Le cabillaud revient, mais la morue ne vaut plus rien !

Alors que 2009 s’annonçait comme l’année de la renaissance du cabillaud européen avec l’augmentation conséquente des quotas de pêche, tous les bénéfices escomptés avec la hausse des captures sont annulés par la mévente et la chute des cours de la morue. Les spécialistes interrogent le marché…

Tendance du marché voir dans la revue de presse actualisée après l'article

Après des années de restriction, la pêcherie de cabillaud en Europe semblait repartir sur de bonnes bases en 2009 avec l’augmentation des quotas de 20% en Mer du Nord et de 30% en mer de Barents. Mais la chute des cours depuis le début de la campagne a tout remis en cause.

Que se passe-t-il donc ?

Certains mettent en cause les écologistes, d’autres, le panga, certains, l’Islande, tous sont d’accord sur le poids de la crise économique actuelle, mais il y a d’autres raisons car le marché des produits halieutiques ne s’est pas écroulé à l’image du saumon de Norvège qui en ce début d’année se porte comme un prince (voir : Malgré la crise économique, le saumon de Norvège se porte bien !).

La faute aux écologistes…

Après des années de boycott du cabillaud, les écologistes n’ont pas répercuté auprès de leurs adhérents et du grand public les avis des scientifiques concernant l’amélioration de la ressource ; l’augmentation globale des captures a mis ou va mettre sur le marché une quantité supplémentaire de plusieurs centaines de milliers tonnes de cabillaud par rapport aux années passées. En consultant, le site du WWF, le cabillaud est toujours dans la liste rouge des espèces en voie de disparition : Pour une pêche durable.

La faute aux Pangasius…

Pour certains spécialistes, la pénétration croissante de pangas vietnamiens semble avoir bouleversé le marché des produits de la pêche. Selon le média Intrafish, 60% des exportations vietnamiennes sont destinées au marché européen où ce poisson se vend « comme des petits pains ».

Dans les supermarchés norvégiens, son prix est 25% plus bas que celui de la morue. Trond Davidsen de Norwegian Seafood Association dit être pour la libre concurrence mais une concurrence non faussée, et il ajoute : « les consommateurs ne doivent pas être induits en erreur par de fausses indications sur les emballages comme « le meilleur de la mer » ou « riche en oméga-3 ». Janvier Trollvik de NSEC dit avoir vu des étiquetages falsifiés avec des appellations « plie » ou « frais » alors qu’il s’agit de poisson décongelé.

Graphique du haut : Evolution du prix du cabillaud de Norvège et de Pologne sur le marché allemand

Graphique du bas : Evolution du prix du colin d'Alaska de Russie et des USA sur le marché allemand

Chute brutale du prix du cabillaud depuis l'augmentation des quotas début 2009, alors que le prix du colin d'Alaska continue sa progression avec la diminution des quotas de pêche dans les eaux alaskiennes.

En mars 2009, les prix du cabillaud et du colin d'Alaska tendent à être identiques.

Source : Globefish

Pour le spécialiste des produits halieutiques, Callander McDowell, ces arguments ne tiennent pas la route. Il est trop simpliste de dire que c’est le pangasius à cause de son prix très bas qui perturbe autant le marché du cabillaud norvégien. Le comportement des consommateurs est beaucoup plus complexe. Selon lui, les groupes environnementalistes ont beaucoup plus d’influences sur les consommateurs ; quand le cabillaud faisait défaut, les consommateurs se sont retournés vers des produits de substitution comme le colin d’Alaska sans que les acteurs de la filière ne s’en étonnent.

Depuis l’augmentation de l’offre liée aux quotas de pêche supplémentaires, la demande n’a pas été réactive et le marché a été vite saturé d’autant plus que beaucoup pensent encore que le cabillaud est une espèce à éviter. Les acteurs de la filière ne s’étaient pas assez préparés à cet afflux et ils ont bon dos maintenant d’incriminer le pangasius selon Callander McDowell.

