Fukushima. « Nous sommes réellement désolés... »


A droite, Hiroshi Kishi, président de la fédération nationale des coopératives de pêche, remet un cahier de doléances "explosif" à Naomi Hirose, patron de Tepco. C'est une bombe !!! (1) (Montage à partir d'une photo de l'agence Kyodo / GoogleEarth)

Naomi Hirose a dit aux pêcheurs japonais, qui lui reprochaient ses défaillances dans la gestion des eaux radioactives de Fukushima, qu'il était « désolé ».

« Nous sommes réellement désolés, nous allons prendre les dispositions maximum, » a répondu Naomi Hirose, président de Tepco, aux pêcheurs en colère... En colère contre cette centrale nucléaire de Fukushima Daïchi qui fuit de partout et qui déverse continuellement dans l’océan ses eaux contaminées en Césium, Tritium et autres éléments radioactifs. En colère de ne plus pouvoir reprendre la mer, 2 ans et demi après la catastrophe nucléaire, suite au tsunami du 11 mars 2011 qui avait déjà couté de nombreuses vies dans les communautés littorales et près de 12 milliards d’euros rien que dans la filière pêche ! Lire : Japon. Tsunami - Sanriku : Epicentre des catastrophes dans le monde en 2011

Les fuites d’eau radioactive dans la mer inquiètent les pêcheurs de la préfecture de Fukushima, qui n’ont pu reprendre leur activité que depuis juin 2012. Une reprise partielle et sous haute surveillance. Une quarantaine d’espèces halieutiques sont toujours interdites à la vente ; dépassant la norme alimentaire en césium radioactif fixée à 100 Bq/kg... Lire : Poissons de Fukushima radioactifs... Pour longtemps...


Dans le port d'Hisanohama, à près de 20 kilomètres au Sud de la centrale, les murs d’un marché aux poissons autrefois fleurissant qui vendait les prises de nombreuses espèces de poissons, restent à l’état de ruines. Les pêcheurs d’Hisanohama ne capturent plus de poisson pour le marché, mais pour des mesures de radioactivité. Privés de travail par la catastrophe, ils n’ont pas eu d’autre choix que de prendre le seul travail disponible : contrôler les taux de contamination chez les poissons au large des bâtiments des réacteurs nucléaires détruits. « Nous étions si fiers de nos poissons. Ils étaient appréciés dans tout le Japon et nous avions une vie décente » explique Shohei Yaoita, qui a survécu au tsunami en prenant la mer sur son bateau de pêche "True Prosperity". « Maintenant, la seule chose qui nous reste c’est l’échantillonnage » : Des douzaines de crabes, trois petits requins et un ensemble de poissons font un bruit sourd sur le "True Prosperity" alors que Yaoita remonte son dernier filet, une prise qui n’atterrira pas dans les assiettes mais dans un laboratoire pour effectuer des tests de radioactivité. (2)

Témoignage des pêcheurs de Fukushima


Reportage diffusé sur la Rtbf le 25 août 2013.... Cliquer Rtbf

De l’inquiétude à la colère...

Quand les pêcheurs ont appris début août que 300 tonnes d'eau hautement radioactive s’étaient échappées d’une cuve de stockage des eaux de refroidissement à Fukushima Daïchi, ils ont décidé de suspendre la pêche à partir du 1 septembre 2013. « Un des 300 réservoirs cylindriques d'eau hautement radioactive assemblés sur le site de la centrale nucléaire a laissé filer 300 tonnes de liquide avant que des techniciens ne s'en rendent compte. Au total, un millier de cuves de divers types et capacités sont installées sur le site pour contenir des millions de litres d'eau souillée dont la quantité augmente chaque jour. »

Après l'écoulement de 300 tonnes d'eau hautement radioactive dans les eaux japonaises, les activités de pêche sont suspendues à partir du 1 septembre 2013 dans le secteur de Fukushima



Fuites d'eau radioactive à Fukushima : un coup fatal pour les pêcheurs sur WAT.tv

Jeudi 29 août 2012. Au siège de Tokyo Electric Power, les pêcheurs japonais n'ont pu contenir leur colère face au patron de la compagnie d'électricité, qui tentait en vain de leur expliquer les mesures prises face aux fuites en mer d'eau radioactive de la centrale de Fukushima. « Nous pensons que la façon dont votre entreprise gère l'eau contaminée a failli », s'est agacé Hiroshi Kishi, président de JF Zengyoren, fédération de plus de 1 000 coopératives de pêche qui rassemble plus de 390.000 pêcheurs au Japon (3). « Nous sommes extrêmement inquiets de l'impact incommensurable [de cette gestion] sur l'avenir de notre industrie », a-t-il poursuivi face à un patron de Tepco démuni. « Nous sommes réellement désolés, nous allons prendre les dispositions maximum », a répondu ce dernier, Naomi Hirose.

(1) C'est une bombe !!! Regardez Ici la photographie publiée dans The Japan Times... Une bombe est dessinée dans le flash !!! Coïncidence ou Humour japonais ?
(2) Actualité News Environnement : Les fuites d’eau radioactive dans la mer inquiètent les pêcheurs de Fukushima
(3) Fédération des coopératives de pêche : JF Zengyoren

Autres articles :

C'est une bombe !!!



