches commentées seront organisées sur 3 étangs différents, avec vente, visite d’atelier de transformation, dégustation chez des producteurs, partenariat avec des restaurateurs. « Nous avons un consommateur écolo dans le sens noble du terme.

    Il veut un poisson élevé près de chez lui et dans des conditions saines », a commenté Roland de Barbentane, président de l’APPED. Un atout pour une filière qui défend une production respectueuse de l’environnement, ont souligné les défenseurs de cette filière.

    Travailler sur l’image du poisson de la Dombes

    Se faire connaître c’est aussi travailler sur l’image. Or, a fait remarquer un propriétaire d’étang, « le nourrissage a une assez mauvaise image ». La complémentation alimentaire ne représente qu’une faible partie de l’alimentation des poissons de Dombes, « dans certaines phases de vie », a rassuré Roland de Barbentane. « Nous n’avons pas à en rougir ! » D’autant que cette complémentation permet au poisson d’avoir les caractéristiques nécessaires pour plaire au consommateur et est indispensable à certaines périodes de l’année où le plancton se fait plus rare, ont rappelé des exploitants.

    « Le nourrissage complémentaire est nécessaire si l’on veut un poisson de qualité !  » Et les pisciculteurs de la Dombes restent dans les normes d’une aquaculture extensive, a souligné Jean-Luc Payet-Pigeon.

    Cormorans et écrevisses : les principaux prédateurs

    Autres préoccupations des pisciculteurs, le cormoran et l’écrevisse de Louisiane. Un propriétaire dans l’assistance a alerté sur le problème que pourrait représenter cette dernière. Elle est présente en périphérie et a commencé à s’implanter en Dombes. « C’est une écrevisse qui monte très vite », souligne Jean-Luc Payet-Pigeon.

    La solution pourrait être, comme c’est le souhait des pisciculteurs en Brenne, de tirer un bénéfice commercial de cette écrevisse (bisque…). Mais il est interdit de transporter l’animal vivant. Or il ne peut être cuisiné que juste après avoir été tué. « Dans le département la solution est donc pour l’instant de la détruire ». Lorsqu’elle sera véritablement installée, « il faudra essayer de la rentabiliser », souligne Jean-Luc Payet-Pigeon.

    La préservation de la pisciculture a un intérêt qui dépasse celui des pisciculteurs, a souligné Gilbert Limandas, président de la Chambre d’agriculture : « Elle concilie économie, richesse des écosystèmes, mais aussi les intérêts de la pisciculture, de l’agriculture, de la chasse… ». Roland de Barbentane insistait également : « La pisciculture est un vecteur d’équilibre et de valorisation de notre écosystème. Il faut une écologie responsable, une écologie qui permet de valoriser la chasse. Et une économie, car le seul moyen de survie, c’est de valoriser notre patrimoine ».

    * L’APPED effectue des diagnostics d’exploitations afin de dresser un état des lieux de la filière en Dombes. L’association propose également d’accompagner les propriétaires et exploitants d’étangs qui en ont besoin.

    La carpe à 2 €

    1,10 € environ, c’est aujourd’hui le prix d’une carpe. Un chiffre qui n’a pas varié depuis plusieurs dizaines d’années, affirme Stéphane Mérieux, trésorier du syndicat. « Quand on aura la carpe à 2 €, on va gagner de l’argent !  », a promis le président de l’APPED, Roland de Barbentane. Car aujourd’hui, selon le rendement à l’hectare, la pêche d’étangs en Dombes peut ne pas être une activité très lucrative.

    Plus d’informations dans notre version papier du vendredi 20 juin.

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    Le 26 février 2014

    Pour Capital (M6), le Tilapia est un produit low cost !

    Comprendre que le Tilapia est un poisson à prix faible du fait qu'il est omnivore contrairement au saumon, bar et autre dorade qui exigent une ration à base de farine et d'huile de poisson très coûteuse...

    C'est plutôt M6 qui produit des émissions Low Cost, vu comment l'émission Capital aborde le sujet... Une vraie arnaque que cette émission qui met dans le même panier : smartphone, chaussure, pièces auto avec Tilapia l'africain !

    Nouveaux produits low cost : arnaques ou bonnes affaires ? 

    Source : M6

    Jusqu'où ira le low cost ? Aujourd'hui, il semble qu'aucun secteur de la consommation ne soit épargné par cette tendance qui vise à toujours écraser davantage les prix. Évidemment, cette offre de produits bon marché est la bienvenue alors que notre pouvoir d'achat ne cesse de baisser. Mais comment s'y prennent les industriels pour produire moins cher ? Quels sont les nouveaux pays transformés en usines à bas prix ? Et surtout faites-vous toujours une bonne affaire en achetant ces nouveaux produits à petit prix ? Du high tech à l'habillement en passant par l'alimentation, Capital vous révèle les secrets de quelques-uns de ces nouveaux produits low cost.

    Les chaussures « premier prix » sont-elles dangereuses ?

    Que valent les smartphones à moins de 200 euros ?

    Le nouveau poisson miracle

    http://www.reportagestv.com/2014/02/24/capital-le-nouveau-poisson-miracle/

    Durée du reportage 24 minutes... Cliquer Ici pour le visualiser

    Il a un drôle de nom mais son prix est presque imbattable : entre 6 et 8 euros le kilo au rayon surgelé des grandes surfaces. Ce poisson au goût neutre et quasiment sans arrêtes est adoré par les enfants. Mais d'où vient le tilapia ? Au départ, on le pêchait dans les fleuves d'Afrique mais aujourd'hui, il est élevé de manière industrielle en Chine. Herbivore, il a le gros avantage d'être nourri au maïs et au soja et non pas avec des farines de poissons comme le saumon. Cependant, pour en produire toujours plus, des éleveurs abusent des antibiotiques et des hormones. Parfois même, ils fertilisent les bassins avec des excréments de cochon ou de poulet. Alors avec le tilapia, le poisson reste-t-il toujours un bienfait pour la santé ?