Pour lui, il ne fait aucun doute que les importations de Pangasius ont augmenté, mais l'intérêt des consommateurs pour ce produit n'est pas le même dans toute l'Europe. Les rapports indiquent que l'Espagne, l'Allemagne et les Pays-Bas sont ses principaux marchés, et les observations indiquent que sur ces marchés porteurs, ce poisson est considéré comme un produit de qualité inférieur. En France, il semble que le pangasius est comblé la chute de l’offre en perche du Nil. Au Royaume-Uni, diverses présentations de Pangasius ont été offertes aux consommateurs, mais aucune ne semble avoir suscité un intérêt particulier.

Enfin, il y a la question du prix. Pangasius est bon marché, mais d'autres espèces de poissons sont vendus également à bas prix. Certaines sont même moins chères. Généralement, les filets de Pangasius sont vendus entre 6,49 et 6.99 euros le kilo alors que le filet de cabillaud peut se trouver à 8,70 euros. La différence de prix n'est pas assez importante pour expliquer le choix des consommateurs en faveur du pangasius. Si le consommateur est gêné par l’aspect ou la couleur du filet, il a aussi la possibilité d'acheter des filets de saumon pour un prix de 6,98 euros le kilo.

En réalité, le Pangasius correspond à une autre offre de poisson à l’étal des poissonniers. En ces temps difficiles, Pangasius offre une alternative à bas prix. Pour beaucoup de consommateurs, le prix n'est pas déterminant. Bien sur, ils doivent surveiller leurs dépenses, mais ils sont tout de même prêts à payer plus pour le poisson qui a leur préférence.

Pour Callander McDowell, le marché de la morue souffre en ce moment, mais la réponse n'est pas d'attaquer la concurrence, mais plutôt de persuader les consommateurs que le cabillaud est bon à manger et que la ressource est durable maintenant. De blâmer le Pangasius ne résoudra rien au contraire les analyses négatives à son sujet risquent de porter atteinte à l’ensemble des produits de la mer.

La faute à l'Islande...

Depuis la faillite des banques en Islande, la survie économique du pays prime sur la conservation de la ressource halieutique, selon Iain MacSween, l’un des responsables de la pêche écossaise pour expliquer les livraisons importantes de cabillaud d’origine islandaise sur le marché européen. « Pendant de nombreuses années, les transformateurs et tous les acteurs islandais étaient bien considérés » «Eh bien, si l'on regarde ce qui se passe maintenant quant à la gestion des stocks de cabillaud, on voit très clairement que l’Islande n’est plus l’exemple à suivre. » M. MacSween ajoute qu'il y a eu une décision politique d'augmenter les captures de cabillaud au dessus des quotas fixés par les scientifiques pour aider l'économie islandaise à faire face aux difficultés actuelles, et que la décision unilatérale prise par l'Islande de pêcher plus de 100 000 tonnes de maquereau peut être considérée comme de la pêche illégale de même que la chasse des baleines pratiquée par le pays.
Philippe FAVRELIERE (à partir de Fishnewseu et reLAKSation)

Autres articles :

Pour plus d'informations sur les pêcheries du Pacifique Nord en concurrence avec celles de l'Atlantique du Nord-Est, et l'évolution des cours du poisson.... (cabillaud, colin d'Alaska, églefin,...)

Voir toutes les données actualisées sur le site d'un transformateur, Tradex : http://www.tradexfoods.com/reports.php

Pour suivre les tendances globales des cours mondiaux du poisson :

Informations complémentaires :

Image Wikipedia / NOAA : Morue de l'Atlantique

Pour aller plus loin.....

Le 23 septembre 2011

Toujours plus de cabillaud dans les eaux norvégiens et en mer de Barents

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Le 10 octobre 2011 : Gestion des stocks de poissons dans l’intérêt général

Value Slipping Through the Net / Managing fish stocks for public benefit

Pêcherie de cabillaud : Comparaison des flottilles de fileyeurs et de chalutiers en Mer du Nord.

Selon l’organisation britannique, New Economics Found (NEF), la répartition de quotas de poisson et l’attribution des subventions qui ne dépendent pas de critères sociaux et environnementaux, « coûtent » à l'économie britannique, à l'environnement et à la société.

L’étude publiée le samedi 8 octobre 2011, « Value Slipping Through the Net / Managing fish stocks for public benefit » révèle l’inefficacité du système de gestion actuelle qui récompense les moins performants en termes sociaux, économiques et environnementaux et qui punit ceux qui génèrent le plus de bénéfices « sociétaux » (dans l'intérêt général).

