Espèces invasives. Pêche et conchyliculture face à l’invasion silencieuse !

Crépidule, moule zèbrée et autre crabe exotique, un échantillon visible de toutes ces espèces invasives qui coûtent des milliards aux secteurs de la pêche et de la conchyliculture, aux communautés côtières et aux infrastructures littorales. Dans un rapport récent « Silent Invasion », le WWF dénonce la non application d'une convention internationale sur le traitement des eaux de ballast par les navires de commerce qui transportent tous ces passagers clandestins indésirables.

Le 13 juillet 2009, WWF a publié le rapport « Silent Invasion », le jour où les délégués de l'Organisation Maritime Internationale (OMI) se sont réunis à Londres pour examiner les impacts environnementaux du transport maritime. Au cours des cinq dernières années, 24 cas d’invasions majeurs seraient liés au rejet des eaux de ballast des navires. Le problème est que parmi les 10 pays les plus importants dans le commerce maritime, un seul a ratifié la Convention international sur le contrôle et la gestion des eaux de ballast.

Un premier exemple d'invasion : Une méduse d'Amérique du Nord « North American comb jellyfish » a pratiquement réduit à néant les stocks d'anchois et de sprats en mer Noire, puis elle s’est propagée dans les années 1990 jusqu’en mer Caspienne, mer du Nord et mer Baltique.

Un autre exemple : Un crabe chinois « Chinese mitten crab » qui a envahi les deux façades de l’Atlantique Nord, cause actuellement des dommages aux engins de pêche et aux berges des cours d'eau. Les dégâts de ce crabe sont estimés à 80 millions d’Euros rien qu’en Allemagne.

Un autre exemple aux USA : Côté Pacifique, dans les estuaires de la côte californienne, les gisements d’huîtres de l’espèce indigène « Olympia » sont menacés par l’invasion de crabes et de bigorneaux originaires de l’Atlantique. (Voir : Invasive Species Threaten Critical Habitats, Oyster Among Victims)

Le transport maritime international est considérée comme la principale voie d'introduction pour un nombre important d’organismes parasites, des passagers clandestins indésirables. On estime que 7.000 espèces marines et côtières voyagent chaque jour à travers les océans dans les citernes de ballast et que sur les 232 éco-régions marines identifiées sur la planète, 84% sont touchées par des espèces envahissantes.

La grande majorité de ces voyageurs périssent dans les citernes de ballast ou peu de temps après l'entrée dans leur nouvel habitat, mais les espèces les plus rustiques qui « fleurissent » dans ce nouvel environnement, peuvent affecter la productivité de la pêche et de l'aquaculture, l'économie et les moyens de subsistance des communautés littorales ainsi que la santé des eaux côtières et des estuaires.

Avec ce rapport, le WWF souhaite sensibiliser les pays maritimes sur l’urgence d’appliquer une politique de prévention en respectant la convention adoptée en 2004. Mais pour le moment, seul le Libéria a ratifié le texte alors qu’il faudrait 30 pays pour qu'elle soit applicable au niveau international. On estime que depuis son adoption les pertes attribuées à la propagation d'espèces marines invasives atteindraient près de 50 milliards de dollars d'ici la fin 2009.
Source : Sciencedaily

Autre article :

Autres articles sur la conchyliculture :

Pour plus d'informations :

Photographie : Comb Jelly (Euplokamis dunlapae), Kvitsoy islands, Stavaner, Norway - Erling Svensen (WWF)

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Les espèces invasives en Bretagne

Dommages écologiques et coûts économiques

10 000 espèces ont été introduites en Europe depuis la découverte de l'Amérique par C. Colomb en 1492.

1 347 d'entre elles génèrent un impact économique et 1 094 un impact écologique notamment en affectant au moins un des quatre services rendus par les écosystèmes, à savoir : auto-entretien, régulation, approvisionnement, culturel. C'est le constat d'un collectif de chercheurs européens, dont des Français de l'INRA, qui ont utilisés la base de données internationale DAISIE.

Quelques faits : les vertébrés terrestres invasifs (par exemple le Ragondin ou le Rat musqué) ont le plus fort impact à la fois écologique et économique; l'Ecrevisse de Louisiane fait partie des 10 espèces invasives affectant le plus grand nombre de services rendus par les écosystèmes; les invertébrés terrestres invasifs sont responsables de dommages importants aux cultures et aux forêts.

Quelques chiffres : conséquences négatives de l'expansion, luttes contre la propagation, sensibilisation des citoyens s'estiment à 3,4 millions d'euros/an en Espagne pour la jacynthe d'eau, à 2,8 millions d'euros/an en Italie pour le Ragondin et à 2,8 milliards d'euros/an au Royaume-Uni pour les arthropodes (perte pour les cultures).

En conclusion, les chercheurs soulignent l'importance d'évaluer ces impacts et de disposer d'un réseau d'alerte afin d'anticiper et de prévenir les risques.

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Menace en mer

Les espèces exotiques envahissantes dans l’environnement marin

UICN (Union internationale pour la conservation de la nature)

Des océans en mouvement

Les organismes marins se déplacent autour du monde depuis des milliers d’années, à la faveur des courants océaniques, fixés à du bois flotté, et ils ont plus tard été aidés par les voyages des hommes qui migrent ou qui commercent de par le monde. Ce qui est nouveau, c’est la vitesse et le volume des organismes marins qui sont transportés. L’augmentation rapide du commerce et des voyages maritimes signifie que nous sommes désormais capables de déplacer plus d’organismes en un mois dans le monde entier (dans l’eau de ballast des bateaux) que nous ne le faisions jadis en un siècle. On estime que 7 000 espèces sont transportées dans le monde entier chaque jour dans l’eau de ballast et que 10 milliards de tonnes d’eau de ballast sont transportées chaque année de par le monde.

Des archives archéologiques montrent qu’après que les Vikings ont découvert l’Amérique, leurs embarcations en ont ramené la mye des sables (Mya arenaria) chez eux, probablement pour la consommer. La mye est aujourd’hui répandue dans toute l’Europe du Nord. Pour citer James T. Carlton, un expert des espèces invasives : « nous avons mis le monde biologique de l’océan en marche il y a très longtemps, et cela continue aujourd’hui ».