    Géraldine Doussier

    Pièces auto: l'homme qui fait baisser la facture

    Fan li doit se retourner dans sa tombe !

    Il y a 2500 ans, le chinois Fan li décrivait dans un traité consacré à la pisciculture de son époque, la technique de l’agro-pisciculture. Cette méthode ancestrale associe un élevage terrestre (porc, volaille) avec son caca et un élevage de poisson dans des étangs d’eau douce...

    Lire l'article de Roland Billard à ce sujet : Le Traité de Fan Li (5ème Siècle av. JC) et la pisciculture en Chine

    2500 ans plus tard, cette technique traditionnelle serait suspecte !

    Parfois même, ils fertilisent les bassins avec des excréments de cochon ou de poulet. Alors avec le tilapia, le poisson reste-t-il toujours un bienfait pour la santé ?

    Intégration agriculture-aquaculture : Principes de base et exemples

    FAO Document technique sur les pêches. No. 407. Rome FAO. 2003. 161p.

    Institut International pour la reconstruction rurale
    Worldfish Center
    FAO
    Rome, 2003

    Résumé

    Ce document est une version corrigée et légèrement révisée d'un dossier d'information technologique précédemment publié sur l'intégration agriculture-aquaculture (IAA ou agro-pisciculture). Il contient 38 chapitres en sept sections, exposant les points fondamentaux et les caractéristiques des systèmes IAA avec une utilisation généreuse de dessins et d'images.

    Les quatre premiers articles présentent des considérations socioculturelles, économiques et environnementales relatives à l'introduction des techniques IAA. Cette section est suivie par une vue d'ensemble des systèmes agricoles intégrés, accompagnée par six exemples, allant des systèmes intégrés herbacées-poissons et digues-poissons pratiqués en République populaire de Chine aux méthodes de cycles courts en étangs saisonniers et fossés au Bangladesh, en passant par le système VAC du nord du Viet Nam. La section suivante contient quatre documents qui concernent les systèmes d'élevage animal-poisson avec intégration de poules, canards et porcs. Deux sections avec un total de 16 présentations abordent ensuite différents aspects des systèmes riz-poissons, commençant par huit exemples techniques de cinq pays, y compris les systèmes d'irrigation concernant les crevettes marines en régions côtières et les crevettes d'eau douce en régions continentales. Huit autres présentations donnent des recommandations sur le choix du site, la préparation de la rizière, l'empoissonnement, l'alimentation, la gestion du riz et les questions relatives à la gestion intégrée des déprédateurs dans les systèmes riz-poisson. Une autre section de quatre documents concerne les aspects relatifs à l'alimentation et la gestion des poissons en IAA, tels que l'utilisation dans les étangs du fumier animal, des eaux usées domestiques et du lisier de bio-gaz, ainsi que les sources végétales d'aliments pour poissons. La dernière section contient quatre articles sur la propagation et l'alevinage des poissons se concentrant sur la production de petits et grands alevins et sur les carpes. Y est incluse une description de la propagation de la carpe en champs de blé et de l'alevinage en rizière comme activités de saison morte, et de la production en rizière irriguée de grands alevins.


    Le but de cette publication est de donner aux décisionnaires des organisations gouvernementales et non gouvernementales ainsi que d'autres organisations impliquées dans l'agriculture et le développement rural, une vue d'ensemble et une base pour comprendre les principes du système IAA et les aider ainsi à décider s'ils souhaitent s'engager dans de telles activités et les inclure dans leurs programmes. Pour ceux qui travaillent directement avec les agriculteurs, cette publication vise à fournir de bons exemples du système IAA, mais elle n'est pas conçue comme une compilation de procédures à suivre à la lettre. Elle devrait plutôt contribuer à convaincre les lecteurs/usagers que les agriculteurs peuvent effectivement améliorer leurs conditions de vie soit en introduisant des systèmes IAA, soit en les développant davantage et en améliorant les nombreuses possibilités d’IAA sur leurs fermes actuelles au sein de leurs communautés.

    Cliquer Ici pour télécharger le document "Intégration agriculture-aquaculture : Principes de base et exemples"

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    Le 15 Mai 2014

    Prolifération des cormorans dans le département de la Creuse

    Surpopulation de cormorans




     
    Question écrite n° 06754 de Mme Renée Nicoux (Creuse - SOC)
    publiée dans le JOSénat du 06/06/2013 - page 1687

    Mme Renée Nicoux attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les dégâts causés par la prolifération des cormorans, en particulier en Creuse. Cette espèce protégée depuis 1979, date à laquelle elle était en voie d'extinction, a vu sa population croître de façon exponentielle et est devenue invasive. Avec un nombre d'oiseaux estimé à un millier dans le département de février à avril, la quantité de poissons prélevés ou blessés peut être évaluée à 50 tonnes soit un préjudice de l'ordre de 350 000 euros pour la filière piscicole d'eau douce. Cette situation conduit à l'abandon de l'exploitation de nombreux plans d'eau, avec les conséquences négatives que cela entraîne sur la fréquentation touristique, la pêche étant un des principaux atouts du territoire. Au-delà de ces pertes de ressource halieutique considérables, c'est toute la biodiversité aquatique qui est menacée du fait de la disparition progressive d'autres espèces (anguille, saumon, brochet, …) dont certaines sont elles-mêmes protégées. C'est pourquoi, elle lui demande si elle envisage, dans le cadre des dérogations autorisées pour la régulation, d'allonger la période où le tir est autorisé (de mars à fin avril) et d'augmenter les quotas, sachant toutefois que ces mesures ne seront pas suffisamment efficaces et qu'il est indispensable qu'une action soit conduite au niveau européen (traitement des œufs, destruction des nids…).