Le rapport compare deux types de bateaux de pêche - fileyeurs et chalutiers - en termes de création de valeur pour la société ainsi qu’en termes de revenus nets, d’emploi, de subventions, de rejets et d’émissions de gaz à effet de serre (GES).

Principaux résultats (qui portent sur la période 2006-2008) :

  • Pour chaque tonne de cabillaud débarqué, les chalutiers dégagent un résultat négatif allant de - 116£ pour les plus petits chalutiers à presque - 2.000£ pour le plus grand.
  • Les fileyeurs génèrent quant à eux un résultat net de + 865£ la tonne.
  • Les chalutiers ont débarqué près de 6.000 tonnes de cabillaud pendant que les fileyeurs représentaient à peine 163 tonnes soit moins de 3% des captures de chalutiers.
  • Les plus gros chalutiers ont reçu des subventions directes à hauteur de 219£ la tonne de cabillaud débarqué tandis que les fileyeurs filets n’ont reçu que 38£.

« Les résultats montrent que certains types de pêche ne donnent pas de bons résultats alors que d’autres sont plus efficaces. La gestion des pêcheries doit tenir compte de ces résultats si on veut tirer les meilleurs « bénéfices » de l'exploitation d'une ressource » a déclaré Rupert Crilly, responsable du rapport de la NEF (New Economics Foundation)…

Pour télécharger le rapport, cliquer NEF

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13 mai 2011 - Arctique : La fonte des glaces découvre les convoitises

Exploitation pétrolière et minière du sous-sol, essor du trafic maritime et du tourisme, pêche facilitée : dans l'Arctique, les enjeux et les convoitises se multiplient au fur et à mesure que les glaces reculent. Or la semaine dernière, des scientifiques ont indiqué que le réchauffement climatique dans l'Arctique se faisait deux fois plus rapidement qu'ailleurs dans le monde et encore plus vite que prévu.

Alors que les représentants des 8 nations de l’Arctique se réunissent au Groenland pour la 8e conférence sur l’Arctique, certains veulent parler changement climatique tandis que d’autres n’ont que développement économique en tête.

«L’Arctique, disent les pays membres du Conseil, n’appartient qu’à ses riverains. Tout le monde a en tête que dans moins de 20 ans, la moitié du commerce mondial pourrait emprunter les voies maritimes du pôle Nord. D’énormes sommes d’argent vont circuler. L’avenir de la région est l’affaire de tous ses futurs usagers.» Ces propos, ce sont ceux de Michel Rocard, l’ambassadeur des pôles, qui était jeudi 12 mai à Nuuk, capitale du Groenland, pour l’ouverture de la 8e conférence de l’Arctique. La France, tout comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, ne dispose que d’un siège d’observateur lors de ces négociations, un fait que regrette l’ancien Premier ministre.

Le Conseil de l’Arctique, un organe créé en 1996 après la fin de la Guerre froide, rassemble les chefs de la diplomatie des 8 pays riverains: Etats-Unis, Canada, Russie, Norvège, Suède, Finlande, Danemark et Islande. Sa mission est de fixer les règles d'une exploitation économique «durable» des richesses de la région, rendue envisageable par un réchauffement qui menace aussi la survie de ses vastes étendues glacées.... Suite et source : L’Arctique, le nouvel Eldorado ? (Jdle)

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Connaitre l’impact du réchauffement climatique sur les pêcheries Arctique

Dans le cadre du programme européen "Océan de demain", un atelier de travail va réunir des scientifiques de Suède, Finlande et Espagne en Norvège.

Les scientifiques norvégiens notamment ceux de Nofima étudient l’impact du réchauffement de l’Océan Arctique avec l’ouverture de la route maritime du Nord - la route maritime entre l'Europe et l'Asie dans le nord - sur le transport, le tourisme, la pêche, l'aquaculture, les mammifères marins et les émissions de gaz à effet de serre.

Avec la mer de Barents comme point de référence, les chercheurs norvégiens sont au-devant de la scène pour étudier plus particulièrement les conséquences sur la pêche et l'aquaculture.