Les bateaux constituent le moyen de transport idéal pour de nombreuses espèces, qu’elles soient marines ou terrestres. Les vaisseaux utilisés par les explorateurs aux 15ème et 16ème siècles ont dû être pleins de passagers marins clandestins. L’eau des cales devait contenir des larves planctoniques embarquées à Lisbonne, au Portugal, et transportées à travers tout l’Atlantique jusqu’en Amérique du Nord. La partie de la coque de bois située sous la ligne de flottaison devait grouiller d’une vie qui allait des algues et des bernacles aux tarets et aux crabes (les crabes vivant dans les trous creusés dans la coque par les tarets). Beaucoup de ces organismes n’ont probablement pas survécu à la traversée, mais il y en a certainement suffisamment qui l’ont fait et qui ont été relâchés dans des endroits nouveaux. À chaque nouveau port, des échanges d’organismes ont dû se passer, et de nouveaux individus ont pu coloniser les bateaux avant d’être emportés vers de nouvelles destinations étrangères.

Dans les années 1800, les transports maritimes transatlantiques ont augmenté de façon spectaculaire, et de nombreuses espèces ont été transportées entre l’Europe et la côte est de l’Amérique du Nord. Le bigorneau (Littorina littorea) a été transporté au début des années 1800 et il est maintenant répandu du Canada au New-Jersey. Il a considérablement modifié l’écologie de ces côtes et il a délogé l’escargot natif (Nassarius obsoleta). À son tour, cet escargot fut transporté vers la côte pacifique des Etats-Unis où il a déplacé l’escargot local (Cerathidia californica). C’est aussi au début des années 1800 que le crabe enragé européen (Carcinus maenas) fut embarqué vers l’Amérique, enfoui dans les trous creusés dans la coque des bateaux par les tarets. De la même façon, le crabe américain (Rhithropanopeus harrisii) fut transporté en Europe à la fin des années 1800. Le crabe enragé européen, en particulier, a causé d’énormes dommages environnementaux...

Pour télécharger le document, cliquer UICN

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Programme pour les Grands Lacs aux USA et Canada

Le Programme de Sensibilisation sur les Espèces Envahissantes
Les espèces envahissantes sont un des plus grands dangers lié à la biodiversité des étendues d'eau, des milieux humides et des forêts de l'Ontario. Originaires de différentes régions du monde, et en l'absence de leurs prédateurs naturels, les espèces envahissantes peuvent avoir des effets dévastateurs sur les espèces natives, sur les habitats et sur les écosystèmes.

Plus de 185 espèces non-indigènes se sont établies dans le bassin des Grands-lacs. Les espèces envahissantes, telles que la moule zébrée, la lamproie marine, et le gobie à taches noires, sont très combatives, s'adaptent extrêmement vite et ont un taux de reproduction vraiment rapide, ce qui explique le phénomène de leur propagation. Sans contrôle, ces espèces envahissantes dérangent les poissons natifs, ainsi que les animaux et créent un déséquilibre de l'écosystème naturel.

Les espèces envahissantes ont été introduites dans les Grands Lacs avec l'eau de ballast des navires de haute mer, par le commerce des aquariums et des jardins aquatiques, le rejet d'appâts vivants et par l'aquaculture. Ces espèces envahissantes peuvent s'étendre davantage dans les cours d'eau lors d'activités récréatives, comme la pêche et la navigation de plaisance.

En 1992 La Fédération des Pêcheurs et Chasseurs de l'Ontario, en partenariat avec le Ministère des Richesses Naturelles de l'Ontario, a établi le programme de sensibilisation sur les espèces envahissantes. Nos objectifs sont :

  • Renseigner le public en général sur les espèces envahissantes et encourager leur participation à la prévention contre leur expansion.
  • Supervision et surveillance des espèces envahissantes de l'Ontario à l'aide des informations obtenues des citoyens sur l'envahissement des espèces exotiques par l'utilisation de l'Internet ou de notre Programme de Sensibilisation sur les Espèces Envahissantes.
  • Effectuer des recherches sur les impacts et le contrôle des espèces envahissantes.

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Revue de presse

Le 26 août 2009

Le crabe venu d’Asie poursuit son extension (Manche Libre)
Recensé en 2008 sur l’ensemble de la presqu’île du Cotentin, le petit crabe asiatique envahisseur “hemigrapsus sanguineus”, ou crabe sanguin, continue sa progression sur notre littoral.

C'est ce qu'affirme le Dr Jean-Claude Dauvin, qui avait découvert l'espèce l'an dernier et qui a de nouveau prospecté cet été l'état des populations. Aux 15 stations initialement visitées en 2008 sur le département, il en a ajouté quatre cette année. Il ressort que le crabe sanguin est présent sur 14 d'entre elles. Si la côte ouest semble faiblement colonisée (à l'exception de Gouville-sur-Mer et Saint-Germain-sur-Ay), le Nord-Cotentin abrite pour sa part des populations denses, en particulier sur Querquevillle, Gatteville-Phare et La Hougue. L'espèce prolifère dans ces zones caillouteuses, abritée sous des pierres où il ne reste pas d'eau à marée basse. Le crabe, reconnaissable à sa couleur et aux petites vésicules à l'intérieur des pinces des mâles, est très gourmand, s'attaquant aux algues, aux moules... Du haut de ses 35 mm à l'âge adulte, c'est un compétiteur du petit crabe vert local qu'il risque d'éliminer dans les zones largement colonisées.
Une autre espèce asiatique, le crabe à pinceau (pour sa touffe de poils à la place des vésicules dans les pinces), voit aussi sa présence confirmée par les constatations du Dr Dauvin, mais sa progression est par contre beaucoup plus timide, ce crabe affectionnant pour sa part les fonds caillouteux dans les zones abritées comme les ports.

Le 17 septembre 2009

Inde : Un poisson chat menace l'écosystème des rivières du Kerala (BE)
Le poisson chat africain, poisson à développement très rapide, menace l'équilibre de l'écosystème de la réserve du Neelgiri. Ce poisson au nom latin "Clarias Garipeneus", introduit il y a quelques années durant des tests d'aquaculture, menace les espèces autochtones de cette région. Les tribus de pêcheurs sont elles aussi mises en danger par ce prédateur. En effet ce poisson n'est pas, ou très peu, commercialisable du fait de son manque de saveur.

Non content de se reproduire rapidement ce poisson possède une capacité de résistance à la dégradation de son environnement hors du commun selon Babu Mylambadi secrétaire du Comité de Protection de l'Environnement du Wayanad. Les autres rivières de la région rencontrent le même problème et le poisson chat se multiplie à une telle vitesse qu'il domine les populations piscicoles du Kerala.

