Nos amis, les oiseaux de mer !

Nos amis, les oiseaux marins !

Après le passage de l’ouragan Sandy, deux pélicans bruns de Floride étaient portés disparus sur la côte Est des USA...

Poussés par des vents très forts, ces deux oiseaux marins avaient trouvé refuge auprès de pêcheurs à plusieurs centaines de kilomètres plus au Nord. Le premier sur un bateau de pêche. Le second dans un parc à la mémoire des pêcheurs victimes de la mer (Fisherman’s Memorial State Park - Rhode Island)....

Pendant ce temps, de l'autre coté de l'Atlantique, la Commission européenne proposait un plan d'action pour protéger les oiseaux de mer. Non pas contre les effets du changement climatique, mais contre les captures accidentelles des pêcheurs....

La Commission européenne a adopté le 16 novembre 2012 un plan d'action pour s'attaquer au problème des captures accidentelles d'oiseaux marins dans les engins de pêche. Les interactions entre la pêche et les oiseaux de mer entraînent des taux de mortalité accidentelle qui représentent une menace pour de nombreuses populations d’oiseaux marins. Elles ont aussi des effets négatifs sur la productivité et la rentabilité de la pêche.

200 000 oiseaux marins...

Des preuves scientifiques indiquent que de nombreuses espèces d’oiseaux marins, notamment les albatros, les pétrels, les puffins, les pingouins, les canards marins et les plongeons, se font prendre chaque année par des engins de pêche. « Les mesures prises jusqu’ici pour empêcher les oiseaux de mer de s’emmêler dans les engins de pêche se sont révélées inefficaces » estime la Commission.

D’après les estimations du Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM), plus de 200 000 oiseaux de mer au bas mot meurent chaque année du fait de l’activité des flottilles de pêche communautaires dans les eaux UE et dans les eaux en dehors de l’Union. Au moins 49 espèces d’oiseaux marins faisant l’objet de captures accidentelles sont considérées dans un état de conservation préoccupant.

Il s’agit notamment du puffin des Baléares, du puffin fuligineux, du puffin yelkouan et du goéland d’Audouin, qui sont capturés accidentellement dans les pêcheries palangrières dans les eaux de l’UE, et de l’eider de Steller, du plongeon catmarin, du plongeur arctique, du grèbe esclavon et du harle piette, qui se font capturer dans les pêcheries à filets fixes, principalement en mer Baltique.

Palangres et filets fixes, ainsi que chaluts et sennes tournantes...

Selon la Commission, les mesures prises jusqu'à maintenant pour protéger les oiseaux marins ont été inefficaces. Ce nouveau plan d’action vise à établir un cadre de gestion, « afin de ramener les prises accessoires d’oiseaux marins à des niveaux aussi bas que possible ». Il pointe tout particulièrement les pêcheries palangrières et à filets fixes, « où les prises accessoires d’oiseaux marins sont connues pour être les plus importantes ». D'autres engins de pêche sont également visés tels que chaluts et sennes tournantes.

Ce plan comporte aussi un large éventail d’éléments contenus dans une trentaine de recommandations (1). Elles combinent mesures contraignantes et non contraignantes. « Ces règles s’appliqueront aux navires de pêche de l’UE à l’intérieur et en dehors des eaux de l’Union, ainsi qu’aux navires non UE opérant dans les eaux de l’Union. »

Le plan est établi en conformité avec les objectifs et les principes de la réforme de la politique commune de la pêche (PCP) actuellement en cours de négociation. « Il encourage la gestion des écosystèmes, dans toutes leurs composantes et met en avant une approche ascendante régionalisée. Cette démarche vise à donner de plus grandes responsabilités aux états membres et aux parties prenantes. »

Maria Damanaki, commissaire chargée des affaires maritimes et de la pêche, considère que ce plan d’action « donnera une vision claire et complète de la situation actuelle et des progrès nécessaires pour parvenir à une gestion cohérente et efficace destinée à minimiser les prises accessoires d’oiseaux marins ».


(1) Communication de la commission au parlement européen et au conseil du 16 novembre 2012.
Plan d'action visant à réduire les captures accidentelles d'oiseaux marins par les engins de pêche. Cliquer Europa

Autres articles :

Illustration : montage à partir de deux photos tirées de wikipedia (1) Fisherman’s Memorial State Park dans le Rhode Island et (2) Pélican brun ou Brown pelican

Pour aller plus loin....

Le 2 Mai 2014

Déclin du Fou des Galapagos : Surpêche ou/et Cycle naturel de la sardine

Qui croire ?