« Les objectifs est de comprendre l’impact du changement climatique sur les activités de pêche en Arctique », explique le scientifique John R. Isaksen de Nofima. « Par exemple, nous allons étudier si les changements climatiques peut avoir un impact sur la distribution des poissons et par conséquent sur l'activité de la pêche et la règlementation. « Nous allons également examiner les effets du changement climatique sur l'aquaculture en Arctique, y compris les effets environnementaux de feed-back », explique le scientifique. Suite et source : Fish marketing changes sparked by warmer ocean on research agenda (Fishnewseu)

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La composition en plancton influence la survie de la morue en mer du Nord (CNRS)
Une étude dirigée par Grégory Beaugrand, chercheur au laboratoire Ecosystèmes littoraux et côtiers (ELICO, CNRS – Université Lille 1, Wimereux) en association avec la Sir Alistair Hardy Foundation for Ocean Science (Plymouth) et le CIEM (Copenhague), montre que la pêche n'est pas la seule cause responsable du déclin de la morue en mer du Nord. Sa survie est en effet fragilisée par le réchauffement des températures de surface, responsable de la modification des écosystèmes et plus particulièrement de la qualité et de la quantité des larves planctoniques disponibles pour les morues. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature du 11 décembre 2003.
La mortalité des jeunes morues est très importante durant le stade larvaire. Elle dépend de facteurs hydro-climatiques(1) qui influencent la nourriture disponible pour les larves et l'intensité de prédation. Des relations significatives ont été trouvées entre la variabilité hydro-climatique et le recrutement de la morue, qui correspond à l'arrivée des morues à l'âge d'1 an. Ces relations n'expliquaient cependant qu'un faible pourcentage de variabilité du recrutement et surtout ne proposaient aucun mécanisme par lequel les fluctuations hydro-climatiques affectaient le recrutement. Cela a conduit de nombreux chercheurs à émettre l'hypothèse que la pêche était seule responsable du déclin de la morue mer du Nord. Sa surexploitation depuis les années 1960 a en effet considérablement diminué l'abondance du stock reproducteur et augmenté sa fragilité vis-à-vis des fluctuations environnementales.

Utilisant la plus grande base de données au monde sur le plancton (Continuous Plankton Recorder, Plymouth), ces chercheurs proposent pour la première fois un indice planctonique reflétant la qualité et la quantité de nourriture disponible pour les jeunes morues. Cette recherche montre que cet indicateur biologique est associé au recrutement de la morue, expliquant presque 50% de sa variabilité. L'indice planctonique a permis également d'identifier les mécanismes intermédiaires influençant la survie des larves planctoniques. Suite à l'élévation des températures de surface depuis la fin des années 1970 à l'ouest de l'Europe, la composition du plancton a changé. On a assisté à une remontée des espèces caractéristiques des eaux chaudes vers le Nord, associée à une diminution des espèces caractéristiques des eaux froides(2). Cette réorganisation majeure a fortement affecté la biodiversité de la mer du Nord : elle a diminué le nombre et la taille des proies, de sorte qu'elles sont moins facilement capturées ou ingérées par les larves de morue. Il y a également un décalage entre l'apparition des larves de morue et la disponibilité en proies pour les jeunes morues.

Les scientifiques ont ainsi montré que l'augmentation des températures de surface a eu un double impact sur la survie des jeunes morues : d'une part, elle a augmenté le métabolisme des larves et donc le coût énergétique ; d'autre part, elle a diminué la quantité et la qualité des proies, c'est à dire le gain énergétique. Par conséquent, le déséquilibre énergétique des jeunes morues a augmenté, fragilisant leur survie et augmentant la mortalité larvaire.

Cette étude montre donc qu'en plus des effets de la pêche, la survie de la morue est actuellement fragilisée par le réchauffement des températures de surface. Elle permet pour la première fois de comprendre pourquoi l'abondance de la morue était importante durant les années 1960-1970 : durant cette période, l'indice planctonique montre que l'environnement biologique était très favorable aux jeunes morues.
Notes :
(1) Parmi ces facteurs on peut citer les températures de surface et l'Oscillation Atlantique Nord, qui correspond à l'oscillation des masses atmosphériques entre les basses pressions centrées au niveau de l'Islande et les hautes pressions centrées sur les Açores.
(2) Beaugrand G, Reid PC, Ibanez F, Lindley JA, Edwards M (2002) Reorganization of North Atlantic marine copepod biodiversity and climate. Science, 296: 1692-1694.
Références :
Beaugrand G, Brander K, Lindley JA, Souissi S, Reid PC (2003) Plankton effect on cod recruitment in the North Sea. Nature, 426: 661-664

