Sportive, la pêche au thon écolabellisé made in Maldives !

Regardez ces images de pêche prises dans l’Océan Indien. Le thon est capturé à la canne au large de l'archipel des Maldives. Cette technique traditionnelle très sportive qui est bien plus sélective que la senne coulissante, a retenu l'attention des organisations internationales certificatrices des produits de la mer. Le thon maldivien suit la voie d’une double écolabellisation. Pêche durable avec le label MSC (Marine Stewardship Council) et Thon bio avec le label Organico. Ces différentes certifications concernent les thons listao, obèse et albacore. Sur les étals français, le thon albacore est parfois vendu sous l'appellation "thon rouge".

Les Maldives pêchent chaque année environ 900 tonnes de thon obèse, 20.000 tonnes d'albacore et 97.000 tonnes de listao. Les captures s’étalent sur toute l'année, même si l'essentiel a lieu à partir d'août jusqu’en avril. (par comparaison, les flottilles industrielles de thonniers-senneurs français capturent près de 100.000 tonnes chaque année principalement dans les Océans Atlantique et Indien - voir la carte ci-dessous - La France dispose d'un quota de 3017 tonnes de thon rouge en 2009).

Le thon obèse et l'albacore sont vendus principalement entiers et congelés sur les marchés internationaux, principalement en Asie. Les plus gros sont découpés et exportés frais. La meilleure qualité, en frais ou congelé, vers l'Europe, les États-Unis et le Japon.




Pour plus d'informations : Fish 4 Ever

Découvrir le secteur des pêches de l’archipel des Maldives : D'après le compte-rendu d'un atelier à Moroni (Comores) du 12 au 14 décembre 2006

L’atelier régional de la FAO sur la sécurité en mer pour les petits bateaux de pêche artisanale dans le sud-ouest de l’Océan Indien

Maldives, une gestion des ressources halieutiques unique dans l’Océan Indien

La République des Maldives est un pays insulaire composé de petites îles coralliennes, les 99 pour cent de la superficie du territoire étant recouverts par la mer. La mer et les activités maritimes ont toujours joué un rôle clé dans la vie des habitants et ainsi le problème de sécurité en mer a toujours été considéré comme extrêmement important. Les Maldives sont situées dans la partie centrale de l’océan Indien. L’archipel est constitué d’environ 1 200 petites îles coralliennes, dont approximativement 200 sont habitées. Les îles sont composées de 26 atolls naturels et sont groupées en 20 zones administratives

Contrairement aux autres archipels de la région, aucun navire étranger n’est autorisé à pêcher dans les eaux maldiviennes

Le territoire des Maldives, situé à environ 600 kilomètres au sud-est du Sri Lanka, a une superficie de 90 000 kilomètres carrés et mesure 820 km de long du nord au sud et 140 km de large d’est en ouest, avec les îles les plus méridionales situées au-dessous de l’équateur. Le pays a une zone économique exclusive de 859 000 kilomètres carrés, et une zone de pêche côtière s’étendant de l’extrémité des atolls jusqu’à environ 140 km au large. Cette zone est réservée exclusivement aux pêcheurs maldiviens. Ceci signifie qu’aucun navire étranger (autorisé à pêcher dans la ZEE des Maldives) ne peut entrer à l’intérieur de cette zone protégée tandis que les pêcheurs maldiviens ont un droit d’accès illimité à toutes les zones de pêche.

La pêche emploie 11% de la population et contribue aux ¾ des exportations

Les principales activités économiques du pays sont le tourisme et la pêche. En 2004, 73,48% de toutes les exportations des Maldives provenaient de la pêche et des produits en dérivant. En outre près de 11% des emplois étaient directement liés à l’industrie de la pêche. En fait, chacun des 290 000 habitants compte au moins un membre de sa famille immédiate qui est impliqué ou a été impliqué dans des activités liées au secteur de la pêche.

La pêche thonière qui représente la plus importante pêcherie est pratiquée exclusivement par les pêcheurs locaux. Le rôle du gouvernement dans l’industrie de la pêche thonière se résume à la collecte et l’exportation du thon frais et des produits en conserve. Récemment, le rôle du secteur privé ayant pris un grand essor, et afin de promouvoir la valeur ajoutée, le gouvernement a décidé d’encourager le secteur à renforcer sa participation dans l’industrie de la pêche. Suivant la politique de privatisation du gouvernement, le secteur privé a l’opportunité de pêcher et de commercialiser le thon frais et d’autres produits thoniers à valeur ajoutée. La politique de privatisation a pour objectif d’améliorer l’efficacité et la rentabilité de l’industrie de la pêche.

Le deuxième type de pêche est la pêche côtière ciblant les poissons coralliens, tels les bénitiers géants, les concombres de mer, les mérous, les poissons d’aquarium et les langoustes. Cette pêcherie est entièrement privatisée mais ne se pratique pas d’une façon durable puisque jusqu’à il y a très peu de temps, ces espèces n’étaient pas exploitées commercialement et les mesures de gestion adéquates n’ont pas été mises en place.

