Auchan, plutôt requin que poisson "made in France"...

Auchan se préoccupe plus de la protection des requins que de la survie des pêcheurs français... Question d'image...

Les Grandes Enseignes participent depuis 2012 au financement de l'organisation interprofessionnelle "France Filière Pêche", créée dans le but de promouvoir les produits de mer de nos côtes. Cependant, les grands distributeurs français montrent peu d'intérêt pour le poisson "made in France". Auchan se soucie plus de la sauvegarde des requins que de la survie des pêcheurs français... Une question d'image !!!

Mais, il n'y a pas que les Grandes et moyennes surfaces qui se détournent du poisson capturé par les pêcheurs français : Les cantines scolaires...

« Pavillon France », une marque discrète

Un an après son lancement, la marque collective des poissons pêchés par la flottille nationale peine à se faire connaître.

Pas facile de se faire une place sur les étals. Créé en septembre 2012, par France Filière pêche pour aider le consommateur à bien repérer les produits de la mer capturés par les bateaux français, « Pavillon France » reste discret dans les rayons poissonneries.

« C'est vrai que nous avons encore des progrès à faire, » convient Emmanuelle Sauvion, déléguée générale de FFP. Les Grandes et moyennes surfaces ne font pas démonstration d'un enthousiasme débordant pour promouvoir la marque collective française. Trop de poissons d'importation à vendre ? Pourtant, cette opération se fait sur la base d'une démarche volontaire d'adhésion des professionnels de la filière, du mareyeur au distributeur, en passant par le grossiste.... (1)

Requins. Au-delà du malentendu (2)

Les océans abritent des ressources alimentaires très importantes pour des millions de personnes dans le monde. Une grande part des stocks halieutiques est surexploitée, et les requins ne dérogent pas à ce phénomène : plusieurs espèces capturées pour la consommation, ou accidentellement, subissent les conséquences de la surpêche. Pourtant, une gestion responsable peut permettre une exploitation durable de ces ressources.

Le Marine Stewardship Council mène un programme de labellisation et de certification pour transformer le marché des produits de la mer et promouvoir des pratiques de pêche durables, y compris pour les requins. Sensibilisés à ces enjeux, les consommateurs sont aujourd’hui à la recherche de produits de la mer durables. Auchan s’associe à cette démarche : en 2009, les hypermarchés des 12 pays du groupe Auchan, dont la Chine et Taïwan, ont décidé d’arrêter la commercialisation de toutes les espèces de requins menacées. Le groupe Auchan est la première enseigne internationale de grande distribution à prendre cette mesure qui répond à une situation extrêmement inquiétante pour la survie de ces poissons emblématiques.

« Maison des Océans » Institut océanographique de Paris / Colloques & conférences / 9 octobre 2013 /

Les intervenants



Édouard Le Bart est le responsable en France du Marine Stewardship Council (MSC), un label international délivré aux pêcheries durables et aux produits qui en sont issus. Une fois sa formation d’ingénieur agronome spécialisé en halieutique en poche, il a travaillé plusieurs années dans l’industrie de la transformation des produits de la mer, avant de retourner vers une activité plus en lien avec l’exploitation durable des ressources marines, d’abord en tant qu’auditeur et consultant spécialisé pour Bureau Veritas avant de rejoindre le MSC en 2008. En travaillant avec toutes les parties prenantes de la filière, des pêcheurs jusqu’aux distributeurs, le MSC a pour objectif d’inciter à une meilleure gestion des ressources halieutiques et des écosystèmes associés, tout en préservant une activité de pêche essentielle pour les générations futures.

Jacques Le Cardinal est responsable des produits de la mer de la centrale d’achats Auchan. Après des études universitaires en biochimie, Jacques Le Cardinal a rejoint l’enseigne Auchan en 1983. Il est responsable des produits de la mer de la centrale d’achats Auchan depuis 1994. (3)

Boulogne « premier port de pêche » n’est plus… un port de pêche !

Dans son fief de la Région Nord-Pas-de-Calais, le groupe Auchan est à proximité du premier port de pêche de l’hexagone, Boulogne... qui est devenu la plus grande plateforme d’importation de produits de la mer en Europe comme l’a contesté Emma Souloy en reportage pour la revue Fakir...

Boulogne, « premier port de pêche en France » : c’est là-bas que le rédac’chef m’a envoyée. J’ai rencontré des marins, des chercheurs, et même Greenpeace. Tout ça pour découvrir quoi ? Que le « premier port de pêche » n’est plus… un port de pêche !  Lire l'intégralité du reportage (excellent !) : La pêche, dans les filets du libre-échange (1/2)

Philippe Favrelière (actualisé le 7 octobre 2013) 

(1) Ouest France :  Pêche : « Pavillon France », une marque discrète
(2) Les mercredis de l'Institut Océanographique "Maison des Océans" : Requins : Au-delà du malentendu
Autres articles :

Pour aller plus loin....

Le 12 octobre 2013

Aux USA, les jours du MSC sont désormais comptés....

Aux USA, la nouvelle « Loi sur la certification et l’étiquetage responsables des produits de la mer » pourrait limiter l'utilisation des labels privés comme MSC... 

Pour la première fois, une loi pourrait limiter l’utilisation de la certification MSC

Source : Agritrade / Cta

Une nouvelle loi vient juste d’être proposée par un législateur américain pour limiter l’influence de la certification externe sur l’industrie des produits de la mer durables. La « Loi sur la certification et l’étiquetage responsables des produits de la mer » proposée interdirait les agences gouvernementales d’utiliser les systèmes de certification privés pour considérer ou étiqueter un produit de la mer national comme « durable » ; ou de faire référence à une norme de durabilité des produits de la mer développée par une organisation non-gouvernementale (ONG) tierce dans un règlement, une politique ou directive.

La promotrice de ce projet de loi a souligné qu’il s’agissait d’une « mauvaise politique » de laisser les certificateurs tiers, y compris les ONG, de décider quel produit de la mer peut être considéré comme durable. Elle a ajouté que le Marine Stewardship Council (MSC) et d’autres ONG « poursuivent des desseins politiques particuliers, manquent de transparence et utilisent leurs systèmes de certification pour influencer de manière inappropriée la gestion publique des pêcheries ».

L’introduction de cette loi intervient dans la foulée de la décision prise par l’un des plus grands distributeurs, Wal-Mart, d’acheter uniquement des produits de la mer portant la certification MSC ; et de l’engagement de la multinationale française Sodexo de ne plus acheter du saumon d’Alaska parce qu’il n’est plus certifié MSC – les pêcheurs de saumon d’Alaska ont donc en effet décidé que le système était trop coûteux, débouchant sur le non-renouvellement de leur collaboration avec MSC. Les organisations d’Alaska demandent maintenant au sénat américain de tenir Wal-Mart responsable de ce qu’ils qualifient de « politiques des produits de la mer anti-américaines ».

Cela est survenu car il y a quelques mois, l’UE – l’autre marché pour les produits de la mer certifiés MSC – a adopté la réforme de son Organisation commune de marché, qui encourage les institutions européennes à développer un « écolabel européen pour les produits de la mer ».

Pour plus d'explications : Agritrade / Cta

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