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Le 14 mai 2010 : un peu d'histoire

Une morue très convoitée (Le Télégramme)
Le commerce de la morue doit être mis en relation avec la religion catholique qui, en interdisant la viande près de la moitié de l'année (les vendredis mais aussi le Carême, l'Avent, les vigiles de toutes les grandes fêtes), développa la consommation du poisson, issu de pêcheries dans les eaux douces mais surtout salées. Or, les espèces qui se conservaient le mieux, séchées, fumées ou salées étaient le hareng et la morue. Le commerce de la morue, dont la Duchesse Anne était friande, était important. En 1691, l'Union de Brest, commandée par Jean Jollet partit en Gironde le 1erjuin charger 23 milliers de morue verte (non salée). Dès lors, cette pêche devint une activité très protégée et très surveillée par les pouvoirs centraux, surtout dans les eaux poissonneuses du nord de l'Europe et encore plus sur les grands sites canadiens de Terre-Neuve ou de la baie d'Hudson. Kerguélen, commandant de la Folle, fut envoyé en1767 et1768 pour des missions de surveillance de la pêche à la morue pour protéger les pêcheurs français de leurs rivaux scandinaves, hollandais ou britanniques.

Le 6 août 2010

De nouvelles techniques pourraient accélérer la transformation de la morue

Des essais réalisés par les chercheurs de Nofima ont montré que la nouvelle méthode de saignements, pourrait réduire les délais de traitement. Les chercheurs n'ont constaté aucune différence de couleur, ce qui signifie qu'il ne peut être distingué visuellement des filets traditionnels. D'autres travaux doivent être effectués afin d'optimiser le processus de lavage. Il peut être possible de réduire le temps de rinçage, car aucune des observations visuelles de sang ont été faites dans le filet directement après le filetage…. Source : Seafoodtoday : New techniques could make cod processing faster

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Le 27 novembre 2010

Perspectives de l’alimentation : Analyse des marchés mondiaux (FAO juin 2010)

Economie mondiale des produits halieutiques (Pages : 50 – 57)

Face à une demande de consommation atone et à divers problèmes d’approvisionnement, la production mondiale de produits halieutiques n’aurait progressé que modérément (de moins de 1 pour cent) pour passer à 143,7 millions de tonnes en 2009. Cette légère amélioration serait attribuable en totalité au dynamisme de l’aquaculture, bien que ce secteur ait connu de graves problèmes, tels que les zoonoses qui ont réduit de moitié la production de saumon de l’Atlantique au Chili en 2009. En revanche, les disponibilités issues de la pêche de capture dans le monde n’ont pas progressé en raison des limitations imposées par les contingents de pêche et de la baisse de rentabilité. Ainsi, selon les estimations, la contribution de l’aquaculture à la production mondiale de poisson aurait progressé, passant de 36,9 pour cent en 2008 à 37,5 pour cent en 2009. La performance de ce sous secteur devrait encore s’améliorer en 2010.

Alors que les consommateurs reprennent confiance et accroissent leurs dépenses facultatives, la demande mondiale de produits halieutiques revient progressivement à la normale. Comme en 2009, la consommation totale de poisson de 2010 devrait plus ou moins suivre la croissance démographique, et la quantité moyenne de poisson consommée par habitant restera donc pratiquement inchangée.

Selon les estimations, la récession économique n’a eu qu’un effet négatif marginal sur le volume de poisson commercialisé à l’échelle mondiale en 2009, lequel est évalué désormais à près de 52,5 millions de tonnes (poids vif).

Toutefois, exprimée en valeur, la contraction a été nettement plus marquée, de l’ordre de 8 pour cent (ce qui représente un montant de 94,5 milliards de dollars), du fait de la chute des prix et de la préférence accordée aux importations d’espèces moins onéreuses. À l’exception du Viet Nam, la……. Suite…. Télécharger Ici

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Le 7 mars 2011

Cabillaud et Eglefin : Hausse des cours malgré l’augmentation des quotas de pêche

Le quota 2011 russo-norvégien d’églefin (Haddok) a augmenté de 25% par rapport à l'année dernière - à 303.000 tonnes.

