L'appel des pêcheurs indiens : « Sauvons l'eau, sauvons la côte, sauvons les gens de la côte ! »

Entendez-vous le cri des pêcheurs en Inde : « Sauvons l'eau, sauvons la côte, sauvons les gens de la côte ! »


22 mai 2012 : Journée internationale de la biodiversité marine et côtière...

Cette année la journée mondiale de la biodiversité a comme thème la biodiversité marine et côtière. Le Forum National des Pêcheurs en Inde (NFF) appelle les communautés de pêcheurs (du monde entier ndlr) à réaffirmer leur droit de protéger la biodiversité marine et leur droit d’utiliser de manière durable la ressource en poisson…

Appel à mobilisation pour la journée mondiale de la biodiversité

Le 22 mai 2012 est la Journée mondiale de la biodiversité.

Cette année, elle a pour thème La biodiversité marine et côtière.

Les communautés de pêche traditionnelles de la côte sont les enfants de la mer. Elles vivent des ressources côtières et marines, qui sont essentiellement les produits de la biodiversité.

Dans la bande côtière, les stocks sont pratiquement épuisés. Les pêcheurs traditionnels, en tant que sauveteurs de la mer, ont lancé le slogan suivant : Sauvons l'eau, sauvons la côte, sauvons les gens de la côte !

Ces populations de pêcheurs côtiers traditionnels – principaux utilisateurs et gardiens naturels des ressources côtières – sont menacées d'extinction.
  • A. À l'intérieur des aires protégées marines et côtières, il leur est interdit de pêcher, au nom de la conservation de la nature.
  • B. À l'extérieur des aires protégées marines et côtières, on empiète sur leur territoire, on les chasse au nom du développement : centrales thermiques et nucléaires, ports, industries, tourisme, pêche industrielle destructrice...
Le NFF lance un appel à toutes les populations de pêcheurs côtiers traditionnels et à leurs organisations, notamment celles qui sont affiliées au NFF, pour qu'elles réaffirment, à l'occasion de cette Journée mondiale, leur droit de protéger la diversité biologique et leur droit d'utiliser de manière durable ses produits.

Le 22 mai 2012, tout au long des côtes, les communautés de pêche traditionnelles doivent se faire entendre dans les formes qui conviennent au contexte local (réunions, manifestations, plantation de mangrove, protestations contre la pollution, les méthodes de pêche destructrices, le saccage de la diversité biologique...) et soumettre leurs pétitions aux autorités des divers États concernés et au Gouvernement central. Rambhau Patil, Secrétaire général / Vasudev Boloor, Secrétaire / T. Peter, Secrétaire / Pradip Chatterjee, Secrétaire

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Version officielle. 22 mai 2012 : Journée internationale de la biodiversité marine...

La Biodiversité marine est le thème choisi pour la Journée internationale de la biodiversité (JIB) de cette année. Le choix du thème de la JIB 2012 soit le thème des écosystèmes marins fournit aux Parties à la (CDB) et à tous ceux qui s'intéressent à la vie marine, l'opportunité d'augmenter la sensibilisation du public sur cette question et de favoriser les actions concrètes.

Quelle est la diversité de la vie se trouvant dans les océans ?

De 2000 à 2010, une collaboration sans précédent à l'échelle mondiale entre les scientifiques du monde a tenté de déterminer l'ampleur des formes de vie dans les océans.

Le projet surnommé "Recensement de la vie marine" impliquait 2,700 scientifiques provenant de plus de 80 nations ayant participé à 540 expéditions à travers le monde entier. Ils ont étudié la surface des eaux des océans, sondé les profondeurs obscures des océans, vogué sur les mers tropicales et exploré les océans parsemés de glaces en Arctique et en Antarctique.