    Transmise au Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie

    Réponse du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie publiée dans le JO Sénat du 15/05/2014 - page 1131

    Le cormoran est protégé au titre du régime général de protection de toutes les espèces d'oiseaux visées à l'article 1er de la directive 79/409 relative à la conservation des oiseaux sauvages. Conformément au code de l'environnement, il est toutefois possible de déroger à l'interdiction de destruction des spécimens, pour prévenir des dommages importants aux piscicultures ou aux espèces de poissons protégées. Ces dérogations, dont le cadre général est fixé par un arrêté du 26 novembre 2010, peuvent être accordées par les préfets des départements dans lesquels ont été constatés des dégâts sur les piscicultures ou les eaux libres.

    S'agissant plus particulièrement du département de la Creuse, après analyse des données à disposition des services de l'État et avis du Conseil national de la protection de la nature, il a été décidé d'attribuer à ce département un quota de tirs de 490 oiseaux. Il a été tenu compte des demandes exprimées localement, dans la limite et le respect des équilibres à préserver à l'échelle nationale : cette attribution est ainsi en augmentation par rapport à la période 2012-2013, pour laquelle un quota de 470 cormorans avait été attribué au département de la Creuse. Les quotas départementaux dans les limites desquelles des dérogations peuvent être octroyées sont fixés par arrêté ministériel. L'arrêté relatif à la période 2013-2014, daté du 16 août 2013, a fait l'objet d'une publication au Journal officiel du 22 août 2013. Ce calendrier a pu permettre une mise en œuvre efficace et réactive des campagnes de prélèvement. Ce cadre national prévoit d'ailleurs des modalités d'intervention allant dans le sens des requêtes exprimées dans la question : pour limiter la sédentarisation des cormorans à proximité des piscicultures, il est possible de faciliter l'intervention sur les sites de reproduction, en complément des tirs autorisés pour l'élimination des adultes. Dans les zones où la contribution de la pisciculture extensive à l'entretien des milieux est reconnue, un allongement de la période de tir pour l'élimination des cormorans adultes est également autorisé, afin de limiter l'installation des nicheurs. Enfin, il est également possible d'autoriser par arrêté motivé des opérations de destruction de nids et d'œufs de cormorans à proximité des piscicultures, après consultation locale des partenaires concernés. La ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie partage le constat de la pertinence et de l'importance d'une action à conduire au niveau européen. La France continuera à affirmer lors des discussions techniques organisées par la Commission européenne la nécessité d'une action coordonnée : aucune intervention sur les cormorans n'est en effet mise en œuvre à ce jour dans les États membres abritant d'importantes zones de nidification.

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    Le 5 Novembre 2014

    Joli coup de filet à l'étang du Blizon


    Les carpes représentent le plus gros volume de la pêche. - Les carpes représentent le plus gros volume de la pêche. Les carpes représentent le plus gros volume de la pêche.

    Plusieurs dizaines de personnes ont participé à la fameuse pêche au filet à l’étang du Blizon. Dans la grande tradition brennoise.

    La saison de la pêche des étangs est maintenant lancée en Brenne. A tour de rôle, les plans d'eau se vident, pendant que d'autres se remplissent. Situé au plus bas du canal des cinq bondes, l'étang du Blizon est parmi les plus beaux et plus grands de La Brenne, avec ses 94 hectares d'eau. Un mois a été nécessaire pour le vider, dans les meilleures conditions, afin d'effectuer cette « récolte » de poissons à l'ancienne.

    La pisciculture représente une source économique non négligeable pour la Brenne. Le Blizon, lui, affiche une production annuelle d'environ trente tonnes de poissons. « Carpes, brochets et gardons sont destinés au rempoissonnement des petits étangs. D'autres alimenteront le marché des pêcheurs à la ligne. Les carpes sont stockées dans des bassins, pour fournir tout au long de l'année l'entreprise locale de transformation Fish Brenne. Le reste sera vendu à notre prestataire, la Pisciculture Couturier », souligne le propriétaire des lieux. « Nous exportons de moins en moins à l'étranger. Les pisciculteurs des pays de l'Est – de plus en plus compétitifs – inondent le marché allemand depuis plusieurs années », constate le pisciculteur, Jean-Pierre Darrault.


    à suivre

    Prochaines pêches

    > Lundi 10 novembre. Étang Piégu (Mézières-en-Brenne).
    > Jeudi 13 novembre. Étang de Gabriau (Lingé).
    > Vendredi 21 novembre. Étang Bénisme (Rosnay).
    > Lundi 1er  décembre. Étang du Coudreau (Rosnay).
    > Vendredi 5 décembre. Étang Barineau (Rosnay).
    > Samedi 13 décembre. Étang Pifaudière (Rosnay).
    > Lundi 15 décembre. Étang de la Gabrière (Lingé), avec vente de poissons.
    Les dates indiquées peuvent changer en fonction du temps ou des besoins du propriétaire.

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    Dombes : Des étangs, des hommes et un savoir-faire ancestral



    Une image traditionnelle de la pêche en Dombes, le pêcheur muni d’un arpic « fait guerre »...

