WWF France éduque nos enfants à la pêche durable !

Iglo, allié pour une pêche responsable

En 2002, la marque de produits surgelés – premier acheteur européen de poisson – soutenait déjà le WWF lors de la création de l’écolabel MSC pour la promotion de pratiques de pêche responsables. En 2007, ces liens se sont resserrés grâce à la signature d’un partenariat stratégique autour de la mission Pêche du WWF.
À la clé : l’apparition du panda sur les huit produits Iglo certifiés MSC, un dossier pédagogique diffusé auprès de 75 000 écoliers et des campagnes communes pour aider le consommateur à épargner les espèces menacées. Source :
WWF - Rapport d'activité 2007-2008

Que voit-on sur le site de WWF : Pour une pêche durable ?

Une liste de poissons menacés et non menacés, non actualisée (notamment par rapport aux nouveaux quotas de pêche pour l'année 2009). Deux exemples :

Le cabillaud et la langoustine, deux espèces essentielles pour la pêche artisanale française, sont toujours indiqués "espèces menacées".

Le colin d'Alaska, espèce pêchée dans le Pacifique Nord dont les captures sont en chute libre depuis le début des années 2000, est toujours indiqué "espèces non menacées".

WWF - Informations pratiques :

WWF indique que la pêche française fournit 15% des besoins nationaux. Pourquoi vouloir minimiser le secteur halieutique français ? En réalité, la pêche y compris l'aquaculture fournit plus 35% des approvisionnements en équivalent poids vif (Source : OFIMER)

WWF parle principalement de la pêche industrielle avec ses effets dévastateurs sans parler de la pêche et de l'aquaculture artisanales et familiales françaises qui sont pourtant déterminantes pour les apports en produits halieutiques ainsi que pour les équilibres environnementaux et socio-économiques de nos littoraux. Au niveau mondial, le secteur artisanal ou la pêche à petite échelle représente près de 60% des captures totales.

En conclusion, WWF note que "dans beaucoup de secteurs, la mode est au label "développement durable". La pêche n'y échappe pas et on voit fleurir bon nombre de ces labels "pêche durable" qui n'ont parfois de durable que le nom.... on peut déplorer leur manque d'indépendance. Dans la plupart des cas, c'est l'entreprise qui fixe les objectifs à atteindre."

Et l'organisation environnementaliste ajoute : "Pour l'instant, le MSC est le seul moyen d'être certain que le poisson que l'on achète provient de la pêche durable. Il est présent chez plusieurs enseignes et marques de surgelés et ne cesse de gagner du terrain." Le label MSC a été créé par WWF en association avec UNILEVER à la fin des années 90.

Allons voir sur le site de IGLO

"Le Captain IGLO part à la rencontre de ses petits moussaillons dans les écoles primaires de toute la France. Découvrez vite le dossier le dossier pédagogique "La mer, les poissons et les hommes" créez avec le soutien du WWF et du Captain Iglo. Téléchargez le Kit Ecole"

Le poisson surgelé, sûr, pratique et toujours très bon !

Dans les fiches pédagogiques et le livret pour les enfants :
  1. Le poisson surgelé est mis en avant : "Frais ou surgelé : la bonne façon de l’acheter… Toutes les espèces de poisson ne sont pas proposées toute l’année en frais : en effet, chaque espèce a sa saison, qui correspond à son rythme biologique. De plus, certaines pêches ne peuvent être pratiquées que pendant une période limitée dans l’année, afin de préserver la ressource et de laisser les poissons se reproduire. Il faut toujours s’assurer, avant de l’acheter, que le poisson frais est bien... frais ! Le consommateur doit vérifier lui-même si la chair est ferme, l’oeil vif et les ouïes bien rouges… Il doit également prolonger chez lui la chaîne du froid, et maintenir le poisson au réfrigérateur entre 0 et 2°C avant de le consommer. Le poisson surgelé, quant à lui, peut être conservé plusieurs mois dans le compartiment congélation à -18°C et consommé à volonté toute l’année. Un seul impératif de sécurité : il ne faut jamais recongeler un produit alimentaire qui a été décongelé."
  2. "L'aquaculture pour une pêche durable : Pangas"
  3. Les produits d'importation pour la préparation des poissons panés sont mis au devant de la scène : Pangas et colin d'Alaska

Le dossier ne parle presque pas des productions nationales, et pas du tout des productions essentielles pour la pêche côtière et l'aquaculture françaises comme les moules, les huîtres, les langoustines, les coquilles saint jacques,...