La pêche était une source de diversification de revenus importante et plus particulièrement pendant la mousson, période où il y a peu de demande en matière d'emplois manuels. Selon une étude du professeur Madhusoodhana Kurup de l'Université de Cochin on compterait 50 espèces de poissons indigènes dans les eaux indiennes.

Le 21 septembre 2009

Brière - Plante envahissante : La prolifération du myriophylle du Brésil inquiète (Presse Océan)
Le myriophylle a largement commencé sa colonisation, ici par exemple sur le Brivet.
Déjà confronté à la jussie, le parc doit tenter d'enrayer la prolifération de cette espèce invasive.
Le phénomène n'est pas nouveau. La présence du myriophylle du Brésil a été constatée dès 2007 - et même avant - dans le bassin du Mès. Mais c'est l'ampleur de la prolifération de cette plante invasive qui inquiète. Quelques chiffres suffiront à convaincre les sceptiques. « L'année dernière, on avait recensé une colonisation sur environ deux kilomètres cumulés », avance Jean-Patrice Damien, technicien scientifique. « Pour 2009, les premiers chiffres font état de 34 km colonisés, dont cinq carrément envahis ». Autant dire que le myriophylle trouve dans l'eau des canaux et autres fossés de Brière les parfaites conditions d'un développement... rapide.

Toujours vendue
Pourquoi cette plante, a priori exotique, a t-elle élu domicile dans le marais ? À l'instar de sa « cousine » tout aussi invasive, la jussie, le myriophylle est vendu dans les jardineries comme plante décorative pour les bassins d'ornement.
« À partir de ces bassins privés, elle peut s'implanter dans le marais et commencer sa colonisation », glisse Jean-Patrice Damien. Jussie et myriophylle, même combat donc.
Seule différence, de taille : la vente de la jussie est interdite depuis 2007, pas celle du myriophylle alors qu'il est recensé par le Conservatoire botanique de Brest parmi les espèces de plantes invasives dans la région. Pour le moment, le ministère de l'Écologie n'a pas pris de position.

Un « mur » dans l'eau
Car la présence du myriophylle a des conséquences non négligeables sur le bon fonctionnement du marais, et surtout son réseau hydraulique. « L'accumulation de la plante forme un mur qui obstrue le canal et empêche la bonne circulation de l'eau », explique Jean-Patrice Damien. Résultat : un envasement qui s'accélère et des fossés qui ne jouent plus leur rôle d'évacuation de l'eau. « Le risque à terme, c'est aussi d'amplifier les phénomènes d'inondation lorsque les niveaux d'eau augmentent », ajoute ce dernier.

Réaliser un inventaire
Compte tenu des dernières études menées sur le terrain, il s'agit donc d'alerter sur le phénomène : « On doit sensibiliser les usagers du marais pour qu'ils nous signalent la présence de la plante. On a quand même été un peu surpris de l'ampleur. L'idée est maintenant de pouvoir réaliser un inventaire assez précis pour cibler nos interventions ». Et là pas de secret. La meilleure parade contre le myriophylle reste la mise en place de campagnes d'arrachage pour débarrasser le marais de cette plante un peu trop envahissante.
Nicolas Dahéron
« Pour 2009, les premiers chiffres font état de 34 km colonisés »

Le 17 décembre 2009

L'écrevisse autochtone cède sa place à l'Américaine ! (Midi Libre)
Une page se tourne avec, à partir de 2010, la suppression de la pêche des écrevisses à pattes blanches, grêles, rouges et de torrents. Il est vrai que devenue pour ainsi dire anecdotique, cette pêche, praticable seulement trois jours par an, n'avait plus beaucoup de sens, ni d'avenir !La raréfaction des sujets qui place l'espèce sur la liste de celles en voie d'extinction, a naturellement amené les responsables fédéraux à demander qu'une telle mesure soit prise.
En revanche, la pêche de l'écrevisse de Californie dite « écrevisse signal » est plus que jamais autorisée. Recherchée par des pêcheurs toujours plus nombreux, c'est bien elle qui a remplacé l'écrevisse autochtone. On peut d'ailleurs parler depuis cinq ou six ans de véritable engouement pour cette pêche, accessible à tous les âges, et très productive ! Sa capture présente l'avantage aussi de limiter les déséquilibres qu'elle provoque en s'attaquant aux fraies de poissons. Enfin un rappel : pour cette pratique, la carte de pêche est obligatoire.

Le 10 février 2010

Le Congrès américain se penche sur la menace de la carpe asiatique (AFP)
Une commission de la Chambre des représentants américaine s'est penchée mardi sur la question de la carpe asiatique qui menace l'écosystème de la région des Grands Lacs dans le nord des Etats-Unis.
Les élus ont entendu plusieurs experts et des responsables fédéraux et locaux concernés par le problème de la carpe asiatique. Deux carpes asiatiques étaient disposées sur une table devant les élus, dans la salle d'audience.
"Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher la carpe asiatique d'entrer dans les lacs", a dit le président de la commission James Oberstar en ajoutant que l'audition de mardi servirait à "évaluer ce défi".
Des clôtures électriques ont déjà été installées pour empêcher les carpes de remonter plus avant dans le Mississippi et d'atteindre le lac Michigan et les autres Grands lacs.
Les autorités ont alors pris de nouvelles mesures pour arrêter l'envahisseur, allant même jusqu'à déverser du poison dans la seule voie d'eau reliant le Mississippi aux Grands lacs.
En décembre, la Maison Blanche avait alloué 13 millions de dollars à ces efforts qui n'ont pas été jugés suffisants par les responsables du Michigan.
Lundi, la Maison Blanche a dévoilé une nouvelle stratégie de lutte contre la carpe asiatique de 78,5 millions de dollars......