    Source : JSL

    La tradition piscicole de la Dombes, pays du département de l’Ain, perdure depuis plus de 1 000 ans en respectant le milieu naturel et la biodiversité de l’environnement. Le poisson de la Dombes est l’emblème d’un territoire. L Association de Promotion du Poisson des Étangs de la Dombes, (APPED) a pour but de faire perdurer cet emblème. Elle a créé la marque Poissons de Dombes afin de valoriser ce produit noble et la filière dans son ensemble, les propriétaires d’étangs, les exploitants, les collecteurs, les transformateurs, les distributeurs et les restaurants.

    « La marque possède un cahier des charges qui reprend les engagements de tous les acteurs de la filière et garantit ainsi la qualité des poissons de Dombes », explique-t-on à l’Association.

    « Garantir une traçabilité de l’étang à l’assiette. De l’écloseur au transformateur en passant par le pisciculteur et le collecteur, le poisson est « tracé » afin de garantir sa provenance et le respect du cahier des charges. »

    « Assurer une production de qualité tout en préservant l’environnement. Les exploitants d’étangs alternent 3 à 4 années d’eau, l’« évolage », et une année d’« assec » où l’étang est maintenu sans eau afin de régénérer les sols, assurer l’entretien des berges et de l’ensemble des ouvrages de l’étang. Les poissons sont produits dans les étangs de manière extensive et ont une alimentation naturelle à base de zooplancton principalement. »

    « Assurer la pérennité de la filière piscicole. Dans le respect de la réglementation, la filière fait perdurer la tradition piscicole tout en se professionnalisant et en assurant la notoriété de la marque « Poissons de Dombes ».

    L’APPED a lancé le projet de l’étang à l’assiette qui a pour objectif « de mieux faire connaître et révéler le Poisson de Dombes. L’ensemble des acteurs se mobilise pour faire connaître la filière piscicole de l’étang à l’assiette. »

    Le public a été dernièrement sensibilisé à l’histoire des étangs à leur fonctionnement et à leurs trésors culinaires.

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    Indre : La pêche des étangs de Brenne

    Les brochets, carpes et gardons sont au rendez-vous.

    Source : La Nouvelle République

    Mézières-en-Brenne. La pêche du plan d’eau de Bellebouche se poursuit aujourd’hui. Sitôt sortis des filets, les carpes, brochets et gardons sont vendus au public sur la chaussée.

    La pêche des grands étangs de Brenne a débuté ce week-end à Bellebouche. Cette tradition annuelle, réalisée par le pisciculteur local, Alexis Boely, emploie une vingtaine de personnes sur deux jours, après la vidange du plan d'eau de cent hectares, amorcée début octobre.

    L'été indien qui accompagne cet automne complique l'opération. « C'est un peu délicat, explique le coordinateur de l'opération. Le poisson se fatigue beaucoup plus vite et la pêche se termine plus tôt. On préférerait avoir dix degrés de moins ! » Les pêches effectuées dans des étangs de moindre importance ont néanmoins été satisfaisantes et la tendance se vérifie à Bellebouche. Les brochets, les gardons, les carpes sont au rendez-vous.
    Leur vente, sur la chaussée, toujours très prisée, contribue au folklore d'une manifestation qui permet également de déguster des frites de carpe accompagnées d'une boisson chaude sur le stand de l'association La bonté du Père Noël.

    Début de la pêche à 7 h 30. Vente sur la chaussée à partir de 8 h 30.

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    Dans les mailles du filet !



    D’ABORD une lumière hésitante qui peine à transpercer la brume. Puis les rayons du soleil qui finissent par craquer le ciel pour venir s’exploser sur l’étang de Lachaussée. On ne distingue encore que des moitiés de silhouettes qui avancent l’une à côté de l’autre ; on croirait voir arriver les sept mercenaires cheminant de village en village. Romain, les deux Fabrice, Laurent, Elliot, Julien et Paul, progressent doucement mais sûrement vers le rivage. Les pieds sont englués dans la vase, toutes les forces sont requises pour s’en extraire et faire avancer le filet qu’ils tirent.

    Source : Est Républicain

    Sur la berge, on assiste au spectacle dont la lenteur poétique est proportionnelle à l’exaltation enfantine que créé l’attente. Voir apparaître, les « monstres » lacustres de Lachaussée, de surcroît de cette façon traditionnelle, est un moment rare qui se savoure. Ca y est ! Le filet est dans l’écluse, celle qui sépare l’étang de la pêcherie où seront vendus les poissons. Ca bulle en surface et grouille sous l’eau mais c’est la pause… repas, dieu sait que les forçats de Lachaussée l’ont bien mérité. « On pêche environ 1,5 tonne de poisson à chaque sortie », indique Paul Boyer, fromager de profession qui pose, depuis cinq ans, des congés pour faire partie de l’équipe des pêcheurs. Lequel fait remarquer que « depuis le début de cette nouvelle campagne, les filets sont surtout remplis par de la friture ; les gros poissons sont encore dans les profondeurs, cette année l’eau étant encore trop haute » et d’ajouter « mais ils devraient faire leur apparition dans les prochaines pêches ».

    « La Big Mama »

    La Fête du Poisson cessera cette année, le dimanche 16 novembre, le temps donc, de voir, peut-être, apparaître dans les filets, « la Big Mama », une carpe de 34 kilos, sortie des flots, en 2012. Le cyprinidé avait été remis à l’eau à l’instar de tous les gros poissons pêchés : « On les sort, on les pèse puis ils vont dans le petit étang qui voisine avec la pêcherie, après quoi nous les ressortons en mars où nous les pesons à nouveau, puis nous les remettons dans le grand étang », explique Paul Boyer.

