Sénégal : développement de l'aquaculture de repeuplement

Empoissonnement des bassins de rétention : Faire du Sénégal un grand pays aquacole

Dans le cadre du programme national de pisciculture, le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature, des Bassins de Rétention et de Lacs Artificiels, Djibo Leyti Ka, a procédé à l’empoissonnement du bassin de rétention de Sébi-Ponty. Il a profité de l’occasion pour annoncer les ambitions du Sénégal dans ce domaine, qui est de devenir un grand pays aquacole. source : http://www.lesoleil.sn/


Un slalom sur une piste sablonneuse, encadrée par des champs de mil. La procession des véhicules se fait au cœur d’une nature fraîche et verdoyante et d’un tapis herbacé assez élevé, signes d’une pluviométrie abondante. Au fond de la piste, se dessine une immense étendue d’eau dans un relief accidenté. Au milieu du vaste bassin, un ancien bâtiment en jaune avec un pont qui trône au milieu. Une ancienne machine de pompage, nous dit-on. Le bassin de rétention de Sébi-Ponty, situé dans le quartier de Deni Demba Codou, a fait le plein en cette matinée de mardi. Jour choisi par le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature, des Bassins de Rétention et de Lacs Artificiels, Djibo Leyti Ka, pour l’empoissonnement de ce bassin. Un bassin qui comme le village de Sébi-Ponty, a une longue histoire. Ancien vivier des hauts cadres africains, avec son célèbre Ecole Normale, Sébi-Ponty garde toujours des vestiges de ce passé. Les ruines de l’Ecole Normale et le bassin de rétention. Délégué du quartier de Deni Demba Codou, El hadji Ousseynou Gueye se rappelle l’époque où le bassin alimentait en eau les pensionnaires de l’Ecole Normale. « Le bassin a été aménagé par les blancs du temps de l’Ecole Normale. C’est la machine située au milieu du bassin qui pompait l’eau avant d’être filtrée par une autre machine et acheminé vers l’Ecole Normale » renseigne le vieux Ousseynou Gueye. Comme Sébi-Ponty et l’Ecole Normale, le bassin avait perdu de son lustre avant d’être réhabilité cette année par la Direction du Génie Rural, des Bassins de rétention et lacs artificiels. Aujourd’hui, il sert aux populations pour diverses activités agricoles et d’élevage, auxquelles s’ajoutera dans quelques mois la pisciculture. Dans le cadre du programme national d’aquaculture piloté par l’Agence nationale de la promotion de l’aquaculture, il a été procédé à l’empoissonnement d’un certain nombre de bassins dont celui de Sébi-Ponty. D’une capacité de 500 m3 et d’une superficie de 17 hectares, ce bassin a reçu 17 tonnes de poisson de l’espèce tilapia, en provenance de Richard Toll.

100 000 tonnes de poisson en 5 ans

Lors de cette cérémonie, le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature, des Bassins de Rétention et de Lacs Artificiels, Djibo Leyti Ka, a fait part des ambitions de son département de faire du Sénégal, un grand pays aquacole. « Nous avons un programme national d’aquaculture qui a été adopté par le gouvernement et qui se donne comme objectif, de produire en 5 ans, 100 000 tonnes de poissons et autres produits aquacoles. J’en suis très heureux et fier parce que je crois à l’aquaculture. C’est une alternative à la pêche maritime. On dit que la mer n’a plus de poisson, il faut donc trouver une solution. Le Sénégal a pour ambition d’être un des premiers pays aquacole de l’Afrique, à l’image de l’Egypte et du Nigéria. C’est pourquoi l’Agence nationale de la promotion de l’aquaculture a été crée et elle est très importante dans le dispositif institutionnel » estime Djibo Leyti Ka. Il a ajouté que dans 6 mois, au minimum, les populations vont commencer à pêcher dans ce lieu. « Ce bassin fait 500 m3 d’eau, avec une profondeur moyenne de 2 m et une surface de 17 hectares. Le rendement, c’est une tonne à l’hectare. Si tout se déroule comme prévu, dans 6 mois, il y aura 17 tonnes de poissons. C’est extrêmement important parce que ce sont des protéines animales utiles à l’homme. Nous allons généraliser ces bassins pour créer des richesses, une bonne alimentation » poursuit-il. Les populations locales elles, se sont mobilisées au tour d’un comité de gestion pour veiller à ce que les poissons puissent grandir.

Pour ce faire, le délégué de quartier affirme qu’ils vont interdire certaines activités autour du bassin. Ces populations, essentiellement tournées vers l’agriculture, vont ainsi utiliser le bassin à d’autres fins. C’est pourquoi, ils ont apprécié à sa juste valeur cet empoissonnement. Par la voix du maire de Diamniadio, Abdoulaye Ndoye, elles ont remercié les autorités pour ces efforts.
Oumar NDIAYE

Source : Senamag

Revue de presse :

Le 28 octobre 2009

Sénégal - Vulgarisation de l’aquaculture (Le Soleil)
Dans sa station pilote de production d’alevins du pont Emile Badiane, l’Ana a empoissonné 2 étangs (de 1 250 m2 chacun) en géniteurs, prélevés dans le milieu naturel. « Nous avons pêché dans les fleuves 2 espèces de Tilapia d’eaux saumâtres (Sarotherodon melanotheron et Tilapia guineensis) », a expliqué M. Abdoulaye Diallo, représentant de l’Ana à l’antenne Sud de Ziguinchor. L’un des étangs contient à peu près 2 000 poissons dont 1 200 femelles pour 750 mâles. Soit un rapport de 2 mâles pour 3 femelles. Dans le 2ème étang, il y a des Tilapia guineensis : 640 femelles pour environ 450 mâles. Avec ces géniteurs, l’Ana devrait produire 1 500 000 alevins par année pour approvisionner les pisciculteurs. « Après la reproduction des poissons dans les étangs géniteurs, les alevins sont destinés aux fermiers privés et autres porteurs de projets piscicoles qui vont les grossir dans leurs exploitations aquacoles, jusqu’à la taille commerciale », a fait remarquer M. Diallo. Ce sera le cas dans les étangs de Colobane (5 étendues d’eau stagnante de plus de 1 000 m2 chacune et d’une capacité totale de production de 5 tonnes de poissons susceptibles de rapporter sur place 5 millions de francs Cfa, à chacune des 2 cycles de production par an.) Il s’agit-là d’un projet communautaire, « lucratif et créateur d’emplois » pour les populations de Colobane (périphérie de la ville de Ziguinchor.). L’Ana se propose de mettre en œuvre d’autres projets, notamment au quartier Goumel, alors que les demandes continuent d’affluer. M. SADIO

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