Le journaliste de l'Afp rapporte que " le fou à pieds bleus, a vu sa population dangereusement décliner, probablement en raison de la surpêche..."

Les chercheurs indiquent dans le résumé de leur étude que " le nombre de sardines (nourriture principale des fous NDLR) a diminué dramatiquement durant les quinze dernières années, selon un cycle bien documenté et apparemment naturel. Il est donc possible que ce changement cyclique de l’abondance des poissons soit responsable des changements démographiques récents observés chez le Fou à pieds bleus des Galápagos."

Illustration tirée de l'article de Galapagos Conservancy : Ecosystem Restoration: Blue-footed Booby Population Analysis

Inquiétude pour le fou aux pieds bleus, un des symboles des Galapagos

Quito (AFP) - Une espèce d'oiseau marin emblématique de l'archipel équatorien des Galapagos, le fou à pieds bleus, a vu sa population dangereusement décliner, probablement en raison de la surpêche, ont affirmé mercredi les autorités locales.

Source : Sciences et avenir

"Nous sommes extrêmement préoccupés par ce que qui se passe avec cette population", a déclaré à l'AFP Victor Carrion, responsable de l'écosystème du Parc national des Galapagos, un ensemble d'îles situées dans l'océan Pacifique, à 1.000 kilomètres au large de l'Equateur.

Selon une étude de la revue scientifique "Avian Conservation and Ecology", publiée partiellement dans le quotidien El Comercio de Quito, le nombre de fous à pieds bleus a chuté de 20.000 en 1960 à 6.400 en 2012.

Une des causes probables serait une pénurie de sardines, estiment les experts, qui n'écartent pas la possibilité d'une maladie affectant l'espèce.

"La surpêche dans le nord du Pérou, où les courants apportent les aliments aux fous à pieds bleus pourrait être une raison de la diminution de la population", selon M. Carrion.

Le responsable du parc équatorien estime toutefois possible d'inverser cette tendance à travers des mesures de protection qui devraient permettre d'éviter l'inscription de ces oiseaux dans la liste des espèces en danger.

Classées au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco depuis trois décennies, les îles des Galapagos constituent une réserve naturelle exceptionnelle et célèbre pour avoir inspiré la théorie de l'évolution des espèces du naturaliste britannique Charles Darwin.

Absence chronique de reproduction chez le Fou à pieds bleus des Galápagos et déclin inhérent de la population

Résumé : Un inventaire du Fou à pieds bleus (Sula nebouxii excisa) dans l’ensemble de l’aire occupée aux Galápagos, en Équateur, fait état d’~6 400 adultes, comparativement aux ~20 000 estimés grossièrement dans les années 1960. Seulement quelques couples se sont reproduits en 2011-2013 et presque aucun oiseau en plumage juvénile n’a été observé. Les données à long terme indiquent que la reproduction est mauvaise depuis 1998. Le manque de recrutement durant la période 1998-2013 laisse supposer que la population actuelle serait surtout constituée de vieux individus aux performances reproductrices déclinantes en raison du phénomène de sénescence.

Les causes de source anthropique, comme les prédateurs introduits, n’expliquent vraisemblablement pas ce déclin, car toutes les îles, avec ou sans prédateurs, présentent le même faible taux de reproduction. Ce faible taux semble plutôt lié à l’alimentation. Ainsi, des études antérieures ont révélé que les sardines et les harengs (Clupeidae) constituaient la base de l’alimentation d’individus s’étant reproduits avec succès dans le passé; or, ces poissons étaient pratiquement absents de l’alimentation des fous lors de notre étude, hormis dans le centre des Galápagos où la plupart des tentatives de reproduction se sont produites. Ailleurs dans l’est du Pacifique, le nombre de sardines a diminué dramatiquement durant les quinze dernières années, selon un cycle bien documenté et apparemment naturel. Il est donc possible que ce changement cyclique de l’abondance des poissons soit responsable des changements démographiques récents observés chez le Fou à pieds bleus des Galápagos. Qu’elles soient de source naturelle ou anthropique, les répercussions du déclin des capacités de reproduction et de la survie des individus attribuables à la sénescence sont désastreuses pour cette icône de la biodiversité et de l’écotourisme génétiquement distincte.

Source : Galapagos.org "Avian Conservation and Ecology" - Résumé en français de l’étude  publiée en anglais : Chronic lack of breeding by Galápagos Blue-footed Boobies and associated population decline

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