Le 21 mars 2010

Corse - Un observatoire pour recenser les espèces introduites ou invasives (Corse Matin)
Fabien Arrighi, directeur du CPIE-Centre-Corse A Rinascita souhaite, avec ses partenaires, étendre au jeune public la campagne de sensibilisation sur le danger des espèces introduites.
Le regretté Bernard Roché, scientifique à la direction régionale de l'environnement, avait procédé en 2001, à l'édition d'un atlas des poissons d'eau douce en Corse. Il avait alors recensé 32 espèces, dont seulement 13 autochtones, parmi lesquelles la truite macrostigma, la truite fario, l'épinoche, la blennie fluviale ainsi que les espèces migratrices comme l'anguille, le mulet ou encore le loup.
Mais déjà, il mettait en garde contre les introductions illégales de poissons qui « ne sont pas sans risques pour les milieux et les espèces... »
Certaines introductions ont eu lieu de manière cordonnée et dictée, parfois, par un devoir de protection. Ce fut le cas, à la fin du XIXe siècle, pour la gambusie dans le cadre de la lutte antipaludique. Puis il y a eu la mise en eau, en 1970, des fameux ombles de fontaine dans les lacs de la vallée de la Restonica, Melo et Capitello. Il s'agissait, pour la fédération de répondre à une demande de pêche plus sportive. Enfin,….

Le 24 mars 2010

Les écosystèmes aquatiques menacés par la taille des poissons exotiques (Cnrs)
Les poissons introduits par l'homme dans les cours d'eau depuis 150 ans ont modifié la taille moyenne des communautés de poissons dans de nombreuses zones du globe. L'étude réalisée par des chercheurs du CNRS, de l'Université de Toulouse, de l'IRD et du Muséum national d'Histoire naturelle, ainsi que des universités d'Anvers (Belgique) et d'Ultrecht (Pays Bas), montre que les espèces de poissons introduites sont en moyenne 12 cm plus grandes que celles naturellement présentes dans les cours d'eau. Le remaniement de la structure en taille des communautés de poissons représente un fort risque de modification des écosystèmes aquatiques. Ces travaux sont publiés dans la revue Ecology Letters d'avril 2010.
Depuis le néolithique, l'homme transporte et introduit de nouvelles espèces. Cette tendance s'est accentuée durant les 150 dernières années suite au développement des moyens de transport et du commerce international. Les poissons d'eau douce n'échappent pas à cette règle et plusieurs centaines d'espèces ont été introduites dans le monde, que ce soit de manière fortuite ou à des fins alimentaires ou récréatives.

En croisant des données sur les poissons présents dans 1050 cours d'eau du monde, des chercheurs de l'Université de Toulouse, du CNRS, de l'IRD et du MNHN, ainsi que des universités d'Anvers (Belgique) et d'Ultrecht (Pays Bas) montrent que les espèces de poissons introduites sont en moyenne 12 cm plus grandes que les espèces natives de ces rivières. Ce qui augmente la taille moyenne des communautés de poissons d'une rivière d'environ 2 cm. Cette modification affecte, avec modération, mais significativement la règle empirique de Bergmann. Cette règle générale, qui s'applique à la majorité des êtres vivants, exprime le fait que plus un organisme vit éloigné de l'équateur, plus sa masse corporelle est importante. Elle est le fruit de millions d'années d'évolution conjointe des espèces et de leur environnement, et comme le met en évidence cet article, l'homme semble en passe d'en modifier les contours..

Au-delà de ces considérations historiques, l'introduction d'espèces ayant des caractéristiques écologiques différentes des espèces naturellement présentes peut également affecter le fonctionnement des écosystèmes. En effet, une partie de ces grandes espèces largement introduites à travers le monde sont des prédateurs (Truite, Black Bass, Silure…) alors que d'autres sont plutôt mangeurs de détritus ou de végétaux (Carpe, Tilapias,…). Ces caractéristiques écologiques sont susceptibles de modifier la chaîne alimentaire ou le recyclage de la matière organique. Les modifications de la taille moyenne des communautés observées dans les cours d'eau à l'échelle du globe pourraient donc aller de pair avec des modifications du fonctionnement des écosystèmes aquatiques....

Le 25 mars 2010

Gruissan. À la pêche au « cascail » dans l'étang de Campignol (La Dépêche)
Le saviez-vous ? Il existe dans les étangs au pied de Gruissan des massifs coralliens. Rien de comparable avec les espèces protégées que l'on rencontre dans les mers chaudes. Le « cascail » est une espèce invasive, d'origine australienne, très répandue dans les étangs de Campignol et Ayrolle, à telle enseigne que des enlèvements manuels sont pratiqués par les pêcheurs de Gruissan et le Parc naturel régional. La première de ces opérations avait eu lieu en 2009. La deuxième s'est déroulée ce mercredi 17 mars 2006.
« Le cascail est un ver tubicole qui vit en colonies. Il se nourrit de phytoplancton, créant à travers ses filtres des récifs calcaires de plusieurs mètres de diamètre, comportant plus de cent mille individus », explique Laurent Benau au Parc de la Narbonnaise en Méditerranée. Cette colonisation sous-marine a été repérée pour la première fois en 1948 sur le littoral du Languedoc-Roussillon. À l'époque, la rareté de l'espèce et de ses formations calcaires originales attirait la curiosité de scientifiques qui se réjouissaient de découvrir et de décrire en détail chaque site nouveau le long de la côte. Depuis cette date, cet annélide est omniprésent dans les étangs littoraux, où il couvre d'importantes surfaces et constitue parfois une gêne pour les activités humaines.....

Le 30 août 2010

L’écosystème de la mer de Wadden menacé par des espèces exotiques (Ane)

Selon un tout nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), publié vendredi, des espèces exotiques d'algues, de moules et de méduses se multiplient de manière inquiétante dans la mer des Wadden menaçant l'écosystème de cette zone dont une partie est classée patrimoine mondiale.

La mer des Wadden est une mer côtière qui s'étend sur 450 kilomètres le long du littoral de la mer du Nord du Helder aux Pays-Bas jusqu'à Esbjerg au Danemark en passant les zones d'estuaires de la côte allemande, couvrant une zone d'environ 10 000 km². Elle est limitée au nord et à l'ouest par les îles de la Frise. Depuis 26 juin 2009, la mer des Wadden est sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Parmi les espèces patrimoniales ou remarquables liées à ces habitats et écosystèmes particulier, ont trouve de nombreux oiseaux, poissons, crustacés et organismes marins, dont en particulier des mammifères (phoque commun, phoque gris et marsouin commun. (Plus de 12 millions d'oiseaux hivernent et se nourrissent ou se reproduisent sur la zone ; Pour 29 espèces d'oiseaux, ce site accueille plus de 10 % de la population migratrice mondiale). Il s'agit d'un des derniers écosystèmes intertidaux où les processus naturels se déroulent encore à grande échelle de manière peu perturbée.abritant de nombreux habitats rares, dont de transition (chenaux à marée ; bancs de sable ; prairies d'herbe marines ; moulières ; barres de sable ; vasières ; marais salés ; estuaires ; plages ; dunes).