Au moment où le recensement a pris fin, 1,200 espèces nouvelles ont été ajoutées à liste connue des espèces marines et les scientifiques continuent d'étudier 5,000 spécimens supplémentaires afin de déterminer si elles sont véritablement de nouvelles espèces . Le nombre estimé d'espèces marines connues, les espèces ayant été identifiées ainsi que celles qui ont été documentées mais pas encore classifiées a augmenté jusqu'à 250,000, un résultat direct des efforts menés dans le cadre de ce projet de recensement. (Ce total n'inclut pas les formes de vie microbiennes tels les virus marins) Dans son rapport final, l'équipe du recensement suggère que celles-ci seraient environ un million. D'autres pensent que ce nombre pourrait être deux fois plus grand.


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Le 16 juillet 2013

Littoral pakistanais – la mer est une ennemie, pas une amie

Ces bateaux instables sont le seul moyen de se déplacer entre les campements installés le long du delta de l’Indus, près de Keti Bandar (Photo: Sumaira Jajja/Irin)

Source : Irin

Din Muhammad Chandio, pêcheur et agriculteur, a peu de connaissances théoriques sur le changement climatique et l’intrusion marine.

Mais M. Chandio, qui vit à Keti Bunder, ville du district de Thatta située sur le littoral de la province pakistanaise du Sindh, a été exposé aux effets de ces phénomènes, qui l’ont enfoncé encore plus profondément dans la pauvreté.

« Mes principaux revenus provenaient de la pêche, le reste de l’agriculture. Aujourd’hui, je ne peux plus pratiquer ni l’une, ni l’autre : nos terres sont stériles, car elles ont été inondées par l’eau de mer. L’apport en eau douce de la rivière [Indus] est insuffisant, donc la pêche est affectée ».

Le Fonds mondial pour la nature du Pakistan (WWF-P) étudie ces tendances. Il est à mi-parcours d’un projet d’une durée de cinq ans visant à renforcer la résistance au changement climatique des communautés des zones côtières pakistanaises, qui sont exposées aux cyclones, à l’élévation du niveau de la mer et aux marées de tempête.

Selon une étude préliminaire réalisée par l’organisation et rendue publique l’année dernière, l’empiètement de la mer s’est traduit par la salinisation et l’inondation croissantes des terres cultivables et a entraîné un appauvrissement des stocks de poissons d’eau douce.

À Kharo Chan, l’un des villages observés par l’étude, les auteurs ont découvert que les habitants qui tiraient leur revenu de la pêche disaient que la dégradation environnementale des sites de pêche leur avait coûté 45 pour cent de leur revenu au cours des trois dernières années. La dégradation des terres arables élève cette perte à 65 pour cent pour les agriculteurs.

L’Indus, qui traverse le Pakistan du nord au sud, est le fleuve le plus long du pays. Au cours de ces dernières années, la construction de barrages hydroélectriques en amont de l’Indus, le recul des glaciers de l’Himalaya et la mauvaise gestion de l’eau ont entraîné une réduction du débit du fleuve.

À Keti Bunder, 77 pour cent des chefs de ménage interrogés dans le cadre de l’étude dépendent exclusivement de la pêche pour leurs moyens de subsistance, ce qui les rend vulnérables à la diminution des prises.

M. Chandio a indiqué que ses revenus mensuels avaient baissé d’un tiers au cours de ces trois dernières années pour atteindre environ 120 dollars par mois, ajoutant qu’il avait de plus en plus de difficultés à nourrir les huit membres de sa famille. Au vu de la situation, ses deux fils adultes ont récemment décidé de quitter le domicile familial pour essayer de trouver du travail à Karachi.

« En raison de l’érosion du littoral, les habitants de certaines zones comme les districts de Badin, Thatta, etc., ont perdu leur maison, car la mer les a emportées », a dit à IRIN Ayub Khaskheli, secrétaire à l’information de l’organisation non gouvernementale (ONG) pakistanaise Pakistan Fisher-folks Forum, basée à Karachi.