Le quota 2011 russo-norvégien de cabillaud a augmenté de 16% par rapport à l'année dernière - à 703.000 tonnes.

Malgré l'augmentation de l'offre – les prix courants pour les matières premières Eglefin & cabillaud de l'Atlantique montent en flèche en Chine.

Pourquoi les prix augmentent-ils ?

• La Russie a acheté plus de cabillaud et d'aiglefin qu’à la normale pendant les mois d'été – Diminution des stocks. Les stocks actuels en Chine sont si faibles, que les prix sont orientés à la hausse.

• Les prix élevés du cabillaud et églefin au cours des derniers mois affecte maintenant le prix des filets et des pavés.

• Les prix des pavés d’églefin et les filets ont augmenté de 23% et 12% respectivement - Figure 1.

• Le prix du cabillaud a augmenté à près de $ 3800 - $ 3900 la tonne.

• de plus - l'affaiblissement du dollar à la fois vis-à-vis de la livre sterling et l'euro - a poussé les prix vers le haut.

Comment va évoluer le prix ?

• Grande incertitude. L'augmentation des quotas de 2011 va-t-elle ramener les prix vers le bas ? Les niveaux des stocks de cabillaud - en Chine et en Europe - sont si bas en ce moment qu'il faudra un certain temps pour que l'augmentation des quotas ait un impact. Source : Tradexfoods


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Le 13 mars 2013

Cabillaud : Beaucoup d'espoir en Norvège... Beaucoup d'inquiétudes à Boulogne...

Le cabillaud abonde en Mer de Barents pour atteindre des quotas historiques. En Manche et en Mer du Nord, l'état des stocks pour les années à venir est préoccupant selon les chercheurs de l'Ifremer...

1 million de tonnes de cabillaud en mer de Barents

Dans l’Arctique russo-norvégien, en raison du réchauffement climatique et d’une stricte gestion halieutique, le poisson est abondant au point que les quotas de pêche (1 million de tonnes partagé entre la Norvège et la Russie en 2013) n’ont jamais été aussi élevés depuis quarante ans...

« Les scientifiques estiment à 3,5 millions de tonnes (1 milliard de poissons) la population de cabillauds dans la mer de Barents aux eaux claires et froides, le plus important stock au monde, dans lequel nous capturons 90% de notre cabillaud. Mais ici, le long de la côte nord de la Norvège, nous débarquons 6% du total de nos captures. Si le cabillaud de la mer du Nord, géré par l’Union européenne, a dramatiquement chuté, celui de la mer de Barents a crû au point que les quotas de pêche (1 million de tonnes partagé entre la Norvège et la Russie en 2013) n’ont jamais été aussi élevés depuis quarante ans », explique Rolf Nilsen, la trentaine, responsable de l’exportation au centre de débarquement du poisson Lorentzen, sur l’île de Sommaroy (île de l’été), à une heure de route de « la capitale de l’Arctique », Tromso. D’après La Croix : En Norvège, les pêcheurs n’ont jamais été aussi chanceux

A ce jour, la Norvège dispose de la plus grande population de cabillauds au monde dans la mer de Barents. Mieux encore : cette population de cabillauds est la seule au monde à avoir progressé ces dernières années ! Il s’agit d’un impressionnant renversement de tendance par rapport à la situation qu’a connu le pays dans les années 80 / 90, époque à laquelle une forte diminution de la population de cabillauds avait été constatée. Aujourd’hui, la Norvège a d’ailleurs été distinguée par le WWF (World Wildlife Fund) qui a cité en exemple ses pratiques en matière de pêche durable !