« L'invasion de ces espèces dans de telles proportions est inquiétante », a déclaré la Secrétaire exécutive de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, Elizabeth Maruma Mrema.

Selon le rapport, les algues, les moules et les méduses sont les espèces les plus dangereuses pour l'environnement. En effet, l’algue Spartina s'est développée très rapidement dans la mer des Wadden. Introduite délibérément pour développer les marais salants, cette algue constitue aujourd'hui une menace pour tout l'écosystème. Pour leur part, les huîtres du Pacifique ont également été introduites dans la mer des Wadden au début des années 1990. Cette nouvelle espèce provenant d'Asie a empêché la moule bleue de se développer correctement causant une pénurie d'alimentation pour les oiseaux qui se nourrissent uniquement du mollusque local. Enfin, la méduse mnemioposis leidyi originaire de l'Océan Atlantique a été identifiée en mer des Wadden en 2006. Selon les experts du PNUE, cette espèce aurait été amenée par l'eau contenue dans les ballastes des bateaux de marchandises vidée à l'arrivée des navires. Cette méduse se nourri de plancton, d'œufs de poissons et de crustacés, menaçant l'écosystème local.

Le Comité du patrimoine mondial a le 26 juin 2009 inscrit la mer des Wadden sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, en tant que site naturel transfrontalier de l'Allemagne et des Pays-Bas, en grande partie protégées et gérées comme une réserve naturelle internationale, de manière coordonnée et transfrontalière entre les trois pays…..

Le 17 septembre 2010

Alerte aux espèces invasives (Jdle)

On ne parle pas que de changement climatique à Copenhague. Du 14 au 17 septembre, la capitale du Danemark a accueilli la 6e conférence Neobiota, consacrée aux espèces invasives. L’occasion pour les scientifiques de rappeler l’importance de ce phénomène.

L’inventaire européen des espèces invasives Daisie recense plus de 10.000 espèces exogènes ayant fait leur « nid » sur le territoire de l’Union européenne. Plus de 60 % de ces envahisseurs sont des plantes terrestres et 25 % des invertébrés terrestres. Avec un millier d’espèces, les plantes et les algues marines constituent le troisième bataillon le plus important….

Voir : Liste des 32 espèces marines invasives dangereuses

Le 27 septembre 2010

L’invasion des huîtres japonaises sur le littoral (Curiosphere TV)

Extrait de : Journal TV France 3 régions - France 3 Rédaction Nationale - 30/05/2008

Résumé : Initialement introduites par les ostréiculteurs pour remplacer leurs huîtres malades, les huîtres japonaises colonisent le littoral en remontant vers le nord à cause du réchauffement de la planète. En effet, il leur faut une température d’eau de mer entre 18 et 20 degrés pour pondre. Cette température, très rare avant les années 1990, est maintenant atteinte tous les étés.

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Le 24 octobre 2010

Les espèces invasives et le changement climatique : une alliance dangereuse (Ane)

D’après un nouveau rapport, le changement climatique devrait favoriser le développement d’espèces invasives, qu’elles soient animales et végétales, qui menacent dangereusement la biodiversité et les êtres humains. Le changement climatique devrait favoriser la propagation des espèces invasives animales et végétales, menaçant les forêts, les cultures et les populations de poissons, ce qui pourrait affecter à la fois la nature et les êtres humains, d’après un rapport financé par la Banque Mondiale publié vendredi. L’étude, menée par le Programme Mondial pour les Espèces Invasives, indique qu’un monde plus chaud, des phénomènes climatiques extrêmes et un niveau plus élevé d’émissions de dioxyde de carbone, favoriseront le développement de certaines espèces, qui dévasteront les écosystèmes marins et terrestres….

« Les dégâts estimés liés au développement des espèces invasives représentent plus de 1,4 billions de dollars chaque année, soit 5% de l’économie mondiale » d’après le rapport, publié en marge d’un sommet majeur des Nations Unies sur la biodiversité….

Aux Caraïbes, le poisson scorpion, qui est originaire des récifs de corail dans le Pacifique Sud, l’Océan Indien et la Mer Rouge, s’est rapidement propagé depuis qu’il a été pour la première fois introduit dans cette région dans les années 1980. Ce poisson est un prédateur vorace qui n’a pas d’ennemis naturels dans les Caraïbes et qui menace les espèces locales de poissons, de crevettes et de crabes. Les températures plus élevées dans l’océan dans la région les ont aidés à survivre et à se développer rapidement. Le long de la côte ouest des Etats-Unis et du Canada, le crabe vert européen menace également les espèces locales de crabes et de palourdes….

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Le 9 novembre 2010 : Les huîtres chassent les oiseaux !

Oiseaux du golfe. Pas de signe de reprise (Le Télégramme)

En vingt ans, les populations d'oiseaux migrateurs ont baissé de plus de moitié dans le golfe du Morbihan et les derniers comptages effectués sur 2009-2010 ne présentent aucun signe d'amélioration.

Depuis quarante ans, des ornithologues scrutent à la jumelle les oiseaux du golfe, non seulement pour observer les migrations mais pour les évaluer. Cette première comptabilité a été lancée par Roger Mahéo au début des années 60 sur les canards et les foulques. Mais c'est l'année 1991 qui sert de référence. Elle correspond à l'inscription du golfe par la France en «zone de protection spéciale», autrement dit une zone «intérêt majeur» pour l'accueil des oiseaux en migration et en hivernage, ce qui a justifié aussi son classement dans la Convention internationale de Ramsar au titre des zones humides….

Une baisse des populations qui n'est pas expliquée - Pourquoi les oiseaux migrateurs sont-ils en diminution dans le golfe? Faute d'étude précise, on ne peut soulever pour l'instant que des hypothèses.