Les habitants, désespérés par la perte de leur maison, ont, pour certains, été obligés d’aller s’installer plus à l’intérieur des terres ou de quitter les zones côtières, a-t-il dit.

« Les produits, comme les pommes de terre et les légumes cultivés par les femmes et utilisés pour nourrir les familles, ne peuvent plus être cultivés. Ils ne poussent plus sur ce sol aujourd’hui stérile ».

M. Khaskheli a dit que l’intrusion de l’eau de mer dans les réserves d’eau potable tirée des puits grâce à des pompes manuelles avait également « posé de nombreux problèmes aux habitants de ces communautés ».

Découragement

Journaliste spécialisée dans le domaine de l’environnement, Afia Salam a dit à IRIN que la variabilité du climat avait suscité un « profond découragement parmi la population ».

« La ville de Keti Bunder a été déplacée à trois reprises à cause de l’empiètement de la mer. Les jeunes hommes en bonne santé sont partis gagner leur vie ailleurs, car il n’y a plus d’agriculture et les prises de poisson ont diminué de manière significative ».
« La perte continue des terres nous détruira. L’orge que mon père et mon grand-père produisaient ne pousse plus du tout ici »
Les habitants d’autres zones du district de Thatta, comme Kharo Chan, un « taluka » (unité administrative) où Shamshad Bibi vit avec ses quatre jeunes enfants, sont eux aussi découragés.

« Les quelque dix hectares de terres que nous avions ont été détruits. Plus rien ne pousse à cause de l’eau de mer. Aujourd’hui, nous n’avons plus qu’un petit troupeau de chèvres et mon mari essaye de pêcher quand il le peut. Mes enfants n’ont aucun avenir ici », a-t-elle dit à IRIN.

Tahir Qureshi, conseiller principal (littoral) pour l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Karachi, a indiqué que la construction de digues et de barrages sur l’Indus était responsable de l’intrusion marine dans le delta.

« Les universités et les établissements de recherche nationaux n’ont pas encore réalisé d’étude scientifique sur l’élévation du niveau de la mer pour déterminer si elle avait contribué à cette catastrophe écologique le long du littoral du Sindh. Les mangroves stabilisent le sol et sont la première ligne de défense contre les catastrophes naturelles », a-t-il dit.

L’UICN, en collaboration avec d’autres groupes, a encouragé le développement de la mangrove pour freiner l’érosion. La mangrove couvre une superficie de 200 000 hectares le long des 350 km de littoral du Sindh – une forte diminution, selon les environnementalistes.

« La perte de terre nous détruira »

Le WWF-Pakistan indique qu’il travaille au renforcement de la préparation aux catastrophes des communautés du littoral et qu’il participe à l’adaptation de l’agriculture et de la pêche.

« Les communautés réagissent par des mesures d’adaptation, comme le déplacement à l’intérieur des terres, ou en ayant recours à l’adaptation réactive lorsqu’ils répondent à une nouvelle situation quand elle se présente. Nous nous efforçons de promouvoir une adaptation planifiée au changement », a dit M. Bajwa du WWF-P. Les modes d’adaptation envisagés incluent le changement de la période de plantation et des types de cultures produites par les agriculteurs.

Naturellement, les habitants des zones côtières attendent le changement avec impatience.

« La perte continue des terres nous détruira. L’orge que mon père et mon grand-père produisaient ne pousse plus du tout ici », a dit Hussain Ahmed, un résident du village de Thatta.

« Il est même difficile de produire du fourrage pour le bétail et il y a beaucoup moins de crevettes qu’auparavant, lorsque nous les transportions jusqu’aux marchés dans de grands paniers ».

La conséquence directe est qu’« il y a moins de nourriture sur la table familiale, moins d’argent pour éduquer les enfants et plus rien pour les soins de santé. La mer, qui nous aidait en nous donnant du poisson, s’est retournée contre nous et s’empare de nos terres », a-t-il dit.

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