Les sceptiques ! Allez directement sur le site du Japantimes (29 août 2013), c'est bien une bombe !!!

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Fukushima : appel à l’aide à Luc Oursel (AREVA), Henri Proglio (EDF), Pierre-Franck Chevet (ASN), Yves Bréchet (CEA) et Jacques Repussard (IRSN)

Image du Blog de Fukushima

Source : Blog Fukushima par Pierre Fetet le 27 août 2013

Messieurs les promoteurs de l’énergie nucléaire,

Avez-vous entendu l’appel au secours international lancé par l’électricien Tepco et par le gouvernement japonais il y a quelques jours ? Cet appel s’adresse à vous, experts nucléaires, pour trouver une solution rapide à l’urgence actuelle.

Quelle est cette urgence, alors que l’arrêt à froid a été déclaré en décembre 2011 ?

Depuis deux ans et demi, nous sommes témoins impuissants de ce qui se passe à Fukushima. 3 cœurs fondus, 3 coriums perdus, 3 enceintes de confinement percées, 3 explosions atmosphériques, 3 piscines de combustible en position instable. A la limite, on aurait encore pu espérer qu’une fois le nuage passé, les coriums refroidis et les piscines vidées de tout combustible, tout était maîtrisé. Mais on est loin d’une stabilisation de la situation. On se retrouve plutôt proche d’un clash.

Peut-être étiez-vous en vacances et n’êtes vous pas au courant des évènements de cet été car je n’ai pas encore vu – excepté sur le site de l’IRSN qui affirme que la situation ne s’aggrave pas – la moindre réaction de votre part après la reconnaissance officielle d’un flux continu de plusieurs centaines de m3 d’eau hautement radioactive se déversant directement dans l’océan Pacifique !

La communauté internationale ne semble pas avoir pris la mesure du problème. Pourtant, un cap irréversible a été franchi : Fukushima, même si on s’en doutait fortement, est devenu officiellement une fabrique internationale de radionucléides dont personne ne maîtrise le mécanisme.

Personnellement, je ne suis pas expert nucléaire, alors que vous, si. 

Suite sur le Blog Fukushima

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Le 29 Septembre 2014

Les Japonais refusent toujours de «manger Fukushima»


Au Japon, le secteur de la pêche surmonte le tsunami, mais pas la radioactivité de la centrale de Fukushima... Dans la préfecture de Fukushima, les pêcheurs sont toujours privés de poisson 3 ans après la catastrophes...

Les pêcheurs du port d'Iwaki, à 30 km de la centrale nucléaire de Fukushima, ne pêchent presque plus : au pays du sushi, les consommateurs ne veulent pas manger de poissons qui ont frayé dans une mer contaminée.

Ont-ils raison d'avoir peur ? Le point en quelques questions.

L'océan près de la centrale de Fukushima est-il radioactif ?

L'eau contaminée utilisée pour refroidir les réacteurs endommagés de la centrale est entreposée dans d'immenses réservoirs. Cette eau est censée être en partie décontaminée au moyen d'appareils spéciaux, avant d'être rejetée dans l'océan. Mais à cause de plusieurs incidents, de grandes quantités de particules radioactives se sont retrouvées dans la mer. Les autorités assurent qu'elles sont inoffensives une fois diluées dans l'océan.

Le poisson de la région est-il dangereux pour la santé ?

Une trentaine d'espèces auraient des niveaux de radioactivité acceptables, soit moins de 100 becquerels - une unité de mesure de la radioactivité dans les aliments. Certaines espèces, comme la raie, absorbent des niveaux de radioactivité plus élevés et ne peuvent être consommées, note Maeda Hisashi, président de l'Association des pêcheurs d'Iwaki. La production d'algues de la région est aussi complètement arrêtée.

Que font les pêcheurs ?

Ils ne pêchent que 1% de la quantité de poisson qu'ils pêchaient anciennement. Ils rapportent surtout des débris emportés au large par le tsunami. Le gouvernement les paie selon le poids des déchets récupérés. Ils sont aussi indemnisés pour leurs pertes, en fonction de leur revenu d'avant la catastrophe. Certains ont abandonné la pêche côtière pour s'engager sur les gros chalutiers qui partent plusieurs semaines pêcher le maquereau en haute mer. Mais la majorité des 1700 pêcheurs de la région restent oisifs et touchent leurs indemnités gouvernementales, ce qui contribue à l'augmentation des problèmes sociaux.

Est-ce la même chose pour la production agricole ?

Les producteurs locaux de fruits, légumes, riz, viande et produits laitiers ont aussi du mal à écouler leurs produits. La famille Niitsuma, dont les terres se trouvent juste à l'extérieur de la zone évacuée, a dû cesser sa production de plusieurs fruits, de riz et de champignons shiitake. Conséquence: une chute de 40% de ses revenus.

Y a-t-il des tomates «mutantes» et des pastèques géantes, comme sur les photos qui ont circulé sur les médias sociaux ?

Non. Certaines de ces photos n'ont pas été prises au Japon et dataient d'avant 2011. Il arrive que des fruits et légumes grossissent de façon exceptionnelle ou adoptent des formes étranges, sans que cela soit lié à la radioactivité.

D'après La Presse Canadienne : Les fantômes de Fukushima

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