La diminution des herbiers. C'est la première cause émise par les ornithologues. Il s'agit des herbiers de zostères naines, ces petites plantes qui vivent sous l'eau forment des garde-manger dont se régalent les bernaches et les canards. L'avantage de ces végétaux est qu'ils sont découverts à marée basse et donc accessibles aux oiseaux. Mais ils sont en diminution dans le golfe. Les huîtres sauvages. Les huîtres sauvages commencent à proliférer sur les vasières. Il suffit que quelques huîtres s'agglutinent pour servir de support à des concrétions qui peuvent devenir importantes. «Ces huîtres, souligne Guillaume Gélinaud, peuvent modifier le peuplement des invertébrés dont se nourrissent les oiseaux». Le dérangement. Les oiseaux n'aiment pas la présence humaine. Or, les activités de loisirs ne cessent de se développer dans le golfe. Notamment des activités nautiques. Mêmes si elles sont douces, comme le kayak, elles peuvent avoir de l'influence sur les populations d'oiseaux. D'autres activités, comme la marche sur certains sentiers, peuvent avoir aussi des conséquences, ou la présence de chiens non tenus en laisse, sans parler de la pêche à pied. Le changement climatique. On observe des changements d'aires de répartition des oiseaux d'eau. Des espèces hivernent plus au Nord, en Angleterre ou Pays-Bas, alors que par le passé, elles stationnaient en Espagne. «On voit, grâce aux baguages, que des nouvelles générations ont de moins en moins tendance à migrer», indique Guillaume Gélinaud. «Mais je reste dubitatif», ajoute-t-il. On trouverait par voie de conséquence plus d'espèces à hiverner dans le golfe». La réserve de Séné. Ce sanctuaire pour oiseaux a-t-il un effet sur le niveau des populations? Certainement en stabilité. En automne et hiver, on constate un effectif plus important sur la sarcelle et le canard souchet.

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Le 17 février 2011

Boulogne : Un "organisme gélatineux" envahit la mer du Nord (Semaine dans le Boulonnais)

Un nouvel intrus dont les pêcheurs boulonnais se seraient bien passés

Lundi, à l'occasion des résultats de la campagne du navire Thalassa de l'Ifremer, les scientifiques ont révélé qu'un organisme gélatineux proliférait en mer du Nord. Il aurait un impact sur les oeufs et larves de poissons. Inquiétant...

Un nouveau prédateur ? En tout cas, c'est une information dont la filière boulonnaise se serait bien passée. Lundi matin, lors de la présentation des premiers résultats de la campagne de la Thalassa, le navire de l'Ifremer, sur l'état des stocks de poissons en Manche-Mer du Nord, les professionnels de la pêche ont eu l'impression d'avaler une couleuvre de plus. Les scientifiques de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer leur ont appris - la plupart l'ignoraient - qu'un organisme gélatineux (de son nom latin Mnemiopsis Leidyi) en provenance du golfe du Mexique avait fait son apparition en Mer du Nord et que « cet organisme avait un impact sur le zooplancton, ainsi que les oeufs et larves de poisson. » Un impact, négatif, évidemment. Il serait apparu dans nos mers via le ballastage des navires de commerce qui sillonnent les océans du globe (ndlr : qui est l'action de vider ou de remplir les ballasts d'eau de mer, permettant de gérer la stabilité et/ou l'assiette d'un navire). Le souci est que cette eau de mer pompée à un endroit et déversée dans un autre contient des particules solides boueuses et des particules vivantes animales ou végétales. Qui se retrouvent, dès lors, dans un écosystème différent, qu'ils viennent perturber. Ce n'est pas un cas isolé. Il y a quelques années, nous relations l'arrivée sur nos côtes du crabe du Japon, selon le même mode de transport….

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Le 20 février 2011

Aquaculture et Espèces exotiques : Avis du Comité Economique et Social Européen (CESE) publié au Journal Officiel de l’Union Européenne du 17/02/2011

L'aquaculture est une activité en évolution constante, qui doit offrir des solutions aux demandes du marché, et notamment une diversification des espèces élevées et commercialisées.

Par le passé, l'aquaculture européenne, à l'instar des autres activités agricoles ou d'élevage, a fait bénéficier la société de l'introduction d'espèces exotiques. À l'heure actuelle, quatre des dix principales espèces produites par l'aquaculture dans l'Union européenne peuvent être considérées comme exogènes (truite arc-en-ciel, huître du Pacifique, carpe commune et palourde japonaise), et leur présence est aujourd'hui considérée comme habituelle et indispensable.

Néanmoins, l'introduction d'espèces exotiques invasives est actuellement considérée comme une des causes fondamentales de l'altération de la biodiversité à l'échelle mondiale. Les principales voies par lesquelles se produit l'entrée indésirable d'espèces exotiques aquatiques dans l'Union européenne sont les eaux de ballast des navires de grande taille, la pêche sportive et l'aquariophilie. Le changement climatique provoque également l'entrée d'espèces exotiques qui arrivent par leurs propres moyens.

Le règlement (CE) n° 708/2007 relatif à l'utilisation en aquaculture des espèces exotiques et des espèces localement absentes a fait récemment l'objet de quelques modifications, sur lesquelles le Comité a déjà émis un avis (CESE 453/2010; rapporteur: M. SALVATORE), qui a été approuvé à une large majorité et reste aujourd'hui parfaitement valable. Certaines des suggestions proposées dans cet avis, par exemple qu'il soit précisé que les installations aquacoles fermées doivent toujours être situées à terre, l'exigence d'une distance minimale de sécurité et d'une protection face aux prédateurs, etc., sont désormais reprises dans la proposition de modification (modifications de l'article trois), ce qui démontre le caractère approprié des recommandations du CESE.

Conclusions et recommandations

1. Le Comité juge appropriées les améliorations apportées à la rédaction du règlement (CE) n° 708/2007, qui rejoignent en grande partie les recommandations de l'avis CESE 453/2010, et notamment la nouvelle définition, plus précise, des "installations aquacoles fermées", fondée sur les résultats du projet IMPASSE (action concertée de recherche intitulée "Incidences sur l’environnement d’espèces allogènes utilisées dans l’aquaculture"), ainsi que la clarification sur la situation desdites installations quant à leur éloignement des eaux libres.

2. Le Comité estime que l'aquaculture doit pouvoir continuer de profiter des bénéfices apportés par l'introduction d'espèces exotiques ou l'introduction d'espèces localement absentes de l'Union européenne, à condition que soient adoptées les mesures nécessaires pour éviter toute altération des écosystèmes et de la biodiversité; cela permettrait de favoriser le développement durable de cette activité.