    Hier, point de « Big mama », ni de « très grosses prises », un filet toutefois bien garni, qui a permis à Franck, pêcheur de brochet, de « faire le plein » de vifs vendus 1 euro les quatre.

    Avec ses herbes folles et hautes, sa faune et sa flore, la Fête du Poisson à l’étang de Lachaussée donne, indubitablement, à voir, un coin de Camargue en plein cœur de la Lorraine et dès qu’on lui tourne le dos, par l’apparition de la pêcherie, des cirées jaunes et des hommes en waders (salopettes imperméables), il convoque l’imagerie d’un petit port de pêche de Bretagne. Là est aussi la force de cet endroit et de cette Fête qui fait rimer économie avec écologie.

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    Dordogne : 9 tonnes de poissons pêchées à Rouffiac



    9 tonnes de poissons pêchées à Rouffiac Techniciens et bénévoles se sont affairés pendant une semaine pour pêcher dans le plus grand plan d’eau de Dordogne.

    Source : Sud Ouest par Pierre Thibaud

    La pêche de l'étang de Rouffiac s'est terminée vendredi dernier (lire « Sud Ouest » de mardi). Le pêcheur professionnel de Creysse, Frédéric Delmarès, qui officie sur les différents plans d'eau appartenant au Conseil général, avait rassemblé autour de lui une équipe d'une quinzaine de personnes, secondées par plus de 20 bénévoles des associations agréées pour la pêche et la protection des milieux aquatiques (AAPPMA) du secteur. Le président de la fédération départementale de pêche, Jean-Marie Rampnoux, présent sur le site, ainsi que le directeur Jean-Christophe Bout, se sont également beaucoup investis, tout comme les services concernés du Conseil général, propriétaire de l'étang de Rouffiac.

    Dans le cadre de la préparation à cette pêche, des travaux d'aménagement, tel un important bassin de décantation en aval de l'étang, ont été réalisés. Rouffiac n'avait pas été vidé et pêché depuis sept ans. Il semble que ce laps de temps soit celui retenu à l'avenir pour une gestion pérenne du site.


    Des chats envahissants

    Vendredi dernier, Frédéric Delmarès a fait le bilan global de cette pêche : « Nous avons pêché entre 9 et 10 tonnes de poissons, soit à peu près la même quantité qu'en 2007. Il s'agit globalement de la même architecture piscicole en termes d'espèces. Le gros morceau revient aux poissons blancs, en particulier aux gardons de belle taille. Nous en avons pris 5 tonnes. Bien sûr, il y a aussi un nombre important de brèmes et des fameux “chats” qui envahissent. Le poison chat, c'est le chiendent de nos étangs ! Ils sont cependant en diminution de plusieurs tonnes à Rouffiac par rapport à 2007. Nous avons saisi plus de 700 kg de sandres, 150 kg de brochets et autant de black-bass. De notre point de vue, c'est une belle pêche, réalisée dans d'excellentes conditions. »

    Les poissons péchés ne seront pas vendus, mais remis dans des étangs à eau libre (sans grilles de rétention) du Département. D'autres seront déversés à Rouffiac une fois la remise en eau effectuée. En attendant, le plus grand lac de Dordogne offre la vision singulière. Celle d'une immense cuvette brunâtre ponctuée des taches blanches des cygnes et canards sauvages qui s'ébattent sur les filets d'eau retrouvés du Coulon et du Blame, ruisseaux qui alimentaient jadis deux forges ancestrales sur le site même de Rouffiac.

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    Le 31 Janvier 2015

    Sortie de la revue Étangs


    L’équipe d’Aquafilia est fière de vous annoncer le lancement de sa nouvelle revue, Étangs !

    Étangs, c’est :
    • seize pages d’articles de fond et de fiches techniques dédiés à la gestion de votre étang, de son entretien à sa valorisation ;
    • des contenus rédigés par des professionnels de la filière.

    Vous y trouverez 11 thématiques qui sauront vous intéresser : Écosystème, Espèce, Nuisible/Pathologie, Ouvrage, Gestion piscicole, Matériel/Produit, Législation, Diversification, Parcours de pêche, Marché et

    Profitez  de l’occasion et envoyez-nous les vôtres ! Elles paraîtront avec le numéro 1 d’Étangs. Sortie prévue, mi-mars.

    Pour plus d'informations : Aquafilia

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    L'aquaculture, une "schizophrénie française"

    http://www.cipa-pro.fr/web/index.php


    La schizophrénie est un trouble mental sévère et chronique appartenant à la classe des troubles psychotiques. Ce trouble apparaît généralement au début de l'âge adulte et affecte environ 1% de la population. Comme les autres psychoses, la schizophrénie se manifeste par une perte de contact avec la réalité et une anosognosie, c'est-à-dire que la personne qui en souffre n'a pas conscience de sa maladie (à tout le moins pendant les périodes aiguës). Cette particularité rend difficile l'acceptation du diagnostic par la personne schizophrène et son respect du traitement. (Source : Wikipedia)

    L'aquaculture, une "schizophrénie française"

    Mal vue, empêtrée dans la bureaucratie, et pourtant souvent high-tech, l'aquaculture reste confidentielle en France, alors que la deuxième puissance maritime mondiale importe la majorité de sa consommation de produits de la mer.

    Source : Courrier Picard / AFP

    "Il y a une vraie schizophrénie française: la consommation de poisson a augmenté de 50% en dix ans, mais nous ne sommes autosuffisants que pour 20%. Il n'y a pas les politiques pour qu'on puisse produire", tempête Jean-Sébastien Bruant. Ce pisciculteur de l'île d'Oléron en sait quelque chose: 40 millions d'alevins de daurades éclosent chaque année dans sa ferme. Ils seront exportés à 90% vers le bassin méditerranéen. Nés grâce à des technologies de pointe, ces poissons grossissent ensuite en Grèce, Turquie ou Espagne. Qui les revendent à la France une fois arrivés à maturité.