Conclusion : WWF prépare nos enfants à manger du poisson surgelé, importé et capturé dans des eaux à l'autre bout de la planète, alors que les pêcheurs français ont de plus en plus de problèmes pour vendre leurs produits comme la coquille saint jacques actuellement.

Pour plus d'informations :

Pour aller plus loin....

Guide de l’accueil des écoles primaires chez les professionnels de la filière Pêche & Aquaculture

Source : alimentation.gouv.fr

Vous êtes enseignant ou professionnel de la filière pêche & aquaculture et souhaitez organiser une sortie pour des élèves de primaire ? Ce guide est fait pour vous. Il vous accompagnera pas à pas dans l’organisation de cette sortie scolaire.

L’objectif du PNA (Programme National pour l'Alimentation) est de donner à chacun les moyens de connaître, accéder et apprécier la richesse de l’alimentation en France en faisant redécouvrir aux Français le plaisir du bien manger, en renforçant les liens sociaux, en prenant en compte le développement durable dans les modes de production, en préservant la culture et le patrimoine alimentaire français et en soutenant l’économie de ce secteur.

Dans ce contexte, l’information et l’éducation sont primordiales. Elles doivent inciter les enfants à manger de façon équilibrée, leur faire prendre conscience du lien entre alimentation et filière de production, et en faire des consommateurs responsables.

Les sorties scolaires axées sur la visite d’une ou plusieurs entreprises de la filière Pêche et Aquaculture s’inscrivent dans cet objectif, en montrant les dimensions techniques mais aussi humaines de l’approvisionnement en produits alimentaires issus de la mer et de l’eau douce.

L’accueil de scolaires, pour certains professionnels, est nouveau et suscite de nombreuses interrogations. En réponse à ces préoccupations, ce guide se donne pour but d’accompagner les professionnels et les enseignants dans cette démarche.

Télécharger le Guide de l’accueil des écoles primaires chez les professionnels de la filière Pêche & Aquaculture

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26 août 2010 : Dossier "Cantine scolaire"

Cantines scolaires : des menus plus lights (enfant.com)

Suite à une loi adoptée par le Sénat (puis le Parlement ndlr), les cantines scolaires et les crèches vont devoir proposer des menus plus lights aux enfants. Objectif : manger plus équilibré et réduire les aliments frits. Ce qui ne constituait qu’une série de recommandations figurant depuis 1995 au cahier des charges des prestataires de repas et des cantines scolaires, mais aussi des crèches, va devenir obligatoire. Les menus proposés aux enfants le midi à la cantine devront être plus équilibrés et mieux adaptés aux préconisations de santé publique en termes de nutrition (5 fruits et légumes par jour) et de fréquence des plats proposés.

Du poisson pané ? Un peu mais pas trop !

Les aliments frits ou préfrits? Pas plus de quatre fois en vingt jours. Même restriction pour la charcuterie en entrée ou les desserts industriels trop sucrés. Sur vingt repas en revanche, les cantines devront proposer quatre fois du vrai poisson - et pas du poisson pané- et dix fois des légumes cuits, autant de crudités et des fruits. Du vrai fromage, et non de la pâte fromagère, devra être proposé au moins huit fois. Cette loi devrait entrer en vigueur avant la fin de l’année 2010. Stéphanie Letellier

Le poisson pané se refait une image

Il ne suffit plus de plaire aux enfants, le poisson pané doit être éthiquement et nutritionnellement correct sous peine d'être exclu des menus des collectivités. Source : Produits de la mer (août/septembre 2010) / CCI Boulogne

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Poissons : une enquête peu rassurante (Le Point)

Mieux vaut acheter les poissons entiers : Le poisson, c'est bon pour la santé, tout le monde le sait maintenant. En revanche, c'est parfois moins évident pour notre porte-monnaie. Et cela devient carrément indigeste quand il y a tromperie sur la marchandise. Or, selon la dernière enquête du magazine 60 millions de consommateurs de juillet-août, 38 % des filets analysés par ses soins sont vendus sous de fausses appellations. Les poissons les plus concernés sont la dorade, la rascasse, le flétan, le cabillaud et la sole. Mieux vaut donc les acheter entiers, quitte à faire ensuite "lever" les filets par le poissonnier (dans les grands magasins, c'est plus compliqué...). De plus, 25 % des poissons présentés comme "sauvages" proviennent en réalité d'élevages (notamment la dorade royale et le bar).