3. Le Comité souligne qu'il importe d'établir clairement les conditions que doivent réunir les installations aquacoles fermées, afin de réduire leurs charges bureaucratiques.

4. Le Comité est également favorable aux modifications apportées au règlement (CE) nº 708/2007 suite à l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, et dont la finalité principale est d'autoriser la modification des annexes I, II, III et IV en application de la procédure de "comitologie".

Voir l’intégralité de l’Avis du Comité économique et social européen sur la «Proposition modifiée de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) no708/2007 relatif à l'utilisation en aquaculture des espèces exotiques et des espèces localement absentes» COM(2010) 393 final — 2009/0153 (COD) (2011/C 51/16) / Rapporteur général: M. José María ESPUNY MOYANO, publié au JO de l’UE du 17 février 2011. Cliquer Ici

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Le 10 avril 2011


À écouter parler les spécialistes, force est de constater que la truite arc-en-ciel peut devenir un poisson très nuisible dans les rivières à saumons du Québec.

« La truite arc-en-ciel est parmi les cent espèces au monde qui ont eu le plus d’impacts négatifs sur les autres espèces qui vivaient déjà dans les habitats où elle a été introduite, explique la spécialiste du MRNF Isabel Thibault, qui travaille sur le dossier depuis des années, aux participants(es) du congrès de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique qui s’est déroulé hier, à Québec. Dans la majorité des endroits où elle s’est installée après avoir été introduite, on a vu baisser considérablement et même disparaître dans certains cas les espèces déjà en place. »

En entendant de telles explications sur le sujet, il y a de quoi s’interroger. Cette espèce, qui n’est pas indigène au Québec, a été introduite chez nous vers 1893-1894. Dès la fin des années 80, on signalait déjà sa présence dans 17 rivières de l’est du Québec. Présentement, on a découvert, notamment dans Charlevoix, des sites où des populations migratrices ont adopté les lieux pour former une population locale. Aux embouchures des rivières Malbaie et du Gouffre, elles sont abondantes. Les spécialistes s’attendent que l’espèce continue à se déplacer toujours vers l’est, étant donnée entre autres sa capacité à entreprendre de longues migrations.

Compétition - Là où les choses se compliquent drôlement avec cette espèce, c’est la compétition d’habitats et de nourriture qui s’installe lorsqu’elle est présente. « Il faut bien comprendre que la truite arc-en-ciel a le même régime alimentaire que l’omble de fontaine et le saumon. Comme elle prend rapidement le contrôle des lieux, cela pousse les autres espèces à se retrancher dans des habitats qui sont beaucoup moins favorables pour elles, explique la spécialiste. C’est de là que nous viennent les craintes, soit de voir le saumon et même l’omble de fontaine menacés par la présence de cette nouvelle espèce.

« La truite arc-en-ciel tolère beaucoup mieux les eaux chaudes que les autres salmonidés. Avec le réchauffement de la planète et la hausse des températures de l’eau, nous craignons qu’elle se répande encore plus vers l’est. Présentement, une espèce de barrière thermique, en raison de la température de l’eau, l’empêche d’aller plus loin, sauf que les choses peuvent changer. »

Mesures...........

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Le 15 avril 2011

Truite arc-en-ciel: accroître la pêche (Le Soleil)

(Québec) Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) autoriserait bientôt les pêcheurs à la ligne à récolter plus de truites arc-en-ciel afin de réduire les populations de ces poissons non indigènes au Québec qui nuisent à nos stocks de saumons atlantiques et d'ombles de fontaine (truites mouchetées). Dans ses établissements piscicoles, le Québec a cessé la production de truites arc-en-ciel fertiles pour réduire leur prolifération chez nous.

Voilà ce qu'a révélé, samedi, la biologiste Isabel Thibault, chercheuse au MRNF, lors d'une conférence au congrès annuel de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique. La spécialiste, qui étudie depuis des années la truite arc-en-ciel, a souligné les impacts négatifs importants de ce salmonidé sur nos poissons indigènes et leurs habitats.

Impacts négatifs

L'arc-en-ciel, originaire de la côte ouest de l'Amérique du Nord, a été introduite dans près de 100 pays; dans plusieurs cas, elle a eu des impacts négatifs sur les poissons indigènes et les écosystèmes de ces pays. Au Québec, des adeptes de pêche sportive ont introduit l'arc-en-ciel, voilà environ 120 ans, dans des cours d'eau du sud-ouest de la province, mais cette truite se répand progressivement vers le golfe du Saint-Laurent; il y a un quart de siècle, l'arc-en-ciel était déjà présente dans 17 rivières de l'est du Québec....

Selon la biologiste Thibault, l'arc-en-ciel est parmi les 100 espèces de poissons du monde qui ont eu le plus d'impacts négatifs sur les poissons indigènes vivant déjà dans les habitats envahis. L'arc-en-ciel s'alimente de la même nourriture que la truite mouchetée et que les saumoneaux. Elle s'empare des écosystèmes et force mouchetées et saumons à se retirer dans des habitats moins propices à leur survie.

L'arc-en-ciel tolère mieux l'eau chaude que les mouchetées et les saumons : avec le réchauffement de la planète, cette truite migratrice pourrait se répandre encore plus vers l'est, ce qui fait craindre qu'elle ne fasse diminuer beaucoup le nombre des mouchetées et des saumons, si elle ne fait pas carrément disparaître ces derniers poissons de nos rivières.

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Le 28 septembre 2011

USA/Canada. Des moules venues d'ailleurs empoisonnent les Grands Lacs nord-américains

La moule zébrée, fléau venu de la mer Caspienne en Amérique du Nord, est encore plus dangereuse qu'on ne le pensait car elle libère des composants toxiques, les PCB, ont récemment découvert des biologistes canadiens.

Introduite par accident en Amérique du Nord en 1986, cette moule recouvre aujourd'hui entre 30 et 40% de la surface des Grands Lacs canado-américains. Mesurant à peine quelques centimètres à l'âge adulte, les mollusques s'agrègent par centaines de milliers au mètre carré.

Non contentes de dévorer le plancton et d'affamer les autres espèces des Grands Lacs, les moules filtrent les sédiments dans lesquels les PCB (polychlorobiphényles) étaient jusqu'alors piégés et les rejettent dans l'eau, a indiqué à l'AFP Todd French, du département de biologie de l'université Queen's à Kingston, en Ontario.