    Qu'est-ce que la pisciculture ?



    CIPA

    Savez-vous ce qu'est la pisciculture ? C'est tout simplement l'élévage de poissons. Grâce à cette vidéo, découvrez de manière simple et ludique la filière piscicole en France, les étapes de l'élevage des poissons, le métier de pisciculteur mais aussi les différentes espèces de poissons que vous pouvez retrouver sur les étals de votre poissonnier ou en grande surface. Vous verrez quelle est la recette d'un poisson aux bienfaits nutritionnels et gustatifs assurés, il y en a pour tous les goûts ! Et si vous voulez en savoir plus sur la filière, optez pour l'aqua-tourisme !


    D'où un déficit commercial énorme pour le secteur des produits aquatiques: 3,6 milliards d'euros en 2013. La France importe 80% de sa consommation de produits marins issus de l'élevage. Il pourrait difficilement en être autrement: aucun élevage de poissons marins n'a vu le jour en France depuis 15 ans, selon l'INRA. Ceux qui existent couvrent seulement 15 hectares du territoire métropolitain, dont cinq en mer. Les poissons d'eau douce ne sont pas mieux lotis. La production de truites a diminué de près de moitié en quinze ans, selon le Comité interprofessionnel des produits de l'aquaculture (CIPA).

    Pourtant, l'aquaculture explose au niveau mondial. La production a doublé entre 2000 et 2012, atteignant 90 millions de tonnes. Pour la première fois en 2014, le poisson vendu sur le marché mondial est venu en majorité de l'aquaculture et non de la pêche, selon la FAO (l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation). L'Asie, Chine en tête, produit 90% des produits marins d'élevage, contre 2% pour l'UE.

    - Concurrence avec le tourisme -

    Mais la concurrence du poisson chinois bon marché n'est pas la seule explication du retard de la France. La géographie de l'Hexagone ne facilite pas l'installation d'élevages de poissons marins, avec une côte Atlantique sujette aux tempêtes et des fonds peu profonds. En Bretagne et en Manche, les eaux sont trop froides l'hiver pour élever des bars et des daurades, explique Olivier Poline, responsable aquaculture de la plateforme d'innovation Nouvelles Vagues, à Boulogne-sur-Mer. La Méditerranée est plus propice mais "il y a des problèmes d'accès aux terrains, car on préfère privilégier le tourisme", ajoute-t-il. Ainsi la Corse n'élève que 1.500 tonnes de bars et daurades par an, alors qu'elle a le potentiel pour 10.000, regrette le spécialiste.

    Découverte de la ferme aquacole du golfe d'Ajaccio



    Pavillon France : Cap sur la pêche française (émission 38)

    Surtout, les entreprises doivent faire face à moultes "réglementations sanitaires et environnementales, alors que ce sont souvent de petites exploitations avec une capacité d'investissement limitée", déplore Marine Levadoux du CIPA. "Pour créer un nouveau site en France, c'est l'aventure", résume Marc Lamothe, le président du même syndicat. Le gouvernement le reconnaît aussi : "la situation n'est pas normale et le dispositif auquel nous sommes parvenus est trop complexe", soulignait en novembre Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat à la pêche, devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

    "La pisciculture fait les frais de sa petite taille. La réglementation est faite sans tenir compte des éleveurs", estime Marc Vandeputte, chercheur à l'INRA. Les investisseurs restent frileux. La pisciculture, à la merci de la moindre épidémie dans un élevage, est "une activité avec un retour sur investissement assez lent", souligne Thierry Missonnier, directeur du pôle de compétitivité Aquimer, à Boulogne-sur-Mer.

    - Maternité aquatique -

    Localement, des craintes de pollution par les rejets d'élevage sont souvent invoquées pour refuser de nouveaux sites. "On part d'une très petite production, donc le moindre accroissement est suspecté de causer des dommages irréversibles. C'est un peu exagéré", selon M. Vandeputte. Un avis partagé par le président de France Nature Environnement, Denez L'hostis, pour qui l'aquaculture "n'est pas à éliminer d'un revers de manche". Les élevages de poissons marins sont soumis à des études d'impact très poussées pour qu'il y ait assez de courant et de profondeur pour disperser leurs déjections. A l'heure actuelle, tous les sites existants respectent ces critères et n'ont "pas beaucoup de densité de poisson", assure M. Poline.

    Manual de la acuicultura europea de peces del programa Fishfarm Europe



    Sources : Acuicultura Marine et Plateforme européenne Fishfarm

    Malgré ces difficultés, le point fort de la France reste la technologie.

    La ferme marine du Douhet, sur l'île d'Oléron en est un exemple éclatant. Construite sur un ancien élevage ostréicole, l'entreprise est aujourd'hui l'une des plus grandes écloseries d'Europe. Cette maternité aquatique "fait naître les bébés poissons mais aussi leurs biberons", du zooplancton nourri par des algues cultivées dans des laboratoires aseptisés, surveillées comme le lait sur le feu par des employés ultra-spécialisés, explique Jean-Sébastien Bruant. Quinze ans de prévention sanitaire minutieuse ont fait chuter drastiquement le taux de mortalité des alevins, sans utiliser d'antibiotiques. Un enjeu financier important: les microscopiques daurades, très vulnérables aux germes, sont facturées à la pièce. Pour les protéger, l'eau de mer pompée pour faire fonctionner le site est pasteurisée, filtrée et soumise aux rayons ultra-violets. Le tout fonctionne en circuit fermé, sur la terre ferme, un système qui recueille de plus en plus de suffrages. "On recycle l'eau, que l'on peut refroidir ou réchauffer. On peut aussi récupérer les rejets et les boues pour les transformer en engrais pour l'agriculture", explique Olivier Poline.