La Norvège partage le stock de cabillaud de la Mer de Barents avec la Russie. Ensemble, les deux pays disposaient d’un quota de 520 000 tonnes dans la Mer de Barents en 2009, dont 222 100 tonnes pour la Norvège. En 2013, ce quota a été fixé à 1 million de tonnes, soit une augmentation de 249.000 tonnes par rapport à 2012. La Norvège se réserve 418.740 tonnes (auxquelles s’ajoutent 21.000 tonnes dans les eaux territoriales norvégiennes et 7.000 tonnes au titre de la recherche), la Russie dans la même proportion. Reste un reliquat pour des pays tiers... D’après Historically high cod quota in the Norwegian–Russian Fisheries Agreement for 2013

Le réchauffement climatique, une nouvelle chance pour la pêche arctique

En Arctique, la pêche est une activité fondamentale pour l’homme. Dans les eaux froides, la production primaire (plancton) est limitée, la vitesse de croissance des poissons est faible, et leur taux de renouvellement long. «Le réchauffement climatique devrait inverser ces caractéristiques et augmenter la productivité, explique Benjamin Planque, écologue à l’Institut de recherche marine à Tromso. Jusqu’à un certain seuil, car ensuite interagissent de nombreux facteurs qui empêchent de faire de la prévision», poursuit-il.

L’arrivée progressive d’eaux chaudes de l’Atlantique a commencé à changer la donne. Globalement, les principales espèces (morue franche, hareng, maquereau, églefin, sébaste, flétan) montent vers le nord. Mais on observe certaines anomalies, comme par exemple un déplacement des maquereaux des côtes norvégiennes vers l’Islande. Actuellement, beaucoup de recherches portent sur le devenir du plancton et d’un poisson-fourrrage crucial dans l’écosystème marin, la morue arctique. Dans les îles Lofoten, au large desquelles se reproduit la morue, un mouvement populaire s’oppose à l’exploitation pétrolière. Les Norvégiens arriveront-ils à un consensus ? D’après La Croix : L’Arctique, de nouvelles chances, de nouveaux risques
 
Boulogne. Beaucoup d'inquiétudes autour des stocks de cabillaud et de merlan

Pendant un mois, 25 membres d'équipage et 22 scientifiques de la Thalassa (navire de recherche d'Ifremer) ont examiné la ressource en Manche et Mer du Nord. Le nombre de jeunes poissons en mer diminue. C'est en tout cas ce que tendent à démontrer les résultats de la campagne IBTS 2013 en Manche et en Mer du Nord.

Les conclusions présentées mi février 2013 ne sont « pas définitives », dixit Yves Vérin, ingénieur d'études à l'IFREMER de Boulogne. « D'autres bateaux sont encore en mer et l'opération n'est pas totalement terminée », explique le chef de mission de la campagne. Il n'en reste pas moins que les premiers résultats démontrent un recrutement « pas très bon » pour le cabillaud, « médiocre » pour le merlan, et « très faible » pour l'églefin, selon Yves Vérin.

Autrement dit, l'état des stocks pour les années à venir est préoccupant. « La situation n'est pas brillante, mais pas désespérée non plus », estime le chef de mission. Pourtant, les pêcheurs boulonnais sont inquiets. « Pour une fois, on constate la même chose que les scientifiques : une raréfaction de la ressource en mer », regrette Olivier Leprêtre. Le président du comité régional des pêches a demandé à connaître l'état du stock de rouget-barbet, une espèce dont le stock aurait diminué de 70% l'année dernière, « à cause de la surpêche des senneurs hollandais ».

Quel avenir ?

Les marins-pêcheurs souhaiteraient davantage de concertation avec les scientifiques. Gérard Montassine, membre du comité régional des pêches explique : « En tant que professionnels de la mer, nous sommes sur le terrain toute l'année, au plus proche des réalités, contrairement aux scientifiques qui n'organisent des campagnes que 2 fois par an. Nous constatons aussi des choses que nous pourrions faire remonter ».

En attendant, ce sont les constatations scientifiques de " La Thalassa " et des autres navires de la campagne qui serviront aux groupes de travail. Le premier se réunira en mars pour discuter du hareng, une espèce « dont le recrutement est un peu meilleur » selon Yves Vérin. Les conclusions seront ensuite transmises à Bruxelles, pour permettre de définir les quotas de pêche en fin d'année. D'ici là, les pêcheurs continueront de pêcher ce qu'ils peuvent, et les scientifiques repartiront en mer pour une seconde campagne, au mois d'août. D'après : La Semaine dans le Boulonnais

Commentaires

Anonyme a dit…
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