La pêche du thon à la canne représente 87% des débarquements

Selon les statistiques du Ministère de la planification et du développement national (MPND) (2005) la pêche du thon à la canne constitue environ 87 pour cent de la totalité des débarquements de poisson aux Maldives. Ceci est la plus ancienne activité économique du pays et une source de nourriture et de revenu important pour la population. La pêche au filet est interdite ou du moins n’a jamais été pratiquée aux Maldives, cependant la technique de pêche à la canne avec appâts vivants est une technique de pêche respectueuse de l’environnement. En bref la pêche au thon consiste à localiser les bancs de thon en surface en suivant les mouvements des bandes d’oiseaux de mer, à les attirer avec des appâts vivants et à les retenir à proximité du bateau pour les pêcher à la canne pendant qu’ils sont en état de frénésie.

Les femmes jouent un rôle très important dans l’industrie de la pêche maldivienne, comme dans toutes les communautés. Les femmes sont responsables de la transformation du poisson pêché par les hommes aussi bien dans la seule conserverie de thon existant aux Maldives que dans les petites unités familiales de transformation du thon. Aux Maldives, les hommes et les femmes ont une relation symbiotique dans l’industrie de la pêche.

Pour plus d'informations

Pour aller plus loin....

Thon : L’appât-vivant des canneurs pose question…

La pêche à la canne est la technique la plus « écologique » pour capturer le thon.

Cependant, cette pêcherie n’est pas parfaite…. L’appât-vivant des canneurs pose question…

Le rapport « Ensuring Sustainability of Livebait Fish » publié en avril 2012 par l’ONG « International Pole And Line Foundation (IPNLF) » analyse les impacts environnementaux et socio-économiques des captures d’appât-vivant associées à cette pêcherie de canneurs.

L’auteur du rapport, Steve Rocliffe de l'Université York, estime à 25.000 tonnes la quantité de poisson capturé comme appât-vivant dans le monde. Des petits poissons balancés à la mer pour attirer les thons et faciliter ainsi leur capture…

Il propose des solutions pour aller vers une pêcherie plus durable....

Pour télécharger le rapport, cliquer Ensuring Sustainability of Livebait Fish


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Revue de presse :

Le 20 juin 2012

Le président des îles Maldives, Mohamed Waheed, a annoncé mercredi 20 juin à Rio de Janeiro que son pays, un des plus directement touchés par le réchauffement climatique, deviendrait d'ici à cinq ans "le premier pays à devenir une réserve marine [...], la plus grande du monde".

Devant les 191 pays membres de l'ONU réunis à Rio, il a cité les progrès faits par son pays en matière de développement durable, et a rappelé que son pays avait établi cette année "la première biosphère de l'Unesco" dans un de ses 20 atolls.

Les Maldives sont un ensemble de 1 199 îles de l'océan Indien, dont 202 seulement sont habitées, situées à environ 450 kilomètres au sud de l'Inde. Les ilôts sont disséminés sur une superficie de 90 000 km2 et leur point le plus haut ne dépasse pas 3 mètres.

"Le droit à survivre et à prospérer"

Le président Waheed a annoncé que son pays serait, dans un "délai court", qui pourrait être "cinq ans", "le premier pays à devenir une réserve marine", qui constituerait la "plus grande réserve marine du monde". Dans cette réserve, la pêche serait "durable et écologique, excluant les techniques détruisant la biosphère", a-t-il dit en référence à la pêche industrielle. "Les Maldives sont déjà un sanctuaire pour les requins, les tortues et de nombreuses espèces de poissons de l'océan Indien, a-t-il rappelé. Le commerce de ces espèces est interdit aux Maldives."

"Les îles Maldives connaissent les défis les plus dramatiques et difficiles dans leur histoire", le pays devant faire face à une forte progression de sa population et se trouvant dans une "transition difficile" vers la démocratie, a-t-il souligné. Il a lancé à la tribune un vibrant appel à la communauté internationale, pour "le droit à survivre", mais aussi "à prospérer".

"Un grand engagement"

Sue Lieberman, sous-directrice de l'ONG américaine Pew Environment Group, a estimé que cette annonce était "très significative" et constituait "un grand engagement", le statut d'une réserve marine étant beaucoup plus contraignant que celui d'une zone protégée.

"Techniquement, il ne peut y avoir aucune extraction dans une réserve marine, il n'y a pas de pêche industrielle, pas de mine, a-t-elle indiqué à l'AFP. C'est l'équivalent sur mer d'un parc national." Selon elle, le président des Maldives semblait impliquer toute la zone économique exclusive de l'archipel, soit 200 miles nautiques autour des côtes. "Les Maldives sont un petit ensemble d'îles, mais c'est un grand pays quand on compte leur océan", a-t-elle ajouté....

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17 octobre 2009

Les réfugiés climatiques en quête de statut juridique (Le Monde)

Un conseil des ministres en tenue de plongée : samedi 17 octobre, le gouvernement des Maldives devait se réunir six mètres sous l'eau pour dénoncer le réchauffement. La montée de l'océan menace d'engloutir l'archipel. Ses 400 000 habitants seraient alors en quête d'une terre d'accueil... sans pouvoir revendiquer le droit d'asile ni le statut de réfugiés. Car "le cadre juridique actuel ne permet pas de prendre en compte les migrations provoquées par le changement climatique", résume Charles Ehrhart, responsable de cette question à l'ONG Care.

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