Largement répandus en Amérique du nord, les PCB, composés chimiques utilisés comme isolant thermique dans les appareils électriques, ont été interdits dans les années 1970 car jugés toxiques pour l'homme et l'environnement. La concentration de PCB dans les eaux des Grands Lacs a donc baissé jusqu'à la fin des années 1980, avant de recommencer à grimper ou, du moins, à cesser de décroître. Faute aux moules. Car, pour plusieurs scientifiques canadiens, cette pollution serait due aux habitudes alimentaires des mollusques. La moule zébrée agit comme un siphon. Elle absorbe tout ce qui passe et rejette ce qui est toxique pour elle, explique M. French.

Fixées au fond des lacs, elles se nourrissent notamment de sédiments renfermant des particules de PCB, stockées là depuis des décennies. Ainsi rejetés dans l'eau, les PCB sont absorbés par les algues marines, puis, remontant la chaîne alimentaire, sont transmis aux poissons puis aux consommateurs.

Or, chez l'homme, une accumulation de PCB dans l'organisme peut provoquer des troubles neuro-comportementaux et le développement de cancers. C'est un phénomène inquiétant pour les 40 millions de personnes qui vivent sur les rives des Grands Lacs, constate M. French.... Source : AFP

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Le 9 août 2012

Crépidule : A consommer jusqu'à épuisement des stocks !

Les ostréiculteurs et les pêcheurs de saint-jacques ne savent plus comment se débarrasser des crépidules....

Ce coquillage d’outre-atlantique a profité du débarquement des Alliés en Normandie pour s’installer une première fois en France. En quelques années, ce coquillage très prolifique est devenu une véritable plaie pour les pêcheurs et les conchyliculteurs… C’est un compétiteur biologique qui se nourrit à la même source que les huîtres et les coquilles saint-jacques…

Les Toques blanches viennent au secours des professionnels de la mer…

Une ressource nouvelle et abondante, une alternative de choix pour vos clients, un produit de qualité inédit.

La crépidule ou Berlingot de mer (nom latin Crepidula fornicata), premier coquillage de France, est le nouveau trésor de la Baie du Mont Saint-Michel. Il est bon, il est naturel, et le consommer contribue à la sauvegarde d’autres espèces comme l’huître ou la coquille Saint-Jacques dont il est un prédateur. Ses qualités gustatives sont appréciées par des cuisiniers de renom du littoral Breton, et il s’adapte à toutes les cuisines du monde....

Les Toques blanches vont devoir non pas mijoter de petits plats à base de crépidules, mais sortir leurs plus grandes casseroles et préparer les Berlingots de mer à toutes les sauces, s’ils veulent contribuer activement à la lutte contre l’invasion des crépidules…

Pour cela, les grands chefs ne doivent pas rester à côté de la plaque…

Il ne s’agit pas de « Pêche durable & consommation citoyenne », comme le laisserait supposer l’article du portail des Toques blanches : Kokiaj, crépidule, berlingot de mer ?, mais bien d’une récolte jusqu’à épuisement des stocks de crépidules afin que huîtres et autres coquillages prospèrent durablement…

Les professionnels de la mer sont unanimes : consommer les sans modération !

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Le 11 septembre 2012

Un cas d'invasion de corail détecté en Méditerranée


Deux travaux publiés cet été par des chercheurs du Consejo Superior de Investigaciones Cientificas (CSIC) traitent d'espèces envahissant de nouveaux écosystèmes. Le premier avait pour but de mettre en avant les caractéristiques qui assurent aux espèces exotiques le succès de l'invasion de nouveaux territoires. La seconde a pour acteur un corail qui envahit peu à peu les fonds marins dans la région de Murcie.

Image : Oculina patagonica de Maoz Fine

L’équipe du CSIC, du Centro de Estudios Avanzados de Blanes, a étudié la prolifération d'un corail, Oculina patagonica, sur la paroi immergée d'une falaise dans la région de Murcie. Ce corail, originaire du sud ouest atlantique et détecté en Méditerranée depuis 1966 n'a cessé de s'étendre. Il colonisait déjà des milieux artificiels comme les ports. Cependant, l'étude des chercheurs du CSIC démontre pour la première fois sa franche domination dans des écosystèmes naturels. Selon leurs calculs, il aurait colonisé 55% du territoire considéré, en gagnant du terrain sur les algues qui forment normalement la majeure partie des écosystèmes sous marins méditerranéens.

Seule une espèce de corail est naturellement présente en Méditerranée. Cependant, celle-ci est en recul à mesure que les eaux se réchauffent. La colonisation d'écosystèmes par l'espèce Oculina patagonica qui provient d'eaux tropicales témoigne aussi de cette évolution des conditions climatiques dans la Méditerranée. Le problème vient du fait que cette colonisation se fait aux dépends des espèces d'algues autochtones qui jouent un rôle clé dans la chaîne alimentaire des écosystèmes méditerranéens. La colonisation des eaux par des coraux tropicaux pourraient ainsi venir perturber de manière importante l'équilibre écologique dans le bassin méditerranéen. Source : Le CSIC s'intéresse aux espèces invasives (BE Espagne)


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Le 9 février 2013

Les moules menacent la pêcherie de langouste à Tristan da Cunha

Une invasion de moules menace l’économie de la communauté la plus isolée du monde, Tristan da Cunha, située dans l’Atlantique sud.

Ces moules originaires de la méditerranée sont capables de voyager des milliers kilomètres en s’accrochant sur les coques des bateaux. Si elles envahissent les site locaux de production des homard, elles pourraient menacer l’économie de l’île qui repose à 80% sur cette activité.

Les moules sont arrivées l’année dernière sur la coque d’un bateau qui a fait naufrage au large de l’île. Elles ont depuis réussi à survire et à se reproduire. La moule de méditerranée (Mytilus galloprovincialis) est classée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature sur la liste des pires « 100 espèces invasives » au monde.

Selon Sue Scott, biologiste marin, le fait que ces moules aient survécu « est une mauvaise nouvelles. Elles pourraient coloniser de grands espaces et menacer les populations de homard ». Les revenus de la pêche au homard sur l’île, qui est certifiée durable par le Marine Stewardship Council, suffit tout juste à ses 300 habitants. Selon Le Guardian, cette invasion est une menace économique et écologique, l’île étant inscrite au patrimoine mondial avec deux espèces endémiques d’oiseaux. D'après Goodplanet : Moules contre homards

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