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Pêche. Lulu le Merlu salué par le préfet de région (Le Télégramme)

Visite au royaume du poisson surgelé, chez Halieutis, hier pour le préfet de région. Michel Cadot souhaitait saluer une initiative 100% lorientaise estampillée Lulu le Merlu. Il deviendra sans nul doute la star des cantines. Lulu le Merlu, une production 100% lorientaise, né de la volonté de plusieurs entreprises du port de pêche de travailler ensemble. La Scapêche, le plus gros armement de Keroman, fournit le merlu. L'entreprise de mareyage Moulin Marée le transforme en filets et Halieutis, entreprise de transformation et de commercialisation de produits de la mer surgelés, installée à proximité de la base des sous-marins, le surgèle ou le pane. «Une initiative qui s'appuie sur un partenariat nouveau et sur une philosophie durable», a salué Michel Cadot, préfet de région, en visite, hier, dans les ateliers d'Halieutis. «C'est un projet novateur. Il est souhaitable que ce genre de projet se généralise», a souligné Michel Cadot, à l'issue de sa visite.

En quoi ce projet est-il novateur? Le merlu est une espèce en pleine forme, qui n'a aucun problème de ressource….. D'où l'idée de transformer ce poisson, soit en poisson pané, (plutôt destiné aux enfants), soit en le surgelant, dans les ateliers d'Halieutis. Pour l'industrie, il s'agit d'une offre inédite en merlu estampillé pêche bretonne responsable, lui qui travaille plutôt des poissons qui proviennent de la pêche industrielle, comme le merlu du Cap ou le hokis de Patagonie, voire d'élevage, comme le Pangas. La fabrication a commencé au printemps. Jusqu'à présent, une dizaine de tonnes de merlu lorientais a été transformée. Lulu le Merlu veut devenir l'emblème d'une filière pêche qui se serre les coudes pour assurer un approvisionnement en produits de la mer de qualité et à des prix abordable. «Ce projet valorise la ressource locale et le travail des acteurs du port de Lorient», soulignait hier, M. Rouleau, directeur d'Halieutis. «Aujourd'hui il y a un port qui discute. Mettre 300 tonnes de merlu à la farine, ça n'a pas de sens», conclut-il.

Commentaires

Anonyme a dit…
Je suis responsable du programme pêche durable pour le WWF-France et je tenais à apporter quelques remarques :

WWF-France n’a jamais voulu minimiser la pêche française bien au contraire…

Quelques exemples qui vous ont sûrement échappés :

L’ONG travaille sur ce domaine depuis plus de dix ans. Elle a suivi, appuyé et félicité le projet « sélectivité » du chalut à langoustine. Elle a d’ailleurs proposé ce travail à l’élection des pêcheries exemplaires de la Seafood Choices Alliance qu’ils ont d’ailleurs remporté.
http://www.voilesnews.fr/fr/info_458_13881.html

Nous avons proposé un texte commun avec le CNPMEM au Grenelle de l’environnement sur l’approche par pêcherie (ou UEGC).

Nous travaillons aussi avec le comité local du Var depuis longtemps. Nous avons lancé avec eux une candidature pour l’Axe 4 du FEP. Qui est l’axe environnement et gouvernance locale de l’ancien IFOP.
Notre projet vient d’être sélectionné et il va apporter 1 million d’euros sur cette partie de la côte pour un développement concerté des activités de pêche, la valorisation des produits et de l’image des professionnels.

Il ne vous a pas échappé non plus que lorsque des pêcheries françaises se lancent dans la certification MSC nous les félicitons aussi malgré le fait qu’ils ne soient pas « anglo-saxons ».
http://www.metrofrance.com/x/metro/2009/02/24/qwc2Cy1d8cIo/index.xml

Enfin, vos derniers posts, notamment celui concernant les 40 tonnes de coquilles st jacques, posent la question de la commercialisation des produits de la mer français.
Le WWF-France a organisé en janvier 2009, une journée de travail sur l’écocertification. Etaient rassemblés, professionnels du secteur, mareyeurs, transformateurs, distributeurs, poissonniers, restaurateurs…
Tout ce petit monde a échangé librement sur ce sujet et a pointé les problèmes dans la filière, essayant de manière pragmatique de trouver des solutions. Tout ça pour dire que nous essayons aussi de trouver des solutions économiques pour la pêche française.