    Meralliance, le plus gros producteur de saumon fumé français, espère commencer à produire des saumons dans un élevage de ce type début 2017, près du port breton du Guilvinec. Près de Dunkerque, le plus gros élevage français de bars et daurades, Aquanord, fonctionne grâce à l'eau chaude rejetée par la centrale nucléaire de Gravelines. Les circuits d'eau, très surveillés, évitent la partie radioactive de l'installation.

    - Haut de gamme -

    L'avenir pourrait aussi prendre la forme de plateformes off-shore, à une centaine de kilomètres des côtes, qui élèveraient en symbiose poissons, algues et coquillages. Le secteur travaille aussi à améliorer la nourriture des élevages. Actuellement composée de farines à base de poissons sauvages, elle menace la survie des stocks en mer. "Nous travaillons sur de nouvelles matières premières: protéines et huiles à base d'algues ou farines d'insectes riches en protéines", explique Olivier Poline. L'INRA (Institut national de la recherche agronomique) essaie d'adapter la génétique des poissons à ces nouveaux aliments. "La recherche est performante mais c'est difficile de passer le cap au niveau économique", résume Thierry Missonnier, qui "compte bien mobiliser" les fonds alloués à la France par Bruxelles dans le cadre de la nouvelle Politique commune des pêches.

    Un "plan stratégique" national est en préparation. Il table notamment sur la qualité des produits . "On ne pourra jamais avoir une production de masse et concurrencer les Chinois. Il faut aller vers le haut de gamme", préconise M. Missonnier.

    Reste à convaincre les consommateurs que les poissons d'élevages sont aussi goûteux que leurs congénères sauvages. C'est la "différence entre un faisan et un poulet de Bresse", assure M. Bruant. A Oléron, il n'hésite pas à faire goûter ses daurades à des chefs.

    Heureux comme un poisson dans l'eau



    Source : Arte - Jeudi 29 janvier à 14h05 (42 min)

    Surpêche, pollution des mers, conditions d'élevage scandaleuses : s'il semble inévitable d'interroger nos habitudes de consommation, faut-il renoncer à manger du poisson ?

    Documentaire de Frank Diederichs (Allemagne 2013, 42 mn).

    L’aquaculture : aubaine ou catastrophe écologique ?

    Face à l’appauvrissement de la biodiversité marine, pourquoi ne pas simplement faire de l’élevage de poisson ? La plupart des saumons commercialisés en Allemagne proviennent de l’aquaculture. Or cette pratique présente de gros inconvénients : les éleveurs ont presque toujours recours aux médicaments et les eaux sont polluées par les déchets organiques (aliments et excréments des poissons). Malgré tout, certains experts sont persuadés que les fermes aquacoles seraient non seulement un moyen de protéger les océans, mais également de nourrir la population mondiale en constante augmentation.

    Source : Arte - Théma "Surpêche"

    Une source de protéines

    Dans l’alimentation humaine, le poisson est d’ores et déjà la première source de protéines au monde, devant les viandes de volaille et de porc. Il permet déjà à près de 17 % des êtres humains de couvrir l’essentiel de leurs besoins en protéines : dans 10 à 15 ans, la demande aura plus que doublé. « Sans élevages de poissons, impossible de répondre aux besoins protéiniques d’une population en pleine croissance », affirme Ulfert Focken, expert en élevage et alimentation aquacoles au Thünen-Institut d’Ahrensburg en Allemagne. L’aquaculture est en effet bien plus avantageuse que l’élevage porcin ou bovin, car les poissons et autres organismes marins s’alimentent moins que les animaux terrestres.

    Pour produire un kilo de viande de bœuf par exemple, il faut 15 fois plus de nourriture que pour produire un kilo de carpe. Les poissons consomment en effet moins d’énergie que les animaux terrestres, et ce pour deux raisons. D’une part, ce sont des animaux à sang froid : leur température interne suit à peu près celle de leur environnement. Ils n’ont donc pas besoin de la réguler comme les mammifères ou les oiseaux. D’autre part, se mouvoir en milieu aquatique leur demande peu d’efforts.

    Un poisson sur deux provient de l’élevage

    D’après l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la moitié des poissons qui arrivent jusque dans nos assiettes de nos jours ne sont pas des poissons sauvages (données 2010). Cependant, l’importance de l’aquaculture diffère d’un pays à l’autre. En Europe centrale, comme en Allemagne, les poissons sauvages sont les plus prisés. En revanche, en Chine, la culture aquacole est une tradition millénaire qui remonte aux débuts de la domestication des carpes. Jusqu’à présent, la Chine est sans conteste le premier pays dans cette filière, fournissant près des deux tiers de l’ensemble de la production mondiale de poisson d’élevage.

    Une pratique de plus en plus critiquée par les écologistes

    À mesure que l’aquaculture se développe, elle suscite de plus en plus de critiques de la part des écologistes, car elle a aggravé le problème de la surpêche au lieu de le résoudre. En effet, la plupart des espèces d’élevage étant carnivores, elles se nourrissent d’autres espèces qui sont pêchées dans leur milieu naturel. L’élevage de thon en aquaculture est le plus catastrophique, car contrairement au saumon, cette espèce ne peut se reproduire en captivité. Les éleveurs capturent donc de jeunes thons sauvages et les nourrissent de poissons coûteux pêchés en mer. Enfermés dans des cages, les thons n’ont pas la moindre possibilité de se reproduire.

