La filière pêche a été très touchée par les derniers cyclones et tempêtes tropicales. Des communautés de pêcheurs des différents départements géographiques du pays ont été fortement affectées, selon les observations des représentants du ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR).
La plupart de nasses posées en mer ont été détruites lors de vents violents qui ont touché les côtes du pays. Les vents accompagnant ces cyclones ont, à travers leurs mouvements, détruit beaucoup d’engins de pêche sur leur passage, souligne le MARNDR dans un récent document dont Agropresse s’est procurée une copie. Le ministère a signalé, en outre, la destruction de nasses en bambou qui étaient calées sur le fond mais aussi de celles qui étaient posées en surface. « Environ soixante mille nasses en bambous ont été complètement détruites », révèlent les autorités du ministère. De nombreux autres matériels de pêche, comme les filets, ont également des dommages très importants aussi. Le nombre de filets perdus ou endommagés s’élève a près d’un millier pour l’ensemble des départements côtiers du pays, selon les responsables du MARNDR. Il y a eu également plus de deux cents embarcations endommagées et plus d’une cinquantaine ont été détruites pour l’ensemble des départements du pays.
Dans le programme d’urgence du gouvernement, le ministère de l’Agriculture a consacré un montant de 15 millions de gourdes au secteur de la pêche et de l’aquaculture. À ce montant vient s’ajouter un financement supplémentaire de 7 millions de gourdes prévu par la coopération espagnole, ce qui devrait porter le total à 22 millions de gourdes.Au moyen de ces fonds, les autorités du ministère de l’Agriculture s’engagent à :
- Mettre à la disposition des organisations du matériel pour la réparation des embarcations endommagées (colle, résine et autres articles nécessaires à la réparation de navires en bois).
- Recruter des fabricants pour la construction de nasses dans des départements du pays.
- Mettre à contribution des constructeurs de canots en bois pour la construction de 400 unités (embarcations) de pêche dans les départements côtiers du pays.
- Mettre à contribution des fabricants locaux de filets pour le montage et le laçage d’un nombre de 250 filets dans les départements côtiers du pays.
- Mettre à disposition de 46 associations de pêches, dans les départements fortement affectés par les différents cyclones et où se trouvent déjà installés des dispositifs de concentrations de poissons qui ont subis des dommages importants, des matériels appropriés pour la réparation de ces dispositifs.
Des actions d’urgence pour redresser la filière « pêche » après les tempêtes tropicales, il en faut bien. Cependant, cela ne devrait pas occulter la nécessité de conduire des actions structurantes à long terme pour mieux tenir compte des potentialités de cette filière. La pêche demeure une activité pratiquée dans le pays au moyen de procédés rudimentaires. Les techniques modernes sont très peu utilisées par les pêcheurs haïtiens. Les rares ateliers de transformation des produits de pêche sont en majorité des unités artisanales qui ne disposent pas d’équipements appropriés pour la transformation. Les activités de pêche ont été sur le point de connaitre un nouvel élan avec l’introduction dans la filière des dispositifs de concentration de poissons (DCP), forçant les pêcheurs à se regrouper en association. Néanmoins, l’utilisation de cette technique qui permet un rendement plus important n’est pas répandue. Le coût élevé du DCP serait le principal obstacle à son acquisition. La vulgarisation de la technique DCP est un rêve cher aux pêcheurs. Parallèlement, ils souhaitent bénéficier de formations en gestion d’entreprise et en techniques de pêche pour accroître la productivité des ateliers, sans négliger l’accès au crédit à des taux préférentiels.
Source : Agropresse
Crédit photographique : Philippe FAVRELIERE (Port de Belle-Anse dans le département du Sud-Est)
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