Conclusion : que nous ne soyons pas d’accord sur les évaluations scientifiques, que vous n’appréciez pas certaines campagnes ou certains projets du WWF, je comprends très bien. Mais je ne crois pas que simplifier à outrance les positions et « dogmes » des ONG soit très constructif . Essayons tant que faire ce peut d’être le plus honnête possible et ne diabolisons pas ceux qui ne pensent pas exactement comme nous.

Charles
Aquablog a dit…
Bonjour,
Je vous remercie pour votre contribution.
Je félicite le WWF pour tout le travail sur le secteur de la pêche. J’utilise beaucoup de vos travaux qui sont très bien documentés et très précis, notamment sur les pêches illégales et les rejets en mer. Toutefois, certains de vos travaux ne sont pas mis en valeur comme celui sur l’approche écosystémique : « Pêche durable - Faisabilité des Unités d’Exploitation et de Gestion Concertées (UEGC) » une réflexion sur la gestion de la pêche très originale, de toute première importance pour l’avenir de nos pêcheries côtières.

Le WWF a participé au travail sur la sélectivité de la pêche à la langoustine dans le Golfe de Gascogne qui a abouti à un prix aux USA. Tout le travail fourni par les pêcheurs pour augmenter la durabilité de cette pêcherie notamment en diminuant les prises accessoires, et dont la reconnaissance est mondiale, ne sait pas traduite dans vos documents de campagne Pour une pêche durable, la langoustine est toujours indiquée dans vos guides comme une espèce surexploitée (et de consommer la langoustine avec modération) alors que tout le monde considère cette pêcherie comme l’une des mieux gérées et les mieux encadrées en France avec celle de la coquille saint jacques ? Vous savez très bien que les langoustines mises sur le marché sont soumises à des quotas, et que les langoustines sur les étals ne sont pas illégales. Indiquer au consommateur « consommer avec modération » prêt à confusion !
Mettre la langoustine dans les espèces surexploitées ce n’est pas reconnaitre tous les efforts de plusieurs centaines de pêcheurs côtiers depuis le port de la Côtinière (Oléron) jusqu'au port du Guilvinec en Bretagne et pour lesquels la langoustine représente la principale source de revenu depuis de nombreuses années.

Les captures encadrées de langoustine se maintiennent maintenant à un niveau stabilisé d’une année sur l’autre, ce qui n’est pas le cas du colin d’Alaska que vous considérez comme une espèce non menacée. En 1990, la production de colin d’Alaska s’élevait à près de 6 millions de tonnes. Dix ans plus tard, la production encore importante avoisinait 3 millions de tonnes. Et en 2009, les captures ne dépasseront pas 1,5 millions de tonnes dont 815 000 tonnes fixées par quota dans les eaux alaskiennes. Cette pêcherie n’est-elle pas menacée ? Toujours est-il que les industriels de la transformation qui utilise le colin d’Alaska pour la fabrication des poissons panés et le surimi, comme votre partenaire de la campagne « Pour une Pêche durable », sont à la recherche d’autres espèces comme le Hoki et le cabillaud dont les quotas ont augmenté de manière conséquente dans les eaux européennes et que vous considérez aussi « espèces menacées », mais vous recommandez le cabillaud d’Islande alors que les captures tendent plutôt à la baisse depuis les années 1990 (mises en application des QIT).

En ne travaillant qu’avec le Comité National des Pêches, vous mettez de côté près de la moitié des professionnels de la mer. En France, l’organisation des pêches françaises est bicéphale, la conchyliculture dont vous ne parlez pas dans vos documents est plus importante que la pêche elle-même dans beaucoup de régions. L’huître est la première espèce halieutique nationale (derrière le thon qui lui est pêché dans les eaux tropicales), et ensuite la mytiliculture.

Le WWF est reconnu en France par son travail, et vos guides sont repris par une multitude de sites et d’associations de consommateurs. En privilégiant telles ou telles espèces, en en occultant certaines, vous orientez tout de même les consommateurs dans une direction qui a déjà un impact sur l’avenir de la pêche et de l’aquaculture française.
A bientôt
Philippe FAVRELIERE