    Le bilan est bien plus positif chez d’autres espèces carnivores. « Le saumon d’élevage a aussi besoin de poisson dans son alimentation pour pouvoir grandir, mais la quantité a pu être réduite, au point qu’il est aujourd’hui possible de produire 1 kg de saumon avec 1,2 kg de poisson », indique Michael Ebeling, économiste spécialisé dans l’aquaculture, Institut Thünen de Hambourg. Dans les fermes aquacoles, les poissons reçoivent plus d’aliments d’origines végétales et leurs besoins en apport énergétique sont moins importants qu’à l’état sauvage, car leurs efforts sont réduits. En revanche, les saumons en liberté se nourrissent d’une grande variété de poissons.

    « Dans ce contexte, il serait judicieux de réduire l’aquaculture des espèces carnivores et de se concentrer sur les poissons qui se nourrissent essentiellement de plantes, comme les carpes », suggère Michael Ebeling. Mais les Européens, et parmi eux beaucoup d’Allemands, apprécient justement la chair des poissons marins carnivores, ce qui fait croître la demande sur ce marché peu écologique. Par ailleurs, la question de la provenance des aliments se pose aussi dans le cas des espèces herbivores. Michael Ebeling explique : « Si la production aquacole requiert d’augmenter la culture de soja, qui elle-même conduit à la déforestation, alors les conséquences pour l’environnement sont aussi destructrices que la pêche de poissons sauvages destinés à l’aquaculture ». 

    L’élevage intensif et ses conséquences

    L’aquaculture présente un autre inconvénient : l’élevage intensif, dont les conséquences sont les mêmes qu’il s’agisse d’animaux marins ou terrestres. Les poissons d’élevage, vivant nombreux dans un espace réduit, sont plus exposés aux maladies que leurs congénères sauvages. En 2011, au Mozambique, la quasi-totalité de la production de crevettes a été détruite par un virus. En 2012, les fermes aquacoles situées sur les côtes de Madagascar ont à leur tour été contaminées. Pour éviter ce genre de scénario, les éleveurs d’Asie du Sud-Est donnent aux poissons des antibiotiques ou d’autres médicaments. Or ces antibiotiques ne font déjà plus effet, car les agents pathogènes sont devenus résistants. De plus, lorsque l’élevage se fait dans des cages placées directement en mer, les poissons sauvages peuvent également être contaminés.

    Par ailleurs, les excréments des poissons, riches en nutriments, sont responsables de l’eutrophisation des eaux, que l’élevage soit en mer ou en eau douce. Dans les mangroves d’Asie du Sud-Est, les écosystèmes des cours d’eau ont ainsi été asphyxiés. À cela s’ajoute la déforestation de grande ampleur qui a été nécessaire pour faire de la place aux fermes. D’après les données de la FAO, 3,6 millions d’hectares auraient été déboisés depuis 1980 en faveur de l’aquaculture.

    L'aquaculture durable, c'est possible

    Entre temps, certains pays ont déjà montré qu'une autre voie était possible. Ainsi, en Norvège, les méthodes de production de saumon d'élevage ont été optimisées. Notamment, des vaccins ont permis aux éleveurs de renoncer presque entièrement à l'utilisation d'antibiotiques. De plus, les poissons nourris grâce à d’autres méthodes rejettent moins d'excréments.

    En mettant en pratique les bonnes idées, il est également possible de préserver les milieux aquatiques : « au lieu de laisser les nutriments des fermes aquacoles se mêler aux eaux non polluées, on peut les utiliser intelligemment », déclare Werner Kloas de l'Institut Leibniz dédié à l’écologie aquatique et de pêche côtière, chef du projet « Tomatenfisch » (littéralement, « poissons-tomates »). Ainsi que son nom le laisse deviner, le but de ce projet est de coupler l'élevage de poisson à la culture de légumes. Werner Kloas explique : « l'eau est utilisée deux fois. Une première fois dans les bassins d'élevage, puis une deuxième fois pour l'irrigation et la fertilisation des plants de légumes, comme les tomates ». Sur les parois des serres où poussent les tomates, l’eau se condense. Elle est récupérée et réutilisée dans les bassins à poissons. Le chef de projet ajoute : « en comparaison avec des écosystèmes semblables, le nôtre gaspille beaucoup moins d’eau ». Ainsi, 220 litres d’eau suffisent à produire 1 kg de poisson et 1,6 kg de tomates. Dans les écosystèmes traditionnels, il faut 600 à 1000 litres d’eau pour 1 kg de poisson et environ 1000 litres pour 1,6 kg de tomates. Les « poissons-tomates » ont déjà éveillé l’intérêt des industriels. D’après Werner Kloas, les premiers écosystèmes devraient être opérationnels d’ici un an.

    Les choses bougent du côté des industriels, mais aussi du côté des consommateurs. « Les clients font beaucoup plus attention et achètent du poisson d’origine contrôlée », affirme Michael Ebeling. Garantissant un poisson élevé dans le respect de l’environnement, les labels « Bioland » et « Naturland » ont été créés il y a quelques années déjà pour guider les consommateurs en Allemagne. En outre, le label européen « Aquaculture Stewardship Council » (ASC) a été mis en place en 2012, certifiant une aquaculture durable. Les producteurs et distributeurs qui souhaitent acquérir ce label doivent non seulement respecter la protection des espèces, de l’environnement et de l’eau lors de l’élevage, mais également des normes sociales strictes.

    Inka Reichert, le 6 septembre 2013

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